Le système éducatif français à l’heure du déconfinement

Seul un renforcement du pouvoir des régions, fusionnées avec les académies peut permettre de réorganiser en profondeur le système éducatif français et le rendre performant.

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Ecole Primaire By: Petit_louis - CC BY 2.0

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Le système éducatif français à l’heure du déconfinement

Publié le 5 mai 2020
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Par Nelly Guet.

Un bilan s’imposera tôt ou tard : contrairement au système de santé dont les déficiences apparaissent à très court terme, le système éducatif peut masquer les siennes sur le long terme.

Les responsabilités

Les déclarations du Premier ministre, le 28 avril, à l’Assemblée nationale, concernant le « déconfinement des écoles » laisseront plus d’un parent perplexe. 55 % d’entre eux optent à ce jour pour le maintien à domicile et se demandent comment s’organisera à l’avenir l’école de leur enfant, de leur adolescent ? Peut-on s’offrir le luxe de mettre entre parenthèses des pans entiers de leur scolarité ? Que faire en période de confinement s’il se révélait impossible d’assurer la sécurité de tous ? Comment éviter le décrochage scolaire ?

Les maires, habitués aux méfaits du centralisme jacobin, vont faire de leur mieux pour anticiper des situations inconnues. Aucune mention des responsables pédagogiques en charge des écoles (les IEN), c’est dire l’importance de la pédagogie ! Et bien entendu contrairement à tous nos pays voisins européens, les directeurs des écoles publiques n’ont toujours pas de statut de chef d’établissement ! Curieuse manière de faire face au décrochage scolaire, sans identifier les personnels en charge de le combattre. En cas de pandémie, des pays plus exposés que le nôtre par le passé nous ont prévenus, la bravoure ne suffit pas, ce qui compte c’est l’organisation.

La pédagogie

Dès le début des années 2000, influencés par les premiers résultats des enquêtes Pisa, de nombreux pays européens ont développé des projets initiés et soutenus par la Commission européenne sous forme d’expérimentations destinées à accroître non seulement l’autonomie de l’établissement, mais également l’autonomie des élèves.

Partant du constat que les compétences à acquérir au XXIe siècle ne seraient plus les mêmes que celles conçues dans l’immédiat après-guerre, des gouvernements, des régions, des établissements, ont souhaité innover. Il s’agissait de favoriser avant tout le sens de l’initiative et la prise de responsabilités des élèves. Devenir responsable de son apprentissage exige un changement de méthodologie de la part des enseignants mais aussi une organisation nouvelle au niveau de l’établissement afin de transformer les contenus pédagogiques, les rôles des différents acteurs et la culture d’apprentissage. Cette nouvelle culture favorise la communication et la collaboration afin de développer la créativité, la pensée critique et l’aptitude à fonctionner en équipe.

Une expérimentation néerlandaise – SLASH 21 – mise en place au début des années 2000 illustre parfaitement cette évolution. Ayant pour but de lutter contre la démotivation des élèves, elle a conduit à modifier complètement leur répartition, le positionnement du professeur, l’architecture des bâtiments scolaires et l’utilisation des nouvelles technologies.

Les élèves choisissaient les disciplines qu’ils voulaient étudier sur 12 semaines, par exemple l’anglais, à raison de 3 heures par jour et 4 jours par semaine. Des blocs de trois à quatre semaines permettaient de fusionner des matières comme la physique, les SVT, les mathématiques et la langue maternelle.

Les élèves étaient répartis selon les tâches choisies ; le professeur était entouré de huit autres adultes (tuteurs et assistants) assurant différentes fonctions (préparation du cours, entraînement, suivi individualisé, conseil, supervision, documentation, jeux de rôle…) ; les neuf personnes travaillaient en équipe et avaient en charge les mêmes élèves pendant deux années scolaires. Le tout à budget constant.

Ce qui caractérise l’école du XXIe siècle, c’est qu’elle met un terme au triptyque : professeur/élève/discipline, encore en cours dans le système éducatif français, et par conséquent aux inlassables questions sur les programmes et le nombre d’élèves par classe. L’élève est au cœur d’une organisation apprenante (intégrant programmes, personnels, environnement) et dispose de multiples ressources (livres, outils électroniques, tests), mais aussi et surtout les autres élèves et les tuteurs.

L’évaluation se fait de manière diversifiée, par questionnaire à remplir à l’aide de recherches sur Internet, par une présentation régulière des résultats de la recherche par l’élève devant le groupe, par un entretien entre l’enseignant et l’élève deux fois par mois afin d’échanger sur les résultats, la manière d’apprendre et les objectifs à fixer pour la période à venir.

L’élève est jugé sur ses résultats mais aussi sur sa manière de travailler seul et en groupe. L’enseignant rend compte de la progression aux parents trois fois par an. L’inspection est chargée de l’évaluation externe. Les très bons résultats aux examens ont permis de voir que les buts étaient atteints. Slash 21 a aussi permis de développer de nouvelles pratiques dans des établissements non expérimentaux (de l’école au lycée).

Au même moment en Bavière, une expérimentation – MODUS 21 – avait pour but de renforcer l’autonomie des établissements (de l’école au lycée), grâce à un rapprochement Ecole-Entreprise. Il y a fort à parier que dans les établissements qui ont appris à innover de cette manière, il y a presque 20 ans, les personnels ont su se montrer réactifs et opérationnels pendant la période de confinement. En France, nous n’avons qu’une infime minorité d’écoles, de collèges et de lycées expérimentaux ! Les professeurs n’ont pas intégré ces nouvelles pratiques dans leur gestion quotidienne ; une grande majorité d’entre eux n’a pas même reçu une formation leur permettant de commencer à travailler « autrement ».

L’interdiction des portables à l’école, saluée par une majorité de parents d’élèves et d’enseignants, n’allait pas dans le bon sens, dans la mesure où l’accès à ces supports d’apprentissage numérique doit être intégré à l’apprentissage individuel fait en classe. Plus de 90 % des familles françaises disposent de téléphones portables. Ces outils numériques personnels, toujours disponibles entre les mains des élèves, permettent d’apprendre à travailler seul à la maison, à gérer les incidents techniques et à résister à la tentation de distractions offertes par les médias numériques.

L’organisation de l’espace

Le journal télévisé nous montre les barrières, le marquage au sol… à mettre en place dans toutes les écoles de France pour permettre « la distanciation physique entre les élèves » !

Dans les projets susmentionnés, les établissements scolaires ont souvent pu modifier l’architecture scolaire. Ainsi un directeur d’école primaire néerlandais de ma connaissance et l’un de ses professeurs ont-ils pu bénéficier d’une année sabbatique pour suivre le chantier de construction permettant de mettre en adéquation projet d’établissement et bâtiment scolaire.

Lorsque l’on dispose seulement d’une salle de classe « normale », le plus important est de prévoir des espaces pour le travail individuel, d’autres espaces pour le travail en groupes, d’autres encore pour le dialogue avec le professeur. Le professeur n’occupe plus une place centrale. Les aménagements intérieurs doivent favoriser de nouvelles formes de travail et la créativité. En France, les collectivités territoriales sont en charge de la construction et de l’entretien des bâtiments scolaires (Conseil départemental pour les collèges, Conseil régional pour les lycées) mais sont encore bien trop tenues à l’écart des préoccupations d’ordre pédagogique.

Le nouveau monde du travail

Les Français plébiscitent le télétravail. Les entreprises devront dorénavant s’adapter aux demandes nouvelles formulées par les personnels, non plus en termes de salaire, mais en termes de satisfaction personnelle au travail et de meilleure harmonisation entre vie privée et vie professionnelle.

L’espace personnel de travail d’un élève de seconde néerlandais, anticipe parfaitement, il y a 12 ans ! cette situation. Situé sur le site du lycée, son portfolio se présente sur quatre colonnes.

– Dans la première, il inscrit les disciplines qu’il a choisies pour le premier module de six semaines, par exemple mathématiques, économie, informatique, langue maternelle, langue étrangère mais aussi management et organisation (1 heure), ateliers pluridisciplinaires, activités optionnelles telles que journal du lycée ou création d’entreprise.
– Dans la deuxième colonne, il reporte les tâches facultatives et obligatoires qu’il doit effectuer ainsi que la date butoir.
– Dans la troisième colonne figurent les dates des contrôles, programmés pour lui personnellement (sur trois jours d’affilée, en fin de module de six semaines), le nom de chaque professeur évaluateur, l’horaire, la durée de l’épreuve et le sujet.
– Dans la quatrième colonne apparaît le relevé de ses aptitudes : autonomie, communication, créativité, engagement, initiative…

Il va de soi que la comparaison entre les résultats des élèves n’a plus lieu d’être.

Or, en France, les résultats obtenus pendant la période de confinement ne seront ni évalués, ni pris en compte, pour une raison de prétendue « justice sociale ». C’est une grave erreur, sous prétexte que l’aide parentale fausse l’évaluation, alors que le jour venu il appartient au professeur, lors d’un entretien prolongé avec chaque élève, d’évaluer de manière approfondie les connaissances et les compétences acquises pendant la période écoulée.

Enseigner en ligne peut se faire à l’aide de vidéoconférences incluant des vidéos explicatives créées par des professeurs, enrichies en fonction des idées échangées avec les élèves, comme le permet le tableau interactif en classe.

Évaluer en ligne la prestation d’élèves présentant par exemple de courtes vidéos est également facilité. Inutile de rappeler qu’un téléphone portable suffit amplement pour ce type d’exercice, à condition de choisir, sans craindre les hackers, une plate-forme collaborative opérationnelle et non les ENT de l’Éducation nationale, jamais autant sollicités. Aucun élève ne serait ainsi « livré à lui-même » et tributaire exclusivement de son contexte familial,

Le pouvoir des régions

Nous sommes très loin de cette réalité et tout palliatif se révélera tôt ou tard très préjudiciable à tous. Programmes et instructions officiels mis au point par l’inspection générale ne devraient plus représenter qu’un cadre de référence permettant aux enseignants d’organiser un travail disciplinaire avec leurs collègues, pluridisciplinaire avec les enseignants d’autres matières et également des activités qui incluent des partenaires extérieurs. La liberté pédagogique actuelle ne suffit pas, car ils devront devenir des cadres et se former comme ailleurs au leadership, terme honni par l’institution scolaire.

Pour ce faire les hauts fonctionnaires de l’Éducation nationale, au lieu de dédaigner les recommandations européennes, de rappeler à chaque occasion la spécificité française, devront reconnaître la nécessité de lutter efficacement contre le décrochage scolaire en optant pour le renforcement du pouvoir local, seul capable de mettre en place une nouvelle pédagogie basée sur les relations tripartites « gouvernement régional – entreprises – établissements scolaires » et la pluridisciplinarité, seule capable de passionner les jeunes générations pour les sciences, l’industrie et l’entrepreneuriat.

Nous n’avons plus le choix. Il faut transformer l’école française, au moins pour deux raisons : elle renforce les inégalités sociales, elle n’est pas à la hauteur pour rendre la France, économiquement compétitive. Le gouvernement par le centre, le top down se montrera aussi inefficace dans le domaine de l’éducation qu’il l’a été dans le domaine de la santé.

Seul un renforcement du pouvoir des régions, fusionnées avec les académies peut permettre de réorganiser en profondeur le système éducatif français et le rendre performant.

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  • qu’en, pensent les syndicats? oups!
    Ah vous croyiez que c’était les élus qui dirigeaient l’éducation nationale?
    Ah ben non , voyez vous comme tous les « grands corps d’etat » ils sont dirigés par les syndicats de fonctionnaires marxisants, qui disent au ministre ce qui serait convenable de faire ou pas si il veut garder son poste de précaire face a des personnels sous statuts a vie!
    Comme ceux des transports qui peuvent paralyser le pays eux ils peuvent vous mettre des millions de jeunes dans les rues..et vous faire virer ah ben oui.;
    on ne touche pas au clergé de la republique socialiste

  • ce qui m’ennuie reste avant tout cette évidente question : comment peut on mesurer qu’un enseignement est « performant »?

    pisa c’est bien joli..

    à mes yeux les parents payent , c’est donc à eux de determiner ce qu’ils souhaitent pour leur gamin..

    donc sans doute hormis parents sadiques , construire le bonheur du gamin..avec déjà un choix à faire bonheur immédiat contre bonheur durable..

    avec la grille de lecture et de jugement des parents bonheur, réussite sociale etc etc..

    mais les parents réalisent que à l’instar du choix d’un médecin , ils n’ont pas forcement les competences pour faire les bons choix..er de toutes façon , c’est spéculatif..

    en france il ya aussi une problématique de redistribution associé à l’école, et on paye pour l’education des autres enfants, avec des notion de justice sociale, de mérites du gamin des parents…

    pas simple..

    j’ai beaucoup de mal quand il s’agit d’évaluer un système de façon globale quand celui ci est constitués d’un multitude d’individus différents aux aspirations est désirs parfois opposés…

    ce qui est à éviter..est de « broyer » UN gamin…dans un système qui ne lui réussit clairement pas…et encore…
    non je ne sais pas..pilotage à vue..souplesse.. mais aussi retour d’experience sur l’efficacité des système en des termes qui permettent le choix pour SON gamin…

    • ben pour l’orthographe..

    • il semblerait que les personnels de l’éducation nationale ne travailleront que sur la base du volontariat , en, conséquence la part des impots payés pour assurer leurs salaires se fera selon le meme principe?

    • Déjà, on peut évaluer qu’un enseignement n’est guère performant. Ca ne dit pas ce qu’il faut faire, mais ça dit qu’il faut absolument changer quelque chose…

      • pour l’évaluer il faut une grille d’evaluation, par exemple pisa. ou conformité aux directives ou résultats des élèves sur des points arbitraires…. et ensuite il faut évaluer si les critères de pisa sont ceux objectivement associés à une « bonne  » education »..

  • Le triptyque : professeur/élève/discipline produisait des gens cultivés et beaucoup moins manipulables que l’acquisition de compétences, certes utiles, mais qui ne s’appuient sur rien de solide.
    La Commission Européenne est un rouage de l’idéologie mondialiste et da sa vision: des populations liquides, mobiles et déracinées au service d’un marché planétaire.
    Je conçois qu’on puisse être d’accord avec un tel projet, mais où a-t-il été debattu démocratiquement? Quels en sont les premiers résultats? Quelle est l’influence de cette perspective sur l’évaluation des systèmes éducatifs?…
    D’autre part, décentraliser l’Education au niveau des régions, produira en France, ce que cela a déjà produit pour la santé…

    • Je vais dans le même sens, on nous évoque systématiquement des expériences magiques (faites avec quelle population ?), ces expériences correspondent aux même principe que celles qui ont concouru à la mise en œuvre des pratiques débilitantes de l’école comme la lecture globale.
      A chaque fois, ces expériences sont utilisées pour discréditer directement des enseignants rétrogrades refusant tout esprit de changement, sans s’interroger sur les conditions de la dégradation actuelle.
      En fait, c’est de liberté qu »il faut, mais pas sous l’égide des régions qui ne sont que des prolongations de l’État et de ses principes de fonctionnement.
      C’est aussi la fin de l’école inclusive et bienveillante qu’il faudrait : plus de passages automatiques en classes devenant des poubelles à crétins malpoli et venant jouer avec le temps des autres, plus de faux diplômes délivrés sans retenue aucune et impliquant des études prolongées.
      Il faudrait aujourd’hui la liberté pour voir en parallèle des écoles originales, des écoles « inclusives », et des écoles traditionnelles, et aux parents de choisir…

  • Excellente analyse pour ce qui concerne l’enseignement à partir du collège. Effectivement en France ce niveau de l’enseignement doit être reconstruit en a partenariat entre les Régions et l’Académie. Mais qu’en est-il du primaire si on veut bien accepter que les écoles maternelles ne sont pas les plus déficientes ? Comment espérer instituer et mettre en oeuvre un enseignement à la façon d’autres pays comme les Pays-Bas si on ne réussi déjà pas à écrire, lire et compter. Comment un élève pourrait-il devenir autonome s’il n’a pas acquis les bases propres à sa langue.

  • « Aujourd’hui, un petit prof démago vous assure que votre cerveau n’a pas la capacité de penser, que vos sens ne perçoivent rien et que vous devez obéir aveuglément à la volonté toute-puissante de la Société, comme force surnaturelle.
    Mais il s’agit toujours du même numéro pour atteindre le même objectif : faire de vous une loque renonçant à croire que sa conscience ait une quelconque validité.  »
    Ayn Rand,

  • A lire cet article on pourrait croire que les Pays-Bas ont des résultats spectaculaires, en tout cas comparé à la France. pourtant lorsqu’on regarde l’enquête PISA (sans aucun doute critiquable mais malheureusement elle reste LA référence), on constate que France et Pays-Bas se situent à peu près au même niveau (score de 493 pour la France, 503 pour les Pays-Bas). Bref, rien de miraculeux

    • Oui. Et comme par hasard, tous ces dispositifs miraculeux coïncident avec un effondrement du niveau scolaire et universitaire que l’on constate dans tous les pays européens et en Amérique du Nord. À tel point que la réouverture des établissements scolaires n’a strictement aucune importance.
      Et même, si j’en crois ma maman (90 ans), en 1940, les écoles ont fermé le le 1er mai, pour ne rouvrir qu’à la rentrée de janvier 1941. Elle a donc manqué son dernier trimestre de 4è et son premier trimestre de 3è et ça ne l’a pas empêchée de continuer ses études jusqu’au bac ! Non, le système est tellement pourri qu’il faut tout détruire (y compris les bâtiments) et repartir de zéro sur des bases solides avec les programmes de 1887 en calcul et de 1923 en français (les meilleurs !) à l’école primaire. Sortir les profs des griffes de l’État en en faisant une profession libérale et je vous rappelle que j’ai fait une carrière complète de prof. Comme quoi, il n’y a pas que des gauchistes dans l’EN…

      • Il est peu étonnant que cela se produise dans la mesure où les exigences des diplômes sont galvaudées par la pensée post-moderne, ainsi que par des critiques justement adressées aux savoirs théoriques, critiques qui ont abouti à l’abandon de tout repère dans les attendus.
        Parallèlement, les programmes en France sont dans un circuit systémique : les Inspecteurs Généraux les pilotent avec des IEN carriéristes et des enseignants aussi carriéristes. Ils sont aussi soumis à l’Université. Alors, au final, on ne peut être étonné de la surenchère intellectuelle dont ils font preuve, en déconnexion complète avec le niveau des élèves. Allez voir les programmes de spécialité histoire en Terminal, réforme 2019…
        https://cache.media.education.gouv.fr/file/SPE8_MENJ_25_7_2019/18/0/spe254_annexe_1159180.pdf

        • Bien d’accord avec vous. J’émettais un vœu, sans illusion sur sa réalisation dans le cadre actuel. Oui, les programmes actuels c’est la Propagandastaffel écolo-compatible.

      • Dans le domaine des maths en tout cas, ce n’est pas tout à fait vrai. Si vous regardez le niveau du bac et des programmes des années 30-50, ce n’est pas brillant. Un maximum a été atteint fin des années 70, et le niveau du programme a augmenté avec les maths modernes. La chute a commencé début 80.
        Il y a aussi la question du détournement des heures des savoirs fondamentaux, de la baisse de l’exigence, du développement des ghettos (les HLMs qui assurent que les pauvres restent entre eux, et se reproduisent grâce à une école faite pour eux dont ils ne peuvent sortir).

    • Pisa, c’est de la daube, une société n’a pas besoin d’avoir des millions de genis, quelque uns suffit largement si ils n’attrapent pas la grosse tête d’être des exceptions…

  • Intégrer les académies au sein des régions n’aurait de sens que si les dites académies n’étaient plus dépendantes du Ministère, réduit à une simple officine de définition des objectifs généraux (compétences à acquérir).
    Il faudrait aussi en finir avec ce découpage idiot qui confie les écoles à la ville, les collèges au département et les lycées seulement à la région, cette dernière devenant de la structure en charge de l’éducation (hors enseignement supérieur ?).
    Ce serait un pas dans la bonne direction MAIS :
    – on a jamais vu un échelon administratif se déshabiller de lui même, c’est toujours un doublon qui se crée ;
    – l’échelon régional reste un échelon très difficile à gérer, puisqu’une région c’est des milliers d’écoles, de lycées et de collèges.

  • Je vais lâcher un gros mot mais j’ai tendance à penser que le problème ce n’est pas le système éducatif mais plutôt le niveau d’éducation/integration des parents.

    Des exceptions sont toujours possibles mais quand les parents savent à peine parler la langue nationale ils auront beaucoup plus de mal à accompagner ou stimuler leurs enfants. Et un enfant aura plus de mal à se concentrer si à la maison il a un ou plusieurs frères et sœurs dans la même chambre.

    A quand un classement pisa, en fonction de la catégorie socio-professionnelle des parents ?

    Sinon, il est évident que par rapport à cette crise ça ne devrait pas être au ministre de décider à la place de chaque maire/équipe enseignante. Ce sont les maires qui vont devoir payer pour toutes les mesures de protection et les enseignants ne vont pas pouvoir assumer seuls la responsabilité de garde barrière entre des enfants qui vont vouloir se rapprocher.

    • Dans les pays où les parents sont convaincus que l’éducation est le meilleur et le seul moyen pour leurs enfants de s’élever socialement, il n’y a pas de problème avec le niveau de ces parents, sauf pour payer les frais de scolarité…

      • En effet, les travaux de James Tooley ont bien montré que la 1ère chose que les parents font dès qu’ils gagnent 3 francs six sous c’est d’envoyer leurs enfants à l’école, et qu’il y a partout dans le monde des écoles pour enfants dont les parents n’ont pas plus de 3 francs six sous.

  • Pas convaincu…

  • Mettre des élèves en classe ne s’appelle pas déconfinement surtout avec des profs mettant 5 jours à apprendre à mettre un masque… Pour, on ne sait pas en fait puisque l’état la science Greta L’oms ne savent pas vraiment… Pourquoi ils ont paniqué et foutu la pagaille

  • c’est clair que le niveau de réflexion des individus a beaucoup baissé et pourtant 90% des élèves obtiennent le BAC. Faut il chercher où est l’erreur?

    • Parce que le BAC est donné. Je suis bien placé pour le savoir, je participe à la distribution.

      • oui le bac est devenu un instrument politique

        • Une remarque d’ordre général , l’objectif de l’éducation -et donc des profs- ne devrait pas être de satisfaire les parents (trop risqué! trop inégalitaire! trop subjectif! ) mais de permettre aux enfants de progresser et de rejoindre à terme « les forces de la collectivité ». Quelle collectivité ? A priori les régions, la nation et même le monde. Dès lors, on peut légitimement impliquer ces « collectivités » dans la définition, l’organisation et le financement de l’éducation.

          La décentralisation comme solution ? en théorie, c’est séduisant mais dans les faits – par exemple les collèges et les lycées (bâtiment et personnel de service) sont respectivement sous la houlette des départements et des régions – le résultat n’est pas probant, le gaspillage des moyens humains et matériels sévit encore. Peut-être faudrait il rendre les décideurs « publics » (élus et/ou administrateurs) responsables – sous différentes formes appropriées- de leurs choix ? C’est pas gagné, le parapluie est de rigueur !

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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