Les Français vivent plus vieux mais sont-ils vraiment en bonne santé ?

Si l’espérance de vie en France est l’une des plus élevées du monde et laisse croire à de belles performances sanitaires, notre espérance de vie en bonne santé est beaucoup plus médiocre.

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Les Français vivent plus vieux mais sont-ils vraiment en bonne santé ?

Publié le 20 janvier 2020
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Par Eric Verhaeghe.

Les Français sont-ils vraiment en bonne santé, comme le laisserait croire le fantasme selon lequel nous aurions le meilleur système de santé du monde ?

Si l’espérance de vie en France est l’une des plus élevées au monde et laisse croire à de belles performances sanitaires, notre espérance de vie en bonne santé est beaucoup plus médiocre et interroge en profondeur sur la pertinence de notre politique de santé publique.

Le tableau ci-dessus, publié par l’INSEE, analyse l’espérance de vie en bonne santé des hommes de l’UE. Par bonne santé, il faut entendre la définition suivante :

La bonne santé peut être définie de nombreuses façons. Pour le calcul de cet indicateur européen (indicateur structurel de la stratégie de Lisbonne), il a été décidé de privilégier la dimension fonctionnelle de la santé.
C’est pourquoi l’AVBS est aussi connu sous le nom d’espérance de vie sans incapacité (EVSI). Il s’agit plus précisément de l’absence de limitations dans les activités usuelles, englobant implicitement les activités scolaires pour les enfants, les activités d’éducation, professionnelles et domestiques pour les adultes et les activités sociales ou de loisirs pour tous.
Les limitations dans les activités élémentaires (par exemple manger), qui ne concernent heureusement que peu de personnes, sont également implicitement incluses dans les activités usuelles.

Autrement dit, l’espérance de vie en bonne santé s’analyse comme la vie « sans limitations dans les activités usuelles ».

Le mauvais score de la France sur la bonne santé

Le tableau le montre clairement, les résultats de la France en matière de bonne santé sont médiocres. Alors que les Français vivent en moyenne un an et quatre mois plus vieux que leurs camarades européens, ils vivent un an de moins qu’eux en bonne santé.

Certaines comparaisons sont accablantes.

Alors que les Français vivent en moyenne en bonne santé jusqu’à 62 ans et demi, ce qui est moins bien que la Bulgarie… les Suédois (recordmen d’Europe), vivent sans dépendance jusqu’à 73 ans et un trimestre, les Espagnols jusqu’à 69 ans, les Allemands jusqu’à 65 ans.

Contrairement aux idées reçues, la performance sanitaire française est donc mauvaise. Ce score interroge en particulier notre politique de prévention. On le sait, la France exprime une préférence systématique pour la maladie plutôt que pour la santé. Elle a d’ailleurs appelé son système de sécurité sociale « assurance-maladie » et non « assurance-santé », ce qui est en soi un aveu d’intention.

On retiendra que, en France, le réflexe autour de la curation plutôt que de la prévention est généralisé. C’est le cas par exemple avec des syndicats comme la CFDT qui se battent pour mettre en place une indemnisation en cas de métier pénible et non une prévention des effets produits par la pénibilité.

Sur le fond, le débat sur les moyens des hôpitaux publics vise avant tout à pérenniser un système qui favorise la maladie autrement dit de la bonne santé. On ne s’étonnera donc pas des mauvaises performances françaises.

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  • Lorsqu’on entre dans un hôpital public en bonne santé on en ressort malade ?

    • Oui. Ou mort. Maladies nosocomiales, prise en charge bien trop longue, diagnostic approximatif, diagnostic bien posé mais prise en compte trop tardive ensuite, etc.

      • Chuuut ! Il ne faut surtout pas dire que les maladies nosocomiales et les pathologies iatrogènes, sans parler des mauvais traitements institutionnels, tuent beaucoup plus (sûrement) que les accidents de la route. Mais là, étrangement, aucun radar n’a été installé, encore moins seulement envisagé. Tout système collectiviste est forcément, à l’évidence, le meilleur au monde, puisque on ne le juge qu’à la lumière de ses bonnes intentions proclamées, jamais sur ses résultats catastrophiques.

        • Bien dit et malheureusement que trop vrai ! C’est bizarre cette tendance dans la France socialiste à ne jamais tenir compte des résultats, pourtant seul critère valable, mais aux paroles fallacieuses des escrocs patentés.

        • Selon le journal La Dépêche : « Une enquête réalisée par Santé publique France révèle qu’un patient hospitalisé sur vingt est touché par au moins une infection nosocomiale, contractée dans un établissement de santé. Des infections qui provoquent 4 200 décès par an. »
          Statistiques parfaitement connues sur le sujet. (3500 morts pour la route).
          Au risque de vous surprendre, une personne hospitalisée n’est pas souvent en grande forme et son système immunitaire est affaibli ou surchargé. Cette problématique est bien prise en compte, mais malheureusement, avec les résistances aux antibiotiques, les risques inhérents à l’activité, etc, c’est pas facile (mais c’est facile de critiquer, ça vous le faites bien) mais ya moyen de faire mieux.
          Les mauvais traitements institutionnels sont le fait d’hommes et de femmes (tiens, ils ne sont pas responsables de leurs actes ? Etrange…) et sont aussi pris en compte, fort heureusement. Mais il faut changer les mentalités des soignants ET des victimes. Là aussi pas facile d’agir mais facile de critiquer.

        • et bien sûr, vous êtes infoutu de comparer avec les autres pays :-). C’est ballot, moi je l’ai fait :-).

          • Blablabla « moi je » blablabla

            Moi-Je-Pantone : non seulement vous colportez des données suspectes, mais vous le faites avec une prétention inouïe. C’est votre problème si vous tenez à tout prix à vous décrédibiliser.

            • Colportez des données suspectes comme le tableau présenté dans l’article ? Non non, surtout pas !
              Je suis tout à fait crédible car tout à fait honnête.

  • D’abord la santé de chacun n’est pas le resultat d’un travail effectué par les services de santé..deja
    celle ci n’interviens que quand on est malade!

    La santé est évidement liée un héritage génétique d’abord, a une fatalité accidentelle, au une hygiène de vie(nourriture , drogues etc),, a des circonstances factuelles..
    Traiter de la santé par des moyennes est une connerie sans nom de statisticiens tentant de justifier les coûts exorbitants de la medecine..
    Tous les hommes ne naissent pas égaux ce n’est pas faute de le marteler mais c’est comme çà..

    La vie se fiche bien des statistiques ..

  • Ces statistiques restent basées sur des perceptions individuelles des limitations à une activité normale, en particulier pour la mobilité et les contacts sociaux. Autrement dit, le pessimisme généralisé au sein d’une nation influence significativement et négativement les résultats. Une politique sanitaire améliorant la précocité des découvertes d’affections, n’ayant pourtant encore aucune répercussion physique, se traduit, pour les individus, par une perception de perte d’autonomie. L’accessibilité, dans chaque pays, aux techniques réparatrices ( cataracte, prothèses de hanches, p.ex.) est également un élément important. Il me paraît donc imprudent de tirer des conclusions des comparaisons entre pays sans mesurer au moins les impacts de ces trois points . En outre, l’étude ne donne que la moyenne des âges. Connaître l’homogénéité de la population autour de cette moyenne me paraît aussi indispensable ( écart-type de la distribution ), ce qui n’est pas publié.

    • Parfaitement. Et la perception des « activités usuelles » est sans doute très corrélée à celle des activités professionnelles…

  • J’ai l’impression qu’il y a un problème avec cet indicateur :
    – le niveau de l’Autriche est surprenant pire que certains pays de l’Est
    – l’écart entre le Danemark et la Suède 59/72 ans
    – la suisse qui n’apparaît pas dans l’article mais sur celui de wikipedia et passe de 67 à 58 ans de 2012 à 2013

    En déduire quoi que ce soit me semble très hasardeux !

    • J’avais également relevé des incohérences, pour l’Autriche comme vous l’avez remarqué, qui d’une longévité de 79,4 n’a que 57,4 en bonne santé, ce qui est illogique.

  • à l’aube de mes 60 ans , après des années de travail physique ( et c’est pas fini ) , je peux m’estimer en relativement bonne santé ; pas d’abus , une alimentation correcte , peu de médicaments ….et malgré l’ambiance détestable qu’il y a dans ce pays et dans le monde , j’essaie de positiver et de gérer mon stress au mieux ; quitte à vieillir , je compte d’abord sur moi pour le faire en bonne santé ;

    • Le stress affecte bien plus notre santé qu’on ne le suppose. Il faut positiver!

      • Super stressant comme remarque ;).

      • @VIRGILE : tout ce que vous ne semblez pas faire.
        J’ai 73 balais, et me porte comme un presque nouveau né.
        Vous ne connaissez pas la méthode Coué???? alors cherchez.
        En autodidacte …. je rejet ce qui risque de me faire du mal et ainsi que l’écrivait SAINT EXUPERY, je ne se bat PAS (merde ) contre des idées , mais P.O.U.R.!!!!
        CORDIALEMENT

        • ceci encore, vous …. n’ estes que sur la forme et désespérément jamais sur le fond ce qui est votre contribution au coulage du Pays.

  • D’excellentes remarques !
    Le plus important n’est pas l’exactitude des chiffres au mois prés mais la compréhension de ce qu’il est bon de faire, ou ne pas faire, en matière de santé publique.

    • L’exactitude des chiffres n’est pas important ?????
      Double standard !
      Imaginez un instant que je fasse une telle erreur/Approximation… les vautours se régaleraient !
      J’imagine les commentaires « wèè ces socialos arnaqueurs menteurs toujours les mêmes méthodes ne reculent devant rien ». ET ICI ??? boh c’est rien mon chou…

  • D’où les détestables idées de nos gouvernements de repousser, sous n’importe quelle appellation (âge pivot, âge de référence, nombre de trimestres…), l’âge de la retraite en arguant sans arrêt de l’augmentation de l’espérance de vie et en négligeant l’espérance de vie en bonne santé qui stagne voire régresse.

    • Elle est tout de même passée de 65 ans en 1945 à 79,6 de nos jours! Ne vous plaignez pas, et elle ne régresse pas, c’est ce que prétendent les écolos pour nous influencer vers la décroissance!

  • C’est vrai que nous sommes maintenus en vie plus longtemps avec des médicaments performants qui font retarder l’issue finale.

  • Léger, léger, plus que léger Mr Verhaeghe.
    Peut-on sincèrement mettre en équation à travers un tableau aussi carré, des notions aussi peu précises que « l’espérance de vie en bonne santé », même si elle fait l’objet d’une définition (officielle, fumeuse ?) ?
    De plus cette définition ne prends en compte que le côté somatique des choses.
    Le côté psy est ignoé alors que les français sont les plus gros consommateurs de psychotropes au monde, les plus gros consommateurs d’homéopathie qui ne marche que par le côté psy… Alors ne pas s’étonner que l’espérance de vie soit très basse…
    Ce qui m’étonne par contre c’est le chiffre des autrichiens… d’où mon scepticisme sur la précision de ces chiffres…

  • Ce que révèle cette situation, c’est que l’HOPITALE….. va mal ??? et putain pas les cliniques .
    Ont ne nous dit pas tout.
    En 1995 a Strasbourg, à l’image du président du sénat ….( Christian PONCELET qui lui a exigé d’avoir un appartement payé par l’état, (ben oui je le vaut bien) de plein pied en raison des rhumatismes de son cabot) le directeur du dit hôpital Strasbourgeois avait fait installer une niche avec CLIMATISATION…. pour son cabot.
    Tout est intégralement vérifiable.
    Que ceux qui me croient mentir me fasse un procès en diffamation.
    A leur disposition.
    Cordialement.
    H.G.

  • Qu’ils soient en meilleurs santé je n’en sais rien, mais par contre de plus en plus Kon …. je serais près à le parier au casino.

  • ce qui est ennuyeux est d’abord de présenter la longévité en bonne santé comme un enjeu politique..
    la longévité en bonne santé ne dépend pas que du système de soin..
    et le problème de notre système de santé ne tient pas spécifiquement à la qualité des soins.

    parce que SI les français avaient la plus grande longévité en bonne santé le système de soin collectivisé serait tout aussi problématique du point de vue des libertés.

    intéresser à la longévité en bonne santé des français est un objectif de nature d’abord collectiviste…

    pour sortir l’effet de la qualité des soin et des politiques de prévention il faudrait normaliser par la génétique, le travail , le mode de vie, l’alimentation la tabagie, l’alimentation.etc etc..

    on ne sait même pas qui en penser…

    c’est typiquement le type qui se désole du nombre de cancers du fumeur en france… invariablement il en concluera qu’il faut taxer le tabac..pour soi disant la santé des fumeurs..

    en l’etat la secu déresponsabilise, déincite à travailler, n’est pas stimulée par la concurrence, permet même de reporter ses frais de santé sur ses enfants, conduit à la police des modes de vie.. tout ça pour le bénéfice de la frange de la population qui ne serait pas capable de payer ses frais de santé… qui grâce à l’opacité du système ignore qui elle est!!!

  • Les commentaires sont fermés.

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