Dans les hôpitaux français, 34 % de personnes n’ont aucune tâche médicale

Voici un problème propre à la France : un système très centralisé, d’une lourdeur bureaucratique intenable, qui explique que les plans qu’on enchaîne depuis des décennies ne fonctionnent pas.

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Dans les hôpitaux français, 34 % de personnes n’ont aucune tâche médicale

Publié le 18 avril 2020
- A +

Par Jean-Baptiste Boone.
Un article de l’Iref-Europe

C’est même 54 % de plus que les établissements allemands, équivalent temps plein. Pour un groupe comme l’APHP, cela représenterait 1,54 milliards d’euros, ou une source d’économie d’un demi-milliard d’euros environ si l’on en revenait au taux observé en Allemagne.

Revoir le budget des hôpitaux à la hausse ?

Alors que l’épidémie éprouve le monde, les hôpitaux sont particulièrement sollicités. Le personnel hospitalier est loué pour son dévouement, et même applaudi tous les soirs. Il faut dire que le manque criant du matériel le plus élémentaire rend parfois leur travail assez acrobatique, voire dangereux.

Et ce sont des entreprises n’ayant souvent rien à voir avec le domaine médical qui pallient ces manques : pensons à Décathlon et son masque de plongée qui nous plonge justement dans l’absurde d’un système à bout de souffle. On entend donc déjà des appels à revoir largement à la hausse les budgets des hôpitaux.

Le gouvernement va même jusqu’à limoger un responsable d’ARS qui avait l’outrecuidance de dire qu’il poursuivrait la mise en œuvre… des mesures du gouvernement.

Bref, tout va mal. Mais est-ce bien l’argent qui manque, alors que les dépenses de santé représentent 11,3 % du PIB, soit le plus haut niveau de l’UE (9,8 %) avec l’Allemagne ? Que ce taux a augmenté de 1 point en 10 ans ? Et qu’enfin, 32 % de ces dépenses sont concentrées sur l’hôpital contre 29 % en moyenne en Europe ?

La théorie selon laquelle le problème se trouverait plutôt dans une mauvaise allocation des ressources n’est donc pas à négliger.

À ce propos, l’OCDE nous donne la répartition des emplois hospitaliers par fonction, dont « autre personnel employé en hôpitaux ». On se rend compte que l’importance de ces emplois en France est exceptionnelle, largement supérieure à ce qui se fait ailleurs.

Taux de personnel autres que médical ou paramédicalSource : OCDE (Autre personnel employé en hôpitaux)

La bureaucratie, le fardeau des hôpitaux

Ce que ne cessent de dire les professionnels soignants, mais aussi de nombreux observateurs, à commencer par l’IREF, ne peut plus être négligé : la bureaucratie est un fardeau insoutenable, si ce n’est carrément un boulet. Même le président de fédération des hôpitaux français (FHF) en fait le diagnostic dans Les Échos du jeudi 9 avril.

Selon l’OCDE toujours, dans les hôpitaux français, 405 600 personnes (ETP) œuvrent à des tâches autres que médicales, soit 54 % de plus qu’en Allemagne, dont la population est pourtant près de 25 % supérieure à celle de la France.

Avant donc de parler de plan d’hôpital, qui ne serait que l’énième des versions que chaque gouvernement a proposées depuis plus de 20 ans, il convient de se saisir de ce problème propre à la France, à son système aussi extrêmement centralisé que complexe, de redonner aux hôpitaux leurs capacités à respirer par eux-mêmes.

Avant que de réclamer à cor et à cri plus de moyens, il faut être capable de bien allouer ceux dont on dispose, dans un pays aux finances délabrées. Et fermons d’ores et déjà une mauvaise piste : non ce n’est pas de personnel soignant dont manquent les hôpitaux français qui en comptent 765 000, 25 000 de plus qu’en Allemagne malgré sa plus forte population.

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  • Sauf que pour réformer l’hôpital, il faut réformer la santé, la fiscalité, le droit du travail… Bref ce n’est pas juste l’hôpital mais bien un problème global de collectivisme.

    • C’est effectivement l’Etat obèse dans toute son incurie que le minuscule virus vient de percuter de plein fouet, mettant en lumière l’étendue de son incompétence et, pire, de la perte de chance qu’il représente pour les malades.

      Allemagne : PIB/hab 48300 dollars, dépenses de santé 11,3% du PIB, 13% de moins de 15 ans, 22% de plus de 65 ans, 22000 places en réa avant la crise, des masques et des tests PCR à foison (200000 par jour prévus fin avril), gestion décentralisée, assurance santé en concurrence, confinement léger.

      Bilan : 52 morts par million d’habitants à ce jour, 42% des soignants contaminés, tests anticorps déjà disponibles pour 17% des patients.

      France : PIB/hab 42900 dollars, dépenses de santé 11,5% du PIB, 18% de moins de 15 ans, 19% de plus de 65 ans, 5000 places en réa avant la crise, pénuries de masques et de tests PCR (50000 par jour prévus fin avril), gestion centralisée, monopole de la SS, confinement lourd.

      Bilan : 279 morts par million d’habitants à ce jour, 65% des soignants contaminés, tests anticorps disponibles pour moins de 5% des patients.

      On meurt 11 fois plus du covid-19 en France qu’en Allemagne une fois les populations standardisées, corrigées des structures d’âge et des caractéristiques de morbidité habituelles.

  • tout ce que gère l’administration est foireux!
    combien de temps faudra t il aux français pour s’en apercevoir

    • Jugement à l’emporte piece , ridicule car il n’apporte rien au débat.Il y a des lieux pour cela :Café du commerce…

      • Le café du commerce est fermé pour cause de confinement. Ce que Claude veut dire, c’est que tout ou presque dont l’Etat s’occupe, il s’en occupe mal.

      • Commentaire surement intéressant,mais manquant un peu d’arguments

      • il ne faut pas en vouloir à Zigaboo : c’est dur de sortir de l’emprise de la propagande et cela demande un sacré renoncement !

        • oui certainement mais pour régler la discussion il suffit de nous présenter un cas où l’intervention de l’état s’est montrée bénéfique au pays sur le long terme !!!! cherchez et si vous trouvez publiez !!! bon courage !!!

      • Vous ne pouvez plus consulter alors vous hantez ce site?

    • claude henry de chasne : et comme c’est foireux, il faut donc davantage d’administration pour améliorer les choses.

      • voila donc comme ona un service a ver 80 personnes qui ne glandent rien , ou presque, il faut passer des contrats d’intérim pour faire le boulot

  • L’excès d’adminsitration et de paperasse est un mal français universellement reconnu – l’auto-autorisation sur papier, à remplir à chaque sortie, en est un exemple. Mais tirer des conclusions à partir d’un des graphiques de l’OCDE dont la méthodologie ne permet pas de le faire ( le personnel de nettoyage directement employé par l’hôpital est inclus, mais pas lorsque ces activités sont sous-traitées, entr’autres ) est pour le moins léger. A mon avis,ce que montre la crise actuelle, c’est qu’il est plus essentiel que la réduction des fonctions  » non-directement médicales » ou que l’augmentation des budgets de repenser la gestion long terme de la fonction hospitalière, pour passer, selon le vocable des années ’80, du « management by crises » au « management by anticipation » – mais le premier fait briller les faux-héros alors que le deuxième n’a que peu d’impact direct sur l’image des tâcherons qui ont tout préparé. Or, le politique préférera toujours le premier au second.

    • c’est la limite de ce genre d’exercice..
      et c’est quoi d’ailleurs les frais de santé?
      mais bon pour autant.ça aide à dégrossir le tableau et surtout donner une réponde à ceux qui disent plus de sous. car le niveau de dépense est insuffisant.

      l’autre problème est les besoins de soins..ici c’est trivial mais de façon générale beaucoup moins.. deux pays avec des populations différentes n’auront pas a priori le s mêmes besoins de santé…

      une remarque , normalement : marché..

      • tout part de l’idée que ce ne sont pas les gens qui doivent jugés si ils sont bien soignés.. vous n’aurez pas de tels articles sur la consommation de choucroute.
        peut on demander aux français si ils sont satisfaits de leur système de santé? on peut le faire..mais comment voulez vous qu’ils jugent le prix..ils n’ont pas de points de comparaison ..sinon regarder des systèmes dans des autres pays..

        dans les systèmes collectivisés..ils faut de la bureaucratie et il en faut beaucoup..
        parce que la bureaucratie doit faire un » travail  » que fait le marché …
        tant qu’une personne accepte l’idée que l’etat sait mieux que lui pour sa santé..vous aurez ses dérives.

        • Mais ce n’est pas que la personne accepte l’idée que l’état sait mieux que lui ce qui est bon pour sa santé , c’est que l’état ayant le monopole du financement des soins via la sécurité dite sociale impose ses choix sans demander l’avis du patient !!! Autrement dit vous n’avez pas le choix même si vous souhaitez une mise en concurrence et la bureaucratie veille à ce que personne ne s’échappe !!!!

          • je me suis mal exprimé.. mon point est en réalité de dire qu’un système collectiviste et un système libre ne sont pas comparables..
            un système collectiviste a des objectifs collectifs.

            les français ayant accepté un système collectif ils ont donc abandonné l’idée qu »ils connaissent leur besoin de santé..
            ils ne peuvent donc pas être déçus et ils ne peuvent pas juger.
            ils payent être reçoivent des soins…
            et dans un système collectiviste la bureaucratie est incontournable.

    • Cela veut dire que le chiffre de 34% de personnel sans tâche médical est un minimum.
      Tous les plans « d’économie » des hôpitaux publiques portent sur la partie médicale, jamais sur la partie administrative, tout ce qui pouvait être sous-traité l’ayant déjà été fait depuis longtemps.

      A Cochin (APHP Paris), il y a 2 ans, ils ont embauché des administratifs supplémentaires pour contrôler l’activité des soignants, espérant ainsi faire des économies…

      « Ce n’est pas avec ceux qui ont créé les problèmes qu’il faut espérer les résoudre.» Albert Einstein.

      • L’article de base fait réagir car l’auteur appartient à une branche d’opinion engagée dans la lutte contre l’état de notre organisation administrative. Cela va plus loin, cependant. On sait maintenant le rôle politique que jouent les grandes administrations, par ex. en ayant fait capoter l’entente franco-chinoise sur le fameux labo P4. De l même façon, les grands corps de l’état, comme l’ENA placent leurs pions partout, éventuellement en surnombre pour consolider leurs influences. Ce n’est plus du service de la nation, c’est la constitution d’une caste qui reste en grande partie étrangère aux intérêts nationaux en cherchant à faire prospérer son champ d’influence. Tel hôpital qui, muni d’un directeur, à sa retraite, en a fait nommer 7 avec appartements et voiture de fonction, sans utilité, mais dont chacun préserve son pré carré en multipliant les normes et les formalités, pour justifier son traitement.. Jai siégé dans une commission de transposition des directives européennes et il était acquis qu’un texte européen de 2 pages en faisait 15 quand il sortait de l’instance française. Dans un grand hôpital du Sud de la France, l’énarque chef des achats garde par devers lui l masques au détriment des soignants car la procédure de mise au point de leur distribution n’ pas été établie clairement.
        Qu’on le comprenne bien: contre ce cancer, on ne peut rien. Le corps médical est un accessoire, les politiques sont entendus d’une oreille distraite et le peuple, alors là, il faut une menace armée pour faire reculer l’administration de telle sorte que si une politique innove ou recule, l’administration est là pour ne pas exécuter ou faire capoter l’affaire au profit de sa propre vision qui est le plus souvent l’immobilisme, meilleur gardien de ses privilèges. Nous ne sortirons de là que par la violence, dont le Covid est un élément: démonstration de l’inefficacité, lourdeur mortelle à bien des égards, incapacité à réagir, le diagnostic pénètre le public. Voyez l’émotion qui a secoué la population à l’action du gendarme verbalisateur de l’Ile de Ré. Il a fallu cette énormité inhumaine pour faire reculer l’administration, non par humanité, mais parce qu’elle a senti le vent du boulet. J’ai vu de mes yeux vu un gendarme faire parcourir à une vieille dame le chemin qui va de sa maison au cimetière où elle venait sur la tombe de son mari, en opposant la distance par la route au trajet qu’elle empruntait par un raccourci. ON y voit ce qu’on veut,rigueur ou bêtise, ce n’est pas le problème, c’est le syndrome de l’étouffement par une règlementation (400.000 règlements) de l’activité, jusqu’à l’asphyxie.

      • exact et c’est délibéré ; quand en période électorale un candidat plus ou moins sincère propose de réduire le nombre de fonctionnaires la levée de boucliers qui s’ensuit n’imagine jamais que ce puisse être des administratifs en surnombre et à chaque fois l’argument des adversaires est le même : vous voulez supprimer des policiers , des infirmières , des enseignants … alors que le mal ne vient de ceux qui exercent une fonction technique mais bien de ce que l’on appelle en entreprise les  » improductifs  » !!!!

  • bureaucratie , technocratie , pantouflage , copinage …la France d’hier , celle d’aujourd’hui et sans doute celle de demain….on voit le résultat….

  • Encore voudrais-je savoir si les cadres infirmiers sont comptés en « soignants ».
    Entre 1980 & 1985, pour les mêmes tâches, j’ai constaté l’évolution suivante : pour un ensemble bloc + salle de réveil + réanimation (dans un des hôpitaux d’une grande métropole) : un poste et demi de surveillante, ce qui était effectivement un peu juste (deux postes auraient été « bien »).Quatre ans plus tard 5,5 poste !
    Réunionite aigüe quotidienne chronique qui faisait que malgré la pléthore on avait pas plus de disponibilité fonctionnelle de ces cadres…

    • çà c’es l’administration par les syndicats qui noyautent le systeme

    • Cette réunionite aigu est la conséquence de la gestion administrative des hôpitaux qui réclame moult rapports, évaluations, bilans…etc Cela est très chronophage pour une partie des soignants qui se retrouvent à devoir répondre aux oukases administratives.

      En pensant mieux gérer le mammouth, l’administration fait ce qu’elle sait faire le mieux: de la paperasse sans fin mais sans décision tranchée ni responsabilité, celle-ci étant diluée dans une multitude d’intervenants…

      • C’est de la bureaucratie bureaucrate, qui finit par oublier la fin, l’objectif de service, en améliorant les moyens sans cesse de façon de plus en plus abstraite.

  • Concernant l’hôpital je ne puis que partager ce point de vue..Ayant débuter ma carrière dans les années 80 ..40 ans plus tard le nombre d’administratifs a été multiplié par 3 au moins..Il en est de même des ex DRASS devenues ARH puis ARS qui croulent sous un fonctionnariat qui ne sert à rien..Sans parler de la CNAM etc etc..Bref commençons par réformer ces usines à gaz…
    Par ailleurs et je partage l’avis du Pr SICARD quand vous êtes jeune médecin et choisissez votre spécialité après l’épreuve classante nationale ECN..Les derniers postes à être pourvus sont ceux de santé publique ..Reconnaissons aussi que l’attractivité de ces derniers laisse à désirer..Rendons les plus intéressants et engageons nous dans une politique de santé préventive dont nous sommes très loin..Mais alors très très loin…

  • En parlant de matériel , les pieces de rechange sont très très cheres.Un simple cordon pour un ECG vaut une fortune pour ce que c’est !. On parle exclusivement des médicaments mais le matériel est excessivement cher , les fabricants sont souvent heureux de fabriquer pour un client du medical car les marges sont confortablements malgré les contraintes de traçabilité.

    • voila copains et coquins

    • Il n’y a pas que la traçabilité.
      Le matériel doit répondre à de nombreuses normes et certificats administratifs divers et variés (normes européennes, françaises…etc)…etc
      Outre les contraintes de fabrication supplémentaires que cela peut entraîner, il y a surtout de nombreux frais de certification (dossiers à constituer, à soumettre, à modifier..etc) nécessitant du personnel administratif voire spécialisé. Donc un surcout en soi même si le produit est finalement très peu (voire pas du tout) différent du produit grand public.
      Et si jamais vous souhaitez modifier votre produit…rebelote!

      Donc même s’il n’y avait pas de marges, cela couterait plus cher de toute façon.

  • Pour avoir une image de ce problème, il faut juste imaginer que dans une entreprise comme Valeo, par exemple, 33% du personnel ne travailleraient pas à faire des équipements automobiles…

  • Il faut rappeler à l’auteur que l’hôpital suit les bonnes pratiques du lean management (un truc privé avec la pauvreté de langage du monde de l’entreprise) et des con-sultants en PowerPoint (stratégie foireuse, organisation bancale, finances percées) issus des entreprises de conseils

    • Quand le manager sait qu’il ne peut pas perdre son poste en cas de mauvais résultats (tout au plus avoir un ralentissement de carrière), vous pouvez leur donner tous les conseils de management possibles et imaginables, les résultats seront toujours médiocres.

      • Qu’est-ce qu’un mauvais résultat quand on soigne des malades? Hein, pour rigoler un peu…

        • Ceux dont on parle ne soignent justement pas les malades et on pourrait allez jusqu’à dire qu’ils gênent voire empêchent les soins.

        • 1 – vous tuez votre patient alors que cela n’aurait pas du arriver
          2 – vous retardez la prise en charge diagnostic car vous vous êtes fourvoyés dans la mauvaise voie diagnostic …
          3 – vous n’avez pas été optimum dans votre traitement, vous avez foiré l’acte chirurgical,
          Bref ce que l’on fait « presque » tous les jours (on n’est pas des machines ! ou on n’a pas assez de machines… !).
          Mais pour arriver à accepter l’erreur de part et d’autres, il y a du chemin… et trop d’avocats. Donc rien ne bougera !

          • Vous confondez médecine et industrie.

            • la médecine à grande échelle peut être considérée comme une industrie..rien de mal à cela..
              soigner est un marché..et un marché juteux…les gens sont prêtes à payer pour être soignés et sauvés..

              reste ..qu’advient til des pauvres et ça n’a rien à voir avec la médecine mais la charité et l’humanité…

              • et ce n’est pas nécessairement le role ou la charge des médecins tout comme on ne demande pas aux boulangers et bouchers de nourrir les pauvres..

  • Heureusement, la CGT va réclamer plus de FRIC.

    • Pas besoin. Vous faites payer les gros, les fumeurs, les chauffards qui se prennnent pour Senna, etc..que ces personnes engagent leur propre patrimoine pour payer les soins.

      • Ce ne sont pas les malades qui s’imposent au système mais le système, parce qu’il est collectivisé et en situation de monopole, qui s’impose aux malades.

        D’où le terme « usagers » complaisamment employé dans les monopoles publics. Salauds d’usagers inutiles, ceux qui usent les biens collectifs par leurs demandes égoïstes, notamment ces foutus malades qui usent les hôpitaux alors qu’ils pourraient rester mourir chez eux. N’ont-ils donc pas honte de perturber le merveilleux ordonnancement des services publics, les meilleurs au monde puisqu’on vous le dit, avec leurs petits besoins minables ?

        • Sans blague…dans assurance-maladie, il y a le mot assurance. Et j’ai beau payer une assurance voiture, une assurance maison cela ne me donne pas le droit de refaire ma maison gratuitement en y mettant le feu ou de conduire comme une cloche en comptant sur mon assurance privée.
          Changer d’époque, j’ai l’impression de relire les Belles Lettres avec votre collectivisme.

          • Un système immoral n’est pas légitime pour exiger de la moralité à ceux à qui il s’impose. Il l’est encore moins quand ses normes sont illégitimes (80 km/h vs prétendus chauffards). Il ne l’est plus du tout quand il considère que tous ceux à qui il s’impose sont des criminels en puissance (criminalisation de la vie quotidienne normale sous régime de confinement).

            • Rien d’immoral de faire payer ceux qui prennent des risques. Si vous fumez et avez un cancer, pourquoi mes cotisations devraient financer vos soins?
              Vous conduisez en collant les voitures à 80, 90, 110 ou 130km/h, ce sont vos risques. Personne ne vous pousse à vous mettre à une distance de « sécurité » d’un mètre. Vous cartonnez: vous assumez TOUS les frais. Et pas seulement les frais médicaux.

              • Un système collectiviste ne peut faire payer personne au nom d’une quelconque morale puisqu’il est lui-même immoral.

                Concernant le cancer, vous devez prouver qu’il est bien dû au tabac, ce qui est impossible. Tel La Palice, vous avez noté qu’il s’agissait d’un risque, non d’une certitude. Seul un système d’assurance privée et concurrentielle peut faire payer pour un risque spécifique puisque chacun y adhère volontairement. Le système public fait payer tout le monde aveuglément. Votre revendication est vaine tant que l’adhésion volontaire ne restaure pas la moralité du système.

                Concernant les accidents, vous assumez déjà les frais de votre responsabilité à travers vos cotisations d’assurance. Si vous n’êtes pas satisfait de votre assureur, vous en changez. Il n’y a pas de débat.

              • Chacun prend des risques à chaque instant. Les risques sont par nature aléatoires, et l’assurance est un moyen de se prémunir contre cet aspect aléatoire. En échange de ces risques, chacun retire à chaque instant des bénéfices, et au final les bénéfices sont supérieurs aux pertes, puisque la société progresse. Il est tout aussi immoral de faire payer à ceux qui prennent des risques plus que la prime d’assurance normale que de demander à percevoir une part des bénéfices supérieure à votre contribution au succès.
                Quand vous confiez l’assurance au privé, elle calcule la prime objectivement, y ajoute ses frais, et payer autre chose que ce juste prix est immoral. Quand c’est le secteur public qui s’en charge, les seuls calculs sont électoraux, ils n’ont rien à voir avec le chiffrage du risque couvert ni les bénéfices impossibles sans la prise de risque. Quand vous voulez faire payer ceux qui prennent des risques, vous refusez le principe des assurances et le calcul pour vous poser en arbitre suprême omniscient, une attitude politicienne particulièrement immorale…

  • Article intéressant car il rappelle une donnée importante souvent noyée dans un flot d’informations d’intérêt inégal.
    Cela dit, il laisse sur sa fin car trop bref, notamment sur la méthodologie de comparaison, en particulier avec l’Allemagne. Et il n’aborde pas la question cruciale de la mauvaise utilisation de l’informatique, plaie récurrente des services publics et parapublics en France : ainsi, alors qu’on nous promettait il y au moins 20 ans que notre dossier médical pourrait tenir dans la puce de la Carte Vitale, ce qui, entre mille autres bénéfices, devait éviter de demander des examens médicaux redondants et coûteux, on constate que cette détestable et ruineuse pratique n’a pas cessé.
    Il faudrait probablement aussi soulever le rôle nocif de certains syndicats qui défendent mordicus la surabondance de personnels administratifs parmi lesquels ils doivent recruter… la cotisation syndicale étant payée par l’employeur public ou parapublic, donc avec nos impôts sans que nous puissions avoir à y redire.
    Bref, M. Boone, vous mettez en appétit avec cet entrefilet : à quand un article fouillé sur ces questions ?

  • Si c’est pas une fake news ça y ressemble. au moins dans la présentation.
    Un des problèmes c’est la multiplication des cadres administratifs qui suit celle de la rationalité économique centralisée (1), des normes et des réglementations (2). 1 et 2 fonctionnant dans la logique administrative des silos avec le résultat qu’on voit. A chaque réforme on centralise, d’une manière ou d’une autre, un peu plus.

  • Comme le dit un autre commentateur, ce billet laisse sur sa faim. Il est tout à fait légitime qu’il y ait dans les hôpitaux, outre le personnel soignant, du personnel hôtelier, de nettoyage, technique, administratif, et j’en oublie certainement. Reste à savoir, dans le nombre, lequel est sous-employé ou effectue des taches inutiles.

    • Ce n’est pas trop compliqué.
      On peut déjà en avoir une bonne idée en se promenant dans un hôpital. Mettez une blouse blanche, marchez d’un pas un peu rapide en prenant un air affairé et allez dans les accueils, et surtout dans les coulisses (en dehors des services d’hospitalisation ou de consultation) après 9H et avant 16H30.
      Vous pourrez constater de vous-même cette intense activité… 🙂
      Et si vous vous renseignez un peu sur la tâche de votre interlocuteur (faut être du sérail sinon il ne vous dira rien) concentré sur son écran (avant 16H), vous verrez qu’il s’agit toujours d’évaluation d’activité, de rapport d’activité, de constitution d’indices, de rapport de réunion, de préparation de réunion, sans compter les multiples demandes administratives à différents services pour pouvoir faire la moindre chose…
      Je caricature un peu mais pas tant que cela.
      Si au moins cela se traduisait pas une plus grande efficience, mais c’est l’inverse.

      • Pour rebondir sur ce que Cyde dit : j’ai un souvenir de bloc où en pleine greffe de tympan, le chirurgien a un outil défectueux et demande un autre à la surveillante de bloc qui lui réponds qu’il y en a plus … suite à des commandes qui n’ont pas abouti (accord administratif avant toute commande) ! Il a fallu arrêter après que quelques outils aient volé dans le bloc dangereusement vers l’infirmière … Ma réflexion d’étudiant à l’époque : pourquoi les médecins ont-ils laissés la gestion de leurs outils par d’autres ? La réponse : ils sont sollicités pour tellement d’autres activités annexes qu’ils en oublient leur fonction première : soigner. Ils ne sont plus maitre de leur outil de travail.

  • La bureaucratie de santé n’est pas un boulet, c’est carrément nuisible. Il suffit de se souvenir de la façon catastrophique dont ces bureaucrates on organisé l’absence de masques pour les soignants, ne parlons même pas du reste de la population.

  • Le mal bureaucratique est beaucoup plus profond car si ce qui ce voit c’est qu’il touche l’état dans son intégralité, aujourd’hui il atteint nombres d’entreprises privées…

    • Bcp d’entreprises privées sont effectivement obligées de passer sous les fourches caudines de l’administration et de ses cerfas pour pouvoir fonctionner… ou elles s’expatrient!

    • Le fameux « reporting » et les managers « forward patate chaude » de l’entreprise privée qui ont débarqué au sein des structures publiques; la pauvreté du langage des grosses structures privées contamine les fonctionnaires qui, en plus, pour bien faire, doivent utiliser l’écriture inclusive pour devenir aussi cloches que les salariés du privé.
      Merci la LOLF au passage.
      Vous vous plaignez du gras au sein de l’Etat. Mais la mauvaise graisse touche toutes les grandes entreprises et pas seulement françaises.

  • Il y a des légendes sur les effectifs auxquelles il faut couper la tête.
    Entre 1986 et 2010 (je n’ai pas de chiffres plus récents) les effectifs des hôpitaux publics sont passés de 660 000 à 1 100 000 (885 300 en 1996 et 1 055 821 en 2006) soit une augmentation de 40% en trente ans, pendant la même période la population a augmenté d’environ 15% (Il est possible, vu le nombre de cartes Vitale en circulation que nous soyons plus nombreux) Il est vrai que de nombreux facteurs concourent a faire baisser le potentiel: les 35 h perte théorique de 11% mais dans un service de 1700 personnes que je dirigeais dans un ministère à l’époque de la mise en place, je précise non hospitalier, je l’avais évalué à 14-15%; développement du travail à temps partiel (en 2010 pour l’effectif théorique de 1 100 000 l’équivalent temps plein n’est que de 780 000 soit une perte de 22% par rapport à l’éffectif théorique); et un absentéisme quotidien supérieur à 15%….Tout cela conduit à réduire fortement le potentiel en vérifiant si ces taux frappent les diverses catégories dans les m^memes proportions ( ce dont je doute, mais sans pouvoir le prouver)
    Pour ce qui est des comparaisons il faudrait être sûr de la nature exacte des fonctions et des conditions de leur exercice qui peuvent fortement varier selon les pays et même selon la puissance publique organisatrice de la fonction
    Exemple: un brancardier fait-il partie, ou non, du personnel soignant?
    Le service de cuisine est-il effectué par du personnel employé par l’hôpital? par une société prestatrice de service? Par qui est faite la distribution des repas?
    Sans compter que le personnel médical n’est pas, en France, en totalité sous le même régime ainsi si les infirmiers, administratifs et paramédicaux ressortissent de la fonction publique hospitalière, les médecins n’en font pas partie…
    Enfin, il convient de tenir compte du fait que bien souvent le Maire, ou la président de la communauté, est aussi président du conseil d’administration de l’hôpital, et nous savons tous qu’ils sont attachés à la plus forte productivité de l’institution en veillant au strict respect du nombre des effectifs nécessaires…
    Donc prudence dans les observations.

  • Certes. On peut ajouter les Jeux d’influence -l’interférence- des Municipalités au Directoire des CH, le lobbyisme syndical, sur les listes d’embauches, le nombre de « sous établissements », dans un même CH, le manque de responsabilité financière des dirigeants..
    On n’a pas encore évoqué l’absentéisme français /allemand !

  • En fait ce qui aurait été plus révélateur c’est le taux de la masse salariale des non soignants.
    Ce sont peut-être les 35h qui créent ce biais.

  • Le pire c’est que ce surplus d’employés non médicaux n’est pas non plus affecté à la maintenance car il est étonnant de voir la vitesse de délabrement des bâtiments non entretenus !!!! Il s’agit bien d’un engorgement administratif qui n’aide même pas le corps médical ( aux urgences le médecin a du cherché lui même une ambulance ainsi qu’une chambre pour mon épouse : ce qu’aurait pu faire une secrétaire moyennement douée !!!) mais le freine et le brime en consommant inutilement des crédits qui pourraient être affectés aux soins !!!!

  • Oui, mais notre PR à la presse si dense admettra-t-il, évoquera-t-il le problème?
    Je vois déjà le discours : « J’ai décidé … de ne rien dire ».
    Rien à attendre.
    CPEF.

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