Comment la crise du Covid risque de vous appauvrir

Le gouvernement improvise des mesures qui risquent de vous appauvrir. Voici comment.

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Poor man showing empty pocket by Marco Verch Perofessional(CC BY 2.0)

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Comment la crise du Covid risque de vous appauvrir

Publié le 26 avril 2020
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Alexis Grabinszky et Cédric Pissoort.
Une tribune du Parti Libertarien belge

Nous pensons que le citoyen sous-estime gravement ce qui est en train de se passer dans le monde politico-économique belge. En effet, nous observons que le gouvernement tend à interdire les échanges autres que ceux qu’il considère fort arbitrairement comme fondamentaux ; c’est-à-dire en gros la nourriture, les médicaments, etc.

Il s’ensuit que le gagne-pain de beaucoup d’individus est tout simplement gelé car ceux qui doivent justement vendre leur pain pour vivre se retrouvent sans ressources.

Tant qu’ils ont une épargne, ils peuvent continuer à subvenir à leurs besoins (manger à leur faim) ou leurs obligations (rembourser les banques, payer les loyers) mais ce n’est pas toujours aussi évident.

Le gouvernement augmente les dépenses

En réponse et afin d’apparaître utile, voire indispensable, le gouvernement improvise des mesures visant à réduire l’impact de ces restrictions au libre-échange, par exemple en réduisant (temporairement) la pression fiscale, mais aussi en augmentant parallèlement les dépenses.

Mais plus cette crise va durer et plus la question pour certains de pouvoir nourrir leur famille va se poser, comme dans le sud de l’Italie. En d’autres termes on veut éviter des morts dans les hôpitaux, mais on risquera peut-être d’avoir des morts de faim, alors même que les capacités de production sont parfaitement disponibles.

Ce que le citoyen ne voit peut-être pas c’est qu’il y a déjà un impact macro-économique car il est évident que cela affecte la croissance, déjà très maigre d’une économie belge largement en crise bien avant le Covid-19.

En empêchant les agents économiques d’échanger, le PIB diminue mécaniquement et en reprenant la théorie quantitative de la monnaie, les deux seules possibilités de sauver le PIB consistent soit à laisser les prix diminuer (ce qui est plutôt bon) soit à faire augmenter la masse monétaire (ce qui est plutôt mauvais). Autant dire que c’est vers la deuxième solution que les autorités monétaires européennes se dirigent.

Attitude de la banque centrale

La banque centrale veut pratiquer le quantitative easing : racheter massivement des titres de dettes aux acteurs financiers, notamment des bons du trésor ou des obligations d’entreprise, et dans certaines circonstances des titres adossés à des actifs comme des titres hypothécaires.

Le problème en Europe est que la BCE a déjà eu recours à cette grosse ficelle à de trop nombreuses reprises dans un passé récent et qu’il est raisonnable de croire que sa capacité à agir de la sorte va saturer. Car avant que la crise du coronavirus n’apparaisse, les taux étaient déjà négatifs et la BCE rachetait les dettes d’État.

Jusqu’à présent, l’inflation sur les produits de consommation était vaguement maîtrisée, mais la suite pourrait être plus problématique si la BCE s’enfonce davantage dans les politiques d’assouplissement monétaire.

En clair, le risque est une soviétisation de l’économie au travers des achats massifs d’actifs via l’impression monétaire et donc le transfert au public (donc à tous les citoyens) de la charge de ces actifs.

Notons au passage que l’impression monétaire qui s’envisage est une escroquerie des plus perfides, car elle vise à transférer contre votre gré la valeur de votre patrimoine pour financer les lubies des institutions étatiques.

Hyperinflation, éclatement de la bulle immobilière

Et si, comme c’est probable, une hyperinflation se produit ce sera une catastrophe ! Souvenons-nous des Allemands pendant les années 1920 qui devaient acheter leur pain avec un brouette de billets, ou récemment des rues du Venezuela dont les billets jonchaient le sol. D’autant plus que même avant cette crise sanitaire, la relative stabilité des prix des biens de consommation menaçait de créer une bulle dans l’immobilier. On vit peut-être le moment parfait pour la voir éclater…

Le dégonflement des bulles immobilières exercera une pression déflationniste, tandis que l’augmentation de la masse monétaire (assouplissement quantitatif) exercera une pression inflationniste, selon la théorie quantitative (M * V = P * Q).

La théorie quantitative suppose que le dégonflement des bulles est relativement compensé par l’augmentation de la masse monétaire compte tenu d’une diminution des biens et des services produits. L’équation quantitative nous indique dès lors une diminution de la vélocité, ce qui examine généralement la mise en place d’un environnement globalement déflationniste. Un tel scénario peut être validé en cas de faillite bancaire systémique. Ainsi qu’en cas de faillite des États, ce qui signifie un break up de l’euro.

Dès lors la loi de Gresham (la mauvaise monnaie chasse la bonne monnaie) reprendra le dessus, l’euro sera massivement vendu et l’or retrouvera son statut de valeur refuge… et nous plongerons dans un scénario inflationniste. Le risque en corollaire est de se faire confisquer son épargne selon le modèle chypriote.

Ajoutez à cette amère perspective le choc pétrolier dû au désinvestissement, qui suivra la reprise tout en l’éteignant aussitôt. Le prix du pétrole est au plus bas depuis plus de 15 ans, plus personne ne met un dollar dans les infrastructures de production et à une hausse de la demande il sera répondu par une hausse des prix.

Concernant le déficit de l’État, il a bien l’obligation morale d’être plus souple sur la pression fiscale, mais il fait aussi davantage de promesses pour aider les ménages touchés économiquement par le confinement – des promesses qu’il ne pourra sans doute jamais tenir.

Le déficit est donc aggravé autant par les recettes que par les dépenses. Il ne serait pas étonnant de constater une chute massive des recettes de l’État au travers des versements anticipés, du paiement de la TVA, du précompte professionnel et des accises sur les produits pétroliers dont le cours a fortement chuté. Selon certaines prévisions, le déficit pourrait atteindre 7 % du PIB, ce qui est une estimation optimiste.

Appauvrir les fourmis au détriment des cigales

Cette situation de confusion liée à la pandémie du Covid-19 est le moment idéal pour effacer les erreurs budgétaires des politiciens en tentant de provoquer une hyperinflation, ce qui a pour but d’appauvrir les fourmis au détriment des cigales. Nous sommes dans une inversion complète des valeurs.

Pendant ce temps là, les bourses du monde entier baissent, ce qui n’est pas forcément bon signe. L’instabilité actuelle inquiète naturellement les investisseurs, d’autant plus que les dividendes futurs vont très probablement mettre du temps à revenir à leurs niveaux précédents.

Il est donc évident que le confinement doit durer le moins longtemps possible et que la brutalité de l’État ne sera pas efficace : elle est déjà au contraire contre-productive si la foule ne respecte plus ce confinement.

Y aura-t-il plus de morts si on assouplit ou supprime le confinement ? Seul l’avenir nous le dira, nul ne le sait. Tout ce que nous savons pour l’instant est que plus le temps passe, plus le coût économique deviendra intenable. Nous avons une certitude et une incertitude. Le nombre inconnu de morts du coronavirus ou la situation économique qui va s’aggraver de façon certaine.

Autant privilégier la certitude, que l’économie puisse au moins nous permettre de survivre et empêcher les citoyens et des entreprises d’aller droit dans le mur.

 

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  • oui le probleme majeur va etre le cours des monnaies, et l’hyper inflation que va générer la pénurie mondiale ,,
    oui les actifs vont plonger et les mouvements sociaux vont venir justifier la soviétisation de la société
    bonne chance a tous

  • ce n’est pas la crise du covid qui va nous appauvrir ; c’est l’incompétence du gouvernement , ses cafouillages , ses mensonges ; darmanin promet qu’il n’y aura pas de hausse d’impôt ; il ment ; Virginie Pradel , fiscaliste , présidente de l’institut VAUBAN prévient qu’il y a une multitude de moyens de prendre leur argent aux citoyens  » sans augmenter les impôts  » ; la banque de France a dit :  » il faudra rembourser ….ce n’ est pas l’exécutif qui paiera la note de son incurie , mais nous , on va bel et bien s’appauvrir ; vous pouvez vous y préparer ; ça va faire mal au porte monnaie ;

  • En complément, cet entretien remarquable

    – Gouvernement mondial, racines historiques
    – La pandémie comme écran de fumée
    – Le revenu universel comme solution au problème créé
    – Ne pas prendre son bourreau pour un sauveur
    – Dans notre monde, les apparences sont contraires à la réalité
    – Les bons sentiments sont mis en avant pour recueillir l’adhésion populaire
    – Le Covid comme accélérateur
    – Le droit de propriété attaqué

  • La production immédiate avant confinement n’a pas été vendue, relancer l’investissement comme le préconise le sinistre Bruno Le Maire est une erreur d’analyse, si analyse il y a eu. Dans un premier temps il serait question de résorber ces stocks donc un baisse des prix devrait être mécanique, il serait bon d’en finir avec le déconfinement le plus vite possible – qui n’aurait jamais dû commencer- en laissant les entrepreneurs, commerçants, artisans, professions libérales etc. exercer en toute responsabilité avec une connaissance exacte des risques et des moyens mis à leur disposition par la classe jacassante et les « administrations » qui n’ont rien administré quant au Covid-19, alors qu’il y a eu mensonges en continue. Depuis 2 mois où sont les masques avec leurs décrets à la patte ?
    L’équation monétariste serait pourtant un bon guide si Bruno Le Maire au lieu d’écrire des livres (Paul. Une amitié, éditions Gallimard, 2019 ; Le Nouvel Empire. L’Europe du vingt-et-unième siècle, Gallimard, 2019).
    D’ailleurs à quoi peut bien servir un ministère de l’économie et des finances ? Un ministère est déjà un poste politique pour donner des signes aux électeurs du parti du ministre. Mais un ministère de l’économie en quoi peut-il être nécessaire sinon qu’à plaire aux tapageux et déplaire aux entrepreneurs moins nombreux, donc à rien de bon et nous allons en avoir une démonstration spectaculaire avec le benêt aux manettes. Pour le ministère des finances, c »est égal, car les dépenses et les recettes publiques doivent être contrôlées (ne veut pas dire voter) par les parlementaires et Bercy doit être sous la main de la représentativité populaire donc l’Assemblée nationale et non pas un état dans l’état.
    Regardez ce qui se passe depuis 2 à 3 mois et recourez à la citation suivante de Jeffrey Tucker :
    « La politique est une affaire sale, une ruse, un cul-de-sac idéologique, un vaste pilleur de ressources intellectuelles et financières, un mensonge corrupteur, une tromperie, un moyen de répandre dans le monde un énorme malheur, d’une espèce inattendue et indétectée ; c’est le plus grand gaspilleur de productivité humaine jamais concocté par ceux qui ne croient pas à un authentique progrès économique et social. »
    J
    Après 40 jours, je constate toujours le formidable élan de générosité des ministres, élus, administrations, syndicalistes, ONG, etc. toujours prêts à réclamer l’argent des autres mais embourbés lorsqu’il s’agit de montrer l’exemple.
    Le socialisme c’est prendre l’argent des autres, la générosité c’est donner du sien.
    Je vous souhaite un bon dimanche …confiné de surcroît.

    • être confiné on peut le supporter , être gouverné par des con-finis , c’est déjà moins acceptable ;

      • + 1000 mais le probleme c’est qu’ils sont loin d’être cons, je sais c’est bien imité mais la finalité c’est que eux ils s’engraissent pour plusieurs générations

        • @chdc-Dans une vidéo Charles Gave (Institut des libertés) qualifiait E. Macron d’idiot (dans le contexte) et qu’un idiot ne pouvait s’entourer que plus idiot que soi.
          Bruno Le Maire en est l’archétype, mais il n’est pas seul rassurez vous. Mais c’est celui qui est pour moi le plus lisible pour cause économique

          • Bruno est plus bavard que les autres, il ne risque rien, il est à la retraite…. Les autres… Pour les femelles le cul les sauvera.

  • Ce n’est pas un risque, c’est une certitude et le but de ce jeu.

  • Quelques bons discours larmoyants sur la solidarité inévitable et nécessaire après la crise la plus grave dans l’histoire de l’humanité et hop, Impôt National de Solidarité: ponction obligatoire de 10%? 25% ? Plus? sur les comptes des épargnants. Les fourmis vont gaver les cigales

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