COVID-19 : la fièvre monte aux urgences

L’État se fait fort de toujours tout gérer. Quand tout va bien, on voit déjà les fissures de la gestion publique. Que se passera-t-il si les choses devaient économiquement ou sanitairement tourner mal ?

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COVID-19 : la fièvre monte aux urgences

Publié le 1 mars 2020
- A +

Par Margot Arold.

L’inquiétude est palpable parmi les médecins des urgences, en première ligne pour détecter le coronavirus désormais nommé COVID-19. Ces soignants disent ne pas disposer de moyens de protection, malgré leurs demandes répétées.

Or le taux de contamination des soignants est le plus haut de la population.

Médecins inquiets

Les urgentistes s’inquiètent de ne pas pouvoir obtenir de masques de protection. La réponse qui leur est faite est que ce n’est pas nécessaire tant qu’ils ne sont pas face à un cas avéré de COVID-19.

« On n’a aucune protection adéquate du personnel, malgré des publications qui montrent un fort taux de patients porteurs asymptomatiques et un fort taux de transmission au personnel médical. »

Effectivement, les publications tout à fait scientifiques, notamment celle que le sérieux The Lancet a mis en ligne en libre accès afin de diffuser au maximum l’information, indiquent :

« Recent evidence suggests that even someone who is non-symptomatic can spread COVID-19 with high efficiency. »

Des preuves récentes suggèrent que même une personne qui ne présente pas de symptôme peut transmettre COVID-19 avec une grande efficacité.1

Des cas un peu vite considérés comme non suspects

Plusieurs témoignages évoquent une forme de légèreté de la part des instances de santé auxquelles les cas suspects doivent être référés2.

Quand un urgentiste constate un cas suspect, pour établir un diagnostic éventuel de COVID-19, il doit appeler le centre 15, qui lui ordonnera de considérer le cas comme « cas suspect » ou « cas possible » en fonction d’une grille d’évaluation qui au 28 février retenait toujours parmi les critères principaux un déplacement en Chine ou en Italie3, alors qu’il est prouvé que la contamination s’effectue entre personnes n’ayant pas voyagé hors de leurs pays.

« Du coup, comme les cas sont sous-détectés, les autorités disent que le virus ne circule pas. »

Une bureaucratie pesante

Le centre 15 est débordé.

« « On ne peut pas tout maîtriser », voilà la réponse qui nous est faite. »

Certains évoquent des services d’urgences déjà en tension :

« C’est sur cet hôpital fragilisé que va survenir cette crise sanitaire ».

Les tests et les labos ?

« On ne dépiste pas systématiquement les malades aux entrées des urgences. »

« Aucun test n’est disponible dans les différents services hospitaliers, sauf peut-être certains centres spécialisés en infectiologie. »

Les tests qui sont effectués sont pour l’heure faits « manuellement », et une automatisation n’est pas prévue avant la semaine prochaine.

Certains soignants réclament une mise en place de tests très faciles à mettre en œuvre, par des laboratoires mobiles (par exemple ici et ici, mais il y a de nombreux fabricants) : certains ont la taille d’une « Game Boy » et fournissent un résultat rapide.

Problème : l’État a habilité seulement une poignée de laboratoires à effectuer ces tests. Les soignants se sentent donc non seulement impuissants, mais aussi dépendants d’une bureaucratie qui n’a pas lieu d’être dans ce contexte.

Sans compter un sentiment diffus qu’on ne leur fait pas confiance et qu’il faut impérativement passer par les services mis à disposition par l’État pour avoir le « droit » de faire remonter des cas suspects à leurs yeux de soignants.

Certains urgentistes se veulent optimistes malgré tout :

« Ce ne sont pas des décisions gouvernementales qui vont « sauver le monde » mais plus probablement des initiatives locales et du bon sens. »

Une question se pose alors : l’État se fait fort de toujours tout gérer, de s’immiscer toujours davantage dans toutes les parties de nos vies. Quand tout va bien, on voit déjà les fissures de la gestion publique. Que se passera-t-il si les choses devaient économiquement ou sanitairement tourner mal ?

  1. https://www.thelancet.com/journals/lanres/article/PIIS2213-2600(20)30066-7/fulltext.
  2. https://sfgg.org/media/2020/02/guide_methodologique_covid-19-2.pdf.
  3. À l’heure où nous écrivons l’article, le questionnaire n’est plus disponible en ligne.
Voir les commentaires (31)

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  • ce que vous dites est vrai…mais ce qui n’ennuie est la recherche continuelle de responsabilité, on ne peut pas être prêt dans un pays tel que le notre à lutter contre la propagation d’une épidémie, pour le moment, le choix qui est fait est de laisser l’économie tourner en croisant les doigts..On PEUT le payer assez cher..en vies humaines…

    la chine étant tune dictature elle peut taper fort, sacrifier des gens… pas nous.. du moins pour le moment..

    oui c’est dérisoire…quand on se rend compte que l’horreur est l’absence de masques de protection…
    shit happens.

    • vous pouvez moinssez comme vous voulez…

      expliquez moi quelle type de mesures vous prenez… et dans quelle circonstances compte tenu des incertitudes sur les caractéristiques épidémiques du virus..sachant que le coût peut être énorme…

      on ne sait pas… donc vous aurez toujours des critiques il aurait fallu faire plus il aurait fallu faire moins..

      on a toujours des gens en france qui chargent pellerin ..

      l’etat est foireux ? la belle affaire, oui en effet m,ais on est typiquement dans le cas où une action étatique est acceptable..il faut une « politique de prophylaxie » une concertation.. politique qui ne satisfera jamais tout le monde..

      mon avis est que compte tenu que personne ne sait, il faut ENCORE mettre les gens devant leur responsabilités..si tu as peur du virus tu restes chez toi, tu trouves des masques et tu n’attends pas que le gouvernement ne t’y force;.

      tu perds ton boulot? dans la vie on fait des choix…

      il ne faut pas mettre les médecins sur un piédestal…ils sont assez bornés dans leur genre ils tolèrent très bien certains trucs qui en choquent d’autres..
      au moment des AUTRES épidémies contagieuses on laisse des gens dans des salles confinées avec des gens très probablement malades.. tout le monde le remarque le dit..et pourtant…

      un médecin ne peut pas acheter un masque? il attend vraiment un signe de son administration? alors c’est un imbécile..le premier responsable de sa santé et sa sécurité c’est soi m^me.. les personnels soignant ne se vaccinent pas contre la grippe semble t-il…

      je suis désolé les médecins supportent encore pour beaucoup la collectivisation de la santé…sans comprendre les consequences.. ils sont encore dans li’de qu’il faut réformer le système mettre plus de sous…trucs de ce genre..

      non merci, on assiste à l’évolution naturelle d’un système collectivisé quand les sous viennent à manquer..

  • grosso modo les gens n y’ croient pas..
    en 2020 dans un pays encore riche il n’est pas possible qu’une épidémie d’une « simple maladie contagieuse ME tue ou un proche…

  • résultat des courses : l’hôpital public face à un risque d’hémorragie du personnel…..ben oui , pas de masques , pas de protection , mais de la paperasse en veut tu en voilà ; ce sont les décisions gouvernementales qui vont tuer ce pays , plus surement que n’importe quel virus ;

  • depuis le début je me suis dit que l’Etat allait mal faire son taf …rien que le fait de rapatrier les exilés de Chine a été une belle connerie…je ne crois pas en L’Etat et n’y ai jamais cru que ce soit en matière de liberté, d »égalité, et de fraternité et encore moins sur ce sanitaire.

  • Les médecins doivent, il me semble, se protéger en permanence de toutes sortes de maladies.
    Notre perception de la réalité, et la leur, est aussi « contaminée » par la communication médiatique qui est faite sur cette épidémie.

  • Il faut les appeler, les avoir, puis ils envoient un courrier comme ça le patient confiné peut retourner chez son médecin et chez son employeur pour le faire remplir

    Et ainsi le patient contaminé pourra avoir une chance de plus de transmettre le virus à son médecin.
    Encore une incohérence de cette administration, la joie du Cerfa absurde : le Cerfa rien :mrgreen:

  • Soyons optimistes (ou rêvons un peu…).
    Cela aura peut-être pour effet de faire prendre conscience à une majorité de Français de la faillite de l’Etat, les amener à se prendre en charge et réduire l’Etat à son seul rôle régalien dont il n’aurait pas dû s’écarter.

    • Hélas la bureaucratie, les défaillances grossières, etc sont en partie masquées par les initiatives individuelles et locales, de sorte que pour le quidam, vue de l’extérieur, les autorités sembleront n’avoir « pas trop mal » gérée la situation. Dans un service, si une partie des collègues est peu productive et que l’autre partie compense, on aura l’impression que le service tourne bien. Et devinez qui sont les premiers à en tirer une gloire ?

    • Alors là, Mecki, vous rêvez !

    • et pendant ce temps là la grippe ordinaire tue des milliers de personnes

      • Grippe ou coronavirus, ce qui tue des milliers de personnes est, comme le souligne l’article, le manque d’initiatives de bon sens individuel. Minimiser un risque ne veut hélas pas dire le rendre minime, mais ne pas inciter les individus à le prendre eux-mêmes en considération, ce qui laisse un boulevard pour les initiatives malheureuses de nos gouvernants. Ensuite, il se peut que ces gouvernants profitent plus ou moins du boulevard, quand ils n’en profitent pas ça n’innocente pas ceux qui l’ont laissé ouvert pour autant.

    • pour ça faut avoir un cerveau sain,malheureusement celui des français en majorité est pollué par les aides et allocations diverses, pas sûr qu’ils soient prêts à réfléchir à ce point.

  • Je doute que ce soit aux Énarques et Polytechniciens qu’il soit demandé de gérer la crise. Plutôt aux hautes autorités médicales. Les gens a priori compétents, quoi. Pas sûr que si l’État ne s’en occupait pas, ce serait mieux.

    Supposons que des mesures radicales et économiquement coûteuses aient été prises d’emblée, et qu’il n’y ait pas eu d’épidémie dans notre pays. Alors, les gens auraient râlé que le danger était imaginaire et que les précautions prises ont été de l’agent dépensé pour rien. Comme pour les maladies que les vaccins confinent, mais qui ressurgissent dès que le couverture vaccinale fléchit.

    • La conception des vaccins préventifs est un problème médical ou biologique, la stratégie d’évitement d’une épidémie est un problème mathématique et son application concrète un problème d’ordre public.
      En cas d’échec les responsables désignés seront vilipendés. En cas de succès (pas d’épidémie) ils le seront tout autant à cause de « toutes ces contraintes pour rien ».

      Soyons cyniques: en laissant crever les vieux on économise sur les retraites et on avance la recette des droits de succession. Effet d’aubaine à ne pas manquer, champagne à Bercy!

  • Et si on arrêtait d’en faire des caisses de cette épidémie guère plus dangereuse que la grippe. Les mêmes protections sont à entreprendre et cela tous les mois de l’année… Bah, l’annee prochaine on aura deux vaccins toujours pas pris par bcp de gens par principe de précaution inverse au bon sens.

    • Mortalité tout de même trois fois supérieure à la grippe.
      Contagion avant les premiers signes cliniques…

      • Le mort étant plus médiatique que le vivant pour faire peur.. Je doute de stats, combien de malades anonymes sans hospitalisation ?
        Tout est fait pour créer la panique, on oublie ainsi les gilets jaunes les voitures qui brûlent la réforme des retraites l’incurie économique actuelle…
        Si il s’agit d’un nouveau virus il n’existe aucune immunité acquise, on devrait assister à une hécatombe et ce n’est pas le cas par contre sa dispersion paraît surnaturelle, pourquoi l’Italie et pas Londres Paris, toutes les villes touristiques ?.
        Le vaccin de la grippe fausse les stats de mortalité!

  • Pourtant, c’ est bien ce qui nous pend au nez depuis longtemps, ce n’ est pas comme si il n’ y avait pas déjà eu des alertes et surtout, ce n’ est pas comme si nous n’ avions plus rien à craindre de Dame Nature.
    Gestion étatique de la crise ou pas, le virus lui s’ en fout royalement et fait son petit bonhomme de chemin.

  • La réalité est que la gestion de notre pays n’est pas adaptée à des évènements imprévus (quoique une épidémie virale mondiale est loin d’être impossible !), d’ailleurs même sans évènement imprévu le déficit est là !
    On l’a vu pour les attentats (plus de moyens engagés pour favoriser le vivre-ensemble que pour la sécurité stricte) , on le voit pour les épidémies.
    En ce qui concerne le masque de type chirurgical il faut le changer toutes les 3 heures, le FFP2 toutes les 8 heures maxi. Déjà pour le SRAS, pour un hôpital de ville de 160.000 habitants il aurait fallu plusieurs semi-remorques par jour pour protéger le personnel…
    Tiré de « Challenges » : …Concrètement, de sources concordantes, les autorités espèrent recevoir 35 à 40 millions de masques par mois pour les soignants le temps que durera l’épidémie. Mais cette commande géante est un véritable défi, tant la chaîne de fabrication de ces masques de protection est tendue…
    En amont de la chaîne, les rares fabricants situés dans l’Hexagone (Valmy, Kolmi-Hopen, Viatek…) sont dépassés par cet afflux exceptionnel. Pour ne rien arranger, ils font aussi face à la raréfaction des matières premières, qui viennent principalement de Chine et d’Asie, et à la flambée des prix. « Malgré le recrutement de 50 intérimaires, l’extension des horaires de travail la nuit, et bientôt sans doute les dimanches, nos délais de livraison sont passés à quatre à cinq semaines », s’affole Nicolas Brillat, directeur d’exploitation de la société Valmy, située à Roanne dans la Loire, qui produit en temps normal quelque 5 millions de masques par an (tous modèles confondus).
    Avant-hier et hier à la radio, message du gouvernement : « Si vous toussez portez un masque de type Chirurgical »….qui est introuvable en Pharmacie ! Sur internet impossible d’en acheter non plus (tous les stocks ont été réquisitionnés par les pouvoirs publics).

    Je ne panique pas du tout mais on est vraiment gouvernés (et depuis très longtemps) par des guignols.
    Toutes les actions sont essentiellement des opérations de communication…et c’est tout !
    Certes pour faire autrement il faut des moyens financiers : où sont passées les économies sur le budget de l’état ??
    95 millards de déficit cette année attribués par les merdias aux gilets jaunes qui ne sont « responsables » que de 17 milliards.
    Guignols

    • « l’extension des horaires de travail la nuit, et bientôt sans doute les dimanches »

      En toute logique administrative, l’URSSaf va leur tomber dessus pour travail dissimulé. Redressement, mise en faillite, les salauds capitalistes au goulag. A la prochaine épidémie, il faudra se passer de masques.

  • On a du mal à croire que la bêtise administrative puisse atteindre un tel niveau. Et pourtant, ils y parviennent, sans effort, naturellement. Une preuve de plus que ce n’est pas par hasard, fruit d’une malencontreuse erreur ponctuelle qui pourrait être corrigée. Non, c’est un problème de fond, intrinsèque, constitutif.

    Le plus dangereux virus n’est pas biologique. Il est administratif.

  • Ce n’est pas la faillite de l’état mais les limites de gens qui se considèrent comme une élite, il n’y a aucune différence sur les méthodes de communication entre la France et la Chine la langue de bois est de rigueur.

  • Ce jour, les masques chirurgicaux de base semblent insuffisants. Ceux aux normes FFP 2 et FFP 3 sont en grave pénurie dans les pharmacies et sur la plupart des sites médicaux (actuellement DREXCO-medical semble en avoir, ailleurs je n’ai pas trouvé) et sur les sites de matériel industriel (SETON mais les délais commencent à augmenter – personnellement, j’en ai reçu de leur part il y 2 jours).

  • A ce centralisme outrancier, quelle connerie !

  • Naguère, on avait un médecin de famille, qui venait à domicile, connaissait ses patients, leurs familles et leur mode de vie. Il disposait librement des traitements qu’il estimait adaptés à la pathologie, grippes, bronchites, rougeole infantile, gastroentérites, etc. n’allaient pas à l’hôpital, ni dans des salles d’attente sur RV obtenu 2 jours après l’apparition des symptômes. On ne sortait pas de chez soi avec 40° de fièvre…..

  • Les Français ont voulu une société marxiste, ils l’ont avec tout les blocages liés à la bureaucratie et l’absence d’alternative privée, bridée et tuée dans l’œuf par notre administration Ubuesque et tentaculaire. Bienvenue en Bisounoursland

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