Macron et les « Jours Heureux »

Dans son allocution du 13 avril dernier, Emmanuel Macron a exprimé sa conviction qu’après la crise sanitaire, « nous retrouverons les Jours Heureux ». Une allusion peu réjouissante au programme collectiviste du Conseil national de la résistance.

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Macron et les « Jours Heureux »

Publié le 15 avril 2020
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Par Nathalie MP Meyer.

À voir la façon dont s’enclenchent les discussions sur le monde de l’après-Covid-19 dans notre pays, je crains que l’épidémie ne soit bien partie pour nous assommer trois fois plutôt que deux. La crise sanitaire ne fait aucun doute, non plus que le brutal ralentissement économique résultant directement des mesures de confinement prises pour enrayer la contagion. Mais voilà que se profile aussi une sorte de mystique politique sur le thème « rien ne pourra plus être comme avant » qui ressemble pourtant comme deux gouttes d’eau à l’étatisme que la France pratique avec délectation depuis 1945.

Concernant le premier aspect de la crise, on pourrait éventuellement arguer que le Coronavirus est l’un de ces événements « cygnes noirs » parfaitement imprévisibles qui a pris tout le monde de court et auquel il a fallu s’adapter à l’aveuglette. Si ce n’est que certaines comparaisons internationales, avec notre voisin allemand par exemple, rendent les performances françaises pas tout à fait aussi brillantes qu’on aurait pu s’y attendre pour un pays convaincu que son système de santé et son monopole de la sécurité sociale font l’envie du monde entier.

Il se trouve en effet que la France et l’Allemagne consacrent à la santé la même part de leur création de richesse annuelle, soit 11,3 % du PIB selon la dernière étude de l’Union européenne sur le sujet.

Mais la similitude s’arrête là. Car quand on en vient à parler lits de réanimation disponibles, force est de constater que c’est l’Allemagne qui a accueilli des malades français et non l’inverse. Et quand on en vient à parler tests de dépistage, force est de constater que leur large utilisation dès les débuts de l’épidémie a permis à l’Allemagne de mieux maîtriser la diffusion de la maladie et de limiter significativement sa mortalité.

Au 14 avril 2020, c’est-à-dire hier, on y dénombrait en effet 3000 morts du Covid-19 contre 15 700 en France pour une population plus élevée (83 millions contre 67). Il est même question de commencer à déconfiner prudemment dans les jours qui viennent pour lever progressivement l’étau qui pèse sur l’économie.

Quant au soutien à l’économie et à l’emploi, s’il s’avère temporairement nécessaire via des facilités de trésorerie, des mesures de chômage partiel et des baisses de charges, il serait honnête d’admettre que certains pays plus prévoyants que d’autres comme les Pays-Bas et l’Allemagne ont été cueillis par le Coronavirus avec les moyens financiers d’y faire face du fait de leurs réformes et de leur discipline budgétaire antérieures.

Tout à l’inverse, la France, championne du monde des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires pour des résultats sociaux très médiocres, ne dispose d’aucune marge de manœuvre (voir graphiques ci-dessous) si ce n’est celle de s’enfoncer encore plus dans les déficits budgétaires et la dette publique. Selon les dernières annonces du ministre du Budget Gérald Darmanin celle-ci passera de 100 % du PIB – niveau déjà exorbitant quand aucune secousse particulière n’est à déplorer – à 115 % du PIB entre le début et la fin de l’année en cours.

 

Mais tout ceci ne suffit pas. Il est maintenant question de tout changer pour réinventer la France d’après sur un pied de complète nouveauté.

Encore faudrait-il se mettre d’accord sur ce qu’était la France d’avant.

À entendre de nombreux commentateurs et politiciens (qui ne viennent pas tous de l’extrême gauche, loin s’en faut), et aussi curieux que cela puisse paraître quand on s’est donné la peine de jeter un œil sur les graphiques ci-dessus, il semblerait que la France soit depuis des années la proie d’un ultra-libéralisme destructeur auquel Emmanuel Macron a donné la touche ultime pour achever la casse de nos services publics, à commencer par celui de la santé.

Emmanuel Macron lui-même semble partager cette idée. Ou du moins semble vouloir donner l’impression qu’il partage cette idée et qu’il est prêt à en tirer toutes les conséquences politiques – d’autant que l’élection présidentielle de 2022 n’est plus si loin :

« Ne cherchons pas tout de suite à trouver (dans cette crise) la confirmation de ce en quoi nous avions toujours cru. Non. Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer – et moi le premier. »

Car comment interpréter ce passage de son adresse aux Français du lundi 13 avril dernier, comment interpréter ce « et moi le premier » si ce n’est comme une façon d’admettre qu’au début de son mandat, il fut bien ce banquier de chez Rothschild, cet ami de la finance qui croyait aux premiers de cordée et à la théorie du ruissellement et qui ne pensait qu’à « libérer l’économie » sans songer à « protéger les Français » ?

Rassurons M. Macron sur ce point : ce ne fut jamais le cas, comme en attestent les chiffres de ses propres services administratifs.

Ainsi, par exemple, du temps de son pseudo libéralisme débridé, les effectifs de la fonction publique d’État ont été réduits de… 1079 postes équivalent temps plein en 2018 puis de 4164 en 2019 et il n’était plus question que de les amputer – attention, c’est horrible – de 47 postes dans le PLF 2020 :

Et de toute façon, depuis la crise des Gilets jaunes, il n’est plus question de réduire quoi que ce soit, bien au contraire. Quel soulagement, nos 5,7 millions de fonctionnaires sont épargnés !

Constatons donc que le discours sur la France d’après est fondé sur un malentendu idéologique tellement sidérant qu’il est difficile de ne pas y discerner des tonnes de mauvaise foi dictées par le rapport de force que les partis et les syndicats de gauche continuent à faire peser sur la vie économique et politique française à coups de blocages et de grèves récurrentes, notamment dans les transports publics. Pas une année sans grève à la SNCF depuis 1947 : vive l’exception française !

Mais suivons le raisonnement. La France d’avant étant ainsi officiellement étiquetée ultra-libérale, il ne reste plus qu’un petit pas à faire pour aller vers la pseudo-rupture radicale qui consiste à « redonner » à l’État les moyens de peser sur la société française. Et comme chacun sait, pas d’État fort sans plans et sans planification à propos de tout et n’importe quoi – « entre autres » :

« Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française et plus d’autonomie stratégique pour notre Europe. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos aînés, entre autres. » (Adresse aux Français du 13 avril 2020)

Rien de très nouveau sous le soleil français. Je dirais même : rien de très nouveau sous le soleil jupitérien. Si le commissariat au plan n’existe plus sous ce nom, difficile d’ignorer que l’État français se veut non seulement providence pour exercer son contrôle social, mais également stratège pour exercer son contrôle économique.

D’ailleurs, rappelons-nous ; pourquoi le gouvernement cherche-t-il à céder les parts de l’État dans Aéroport de Paris ? Pour commencer à amortir la dette ? Pour restituer les fonds aux contribuables sous forme de baisse d’impôt et les laisser en disposer à leur guise ? Certainement pas. Uniquement pour se repositionner lui-même sur les segments économiques du XXIe siècle. On connaît ses succès à ce petit jeu…

Les discours d’Emmanuel Macron sont si longs et ils se perdent si facilement en circonvolutions à prétentions littéraires qu’il serait facile de n’y voir que des mots. Il n’empêche que depuis le début du quinquennat, et encore plus depuis la crise des Gilets jaunes, la place de l’État a toujours été ardemment défendue.

À la « faveur » du Covid-19, un nouveau pas est franchi : en fait de changement radical, c’est carrément au programme totalement collectiviste du Conseil national de la résistance qui a fondé tout notre modèle économique et social qu’Emmanuel Macron souhaite dorénavant « ramener » la France, comme en témoigne son allusion finale aux « Jours Heureux »1, expression qui n’était rien de moins que le titre initial de ce programme :

« Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux. J’en ai la conviction. » (Adresse aux Français du 13 avril 2020)

Autrement dit, mes chers compatriotes, persistons dans l’aveuglement idéologique qui nous a conduits dans l’impasse où nous sommes aujourd’hui : être à la fois le pays occidental qui dépense le plus pour financer une multitude de monopoles étatiques (santé, retraite et éducation, principalement) ainsi qu’une multitude de politiques de redistribution sociale et celui qui se trouve parmi les moins performants du point de vue de la santé, des retraites, de l’emploi et de l’Éducation nationale.

Résumons : plus ça change, plus c’est pareil et plus ce sera pire. Comme si la double crise du Covid-19 ne suffisait pas. Comme s’il fallait absolument l’aggraver et la prolonger par fidélité idéologique à un rapport de force qui fit des communistes les principaux concepteurs de la France de 1945. Ça promet.

Sur le web

  1. Le lien donné sous « Jours Heureux » est très intéressant à lire. Le réalisateur Gilles Perret, thuriféraire de la France Insoumise et grand admirateur du programme du CNR auquel il a consacré un film, nous confirme bien gentiment à quel point notre système économico-social est directement inspiré des idées communistes : « Les forces progressistes, principalement communistes à l’époque, étant fortement investies dans la résistance, le rapport de force dans la négociation pour écrire un programme était en leur faveur. Les partis de droite, ultra-minoritaires, ont été obligés de signer, car ils ne représentaient rien à la Libération. Toutes les forces politiques en présence ont donc signé un programme à forte inspiration communiste et socialiste. »
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  • c’est exactement çà ! CPEF

  • « Ça promet » comme conclusion universelle, c’est pas mal non plus !

  •  » des jours heureux , des jours meilleurs…. » , il a pris de la coke ce jour là , c’est pas dieu possible autrement ….

  • Dans les ex pays de l’Est les résistants étaient la majorité face à l’appareil communiste mais en France ? Lorsque même les victimes en redemandent ça fait peur…

  • Reste à savoir de quel pouvoir M. Macron dispose réellement.

  • « nous sommes au bord du gouffre et nous allons faire un grand pas en avant ».

  • « La politique est une affaire sale, une ruse, un cul-de-sac idéologique, un vaste pilleur de ressources intellectuelles et financières, un mensonge corrupteur, une tromperie, un moyen de répandre dans le monde un énorme malheur, d’une espèce inattendue et indétectée ; c’est le plus grand gaspilleur de productivité humaine jamais concocté par ceux qui ne croient pas à un authentique progrès économique et social. » – Jeffrey Tucker

  • Vous aurez remarqué que toute l’administration comme un seul homme s’est organisée pour participer à ce grand élan de générosité en réduisant leurs traitements à l’instar des élus et du gouvernement. Ce soir je sors au balcon pour les applaudir. Merci. Merci mille fois pour votre solidarité;
    Ah non, M. Darmanin vient d’octroyer 1.000 € à un fonctionnaire sur 5 pour son courage dans la pandémie.
    M. Macron va annuler la dette de pays africains.
    Moi on m’a « évité » de toucher 100% de mes dividendes alors que j’en ai besoin pour vivre.
    « Le socialisme, c’est prendre l’argent des autres, alors que la solidarité c’est de donner du sien »

  • La France n’est pas ultralibérale , elle est ultrasociale. Il faut « désocialiser » la France comme les heures sup. Social est le mot à bannir car dans social il y a socialisme et le socialisme tue, lentement mais surement.

  • Outre la question de fond de l’article j’ai particulièrement apprécié :
    « circonvolutions à prétentions littéraires »

  • Merci à Nathalie pour cet article sur la rhétorique Macronienne.
    Dans les faits et dans les discours, il semble évident que la Macronie navigue à vue dans le brouillard, sans radar et en klaxonnant pour ne pas se faire oublier par la minorité des français de service qui seront sollicités pour assurer un vote favorable en 2022…
    Pour l’heure, si Covid 19 vous crée un préjudice financier, ne vous inquiétez pas, la BCE financera jusqu’à plus soif… On verra ensuite ce qu’il sera possible de rembourser… Quoi, le top du top!…
    Voyez vous, pour la Macronie la chance c’est que les autres pays européens sont en train d’instruire des demandes de prêts tous remboursables à longue vue!…
    Au fond, une sorte d’émulation… Il parait que plus on est de fous plus on rigole!…

  • V’là une bonne nouvelle !
    Sur quel chaîne, ‘les jours heureux’ ?

    Sacré ‘Fonzi’, avec son peigne dans la poche arrière, la classe !

  • Bonjour Nathalie
    J’aime bien votre article.
    – Lien entre « jours heureux » et CNR : vous croyez vraiment que le collaborateur de Macron qui lui a préparé cela possède votre culture ? Vous rigolez, j’espère !
    – La France « ne dispose d’aucune marge de manœuvre » : c’est une évidence. Comme dans tout Etat socialiste à vocation internationaliste.
    – « il semblerait que la France soit depuis des années la proie d’un ultra-libéralisme destructeur » : c’est la doxa locale, utile pour glisser de plus en plus : d’abord dans l’accompagnement social et mental, vers l’édification (dans les deux sens du terme) d’une société marxiste. Vous trouverez le même argumentaire dans la pensée de Lénine (désolé, mais loin de toute bibliothèque en langue française, je ne peux retrouver la référence de ce que j’avance ici).
    – « le discours sur la France d’après est fondé sur un malentendu idéologique tellement sidérant (…) » : là, pas d’accord avec vous. Il n’y a aucun malentendu. Ils savent très bien ce qu’ils veulent : un peuple d’autant plus soumis fonctionnellement qu’ils en bâtissent la soumission morale et la soumission intellectuelle. Une fois encore, et tant pis si je me répète, c’est de façon volontariste qu’ils édifient (dans les deux sens du terme) une société marxiste.

    « L’aveuglement idéologique » peut-il être écarté ? Ici encore, je suis en accord avec vous, peut-être parce que je suis physiquement loin de mon pays et le perçois mieux : « plus ça change, plus c’est pareil et plus ce sera pire ».
    Et votre « ça promet » me fait penser avec terreur à la société stalinienne que j’ai connue dans ma jeunesse.

    • Le CNR n’a fait que recycler les lois collaborationnistes de Pétain-Laval de 41 (voir la vie des français sous l’occupation de H. Amouroux).

      Le corrigé du discours de macron est réjouissant : https://www.marianne.net/politique/revu-et-corrige-l-allocution-de-macron-pour-qu-elle-dure-10-minutes-de-moins?utm_source=nl_quotidienne&utm_medium=email&utm_campaign=20200414&_ope=eyJndWlkIjoiNGYwYWQzYTc4NzRiOWJhMGQzYmMyNWRlYjBhZTA4MDUifQ%3D%3D

    • « Lien entre « jours heureux » et CNR : vous croyez vraiment que le collaborateur de Macron qui lui a préparé cela possède votre culture ? Vous rigolez, j’espère ! »

      Jours Heureux avec J et H majuscules, j’ai vérifié sur la version écrite de l’allocution de Macron (en lien dans l’article). Tandis que « jours meilleurs » sont en minuscules. Il n’y a pas de doute possible.
      Du reste, les fanatiques du programme du CNR sont extrêmement fâchés de voir que cet ultra-libéral de Macron se permet de s’approprier cette glorieuse référence !
      Voir : https://www.lesinrocks.com/2020/04/14/actualite/politique/pourquoi-la-reference-aux-jours-heureux-dans-le-discours-de-macron-ne-passe-pas/
      Du coup, j’ai rajouté au bas de cet article la note suivante :

      (*) L’article des Inrocks [lien ci-dessus] est très intéressant à lire. Le réalisateur Gilles Perret, thuriféraire de la France Insoumise et grand admirateur du programme du CNR auquel il a consacré un film, nous confirme bien gentiment à quel point notre système économico-social est directement inspiré des idées communistes :
      « Les forces progressistes, principalement communistes à l’époque, étant fortement investies dans la résistance, le rapport de force dans la négociation pour écrire un programme était en leur faveur. Les partis de droite, ultra-minoritaires, ont été obligés de signer, car ils ne représentaient rien à la Libération. Toutes les forces politiques en présence ont donc signé un programme à forte inspiration communiste et socialiste. »

      NB : J’ai été alertée sur ces « Jours Heureux » par une mention dans une des innombrables newsletters auxquelles je suis abonnée. Le journaliste se bornait à faire remarquer que la seconde guerre mondiale inspire beaucoup les discours Covid-19 des dirigeants : la reine d’Angleterre parle du Blitz, Macron parle du CNR. J’ai fait mes petites recherches, et voilà.

  • « Mes chers compatriotes, nous aurons des jours meilleurs et nous retrouverons les Jours Heureux. J’en ai la conviction. »

    Il a l’intention de démissionner prochainement ?

  • Le totem de la France devrait être le coucou car à chaque fois qu’un transaction se conclut entre individus l’état en empoche environ les 2/3 sous forme de charges, impôts et taxes diverses (il y en a plus de 500 dont TVA, CSPE, 1% électrique finançant le CE d’EDF). Pour mémoire coucou a donné cocu, ce qui va bien aux français.

  • À jours heureux, imbéciles heureux :mrgreen:

    Du moment que l’on est heureux…

  • Ce ne sont plus des réformes qu’il faut à ce pays, c’est une table-rase juridique quasi totale. Une assemblée constituante chargé d’élaborer une nouvelle constitution sur des bases véritablement libérale. Ca serait une quasi première dans l’histoire de la république, mais en même temps, une nécessité absolue ! Sans quoi, le destin de la France sera le même que celui de l’Espagne ; une ancienne grande puissance relégué au second rang qui ne jure que par le socialisme…

    • Charles-Antoine savez-vous que la Constitution de la France est un texte parfaitement et profondément libéral rédigé notamment par l’abbé Sieyès et consorts ?

      • non la constitution de la 5 eme a été rédigée par debré père pour
        C. degaule

      • La constitution de la cinquième république n’est surement pas libérale ! Pas plus que celle de la quatrième… La troisième république fut la plus libérale des républiques que la France ai connu, mais elle était loin d’être parfaite… Quand à la seconde, la constitution de 1848 était bien d’inspiration libéral mais elle a fini (comme toutes les république françaises d’ailleurs) dans l’autoritarisme de Napoléon III, qui se réclamait du socialisme…

        Et la première n’en parlons même pas! Fondé par les Montagnards et gouverné par Robespierre et sa clique de proto-bolschéviks, elle fut la république la plus atroce de l’histoire française. La tentative de libéraliser le régime par les Thérmidoriens fut un échec! Le directoire était profondément instable et corrompu et c’est Bonaparte qui y mit fin avec son coup d’état, réinstaurant l’autoritarisme par la même occasion…

        Petit récapitulatif:

        1ère république : 11 et 7 mois dont
        – 3 ans sous le régime de la Convention National, dominé par les Montagnards et dirigé par Robespierre. Période dite de la Terreur de 1792 à 1794. Plus de 500 000 opposants sont emprisonnés et plusieurs dizaines de milliers sont guillotinées, fusillées ou noyées. (Massacre de Vendée, noyades de Nantes etc…)
        – 4 ans de Directoire. Régime instable et corrompu. Se sont des membres du Directoire même, messieurs Sieyès et Ducos qui vont, avec l’aide de Bonaparte y mettre un terme par un coup d’état.
        – 4 ans et 6 mois sous le Consulat. Bonaparte gouverne en autocrate, il a tout les pouvoirs et va rétablir la monarchie…

        2e république : 4 ans et 9 neuf mois. Constitution d’inspiration libérale. Elections de Louis-Napoléon Bonaparte. Coup d’état de ce dernier qui ne pouvait se représenter pour un second mandat. Restauration de l’empire autoritaire en 1852. Il faudra attendre le plébiscite du 8 mai 1870 pour voir le régime impérial se libéraliser avant qu’il ne rencontre sa chute un an plus tard…

        3e république : 69 ans et 9 mois. Régime républicain provisoire visant à restaurer la Maison de Bourbon sur le trône de France c’est paradoxalement la république le plus longue. Sans constitution à proprement parler mais dotée de « lois constitutionnelles », c’est le régime républicain le plus libérale de notre histoire, fondé par l’alliance de républicain libéraux et d’orléaniste… Toutefois, la 3e république fut gangrené par une instabilité ministérielle… sans mentionné l’empire des radicaux-socialiste qui dominaient la plupart des législatures jusqu’en 1940, lorsque le régime prend fin avec l’occupation et l’établissement du gouvernement Pétain…

        4e république : 11 ans et 11 mois. Fondée par le CNR et sa clique de communiste. Instabilité ministérielle et forte présence de socialistes et de communistes dans les gouvernements.

        5e république : 61 ans et 6 mois à ce jour. Fondée par l’antilibéral De Gaulle ; consacre la France à l’étatisme, au grands corps de l’état et à ses hauts fonctionnaires, mille-feuilles territoriale, capitalisme de connivence etc… Plus d’instabilité gouvernemental, mais un parlement transformé en chambre d’enregistrement d’un exécutif tout puissant. Ce n’est peut-être pas la Chine, mais ça reste un régime étatiste et centralisateur.

        Soit au total presque 160 ans de républicanisme en France dont 76 ans sous des régimes autoritaire et socialiste. C’est à dire presque 50% de la période républicaine, et ça, sans comptabiliser les gouvernements radicaux-socialistes de la 3e république, front populaire etc…

        La république française porte en son germe l’ADN des montagnards et de leur philosophie rousseauiste, c.a.d. proto-marxiste.

        Le père fondateur de la république française est Robespierre, non Benjamin Constant. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre.

        Je veux bien libéraliser le république, comme le voulais les girondins/thérmidoriens et fédéralistes, mais ça risque d’être compliqué, mon cher Philippe… Car le républicanisme français est bien trop emprunt de rousseauisme… Il faudrait donc changer radicalement la conception de la république en France, ce qui me semble quasi impossible lorsque l’on voit les attitudes et idées qui dominent les français en général, leur haine de la responsabilité, de l’argent, de la réussite et du capitalisme ; leur amour d’un état fort et stratège, du dirigisme et de la discrimination fiscale à l’égard de tout ce qui n’est pas un prolo…

        Les montagnards continuent de gagnés deux siècles après la chute de leur illustre gourou!

        • Il n’y a pas de « Constitution de la France ». La France a connu depuis 1791 plus d’une quinzaine de constitutions.

          L’abbé Sieyès auquel vous faites allusions a participé à la rédaction de certaines d’entre elles, mais celles qui porte sa signature ont perdus leur empire il y a fort longtemps…

  • Les Jours heureux…
    Et qui dans le rôle de Fonzie ? ! Le professeur Raoult ?

  • Attention quand meme aux comparaisons avec les autres pays, Allemagne dans cet article.
    Je n’ai aucune confiance dans les chiffres donnés par les gouvernements. Il ont tous été falsifiés dès le début, cf Chine, Iran, France, UK… Je pense que les chiffres allemands le sont tout autant.
    Aucune explication rationnelle et scientifique sur la différence de nombre de morts en Allemagne par rapport aux autres pays équivalents. Le nombre de lits de réa n’y fait rien puisqu’il n’y a pas de traitement, idem en Allemagne.
    Mettre les gens en réa ne les sauvent pas.
    Donc l’explication est ailleurs.

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