William Wilberforce : une vie contre l’esclavage – Les Héros du progrès (8)

Le rôle de Wilberforce a été essentiel dans l’interdiction de l’esclavage dans tout l’Empire britannique.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
William_wilberforce by Anton Nickel-Domaine public

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

William Wilberforce : une vie contre l’esclavage – Les Héros du progrès (8)

Publié le 15 mars 2020
- A +

Par Alexander Hammond.
Un article de HumanProgress.org

Notre huitième héros du progrès est William Wilberforce, un des plus grands abolitionnistes et hommes politiques britanniques du XVIIIe siècle. Les actions de Wilberforce ont permis d’aboutir à l’interdiction du commerce des esclaves en 1807 et d’abolir l’esclavage dans l’Empire britannique en 1833, libérant ainsi des millions de personnes autrefois réduites en esclavage.

Wilberforce est né le 24 août 1759 à Kingston upon Hull, en Angleterre. Son père est un marchand prospère et, à l’âge de 17 ans, Wilberforce commence ses études à l’université de Cambridge. La mort de son grand-père et de son oncle, laisse à Wilberforce la possibilité d’être indépendant et à l’abri du besoin et, pendant qu’il est à Cambridge, il mène une vie relativement insouciante. Il est bien connu à l’université, et se lie d’amitié avec William Pitt le Jeune, qui deviendra plus tard Premier ministre.

Après avoir obtenu son diplôme en 1780, Wilberforce décide de se lancer dans la politique et, à l’âge de 21 ans, il devient membre du Parlement de Hull. Indépendant de tout parti politique, il déclare être « un homme sans parti ».

Au cours de ses quatre premières années au Parlement, Wilberforce admet : « Je  n’ai rien fait dans un but quelconque. Ma seule particularité était de me préoccuper de moi-même ». Comme à l’époque de ses études universitaires, Wilberforce est connu dans de nombreux cercles et aime la boisson et le jeu.

En 1785, il voyage en Europe avec sa sœur et sa mère pendant des vacances. Lors de son séjour à l’étranger, il lit Rise and Progress of Religion in the Soul. Ce livre aura un impact profond sur sa vie : il devient chrétien évangélique, se désintéresse des jeux de cartes et de la boisson, commence à se lever tôt pour lire la Bible et décide de consacrer sa vie future au service de Dieu.

Ses opinions politiques furent par la suite guidées par sa foi et son désir de promouvoir l’éthique chrétienne. C’est ainsi qu’a commencé son intérêt pour les réformes sociales, qui a duré toute sa vie.

En 1786, Wilberforce commence à jouer un rôle actif dans le mouvement abolitionniste. En 1787, il écrit dans son journal que Dieu lui a assigné l’objectif d’abolir l’esclavage. Des abolitionnistes évangéliques connus sous le nom de la secte de  Clapham reconnaissent rapidement Wilberforce comme leur chef.

En 1789, il présente à la Chambre des Communes du Parlement britannique 12 motions différentes contre la traite des esclaves. Bien que souvent soutenu par Pitt et le célèbre député et philosophe Edmund Burke, les mesures de Wilberforce n’obtiennent pas le soutien de la majorité. Il reste déterminé et présente des projets de loi anti-esclavage en 1791, 1792, 1793, 1797, 1798, 1799, 1804 et 1805. Tous sont rejetés.

À la mort de Pitt en 1806, Wilberforce fait une nouvelle tentative. Mais cette fois, plutôt que de demander l’interdiction totale de l’esclavage, Wilberforce pousse stratégiquement un projet de loi qui rendrait illégal le commerce d’esclaves avec les colonies françaises pour les propriétaires d’esclaves.

Le projet de loi est adopté et cette petite étape va contribuer à miner et à affaiblir le pouvoir des propriétaires de navires négriers, et lui permet de faire passer plus facilement une loi plus ambitieuse par la suite.

En 1807, Wilberforce réussit à faire passer la loi sur la traite des esclaves devant les deux chambres du Parlement. Cependant, la loi de 1807 n’interdit que la traite des esclaves et de nombreux esclaves continuent à être détenus en esclavage.

Pendant le reste de sa vie, Wilberforce fera campagne pour les droits des esclaves et, malgré une santé défaillante, il restera dans le mouvement abolitionniste. En 1825, il décline une promotion et démissionne de son siège pour des raisons de santé.

Le 26 juillet 1833, le gouvernement Whig, sous la direction du Earl Grey, présente un projet de loi pour l’abolition de l’esclavage et reconnaît officiellement les activités de Wilberforce dans ce projet. Ce projet de loi allait interdire l’esclavage dans la plupart des régions de l’Empire britannique.

Wilberforce meurt trois jours après avoir appris cette heureuse nouvelle, le 29 juillet 1833.

Le rôle de Wilberforce a été essentiel dans l’interdiction de l’esclavage dans tout l’Empire britannique, l’hégémonie mondiale de l’époque. Par la suite, les navires britanniques et les marines royales ont procédé à l’abolition de l’esclavage dans une grande partie du monde.

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, la souffrance de millions de personnes a été soulagée et la dignité de chaque être humain a été affirmée. C’est pour cette raison que William Wilberforce est notre huitième héros du progrès.

Retrouvez nos autres Héros du Progrès :

Ronald Ross : la transmission du paludisme
Alexander Fleming et la pénicilline
Jonas Salk et le vaccin contre la polio
Landsteiner et Lewisohn, l’art de la transfusion
Edward Jenner, pionnier du vaccin contre la variole
Fritz Haber et Carl Bosch, le rendement des cultures
Norman Borlaug, père de la révolution verte

Sur le web

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)
  • Agir en se croyant investi d’une mission divine, même si c’est pour le mieux, n’a pas la même valeur à mon sens que quand on fait les choses en vertu de son libre-arbitre.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Lawrence W. Reed.

 

Les questions de droit et de politique publique doivent-elles être ennuyeuses ? Doivent-elles être l'apanage des avocats, des législateurs, des lobbyistes, des économistes et des statisticiens ? Ou peuvent-elles être animées par des principes moraux nobles et passionnants mis en avant par des croisés éloquents issus de tous les milieux ?

Si mes réponses à ces trois questions étaient Oui, Oui et Non, alors les lecteurs pourraient être pardonnés de ne pas poursuivre leur lecture. Pourtant, l'his... Poursuivre la lecture

Image générée par IA
3
Sauvegarder cet article

Un article de Human Progress

Le 37e centre du progrès est aujourd'hui Dubrovnik, historiquement connue sous le nom de Ragusa. Cette ville portuaire pittoresque est surnommée "la perle de l'Adriatique" pour sa beauté. Mais elle a également été baptisée "le Hong Kong de la Méditerranée" pour son attachement historique à la liberté personnelle et économique et pour sa prospérité basée sur le commerce maritime.

Non seulement la petite cité-État de la République de Raguse était à l'avant-garde de la liberté à son époque, car l'un des... Poursuivre la lecture

Il y a trois ans et demi, le New York Times Magazine publiait "The 1619 Project".

Il y était affirmé que 1619, l'année où le premier navire négrier serait arrivé dans ce qui est aujourd'hui les États-Unis, était aussi fondamentale pour l'Amérique que l'année 1776, et que l'héritage de l'esclavage façonne toujours notre société. La créatrice du projet 1619, Nikole Hannah-Jones, a donné une interview au New York Times le 16 janvier, dans laquelle elle déclarait que "le capitalisme aux États-Unis a été largement façonné par l'esclavage".<... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles