Macronie : la vassalité, parce que l’allégeance ne suffit plus

La République en marche n’est pas un parti, mais une vassalité fondée uniquement sur la fidélité à Emmanuel Macron, et ce dans des proportions inégalées sous la Ve République.

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Emmanuel Macron by Mutualité française 2018 (CC BY-NC-ND 2.0)

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Macronie : la vassalité, parce que l’allégeance ne suffit plus

Publié le 16 février 2020
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Par Jonathan Frickert.

Alors que Benjamin Griveaux vient tout juste de jeter l’éponge dans une campagne parisienne faite de haines réciproques entre candidats se réclamant de la majorité, le dernier murmure en vogue dans les rédactions 2022 vaut son pesant.

Selon un reportage diffusé sur BFMTV ce mardi, l’Élysée s’inquiéterait d’une potentielle candidature de Cyril Hanouna aux prochaines présidentielles. Un écho direct à l’éphémère candidature Coluche de 1981 qui fait dire à un ministre que « [la majorité] serait très mal ». Ce même Cyril Hanouna qui recevait le plus médiatique des dissidents LREM, Joachim Son-Forget, ce mercredi, alors que ce dernier annonçait également sa candidature à la prochaine élection présidentielle.

Une anecdote insolite qui n’est pas sans faire écho à la récente tentative d’Emmanuel Macron de ressouder ses troupes à l’approche des prochaines municipales.

Dans les deux cas, la présidence de la République montre de plus en plus ses craintes, à un mois d’élections municipales qui s’annoncent catastrophiques.

Au cœur de la grogne, l’unique dénominateur commun de la majorité : Emmanuel Macron, dont l’impopularité fait tomber l’édifice du parti majoritaire.

Retrouver l’unité

Invités à l’Élysée ce mardi, les parlementaires de la majorité ont eu droit à une séance de câlinothérapie un peu particulière. Appelés à faire preuve d’humanité à la suite de la polémique sur le congé parental de deuil, les députés macronistes n’avaient pourtant fait que suivre les consignes gouvernementales. Suivant grégairement les consignes du parti, les voilà subissant des remontrances de la personnalité qui a inspiré leur engagement. De quoi renforcer la grogne croissante des élus majoritaires.

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de constater la quantité astronomique de défections. L’objectif assumé de la législature était d’éviter les frondeurs qui firent tant de mal au gouvernement précédent, et donc une opposition au sein même de la majorité.

Suivant cette règle, il ne s’agit plus d’une opposition structurée, mais interne au groupe parlementaire auquel fait dorénavant face la macronie, mais à une multitude de défections. En tout, une dizaine de députés a claqué la porte du groupe, imitant le nombre de militants ayant fui le navire présidentiel depuis 2017.

Il n’est donc pas étonnant de voir un appel ferme à la responsabilité et à l’unité de la part du président, d’autant que ce dernier constitue le seul ciment du parti sur lequel il appuie sa politique.

L’allégeance comme seule unité

Aussi bien en tant que parti qu’en tant que groupe, la seule unité de La République en Marche constitue en effet sa principale figure.

Cette unité n’est autre que la partie partisane d’une présidence jupitérienne en voie de poutinisation avancée et faisant figure de partie immergée de l’iceberg présidentiel.

Car le parti présidentiel suit une logique analogue, et si l’élection-nomination du chef du parti majoritaire est une constante depuis 1958 – qui se souvient de Jean-Christophe Cambadelis ou d’Harlem Desir sous la présidence d’un François Hollande pourtant considéré comme mollasson  ? – l’élection interne de juillet 2017 fût particulièrement représentative de la centralisation du pouvoir, cette fois au niveau du parti lui-même et non plus des institutions françaises.

En effet, en juillet 2017, la République en Marche est officiellement devenue un parti. Les adhérents ont ainsi dû se prononcer sur les statuts du mouvement. En clair : il était temps de penser à l’architecture de la gouvernance du parti.

Il ne faudra pas attendre 4 mois pour qu’une centaine de membres du mouvement claquent la porte, le 14 novembre suivant, évoquant déjà un « culte de la personnalité » et une organisation proche de ce qui se faisait dans l’Ancien Régime.

Ces accusations ont un goût particulier en ce mois de février 2020. Outre la présidence actuelle, la réunion élyséenne de ce mardi a rappelé à quel point le local n’était pas un enjeu dans la tête du président. Ce dernier aurait en effet omis d’évoquer les échéances électorales futures.

Un oubli étrange quand on sait que la question de l’ancrage local est le principal défaut de la majorité dans ses relations avec les Français, et ce alors que le parti est fortement divisé, allant jusqu’à voir deux ministres du même gouvernement briguer la même mairie à Biarritz.

Dans ce sens, malgré l’annonce d’un remplaçant à Benjamin Griveaux prévue pour ce lundi, il est ironique de constater qu’une vidéo à caractère sexuel aurait pu davantage contribuer à l’unification des macronistes parisiens qu’un tête à tête à l’Élysée entre le chef de l’État et un candidat dissident un dimanche de janvier.

Le problème est double, puisqu’en plus de relais locaux inexistants pour porter la bonne parole, le président lui-même est plus qu’affaibli.

Un chef contesté

Le tollé provoqué par le vote sur le congé de deuil parental – sur lequel les entreprises ont été, comme souvent, des pionniers – n’est pas le premier. Il n’est qu’une représentation d’une situation qui dure depuis plus d’un an.

De quoi rappeler les différentes crises qu’a déjà connues la majorité au gré d’une cote de popularité qui frise la chute libre. D’un début de mandat autour des 60 %, le chef de l’État a vu sa côte d’opinion aujourd’hui titiller les 30 %.

De quoi donner du souci à de nombreux candidats du parti pour les prochaines élections municipales. À la manière de son opposant désormais principal, la légitimité des candidats macroniens repose en effet uniquement sur le soutien du chef incontesté.

En cela, le drame des soutiens du président de la République se résume en cinq mots : le macronisme est une vassalité.

Le macronisme est une vassalité

Comme évoqué plus tôt, le 14 novembre 2017, une centaine de membres a quitté la République en Marche en évoquant un fonctionnement digne de l’Ancien Régime. Ils ne devaient pas se douter de la pertinence de leur jugement, prenant les inconvénients sans les avantages.

Largement vanté dans la littérature libérale, le féodalisme était un système décentralisé permettant une concurrence des territoires. Historiquement, il a permis l’émergence du libéralisme anglais et est aujourd’hui vanté par les anarcho-capitalistes.

Compte tenu du système français et en particulier de la dynamique macronienne, il est difficile de voir ce qui lie le président de la République aux vertus de liberté et de décentralisation.

La réponse se trouve dans ce qui précéda directement cette tradition : la vassalité. Cette dernière consistait en un lien personnel de dépendance entre un vassal promettant fidélité et un seigneur promettant protection et surtout remise de fief.

Le parallèle avec la gestion présidentielle de ses propres troupes est particulièrement frappant. La République en marche n’est ainsi pas un parti, mais une vassalité fondée uniquement sur la fidélité à Emmanuel Macron, et ce dans des proportions inégalées sous la Ve République.

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  • le roitelet n’est pas aimé ; ni par ses valets , ni par ses sujets ;

  • complètement d’accord avec la conclusion.
    LREM n’a pour seules valeurs que le fric et le pouvoir et Macron en est le pourvoyeur, cqfd.

  • je ne suis pas « macroniste » parce que je ne crois pas au « en meme temps » .. on en voit aujourd’hui le resultat..
    la bipolarisation politique a un sens, une vraie droite opposée a une varie gauche..(pas un ersatz de droite qui fait une politique de gauche , ou une gauche qui applique des regles
    de droite.. çà çà ne fait qu’un quinquennat)
    cela permet aux uns d’être satisfaits et au autres d’espérer l’alternance..

    Vue la pléthore de candidat au premier tour ds présidentielle de la REM, Le RN va arriver en tète au premier tour c’est très probable.. le pacte ayant explosé je pense que MLP
    risque fort d’être élue en 2022.. et là çà va tanguer grave.. çà sera la fin de la 5 eme republique

    • En général ce sont les plus féroces détracteurs d’un système qui, une fois en place sur le trône, en sont les plus grands conservateurs. On l’a vu avec la révolution française, on l’a vu avec Mitterand !
      Malheureusement je ne vois personne dans le paysage politique avec la volonté de renforcer les pouvoirs locaux. C’est au contraire un renforcement du pouvoir central qui se profile afin de préserver/sauver l’Etat-Nation nous dit-on. Alors que c’est ce même pouvoir centralisé qui est le cancer qui ronge la cohésion nationale.

      • Il ne s’agit pas de renforcer l’Etat-nation mais plutôt ee le dissoudre. Sinon, les fonctions régaliennes seraient renforcées.

    • « ce sera la fin de la V°république » peut-être une occasion de remettre la constitution en adéquation avec la DDHC de 1789 et de virer les merdes du CNR et le principe de précaution qui est aujourd’hui totalement détourné . Cette cruche ne peut pas avoir d’autre utilité, trop de casseroles et si elle trouve de quoi financer sa campagne, il sera intéressant de savoir qui à raqué et surtout à qui elle devra la survie de sa petite entreprise

      • On peut craindre qu’une VIème république n’intègre justement qu’encore plus de ces gadgets, peut être l’écriture inclusive, des droits à spoliation, des réserves naturelles pour muzz…

    • La bipolarisation a un sens,maus quand elle n’est pas que le camouflage sous une fausse opposition d’une convergence sur la social-démocratie européiste…

  • le « en meme temps » n’est pas une bonne idée parce que çà finit pas fâcher tout le monde..

    la république fonctionne a peu près avec deux blocs constitués , gauche , droite
    ‘une vraie gauche contre une vraie droite.. un des deux gagne , les déçus espèrent l »alternance..
    Pas une « drauche » ou une « gauroite » qui ne font qu’un quinquennat..
    Le « en meme temps » déçoit tout le monde, LREM a déconstruit les partis traditionnels mais est incapable de les remplacer .. on l’a vu aux européennes on le reverra au municipales..
    avec l’émiettement des candidatures au premier tour de la présidentielle il y a fort a parier que le RN arrive en tète .. a partir de là tout va etre négociable avec la droite la moins timide
    et s’en sera terminé de la 5eme republique, ce séisme va accoucher d’une constituante et on repartira sur de meilleures bases.. le seul moyen de reformer ce pays

    • Optimisme délirant ! Une Constituante n’a aucune chance d’accoucher de bases moins pires…

      • « optimisme délirant… », je ne pense pas.
        Je dirais plutôt: réflexion sur la nécessité d’avoir à changer de paradigme…
        Mais, les français de souche restent profondément attachés au « Bonapartisme »; il n’y a, pour l’instant, rien à espérer…
        Quant aux français nouveaux – actuels et à venir – qui vont très vite devenir « dominateurs », il y a fort à parier qu’ils vont opter pour un mélimélo entre politique et religion…
        En quelque sorte, la vassalité va changer de camp!

      • Une Constituante est sans doute un grand mot, mais l’idée selon laquelle l’actuelle Constitution a des failles et qu’il faut y remédier, est juste.

        Les failles du système actuel sont, à mon avis :

        > absence totale de démocratie directe (plus de référendum depuis 15 ans)
        > des médias à la botte du pouvoir à cause en bonne partie des aides publiques qu’ils perçoivent ; or sans médias libres, pas d’information libre donc pas de vote en connaissance de cause => arrêt de toute aide publique aux médias (on pourrait d’ailleurs y ajouter les syndicats et quelques autres)
        > le mode de scrutin actuel, à deux tours sans proportionnelle, a montré ses limites => soit on ajoute de la proportionnelle, soit on passe à un scrutin à un seul tour, comme cela se fait dans d’autres pays
        > justice pas assez indépendante => élection des (certains) juges ?…
        > sans doute aussi des modifications à prévoir quant au statut d’élu, à mon sens trop favorable financièrement (cumuls, avantages divers et variés) ce qui attire vers la politique des nuls arrivistes

    • desolé suite a une coupure du net j’ai posté 2 fois le commentaire

  • Vous remarquerez aussi cette manière subtile de flinguer autour de soi. Cela a commencé par les soutiens de la présidentielle ( Modem) et petit à petit on vire les gens trop libres ou trop ambitieux dans le mouvement.
    Le cynisme est poussé jusque dans le placement systématique en chevalier blanc face à l’ extrême droite, jeu entretenant des frustrations excessivement dangereuses quand on sait que le RN est inexistant localement…

  • Tout est bien décrit. Le Prince Macron tutelle de cet vassalité est un pervers. Cela aggrave considérablement les choses.

  • Entre la vassalité macronienne et la soumission Houellebeckienne : la France est dans de beaux draps !
    Un président qui nous dit « pas cap’  » et « c’est moi ou le chaos » et qui ne fait pas le job (pour moi le minimum est d’arrêter de gonfler la dette et si possible la diminuer !) , qui sème le chaos à tout va ne doit pas être ré-élu sinon on l’encourage à continuer…
    Le chaos est donc inéluctable mais puisse t’il, à terme, faire renaitre de l’espoir !

  • Oui, LREM est d’abord fondé sur le culte du chef. Lequel chef est d’ailleurs en train de mettre tout l’appareil d’Etat à son service.
    Au lieu de répéter les mantras mediatiques sur les heures les plus sombres, les Français seraient bien inspirés de réfléchir à ce qui se passe.
    https://blogs.mediapart.fr/spartacus-2022/blog/130120/appelons-un-chat-un-chat-macron-est-un-fasciste?utm_source=facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Sharing&xtor=CS3-66&fbclid=IwAR2tRDZe-q6Au0jaiRLvgwN2AuVPaVpuR0GGlrtsdZFYuyz9P7e14QSuYPc

    Je ne suis pas la comparaison avec Poutine, ne serait-ce que par la taille du territoire, les structures politiques et la conception différente de la démocratie. Il faudrait cesser, au passage, de nous prendre toujours pour l’indépassable exemple en ce domaine.

    • Il n’a pas eu beaucoup de chemin à faire pour mettre l’appareil d’état à son service, il était déjà prêt à suivre le 1er qui conforterait ses privilègeS . Quand au reste de l’article, c’est l’hôpital qui se fout de la charité, ce qui n’a rien d’étonnant sur mediapart .

  • Vu le Bo…el ambiant , ce n’est même plus un problème de gauche, de droite, de Verts, de Planète et de VIème République. QUI? va être capable de remettre un peu d’ordre dans la Maison ? Quand je dis Ordre ce n’est pas régime autoritaire ( bien qu’on y va et à grande vitesse) mais quelqu’un qui ait assez d’étoffe, d’expérience, de crédibilité, de respectabilité …pour siffler la fin de la Récré. Et le vrai problème c’est que ??? en tout cas je n’en vois pas.

    • ben le RN c’est le seul, desolé

      • Etoffe, expérience, crédibilité,respectabilité… chez le Pen? Une étatiste qui sait très bien que l’état n’a pas vocation à être stratége, qui a un programme économique digne de meluche, comment peut on être aveugle à ce point?

      • Ben NON! Marine Le Pên n’a ni l’étoffe , ni l’expériece, ni la respectabilité etc NON, désolée. Ce sera même encore plus le Bor..el, Toute partisanerie à part, et compte tenu des forces en présence, elle est strictement incapable de remettre ce pays à peu près en ordre de marche. (grèves permanentes, obstruction, Programme ….). On ne fait pas tourner une machine avec des idées mais avec du « carburant ». Les idées servent peut-être à réfléchir à une future machine mais en attendant l’usine est en vrac et personne n’est capable de mettre en place ne serait-ce qu’un prototype.

  • Tous ceci me fait penser aux méfaits de la perversion narcissique.

    Et j’en profite, face à ces mantras médiatiques unanimes sur l’affaire Griveaux que je suis pour l’instauration d’une commission de spécialistes qui contrôle les aptitudes physiques, psychiques et morales des candidats à la plus haute fonction de l’état.
    Il n’est pas normal que le peuple à qui on demande la soumission, soit pris en otage d’un malade, d’un pervers, ou d’un malhonnête.

  • La vassalité est quasiment là depuis 1958. Et elle n’a fait que progresser notamment avec l’élection législative venant après la présidentielle : l’accusation faite à Sarkozy lorsqu’il a parlé de collaborateur pour son PM n’était pas juste. Sauf pour les socialistes qui considèrent que la constitution n’est pas égale pour tous.

    La féodalité devrait se rechercher du coté du sénat.

  • Les commentaires sont fermés.

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