Les fondateurs de Google démissionnent de leurs postes de dirigeants

Loin de ses débuts de startup technologique, Google est désormais davantage dans l’actualité pour des questions de société plutôt que son impact technologique.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Eric Schmidt, Sergey Brin and Larry Page By: Joi Ito - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les fondateurs de Google démissionnent de leurs postes de dirigeants

Publié le 9 décembre 2019
- A +

Par Aurélien Chartier.

Larry Page et Sergey Brin, fondateurs du géant de l’Internet en 1998, ont annoncé mardi qu’ils démissionnaient de leurs postes respectifs de CEO et président d’Alphabet, la compagnie mère de Google. Ils sont remplacés par Sundar Pichai, le CEO actuel de Google. Les deux fondateurs resteront actifs au sein d’Alphabet en tant qu’actionnaires et membres du conseil d’administration.

Dans une lettre ouverte, ils déclarent que la société est désormais majeure, en référence à 21 ans, l’âge de la majorité légale aux États-Unis et qu’ils n’estiment plus nécessaire de faire une distinction entre Google et Alphabet, la compagnie mère créée en 2015 et dont Google reste la principale source de revenus.

Larry Page et Sergey Brin s’étaient éloignés progressivement de leurs postes au cours de l’année passée. Ils ne participaient plus aux réunions hebdomadaires avec leurs employés et l’été dernier, Larry Page a été absent de la réunion des actionnaires d’Alphabet. Sundar Pichai prenait parallèlement un rôle de plus en plus important lors des réunions avec les investisseurs et les audiences du Congrès américain.

Ce tournant s’inscrit dans un contexte particulier pour Google.

Google suscite des inquiétudes

Alors que le géant était vu il y a 10 ans comme la startup cool de l’Internet, résumé par son slogan don’t be evil, il se retrouve désormais ciblé par de nombreuses critiques. La collecte massive de données effectuée dans le but d’offrir des publicités personnalisées est devenu un sujet d’inquiétudes pour de nombreux consommateurs, conduisant à l’adoption du règlement général sur la protection des données, plus connue sous le nom de RGPD en Union européenne.

Lors de l’été 2017, l’entreprise fût également dans l’actualité en raison d’un mémo interne de James Damore suggérant que le faible pourcentage de femmes bossant dans le domaine informatique est dû à des causes biologiques et non au sexisme.

La publication du mémo a causé une tempête médiatique conduisant au licenciement de son auteur. Google se retrouve à la fois attaqué par la gauche politique considérant ce mémo comme preuve de la culture sexiste des entreprises informatiques, mais aussi par la droite estimant que le licenciement est une tentative de censure.

Suite aux élections de 2016, Google est également critiqué par les deux camps politiques qui l’accusent chacun d’avoir avantagé l’autre camp, tout en se rejoignant sur le fait que l’entreprise dispose d’un pouvoir trop important.

À gauche, la campagne présidentielle d’Elizabeth Warren propose de démanteler Google et les autres géant de l’Internet.

À droite, Tucker Carlson a proposé de réguler Google comme un service public. Même chez les libéraux, on trouve de telles velléités avec Peter Thiel qui accuse la société d’être à la solde du gouvernement chinois.

Difficile de juger à quel point ce contexte difficile a pesé dans la décision des fondateurs de s’éloigner de leur création. Loin de ses débuts de startup technologique, Google est désormais davantage dans l’actualité pour des questions de société plutôt que son impact technologique. Comme un reflet de notre époque où tout doit être vu via le prisme politique.

Voir les commentaires (17)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (17)
  • euh oui et?

    ça changerait quoi si ils ne démissionnaient pas?
    aux dernières nouvelles google ne me FORCE pas à utiliser google..
    mais google bien entendu essaie à tout le moins de se rendre indispensable..

    le mystère devant google est de jamais saisir tout à fait comment il vous fait payer les services qu’ils vous rend..
    un peu comment télé publique et télé privée à une époque…

    • Tu ne peux pas echapper a Google même si tu le veux !
      En fait ,il ne nous rend aucuns services il nous impose ses services avec Android par exemple.
      Je suis pour son démantèlement ainsi que pour YouTube ,ras la casquette de ces gens là

      • il n’y pas l’alternative à android ? vraiment?

        non…désolé, si problème il y a, il n’est pas là.

        • Android n’était qu’un exemple , le mal est surtout sur tout les sites que tu visites..mais qui n’existeraient sans doute pas sans Google…mais qui existaient avant Google…. compliquée cette affaire.
          Enfin si toutes les lois sur la vie privée vont au bout , Google disparait pour autre chose sans doute de pire ou de moins pire ,le web payant. Je suppose que contrepoints sans Google ne pourrait pas exister ou en diffusion restreinte !

          • Google a juste offert un service. Si les entreprises et autres sites ont décidé de l’utiliser, c’est peut être parce que ça répondait à leur besoin ?
            Comme dit @jacques lemiere, personne ne vous force à utiliser Google et plusieurs d’alternatives existent.
            C’est le même discours avec Amazon : c’est un site e-commerce, comme tant d’autres, à vous de choisir si vous souhaitez l’utiliser ou pas. Idem pour son cloud (c’est quand même pas sa faute s’il est moins cher que les autres quand même ! Juste une évolution dans son business model et la juste utilisation de son infrastructure)
            Par contre, on vous force à utiliser la Sécu, de cotiser au chômage, à la retraite, et là, personne ne somme l’Etat d’arrêter… Bizarre…

      • Vous pouvez échapper à Google sans aucun problème.
        Tant dans les services de recherche que de stockage, que de DNS, que de cartographie, etc.
        Sont-ils les meilleurs ? Probablement. (en tout cas, jusqu’à preuve du contraire).

    • Google est un gros aspirateur qui voit tout et qui sait tout même si on ne fait pas appel à ses services, même si on n’a pas de smartphone. On laisse beaucoup de traces identifiables sans le savoir et sans pouvoir y échapper.

      • Et en plus , aujourd’hui , l’état est sur internet et devient obligatoire ,avec sa sécurité toute relative sur la vie privée des gens….le serveurs d’indexation du web de Google doivent s’en repaître goulûment…

        • Il est très simple d’empêcher de se faire indexer par Google ou autre. En plus rien n’oblige à fournir des informations correctes à leurs services en tant qu’utilisateur. Par contre, remplacer google demande un peu de recherche car ils ont très bien imbriqués leur services.

          • -Vous créez un site internet non public en prenant soin d’empêcher l’indexation (fichier robots.txt entre autres): google n’en a cure et vous place même en tête justement parce que vous le cachez (c’est du vécu).
            -Vous recevez un email médical d’origine @gmail.com: Gogol sait tout de votre santé.
            -Vous avez négligé de déclarer votre petite piscine, le fisc la trouve sur maps.google.com, vous devinez la suite …
            -Combien d’utilisateurs savent naviguer en interdisant le traçage à fins publicitaires (ou pire)? Combien savent utiliser tor?
            etc…

  • Ce n’est pas la première fois que les fondateurs s’en vont et reviennent. Peut-être qu’ils reviendront dans 8 ans, c’est potentiellement une manière de mettre un peu de dynamisme dans l’entreprise.

    • Ce qui est remarquable c’est que des fondateurs aient encore le contrôle de leur entreprise à cette taille. Je vois pas d’équivalent en France, souvent les fondateurs sont remplacés par des gérants administratifs dès les seconds tour de table.

  • La mode est maintenant d’écrire « fut » « fût ». Bizarre, non ? Parce que c’est joli cet accent circonflexe ? Ou bien, c’est peut-être lié à la dégringolade de la France dans les classements Pisa… L’indicatif, le subjonctif, pourquoi s’emm… avec tout ça ?

    • Oui pourquoi s’embeter avec tout cela ? Ce sont des reliques depassees qui entravent l’apprentissage de la langue, un peux comme « soixante-dix, quatre-vingt quatre-vingt-dix », l’accord en avoir invariable *sauf* si il est COD tandis que l’accord avec etre se décline, les accents circonflexes qui apparaissent sur le subjonctif, , les adverbes tantot avec deux m tantot avec un seul.

      A quoi ca sert une langue si meme un natif doit passer sa vie entiere a se former pour apprendre a l’utiliser correctement ? Les etrangers qui essaient d’apprendre le francais decrochent souvent des qu’il faut commencer a compter avec ces « soixante-dix et quatre-vingt-fix » au lieu des logiques « septante, nonante, octante ».

      La langue doit se simplifier ou elle disparaitra. Il ne s’agit pas d’introduire « wallah » et « sah » dans le dictionnaire mais d’enelver toutes les exceptions illogiques qui pourrissent l’enseignement du francais.

      • Si vous n’êtes même pas capable de maîtriser un minimum votre langue natale, alors que maîtrisez-vous, que comprenez-vous ? Et comment voulez-vous, alors, qu’on vous écoute ? Et les pièces de Molière, les romans de Balzac, il faut aussi les simplifier ? D’ailleurs, « fût » c’est plus compliqué que « fut », et justement c’est faux.

  • Texte naïf sur l’influence sociétale…
    Sur le coté « progressiste », on a vu des vidéos fuitées dont l’une montrant une assemblée dont les présents se faisaient des « poutous » pour se consoler de l’élection US 2016, … Ou pour regretter de n’avoir pas suffisamment été influant sur l’élection !
    Les analyses des requêtes montrent systématiquement un biais politique.
    Et quid des filiales ?

    Il y a forcément un des 2 camps politiques qui est hypocrite, si on s’en tient à la simpliste distinction gauche/droite de l’auteur.

    • Dans ce cas, il faudrait aussi creuser au niveau des émissions d’investigations diverses et sujets choisis par les medias en général…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s'il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’insta... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles