L’illusion fiscale qui plonge les Français dans le brouillard

À quoi servent rééllement vos impôts ? Beaucoup de citoyens l’ignorent, et rien d’étonnant à cela : le gouvernement entretient l’illusion fiscale.

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L’illusion fiscale qui plonge les Français dans le brouillard

Publié le 31 janvier 2020
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Par Justine Colinet.

À quoi servent réellement vos impôts ? Qu’est ce que l’État vous prélève ? Et pour financer quoi ? Beaucoup de citoyens l’ignorent, et rien d’étonnant à cela : le gouvernement entretient l’illusion fiscale.

La complexité du système fiscal

Manque de transparence, complexité, bureaucratie, autant d’interrogations concernant les dépenses publiques. Voilà résumée, en quelques éléments clés, la fiscalité française.

Les contribuables ne savent pas à quoi servent leurs impôts, ils ne comprennent pas le système fiscal. L’administration a une énorme marge de manœuvre pour utiliser les ressources publiques sans le consentement des citoyens, comme le rappelle une étude récente publiée par le think tank GénérationLibre.

Pourtant, la transparence des finances publiques et une meilleure information quant à l’utilisation de l’argent public constituent des préoccupations majeures pour les Francais1.
Or, nos dirigeants entretiennent l’illusion fiscale depuis la nuit des temps.

L’illusion fiscale

L’illusion fiscale, qu’est-ce que c’est ? Rien d’autre que le fait que nos chers politiciens nous cachent, de manière bien volontaire, l’écart entre le coût et les effets de leurs actions politiques.

Cette illusion fiscale est totalement liberticide pour le citoyen, qui ne choisit finalement plus ce qu’il désire faire de sa vie ou de son propre argent, le tout étant « délégué » à entretenir l’interventionnisme de l’État.

Sous couvert de justice sociale, les politiciens créent l’illusion que les impôts sont moindres qu’en réalité, et que les avantages qu’obtiennent les citoyens grâce à cette fiscalité sont plus importants qu’ils ne le sont.

D’innombrables dépenses fiscales

Le nombre de dépenses fiscales (les fameuses « niches fiscales ») est très important en France : on en dénombre 468 au total, dont 186 uniquement pour l’impôt sur le revenu2. Notre pays se retrouve donc grand champion en termes de complexité fiscale en Europe.

Cette complexité du système ne fait que renforcer l’illusion fiscale dans laquelle nous sommes plongés. Plus la structure fiscale est complexe, plus les dépenses publiques augmentent.

Le consentement à l’impôt

Outre le problème de la complexité du système fiscal, il y a celui du consentement à l’impôt.
Début 2019, un sondage de BVA révélait que 76 % des Français étaient favorables à la réduction de la dépense publique, en privilégiant une baisse des dépenses de l’État (et non des dépenses sociales ou locales)3.

Il y a un réel décalage entre l’évolution des dépenses publiques, et les préférences budgétaires des citoyens. Les dépenses dans les domaines de l’art, de la culture ou du domaine public ont augmenté bien que la majorité des Français s’y opposait.

Concrètement, le budget de l’État échappe aux contribuables.

  1. Sondage de OPINION WAY, Traitement des données issues du grand débat national, « La fiscalité et les dépenses publiques », avril 2019, p. 15.
  2. Évaluations des voies et moyens annexées au projet de loi de finances pour 2020, tome II, Les dépenses fiscales
  3. BVA OPINION, « Les préoccupations des Français. Les Français répondent aux questions proposées sur le site du Grand débat national », 11 février 2019.
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  • Cet article aurait mérité d’être étayé par les chiffres du budget vu l’importance des dépenses publiques, leurs coûts et les effets attendus.

  • En France, c’est bien connu, tout se termine par des taxes, cotisations et contributions.
    Ce qui me hérisse c’est de voir passer un train alors que je ne suis pas dedans mais que je paie !

  • Concrètement, le budget de l’État échappe aux contribuables.

    Oui puisque en l’état, l’état est devenu un état dans l’état. Le dieu état.

  • vous savez , on peut bien faire presque ce que l’on veut de notre vie , les élus s’en foutent , tant qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent de notre argent , et sans notre accord bien évidement ;

    • Personnellement je soupçonne les politiciens d’entretenir ce système aussi opaque que complexe et obèse pour mieux pouvoir s’en mettre plein les fouilles (cf par exemple le livre ‘Pilleurs d’État’ de Ph. Pascot, qui explique à la fois que nous avons, de loin, le plus d’élus par millier d’habitants, et que lesdits élus sont beaucoup mieux payés qu’ailleurs ; l’un se multipliant par l’autre, nos élus nous coûtent probablement au moins 4 fois plus par millier d’habitant que dans d’autres pays plus soucieux de morale publique), et pour mieux nous rendre dépendants de l’État, donc d’eux, ce qui leur permet de faire des carrières entières dans la politique, où ils s’enrichissent davantage que la plupart des chefs d’entreprise, sans prendre de risques ni être comptables de leurs échecs. Entre cette classe politique et la mafia, je vois de moins en moins de différences.

  • Une phrase de Hollande m’avait fait tombé de ma chaise :
    « C’est pas grave c’est l’état qui payent », ca en dit long , en fait je ne sais plus quoi dire tellement ça me désespère qu’au sommet de l’état l’on puisse en avoir l’idée ….
    Je crois sincèrement que la France ne peut se relever et sombrera dans le totalitarisme de gauche….

  • il n’y a pas de brouillard la lumière est éteinte car il n »y a pas de vent

  • Sentiment aggravé avec le prélèvement à la source

  • Chère Justine, qualifier de « dépenses » les « niches fiscales » c’est déjà parler le langage de l’adversaire. De toutes façons chacun fait de son mieux, à son échelle, pour payer le moins d’impôt possible. Que celui qui n’a jamais payé une nounou au black me jette la première pierre.
    J’ajouterai que l’impôt est un sujet d’autant plus ignoré qu’on « descend » dans les classes sociales. Un brave employé « de base », qui trime dur mais a fait peu d’études, est persuadé de ne pas payer d’impôt. Il ne se rend pas bien compte de tout ce qu’on lui prend, entre les charges sociales sur son salaire, la TVA sur ses courses chez Leclerc et la montagne de taxes sur l’essence pour sa bagnole et plus encore sur ses clopes.

    « Selon le niveau de salaire, le salaire net est taxé de 47 % à 150 % » ; un article de CP du 18 janvier 2019

    Hélas je ne retrouve plus la référence de cet autre excellent article qui montrait que, sur le salaire complet, le niveau de taxation réel en France attaque au delà de 40% dès les plus bas niveaux de salaire.

  • L’illusion est une des rares maladies dont on guérit toujours, malheureusement…

  • Un seul exemple: il y a 900000 enseignants en France. Combien de personnes émargent au budget de l’EdNat? Réponse: 1400000.
    Sur ces 500000 non-enseignants combien pourrait-on supprimer?
    Au moins 300000, soit environ 2 milliards par an.
    Et tout est à l’avenant. Où passe notre pognon? Dans le back office (sans compter de nombreuses gabegies). Ce million et demi de fonctionnaires que le contribuable moyen ne verra jamais.

  • « Vote pour moi, j’irai voler le riche à ta place », c’est le secret de la fiscalité française…

    • vu qu’il y a plus de classes limite pauvres/moyennes que riches ils tapent d’abord dessus, les sommes sont moins importantes mais vu la quantité ils se rattrapent aisément.

  • Beaucoup l’ignorent évidemment car beaucoup n’en payent pas et s’en foutent ,tout ce qu’ils savent dire c’est « j’ai droit à »,par contre que l’auteur se rassure pour ceux qui se font bien taper il n’y a pas d’illusion ,on est bien dans le réél!

  • L’impôt est un égalisateur social,on ne coupe plus les têtes à la guillotine,la feuille d’impôt s’en charge en ratatinant ceux qui osent travailler plus et gagner plus !

  • Ajoutons que le Parlement qui a un pouvoircet un devoir de contrôle, ne fait pas le boulot, préférant pondre des lois sur tous les sujets.

    • et il ne comprend rien aux projets de loi de l’Administration, mais les vote quand même : n’est-ce pas le comble de l’arnaque !

  • voici la ventilation des depenses (https://i0.wp.com/leblogdenathaliemp.com/wp-content/uploads/2019/01/grand-debat-national-tableau-de-la-fiche-fiscalite-et-depenses-publiques-capture-d-ecran-170119.png?ssl=1)
    l etat l avait publie lors du mouvement des gilets jaunes

    on constate que le premier poste de depense c est le paiment des retraites (et de loin), ensuite on a l assurance maladie. Le social c est 57 % des depenses, l education nationale 9 % et le regalien 6 % …
    Apres allez dire qu il faut faire des economies: tout le monde est d accord. Deja moins quand il s agit de choisir ou … Car si on veut des economies substantielles, il faut taper sur les 2 plus gors postes (pension et assurance maladie). Allez vous faire elire avec un tel programme (fillon avait evoque le second point lors des primaire et l avait deja abandonné avant ses ennuis avec Penelope (vu l age des electeurs LR, pas etonnant))

    • Où faire des économies ? Partout où l’Etat rajoute des coûts supplémentaires parce qu’il s’en occupe alors que ça pourrait très bien se faire sans lui. A noter que dans le processus, il ajoute aussi un défaut de qualité. Là aussi, il faut bien être précis sur le langage : ça n’est pas parce qu’on choisit de supprimer un poste dans les dépenses de l’Etat qu’on met en péril les destinataires de cette dépense, bien au contraire.

    • J’ai un gros doute sur le 6%. Par exemple, toute la législation qui consiste à faire consommer, toutes les taxes taxées et surtaxées, cela revient à des interdictions d’entreprendre, ce qui finit par avoir un coût important.

  • La source de nos problèmes c’est que l’Etat se croit autorisé à faire lui-même tout ce que chacun pourrait faire individuellement avec une bien plus grande efficacité et à bien moindre coût (je n’ai jamais vu personne prendre plus de soin avec le pognon des autres qu’avec le sien propre) ; Ainsi les taux de recettes fiscales français et de dépenses publiques sont les plus haut du monde non pas parce que les autres dépensent moins (encore que..) , mais parce qu’ils dépensent mieux et avec plus d’efficience en ne laissant pas l’Etat dépenser à leur place, par exemple dans l’éducation, la santé ou la retraite. Il faudrait d’ailleurs disposer de statistiques permettant de comparer par exemple les dépenses sociales étatiques françaises avec les mêmes dépenses sociales totales de nos voisins en ajoutant leurs dépenses sociales individuelles volontaires et libres à leurs régimes obligatoires gérés par leurs Etats. On verrait ainsi que l’Etat français non seulement concentre les plus grosses dépenses sociales d’Europe (voire du monde) vs son PIB, tant en produisant les plus mauvais résultats et le plus mauvais emploi de ces ressources. Imaginons que ce soit au moins 20 % d’inefficacité, les dépenses sociales c’est près de 800 milliards…

  • Je me pose une question à la con :
    Mes impôts servent (entre autres) à payer les fonctionnaires établissent ces impôts justement… Alors, pourquoi y a-t-il une ligne intitulée «frais de gestion» ?

  • Les commentaires sont fermés.

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