Il faut mettre fin au confinement

Opinion : le confinement arbitraire est contre-productif, et aggrave la situation en nous empêchant d’y répondre efficacement.

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Il faut mettre fin au confinement

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 avril 2020
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Par Rémy Poix.

Le confinement arbitraire est contre-productif, et aggrave la situation en nous empêchant d’y répondre efficacement. Il vise à diminuer arbitrairement la quantité d’interactions sociales, mais la diversité de ces interactions implique plutôt d’adopter des stratégies diversifiées : certaines interactions doivent être évitées, et d’autres doivent être maintenues.

Il est urgent de sortir du confinement, en ré-autorisant ce qui est à la fois socialement peu risqué, et économiquement bénéfique.

 

Le dilemme géographique de l’épidémie vs l’économie

Dans un article précédent, j’ai montré que le confinement nous empêchait de répondre de manière dynamique à cette crise.

Mais nous voilà alors face à un dilemme : pour pouvoir passer la pandémie, il nous faut maintenir l’offre, voire la développer, et donc maintenir et stimuler nos interactions économiques ; mais à l’inverse, pour pouvoir ralentir la progression de l’épidémie, il nous faut diminuer nos interactions sociales.

Le but est donc de sortir de cette situation de panique générale, et de trouver un équilibre entre la diminution de la circulation du virus, et le maintien voire l’augmentation de celle des productions et des idées, des échanges et des innovations.

 

Toutes les interactions ne se valent pas

Quand on réclame des arguments en faveur du confinement, la réponse habituelle est qu’il faut limiter au maximum, de manière arbitraire, les interactions entre les individus. Et que « mathématiquement, moins d’interactions implique moins de risques de contaminations ».

Mais les géographes (entre autres spécialistes des sciences sociales) savent pertinemment que ce raisonnement mathématique est simpliste, et que dans la réalité, toutes les interactions ne se valent pas.

Certaines sont bien plus risquées que d’autres.

Les individus ne sont pas des boules de billard qui roulent et s’entrechoquent de façon aléatoire les unes contre les autres, comme les représentent des modélisations simples. Ils ont des habitudes, des réseaux, des amis et des lieux de prédilection ; certains se croisent tout le temps, d’autres au contraire peuvent vivre dans la même rue et ne jamais se croiser.

La bonne nouvelle, c’est que cette complexité, cette diversité d’interactions avec une large échelle de rapports bénéfices/risques différents, nous offre quelques portes de sorties.

 

Plusieurs catégories d’interactions

Les interactions peuvent être regroupées en plusieurs catégories, qui vont chacune détenir des rapports bénéfice/risque différents.

Les individus peuvent entretenir avec leurs pairs des liens « forts » (ceux qui vivent ensemble, travaillent ensemble, étudient ensemble) ;  des liens « intermédiaires » (un achat de pain à la boulangerie habituelle, une bière à la terrasse du café où l’on a ses habitudes, la factrice qui vient nous remettre un colis, l’entrainement sportif du week-end, etc) ; ainsi que des liens « faibles » (un concert à l’autre bout du pays, une conférence, une réunion avec des collègues lointains, un voyage touristique, etc).

Il se trouve que l’intensité du rapport bénéfices/risques est inversement proportionnelle à l’intensité du lien entre les individus. Autrement dit, plus le lien est faible, et plus le risque est socialement élevé pour des bénéfices moindres.

Cela pour deux raisons :

  1. Parce que la diffusion du virus est lente (fonction affine) dans des réseaux de liens forts, alors qu’elle est exponentielle dans des réseaux de liens faibles ;
  2. Parce que les liens forts sont les plus nécessaires à court terme, alors que les liens faibles ne le sont qu’à long terme.

 

L’intérêt de maintenir les liens forts

Si j’attrape le virus, le soir en étant chez moi je vais pouvoir le transmettre à ma famille ; le lendemain à mes collègues proches. Mes enfants à leurs camarades de classe un peu plus tard, tout comme ma femme à ses propres collègues, puis encore plus tard nos collègues à leurs familles respectives, etc.

Cette diffusion du virus paraît très rapide, mais en fait entre chaque contamination supplémentaire il faut attendre au moins un jour de plus et sans doute davantage : on n’est pas contagieux aussitôt qu’on a respiré le virus, mais quelques heures ou quelques jours plus tard.

L’air de rien, cela suffit en général aux autorités médicales pour remonter la chaîne, tester les différents agents de cette chaîne, retrouver ceux qui sont contaminés et les isoler pour ne plus qu’ils contaminent d’autres personnes. Avec assez peu de tests, et peu d’efforts.

C’est là tout l’intérêt de la stratégie vantée par bon nombre de spécialistes en infectiologie : non pas confiner (mis à part les personnes à risque), mais plutôt tester, remonter les chaînes de contamination jusqu’aux patients zéro, puis isoler et prendre en charge les personnes contaminées.

Mais même sans cette stratégie, une contamination par ces seuls liens forts laisse le temps aux hôpitaux de s’organiser pour répondre au flux de malades, ainsi qu’à l’économie de suivre.

Les liens forts sont donc à la fois les plus nécessaires, et les moins risqués à maintenir.

Autrement dit, et dans tous les cas : si on s’en passe, on y perd davantage qu’on y gagne. À plus forte raison dans le cas d’une pandémie somme toute assez peu meurtrière. Sauf pour les personnes âgées, mais en général celles-ci sont à la retraite, elles ne vont ni au travail ni à l’école.

En revanche les jeunes et les adultes, moins fragiles face à ce virus, ont peu de risques à continuer d’aller travailler ou étudier.

Se passer de ces liens faibles est de plus extrêmement complexe. Il suffit d’observer les complexités entrainées par la fermeture des écoles. Sous la pression de parents d’élèves paniqués – à tort – pour la santé de leurs enfants, les écoles ont été fermées du jour au lendemain, entraînant aussitôt le droit de retrait de millions de parents qui n’avaient pas de nounou à disposition, et par voie de conséquence un ralentissement de l’économie.

La fermeture des écoles n’était absolument pas justifiée, et de simples mesures de précautions prises par les professeurs et instituteurs auraient largement suffi à ralentir la diffusion du virus.

Et puis, quel meilleur endroit que l’école et quel meilleur contexte, pour enseigner aux élèves ce qu’est un virus et comment enrayer sa progression, pour leur apprendre les gestes barrière et la distanciation sociale ?

 

La gestion des liens faibles

À l’opposé, les liens faibles sont beaucoup moins vitaux à court ou moyen terme. Il est facile de se passer quelque temps d’aller à un concert, à une exposition ou à un rassemblement religieux.

Et parallèlement, ces liens très faibles font courir à l’ensemble de la société des risques extrêmement élevés.

Car une contagion par ces liens faibles a pour effet de disséminer d’un seul coup la maladie contagieuse dans un grand nombre de réseaux distincts et géographiquement dispersés. Ce n’est alors plus un réseau qu’il faudra remonter jusqu’au patient zéro, mais des dizaines à la fois, parfois des centaines. Et ces liens faibles vont un peu plus tard saturer un grand nombre d’hôpitaux à la fois, empêchant les transferts de malades et multipliant les besoins en approvisionnements.

Interdire très vite les grands rassemblements, et même l’ensemble des concerts et autres rassemblements culturels, artistiques, religieux ou sportifs, fermer les théâtres et les cinémas, les musées, les expositions, etc. est évidemment une bonne chose, et aurait dû être fait bien plus tôt.

Et pas seulement avec une limite numéraire arbitraire : ils auraient dû être aussitôt tous fermés sans exception, dès qu’on a su que le virus était présent sur le territoire. Au minimum dans la région concernée, pour éviter de l’exporter dans les régions voisines.

Nos sociétés développées ont largement les moyens de compenser d’une manière ou d’une autre le manque à gagner de ces secteurs culturels de l’économie, beaucoup moins insérés dans la chaîne de valeur globale, même s’ils peuvent parfois tout de même peser économiquement : leur mise à l’arrêt est moins grave.

On peut les soutenir par des fonds publics au départ, puis à l’avenir et pour les prochaines pandémies, par divers systèmes assurantiels qui pourraient prendre en compte la plus grande vulnérabilité de ces secteurs face à ce genre d’événements catastrophiques, rares mais extrêmement impactants pour eux.

 

Mettre fin au confinement arbitraire

J’ai parlé des liens faibles et des liens forts, mais il me reste le plus complexe à aborder : les liens intermédiaires. Complexe, car ces liens sont pour la plupart nécessaires, et à la fois risqués. Et leur gestion doit être faite de manière beaucoup plus complexe qu’un simple arbitrage entre une autorisation ou une prohibition stricte. Je n’ai pas le temps ici, ce sera donc l’objet de mon prochain article.

En attendant, on peut déjà comprendre qu’il est temps de mettre fin le plus rapidement possible à ce confinement arbitraire. Qu’il nous faut rouvrir les écoles, et sortir les parents d’élèves du chômage technique.

Bien entendu, le télétravail peut continuer à être encouragé. Mais tous ceux qui ne le peuvent pas, du moment qu’ils ne sont pas sujets à risque, doivent pouvoir reprendre leur activité professionnelle, sortir de la torpeur et remettre l’économie en route : le chômage technique n’apporte qu’un endettement supplémentaire, un poids économique que nous ne pouvons endosser qu’au compte-goutte.

Toutes les entreprises doivent pouvoir se remettre en route, dès lors qu’elles prennent les précautions nécessaires (précautions que je traiterai également dans mon prochain article).

Non, il n’est pas trop tard : il n’est jamais trop tard pour bien faire.

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  • cet article met en evidence un fait;
    l’école est une immense garderie, c’est là son rôle principal , l’enseignement n’est qu’un prétexte

  • Un société où plus personne ne travaille sauf quelques esclaves.. Ça ressemble au paradis, pourvu que ça dure…. Et pourtant il ne suffisait que d’un bout de chiffon et un élastique pour que la vie continue comme avant..

  • Dans l’idéal, généraliser l’immunité en laissant le virus se propager pour qu’au moins les 2/3 de la population développe des anti-corps est séduisant. L’obstacle est la gravité de la maladie chez un grand nombre de personnes, qui déclencherait un tel encombrement des hôpitaux que le taux de mortalité serait très élevé. Nous sommes déjà à 12 000 morts, rappelons-le… en voulons-nous vraiment 200000 ? C’est pourquoi les pays anglo-saxons qui prêchaient cette doctrine ont fait marche arrière. Il nous faut sans doute déconfiner d’abord les gens testés ou peu vulnérables et équiper la population de masques en attendant un désengagement des urgences, puis un vaccin à terme.

    • @Roven ,  » équiper la population de masque « …ce qui a été interdit à certains maires qui demandait le port du masque obligatoire aux citoyens de leur ville ; en revanche , au Maroc , les citoyens sans masque risquent la prison et une amende ; la production de masques va passer à 6 millions par semaine dans ce pays ; je soupçonne notre président de vouloir nous garder en cage le plus longtemps possible parce que ça l’arrange ;

      • En France, on ne connaît que l’obligatoire et l’interdit, sous peine d’amende. Et pour les masques, l’obligation conjuguée à la pénurie ne fait que révéler des visées obscures de propagande pour confiner en ayant l’air de libérer, ou de dénoncer la réquisition des masques commandés par les municipalités, ou etc.

    • L’article ne parle pas de l’immunité collective, mais sur le rapport bénéfice/risque du confinement. Confiner des travailleurs qui ont peu de risque a un cout important, alors que le confinement des retraités est indolore d’un point de vue économique.
      La distinction lien fort/faible est aussi à prendre en compte.
      En un mot, le confinement généralisé est idiot et contre productif.
      #restons chez nous est un mot d’ordre simple, mais destructeur.
      Le malade risque de mourir guéri.
      Mais cela va dans l’intéret de l’état, plus de servitude, plus de dépendance.

    • Généraliser le port du masque et traiter les gens infectés le plus tôt possible devrait suffire à sortir du confinement. (nous sommes parvenus à stabiliser le nombre de cas critiques)

      • A ce sujet, il faut remarquer que la communication « scientifico »-gouvernementale consiste à occulter ce fait, alors que la saturation des hôpitaux était la justification avancée pour justifier le confinement.
        Il s’agit de continuer cette justification en arguant par exemple de x admis en réanimation, alors que ce qui compte est le solde entre ces admis et les sorties (décès et guérison)

    • En matière de virus le vaccin n’est pas la solution miracle , c’est la porte ouverte à une série d’autres vaccins pour d’autres virus parce qu’il bloque la réaction immunitaire tout comme les antibiotiques .
      Les personnes vaccinées contre la grippe sont donc plus fragiles .
      Vacciné une fois, vous êtes condamné à en reprendre.
      La médecine moderne pasteurisée ne vous l’a pas dit?!

      • Je pense que vous devriez étudier l’immunologie

      • Vacciné contre la grippe saisonnière (et son entourage proche également), mon petit garçon a des chances de s’en sortir s’il l’attrape. Non vacciné, il est à peu près sûr qu’il y passerait. Un simple « rhinovirus », comme disent les médecins, l’envoie régulièrement à l’hôpital par les urgences. Rien qu’au début du confinement, il y a passé une semaine. Les anti-vaxx ont généralement des enfants en bonne santé (quand ils ont des enfants). Je ne dis pas que tous les vaccins se valent (très controversé contre le papilloma) mais pitié, le vaccin contre la grippe a fait ses preuves.

  • Les inversions « liens faibles » et « liens forts » sont volontaires pour voir comment on lit le texte, ou bien ce sont seulement des manques de vérification avant publication ?

    • C’est super perturbant en effet

    • Je penche plutôt pour un manque de vérification : dans le chapitre « L’INTÉRÊT DE MAINTENIR LES LIENS FORTS », 6ième paragraphe, l’auteur s’est emmêlé les crayons : « Les liens faibles sont donc à la fois les plus nécessaires… », non, « les liens forts… » à corriger.

    • Nous aurons corrigé de nous-même. Ce n’est pas grave, mieux vaut une information imparfaite mais rapide qu’une information parfaite mais trop lente. L’auteur peut compter sur une lecture active de notre part, notre cerveau adore l’imperfection, cela lui donne l’occasion de s’exercer!

    • Je me suis en effet emmêlé les pinceaux, mais ça a rapidement été corrigé. 😉

  • Assez d’accord avec l’article. Pour moi, la question, pas du tout politiquement correcte, est : « Combien de gamins sommes-nous prêts à faire très certainement « crever de faim » (disons dans les années qui viennent), pour sauver de manière bien hypothétique (si encore c’éait à coup sûr), une frange de la population très affaiblie ou qui n’en avait plus pour longtemps ? »
    Ce n’est qu’une question… Mais c’est bien en ces termes à mon sens que se pose la pertinence du confinement ou non.

    • On peut très bien continuer à confiner les personnes âgées et/ou fragiles

      • Tout à fait. Et si c’était pas « la sécu qui paye », ce pourrait même être sur la base du volontariat.

        • Oui, confinement uniquement sur la base du volontariat. Les personnes âgées ou fragiles ne sont pas idiotes, elles feront tout pour réduire leurs interactions avec l’extérieur. Il n’y a que les incapables majeurs déclarés comme tels qui doivent faire l’objet de mesures coercitives car ils sont irresponsables et il faut les protéger d’eux-mêmes. Par contre, vouloir traiter les personnes âgées ou fragiles comme des incapables majeurs est abusif.

        • « et si c’était pas la sécu qui paye »… C’est une blague ? Ils n’ont pas assez payé toute leur vie, ces vieux ? Monsieur est bon prince….

  • Alors pourquoi mettre un pays déjà à la peine sinon ruiné à l’arrêt?Alors qu’on nous explique que plus de 90% des cas guérissent spontanément,c’est aussi ce que nous expliquent les détracteurs du traitement du Pr Raoult en disant que traitement ou pas ses patients auraient guéris de toute façon…pour un peu ce serait de l’homéopathie.
    Reste les environs 10% graves,mais le meilleur système de santé au monde avec des budgets hospitaliers en constante augmentation,malgré les cris d’orfraie des syndicats,ne peut-il assurer une prise en charge digne de ce nom?

  • Dans la situation où nos politiques ont mis la France, le confinement était la solution permettant de ne pas surcharger les hôpitaux, mais seulement pour attendre l’arrivée des masques, tests et si possible traitements et vaccins. Sans traitements ni vaccins, le déconfinement de personnes n’ayant pas été en contact avec le virus risque de déclencher une nouvelle vague de malades n’ayant pas encore les anticorps nécessaires. Et comment savoir alors les personnes à risque, celles qui déclencheront une forme grave de la maladie, quand des déconfinés encore contagieux seront lâchés dans la nature.
    C’est une question.

    • Donc on attend confinés, et quand masques, tests, traitements et vaccins tomberont du ciel, on poursuivra encore le confinement pour éviter les émeutes entre ramasseurs…

    • Nous avons un traitement, qui doit étre mis en oeuvre assez tôt.
      La mise au point d’un vaccin est longue, et il n’est jamais efficace à 100% (sur les populations cibles, l’efficacité du vaccin anti grippe se situe entre 35% et 65% suivant les souches virales).
      Une fausse sécurité peut engendrer bien des contaminations…

    • Les personnes à risque sont les retraités. Qu’ils se confinent. Les autres peuvent vaquer à leur travail.

      • Beaucoup de retraités âgés n’ont pas développé la maladie, et la plupart des décès de personnes très âgées sont dus à l’aggravation par le virus de pathologies sévères ( diabète, maladie cardio vasculaires, cancer etc…). Et comme les médias évitent soigneusement d’informer exactement sur les causes REELLES des décès ( chiffres globaux et non détaillés par critères de gravité), on peut toujours discuter à l’infini sans dégager aucune solution pragmatique de sortie du confinement.

      • Tout à fait. Et si chacun payait pour sa santé, les retraités prendraient eux-mêmes le choix d’être confinés ou non… Et les actifs aussi !
        Que celui qui veut se protéger prenne ses responsabilités et se confine. A l’échelle de son choix (famille, amis, travail, manifs…).

        • Il ne ferait pas bon être au salaire minimum dans votre système. Mais c’est sans doute un sacrifice que vous êtes prêts à faire. Comme les pauvres sont nombreux, ce n’est pas grave s’ils meurent.

          • Tandis que tous les Venezuéliens diagnostiqués avec un cancer sont bien sur soignés à Cuba comme Chavez …

            • Quel rapport avec mon commentaire ? Pourquoi parler du Vénézuela ? Oh, sans doute pensez-vous qu’un système de santé solidaire et humain n’est possible que via un socialisme néfaste, avec tous ces mauvais côtés bien connus (administrations lourdes, inadéquations des besoins, etc). Fort heureusement, permettre au plus grand nombre de ne pas devoir choisir entre manger et vivre (entre d’autres mots, être libre) peut passer par des politiques pragmatiques, libérales et solidaires.

              • Je pense qu’un système de santé solidaire est une hypocrisie : il n’y a pratiquement pas de limite aux frais de l’on peut engager pour assurer la santé et la survie des personnes.

                Donc quelque soit le système, il y a forcément une sélection pour limiter le coût et si ce n’est l’argent, c’est le copinage, la nomenclatura ou la corruption.

                En revanche un médecin (ou un altruiste) doit avant tout soigner, ce qui n’est plus évident dans nos systèmes de santé rationalisés et étatisés. Et cette crise en est la démonstration : « vous toussez, restez crever chez vous, n’allez pas contaminer votre médecin ou les autres, n’appelez pas le 15 et n’allez pas aux urgences – de toutes façons on vous renverra chez vous avec du paracetamol ».

                Pour soit-disant assurer la gratuité des soins, on a déployé un système inhumain …

              • « libérales et solidaires » c’est hélas antinomique !

                • non, fort heureusement ! C’est ce que veulent faire croire les socialistes de tous bords, ceux qui veulent avoir le monopole du coeur.
                  Que faites-vous ici à répandre mensonges gauchistes ?

      • A condition de ne pas être en surpoids …Facteur de risque majeur chez les moins de 60 ans ..Les adipocytes sont de redoutables vecteurs du virus..Donc à vos calculettes et votre IMC..

      • « Les personnes à risque sont les retraités. Qu’ils se confinent. »

        Je crois que ce sont surtout les obèses.
        Et que même les obèses ont le droit de prendre des risques.

    • @C2MR

      Les Coréens du sud qui ont été traumatisés par le MERS coronavirus il y a quelques années et en ont tiré toutes les leçons,ont montré au monde entier dés le début de la pandémie de COVID-19, qu’avec l’application de règles strictes il était possible de vivre sans confinement, et surtout de contrôler la propagation du virus avec le port systématique de masques et l’organisation de tests de contrôles massifs et rigoureusement ciblés.
      in fine une chose semble évidente : à la vue des reportages en provenance des pays asiatiques où les populations sont soumises à ces règles,le COVID-19 est bien une maladie hautement contagieuse à prendre avec le plus grand sérieux !

  • Il faudra quand même prendre le risque,car là aussi « le en même temps » des amateurs montre ses limites.On vise l’immunité collective seule protection puisque pas de traitement encore moins de vaccin à court terme et en même temps il faut rester confiné .

    • Le « tous confinés » jusqu’à « l’immunité collective » est sans aucun doute la plus formidable idée de nos experts scientifiques.

  • Que ce soient les partisans du confinement ou ceux de sa levée, ils ne se focalisent pas sur le bon aspect : l’impératif est de ne pas transmettre le virus alors qu’on est contagieux et qu’on ne le sait souvent même pas. C’est un concept de responsabilité individuelle, et c’est pour ça que ça n’est guère dans l’air du temps. L’idée à la mode est au contraire de ne pas contracter le virus, surtout d’ailleurs de ne pas le laisser contracter par les faibles, les vieux, les obèses, ou les malchanceux, afin de se targuer de la médaille du protecteur universel pour continuer ensuite à régenter leur vie, ou ce qu’il en reste dans leur confinement. Le sentiment de responsabilité envers autrui est largement répandu dans les pays qui n’ont pas de confinement, ou qui l’abandonnent déjà. La jalousie, le désir de décider de la vie des autres sont tels en France qu’ici c’est sans espoir.

    • Charité bien ordonnée commence par soi-même. C’est le grand principe des socialistes, qui comprennent le partage comme ce qu’ils reçoivent et non comme ce qu’ils donnent.

      C’est évidemment pareil avec le port du masque : les gens sont surtout intéressés par le fait d’être protégé. En revanche, il y a une chose qui m’étonne, c’est le fait que c’est pratiquement le même problème avec la vaccination : elle nous protège car elle empêche la propagation des maladies autant ou plus qu’en nous immunisant.

      Aujourd’hui, un médecin qui tiendrait mon discours sur la vaccination serait pratiquement automatiquement rayé de l’ordre. Alors pourquoi les médecins qui nous expliquent que les masques ne servent à rien ont-ils encore le droit d’exercer ?

  • Dans notre pays qui s’est octroyé l’apanage des droits de l’Homme on voit déjà poindre des réticences au déconfinement liées non pas à une problématique médicale mais de stigmatisation et/ou de catégorisation pour ne pas dire de « tri » ,les gens âgés ou malades ce sera pour leur bien et entendable mais dire les gros ne peuvent pas sortir sera pris comme un affront à nos libertés fondamentales.
    Quant à la responsabilité envers autrui ,on oublie un peu que dans la tradition asiatique de porter un masque pour les malades c’est aussi par respect pour les autres et pour les protéger alors que chez nous c’est pour se protéger.

  • L’immunité collective pourrait être acquise avant que les 2/3 de la population ne soient contaminés, peut-être dès 10 ou 20% de contamination. Certains ont suggéré que la France serait déjà à plus de 10% de contaminations (7 millions). Le réseau Sentinelles montre une chute sensible du nombre de cas détectés en semaine 14 par rapport aux deux semaines précédentes. Le R0 théorique fait débat, les estimations variant de 2,3 (grippe saisonnière sévère) à 5,7 (rubéole, diphtérie). Il est facile de comparer l’évolution des courbes de l’épidémie avant confinement pour comprendre si on est plus proche de l’un ou l’autre multiplicateur théorique. Un autre débat concerne le groupe sanguin O (45% de la population) qui serait moins sensible au virus, ce qui expliquerait pourquoi l’immunité collective est acquise bien avant d’avoir contaminé 50% de la population. Quoi qu’il en soit, l’immunité collective ne signifie pas qu’il n’y a plus aucun risque de contamination mais que le taux de reproduction de l’épidémie est inférieur à 1.

    Le taux brut de mortalité ne dépasse pas 1/1000 et tombe à moins de 1/10000 si les malades sont systématiquement détectés et soignés (protocole Raoult). Au vu de son évolution, en ne faisant rien, cette épidémie ne pouvait pas faire plus de 70000 victimes en France. Si le système de santé fonctionnait correctement, la France n’aurait pas dû compter plus de 7000 décès. Malheureusement, le covid19 a démontré que la France ne disposait pas du meilleur système de santé au monde, loin de là, surtout comparé à l’Allemagne qui affiche 6 à 12 fois moins de décès à populations équivalentes. Les personnes âgées et les malades chroniques sont les principales victimes en termes de morbidité et de mortalité. C’est cette population qu’il convient de protéger en priorité pour faire chuter le taux de mortalité, en attendant de pouvoir la vacciner en masse.

    Le confinement lourd généralisé était une mesure moyenâgeuse, inutile, une réaction de panique irraisonnée contreproductive qui a contribué à accélérer l’épidémie au début du confinement. Il est encore moins utile maintenant que le pic épidémique est passé. Espérer ne pas transmettre le virus lorsqu’on est contagieux est totalement vain si 99% des contaminés sont asymptomatiques et ignorent qu’ils sont contagieux. Mais se contaminer les uns les autres n’a pas d’importance en l’absence de risque. L’important est de limiter la contagion chez les personnes à risque pour réduire la mortalité spécifique et chez les soignants pour ne pas déborder ou affaiblir la capacité de soin des hôpitaux et des cliniques, mais également en ville avec les médecins et les infirmiers libéraux en première ligne. C’est la combinaison d’un confinement sélectif intelligent et d’une immunité collective acquise qui permet d’atteindre ce résultat, aujourd’hui naturellement et demain avec un vaccin.

    Bref, les Français peuvent retourner travailler tranquillement, avec un masque si ça leur chante, mais surtout en ne cessant pas de se laver les mains. A propos du masque, il sert d’abord à ne pas contaminer les voisins en retenant les postillons, bien avant de se protéger personnellement. En effet, si le principal vecteur de transmission est la main, le virus peut contaminer par les yeux, les oreilles, profiter des petites lésions de la peau situées notamment sur les mains, sur la tête, mais également sur tout le corps.

    Espérons que cet événement permette au plus grand nombre de comprendre l’intérêt de se laver les mains fréquemment et de se faire vacciner le plus possible. Au-delà du covid19, faire chuter la prévalence des épidémies plus habituelles (les diverses infections respiratoires aiguës comme les grippes saisonnières, mais également les épidémies de gastro ou de varicelle) serait un gain formidable en nombre de décès et en terme de coût pour les dépenses de santé.

  • Rien ne sert à rien,comme il n’y a pas de masques ,pas de tests,pas de respirateurs ne pas désinfecter les lieux publics ,par contre un régiment spécialisé en NRBC a décontaminé les lieux de pouvoir Assemblée,Sénat,Elysée et surtout la buvette à l’Assemblée,la buvette haut lieu de pouvoir là ou s’est faite la contamination ce n’était pas en salle de commission ou lors d’un vote….

  • L’auteur oublie un élément dans son raisonnement : l’immunité collective. Dans l’attente d’un vaccin (délai annoncé un an à un an et demi), si l’on veut reprendre une vie normale le plus tôt possible, il faut qu’un maximum de gens – parmi les non-vulnérables – ait contracté le virus et développé une immunité. On sait en effet que plus la proportion de gens immunisés est élevée, mois le virus circule facilement, et même qu’il s’éteint de lui-même au-dessus de 75% (sauf erreur) de gens immunisé dans une population.

    Donc : confiner (pourquoi sur la base du volontariat) les personnes vulnérables (accorder des arrêts maladie à ceux d’entre eux qui travaillent – ils sont minoritaires, les gens vulnérables étant surtout les anciens), et pour les autres, vivre une vie normale.

    Le souci étant les liens sociaux entre les deux sous-populations : les confinés et les autres. Plus de contacts enfants/grands-parents, des gens vulnérables confinés dans leur chambre pour éviter le contact avec des gens de leur maisonnée non vulnérables et menant une vie normale… quoique, une fois l’immunité de groupe arrivée à un certain stade, même ces relations pourront reprendre normalement.
    PS : en utilisant le protocole Raoult pour soigner les malades répondant aux conditions et le souhaitant, évidemment.

    • L’immunité collective est une vision idéalisée, quasi-impossible à atteindre rapidement dans des conditions réelles avec le covid sans passer par un quasi-massacre, vu que l’on ne sait pas à priori qui est vulnérable, qui va éprouver les complications quand on le laisse contracter la maladie pour se « vacciner ». D’autre part, il n’y a pas de moyen simple de reprendre les relations normales ensuite tant que le virus n’est pas complètement éradiqué : le principe de l’immunité collective est que R est assez faible partout. Si dans une communauté, comme un ehpad, R est énorme, les relations doivent éternellement rester conditionnées à la preuve que le visiteur n’est pas contagieux.

      • Les personnes vulnérables sont connues : les personnes âgées et les personnes atteintes de comorbidité.
        Pour les autres, le risque d’en mourir doit avoisiner celui de mourir d’une grippe saisonnière.
        Donc aucune raison d’arriver à un quasi-massacre…

        • D’où la solution qui nous pend au nez : un score de vulnérabilité combinant âge, poids, et autres comorbidités, et le confinement à vie au-delà d’un certain score pour protéger ces morts en puissance…

      • Il faut partir du postulat qu’on n’éradiquera jamais le sars-cov-2, ce qui implique d’accepter un risque raisonnable pour retrouver rapidement une vie normale. Le risque est d’autant plus faible qu’un traitement efficace pour réduire la mortalité sans effet secondaire a déjà fait ses preuves, en attendant un hypothétique vaccin.

    • « il s’éteint de lui-même au-dessus de 75% (sauf erreur) de gens immunisé dans une population. »

      Cela dépend du taux de transmission qui diminue avec la portion de population déjà immunisée/morte/confinée, avec extinction de la propagation lorsque ce taux passe en dessous de 1.
      Si le taux initial R0 vaut 4, et si on ne change rien aux comportements, il tombe en effet à 1 lorsque la portion immunisée atteint 3/4.
      Plus généralement l’immunité spontanée est atteinte quand la fraction 1-1/R0 n’est plus contaminable.
      On ne connaît pas bien le taux R0 du covid19 et de ses variantes parce qu’ils semblent largement asymptomatiques.

  • L’Occident se suicide par peur de mourir

    • Bof, les ecolos nous suicident par peur de mourir dans un siècle, donc le suicide par peur du coronavirus devient presque logique.

    • Très juste.
      Il y a 600 000 morts par an et jusqu’ici on a 12 000 morts. On ne sait pas combien il y aura au final de mort, mais cela tétanise les français qui sont prêts à perdre leur liberté d’aller et venir.

  • « Il faut mettre fin au confinement … »

    21000 personnes ont été guéries du coronavirus. Courage, on tient le bon bout : plus que 65000000 à guérir et on peut déconfiner !

  • je n’ai pas cherché mais quelqu’un a t il connaissance de personnes ayant prévu de façon correcte une épidémie au départ?
    il y a des modèles construits sur la grippe..
    j’ai trouvé ça mais j’ai la flemme bonsoir

  • Un confinement ça va, deux confinements, bonjour les dégâts 😉

  • Les commentaires sont fermés.

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