Coronavirus : le Covid-19 ou la faillite d’un État en surpoids

En France, notre gouvernement reste frappé de stupeur. Pourquoi cet État qui dispose de budget faramineux reste-t-il impuissant ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Emergenza coronavirus By: Dipartimento Protezione Civile - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Coronavirus : le Covid-19 ou la faillite d’un État en surpoids

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 12 mars 2020
- A +

Par Hector Allain.

Si l’on observe l’Italie qui nous précède de 10 jours, nous risquons d’affronter l’un des pires crises sanitaires de l’époque moderne. Hyper contagieux, sept à dix fois plus létal qu’une grippe, le Covid-19 est un champion dans l’évolution naturelle des virus, une souche unique. La population française n’est pas immunisée et surtout mal dirigée. Un boulevard se déroule donc pour l’épidémie .

Beaucoup trop peu, beaucoup trop tard, chronologie d’un échec majeur

Le gouvernement a d’abord totalement échoué dans ses prévisions. Début mars, alors que l’épidémie grondait en Italie, Sibeth Ndiaye niait crânement tout risque. Depuis, l’impréparation de l’État se dévoile chaque jour comme dans les épisodes d’une série télévisée d’horreur :

  • retard dans les mesures de confinement pour les personnes provenant de pays à risque
  • pénurie de masques et de gels, et même d’alcool pharmaceutique, une aberration dans un pays agricole
  • absence d’équipement pour les soignants
  • incohérence dans les décisions : on interdit des concerts mais on laisse ouverts le métro et le RER soit des millions de passagers quotidiens, sans mesure particulière

La communication insouciante du gouvernement n’aide pas non plus. Un grand nombre de personnes se serrent toujours la main ou continuent à emprunter les transports en commun. La politique du En même temps du gouvernement nous conduit à l’échec. Nous aurons à la fois l’épidémie et l’embargo des populations, à l’image de nos voisins italiens.

Fatalisme d’État

Nos politiques hésitent entre déni et fatalisme.

L’exemple de pays comme Taïwan montre pourtant qu’il était possible d’endiguer l’épidémie. Le gouvernement taïwanais a par exemple pris en charge la production et la vente des masques de protection. Les citadins ne sortent plus sans masques évitant ainsi de contaminer ou de se faire contaminer. L’État a su imposer des mesures drastiques. Les salariés des bars et restaurants sont obligés de se protéger et on s’assure que chaque maison soit dûment décontaminée en cas de maladie.

La Corée du Sud est certes plus atteinte mais le grand nombre de cas résulte d’une politique de dépistage très large, les tests étant gratuits. La Corée compte en fait très peu de morts. Là encore, l’État s’est montré très pro-actif, notamment en fédérant l’effort de la communauté économique. Les producteurs de Soju, l’alcool coréen traditionnel, ont été ainsi mis à disposition pour produire les gels et spray de décontamination.

Les racines du mal

En France, notre gouvernement reste frappé de stupeur. Pourquoi cet État qui dispose de budget faramineux reste-t-il impuissant ?

C’est le paradoxe de l’obèse. Plus il mange et moins il bouge. L’empilement des instances et de décideurs crée une inertie considérable. La chaîne de commandement est lente et transmet au pouvoir des informations imprécises. C’est ce qui explique en partie l’erreur d’appréciation sur la magnitude de l’épidémie, épidémie que de nombreux spécialistes anticipaient depuis janvier. Comme sur la sécurité et bien d’autres sujets régaliens, l’État a échoué.

Plus généralement, la crise du Covid 19 renforce l’impression d’une classe politique autocentrée et narcissique. Ces dernières semaines, les politiques ont davantage été animés par la campagne électorale que par la prophylaxie. L’État est devenu un gigantesque théâtre déconnecté du réel, une idéologie qui se met en scène en permanence. Victimes de ce système, nos politiques sont des communicants remarquables mais de piètres dirigeants opérationnels. La magie du verbe n’aide pas à prendre des décisions rapides et concrètes, ce qui est funeste dans une crise telle que celle qui vient.

Aide-toi et le ciel t’aidera

Après des années d’étatisme, les citoyens infantilisés sont incapables de s’occuper d’eux-mêmes. Le Français a perdu son fameux sens de la débrouille. Nos grands- parents auraient sans doute fabriqué leurs masques de protection ou leur gel hydro-alcoolique eux-mêmes, sans même disposer de tuto youtube. Le Français actuel préfère quémander de l’aide à un État qui ne pourra bientôt plus rien.

La France en a vue d’autres et elle survivra. Le décompte des victimes sera sans doute lourd, tout comme l’impact sur l’économie. Espérons que cette crise nous ouvre les yeux sur nous-mêmes et sur les impasses de notre système.

Hector Allain est l’auteur de À la découverte du fabuleux miracle français.

Voir les commentaires (17)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (17)
  • Le surpoids se mesure à l’aulne de la ponction publique, le pillage (racket) qu’il représente sur le dos des citoyens et entreprises les paralysent gravement financièrement et les conduit à la mort pour parties d’entre elles.

  • On a perdu le sens des priorités.
    On subventionne le cinéma par exemple, des troupes de théâtre (au talent très incertain) etc,etc…mais on n’a pas de stock de masque, de SHA, et surtout un pool de respirateurs.
    En cas de guerre aurait on assez de munitions, d’armes (tout vient de l’étranger actuellement).

  • si les discours , mouvements de bras et coup de menton de tout ces politiciens pouvaient nous assurer une protection contre le coronavirus , on serait bigrement bien protégé …..

  • On parle des politiciens mais je me demande de plus en plus si en fait, le fond du problème general de la France ne vient-il pas non pas de politiciens qui ne sont que des marionnettes, mais de toutes les strates de ponctionnaires en dessous qui vivent très bien du système sans faire grand chose et qui ne veulent surtout pas que ça change… Cet épisode démontre lui aussi que le vrai pouvoir n’est plus entre les mains des politiciens mais, comme pour l’Europe, entre les mains de la caste des fonctionnaires non élus…

  • Par quel miracle et mystère l’Italie Papale, plutôt épargnée au début de l’épidémie , se retrouve aujourd’hui le premier pays touché au regard de sa population. En France : Pourquoi l’Oise ? La transparence a encore un bel avenir comme promesse des politiques.

    • L’Italie est proportionnellement 5 fois plus touchée que la Chine, pour l’instant, car il semble que la divergence s’accentue, alors que la maladie n’y serait apparue officiellement qu’un mois et demi après Wuhan ! ?

    • Ne vous demandez pas pourquoi. Ce qu’il faut changer est le comment, le pourquoi ne donne lieu qu’à discussions stériles. Et le comment est simple à changer, il suffirait quand quelqu’un tousse avec des courbatures de le considérer comme un contagieux en puissance, plutôt que de s’interroger sur le pourquoi de ces symptômes, et de se demander si on peut retracer ça aux Chinois, aux Ritals, ou sinon de penser qu’il simule.

      • MichelO
        OH! Arrêtez de vous tourmenter.
        D’une façon générale, les lecteurs de Contrepoints sont optimistes!
        On va commencer à prendre les choses au sérieux lorsque le nombre des malades atteints va dépasser la cap des 1.000 cas avérés par jour ouvrable…
        Et, vous verrez, on va vite y arriver….

  • Après un capitaine de Pédalo on a un commandant de sous-marin et les marins de la croisière s’amuse. La ministre de la santé… Paf fait de la représentation pour la mairie de Paris, le premier ministre veut être maire d’un port… En fait, il n’y a pas de gouvernement, il n’y a pas d’administration, c’est le grand vide.

  • « et même d’alcool pharmaceutique, une aberration dans un pays agricole »
    Un des rares pays d’Europe ou on à pas le droit de fabriquer son propre alcool !

  • Nos grands- parents (ou nos parents, ç a dépend de l’âge que l’on a) auraient sans doute fabriqué leurs masques de protection ou leur gel hydro-alcoolique eux-mêmes, sans même disposer de tuto youtube. Le Français actuel préfère quémander de l’aide à un État qui ne pourra bientôt plus rien.
    Is auraient surtout fait preuve de bon sens en ne s’engouffrant pas dans la propagande anxiogène… Comme on dit, ils en avaient vu d’autres.

  • Il faut aussi mentionner l’arrière plan idéologique qui refuse la nécessité de frontières et de contrôles aux aéroports.
    Le cas de la Corse est flagrant: cette île n’aurait jamais dû être contaminée.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
1
Sauvegarder cet article

Un article de Romain Delisle

Au début du mois d’octobre, Arnaud Robinet, maire de Reims et président de la Fédération hospitalière de France qui représente les hôpitaux publics, a déclaré un besoin non satisfait par le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 de 2 milliards d'euros, et de 1,9 milliard d'euros pour l’année en cours, alors que le total des dépenses allouées aux établissements publics et privés se monte déjà à 98,4 milliards en 2022.

Depuis quinze ans, l’hôpital public est habitué à demeurer so... Poursuivre la lecture

Alors que la France est aujourd’hui confrontée à des tensions sociales et ethniques d'une ampleur inédite dans son histoire contemporaine, la principale réponse politique consiste à réclamer un renforcement du rôle de l'État. Cet automatisme étatiste est pourtant ce qui a conduit le pays dans son impasse actuelle.

 

Depuis la fin des années 1960, l’État a construit un arsenal sans précédent de politiques sociales censées corriger les inégalités et prévenir les conflits supposément inhérents à la société française. Las, non ... Poursuivre la lecture

4
Sauvegarder cet article

Nous entendons toujours les ONG dire que nous ne pouvons pas faire confiance à l'industrie, que nous devons exclure les preuves de l'industrie, ou que les lobbyistes de l'industrie répandent la tromperie et le mensonge. On nous rappelle constamment les quelques cas où des acteurs de l'industrie ont menti ou dissimulé des informations importantes au cours du siècle dernier.

Mais j'ai travaillé dans l'industrie pendant 15 ans et je n'ai rien vu de tel. Au contraire, j'ai vu une application stricte des pratiques éthiques, le respect des c... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles