En France, le déficit de la Sécu ne sert à rien

Penchons nous sur le déficit de la Sécurité Sociale qui en dit tellement long sur l’efficacité socialiste en comparaison de notre voisin allemand.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Green face mask by Marco Verch Professional(CC BY 2.0)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

En France, le déficit de la Sécu ne sert à rien

Publié le 26 avril 2020
- A +

Par Claude Robert.

La France croule de façon chronique sous les déficits de toutes sortes. Profitons de ces temps de pandémie pour nous pencher sur celui de la Sécurité sociale. Il en dit tellement long sur l’efficacité socialiste en comparaison de notre voisin allemand.

Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin vient de nous alerter : cette année, le déficit de la Sécurité sociale atteindra la bagatelle de 41 milliards d’euros ! Motif invoqué ? La crise pandémique qui, d’une part, réduit fortement les rentrées de cotisations du fait du chômage partiel, et qui, d’autre part, impose des dépenses complémentaires en matière de prévention et de soins (Le Figaro 22 avril 2020).

Un tel chiffre donne le vertige. Il n’est pourtant pas le premier du genre. Les comptes de la Sécurité sociale ne sont qu’une longue litanie de déficits, tous plus ou moins abyssaux. Certes, le contexte sanitaire actuel est historique. Mais qu’en est-il vraiment chez nos voisins outre-Rhin ?

On sait que l’Allemagne a considérablement mieux géré la crise. Les conséquences de l’épidémie de coronavirus y seront-elles aussi importantes sur les comptes ? Au fait, les Allemands dépensent-ils moins que les Français pour la santé ?

La Sécurité sociale française et son interminable déficit

Il suffit de regarder l’évolution des comptes de notre Sécurité sociale pour prendre peur. Véritable serpent de mer, ce déficit n’a toujours pas disparu, et refait parler de lui à chaque nouveau dérapage. Le dernier en date était celui de 2009/2010. S’en est suivi une espèce de prise de conscience qui a permis une diminution progressive, jusqu’à cette nouvelle rechute, encore plus grave que les autres, cette année…

Un simple coup d’œil sur le solde général de la Sécurité sociale germanique (en % du PIB) suffit pour appréhender le fossé culturel qui sépare les deux systèmes. Depuis 2006, seule l’année 2009 a été déficitaire1 :

Ô surprise, dans son rapport du 14 mai 2015, la Cour des comptes avait recommandé au gouvernement français de prendre exemple sur le système en vigueur en Allemagne. Non pas parce que celui-ci n’atteint l’équilibre qu’au prix d’une moindre prise en charge des frais de santé, mais au contraire, parce qu’il est conçu pour l’intérêt et la responsabilisation de tous ! Ainsi que le résume le rapport, « l’exemple allemand montre que des règles strictes dans le contrôle de certaines dépenses sectorielles permettent en définitive à toutes les parties prenantes du système de santé d’en retirer des bénéfices »2.

L’Allemagne, modèle d’excellence en matière de santé

Contrairement à ce que racontent les gauchistes, toujours prompts à dépeindre l’Allemagne comme sauvagement libérale et donc sans pitié pour ses habitants (ce qui est finalement assez drôle compte tenu de l’actuelle hécatombe française), la santé apparaît comme l’un de ses nombreux domaines d’excellence.

France et Allemagne dépensent un peu plus de 11 % de leur PIB pour la santé ce qui les positionne toutes les deux au-dessus de la moyenne européenne. Mais par habitant et en parité de pouvoir d’achat, il apparaît que l’Allemagne consacre 4200 euros par personne, contre seulement 3626 euros pour la France3. Le déficit de la Sécurité sociale française ne peut donc même pas s’expliquer par un meilleur effort sanitaire ! Où passe l’argent en comparaison de chez nos voisins ?

La répartition des coûts donne une réponse assez claire à cette question. Selon l’étude réalisée par l’IFRAP, les dépenses hexagonales sont nettement plus orientées vers l’hôpital et « l’administration » de la santé, tandis que les dépenses allemandes vont davantage vers la médecine libérale et la prévention. En deux mots : les dépenses y sont plus proches des gens, plus ciblées sur l’efficacité opérationnelle et moins absorbées par la bureaucratie !

Quant aux capacités hospitalières, la comparaison est encore plus défavorable à la France, avec une moyenne de 3,09 lits pour 1000 habitants, contre 6,02 outre Rhin4. Pour un soi-disant monstre ultra-libéral, n’est-ce pas confondant ? Pour un pays socialiste comme la France, n’est-ce pas révélateur ?

L’Allemagne, modèle d’efficacité contre le coronavirus

L’inconséquence hexagonale est désespérante. Alors qu’il n’a toujours pas déclenché de vaste opération de dépistage et qu’il n’a toujours pas distribué des masques de protection, le gouvernement français parle déjà de dé-confinement.

Encore plus troublant, président, Premier ministre et ministre de la Santé se relaient dans les médias pour mettre en doute la fiabilité des tests et l’utilité des masques, après avoir opposé une fin de non-recevoir à l’utilisation de tests proposés par des laboratoires vétérinaires, ceci pour des raisons de normes ISO ou de risques5.

Comment nos gouvernants osent-ils mettre en doute les recettes qui ont prouvé leur efficacité contre la pandémie ? Est-ce simplement pour dissimuler leur incurie en matière de stocks ?

Cette incurie que le Conseil Scientifique a d’ailleurs fini par admettre, en filigrane, puisqu’il qualifie le confinement de « seule stratégie réellement opérationnelle, l’alternative d’une politique de dépistage à grande échelle et d’isolement des personnes détectées n’étant pas pour l’instant réalisable à l’échelle nationale »6.

Pendant ce temps, de l’autre côté du Rhin, les commerces ont rouvert leurs portes et les établissements scolaires en feront de même à partir du 4 mai. Pourquoi ? Tout simplement parce que l’épidémie est « sous contrôle », ainsi qu’a pu le déclarer très légitimement le gouvernement allemand ce 17 avril7 !

En corollaire logique de ce relâchement précoce des mesures de restriction de nature à minimiser l’impact sur l’économie et sur les comptes de la nation, le port du masque est décrété obligatoire par une dizaine de Lands, en particulier dans les transports en commun et dans les magasins.

La comparaison des chiffres de la pandémie est sans appel. L’Allemagne semble avoir freiné la propagation du virus. Selon le tableau ci-dessous, seulement 1815 cas par million d’habitants y ont été relevés, contre 2387 dans l’Hexagone.

Certes, des raisons culturelles (on se fait moins la bise que dans le Sud) et sanitaires (le virus n’a pas été aussi invasif au départ) ont sans doute contribué à cet écart. Mais au final, grâce notamment à une politique de dépistage quatre fois plus intensive que la nôtre, le nombre de décès par million d’habitants est cinq fois moindre :

Que faire après un tel tableau qui montre que si l’épidémie avait été affrontée comme chez nos voisins, nous aurions probablement pu sauver jusqu’à 17 000 vies à ce jour ? Pleurer ? Se désoler d’être citoyens d’un pays qui semble géré comme une république bananière ?

Ne faut-il pas au contraire se demander pourquoi un État qui possède le record des prélèvements de l’OCDE, et qui est donc de facto socialiste, puisse obtenir des résultats aussi époustouflants de médiocrité ?

Sur le web

  1. Et depuis 2017, l’excédent budgétaire allemand s’est révélé encore plus important que prévu !
  2. BFM 15 septembre 2015.
  3. Source IFRAP 15 avril 2020 – Eurostat.
  4. Source Toute l’Europe.eu, 3 avril 2020.
  5. LCI 30 mars 2020.
  6. L’internaute 22 avril 2020.
  7. L’Express 17 avril 2020.
Voir les commentaires (64)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (64)
  • « France et Allemagne dépensent un peu plus de 11 % de leur PIB pour la santé » certes
    pib francais 2.708.067M.$
    pib allemand 3.846.591M.$
    donc en volume on a quand meme une légère différence non ? plus de 1000 milliards d’euros une paille

    raisonner en matière de pib , ce n’est pas très heureux, il conviendrait mieux de raisonner en matière de dépenses par habitants et de corréler çà avec la politique de santé pour tous,,

    un fait majeur en Allemagne on a le choix!!
    Vous avez le choix entre le système de couverture public et le système de couverture privé.

    a partir de là on est plus dans le meme monde

    • difficile de comparer… une remarque façon porte ouverte, néanmoins, plus on se donne les moyens d’etre riche, plus on peut dépenser pour la santé voire les dépenses sociales!!!

    • « il conviendrait mieux de raisonner en matière de dépenses par habitants »
      Mais c’est ce qu’à fait l’auteur de l’article:
      « par habitant et en parité de pouvoir d’achat, il apparaît que l’Allemagne consacre 4200 euros par personne, contre seulement 3626 euros pour la France »

      Donc, in fine, la France « solidaire » et proche du peuple, dépense moins que le monstre turbo-libéral allemand par habitant, est en déficit chronique (et pas l’Allemagne) et est bcp moins efficace qu’outre-Rhin. Bref, une réussite du fameux système que « le monde entier nous envie »…

      • @cyde , ce n’est pas le monde entier qui envie notre système de santé , ce sont les millions de gens qui se font gratuitement soignés sans débourser un seul euros , ne serait ce que pour participer ;

      • @cyde
        la depense des allemands ne va pas exclusivement dans le systeme public, on peut adhérer a une caisse de sécurité sociale privée..
        on a le choix,,, quid de nos téléphones si on avait gardé France telecom comme unique opérateur?

    • C’est sûr que lorsqu’on a plus d’argent, il est plus facile de se soigner. Mais n’est ce pas aussi grâce à une bonne gestion que les allemands en ont plus?
      On pourrait imaginer que c’est grâce à l’économie allemande en générale et pas du tout à la performance économique du secteur santé seul que les choses vont mieux. C’est dire qu’ils seraient meilleurs dans tous les domaines sauf la santé et ils compenseraient. Non seulement j’ai quelques doutes mais leur situation est enviable de toute façon. Que choisir entre
      -Un meilleur revenu et des couts de santé supérieurs
      -Un revenu plus bas et des couts de santé optimisés (officiellement)
      Bref même en voyant le plus négatif possible chez les allemands, c’est quand même mieux…

    • Charles Henry De Chasne : L’article compare les dépenses par habitant en PPA ce qui est la seule façon de comparer. C’est marqué dans l’article !

  • Attention , ce n’est pas fini .Nous sommes encore au début.

  • « qui semble géré comme une république bananière »
    Non : c’est une réalité.

  • « seulement 1815 cas par million d’habitants y ont été relevés, contre 2387 dans l’Hexagone. »
    Et encore…
    L’Allemagne a déclenché très tôt une campagne de dépistage quasi-systématique donc le taux allemand de contaminés par million d’habitants est bcp plus représentatif que le taux français avec son dépistage à minima.
    En France, on a dépisté (et donc comptabilisé) que les personnes très symptomatiques, les élus et leurs amis, les ministères (et certains services publiques/administratifs) et les soignants (et encore, pas tous). Le chiffre est donc bcp plus loin de la vérité qu’en Allemagne.

    « …et sanitaires (le virus n’a pas été aussi invasif au départ) »
    Supposition gratuite et politiquement correcte. Étonnant.
    Pourquoi voudriez-vous que le virus ait des caractéristiques différentes en passant la frontière?
    Le caractère invasif d’un agent pathogène tient à ses caractéristiques propres bien sûr, mais également au fonctionnement de la population dans laquelle il se répand. Or, très tôt, les conseils de précautions ont été données aux allemands, avec disponibilité en masques et campagne de dépistage commencée très tôt et massivement.
    Pendant que Macron et Madame sortaient au théâtre avec comme consignes à la population qu’il fallait « continuer à vivre » sans parler du maintient des élections et de ces enfants de rapatriés français revenant de Chine qu’on a renvoyé dans les écoles (fin février).
    Pas étonnant donc que le diffusion du virus soit moins importante en Allemagne qu’en France.

    • « Supposition gratuite et politiquement correcte. »
      Je pense que l’auteur faisait référence au nombre de foyers de contamination au début de l’épidémie. Ceci dit, quand on regarde les foyers allemands, ils étaient au moins aussi nombreux qu’en France. Difficile donc d’en faire une explication pertinente des différences entre pays.

  • Le socialisme est la recette qui permet à un pays de n’avoir ni l’argent ni le beurre, c’est le tour de passe passe on le naïf paye pour trouver le bidule sous le verre mais ne trouve jamais le bidule et pour cause …

  • Quoiqu’on fasse on ne fera jamais comme les allemands, on n’est pas allemands, notre géographie est différente , on a des dizaines de milliers de villes et villages alors que l’Allemagne a une forte concentration urbaine etc.
    On a des déficits.. Et alors, où est le problème, nos banquiers sont heureux.

    • Justement, avec ses fortes et nombreuses concentrations urbaines, le bilan allemand devrait être pire que le nôtre…
      Ceci rappelé, je ne crois pas à la thèse « culturelle » pour expliquer les différences. Les responsables allemands ont juste bien géré l’affaire, contrairement aux nôtres…

    • on est surtout beaucoup plus cons électoralement

  • Un point important dans les chiffres à la fin:
    Le nombre de contaminés est largement sous estimé en France. Avec un taux effrayant de 40% de positif par test, seuls ceux à l’orée de la mort sont testés (ça s’améliore tout doucement).
    Le chiffre de morts est plus robuste (bon il manque peut être une fournée de morts en ehpad). Donc on peut imaginer multiplier le nombre de cas par 4 ou 5 pour avoir le nombre de cas qu’on aurait détecté avec des tests en nombre suffisants (ratio du nombre de tests).
    Donc de l’ordre de 700000 contaminés en France. En prenant compte les asymptomatiques (environ 50%), on retombe sur l’estimation de 2 à 3% de la population immunisée.

    • Et bien c’est parfait ..Nous aurons une immunité collective bien plus rapidement que nos voisins car à priori le vaccin n’est pas pour demain..on refera le bilan dans un an et nous verrons bien..Ah oui..Mon dada..Les allemands n’ont pas eu 2000 évangélistes à Francfort…!!!

    • Le nombre de contaminés est inconnu… les tests ne détectent pas le virus

      On détourne notre attention sur des chiffres, de préférence pour entretenir la peur en laissant croire à un ennemi invisible et présent partout, alors que l’important est de soigner les gens.

    • Il y a probablement beaucoup plus d’immunisés « naturels », à commencer par les enfants. Les personnes à groupe sanguin O sont plus faiblement représentées que les autres groupes sanguins parmi les personnes détectées positives ou hospitalisées. Les personnes ayant déjà été contaminées par un autre coronavirus seraient également immunisées : « Sept principaux coronavirus sont généralement cités comme pouvant contaminer l’humain. Un huitième a été identifié : le B8146 (le premier coronavirus humain identifié), mais cette souche semble ne plus circuler. Quatre coronavirus en circulation sont considérés comme sans gravité : 229E, NL63, OC43 et HKU1. Ils seraient la cause de 15 à 30 % des rhumes courants » (wiki). Bref, si vous avez eu un rhume, il existe une probabilité non négligeable que vous soyez immunisé.

      D’une manière plus générale, les divers cas des navires ayant subi une épidémie laissent supposer une immunité naturelle d’au moins 50% de la population adulte (peu ou pas d’enfants sur ces navires).

      • Ha ha ha cavaignac avec des points négatifs, du jamais vu.. Contrepoint est donc lu même par nos gauchistes ou nos exploiteurs gouvernementaux , on progresse.

      • sur les navires, la climatisation assèche l’air et du coup limiterait la diffusion du virus.

        • Hypothèse intéressante si le virus se transmet par respiration, ce qui est très improbable à l’observation de l’évolution de la contamination. Les mains plutôt.

  • « l’inconséquence hexagonale est désespérante » écrit l’auteur.
    Qu’écrire de plus ?
    Le problème de la France ce sont d’abord les Français : passion de l’égalité mais individualistes , passion de la vérité mais faux culs , contre le passe-droit mais aimant le piston, pour la réforme mais pour les autres . Mais champion du monde de foot et un égo surdimensionné en matière culinaire , culturelle, des droits de l’homme. Se voulant le phare de l’humanité. On a de l’argent pour aller combattre stupidement au Mali… pour quoi , payer l’AME …Notre drame c’est notre soi disant supériorité . Notre néocolonialisme .On ferait mieux d’en rabattre et de s’attaquer humblement à nos maux ancestraux : quand nous serons au fond du trou ?

    • mais également politiques qui ont verrouillé tout le système pour garder le pouvoir : à chaque élection, vous n’avez le choix qu’entre des socialistes (fonctionnaires) de gauche, de droite, voire nationalistes.

  • Et pourtant … comme je l’ai entendu sur BFMBusiness contrairement à ce que proclament Le Maire et Darmanin, certains envisagent un impôt Covid comme on avait eu un impôt sécheresse, d’autre pour les actifs travailler 39 heures payées 35 et pour les inactifs une hausse de la CSG, ou encore une hausse de la TVA et non la TVA sociale. Bref les économistes font marcher leurs méninges pour augmenter les impôts sans que cela soit taxé de hausse d’impôt.
    Mais aucun n’envisage de faire mieux avec l’argent de nos impôts et taxes, 57% du PIB.

  • Ce virus va être l’excuse de toutes les dérives budgétaires. Quelle aubaine!
    Responsables, mais pas coupables…

  • « un pays socialiste comme la France, n’est-ce pas révélateur ? »
    Tiens, j’ignorais que le PS avait gagné les élections de 2017. Voilà qui devrait ravir Hollande, Hamon et autre caciques ! …

    • Le socialisme, c’est l’appropriation des moyens de production par ceux qui dirigent l’État. Être propriétaire de quelque chose, c’est décider de sa destination. Qui décide de l’affection de la production, donc de de celle des moyens de production en France ? Les hommes de l’État (hauts fonctionnaires, permanents syndicaux, politiques, les 3 étant souvent confondus). Officiellement à hauteur de 57% du « PIB », en réalité, bien plus, entre 60 et 80%, car l’insee inclut la « production des administrations » à hauteur de leurs dépenses de fonctionnement dans le « PIB », comme si ces administrations payaient des impôts !

      • Vous mélangez un peu tout. Le socialisme, dans son acception la plus consensuelle du mot, c’est l’appropriation collective des moyens de production. Pas de propriété privée de l’entreprise donc, mais des décisions prises par les « forces de production » elles-mêmes.
        En réalité, ce qui rapproche le plus de cette définition, c’est la Scop, émanation juridique de ce qui a débuté comme associations ouvrières.
        Par extension, si on n’est pas trop regardant sur le plan intellectuel (parce que se pose en réalité la nature de ce qu’est l’État et de qui tient le pouvoir de décision), la nationalisation des entreprises peut répondre à ce critère. Les partis socialistes n’ont jamais fait mystère de leur appétence pour la transformation des sociétés anonymes en EPIC. Ce qui fournit un indice, mais pas une démonstration.
        En France, ces dernières années, on a massivement dénationalisé, l’ Etat restant souvent au capital des entreprises transformées en SA. Il conviendrait alors plutôt de parler de capitalisme d’Etat, parce que comme vous le soulignez, ce n’est pas la collectivité qui décide de la production mais une oligarchie…
        La nature de la fiscalité, cad son caractère plus ou moins redistributif, n’a rien à voir avec ça. On peut donc avoir un outil de production totalement privé, avec une fiscalité élevée sur celui-ci, sur les produits vendus ainsi que sur les salaires. Ou à l’inverse, une production totalement collectivisée ou aux mains de l’État, mais avec une fiscalité très faible. Ainsi la fiscalité de la République populaire de Chine est bien moins lourde (en % PIB) que celle du Danemark…
        Qualifier de socialiste une démocratie libérale au seul motif d’une lourde fiscalité n’a aucun sens, si les mots ont un sens.

        • @Jerémy Lapurée
          J’aurais apprécié que vous lisiez mon commentaire avant de répondre…
          Si je comprends bien des gens qui décident librement de fonder une coopérative ne sont pas propriétaires de leur entreprise ? Qui donc décide de quoi ?
          Selon vous, c’est donc quoi être propriétaire de quelque chose ?
          La « collectivité », c’est qui ?
          La fiscalité redistributive (pléonasme car elle l’est toujours) ne prend-t-elle pas de force aux uns pour donner aux autres ? Ceux à qui « on » prend n’ont-ils pas été exproprié du fruit de leur travail ? Et ceux qui en bénéficient ne se le sont-ils pas approprié ?
          Bien sûr, il n’y a pas que la fiscalité. Lorsqu’on vous interdit de faire ce que vous voulez avec ce qui vous appartient (et rien que ce qui vous appartient), qui décide ? Vous ou quelqu’un d’autre ?
          Il y a autant de formes de socialismes qu’il y a de socialistes, c’est à dire des millions. Et, ils ne seront jamais d’accord sur qui exproprier, de combien, sous quel prétexte, sous quelle forme et au bénéfice de qui ?

        • @Jerémy Lapurée
          J’aurais apprécié que vous lisiez mon commentaire avant de répondre…
          Si je comprends bien, des gens qui décident librement de fonder une coopérative ne sont pas propriétaires de leur entreprise ? Qui donc décide de quoi ?
          Selon vous, c’est donc quoi être propriétaire de quelque chose ?
          La « collectivité », c’est qui ?
          La fiscalité redistributive (pléonasme car elle l’est toujours) ne prend-t-elle pas de force aux uns pour donner aux autres ? Ceux à qui « on » prend n’ont-ils pas été expropriés du fruit de leur travail ? Et ceux qui en bénéficient ne se le sont-ils pas approprié ?
          Bien sûr, il n’y a pas que la fiscalité. Lorsqu’on vous interdit de faire ce que vous voulez avec ce qui vous appartient (et rien que ce qui vous appartient), qui décide ? Vous ou quelqu’un d’autre ?
          Il y a autant de formes de socialismes qu’il y a de socialistes, c’est à dire des millions. Et, ils ne seront jamais d’accord sur qui exproprier, de combien, sous quel prétexte, sous quelle forme et au bénéfice de qui ?

          • Après avoir tenté, vainement, de vous rappeler ce qu’est le socialisme, je vais tenter – soyons fou – de vous rappeler que la fiscalité n’est pas/n’a pas été toujours redistributive.
            A l’origine (de notre République) – relisez la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen -l’impôt doit assurer uniquement les dépenses de l’administration du pays [Art. 13. Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés]. La base libérale de ce texte, jusqu’à l’approche fiscale, est indéniable. L’impôt doit financer la police, la justice etc, mais n’a pas vocation à distribuer des aides sociales.
            Parleriez-vous de spoliation s’il s’agit de financer police et justice pour vivre dans une société apaisée où vous pourrez commercer en toute tranquillité ? Je ne connais pas beaucoup de libéraux qui ne réclament pas cet Etat minimal et qui considèrent comme du vol ce qui est en réalité destiné à assurer leur sécurité…
            L’impôt comme outil de redistribution entre citoyens – c’est de cela qu’on parle quand on parle de fiscalité redistributive – afin de réduire/contenir les inégalités sociales, c’est autre chose et bien plus récent – même si le but est voisin, cad acheter la paix sociale pour sécuriser la société…
            Mais tout ceci n’a rien à voir avec la collectivisation des moyens de production, qui définit le socialisme…

            • Poussez votre raisonnement à sa limite et essayez de démontrer le caractère capitaliste d’un systéme ou l’état taxe l’économie à 100% ! Bonne chance 🙂

        • Je ne crois pas. Le socialisme est aussi l’invasion de la vie privée par des décisions collectives et pas seulement en économie, et à 56% de prélèvements/PIB qui sont de fait collectivisés et plus de 400 000 normes qui régissent notre vie alors que l’Allemagne n’en a « que » 80 000 soit 5 fois moins, je crois que l’on peut dire que ce pays est largement socialisé.

          • Si vous partez du principe que le socialisme, c’est tout ce qu’il est difficile d’apprécier dans nos sociétés, à savoir une fiscalité élevée et une bureaucratie tatillonne, évidemment..
            Mais ça ne résiste pas aux faits. La Chine, pays socialiste, dispose d’une fiscalité bien plus légère que la quasi totalité des démocraties libérales ! Ou faut-il en conclure d’après vos positions, à Guy et à vous, que la Chine n’est pas un pays socialiste ?

            • @Jerémy Lapurée
              Ce qui est certain, c’est que selon votre propre définition du socialisme (« ’appropriation collective des moyens de production. Pas de propriété privée de l’entreprise donc, mais des décisions prises par les « forces de production » elles-mêmes. »), la Chine n’est pas un pays socialiste. Donc, selon vos propres critères, votre raisonnement sur la fiscalité ne tient pas debout.

    • C’est le système qui est socialiste pas le gouvernement et les élus.

  • Je regarde le second tableau et je suis perplexe quand je compare les deux premières colonnes :
    – environ 150.000 cas dans les deux pays,
    – mais 5000 morts en Allemagne contre 21000 en France.
    En quoi les tests changent le nombre de morts ? Parce qu’on les faits avant que les gens ne tombent malades ? mais alors comment peut-on savoir avant de les tester qu’ils vont tomber malades ou pas ????

    • C’est simple, dans un pays on utilise pas le virus dans un but politique et dans l’autre tous les morts sont bon pour la cause.

    • Parce qu’ils ont fait ce qu’il faut face à toute maladie contagieuse à savoir isoler les malades et leurs contacts et pas confiner tout le monde stupidement.Depuis le début soit près de 2 mois ils en sont à 500 000 tests par semaine contre 30 à 40 000 chez nous et sans polémique sur leur fiabilité.

    • @epidem en Allemagne il y a 25000 respirateurs là où nous en avons 5000.(au début de l epidemie) ceci explique cela .

    • Calculons à l’envers,

      – 5’000 décès pour 150’000 malades réellement testés, et
      – 21’000 décès pour xxx malades +/- testés (plutôt moins)

      Peut être avons nous eu plus que 150’000 malades, comment savoir sans tests ?

      Rajoutez à cela 28’000 de réanimations totalement équipés, ça peut aider, forcément…

    • Comme l’Allemagne teste plus, ça gonfle le dénominateur et fait apparaître un taux de létalité plus faible. Le taux de létalité réel doit tourner, qqe soit l’endroit, à environ 0,5 % (à type de population identique évidemment)…
      Ce qui est remarquable en revanche, c’est que l’Allemagne a adopté dès le début, la stratégie adhoc : tester, tester, tester et faire du confinement ciblé.

    • Le comportement d’une personne testée positive et celui d’une non-testée ne sont peut-être pas les mêmes…

  • J’espère qu’il ne se trouve pas ici un esprit chafouin qui supposerait, dans un délire antipatriotique, que si l’Alsace n’avait pas été délivrée par la fRance victorieuse en 1919, on aurait peut être eut quelques centaines de morts en moins ?

    Pire ! que je serais en train de me promener au bord du Rhin ?

    Horreur, le confinement me fait perdre toute mesure et la reconnaissance due à ceux qui nous apporté la liberté et la lumière, si, si.

    ça va aller, je vais prendre mes gouttes…

    • Ja, aber dann wären Sie für die Gräueltaten des Krieges verantwortlich.

      Tandis que comme ça vous êtes innocent, même d’avoir jeté l’Allemagne dans la dépression et la dictature.

      •  » Brauche etwas Zeit zum verstehen was Sie damit sagen wollen…  »

        Mais je vais essayer de comprendre à quel moment les Alsaciens ont envahi un voisin…

        • L’histoire est l’histoire et je ne crois guère à la notion de nation. Vous avez au moins l’avantage de la richesse multiculturelle.

          J’envie ceux qui sont forcés (et souvent mécontents) d’être bilingues mais en retour parviennent à maîtriser 5 langues.

          • Grâce à vous, je viens de prendre conscience du mécanisme qui me permet de m’exprimer avec plus ou moins de bonheur en 6 langues plus quelques dialectes, dont le vénitien, galicien, alémanique (Schwiizer Dütsch, Badisch, Elsasserditch), mais aussi le Plattdüütsch de la mer du nord ( Wat mut dat mut !)
            On pense différemment selon les cultures.
            Les langues ne sont pas seulement des langues, elles reflètent la structure de la vie sociale des peuples (est ce la poule ou l’œuf, je l’ignore).

            Quand je parle une langue germanique, anglais, allemand, néerlandais, je me comporte comme si j’étais en compagnie de mes grands parents, avec leur vision germanique de la vie.

            Pour les langues latines, les codes sociaux appris à l’école française et de longs séjours en Vénétie prennent le dessus.

            Talvez seja necessária uma forma de esquizofrenia para falar várias línguas ?

  • Réponse à la question finale, fort mal posée : c’est parce que la France est un pays socialiste que les résultats en matière de lutte contre l’épidémie y sont trajiquement si effrayants

    • le socialisme aboutit toujours aux mêmes résultats (plus ou moins férocement).

    • Bien sûr puisque c’est l’idéologie qui prime sur l’efficacité,tout le monde ne peut pas avoir de masques , ça ne sert à rien (et vous êtes trop cons pour vous en servir ),on a pas de tests c’est parce qu’ils ne sont pas fiables(sauf pour les élus et les copains) et pas outre Rhin ,tout le monde n’habite pas en bord de mer pour se promener seul sur une plage déserte à des km à la ronde ou sur un sentier de montagne désert donc tout le monde sera confiné,le même refrain sur l’idéologie de base tout le monde ne peut pas être riche donc tout le monde sera pauvre(sauf les copains).

  • Aujourd’hui l’Allemagne comptabilise, sur une période de 24h, trois morts du Covid-19.
    En France , France Santé va encore nous annoncer, ce soir, des centaines de décès en hôpital et probablement un millier de nouvelles admissions sur une journée, laissant très dubitatif sur l’efficacité du confinement.
    Comme en 1940 où l’attaque allemande avait révélé l’incroyable faiblesse de nos moyens militaires et des états-majors, cette épidémie met crûment en lumière, la faillite de notre système de santé, qu’on prétendait être le meilleur du monde.
    Au sein d’une UE moribonde, les Allemands ne compatiront pas à notre malheureux sort.
    Le pays était en train de sombrer depuis des années mais peu s’en rendaient compte. Aujourd’hui, la dure réalité explose au visage de tous et, en particulier, de ceux qui croyaient en l’Etat.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles