En finir avec une idée reçue : le dividende n’enrichit pas les actionnaires

Distribution de dividendes n’est pas synonyme d’enrichissement systématique de l’actionnaire.

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En finir avec une idée reçue : le dividende n’enrichit pas les actionnaires

Publié le 15 mai 2020
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Par Sabrina Chikh et Pascal Grandin.
Un article de The Conversation

En pleine crise de Covid-19, les dividendes font l’objet de nombreux débats et contestations. Le 24 mars dernier, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a incité les entreprises françaises à « la plus grande modération » dans le versement des dividendes en 2020, et a indiqué que « les entreprises où l’État est actionnaire » seraient invitées à « ne pas verser de dividendes, en tout cas à des particuliers », ajoutant que « le partage de la valeur, c’est aussi une solidarité ».

Le gouvernement peut tout à fait inciter, voire obliger les entreprises à ne pas verser ou limiter leurs dividendes au prétexte de la solidarité dans le cas où ces entreprises bénéficient d’aides financières de l’État. Il n’est pas nouveau que des aides gouvernementales soient versées sous réserve de conditions (bien que l’on puisse discuter la pertinence de ces conditions). Libre aux entreprises de choisir si elles souhaitent bénéficier d’un plan de sauvetage ou non, en échange de quoi elles s’engagent à ne pas verser de dividendes.

Cependant, les entreprises privées considérant avoir suffisamment de trésorerie pour verser des dividendes, comme Hermès ou Total, n’ont pas d’ordre à recevoir. Il appartient à l’entreprise et à ses actionnaires de décider s’ils souhaitent ou non mettre leur capital au service de la solidarité.

De plus, le renoncement au versement des dividendes n’est pas le seul moyen pour agir. Total par exemple a choisi de mettre à disposition des personnels soignants 50 millions d’euros en bons d’essence.

La conjoncture est particulièrement propice aux débats passionnés concernant le versement de dividendes. Ainsi, il apparaît nécessaire de se pencher sur la théorie financière et d’apporter quelques éclairages, notamment le suivant : distribution de dividendes n’est pas synonyme d’enrichissement systématique de l’actionnaire.

Le dividende est neutre pour l’actionnaire

Les actionnaires sont propriétaires de l’entreprise à hauteur de leur contribution dans le capital. Ils supportent l’ensemble des risques (risque de faillite, risque de liquidité ou risque de perte en capital), en échange de quoi ils espèrent obtenir une plus-value de leurs titres et se voient verser des dividendes (en argent ou en actions), fruit de leur investissement.

Un mois après le début de la crise, l’indice phare des valeurs françaises, le CAC 40, avait perdu 39 % de sa valeur, ce qui correspond à la perte moyenne subie par les actionnaires. Quand on considère les pertes subies sur l’ensemble des marchés boursiers, le versement d’un dividende apparaît symbolique.

La théorie financière nous indique que, si l’objectif d’un actionnaire est de maximiser sa richesse, alors le paiement ou non d’un dividende n’a aucune importance. En effet, le cours de bourse d’un titre baisse, toute chose étant égale par ailleurs, du montant du dividende versé.

Michel Albouy : pourquoi les dividendes n’enrichissent pas les actionnaires. (Xerfi Canal, 2019).

 

Si ce n’était pas le cas, il y aurait nécessairement un arbitrage, les investisseurs auraient intérêt à acheter des actions dont ils anticipent un versement de dividende afin de les revendre juste après. Il serait alors possible de gagner de l’argent sans prendre de risque. Or, tout initié sait bien qu’il n’y a jamais de repas gratuit sur les marchés financiers, sans quoi ils ne seraient pas efficients.

Ainsi comme le montrent les figures ci-dessous, la richesse de l’actionnaire n’est pas conditionnée au versement du dividende.

Figure 1a. Diminution du cours de l’action suite au versement d’un dividende et dans le cas d’une appréciation préalable.
Auteur

Si aucun dividende n’est versé, la totalité de la richesse de l’actionnaire est concentrée sur la valeur de son action. Si un dividende est versé, sa richesse est répartie entre la nouvelle valeur du titre et le dividende.

Et le constat est le même, que le cours du titre se soit apprécié (Figure 1a) ou déprécié (Figure 1b).

Figure 1b. Augmentation du cours de l’action suite au versement d’un dividende et dans le cas d’une dépréciation préalable.
Auteur

Dans le cas des sociétés cotées, si le dividende est versé en action, la richesse totale de l’actionnaire ne change pas non plus. La valeur totale de ses actions est alors répartie sur un plus grand nombre d’actions.

À quoi servent donc les dividendes ?

Bien qu’ils ne permettent pas de maximiser la richesse, les actionnaires restent attachés aux dividendes. Trois raisons psychologiques sont en cause.

La théorie des perspectives : en cas de gain (Figure 1a), le versement de dividende est mieux valorisé car l’actionnaire a psychologiquement la sensation de faire deux gains qu’il valorise séparément. Cela procure toujours davantage de satisfaction d’ouvrir ses cadeaux emballés séparément plutôt que de les avoir regroupés dans un seul paquet.

En cas de perte (Figure 1b), la préférence est encore au dividende. Ce dernier fait l’objet d’une valorisation psychologique positive qui est séparée de la moins-value. Une perte de 12 euros suivie d’un gain de 2 euros nous apparaîtra moins amère qu’une unique perte de 10 euros.

La comptabilité mentale : la comptabilité mentale peut se définir comme un ensemble d’opérations cognitives que nous utilisons pour organiser, évaluer et traiter les problèmes financiers. Nous traitons différemment nos revenus selon leur provenance. En découlent certaines règles qui nous aident à nous discipliner telles que « consommer les revenus du capital sans toucher au capital ». Il est en effet assez fréquent de dédier nos revenus courants au paiement de nos dépenses usuelles et d’affecter nos revenus « bonus » à des dépenses de loisirs ou de produits de luxe.

L’aversion au regret : recevoir un dividende est pour l’actionnaire une façon de percevoir de l’argent sans avoir à prendre la décision de vendre ses titres. Si, pour satisfaire ses besoins de liquidité, il avait dû vendre ses titres, son sentiment de regret aurait été d’autant plus intense en cas d’augmentation ultérieure la valeur du titre. Un regret davantage ressenti que procuré par le fait de pas avoir réinvesti le dividende. Le regret par omission est toujours moins désagréable que le regret par commission !

Pour revenir à la crise mondiale qui occupe nos esprits, il convient également de préciser que dividendes et relance économique ne sont pas contradictoires. Du point de vue de l’économie dans son ensemble, les versements de dividendes ou rachats d’actions par les entreprises permettent de redistribuer de l’argent aux actionnaires qui peut être ensuite réinvesti dans d’autres sociétés qui ont de meilleures perspectives de croissance.

Les actionnaires peuvent ainsi réinvestir cet argent dans des sociétés en croissance qui ont besoin de fonds pour se développer, et ainsi permettre le développement de l’économie. Le versement de dividendes fait donc partie des mécanismes de base qui permet aux économies de marché de fonctionner de manière efficace.

Sabrina Chikh, PhD, Professeur Associé, SKEMA Business School et Pascal Grandin, Professeur, Université de Lille

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

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  • Je reprends un commentaire relatif à l’importance des dividendes : « Pour tordre le cou à l’idée que les dividendes représentent des montants scaaaaaandaleusement élevés, je signale que mon portefeuille comporte une quarantaine d’actions, à 90 % européennes, et le % dividendes nets / valeur totale des actions était en 2018 et 2019 de l’ordre de 1.3 – 1.4 %. Dividendes perçus en Belgique sans frais bancaires mais après prélèvements fiscaux allant de 30 % à 55.5 %.
    Si le total de mes actions avait dépassé 500.000 €, j’aurais en plus dû supporter une taxe sur capital boursier de 0.15 % sur la totalité du capital investi, ce qui aurait réduit d’autant le revenu des dividendes »

  • Votre raisonnement ne vaut que pour les sociétés dont la totalité du capital est en bourse.
    La CGT continuera de réclamer le gel des dividendes pour les sociétés publiques et pour les entreprises familiales.

    • Relisez l’article. Le paiement du dividende réduit mécaniquement la valeur de la société. La cotation en bourse n’a rien à voir la dedans. Quant à la CGT, comment dire…

      • Il faudra expliquer comment on évalue la valeur d’un actif à l’instant t en l’absence de marché.

        • Il y a toujours un marché, tant que la liberté est préservée, c’est-à-dire tant que l’information des prix et des quantité existe. La bourse apporte organisation et transparence à un marché qui existerait malgré tout en son absence.

          • S’il n’y a pas de marché (organisé ou non) il n’y a pas d’information de prix. C’est le cas des entreprises non côtées. Et cela n’a rien à voir avec la liberté.

            • Si quand même. Les résultats des années passées par exemple.

              • S’il n’y a pas d’achat et de vente il n’y a pas d’informations de prix.
                Maintenant vous pouvez ponctuellement estimer la valeur d’une entreprise (pas seulement avec les années passées, mais en prenant en compte les potentiels revenus futurs) mais ce n’est pas une information de prix.
                Un exemple: aucun marché ne donnait une information de prix valorisant Whatsapp à 19 milliards avant que Facebook ne décide que tel était son prix d’achat.

                • La fréquence de l’apparition de l’information prix/quantité sur un marché (sa liquidité) n’est pas ce qui détermine l’existence d’un marché, même si elle est importante pour d’autres raisons. De l’immobilier aux HFT, pas de différence fondamentale. L’estimation est une information certes dégradée, partielle, mais elle a son utilité.

        • C’est simple plus de 90% des sociétés ne sont pas cotées en bourse. Et il existe bien entendu des méthodes pour calculer la valeur de ces sociétés.
          D’ailleurs lorsqu’on souhaite racheter une entreprise cotée on demande au préalable une évaluation.

          Après prendre l’exemple des startup n’est pas pertinent. de par leur nature il est effectivement difficile d’évaluer ce genre de société. et lorsque facebook rachète ladite société pour X euros en réalité la société ne prend pas cette valeur il s’agit uniquement du prix déboursé par l’acquéreur qui n’est qu’un élément permettant de calculer la valeur de la société.
          Si facebook décide de renvendre whats app aujourd’hui il, bien qu’elle aura envie d’avoir au moins ce qu’elle a déboursé si ce n’est faire une plus value, on ne saurait aucunement prédire le prix que souhaitera mettre un acquéreur éventuel.

        • Simple: actif – passif

  • C’est avec des démonstration comme celle là que le monde va progresser….mais pourquoi donc, tous ces actionnaires achètent ils des actions? Les pauvres , soit ils sont philanthropes mais cela se saurait…soit , ils sont simples d’esprit si cela ne rapporte rien…quelle déchéance déchéance, quelle perversité de raisonnement….c’est d’ailleurs pour cela qu’en le monde va si bien sans collusion, sans compromission….regardez bill gâtes, je le plains : ses actions ne lui rapporte rien ….et je ne parle pas de Goshn ….ni de leur retraite chapeau en actions….arrêtons ce cinéma, cette mystification….et le monde commencera à aller mieux…..

    • Les actionnaires en achètent principalement pour les plus-values des actions. Certains actionnaires, comme l’Etat et les fonds de pension, souhaitent des gros dividendes réguliers, leurs besoins financiers étant récurrents. Certains petits actionnaires suivent le même raisonnement en choisissant des entreprises matures, « blue chips », et ayant un historique de dividendes stables.

    • Et quand bien même, pourquoi devrais-je m’indigner quand les propriétaires d’une entreprise désirent être rémunérés pour la richesse créée avec leurs capitaux?
      Re: collusions, Je veux bien m’indigner si la société qui verse ces dividendes a été grassement subventionnée ou renflouée par des fonds du contribuable, mais dans ce cas, le problème est du côté de la gestion des fonds publics.

    • L’article ne dit pas que les actions ne rapportent rien mais que l’arbitrage entre dividende et plus-value est financièrement neutre pour l’actionnaire.

      On n’oublie pas qu’en France, le principal actionnaire est l’Etat obèse et qu’il est celui qui réclame le plus de dividendes, jusqu’à exiger que des entreprises s’endettent pour pouvoir les lui verser.

      • L’appétence démesurée de l’Obèse pour les dividendes est simple. Pour l’Etat, investir ne coûte rien puisqu’il n’investit pas avec son propre argent. Mieux, l’Etat a intérêt a arbitrer en faveur des dividendes qui lui rapportent quitte à sacrifier la bonne santé de l’entreprise, alors que récupérer une plus-value (vendre une action) lui fait perdre son pouvoir sur l’entreprise. Ce qui est neutre pour l’actionnaire privé normal ne l’est plus du tout pour l’Etat actionnaire.

        L’Etat n’est pas un investisseur comme les autres. Ses intérêts ne peuvent pas converger avec ceux d’une entreprise. Ils sont forcément contraires. Pour cette raison, il convient de lui interdire tout achat de titres, de même que toute possibilité de s’endetter (mais cela revient au même).

        C’est aussi pourquoi il est formellement déconseillé à un investisseur privé d’investir dans une entreprise dont une partie du capital est contrôlée par l’Etat ou par ses excroissances (BPI notamment).

  • L’article fait abstraction de la taxation des dividendes, à 30% en Belgique ( et double taxation sur dividendes d’actions étrangères )

    • Si on va par là, l’alternative de revendre une partie de ses titres pour avoir des liquidités est, elle, soumise à l’imposition des plus-values…

    • Faut changer de société de bourse, Lucx :-). Ya des conventions avec différents pays pour ne pas être soumis à la double imposition. Notamment avec la France. De plus, certaines sociétés, comme UCB à une époque, « payait » la taxe en augmentant le dividende. D’autres sociétés font un mécanisme d’actions « B », non soumises au dividendes. Mais sinon, la majorité des dividendes sont soumis aux 30% en effet (n’oubliez pas d’inscrire 240 euro en cadre 1437 de votre déclaration d’impôt pour récupérer cette somme, si vous avez touché minimum 800 euro de dividendes cette année).

      • A la fois exact et faux. Pour la France, moyennant paperasse à renouveler tous les trois ans, le précompte est de 15 % en france, suivi de 30 % en Belgique, soit 40.5% ( contre 30 % et 30 %, ce qui faisait 51 % ) Pour les USA, pas de paperasse pour avoir la réduction de 30 % à 15 %. Pour les autres pays européens, à moins d’avoir de très grands investissements, ce n’est pas rentable ( ce n’est jamais gratuit )

        • Tiens vous me faites douter.. mais en effet, c’est réduction pour le précompte français. J’ignorais pour le précompte US, suis pas fort placé sur ce marché, mais je vais jeter un coup d’oeil :-). Merci du tuyau. Pour la taxe de 0,15%, ça semble pas beaucoup, mais j’ai pas apprécié la payer, j’avoue… Si j’étais sûr que cet argent soit utilement utilisé.. et pas en salaires d’intercommunales, en politiques ridicules etc.. snif..
          Etant de Wallonie, je regarde avec grande crainte le PTB…

  • Très intéressant de voir que les auteurs partent des présupposés classiques d’un marché efficient et d’acteurs économiques rationnels pour démontrer que les dividendes sont en grande partie inutiles et irrationnels.

  • Il manque le point clef. Quand une société a en vue des investissements pouvant rapporter plus que la moyenne de ce que rapportent les autres sociétés elle a intérêt à ne pas distribuer de dividendes et à tout investir pour se développer encore plus. En revanche quand une société a atteint la maturité et ne peut plus guère croitre sans faire reculer sa rentabilité en comparaison des autres entreprises, alors la société doit distribuer l’essentiel de son bénéfice en dividendes. L’actionnaire a alors toute latitude de placer ses capitaux là où ils seront le plus efficaces.
    L’actionnaire étant propriétaire de l’entreprise, il est bien évidemment propriétaire aussi de ses liquidités donc c’est neutre quand l’argent navigue d’un compte de la société vers un compte de l’actionnaire. Bien entendu cela peut être modifié par la fiscalité quand l’imposition des plus values est différente de l’imposition des dividendes.
    Dans les cas où la société ne craint pas de se retrouver avec trop de cash qu’elle pourrait avoir du mal à utiliser judicieusement, le mieux est que la société laisse le choix à l’actionnaire d’être rémunéré en cash ou en actions.

    • Pour une société cotée en bourse, il y a toujours la liberté de racheter des actions avec un dividende en cash, ce sont juste les conditions réglementaires et fiscales qui varient, hélas !

  • Ya les actions à dividendes, pépères, qu’on garde 10 ans, qui lâchent du 3% annuel, gentiment, sur un secteur stable ou cyclique.
    Et les actions plus dynamiques, plus à risques, sur lesquelles on vise la plus-value.

  • Euh. Il manque un bout de raisonnement.
    On fait comme s’il n’y avait que deux options pour le traitement de la plus-value. soit on la distribue aux actionnaires soit on la met en réserve. vu comme cela on ne pourrait qu’approuver l’auteur.
    Sauf que la société peut également décider de verser une partie de cette plus value aux salariés. et là cette opération n’est pas neutre pour l’actionnaire.

    Aussi l’article présente des les choses schématiquement en nous faisant croire que cela correspondrait à la réalité.
    en distribuant des dividendes de 10 la valeur de la société ne baisse pas forcement de 10 (ou n’empêche pas une augmentation de 10). La valeur de la société ne dépend pas uniquement de la plus value réalisée à l’exercice N.

  • Bien évidement qu’un dividende enrichit l’actionnaire puisque rete propriétaire du titre et en plus reçoit un revenu sur ce titre. Le fait que le cours boursier baisse au moment du versement n’a aucune importance (sauf pour les spéculateurs qui cherche à maximiser leur profit en achetant les titres avant le versement et revendre après, mais le marché régule cela, notamment par la baisse des cours au moment du versement), puisque le cours remonte ensuite. Il y a bien un gain, un revenu sur patrimoine : vous touchez un revenu de rentier tout en possédant le bien, c’est toujours mieux que posséder le bien sans revenu !

    • En fait les dividendes ne sont certes pas intéressant si on les analyse en statique mais en dynamique cela donne :
      Année 1 Valeur de l’action 100 dividende 2
      Année 2 Valeur de l’action 100 dividende 2
      Année 3 Valeur de l’action 100 dividende 2
      Année 4 Valeur de l’action 98 dividende 0
      Si je vend en année 4 mon bilan sera de 104€ (98 + 6)
      Ainsi je serai gagnant grâce aux dividendes qui permettent d’encaisser une part de la hausse chaque année avant qu’une baisse arrive.

      • Non car sans dividendes l’action vaudrait 104€

        • Pas du tout vous l’auriez acheté 102 et vendu 100, l’exemple est sur le prix d’une action parfaitement stable sur 3 ans.

          • Non car sans dividende:
            Année 1 Valeur de l’action 102 dividende 0
            Année 2 Valeur de l’action 104 dividende 0
            Année 3 Valeur de l’action 106 dividende 0
            Année 4 Valeur de l’action 104 dividende 0

            Valeur=actif-passif
            Si l’entreprise ne verse pas les 6 de dividendes elle a 6 de plus en trésorerie (i.e. actif). Donc elle vaut 6 de plus que si elle verse les dividendes.

            • Je ne suis pas sûr que vous ne disiez pas la même chose différemment. Supposons que vous ayez acquis l’année 0 un portefeuille de 100 actions à 100, vous possédiez 10000 (n’en déplaise à notre ministre des finances et ses hectares).
              Si vous réinvestissez les dividendes dans la boite vous avez à la fin de l’An 1, 102 actions à 100, An 2, 104 actions à 100, An 3, 106 actions à 100, et l’An 4 vous constatez que vos 106 actions ne valent plus que 98, soit un portefeuille de 10388+12 de rompus, 10400.
              C’est évidemment la même chose si les dividendes sont restés dans l’entreprise sans faire l’aller-et-retour avec votre portefeuille.

            • ça c’est la théorie. Car rien ne garantit que l’entreprise prenne 2 tous les ans. Le dividende est une manière de récompenser la prise de risque. Ou une avance sur la hausse. Ou un moyen de retenir un investisseur en cas de baisse.

  • donc si je touche un loyer sur mon bien, je ne m’enrichis pas ? faut arrêter les conneries et assumer

    • Si au lieu de toucher votre loyer, vous le laissiez dans un coffre dans l’immeuble. Sachant que l’immeuble et le coffre vous appartienne, qu’est-ce que ça change ? C’est ce que l’auteur explique

    • Si c’est vous qui payez le loyer la réponse est non. Les liquidités des entreprises appartiennent aux actionnaires. Donc au final ce sont les actionnaires qui se paient leur propre dividendes.

  • Des explications claires pour ceux qui ne comprennent rien à la bourse et au financement des entreprises. Pour ceux qui croient, ou comme les politiques font semblant de croire, que l’actionnaire est un bandit à abattre ….

  • Vous avez oublié le plus important. La seule et unique raison pour laquelle les actions d’une entreprise ont de la valeur ce sont les dividendes courants et futurs si elle en verse, espérés si elle n’en verse actuellement pas.

    Si demain le gouvernement abolisait définitivement les dividendes la valeur de toutes les actions actuellement en circulation serait exactement de 0. Sans possibilité de dividende non seulement tout retour sur investissement devient impossible mais aucun investisseur n’accepterait d’acheter vos actions puisqu’il se retrouverait alors en possession d’un titre qui ne générera jamais de revenu.

    • Pas les dividendes mais les résultats futurs qu’on espère bénéficiaires. Des titres qui ne versent pas de dividendes sont très bien valorisés. C’était le cas d’Apple pendant longtemps.

  • Pour compléter l’attitude de l’état dans le « faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais », on peut noter qu’Orange verse un dividende sur ses résultats 2019, amputé toutefois de 20%. Les représentants de l’état (qui possède environ 20% des actions d’Orange) et les représentants du personnel (celui-ci possède environ 10% des actions) ont tous votés pour cette distribution de dividende. Et les représentants de la CGT aussi ….
    Idem pour la participation du personnel aux bénéfices qui n’a pas, elle, été amputée de 20%.

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