Transhumanisme : « l’humain n’est plus une certitude »

Entretien avec Marc Roux, président de l’Association Française Transhumaniste (AFT-Technoprog), chercheur affilié à l’Institute for Ethics and Emerging Technologies et co-auteur de Technoprog – Le transhumanisme au service du progrès social.

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Transhumanisme : « l’humain n’est plus une certitude »

Publié le 22 janvier 2020
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Cet entretien a été dirigé par Corentin Luce.

Corentin Luce : qu’est-ce que le transhumanisme, selon vous ? En quoi permet-il de concrétiser le progrès ?

Marc Roux : à mon avis, c’est un mouvement culturel qui s’explique principalement par une prise de conscience assez récente. La volonté d’améliorer la condition biologique de l’humain par la technique n’est pas si neuve. Le mythe de Gilgamesh, plus ancien récit littéraire de l’humanité en porte déjà la trace. La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon, les Lumières, le positivisme et l’eugénisme du XIXe siècle ont réinterprété cet espoir. Mais ce n’est que depuis quelques dizaines d’années que nous savons que les techniques maintenant à notre disposition ont commencé à rendre la réalisation de cet espoir possible.

Par cette réactualisation réaliste, le transhumanisme nous conduit à ré-interroger toutes les grandes questions ontologiques. L’humain n’est plus une certitude. Il devient un projet indéfiniment ouvert.

Ce mouvement de pensée sera positif s’il contribue d’une part à élargir le champ des possibles, celui de nos choix, celui de notre inventivité et de notre créativité, celui de notre liberté, et d’autre part s’il apporte des réponses concrètes pour renforcer nos chances de poursuivre notre route commune, c’est-à-dire s’il contribue à améliorer la résilience des humains et de l’humanité. Par exemple, le transhumanisme a des propositions à faire en termes d’améliorations de la relation des humains à leur environnement, des propositions écologistes donc.

Pouvez-vous nous parler de l’Association française transhumaniste ? Ses buts ?

L’AFT-Technoprog demeure une petite association, d’un peu plus d’une centaine de membres, réunissant surtout des personnes ayant suivi ou suivant un cursus universitaire. Des informaticiens, des biologistes, des médecins, des philosophes, des sociologues, des journalistes, quelques artistes, etc.

L’association se caractérise notamment par son choix de s’identifier à la branche du transhumanisme qui se nomme « technoprogressiste », et que certains commentateurs qualifient « d’hyper-humanisme ». Concrètement, cela signifie que, davantage que les autres courants du transhumanisme, nous insistons sur la nécessité d’être très attentif aux questions sanitaires, environnementales et sociales.

Le premier de nos objectifs est de faire que le questionnement transhumaniste diffuse dans la société. Nous œuvrons à l’information et à la construction du débat. Dans un second temps, nous cherchons à déconstruire les nombreux fantasmes qui se sont développés autour du transhumanisme. Enfin, nous essayons de promouvoir et de construire un transhumanisme européen, francophone et de montrer que celui-ci n’est en rien contradictoire avec les valeurs de notre société.

Nous nous adressons à tous les publics, intervenants aussi bien auprès du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) que dans les lycées de banlieue, aussi bien auprès des pouvoirs publics que des entreprises.

Ne pensez-vous pas que cela soit vecteur d’inégalités ?

Toute technique peut, et est souvent d’abord un vecteur d’accroissement des inégalités. L’écriture a d’abord servi aux roitelets des cités sumériennes pour dénombrer leurs cheptels et leurs sujets, et répartir l’impôt. L’apprentissage de l’écriture et de la lecture était réservé aux scribes et à l’environnement de la cour. La démocratisation de cette technique, marqueur très puissant d’inégalité, n’a pas 150 ans. La voiture a été un vecteur d’inégalité, et les premiers téléphones portables aussi.

Donc, en posant cette question, ce n’est pas le transhumanisme qui est mis en cause, mais certaines valeurs et certains aspects du fonctionnement de notre société.

Par ailleurs, en fait, le transhumanisme n’est ni une technique, ni un ensemble de techniques ou de technologies. Il n’est qu’un discours. Une idéologie si vous voulez, sur le rapport de l’humain à ses techniques. Or, l’une de ses pierres angulaires est la liberté de disposer de son corps. Mais si les inégalités s’accroissent de manière encore plus dramatique, tout le monde n’aura pas un accès suffisamment égal à cette liberté, ce qui contredirait les espoirs du transhumanisme.

 « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » disait Rabelais. Qu’en pensez-vous, devons-nous mettre des limites au développement des sciences ?

On ne peut que s’accorder avec cette sage maxime, mais il ne me paraît pas du tout qu’elle soit un appel à « mettre des limites au développement des sciences ». Les sciences constituent un ensemble de savoirs et de savoir-faire. C’est grâce à elles que, depuis toujours, les humains explorent le monde qui les entoure et qu’ils ont cherché à le rendre plus accueillant à leurs projets, à commencer par leur survie. Que leurs projets soient parfois contradictoires, ou que leurs efforts tournent au pire, à la guerre ou à la destruction de leur propre environnement, cela n’entraîne pas comme conséquence qu’il leur faille arrêter de savoir davantage. Tout au contraire, il nous faut mieux comprendre et mieux maîtriser afin de rétablir les équilibres que nous avons rompus, ou de trouver d’autres équilibres.

Avec l’IA et les algorithmes, ne pensez-vous pas que cela constitue la fin de toute liberté et le commencement du Meilleur des mondes d’Huxley ?

Aldous Huxley parle davantage de biologie dans le Meilleur des mondes. Avec l’hypothèse d’une IA utilisée de manière totalitaire ou malveillante, on est plutôt dans la dystopie à la Orwell (1984), celle de la police de la pensée. Cet exemple me semble montrer à quel point le type de société et le type de valeurs que nous défendons est important pour comprendre comment une telle technologie peut être utilisée. En Chine, au nom de l’harmonie et de la stabilité de la société, on déploie – sans révolte apparente de la population, des systèmes d’IA qui permettent une coercition impensable en Occident. En Occident, au nom de la liberté d’entreprendre, on développe des algorithmes qui visent à être capables d’anticiper les propres désirs de l’utilisateur afin d’orienter ses actes d’achat. Mais parallèlement, les IA dont nous disposons maintenant tous nous aident à communiquer en nous servant de traducteur ou d’interprète quand nous sommes en vacances à l’étranger et nous permettent de mieux déceler des cancers sur des imageries médicales.

C’est donc à chacun de nous, dans nos sociétés respectives, de lutter pour que ces technologies soient utilisées afin de renforcer les valeurs auxquelles nous tenons et non quelles les dévoient.

Yuval Noah Harari, nouveau gourou du transhumanisme ? Croyez-vous au dataïsme comme nouvelle fiction collective ? 

Tout d’abord, comme pour un Ray Kurzweil avant lui, ce sont les médias qui veulent à tout prix faire de certaines personnalités qu’ils mettent en vue des « gourous » ou des « prophètes ». À mon avis, les transhumanistes sont bien trop attachés à leur penchant libertaire pour suivre un quelconque gourou. Ensuite, c’est un fait que certains, peut-être notamment dans la Silicon Valley, ont développé une version du transhumanisme qui donne une importance centrale au concept d’information. Cela ne date pas de Yuval Harari. La notion de singularité technologique (Gould, Vinge, Kurzweil…) va dans le même sens et débouche sur l’hypothèse du mind uploading (téléchargement de la pensée). Sans balayer ces hypothèses, je pense qu’elles proviennent beaucoup de penseurs des sciences de l’information, et qu’elles négligent certains aspects des sciences de la vie. Surtout, je me dis que ces perspectives ouvrent vers quelque chose qui risque de ne pas faire suffisamment rêver, qui risque peut-être de ne pas être assez incarné, pas assez humain, pas assez émotionnel pour que de grand nombre de personnes en aient envie. Pour qu’une fiction collective rencontre le succès, il faut qu’elle corresponde très fortement à notre besoin de projection. Or combien sont ceux qui rêvent de ne plus être que des data ?

Qu’est-ce que le transhumanisme a à nous apporter, tant sur les questionnements qui en résultent que les polémiques qu’il suscite ?

Principalement, à mon avis, tout le monde devrait se féliciter de l’effort de réflexion sur nous-même auquel le transhumanisme nous oblige. Il pose la question « Que voulons-nous faire de l’humain ? ». Il nous place devant cette responsabilité inédite et immense. Dorénavant, nous pouvons choisir, individuellement et collectivement, d’essayer d’orienter notre condition, y compris biologique, dans une direction ou une autre. Les polémiques qui en découlent dépendent de la vision que l’on se fait de l’humain, des valeurs auxquelles on donne la priorité.

Pour un transhumaniste, quelle est la société idéale ?

J’ai coutume de dire qu’il y a autant de transhumanismes que de transhumanistes. La pensée transhumaniste étant transversale, perpendiculaire même au champ idéologique et politique traditionnel, chaque personne et chaque communauté peut rêver son transhumanisme idéal. Le très bio-conservateur Jacques Testart, dans une émission enregistrée, a reconnu qu’à la condition qu’il remplisse les conditions de ses valeurs, un transhumanisme pouvait lui paraître acceptable ! Il en va de même du philosophe Jean-Michel Besnier.

Pour les technoprogressistes de l’AFT, le transhumanisme doit nous aider à être plus attentifs au monde et à ceux qui nous entourent. Il doit nous aider à être mieux empathiques, à être capables de mieux maîtriser nos humeurs excessives, comme l’agressivité, la xénophobie, le besoin d’avoir et surtout la dominance (le besoin de dominer). Il doit élargir le champ des possibles, permettre de faire reculer sans cesse nos horizons, de profiter bien plus longtemps de cette valeur première qu’est la vie, mais surtout, il doit nous porter à être plus et mieux humain.

Que propose James Hughes dans Citizen cyborg pour trouver des équilibres sociaux ? Et que proposez-vous pour éviter de trop grandes inégalités (revenu universel, dividende universel, salaire des robots et IA) ? Et sur la crise écologique ?

Concernant la pensée sociale de James Hughes dans Citizen cyborg, je dirais qu’il reste dans des généralités, invitant à parier sur la démocratie, la transparence, l’ouverture, etc. C’est dans cet ouvrage qu’il commence à décrire plus systématiquement ce qu’il n’appelle pas encore un techno-progressisme mais un democratic transhumanism qui implique une nécessaire régulation et des efforts pour rendre les technologies NBIC accessibles à tous. Note qu’aujourd’hui, James Hughes se concentre sur la bataille politique américaine en s’engageant auprès des socialistes démocrates comme Elisabeth Warren, voire Bernie Sanders.

Quant aux positions de la majorité des membres de l’AFT, voire quelques-unes de ses rares positions officielles, tu peux les retrouver sur le site de l’association. En effet, le revenu universel est l’une des idées souvent mise en avant.

Mon analyse propre est que le transhumanisme en général ne peut pas parler d’une seule voix sur la question des inégalités. Il s’agit d’une question politique dont James Hughes, justement, a bien montré qu’elle est transversale au questionnement transhumaniste. Même au sein de l’AFT, dont le spectre politique va approximativement de l’extrême gauche au centre droit, il n’est pas facile de trouver des consensus.

Pour sortir des généralités, ce que fait l’association, année après année, c’est que ses membres s’attellent à différents sujets et cherchent à entrer dans les détails. C’est ce que nous avons fait sur les nanotechnologies en 2009-2010, idem en 2018 à l’occasion de la révision des lois de bioéthiques, idem en 2019 avec le Manifeste viridien sur l’écologie qui est actuellement en phase de vote.

Ce dernier texte est, pour le coup, une réponse directe et complète à la dernière question.

 

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  • Que voulons-nous faire de l’humain ? En effet c’est la bonne question. Je suis intimement convaincu que la réponse est : un humain ! Le transhumanisme c’est un peu le communisme de la biotechnologie : un homme modifié/augmenté pour une société fantasmée. Au mieux on sera plus proche du syndrôme des X-mens.

    • N’importe quoi, relisez vous svp …

      • «Il doit nous aider à être mieux empathiques, à être capables de mieux maîtriser nos humeurs excessives, comme l’agressivité, la xénophobie, le besoin d’avoir et surtout la dominance (le besoin de dominer).»

        Bref on supprime tout un pan de la nature humaine sur laquelle nos sociétés sont fondées. Ces petits changements a priori anodins et perçus comme positifs pourraient en réalité être totalement catastrophique. Ce n’est pas sans rappeler la fable des abeilles..

        • Et donc l’avis de cette personne st l’avis de tous les transhumanistes?
          Un raccourci un peu facile non ?

          • C’est quoi l’avis des transhumanistes en général ? C’est bien l’amélioration des capacités physiques et mentales par la technologie, faire mieux que la biologie. Je préfère l’assistance technologique que l’amélioration (sauf en cas de défaillance mais là on reste dans le cadre de la médecine réparatrice). Dans tous les cas j’espère qu’on aura le choix !

            • Comme pour tout, j’espère qu’on aura le choix, mais ca n’est pas un problème de transhumanisme, mais de politique.

  • L’homme n’a pas attendu cette secte d’intellectuels fous pour être des milliards et plus encore dans le futur malgré eux .

    • Les voyages spatiaux vont entrainer immanquablement des transformation d’humains, consentants en l’occurrence et qui n’auront que faire de l’opinion des grincheux.
      Je préfèrerais être « transhumanisé » que mort ! n’en déplaise aux donneurs de leçons.

      • Espérons donc qu’un Hitler bis ne voit pas les choses comme vous . J’ai mis Hitler, j’aurai pu mettre Stalime ,Pol Pot, ou plus proche de nous mais tout aussi catastrophique,d’une manière plus perverse, un Miterrand ou un Hollande bis

        • Le transhumanisme n’est obligatoirement un choix extérieur ou étatique. En tant que libéral, j’estime avoir tous les droits sur mon propre corps et si je décide de me faire greffer des jambes artificielles ou de devenir immortel, je ne vois pas en quoi cela regarde les autres.

  • Remarquable brochette d’alllumés du cigare , l’entonnoir d’or pourrait arranger ça s’ils le portaient H24 . Oser parler de démocrates en soutenant E.Warren ou Bernie Sanders donne le vertige … Finalement, le plus rassurant dans l’article est que cette équipe de clowns étant inconnue de la majorité des gens . Il ne reste plus qu’à espérer que ces prétentieux crétins reste dans l’anonymat qu’ils méritent .

  • L’incertitude est plutôt du coté de ce que certains veulent faire de L’humain.
    Attention de ne pas confondre les causes et les conséquences.
    Les Trans humanistes sont des dérangés graves qui veulent que l’humain joue au scorpion, il arrive qu’ils se donne la mort.

    • Ah bon ? nous sommes dérangés?
      Si un jour vous perdez votre jambe dans un accident et que la médecine régénérative peut vous en créer une autre, vous allez cracher dessus? et si cette nouvelle jambe à des performances meilleures que l’ancienne c’est mal ?

      • Il me semble qu’il ne fait pas confondre les prétextes du transhumanisme avec ses objectifs réels. Les pires ideologies se présentent toujours avec des promesses vertueuses.
        « L’humain n’est plus une certitude… »
        Pas sûr que cette affirmation aide les hommes à vivre.

        • Un des objectifs réel et principal du transhumanisme c’est l’immortalité.
          Quelque chose contre ca?

          • L’immortalité? pour qui? décidée par qui? Au risque de ne pas être compris, je maintiens que vouloir rendre l’homme immortel est totalement absurde . Ce serait dans le meilleur des cas lui enlever son humanité . Pour répondre à votre question, non la médecine régénérative n’est en aucun cas le mal absolu tant qu’elle reste au stade d’une thérapie visant à rendre l’intégrité physique à un accidenté ou un malade mais ce n’est pas du tout pareil que la recherche de l’immortalité

            • Vous êtes absurde, désolé de l’agression, mais la c’est vraiment stupide, en quoi le fait de pouvoir enfin se projeter dans l’avenir fait perdre une quelconque humanité?
              parce-que dans 300 ans j’aurais étudiés plus de math, philo, programmation ()les sujets qui m’interressent en gros) que n’importe quelle personne sur la planète je vais devenir le dernier des cons?
              Ou serait-ce l’inverse justement?

              • Ne vous désolez pas inutilement, je me fiche des agressions tant
                qu’elles restent verbales, mais vous n’avez pas répondu à l’essentiel : l’immortalité pour qui? qui décide?

                • Dans un monde libéral, decide celui qui veut.
                  Mais j’imagine que ma réponse est assez évidente pour ne pas avoir à l’écrire, donc pourquoi la question?

              • Mais surtout, l’immoralité à quel prix? immortalité n’est qu’à une lettre près de l’immoralité.

      • Vous travaillez donc vous même semble t-il dans la recherche médicale et sur les prothèses cérébrales sans doute, Effectivement si vous atteignez l’immortalité , ça vous laissera du temps, pour étudier les dégâts que vous aurez causé. CQFD AMEN

  • Pff, je comprends bien que c’est une forme de vulgarisation du transhumanisme, mais tout de même quel survol superficiel du sujet..

    • Vous ne trouvez pas un peu facile de s’enthousiasmer pour une recherche qui doit, effectivement être passionnante pour un scientifique sans se poser la question des conséquences induites si la recherche aboutit . Je ne crois pas que ce soit superficiel de se poser la question de savoir jusqu’où on peut aller sans que le remède devienne pire que le mal . Pour être tout à fait sincère, le fait que James Hughes soutienne Warren et Sanders ne peut que m’inciter à la plus grande prudence sur les intentions réelles des transhumanistes, 100 millions de mort à l’actif du communisme me suffisent amplement .

      • Vous vous doutez un peu que Warren et sanders je m’en contrefout ?!
        C’est comme dire que les communistes avait l’arme nucléaire donc l’arme nucléaire c’est mal.
        Culpabilité par association…

        • Ne jouez pas au crétin pour me faire dire ce que je ne dis pas . Vous brandissez l’étendard James Hughes et je me contente de répondre que le communisme ayant été la cause directe de 100 millions de morts la proximité entre les deux me pousse à m’interroger sur les motivations réelles du transhumanisme . Pour l’arme nucléaire, sachant qu’ils n’étaient pas les seuls à l’avoir nous ne pourront jamais savoir ce qu’ils auraient été capables d’en faire en d’autre circonstances, votre comparaison ne tient pas la route .

          • Je ne connais même pas james hughes TBH
            donc je vais peiner a brandir son étendard comme vous dites.
            Je ne vois aucune proximité entre une application du self ownership au maximum de sa signification, et un quelconque communisme.
            Après si vous sous entendez que certains pourraient utiliser ce genre de technologies, a de mauvaises fin, oui bien sure, je n’ai rien à répondre à ca, mais ca n’est pas non plus un argument valide.

  • L’erreur du transhumanisme, sa fausse route en quelque sorte, c’est son utilitarisme: c’est pas un problème de se faire pousser ou greffer une nouvelle jambe, si ça te permet de remarcher!

    Dit comme ça évidemment, ce serait idiot de refuser hein? Ce qui n’est pas dit, et donc qu’on ne voit pas, ce sont les moyens employés pour y parvenir. Manipulations génétiques, introductions de gènes animaux dans le génome humain, fusion du corps avec des programmes et des machines, croire que cela n’a aucune incidence sur l’existence humaine et son sens, est un mensonge. Qui oserait affirmer qu’un enfant procréé dans une éprouvette et « poussé » dans un utérus artificiel c’est pareil que dans le ventre d’une femme? Comment pourrait-on affirmer que cela n’aurait aucune incidence sur la perception de la naissance, sur le pouvoir médical, et le pouvoir de l’état sur ces naissances? Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres.

    Et la réponse de Marc Roux à propos de la maxime « science sans conscience… » est révélatrice: pour lui ça ne doit pas mettre de limites au développement de la science. Puisqu’on peut, on fait, et peu importe les conséquences. Le Transhumanisme, présenté ainsi, est en effet une science sans conscience.

    • Vous avez partiellement raison, mais je crois qu’aucun transhumanisme sérieux oserait vous contredire sur votre exemple « qui oserait affirmer qu’un enfant procréé dans une éprouvette et « poussé » dans un utérus artificiel c’est pareil que dans le ventre d’une femme? »

      ca n’est même pas le sujet, est-ce que ce serait mieux ou moins bien? je n’en sait rien, par contre je sais que ca serait différent par évidence

      C’est quoi ces vieilles peurs de l’inconnu ?

      on teste, on jette ce qui est pourri, on garde le bon (ok c’est idéalisé mais vous comprendrez certainement mon point de vue….)

      • « on teste, on jette ce qui est pourri, on garde le bon »
        Ca, c’est toujours ce qui est annoncé, mais dans la réalité, au contraire, peu importe les dérives on continue toujours plus loin au motif qu’on ne va tout de même pas revenir en arrière. On ne voit le résultat que des décennies après, quand c’est déjà fait.
        « C’est quoi ces vieilles peurs de l’inconnu ? » Je vous retourne la question: c’est quoi ce vieux progressisme positiviste?

        Le fait que le futur soit en effet incertain ne nous enlève pas toute faculté de discernement, et le fait qu’on ne puisse prédire avec précision les conséquences n’empêche pas d’évaluer ce que vaudrait tel ou tel acte. Parce que faire des enfants dans des utérus aurait de toute évidence des conséquences déshumanisantes.
        Les transhumanistes sont en fait des constructivistes, des alliés cachés de l’étatisme et du capitalisme de connivence, qui cherchent à évacuer le côté humain, non mesurable, non quantifiable directement de leur activisme.

        Vous donnez dans l’auto-justification, avec un bon gros raisonnement circulaire: c’est bien parce que c’est pas forcément mal. Et c’est forcément bien puisque c’est nouveau et que vous avez de vieilles peurs! Pitié!

        • « Le fait que le futur soit en effet incertain ne nous enlève pas toute faculté de discernement »
          Certes, mais ces facultés peuvent être mal placées, pour moi ou pour vous.

          « Les transhumanistes sont en fait des constructivistes, des alliés cachés de l’étatisme et du capitalisme de connivence, qui cherchent à évacuer le côté humain, non mesurable, non quantifiable directement de leur activisme. »
          WTF

          « Vous donnez dans l’auto-justification, avec un bon gros raisonnement circulaire: c’est bien parce que c’est pas forcément mal. Et c’est forcément bien puisque c’est nouveau et que vous avez de vieilles peurs! Pitié! »
          S’il vous plait, même si ce que j’ai dis peut en donner l’impression, donnez moi un peu plus de crédit que ca….

  • Porter des lunettes, c’est déjà du tranhumanisme, non ?
    Bref, les craintes actuelles sont de purs fantasmes. L’acceptation ira de soi dès qu’on se rendra compte que les évolutions technologiques, aussi originales soient-elles, sauveront des vies ou répareront des organismes brisés.

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