« Plus de risque chez soi qu’à l’école » : Blanquer siffle la fin de la récré

La sortie de Jean-Michel Blanquer nous rappelle ce qu’est une institution et un ministre en roue libre, totalement déconnecté de la réalité qu’il est supposé administrer.

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« Plus de risque chez soi qu’à l’école » : Blanquer siffle la fin de la récré

Publié le 13 mai 2020
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Par Marc André.

Depuis que le méchant virus chinois qui ne pouvait pas passer nos frontières les a allègrement franchies, nous assistons de la part de nos gouvernants à un festival ininterrompu d’approximations, de grand n’importe quoi, quand ce ne sont pas purement des mensonges éhontés, proférés avec l’autorité que seule peut conférer l’absence totale de scrupule.

Donc les uns à la suite des autres, nos brillants ministres viennent asséner leurs bêtises, au premier micro qui se tend. Avec le déconfinement, ils ont même enclenché le turbo. Dernier en date à creuser sa tombe s’exprimer, Jean-Michel Blanquer a déclaré face au grand Jury RTL, Le Figaro, LCI « qu’il y a plus de risques à rester chez soi que d’aller à l’école ».

Blanquer croit-il vraiment ce qu’il dit ?

Quelle mouche a piqué Jean Michel Toutvabien selon l’excellent mot de mon estimé confrère H16 ? Quel besoin avait-il de proférer une telle énormité ? Est-ce un moment d’égarement, dû au titre de l’émission radiophonique à laquelle il participait ? Croit-il vraiment ce qu’il dit, ou agit-il sur commande comme la désormais légendaire porte-parole du gouvernement, dont le prénom vaut toutes les mises en garde utilisateur ?

Rappelons-nous, il y a de cela deux mois le gouvernement nous enfermait avec comme justification le fait que l’on ne pouvait pas décemment maintenir les écoles ouvertes. Les enfants étaient alors considérés comme un bouillon de culture propre (si l’on peut dire) à faire flamber la pandémie. Nos chères têtes blondes étaient les principaux vecteurs de la nouvelle peste et il convenait de les enfermer fissa, ainsi que leurs parents.

Admettons que, le temps passant et le nombre de parents infectés par les sales mouflets avec lesquels ils ont cohabité durant deux longs mois H24, n’ayant pas explosé, les « zautorités » aient révisé leur jugement sur le péril jeune. Mais de là à considérer que l’endroit où nous avons tous été consignés et qu’il ne fallait surtout pas quitter pour sauver des vies est devenu plus dangereux que le cloaque qu’il était si urgent de fermer, après nous y avoir envoyé voter en masse, le pas était quand même énorme.

Petit rappel des faits

Reprenons le fil des événements. Il y a deux mois, les cigales qui nous gouvernent découvrent, mais un peu tard, que le pays est à poil, sans masques, sans gel, sans respirateurs… Bref que tout ce qui se trouvait dans le stock stratégique anti-épidémie constitué par Roseline Bachelot et Nicolas Sarkozy après l’épisode avorté de grippe aviaire s’est volatilisé par enchantement bureaucratico-comptable. Ajoutez à cela un système de santé exsangue que tous se sont échinés à raboter, selon le principe bien compris que moins on a de médecins, moins il y a d’hôpitaux et moins il y a de dépenses de santé et vous obtenez la recette de la bonne catastrophe à la française.

L’absurdité de ce raisonnement conduisant naturellement à l’engorgement complet du système, il a fallu confiner, le temps que les morts s’accumulent, que les masques arrivent, etc, etc. pour que l’on en revienne à la normale. « Ces choses-là nous dépassent feignons d’en être les organisateurs », écrivait Jean Cocteau. Sa tirade est maintenant devenue le modus operandi de cette administration que le monde entier nous envie. Et c’est ainsi que la machine à raconter des bobards à la chaîne s’est mise en marche.

Simplement confiner tout un pays parce que l’on a été totalement imprévoyant représente un coût faramineux que l’Allemagne ne semble pas très désireuse de payer, une fois de plus. Donc il convient de remettre tout le monde au boulot et vite fait, pour éviter la banqueroute. Seulement voilà, comment travailler quand les enfants sont à la maison parce que l’on a passé deux mois à expliquer à leurs parents que l’école était le lieu de tous les dangers ?

Blanquer apporte sa solution : la famille, voilà le vrai danger !

Et partant, le ministre de l’Éducation (quel terme amusant) de nous dévoiler la vraie mission du service public dont il a la charge : une gigantesque garderie pour enfants de travailleurs, le Komsomol Soviet, ni plus ni moins. À voir le niveau toujours plus affligent des compétences exigées des élèves pour avoir leur bac, on se doutait bien que l’enseignement n’était pas l’activité principale du ministère dont monsieur Blanquer à la charge.

Et pourtant, nombreux sont les professeurs qui ont été dupés et ont honnêtement cru qu’ils étaient recrutés pour instruire. L’Éducation nationale est un concentré de toutes les tares françaises. Une administration entière déploie des trésors d’ingéniosité pour s’assurer que les élèves en apprennent le moins possible. À coups de circulaires, de réformes des programmes et d’expérimentations pédagogiques toutes plus délirantes les unes que les autres, les fonctionnaires du ministère ont réussi à faire passer les enseignants du rang de maître à celui de garde d’enfant.

À voir ce qu’est devenu le regretté ministère de l’Instruction publique, on se dit qu’il est grand temps de laisser les praticiens médicaux et non les médecins de laboratoire pharmaceutique s’occuper de celui de la Santé. En ce sens la sortie de Jean-Michel Blanquer a été salutaire. Elle nous a rappelé ce qu’est une institution et un ministre en roue libre, totalement déconnecté de la réalité qu’il est supposé administrer.

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  • Hélas. En fait, ils décident en fonction d’éléments qui ne sont pas révélés au public, auquel on inflige une justification bidon.

    • attendez..tout le monde ment..

      la réalité c’est que rien qu’au niveau individuel..on met sa santé en balance avec l’économie… c’est le monde réel…mais ça se fait bien au niveau individuel et c’est presque impossible de le faire sans problèmes au niveau collectif..

      et pour des raison d’affichage de générosité imbécile..on pretend qu’un mort est unacceptable..
      comme pas de tests etc…et que la seule arme est le confinement…
      il ne faut pas mécontenter l’électorat qui vous reprochera les morts et la recession..

      vaste fumisterie…des gens ont été contents du confinement parce qu’ils ont continuer en apparence à toucher de l’argent… et qu’il espèrent que d’autres paieront..

      si c’est une guerre comme a dit macron alors on choisi qui on envoie mourir au front..

      ici il s’agirait d’une guerre sans morts…

      mascarade politique totale…pour dissimuler le manque de moyens d’un pays qui se croit encore une « puissance ».

  • C’est quand même bienvu, après avoir trucidé les vieux on utilise les enfants de pauvres pour éliminer les pauvres, machiavel n’aurait pas pensé mieux que nos fossoyeurs de la démocratie.

  • Début mai, le maire de New York a donné les chiffres des hospitalisations dans sa ville : 84 % proviennent des confinés [1].

    Évidemment comme en France ces chiffres ne sont pas suivis ou divulgués, on ne sait pas.

    [1] https://www.cnbc.com/2020/05/06/ny-gov-cuomo-says-its-shocking-most-new-coronavirus-hospitalizations-are-people-staying-home.html

    • C’est le gouverneur de l’État de New York en fait.

    • ok mais là encore ça n’aide pas..il faut connaitre les gens contaminés après le confinement.. en outre..l’essentiel des gens n’est il pas confiné? alors forcement ceux qui sont contaminés sont aussi essentiellement confinés .. désolé, amho, pas un chiffre valable pour critiquer le confinement , donné seul..le confinement qui est relatif, est supposé ralentir l’épidémie .

      le VRAI problème du confinement est de déterminer son effet… sans point de comparaison valide..la meme ville au meme stade de l’épidémie qui ne confinerait pas..
      les conclusions sont modèles dépendant..

      j’espère qu’on aura des tests de sérologie sur les populations après ça car cette absence de données « utilse » est pénible..et incompréhensible après plusieurs moi..

  • un jour un couillon dit la santé n’a pas de prix…c’est joli, humain, ça se comprend au niveau d’un individu ou d’une être aimé.. sauf que c’est faux..
    et si on construit sur une idée pareille..on est forcé de raconter des conneries à un moment ou un autre..

    • @jacques lemiere
      Bonsoir
      « un jour un couillon dit la santé n’a pas de prix… »
      Un couillon l’a dit aussi concernant la vie.
      Sauf que cette tirade a deux interprétations :
      1 – La santé/vie a un coût tellement élevé qu’il est incalculable, inestimable, on frôle le sacré ;
      2 – la santé/la vie vaut ZERO.

      La valeur de la vie est calculée statistiquement : celle d’un individu vaut plus de 3 millions d’euro.

      • « celle d’un individu vaut plus de 3 millions d’euro. »
        En fait cette valeur est très variable selon la méthode statistique et les facteurs étudiés. De plus c’est une moyenne…
        Ce qui de facto induit la notion que cette valeur est variable selon les individus évalués. Ceci pourrait sembler logique pour un « vil » libéral conscient que le poids et les conséquences économiques et sociales résultant de l’action d’un individu sont très différents d’un sujet à l’autre.
        C’est évidemment chose impensable en France et cela heurtera violemment la plupart de nos concitoyens baignant dans un égalitarisme forcené ayant très largement dépassé la notion d’égalité en droit de la DDHC.

        https://www.erudit.org/fr/revues/ae/2010-v86-n4-ae1815916/1005680ar/

        • @cyde
          Bonsoir,
          « En fait cette valeur est très variable selon la méthode statistique et les facteurs étudiés. De plus c’est une moyenne… »
          Oui, c’est tiré de la valeur de la Valeur de la Vie Statistique que j’ai découverte lors de l’épisode du passage à la limitation à 80km/h.

  • « moins il y a d’hôpitaux et moins il y a de dépenses de santé » selon un principe datant des années socialistes avec Claude Evin sur un scénario de Mme Béatrice d’Inti…, fonctionnaire du ministère de la santé qui a sévi, bien entendu, bien plus longtemps que le sus-cité.

  • « le pays est à poil, sans masques, sans gel, sans respirateurs »…sans tests PCR, sans test sérologique, sans produits d’anesthésie, sans…
    Quand on est ruinés pas facile d’acheter et de faire des réserves.

  • Bah, objectivement il a raison. Les enfants n’ont pas la forme grave de « La » COVID19 (hat tip à l’académie Française, qui va contre l’usage parce que bon, faut bien s’occuper). Mais là où les enfants sont confinés fortements et ne courrent pas dans les cours de récréation ils développent parfois (ça reste très très très rare) la maladie de Kawasaki. Donc entre « a l’école » où au pire ils attrapent un virus qui leur fait couler le nez et toussoter 5 ou 6 jours, et « à la maison » où au pire ils développent une maladie inflamatoire des vaisseaux qui peut tuer… plus des tas d’autres problèmes liés à la sédentarité (mauvaise pour les adultes, catastrophique pour les enfants) et sans oublier le fait que chez eux certains sont en roue libre complète, à l’école ils apprennent peu et parfois n’importe quoi, mais au moins c’est un peu cadré.

    Bref, non, c’est pas n’importe quoi. C’est juste un peu en contradiction avec la communication fausse du gouvernement qui voudrait que cette maladie soit une terrrrrrrible épidémie meurtrière (260 000 morts au niveau mondial, une année de grippe un peu sévère va chercher dans les 900 000). Mais faire un article parce que c’est le premier à dire (naïvement sans doute) un peu de vérité, faut pas abuser !

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