Impression 3D de masques : l’Europe doit accélérer

Les contraintes juridiques européennes doivent être levées pour permettre aux imprimeurs 3D de fabriquer des masques.

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Capture d'écran Youtube de opensource mask

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Impression 3D de masques : l’Europe doit accélérer

Publié le 17 mai 2020
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Par Théophile Gacogne.

Dès le début de la pandémie de Covid-19, de nombreux pays, dont la France, se sont trouvés en pénurie de masques. Il a fallu passer des commandes en urgence, qui ont mis du temps à arriver et encore aujourd’hui, 4 mois après le début de la crise, le grand public a encore du mal à se procurer des masques réellement efficaces.

Si aux États-Unis, tout est loin d’être parfait, l’industrie de l’impression 3D propose une solution alternative pour pallier ce manque. Jonathan Roberts, un ancien de chez Microsoft, s’est toutefois rendu compte que les masques conçus en impression 3D n’étaient pas tous aussi efficaces, et avec l’aide de nombreux collaborateurs, il a mis au point un modèle performant, certifié par les autorités américaines de santé.

Un masque imprimable gratuitement partout dans le monde

C’est depuis Seattle que Jonathan Roberts a fait jouer ses relations pour créer un organisme à but non-lucratif, Maker Mask, qui propose désormais gratuitement les plans d’impression 3D pour un masque respiratoire. Si d’autres ont déjà conçu des masques de ce type ces dernières semaines, le Maker Mask est le premier à recevoir l’approbation fédérale du National Institutes of Health (NIH), qui a validé son efficacité.

Maker Mask est un organisme non-lucratif, avec un objectif simple, celui de devenir une bouée de sauvetage fiable afin de fournir des masques à tous ceux qui en ont besoin. Roberts et ses équipes bénévoles ont réquisitionné une église de Seattle où ils produisent actuellement un peu plus de 2000 masques par jour.

Ce n’est évidemment pas suffisant pour répondre à la demande actuelle, mais le but de Maker Mask est de permettre à tous les détenteurs d’imprimantes 3D de produire ces masques pour venir en aide aux hôpitaux de leur région, aux commerçants et à tous ceux ayant besoin de se protéger.

L’appel a été entendu, et la certification par le NIH a motivé de nombreuses compagnies, ainsi que des particuliers, qui jusque-là craignaient de produire des masques inefficaces. Au bout de quelques semaines, les plans d’impressions ont été téléchargés plus de 35 000 fois dans 117 pays.

La Commission européenne et l’impression 3D

Sur le vieux continent, des actions sont également mises en place. Le mercredi 18 mars, la Commission européenne a lancé un appel afin de recenser les imprimeurs 3D en Europe ayant les capacités suffisantes et la disponibilité de produire des masques et du matériel médical, comme des valves respiratoires ou des ventilateurs.

La réponse a été rapide et de nombreuses sociétés ont proposé leurs services. Très vite des plans d’impression ont été mis en ligne gratuitement, et on peut donc imprimer des masques en PLA, en utilisant des fichiers disponibles sur plusieurs sites comme opensourcemask.com, Cluts3D ou encore Copper3D.

Cependant, aucun masque n’a pour l’instant été réellement validé par la Communauté européenne, et il existe des contraintes juridiques pouvant freiner les envies des imprimeurs 3D de mettre à disposition leurs imprimantes.

C’est ce qu’explique Filip Geerts, directeur général du CECIMO : « les États membres devraient envisager de déroger temporairement à certaines des exigences sur les dispositifs médicaux pour les biens stratégiques pendant cette période de crise. »

En effet, afin de pouvoir aider le plus efficacement possible, les masques doivent être conçus rapidement. L’Europe doit être capable de produire localement pour répondre immédiatement aux besoins des soignants. On estime qu’une commande de 250 millions de masques permet de tenir 15 jours en France ; à l’échelle nationale il faudrait donc une production quotidienne de 15 à 20 millions de masques.

En proposant un masque facile à imprimer, certifié par la Communauté européenne, peu coûteux et imprimable gratuitement par tous les possesseurs d’imprimantes 3D, on pourrait probablement répondre à la demande et reconstituer des stocks suffisants pour faire face plus sereinement à une deuxième vague de Covid-19.

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  • masque de qualité , peu coûteux , imprimable gratuitement ….ce serait enlever à notre gouvernement une manne financière dont il a un besoin urgent ; un masque réutilisable 25 fois coûte quand même 4 euros ; un masque jetable 0,95 euro ; si chaque personne doit porter cette protection 365 jours par an , cela représente beaucoup d’argent pour les caisses trouées de l’état ;

  • Sauf grossière erreur , ce qui est imprimé en 3D est soit la partie permettant de fixer la visière en acétate portée au-desssus du masque chirurgical, soit l’ensemble porte-filtre du masque 95.

    Rien à voir donc avec les masques grand public.

    • tout à fait, c’est pas la même chose.
      j’ajoute que l’imprimante 3d, c’est bien pour du prototypage rapide, pour valider un concept. par contre, à la production, ça coûte une fortune en temps. et ça sera toujours moins résistant que de plastique injecté.
      une fois que le moule existe, une machine à plastique injecté est capable de faire 200 000 pièces par jour (guillin emballage à ornans). c’est autre chose que le particulier qui fait une ou deux pièces à l’heure, et niveau coût de revient, rien à voir non plus.

      • Tout à fait d’accord.

        Le fait qu’un bricolage remplace une production de milliards d’unité en dit long sur la dangerosité de notre administration.

  • J’ai été voir le site de « Maker Mask » : c’est imprimer la coque d’un masque, il ne manque plus que… les filtres :-), partie la plus essentielle d’un masque efficace ou tout simplement utile. Il n’aura pas échappé à l’auteur que c’est la qualité du filtrage qui est spécialement visée par la réglementation.
    Cela reste néanmoins une belle initiative, et il faut la saluer, tout comme ces gens, dont un jeune de 14 ans, qui fabriquent, en FRANCE, des portes-visières en 3D avec son imprimante et celle de son collège.
    Ceux qui n’ont pas d’imprimante 3D peuvent faire des masques en tissus, non certifiés, non homologués, non CE, etc…
    Le souci avec la permission de matériel non homologué, c’est de se retrouver avec vraiment de la m*rde qui, par l’illusion d’une protection, devient un risque.

  • Bonjour Theophile

    Merci pour cet article.

    Pour compléter son contenu veuillez prendre connaissance de l’initiative http://www.anatomask.com par la startup Anatoscope (pas mal d’articles dans la presse comme 3Dnative déjà et des conctacts avec des industriels et le projet maker mask)
    N’hésitez à m’envoyer un mail à contact@anatomask.com pour vous faire parvenir notre communiqué de presse ou de me contacter via le formulaire sur AnatoMask.Com

  • « les contraintes juridiques européennes » : c’est hélas tout ce que sait produire la commission…

  • Les commentaires sont fermés.

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