Ubisoft, le géant français du jeu vidéo subventionné par les contribuables québécois

Entre 2013 et 2017, Ubisoft a généré des profits nets de 634 millions alors qu’elle recevait 615 millions en subventions. Sans l’aide de l’État, Ubisoft est déficitaire.

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Ubisoft, le géant français du jeu vidéo subventionné par les contribuables québécois

Publié le 1 décembre 2019
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Par Pascale Déry.
Un article de l’Institut économique de Montréal

Nous, contribuables québécois, subventionnons depuis 20 ans le géant français du jeu vidéo Ubisoft. Et malgré les millions de dollars en crédit d’impôt reçus du gouvernement du Québec, la maison-mère basée en France n’a engrangé au cours des six premiers mois de l’année qu’un maigre bénéfice de 1,3 million de dollars sur des revenus de plus d’un milliard.

Entre 2013 et 2017, l’entreprise a généré des profits nets de 634 millions alors qu’elle recevait 615 millions en subventions. Sans l’aide de l’État, Ubisoft est déficitaire.

C’est scandaleux. Le pire, c’est que Québec s’est engagé à maintenir cette forme d’aide jusqu’en 2027 !

Bien sûr, on nous sert encore le même argument, ad nauseam : « les subventions contribuent à créer de la richesse et des emplois ». C’est pourtant faux. En général, les subventions ne font que déplacer des emplois qui auraient été créés de toute façon. On s’entend, il ne manque pas de développeurs de jeux vidéo dans le monde…

Les subventions sont inefficaces et leurs effets pervers sont connus depuis longtemps. Les crédits d’impôt entraînent des distorsions dans l’économie et imposent des coûts considérables aux contribuables, sans que les retombées nettes soient nécessairement au rendez-vous.

En fait, le gouvernement se trouve à confisquer l’argent des entreprises les plus performantes pour en faire profiter d’autres qui n’ont pas réussi à convaincre des investisseurs privés qu’elles sont rentables. Présentement, à Montréal, des entreprises profitables du secteur technologique peinent à embaucher en raison de l’avantage déloyal que reçoit Ubisoft, qui offre des salaires subventionnés par vous et moi.

Le bilan de l’État pour choisir les gagnants n’est pas très reluisant (on se parle un peu de Bombardier et de Rona ?) Plutôt que de choisir de donner de l’argent à l’entreprise X au lieu d’Y, le gouvernement devrait éliminer ce genre de subventions, et utiliser les économies réalisées pour diminuer le fardeau fiscal de TOUTES les entreprises. Celles-ci pourraient ainsi se concentrer davantage sur leur mission première, soit celle d’innover et créer de la richesse, et non de courtiser les faveurs des politiciens.

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  • Et encore un champion dopé …. à l’argent public….dingue le peu de profiabilite de cette societe ….mais sans doute normal , il s’agit de culture, d’artistes….

  • Effectivement mais les gens tombent facilement dans les travers de « la vitre cassée » de Frédéric Bastiat.

    Les politiciens peuvent plus facilement montrer les créations d’emploi dues aux subventions (ce qui se voit) plutôt que ceux détruits par les impôts (ce qui ne se voit pas).

  • Tant qu’on mélangera crédits d’impôt et subventions, on ne pourra pas améliorer ce genre de situation. Les subventions doivent disparaître parce que ça n’est pas à l’Etat de favoriser telle ou telle entreprise. Les crédits d’impôt doivent disparaître parce que seules les impositions « normales » excessives les justifient. Donc leur disparition doit être évidemment la conséquence d’un retour préalable de l’imposition commune normale à un niveau sensé et supportable.
    Cette distinction entre l’argent public dépensé, les subventions, et le manque à gagner pour le fisc, les crédits d’impôt, est essentielle. En son absence, les réquisitoires les plus sensés et les propagandes les plus partisanes deviennent impossibles à distinguer pour le lecteur lambda. Bien entendu, elle n’est pas simple à faire, trop de gens ont intérêt à la confusion, mais ne jouons pas leur jeu.

  • « les millions de dollars en crédit d’impôt reçus du gouvernement du Québec »
    crédit d’impôts ou subventions? parce que ce n’est pas pareil.. ben non , « ne pas prendre « ce n’est pas pareil que « donner » non?

    ensuite au Quebec ubisoft c’est combien d’emplois? vous voulez les voir partir?
    pas de probleme ubisoft est présent sur toute la planete , ubisoft quebec c’est 500 emplois 200 a venir et Les investissements supplémentaires sont estimés 140 millions $ !
    si vous n’en voulez pas il suffit de le dire! Ubisoft Roumanie se fera un plaisir d’accueillir
    cette société

  • Justement peut-être que sans les aides Ubisoft serait plus profitable car contraint de faire des efforts supplémentaires.
    La connivence semble être le pire ennemi d’une société équitable.

  • Pendant mon voyage au Québec cet été, je m’étais bien rendu compte que cette société possédait pas mal de tares identiques à celles de la France. Merci la péréquation.

  • Article ambigu.

    Soit on voudrait qu’Ubisoft paie des impôts (ce qui m’étonnerait, vu l’orientation très libérale du site de la source), soit on voudrait que le crédit soit généralisé. En ce cas, le problème est le choix du Québec (subvention par CI d’un secteur économique), pas d’une entreprise particulière.

    Bref, je subodore une attaque sous faux pavillon où sous prétexte du profit réalisé par une entreprise étrangère, on essaye de tromper le quidam non libéral. Je me demande si de telles attaques ont été faites contre des entreprises « d’énergies vertes » ? Ah non, quand la subvention est faite par la Chine, cela est permis.

  • Il me parait très difficile de faire plus d’un milliard de CA et d’avoir des résultats toujours voisins de zéro, sur plusieurs années, sans que les bilans aient été écrit a l’envers. Pour avoir pratiqué, c’est assez courant et facile. En cherchant bien on doit trouver ou sont les prestations de charges et de services, pas perdues pour tout le monde, d’un montant finement ajusté, qui servent a établir le résultat justifiant la demande d’aide. Ferrand ou d’autres pourraient les conseiller.

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