Le commerce est le socle de la paix entre les nations

Le commerce n’est certes pas une garantie absolue de paix, mais les preuves montrent qu’il s’agit de la meilleure alternative.

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Le commerce est le socle de la paix entre les nations

Publié le 8 novembre 2019
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Par James Devereaux1
Un article de Libre Afrique

« Si les marchandises ne traversent pas les frontières, les soldats le feront ».

Cette citation est souvent attribuée à l’économiste français Frédéric Bastiat. Bien qu’aucune documentation n’ait confirmé qu’elle soit de lui, elle n’en demeure pas moins pertinente.

 

La relation entre le commerce et la paix

Une étude récente de Jong-Wha Lee et Ju Hyun Pyun (L’intégration commerciale favorise-t-elle à la paix ? 2013) a révélé l’existence d’une forte corrélation entre le commerce et la paix.

L’examen d’un « ensemble de données de grands panels composés de 243 225 observations de pays  sur 50 ans confirme que l’intensification de l’interdépendance commerciale bilatérale favorise de manière significative la paix ». Mais ce n’est pas tout.

Ils ont surtout constaté que « l’ouverture du commerce mondial favorise considérablement la paix ». Cela est plus vrai pour les pays éloignés géographiquement que pour ceux partageant des frontières. Cette étude est une preuve empirique importante qui conforte l’idée que le commerce favorise la paix ainsi que la prospérité.

Que Bastiat l’ait dit ou non, beaucoup ont constaté la nature pacificatrice du commerce, via la modification des incitations lorsque les opportunités d’accéder aux marchés sont élargies.

L’économiste politique et sociologue Max Weber avait écrit qu’une économie capitaliste est « une économie qui repose sur la poursuite d’un profit en exploitant des opportunités d’échange, c’est-à-dire des chances (formelles) pacifiques de profit ». Il a opposé cela à « l’acquisition par la force », qui est une transaction non opportune.

Augmenter les coûts de transport, et plus généralement entraver les échanges, a pour effet d’augmenter la prise de biens par la force ou par la colonisation. Malheureusement, les discours et les politiques les plus récents des États-Unis se sont concentrés sur une augmentation des droits de douane et une réduction des échanges, ce qui pourrait accroître les tensions avec les autres pays, en particulier la Chine.

Empêcher les biens de circuler entre les nations ne sert qu’un instinct protectionniste, cela ne fait que nous priver des effets externes pacificateurs des biens échangés. Quelle que soit la menace que la Chine représente pour les États-Unis, ils ne s’en sortiront pas en rendant le commerce plus difficile.

 

Commerce doux

Il existe un autre point en faveur de la thèse du « commerce doux », au sens de commerce pacificateur, remplaçant la violence par l’échange. Cette thèse remonte à Montesquieu, qui a écrit dans son ouvrage L’Esprit des lois :

« Le commerce guérit les préjugés destructeurs, et il est une règle presque générale que partout il y a des mœurs douces, il y a du commerce et que partout où il y a du commerce, il y a des mœurs douces. Par conséquent, il ne faut pas s’étonner si nos mœurs sont moins violentes qu’elles ne l’étaient jadis. Le commerce a répandu la connaissance des mœurs de toutes les nations du monde ; elles ont été comparées les unes aux autres, et de bonnes pratiques en ont émergé ».

Cette thèse a été défendue par les économistes classiques et modernes, d’Adam Smith à Deirdre McCloskey. L’interaction pacifique, l’influence tempérante, les mœurs douces ont été considérées comme faisant partie des avantages sociaux du commerce, tant au niveau national qu’international, et l’étude de Jong-Wha Lee et Ju Hyun Pyun l’a maintenant démontré.

Le commerce lie les individus éloignés et étrangers. Il les met sur un pied d’égalité ; non pas une égalité stricte mais une égalité inhérente à la participation au marché qui crée un espace de participation pour les individus. Refuser l’accès aux marchés a un effet aliénant et stratifiant au sein des communautés. Il n’est pas surprenant que cette aliénation se répète au-delà des frontières lorsque les marchés sont restreints.

 

Commerce unilatéral

Les politiques conflictuelles doivent être évitées au profit de celles qui encouragent l’ouverture et la coopération. Le commerce est en réalité un processus de coopération, il engendre moins de coûts que ceux liés à la résolution d’un conflit.

Les politiques qui nous orientent vers un plus grand commerce transfrontalier ouvrent la voie vers la prospérité et la paix. Cela fait partie du processus de marché qui génère des prix, ce que Ludwig von Mises a nommé « un processus social ». La tentation d’utiliser le pouvoir de l’État pour empêcher le commerce découle d’une perspective protectionniste, qui utilise le pouvoir politique pour protéger certains intérêts au détriment d’autres. C’est le socle des inégalités et de la corruption.

Ainsi, l’implication de cette étude – et de nombreuses années d’histoire – ont bien résumé la thèse de Bastiat :

Les barrières entraînent l’isolement ; l’isolement engendre la haine ; la haine conduit à la guerre ; la guerre finit par l’invasion.

Quelle différence cela fait-il ? Ne vaut-il pas mieux risquer la possibilité d’une invasion commerciale que d’accepter la certitude d’une invasion plus violente ? C’est comme devoir choisir entre un navire de guerre qui vomit des missiles, dévaste nos villes ; et un navire marchand qui nous offre un échange volontaire et mutuel de marchandises. Je vous laisse le choix.

Le commerce n’est certes pas une garantie absolue de paix, mais les preuves montrent qu’il s’agit de la meilleure alternative.

Sur le web

  1. Avocat.
Voir les commentaires (11)

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  • Bonjour,
    Comme toute corrélation, quelle est la cause, quelle est l’effet ? D’ailleurs il peut ne pas avoir de causalité.
    Toujours est-il que la paix favorise le commerce.

  • Cela dépend aussi du type de relation commerciale. Le commerce peut être aussi un facteur de domination. Mais c’est moins dévastateur qu’un conflit armé bien sûr.

    • Non le commerce est un accord entre un acheteur et un vendeur qui échangent des biens et des services contre de la monnaie ou pas.
      Ce n’est pas le commerce qui est facteur de domination mais sa régulation, sa taxation ainsi que le contrôle de l’émission monétaire.
      Les fameux traités de « libre échange » qui n’ont rien de libre.

  • Le commerce source de paix..ce n’est pas vraiment ce que nous constatons actuellement ..et c’est valable aussi dans notre quotidien , combien aimerait tabasser leur vendeur hypocrite et menteur sur la qualité de sa marchandise ou de son service ?
    En gros , les échanges sont source de conflit , c’est d’un banal !

    • Allez y, racontez-nous !
      Vous, quand la qualité d’un produit ne vous satisfait pas, vous tabassez le vendeur ?
      Objectivement, si c’est le cas, le problème ne vient pas du vendeur, il vient de vous.

      • Entre vouloir et faire il y a une différence ,non ?
        Pas grave si vous n’arrivez pas a prendre de la distance et ne pouvez pas accepter que rares sont les echanges non conflictuels ..rien que dans un couple…..alors quand il s’agit de pognon…

  • Tu ne fais pas la guerre à ton boulanger.
    Sinon, tu n’as plus de pain.

  • Bonjour à tous.

    Je suis nouveau ici… et humaniste avant tout. introduction:
    Certain ici, je le sais, diront que je suis un marxiste, ou un complotiste ou même les deux… Je ne leur répondrai pas.
    Si l’on m’affirmait que je suis un poisson, je ne pousserai pas la folie jusqu’à me déshabiller pour prouver que je n’ai pas d’écailles!
    Ce qui n’empêcherai d’ailleurs pas mon contradicteur d’affirmer qu’il existe des poissons sans écailles!
    Bref, mon commentaire:

    Que de citations pour défendre à tout prix les bienfaits du commerce..!
    Mais toute jolie médaille a son revers.
    Et les dérives du dieu commerce sont devenues aujourd’hui incontrôlables.
    L’abus consiste seulement pour quelques élites assoiffées d’immortalité à continuer de siphonner la valeur de toutes choses sur la planète, en la remplaçant simplement par de la dette et les déchets de leurs propre surconsommation.
    Et bien-sûr tout en invoquant la responsabilité de masses grouillantes en perpétuelle multiplication…
    Je veux dire bien sûr, celle des peuples!
    Nous voici bientôt parvenus au point de non retour, et chacun aujourd’hui en prend conscience avec horreur.
    Et le commerce n’y serait pour rien?
    Bien sûr!
    Alors ne changeons rien et continuons à dormir…
    Torpedo.

    Nota: Les Romains qui préféraient la conquête musclée aux échanges commerciaux et tous le verbiage qui va avec (concurence « libre et non faussée » ou autres balivernes) avait des dieux pour chaque pan de leur activité. Pour le commerce Mercure, je crois, était bien souvent appelé à l’aide! Curieusement, c’était aussi le dieu des voleurs…

    • Bonjours torpedo ,un nom qui ne va pas bien avec ta couleur verte il me semble. Mais ce n’est pas grave , l’essentiel est d’avoir un point de vue différent de…je ne sais pas mais vous semblez égaré dans un monde où la consommation est le but suprême ,du moment que c’est grace à sa sueur pas celle des autres ….en ce jour de commémoration de la fin du communisme , vous faites tâche avec vos dechets de salopard de riches un peu despotes mais tout le monde ne peut pas pointer au syndicat pour vivre bien sur le dos de autres….

      • Voilà!
        J’aurais du le parier!
        Encore un fleuve de fiel…
        Je crois que je me suis trompé de forum…
        Mais que chacun se rassure, je sens que je ne vais pas faire de vieux os ici!
        La modération, c’est uniquement le boulot du modérateur, ici apparemment, hein?
        Lamentable décidément.
        Torpedo

  • Suite et fin:

    …Et pourquoi me direz-vous?
    Facile… Mercure avait des ailes aux pieds!
    Pratique pour prendre la poudre d’escampette!
    Torpedo.

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