Les relations houleuses de Carlos Ghosn et Emmanuel Macron

À propos du salaire de Carlos Ghosn chez Renault : Macron venge-t-il son ego ?

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Carlos Ghosn by Alpine Planet (CC BY-NC-ND 2.0)

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Les relations houleuses de Carlos Ghosn et Emmanuel Macron

Publié le 5 janvier 2020
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Par Éric Verhaeghe.

L’affaire Renault fait grand bruit et ressort le marronnier de la rémunération des grands patrons. Emmanuel Macron joue sur du velours dans cette affaire, tant les salaires du CAC 40 font l’objet d’un détestation spontanée en France. Mais à y regarder de plus près, elle apparaît comme la énième illustration de la mauvaise gouvernance imposée par l’État actionnaire.

Le salaire de Carlos Ghosn, un nouvel épisode dans le conflit avec Macron

Rappelons d’abord que cette affaire constitue un nouvel épisode de la relation orageuse entre Emmanuel Macron et Carlos Ghosn, qui est aussi la relation entre l’État actionnaire et une ancienne entreprise nationalisée.

L’an dernier, déjà, une polémique avait opposé Carlos Ghosn et son ministre de référence sur l’application de la « loi Florange ». L’État avait alors temporairement augmenté ses participations dans le capital de Renault pour obtenir un vote favorable en assemblée générale.

Assez légitimement, Renault peut donc voir dans son actionnaire minoritaire appelé l’État non un partenaire dont l’objectif est de valoriser l’entreprise en défendant une vision industrielle, mais plutôt un passager clandestin très content d’empocher plus de 100 millions d’euros de dividende sans en assumer le prix en termes de gouvernance. L’État actionnaire adore, de sa main droite indiquer les images sacrées de la lutte contre les inégalités, et de sa main gauche saisir les poignées de billets qui renflouent ses caisses.

Le même conflit s’est répété il y a quelques mois lorsque Macron a voulu clarifier la relation entre Renault et Nissan. Dans l’esprit de l’État, il s’agissait de sécuriser les fabuleux dividendes qu’il perçoit de Nissan par l’intermédiaire de Renault.

La posture d’Emmanuel Macron est donc très claire : il aime que Renault obéisse aux ordres, même si ceux-ci sont contraires à l’intérêt à long terme de l’entreprise.

Un conflit qui dégénère

Face à ces caprices étatiques, l’entreprise se réfugie dans le noyau dur du capitalisme français dont elle constitue un élément essentiel. Le conseil d’administration de Renault, qui est verrouillé par le grand capital, à la différence de l’assemblée générale, est devenu la garde prétorienne de Carlos Ghosn contre les interventions très politiques de l’État. Il « fait ce qu’il faut » pour protéger l’un des membres les plus éminents de l’ordre en place.

Du coup, le conflit tourne au vinaigre et s’affranchit du code AFEP-MEDEF supposé réguler des situations de ce type. Ce code prévoit en effet ceci :

Lorsque l’assemblée générale ordinaire émet un avis négatif, le conseil, sur avis du comité des rémunérations, délibère sur ce sujet lors d’une prochaine séance et publie immédiatement sur le site internet de la société un communiqué mentionnant les suites qu’il entend donner aux attentes exprimées par les actionnaires lors de l’assemblée générale.

Dans le cas de Renault, un conseil d’administration a immédiatement suivi l’assemblée générale et infirmé le vote consultatif de celle-ci. Certains (dont Pierre Gattaz lui-même) considèrent que Renault n’a pas respecté le Code en vigueur. Pour Renault, le point de vue est sans doute différent : le conseil a conforté un dirigeant qui assure la prospérité de l’entreprise en assumant pleinement ses prérogatives. La fixation de la rémunération relève en effet du conseil d’administration et non de l’assemblée générale.

Reste que, dans le climat de tension entre Emmanuel Macron et Carlos Ghosn, c’est la direction de l’entreprise qui semble déstabilisée. L’image est très mauvaise pour le capitalisme français : que les noyaux durs s’affranchissent des votes des actionnaires n’est pas plus sain que de voir l’État régler des comptes avec des patrons récalcitrants par déclaration publique à l’Assemblée Nationale interposée.

Macron abuse-t-il de la loi pour venger son ego ?

En annonçant que le gouvernement légiférerait sur le sujet si Ghosn n’obtempérait pas aux injonctions de Bercy, Emmanuel Macron donne le sentiment d’avoir un compte personnel à régler avec un PDG de Renault trop indépendant et bouillonnant, et de vouloir utiliser la loi pour arriver à ses fins.

C’est une grave erreur car la France souffre de deux maux majeurs : l’excès de lois, et le manque de prestige de celles-ci. En menaçant Ghosn de faire une nouvelle loi s’il n’obtient pas gain de cause, Macron donne l’impression d’utiliser la fonction législative à des fins personnelles, sans souci particulier de l’avenir économique de l’entreprise.

Le ministre de l’Économie développerait une vision industrielle meilleure que celle de Carlos Ghosn, cette opposition ne choquerait personne. Après tout, un actionnaire minoritaire a tout à fait le droit d’imaginer l’avenir de l’entreprise autrement que ne le fait le PDG en fonction. Mais la querelle ne porte pas sur la vision industrielle. Elle porte seulement sur la capacité du PDG à obéir aux injonctions de l’État.

À long terme, la menace de légiférer décrédibilise donc le processus législatif, qui ne paraît plus le soutien légitime de l’intérêt général mais plutôt l’expression d’intérêts particuliers. Or, la rémunération des grands patrons constitue un sujet d’intérêt qui mériterait d’être abordé de façon constructive par l’État et par l’ensemble des actionnaires.

Mais tout laisse à penser que l’actuelle majorité n’est pas équipée pour aborder ce sujet maintenant.

Il serait très dommage, en tout cas, que les patrons se sentent dans le viseur de leurs ministres.

Article initialement publié en mai 2016.

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  • Et macron est présenté par les médias comme étant liberal…

  • bah , il fait comme les autres bon gros toutous a son pépère , il dit ce que l’on veut entendre et fait ce qu’on lui dit de faire , c’est l’une des conditions nécessaire pour survivre dans le monde politique …il ne faut pas oublier qu’il appartient a la gauche caviar , on lui permet d’exister médiatiquement si il sert la cause

  • Les actionnaires sont propriétaires de l’entreprise, ils ont décidé de ne pas augmenter le salaire de Ghosn et le conseil ne respecte pas leur décision.

    Ce n’est pas à l’état de s’en méler mais les actionnaires doivent demander à dissoudre le conseil.

    • Sauf que suivant les statuts ce n’est pas dans les attributions des actionnaires.

      Et l’état qui impose le droit de vote double par défaut ça ne vous choque pas ?

    • Si je comprends bien, l’état a commencé par « manipuler » (c’est sans doute légal) le vote des actionnaires par un achat provisoire d’actions et si je comprends toujours bien l’assemblée générale s’est prononcé contre le montant du salaire mais, comme c’est son droit, le comité d’administration dont c’est, par statut, la prérogative ne suit pas l’avis de l’assemblée générale.

      Il faut donc une demande de nouvelle assemblée qui voterait la défiance vis à vis du C.A. sinon (quota d’actions insuffisant, par exemple) les actionnaires mécontents (état compris) ont toujours le droit de vendre leurs actions. Je ne vois pas la législation intervenir autrement que pour forcer le C.A. à suivre l’avis de l’assemblée générale, par changement des statuts, ce qui serait une première, me semble-t-il et une porte ouverte sur l’aventure (démissions des administrateurs …).

      Ce serait dommage pour Renault qui, à ce que je sache, s’en tire plutôt bien dans la conjoncture actuelle avec un PDG sans doute gourmand mais efficace!

      • L’état n’a pas à s’en méler par la loi mais c’est un mauvais message envoyé par le conseil que de ne pas appliquer la décision des actionnaires. Ça montre qu’il y a une poignée de mecs qui ne rendent de compte à personne.

        Renault s’en sort bien en ayant demandé des efforts à ses salariés et Ghosn ne s’applique pas les mêmes efforts pourtant demandés par les actionnaires.

        • « L’état n’a pas à s’en méler par la loi mais… »
          Il ne vous est pas venu à l’esprit que comme pour le vote double l’état a fait pression sur les actionnaires ?
          Qui a embauché le PDG ? Les actionnaires ?
          Celui qui fixe votre salaire c’est celui à qui vous devez rendre des comptes et qui seul peut vous mettre dehors.

          RÉSULTATS FINANCIERS 2015

          La marge opérationnelle de 5% atteinte dès 2015

          Chiffre d’affaires en hausse de 10,4 % à 45 327 millions d’euros
          Immatriculations en hausse de 3,3 % à 2,8 millions d’unités
          Marge opérationnelle du Groupe à 2 320 millions d’euros en hausse de 44,2 %, représentant 5,1 % du chiffre d’affaires, contre 3,9 % en 2014
          Marge opérationnelle de l’Automobile à 1 496 millions d’euros, en progression de 74,4 % (3,5 % du chiffre d’affaires Automobile contre 2,2 % en 2014)
          Résultat d’exploitation du Groupe à 2 121 millions d’euros (+ 91,9 %)
          Contribution des entreprises associées de 1 371 millions d’euros (contre 1 362 millions en 2014) après prise en compte d’une contribution négative d’AvtoVAZ
          Résultat net à 2 960 millions d’euros (+48,1 %) contre 1 998 millions d’euros en 2014
          Free cash-flow opérationnel de l’Automobile positif de 1 033 millions d’euros

          • En grande partie à cause d’efforts consentis par les employés. Et l’état en tant qu’actionnaire a le droit d’influencer les autres actionnaires.

            On rappelle aussi que Ghosn a deux emplois et que son salaire est donc pour du mi-temps.

            Il est aussi bien payé que le patron de VW qui est largement plus gros et plus que Toyota qui est aussi plus gros.

            Les gens qui aiment tant la Suisse devraient regarder comment ils font sur ce sujet: pas de golden parachute ou de golden hello et les actionnaires doivent approuver les rémunérations.

            • « En grande partie à cause d’efforts consentis par les employés. »
              Ah bon , les salariés n’ont pas été payés suivant leur contrat de travail. Ils n’ont pas été augmenté de 1.4% en individuel +0.6% en généra après 1.1% en 2015. Ils n’ont pas eu une prime de 400 à 800 euros par salarié ? Ils ont fait des efforts où ? Ils tiraient au flanc avant ?
              Le problème que vous ne prenez pas en compte c’est que l’augmentation de salaire d’un employé est pérenne et engage l’entreprise à vie alors que celle d’un PDG varie à la hausse ou à la baisse suivant ses résultats par rapport à la conjoncture. Les cadres paient leurs mauvaises décisions en prenant la porte, pas les salariés car ils ne prennent aucune décision dans l’entreprise et on ne leur demande d’ailleurs pas, ce n’est pas leur boulot même si les syndicats croient mieux savoir mais nous entraînent toujours plus profond dans le précipice.

              « On rappelle aussi que Ghosn a deux emplois et que son salaire est donc pour du mi-temps. »
              J’adore ceux qui font les comptes des autres : regardez ses résultats c’est le gars qui a redressé en 2 ans Michelin en Amérique du Sud, puis idem en Amérique du Nord, puis Nissan, puis Renault… excusez du peu ! Payer ce gars 0.02% du CA de Renault ou 0.3% du résultat net c’est plutôt une bonne affaire ! Les résultats de Nissan sont encore meilleurs et au-dessus des objectifs aussi.

              « Il est aussi bien payé que le patron de VW… » Mouais… celui qui vient d’être viré ? 😀

              Pour le reste les Suisses font comme ils veulent mais renseignez vous avant de dire n’importe quoi : ce sont les Suisses (et non les actionnaires) qui ont voté en s’immisçant dans la propriété privée . Si les actionnaires sont si malins, on se demande pourquoi ils ne montent pas leur boîte. S’ils ne sont pas contents qu’ils vendent leurs actions.
              Et vous ne semblez pas connaître les effets pervers des lois idiotes : les salaires des CEO ont augmenté en Suisse, MDR… bah oui !
              http://www.swissinfo.ch/eng/minder-law_executive-pay-rises-despite-law-change/42045966

              • Entièrement d’accord avec Sam.
                Des actionnaires, des syndicats, des politiques, des économistes et des quidams du café du commerce savent tous mieux que personne comment gérer les entreprises et comment faire du social pour les employés, mais bizarrement ils ne montent pas de boite pour montrer aux « mauvais patrons » comment il faut faire pour faire des supers bénéfices avec un maximum d’employés super bien payés et constamment en congé.

            • Le système suisse parait plus clair, évidemment!

            • @fred, non c’est du au fait que l’entreprise est très bien gérée.
              Et si l’état français l’était aussi bien il n’y aurais pas ce bordel créer comme par hasard par micron.

            • « Ghosn a deux emplois et son salaire est donc pour du mi-temps »
              Un tel emploi ne se mesure pas au temps passé ! MBappé serait semble-t-il payé plus que Ghosn, et pourtant il ne joue pas tous les matches, donc son salaire serait pour du mi-temps ? Il n’y a qu’en France, depuis les 35 heures, qu’on mesure les mérites au temps consacré. Quoi que je pense par ailleurs des appétits du camarade Ghosn, c’est lui et lui seul qui a fait de Renault-Nissan une réussite, et les efforts des employés n’ont jamais plus dépassé que ceux des cheminots ce qu’ils étaient, par contrat, engagés à fournir.

              • C’est comme les personnes politiques: pourquoi la rémunération ne refléterait-elle pas la multiplicité des mandats ? Même si on n’y branle rien. Dilettantisme qui est une garantie de compétence: n’est ce pas M. Delevoye que le Canard avait épinglé comme étant le champion des cumuls de tous ordres ?

        • Je ne dis évidemment pas que la loi doit s’en mêler mais que légiférer sur le montant du salaire est le seul mauvais signal, (furieusement intrusif) que l’état a la possibilité d’utiliser.

          L’autre moyen est décrit.

          Comment voulez-vous que je juge si ce salaire est correct ou dépasse toutes mesures, auquel cas, il aurait pu être refusé par le C.A. De plus, ce ne sont pas mes oignons!

          • En tant que citoyen actionnaire, via l’Etat, comment le salaire de l’employé Ghosn pourrait-il ne pas vous concerner ? (Ghosn, employé en effet, car contrairement à un entrepreneur Ghosn, ne prend aucun risque, à part ses malversations personnelles, ) Voilà la problème: il n’y a pour ainsi dire pas d’entrepreneur à la tête du CAC 40, juste des salariés.

          • Légiférer sur le montant du salaire; on peut discuter de la pertinence d’un tel souhait. Par contre légiférer pour que le CA vote la rémunération est indispensable, puisque cette rémunération affecte directement la vie de l’entreprise. Il n’y a qu’en Chine ou dans l’ex-URSS où l’on ne respecte pas le choix des assemblées. Il n’y a que dans une vision dévoyée du libéralisme qu’on considère que l’oligopole est libéral.

            • La rémunération qui se vote après avoir vu le mec brillant réussir, c’est déloyal envers lui. La rémunération qui se vote avant, c’est un pur lancer de dés. Donc il faut d’autres méthodes pour optimiser le choix et le travail du dirigeant.

              • le variable sur objectif est une méthode courante, d’ailleurs il me semble qu’il a déjà une part variable et des stock options, donc niveau motivation ça aurait du aller.
                Après se faire augmenter de 10% quand les autres salariés sont à 1.4%, forcément ça titille et c’est maladroit.

                • Cela ne titille qu’en France.
                  Augmenter un gars qui est à l’origine de la remise à flot d’une entreprise et qui a assuré son bon développement par des décisions adéquates, ne choque personne en-dehors de la France. Au contraire, un PDG pareil est convoité et vous avez tout intérêt à le conserver donc à l’augmenter s’il le demande.
                  Augmenter C.Ghosn coutera peu par rapport au CA de Renault-Nissan et rapportera bcp via les compétences du bonhomme. Augmenter de 5% l’ensemble des salariés de Renault coutera bcp plus sans rien apporter de particulier au fonctionnement et développement de l’entreprise.

        • @Fred
           » c’est un mauvais message envoyé par le conseil que de ne pas appliquer la décision des actionnaires. »
          Quelle décision??
          Suite à un rachat de presque 5% d’actions de Renault en plus, puis après les avoir revendues, l’Etat (grâce à la loi « Florange ») possède 35% des droits de vote avec seulement 15% des actions. Ces 35% représentent la minorité de blocage qui permet de ne pas valider une décision du CA. Et c’est ce qui s’est passé: la proposition sur le salaire de Ghosn n’a pas été validée. Il n’y a pas eu un vote majoritairement contre mais uniquement un blocage minoritaire venant de l’Etat.
          Cela change un peu la signification de ce fameux « vote » des actionnaires rapportée dans nos merdias laissant à penser qu’il y avait une majorité d’actionnaires contre!

  • un politique n’a pour lui que son égo surdimensionné.

  • Les conflits de personnes entre le président de Renault et la Macronie me semblent présenter un intérêt relatif.
    Par contre, pour le juriste que je suis, le problème majeur réside, d’une part, dans le fait qu’il puisse exister légalement un droit de vote double pour certains actionnaires et, d’autre part, q’il puisse exister une impossibilité pour l’assemblée générale des actionnaires de contrôler les modalités de rémunérations des administrateurs et d’un président de groupe.

    • Bien d’accord que le droit de vote double est une aberration. Pour le « say on pay », en revanche, ça se discute. Quand on nomme un mandataire, on délègue, il fait ce qu’il veut, et c’est la possibilité de le révoquer à tout moment (qui n’est pas, je crois, si simple qu’elle le devrait pour les présidents de groupe) qui doit être la seule règle et la seule menace. Sinon, on ouvre la porte à des marchandages sans fin qui n’ont pas leur place dans un mandat.

      • MichelO
        Vous ouvrez la boite de Pandore de la théorie de l’homme providentiel du moment; une « providentialité » supposée à un moment donné qui peut être reniée par la suite…
        En politique, on a actuellement la possibilité d’en apprécier les limites!…

        • l’homme providentiel est le cousin du grand soir ou de la révolution, des fantasmes auxquels on continue de croire pitoyablement. d’ailleurs, LA Justice (je n’évoque pas celle du quotidien et des tribunaux la justice transcendée) me semble membre de la famille… désespérant statisme de l’humanité

          • drdupuy
            L’homme providentiel est très présent dans l’imaginaire des français en général et donc, pas seulement pour le « grand soir » et la « révolution ».
            Par exemple, quand à l’occasion d’un meeting électoral on applaudi la révolution à venir de la retraite par points sans en avoir apprécié les conséquences…
            Quant à la « justice » que vous évoquez, elle me semble être réservée aux faibles d’esprit comme dans les écritures saintes…

            • étant chirurgien, je ne sais comment aborder le concept de LA MEDECINE. en fait, ma médecine consiste à raboter des prostates et à planter mon doigt dans des derrières. Le monde des bipèdes est trop binaire et insuffisamment prosaïque, je crains. Je goute le flou et l’incertitude, ici bas mais voici un élément dont je ne doute aucunement : vous avez un fort sens de l’humour… joyeuses fêtes

        • Les hommes providentiels, ça existe, mais ils ne sont en général pas providentiels bien longtemps. L’important tient en deux points : pouvoir se rendre compte que l’homme n’est plus ou pas vraiment providentiel (le point pour vous), et pouvoir se débarrasser instantanément de celui qui abuse de sa position providentielle (le point pour moi 🙂 ). Confiance et responsabilité sont les bases des contrats gagnant-gagnant, mais de toute façon, en France et a fortiori en politique française, on n’a au mieux que des contrats gagnant-perdants et je n’ai aucune confiance en la réglementation pour changer les choses.

    • @duglandin, sauf erreur de ma part, les droits double de micron au C.A. de Renault Nissan a été obtenu grâce à l’emprunt à Bouygues d’action Renault que l’état (B.le MAIRE ) a revendu avec une perte substantiel.

  • un peu pénible de ressortir ces articles sans actualisation…

  • « L’affaire » Ghosn est in « modèle » bien connu dans le monde des affaires, il s’en produit presque tous les jours à plus petite échelle dans la plupart des entreprises et dans le monde entier. Et également sur le plan politique. On pourrait appeler ca « le principe de Fouquet » du nom du célèbre ministre de Louis XIV. Tout d’abord une belle réussite. Une ascension hiérarchique dans une multinationale suivi de résultats exceptionnels. Ou encore des victoires politiques, d’élections en élections et à la fin une belle promotion ministérielle. Et au fil des succès, partout, des envieux , des jaloux, des vexés, des « qui se sentent méprisés », des ego bousculés. Et puis il a la cohorte des flatteurs, des flagorneurs, des courtisans et courtisanes. Et meme si on sait tout cela, on perd pied, on oublie la réalité, on en veut toujours plus, on pense que c’est normal, qu’on l’a mérité, qu’on ne doit rien à personne, que c’est aux autres d’avoir de la gratitude et de l’admiration pour vous.
    Et on fait des erreurs, rien de vraiment grave, rien de malhonnête, rien d’illégal mais on choque, on oublie les formes.
    Et puis un jour le couperet tombe … Ghosn n’a pas chuté parce qu’il s’est trop payé, pas parce qu’il s’en mettait plein les poches, il est tombé parce qu’il a oublié les génuflexions que les PDG des grandes entreprises francaises savent si bien faire auprès de la classe nobiliaire de ce pays et notamment de son chef actuel. Car il ne faut pas se tromper, jamais les dirigeants japonais de Nissan n’auraient montés cette affaire contre Ghosn si ils avaient pensés que celui-ci serait soutenu par l’état Français et en premier lieu par Macron. Ils savaient à quel point Macron avait été vexé par le comportement plutot désinvolte à son égard de Ghosn lors de l’affaire des votes doubles de Renault. Ils savaient que Ghosn serait « laché » et c’est bien ce qu’il s’est passé. Les médias d’état Français nous le laisse d’ailleurs entendre en ce moment. Une petite musique du genre « Ghosn avait un passeport Français mais il n’était pas vraiment Français ». Il était surtout Libanais.
    Ben voyons ….

  • mis à part quelques indécrottables, tout le monde savait cela.
    Ainsi c’est bien un règlement de compte entre le gamin immature qui se prend pour jupiter alors qu’il n’est qu’un pov pov K….et le patron du premier constructeur de voiture du monde au moment des faits.
    Il reste au demeurant que son adjoint Américain est depuis longtemps de retour chez lui aux U.S. et que C. GHosn a été laissé pour compte au Japon sur ordre du branke de l’Élysée et de ses adjoints eux si plus tellement intelligents que nous autres.
    L’affaire lui revient en boomerang dans les roubignolles, a la bonheur, et j’écrivais également à l’époque qu’il devrait compter ses abatis dès lors que C. Ghosn serait libre.

    • Il est certain qu’entre autres certains hauts fonctionnaires et même plus… ont dû passer un mauvais réveillon du 31 décembre…

    • « il devrait compter ses abatis dès lors que C. Ghosn serait libre. »

      … libre et vivant, ce qui ne me paraît pas garanti.

  • Le salaire exorbitant de Carlos Ghosn, n’est effectivement pas justifiable. Cela lui a d’évidence fait croire qu’il était au dessus des lois, et d’un comprtement digne d’un capitaine d’industrie. Son seul fait d’arme est si j’ai bien suivi d’avoir pressuré les fournisseurs de NISSAN puis de Renault. C’est très loin du rôle d’un chef d’entreprise. depuis son arrivée, la stratégie de Renault – Nissan et l’évolution technique ou marketing n’ont fait aucun progrès ! Seul l’intérêt à court terme des actionnaires a été pris en compte. Et pour cause, CG en était le premier bénéficiaire, mais cela ne suffisait ni à son ego ni à ses besoins financiers insatiables.Cette politique est très loin de justifier une pareille rémunération. Il est parti et c’est bien. J’espère que la justice saura le rattraper !

    • @MILLESABORD, KARL MARKS écrivait entre-autre que nonobstant toutes considération il était « impossible ….. » de définir de façon objective ce que doit ou pas être la rémunération d’un travail ».
      En conséquence affirmer que celle de C. Ghosn était excessive sur quelles éléments factuels vous basez-vous.
      En miroirs lisez ou relisez « l’utopie » de MOORE.

  • 5/1/2020/22H14; Pourquoi Ghosn ne peut pas être jugé en France. J’ai déjà écrit ici qu’il y avait 3 volets dans l’affaire Ghosn. Le troisième n’a jamais été un secret à savoir que Macron a fait exprès de rendre furieux les Japonais en doublant les droits de vote de Renault dans l’Alliance, alors que la croissance de Nissan était incomparablement plus forte que celle de Renault qui empochait néanmoins ainsi de gros bénéfices gagnés…par Nissan. Victoire que la bourse traduisait par une baisse du cours de Renault ! Ghosn avait insisté auprès de Macron pour qu’il évite de lancer ce casus belli tellement évident, et comprenant son rôle de victime désignée il s’était même porté garant envers Nissan de lui conserver sa position dans l’Alliance. Ce geste de Macron dicté par sa haine bien connue envers Ghosn a fait son plein effet au Japon, qui a embastillé sauvagement le parjure Ghosn très adulé jusque-là, à la grande joie discrète de Nissan et de …, qui en ont fait cependant un peu trop pour être restés honnêtes et crédibles vis-à-vis des juges japonais enquêteurs dubitatifs, qui n’ont pu bien sûr inculper que le chef de Nissan. Piégé ainsi grossièrement comme s’il était un petit malfrat imprudent, accablé par la populace haineuse en France comme au Japon et fâcheusement abandonné par le devoir d’assistance de Macron envers un concitoyen, Ghosn n’avait plus d’autre possibilité d’échapper à son malheur bien ficelé et inéluctable qu’en faisant astucieusement appel à des joueurs de violon spécialistes des coups fourrés, en vue d’une moins mauvaise action certes, mais en forme de bombe nucléaire. L’attitude narquoise de l’avocat japonais s’explique alors. La suite promet beaucoup…mais il me manque des billes pour la décrire…

    • cette situation avait déjà un précédent avec le même « chef d’orchestre » .
      C’est dans l’affaire Alstom où Monsieur Pierucci ( bras droit de P.KRON) qui a été arrêté et emprisonné dans des conditions digne du dernier gangster aux U.S.
      Dans la lumière sur cette affaire qui retrouve t’on ???? macron encore et toujours celui qui a vendu Alstom aux Américains avec toute les licences du nucléaire et surtout qu’il a touché : DEUX-MILLION-CINQ-CENT-MIL Euros de commission M.Pierrucci lui a effectué trois ans de prisons alors qu’il n’y étatit pour rien.
      Idée de lecture « le piège AMERICAIN  » ed. J.C. LATTES

      • Vous retracez le passé industriel du grand timonier et le montant de la commission qui lui a été attribuée pour la réalisation d’une opération financière au bénéfice d’un groupe US qui s’est révélé, par la suite, avoir un gout modéré pour le maintien des emplois en France….
        2.500.000€ dites vous! Mais alors, comment expliquez vous que le récipiendaire de cette « commission » n’ait fait aucune déclaration ISF?

        • @Duglandin bonjour, c’est bien cela le problème macron dont les comptes de campagnes n’ont été validé sur du vent a toutes les audaces.
          Voyez, il en est à son 18 ème ministre qui tous ont sauté pour des malversations fiscale (elle à oublié de déclarer deux immeubles etc etc ) de quoi rédiger des…. encyclopédies entière rien qu’en regarde des fraudes accomplies par ces gens si tellement plus intelligents que vous et moi.
          Lui même disant jusqu’à plus soif circulez il n’y a rien à voir, (benalla )et sauf surprise je présume que dès lors ou il ne sera plus P.R. ça risque de secouer.
          Dans un tout autre domaine, l’état va faire un procès contre le monsieur mazznef ce à quoi je suis archi favorable, mais il est bien claire qu’il devrait en être de même contre la cougar qui squatte notre palais et dont le budget alloué pour 2020 à été augmenté de près de 500 000 euros
          Dans les années 80 nous avions fan fan et les quarante voleurs, force est de constater qu’ils se sont multiplié mieux qu’aux noces de cana et que les cafards.
          Cordialement.

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Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Le fait pour un gouvernement de solliciter et d’obtenir la confiance de l'Assemblée contribue à la prévisibilité, la stabilité et la sincérité de l’action publique, et cela devrait être reconnu comme indispensable.

Le 30 janvier dernier, Gabriel Attal a prononcé son discours de politique générale, sans solliciter la confiance de l’Assemblée, avant qu’une motion de censure soit soumise, puis rejetée le 5 février. Le gouvernement Attal, comme le gouvernement Borne avant lui, a donc le droit d’exister, mais sans soutien de la chambre.

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