Coronavirus : le risque d’épidémie pourrait toucher les libertés publiques

Face au spectre de la pandémie, les pouvoirs publics italiens ont mis 11 villes en quarantaine, plaçant 52 000 personnes en zone de confinement.

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Coronavirus : le risque d’épidémie pourrait toucher les libertés publiques

Publié le 24 février 2020
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Par Frédéric Mas.

Le coronavirus est en train de plonger le monde dans une crise de panique politique qui, au-delà de ses répercussions sanitaires, pourrait aussi avoir des conséquences néfastes sur les libertés publiques. En Italie, 152 nouveaux cas de contamination ont été détectés dont 4 mortels. Face au spectre de la pandémie, les pouvoirs publics italiens ont mis 11 villes en quarantaine, plaçant 52 000 personnes en zone de confinement. Le ministre français de la Santé Olivier Véran se dit « attentif à la situation en Italie » et a estimé très probable la possibilité de nouveaux cas en France.

Couacs de la communication de crise

La communication de crise du gouvernement français ne brille pas par sa cohérence et a suscité la défiance auprès du public. Tributaires des informations distillées par la Chine, mais aussi de la mauvaise gestion du problème sanitaire par nos voisins italiens, le gouvernement français s’est voulu d’abord rassurant avant d’opérer un revirement ces derniers jours.

La semaine dernière, Agnès Buzyn assurait que si le risque de propagation existait, il était « faible ». Cette semaine, le discours change puisqu’elle a déclaré au micro d’Europe 1 que le risque était désormais « réel ». Même son de cloche de la part du nouveau ministre de la Santé Olivier Véran, qui a précisé que les autorités sanitaires se préparaient à l’épidémie. Les commentateurs ont accusé le gouvernement de légèreté sur le dossier du coronavirus, impression renforcée par la démission inopinée d’Agnès Buzyn désormais tête de liste aux élections municipales à Paris. Comment un ministre en charge du dossier des retraites et de la crise sanitaire du coronavirus peut-elle être remplacée au pied levé pour des raisons purement électorales ?

S’est ajoutée à cela la déclaration inquiétante d’Olivier Véran sur l’efficacité supposée de la censure chinoise dans la gestion de crise de l’épidémie. Le gouvernement français est-il en train de songer à une telle intervention liberticide pour préparer la crise sanitaire ? Une telle censure a-t-elle véritablement été efficace, ou, au contraire a-t-elle ralenti la diffusion de l’information nécessaire à la sortie de la crise ?

Paranoïa et fermeture des frontières

La nouvelle de l’aggravation de la crise en Italie a suscité aussi un vent de panique dans l’opinion publique : ne faudrait-il pas fermer systématiquement les frontières et limiter la liberté de circulation au nom du principe de précaution ?

La peur est mauvaise conseillère, car en plus d’être dommageable à la liberté de circuler en tant que principe fondamental, une telle restriction risque fort d’être à la fois inutile et contre-productive dans bien des cas. Imaginer qu’en augmentant les contrôles aux frontières avec l’Italie on pourrait stopper la diffusion du virus est illusoire, car elles sont loin d’être étanches.

Comme le rappelle Jérôme Salomon, directeur général de la Santé, interrogé par Europe 1 : « On est dans l’espace Schengen, donc c’est compliqué d’imaginer qu’on mette en place des contrôles aux frontières sur une frontière terrestre alors qu’il y a une frontière maritime, des échanges aériens et qu’on peut se rendre d’Italie en France en passant par la Suisse ou par l’Autriche. »

La fermeture systématique des frontières au nom du principe de précaution pourrait également freiner nos possibilités de collaboration avec nos partenaires européens et entraver le traitement des victimes du coronavirus. L’Italie avait ainsi fait le choix de ne pas mettre les personnes infectées de retour de Chine en quarantaine, et s’était contentée d’interdire les vols. Comme le remarque le professeur Walter Ricciardi de l’OMS dans la Stampa, la décision n’était pas scientifique et a abouti à ne pouvoir suivre les patients contaminés.

Restons attentifs à ce que le principe de précaution pourrait déclencher en matière de restriction de la liberté de circulation. La liberté doit être défendue, et c’est sur la science qu’il faut miser plus que sur le tout politique.

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  • Y en a marre de ce concept de liberté publique qu’on nous sort à toutes les sauces,là il s’agit d’un risque sinon d’une urgence sanitaire .Les virus se foutent de la philosophie politique,il s’agira de prendre les mesures adéquates au bon moment,il est certain que dans nos démocraties molles ce sera difficile.

  • Rien de tel que les transpire en commun pour propager la bête.
    Vu les charlots au pouvoir, on fera à peine mieux que la Chine 🙁

  • Le fait d’appartenir à l’UE rend la France très fragile car il est impossible de prendre des mesures fortes pour lutter contre cette épidémie.
    C’est l’inaction et les propos visant à rassurer qui vont dominer, au cours des prochaines semaines. Alors que le risque sanitaire est majeur parce qu’on ne connait pas la cause de cette épidémie.

  • On a vécu des crises plus graves que le coronavirus mais c’est malheureusement probablement un prétexte qui va être utilisé pour réduire les libertés individuelles, et pour justifier une crise économique majeure latente inévitable avec une baisse du niveau de vie comme le veulent tous les collapsologues de la planète écolo.

  • Il y a tout lieu de penser que les mesures de confinement de villes entières sont contre-productives. A leur annonce, ceux qui ont le besoin impératif de voyager anticiperont le confinement dès les premiers cas avérés pour fuir la zone avant même qu’il ne soit décrété. L’anticipation du risque de confinement contribue clairement à répandre l’épidémie. Ensuite, il faut gérer les populations enfermées, assurer les services élémentaires, notamment les nourrir, les soigner, ce qui mobilise des ressources insensées. Enfin, le confinement renforce l’épidémie en condamnant à une contamination forcée les personnes encore saines mais bloquées sur place.

    Le confinement de villes entières est non seulement vain mais encore épuise les ressources publiques en pure perte, pour organiser des mesures de contrôle et de gestion impossibles à mettre en oeuvre en pratique. Qu’on isole les malades avérés, voire des petits groupes potentiellement contaminés est raisonnable. Mais c’est une mesure absurde à l’échelle de villes entières.

    Les mesures individuelles sont de loin préférables. Il s’agit ici de conseiller aux personnes de se responsabiliser, de réduire les risques de contamination par respiration ou par contact, de recourir aux mesures élémentaires d’hygiène (masques, gants, lavages fréquents), d’éviter d’utiliser les sanitaires collectifs, et de ne pas fréquenter les lieux de contamination potentiels (transports en commun, métro, tram, bus, aéroports, gares, spectacles, cinémas, stades, salles de sport, restaurants, bars…)

    Le confinement général des villes ne sert à rien, sinon à faire croire que l’autorité agit. En réalité, elle s’agite vainement. C’est de la communication, mais une communication irresponsable car le confinement aggrave le problème.

    L’épidémie sert d’excuse aux pulsions liberticides des collectivistes en roue libre, jamais en retard d’une mesure contraignante à imposer de force, quand bien même son absurdité est maintenant avérée. Comme l’exemple chinois l’a démontré, l’épidémie a mis en échec le collectivisme en révélant son ineptie manifeste et en démontrant qu’il aggrave le problème au lieu de le résoudre.

    • Le fait de maintenir un grand nombre de personnes, non contagieuses et non atteintes par le virus, en confinement, par simple mesure de précaution, cela réjouit tous les ennemis de la liberté , tous ceux qui adulent le collectivisme.

  • Responsabiliser les gens !!!!!!en France !!!!!!!!!!!!!faites moi rire ,ce matin un con qui rentre de Milan vient au boulot dans une tour avec un bon système de ventilation………….mis en quarantaine seulement l’am!

    • Ben déjà, on pourrait essayer, avant de dire que ça ne marcherait pas ! A moins que je ne me sois trouvé ailleurs à ce moment-là, je n’ai pas vu une seule chaîne d’info continue ou entendu une seule radio donner les conseils pour éviter la contamination (enfin, si on ne considère pas que faire confiance au ministre aie de bonnes chances de marcher). Je répète un commentaire d’il y a 15 jours, je crois, quelle durée à quelle température faut-il pour détruire le virus ? Eh bien, pas un mot !

  • On apprend que les élèves revenus de Chine ne doivent pas aller en classe…Je suis sur le cul il y a quand même eu des départs vers la Chine alors que cela fait plus d’un mois et demi que l’on connait le problème…la Chine est vaste mais cela m’étonnerait qu’ils soient allés visiter le Xianjing!Que ne ferait-on pas pour que LVMH continue à vendre ses sacs en toile de tente cirée .

  • le Xinjiang,ah le correcteur.

  • Voilà une bonne épidémie de panique organisée à l’échelle planétaire.. Et hop encore un complot international… Efficace du point de vue boursier, efficace du point de vue restriction des libertés…. Et aux usa, combien de morts ?

  • Les fermetures temporaires de quelques pays ou de quelques villes me paraît infinement moins dangereux pour les libertés publiques que des interdictions de circuler comme le système crit’air, la loi Renseignement ou les tentatives répétées de réguler Internet. En avril, les premières sont oubliées. Alors que les secondes seront toujours là…

  • pourquoi la mise en quarantaine ne dure que 14 jours ? nous ne connaissons pas grand chose de ce virus , et sa période d’incubation pourrait être de 27 jours ; autant dire qu’il ne faut pas s’étonner de sa propagation ;

    • En effet, c’est tout le problème de la prise de décision en contexte incertain. Il faut bien décider, et en responsabilisant les gens, une bonne partie de cette décision pourrait être laissée à leur initiative. La quarantaine obligatoire et l’isolation volontaire sont deux choses distinctes, là encore les conseils et la stigmatisation publique de ceux qui ne les respecteraient pas valent mieux que les séjours forcés en camps de vacances publics.

  • Entre la préservation de la santé publique et la défense inflexible de l’orthodoxie libérale certains ont l’air de préférer la deuxième option. Et après on accuse la gauche ne pas être assez pragmatique .

    • Personne n’accuse la gauche, il n’y a pas plus idéologue.
      Et pour certains « rien ne protège mieux une proposition illogique de la critique que de l’appeler pragmatisme. »
      Vous trollez je sais bien, mais je brûlais de vous coller cette citation de Sowell !

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