Les retraites doivent-elles vraiment rémunérer la pénibilité au travail ?

Où commence et où s’arrête la notion de pénibilité, et doit-elle être rémunérée en salaire ou en retraite ?

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Les retraites doivent-elles vraiment rémunérer la pénibilité au travail ?

Publié le 28 septembre 2019
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Par Gérard Maudrux.

Il est un sujet que personne n’ose aborder en matière de retraite. Une grande réforme des retraites aurait été l’occasion d’ouvrir un débat, cela n’a pas été le cas par manque de courage, car très polémique. C’est dommage, car au lieu de rediscuter certains points, on a préféré les autoriser pour ouvrir grand la porte permettant de pérenniser les régimes spéciaux dans un régime qui se veut universel. Le même euro cotisé ne donnera pas toujours les mêmes droits.

Ce problème est celui de certains avantages retraite, les bonifications accordées pour  pénibilité. Deux problèmes à discuter : où commence et où s’arrête la notion de pénibilité, et doit-elle être rémunérée en salaire ou en retraite ? Il en est de même pour les métiers à risque. Alors puisque personne n’ose aborder le sujet, allons-y.

Les agents de la RATP justifient leurs 3705 euros de retraite moyenne (taux plein) pendant 30 ans par la pénibilité de leur travail. C’est deux fois et demie celle des salariés, qui ne la percevront que pendant 20 ans, soit un rapport de 1 à 4 ; et si on tient compte du montant cotisé, le rapport passe de 1 à 10.

Quelle pénibilité justifie qu’un euro cotisé rapporte dix fois plus qu’un autre ? Qu’est-ce qui est plus pénible : conduire un métro en ligne droite sans carrefours ni piétons, ou conduire un car sur la voie publique ? Qu’est-ce qui est plus pénible : contrôler des billets ou être aide-soignante ou infirmière, retourner et toiletter des patients de 80 kg ? Pourquoi personne ne le dit chez les élus ?

Les sédentaires et les actifs

Chez EDF, il y a les sédentaires dans les bureaux, et les actifs sur le terrain, lesquels ont des avantages retraite. L’un de mes proches avait un emploi de bureau au temps des premiers ordinateurs. Il n’en disposait pas à titre personnel et devait se lever et se déplacer pour y accéder ; il a ainsi été classé « actif » et a eu ses bonifications, il est parti plus tôt avec le taux plein.

Pourquoi n’est-il pas abordé dans ce pays où la pénibilité d’une profession semble proportionnelle à sa capacité de blocage du pays ? Est-ce le métier ou les futurs retraités qui sont les plus pénibles ? Une grande réforme aurait dû mettre le débat sur la table, mais courage, fuyons.

Est-ce le rôle de la retraite, qui a suffisamment d’autres problèmes à régler, que de la rémunérer la pénibilité ? Le travail doit être payé en fonction de sa pénibilité, ensuite on acquiert des points, et plus on est payé, plus on a de retraite, et plus on peut partir tôt si on le souhaite. Au lieu de rémunérer le travail à sa juste valeur, on se décharge sur la retraite, en faisant des promesses que d’autres auront à assumer. Ce n’est pas correct.

Donner moins en promettant une bonne retraite, les médecins ont connu : en 1972 on leur a proposé de bloquer leurs honoraires en échange d’un merveilleux régime de retraite supplémentaire. Quand les premiers ont pris leur retraite, la promesse était divisée par quatre, et pour l’honorer, les actifs d’aujourd’hui cotisent quatre fois plus cher. Rendement divisé par 16, des promesses transformées en vraie pyramide de Ponzi. Ils auraient mieux fait d’être conducteurs à la RATP, ils auraient travaillé deux fois moins et perçu davantage en retraite au lieu de faire 10 ans d’études.

Les métiers à risque

En marge de la pénibilité, il y a aussi des métiers à risque (militaires, pompiers…), davantage respectés. Ils sont librement choisis, ce qui n’est pas le cas pour la plupart des métiers dits pénibles. Il n’y a aucune obligation et on peut toujours faire autre chose, mais qui n’a pas rêvé un jour d’être pompier ? J’ai plusieurs amis dans la légion, ils ne rêvent que d’une chose : partir sur un front pour exercer leur passion (ce qui n’est pas du tout du goût de leurs conjointes). Un métier passionnant, certes à risque, mais choisi sans contrainte.

Mais faut-il le rémunérer ce risque en salaire ou en retraite ? Imaginez Lewis Hamilton à qui l’on dirait qu’il sera moins payé, mais qu’en échange il percevra une bonne retraite. Risible, mais n’est-ce pas ce qui se produit ? Le soldat mort au combat n’a que faire d’une bonne retraite, un bon salaire lui aurait permis de vivre mieux durant son activité, et de profiter éventuellement d’une bonne retraite, et plus tôt.

Je n’ai rien contre le fait qu’ils aient droit à plus d’égards que d’autres mais le système actuel que l’on a décidé de faire perdurer est-il le meilleur ? Le plus jeune retraité que j’aie vu avait 32 ans : engagé à 16 ans et toute sa carrière hors métropole, les années comptant double voire triple si conflit. Les militaires cessent tôt leur activité et peuvent refaire une carrière complète, avec une seconde retraite. Or la retraite, c’est quoi ?

C’est un revenu de remplacement d’activité professionnelle. Qu’ils partent plus tôt, avec un revenu de remplacement, mais quid si une autre activité ? Comment peut-on percevoir un revenu pour cessation d’activité et en avoir une ? Peut-on travailler quand on est payé pour ne pas travailler dans les mêmes conditions que si on n’était pas en retraite ?

Les pilotes Air France ont obtenu de cesser plus tôt leur activité professionnelle, leur métier étant considéré comme usant et stressant ; mais dès la retraite, certains travaillent pour des compagnies privées. Même chose pour les pilotes de chasse.

Il n’est bien sûr pas question de les empêcher de reprendre une activité. Mais est-ce que cela doit se faire dans les mêmes conditions que pour la personne sans aucun revenu, et sans perspective de double retraite ? Une réforme de l’ampleur de celle qu’on nous propose aurait dû être l’occasion de tout remettre à plat, quitte à poursuivre dans la voie actuelle si c’est la meilleure.

Le problème existe aussi pour d’autres professions. Ainsi actuellement un médecin avec un revenu annuel de 80 000 euros peut rester en activité en faisant valoir ses droits à la retraite. En payant toujours la même cotisation, il va donc cumuler 80 000 euros de revenus et 30 000 euros de retraite aussi longtemps qu’il le souhaite.

Aujourd’hui, sa cotisation ne lui donne pas de droits supplémentaires, ce que la réforme prévoit de modifier, augmentant ainsi sa retraite, alors que de fait, il n’a pas cessé son activité professionnelle. Notre système qui bat de l’aile peut-il se le permettre ? Le cumul doit être autorisé, mais les conditions actuelles sont-elles les meilleures ? On doit se poser la question, cela n’a pas été fait.

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    • Tout à fait. Mais on attendra hélas en vain ce genre d’analyse de la part de notre Haut Commissaire à la Réforme des Retraites officiel.

    • oui…reste que pour moi manger de la choucroute est pénible pour mon frère c’est un régal.. ma temperature de confort est 18°C pour ma femme 25°C..

      comment diable définir la pénibilité???

      il est évident que de toutes façons dans une idée de charité..ce qui compte est l’usure du retraité pas la pénibilité qui en est l’origine…
      certains pour le m^me boulot physique sont usés à 55 ans ..dans une idée charitable leur donner la retraite à cet age se comprendrait.
      c’est un examen médical et psychologique ..qui peut mesurer si le travail a été « pénible » pour vous..et c’est individuel.et c’est impossible car il n’y pas que le boulot qui use..

  • en effet…
    mais un salaire n’est pas lié directement à la pénibilité, il est défini par le marché de l’emploi…dans lequel la penibilité est mise en balance par les contractants… entre autres choses…

    quant à la retraite.. par répartition..
    ce n’est pas une épargne individuelle c’est donc par définition régit par le collectif et donc arbitraire..
    pour utiliser l’expression « devrait tenir compte de la pénibilité », il faudrait que la pénibilité soit mesurable et qu’elle entre dans la méthode de calcul du montant des retraites d’une façon clairement et ouvertement définie au préalable..
    c’est donc pipeau…

    mais on peut poser la vraie question: le niveau de retraite devrait être-t -il tenir compte de la capacité de blocage d’une corporation..car c’est ce qu’on constate et ce que l’article démontre.

    on passe maintenant à la question pourquoi des gens qui ont clairement un métier au moins aussi pénible que les agents de la ratp supporte cela sans protester..
    la capacité de nuisance joue un rôle, mais je ne crois pas que ce soit le seul..
    beaucoup de petites gens savent que les montants de retraite sont arbitraires, je pense qu’il utilisent les agents de la ratp comme « bouclier » vis à vis des velléités de réforme éventuelles d’un politicien..
    avec la formule..pas question de toucher à MA retraite si tu ne touches pas à celles des agents de la rapt d’abord…

    • La r.a.p.t., finalement l’écriture inclusive a quand même des points positifs…

    • bonjour monsieur lemiere, ayant exercé le métier de transporteur dans la moitié de l’Europe, les journées de « 36 heures  » n’étaient pas exceptionnels et 80 heures hebdomadaire la règle.
      mais évidement pour nous la pénibilité c’était quoi ???

  • J’ adore la phrase de Bastiat  » tout lemonde veut vivre au dépend de tous le monde »…….Mais certains en usent et en abusent.

    • oui…ce qui fait sourire malgré tout est qu’il faut une bonne dose d’hypocrisie pour que ce système fonctionne..
      les micro trottoirs lors des grèves de la rapt ( modernisé r;a;t;p) sont très exemplaires..
      « ils ont « raison » de défendre leur retraite.. »

      • Vous croyez aux micro trottoirs?

      • Fonctionnement des micro trottoirs, j’en ai fait l’expérience. On envoie une équipe, qui enregistre une vingtaines de commentaires. Il y a de tout, pour, contre, indifférents. Ensuite la rédaction choisit : que des gens qui comprennent les grévistes si on veut soutenir la grève, que des gens qui sont contre si on veut casser rapidement la grève. Les deux si on veut rester neutre. Les médias on le pouvoir de faire croire qu’une grève est soutenue ou non, de la faire durer ou non.

  • ou.. à quand le déballage de la grande formule de calcul du montant des retraites .. en fonction des « objectifs »et principes de la répartition… que chacun puisse voir si il se fait avoir…

    il y a un truc magnifique qui est que, comme pour la variation de certaines taxes, la discussion porte sur la dynamique et non sur la valeur absolue…

    il est difficile à comprendre que pour des gens qui sont par ailleurs férocement égalitaristes l’existence m^me de différence d’age et de montants de retraite soient justifiés..

  • finalement , on peut penser qu’en douce France , moins tu te fatigue au travail , mieux tu es considéré , mieux tu es payé , et ta future retraite te laissera largement de quoi vivre ; je me demande pourquoi je continu à travailler si c’est pour faire les poubelles pour manger dans quelques années ;

    • la répartition ça sonne comme la redistribution… même effet..
      gagner ‘plus » que les autres est mal car signe de cupidité et de spoliation du bien commun…

      • Répartition et Redistribution n’est-ce pas équivalent à «Entretien de la médiocrité» qui consiste à punir ceux qui réussissent dans la vie (ou plutôt qui se démènent pour réussir) !
        Dépanner OUI mais subventionner NON, à l’image de l’assurance chômage le RSA devrait être accorder durant un temps maxi (moins d’un an) et aussi sur une période de temps donnée (10 ans par ex.) avec une gestion nationale car au même titre qu’il existe des employeurs indélicats (changement de département du siège de société pour ne pas payer les charges) il y a aussi des profiteurs itinérants…

    • … Et surtout de pas acheter un toit pour les vieux jours car ayant économisé toute la vie pour l’avoir, l’État punit les propriétaires en les rackettant par la Taxe Foncière (qui n’est associée à aucun service – contrairement à la Taxe Habitation – ), il faut payer parce que l’État est là !
      Donc 10 ans avant de prendre la retraite, il faut prévoir de faire une demande de HLM (à renouveler tous les ans) !

  • Il y a un gros risque a prendre a parler penebilite, les gens vont se ruer vers les postes penibles pour avoir une bonne retraite….et les salaires vont en subir les consequences…on le voit deja chez les fonctionnaires , petits salaires mais grosses retraites et c’est mérité, tellement penible de fixer une pendule toute la journee et de manquer de responsabilites voir d’emplois reels !

    • Mais c’est déjà le cas, beaucoup de ces métiers à retraite enviée existent déjà. Sans ces compensations ils ne seraient pourvus, d’ailleurs « les gens ne s’y ruent pas ». Il existe aussi, surtout dans le privé, des primes très importantes par prestations pénibles, primes ne donnant de droits en retraite. Dans le public ces mêmes métiers pénibles ont des primes dix fois moindre mais pouvant donner des avantages retraite. Je souhaite bien du plaisir à cette réforme, mais je suis sûr qu’elle ne satisfera les gens, seules les finances s’y retrouveront ce qui est le vrai but, n’est-ce pas ?

  • «Les pilotes Air France … dès la retraite, certains travaillent pour des compagnies privées. Même chose pour les pilotes de chasse.»
    Oui, l’ensemble des militaires ont cette possibilité mais une caisse spéciale (IRCANTEC)… Mais ce n’est pas qu’une question de fric, enfin si car étant payés par leur caisse de retraite, ils peuvent se permettre d’occuper des postes en acceptant un salaire moindre donc de faire une concurrence déloyale pour un postulant n’ayant pas cet avantage !
    Il faudrait un contrôle provoquant une réduction ou une suspension de la retraite quand l’activité est supérieure à un quart temps, par exemple.

    • non…si on parle d’une retraite on parle de toutes… en tant que tels les conditions de pensions et d’ages ne sont ni justes ni injustes..si elles sont financées et acceptées par cex q i les financent il n’y a rien à dire…
      on entre sinon dans un jeu absurde…

      sois pilote à air france..

  • La pénibilité c’est pour beaucoup le temps de transport pour se rendre au travail. Devra-t-on ajouter des points retraite ou des bonification d’années à ces voyageurs du métro boulot dodo ? Ce serait juste, mais bien compliqué à établir de façon équitable. D’où toutes les difficultés de mettre en oeuvre un slogan publicitaire politique « un euro cotisé égal un point retraite », facile à dire, mais dans ce domaine Impossible est français.

  • vous confondez « pénibilité » avec
    statut de « pénibilité »

    par définition un travail pénible est
    accompagné d’un salaire en rapport..
    car un travail pénible repousse les candidatures..
    Maintenant la pénibilité appliquée aux statuts est une vaste escroquere syndicale

    • la pénibilité peut être physique ou psychologique..
      des tas de gens préfèrent la « pénibilité » physique pour l’image virile ou traditionnelle que ça implique..
      un travail routinier mais peinard peut être extrêmement pénible à supporter..un travail dans des bureaux insupportable…
      et TOUT ça c’est pris en compte lors de la négociation du salaire ..
      il n’est pas possible de donner une definition objective de la pénibilité d’un travail…

      maintenant..en admettant q’un employé juge le boulot pénible.. il peut prendre en compte l’image du boulot…il y a des boulots pénibles et « sexy  » du point de vue social..

      si tu trouves que ton travail et pénible change-en, si tu ne peux pas faire autre chose ne te plains pas..car tu as le mieux que tu puisses avoir!!!

      mon travail est pénible je vais voir ..mon patron?..non le gouvernement..

      je ne suis pas assez payé je vais voir le patron?..non le gouvernement…

      • les grilles d’avancement de la fonction publique sont autant mystérieuse que la prise en compte de la pénibilité..

        plus vieux donc plus payé…

        • Non pas les plus vieux mais les plus anciens… Traduction plus de temps tu es resté à pas faire grand chose, plus tu palpes.
          Mais ce raisonnement est surtout valable pour les administrations locales, départementales et régionales… Hormis les Énarques, personne n’a encore compris l’utilité des Régions d’ailleurs sinon pour un Traitement Social du Chômage !…
          Un autre truc moderne (qui est hors sujet) par la Nationale vous allez de Paris à Bordeaux «Je suis en panne au km13» (13 car j’ai de la chance) mais c’est quel km13 il doit y en avoir au moins 5, Il me semble qu’avant il n’y en aurait eu qu’un (pas très éloigné de Paris) en fait il n’y a plus de RN mais que des CD Chemin Départementaux (certains ne méritant même plus le nom de Routes). Encore heureux, ils n’ont pas inventé les BR Boulevards Régionaux ! (Encore un fois, c’est vraiment Hors Sujet)

  • Bon article.
    comme d’habitude, l’état compense comme il peut ce qui lui semble injuste…
    nous sommes le derniers vrai pays communiste.

    • En fait : TRÉSOR PUBLIC… il y a des mots qui ont été effacés (l’usure du temps sûrement.)
      C’est en réalité :
      «TRÉSOR des fonctionnaires et associés
      Racket du PUBLIC»

  • Le cumul doit être autorisé, mais les conditions actuelles sont-elles les meilleures ?

    Les conditions doivent être les mêmes pour tous. Or ce n’est pas le cas.

  • La pénibilité doit s’apprécier au niveau individuel, en terme d’incapacité. L’éventuelle pénibilité relève donc d’un avis médical dans le cadre de l’invalidité.

    En poussant le raisonnement, toute retraite se justifie en dernière analyse par l’incapacité à poursuivre une activité. C’est une invalidité liée à l’âge et non à un accident de la vie, mais cela reste quand même une forme d’invalidité. Dès lors, être capable d’assumer une activité professionnelle tout en touchant une retraite paraît un abus. On ne peut être en même temps valide et invalide. Entre les deux, il faut choisir.

    • il est impossible d’avoir un système qui englobe d’en haut toutes les particularités : soit ce système en oublie, soit il les interdit.
      D’où la nécessité de décentraliser jusqu’à l’individu le dossier des retraites : à chacun d’épagner pour ses vieux jours. A charge de la collectivité de garantir la propriété de cette épargne et de s’occuper des invalides.

      • S’il faut trouver un moindre mal à la répartition, c’est en l’abordant sous l’angle du risque que cette pseudo-assurance est censée couvrir. La seule justification de la retraite par répartition est l’incapacité de travailler, typiquement du fait de l’âge mais, finalement, cela importe peu. Il s’agit bien d’une invalidité quel que soit l’âge. L’intérêt du débat sur la pénibilité est la révélation de cette vérité. Dès lors, on comprend pourquoi les politiciens et syndicalistes fuient le débat ou tentent de le dissimuler. Pour eux, c’est explosif.

        La retraite par capitalisation est d’un tout autre ordre puisque, en toute hypothèse, les retraités de la capitalisation sont des actifs comme les autres. En tant qu’investisseurs, ces retraités ne produisent pas moins mais différemment. Ils ne cessent pas leur activité ; ils en changent simplement. Grâce à la capitalisation, l’ensemble des problèmes insurmontables inhérents à la répartition disparaissent.

      • Avec des taux d’intérêts durablement négatifs posez-vous la question de ce que deviendra votre épargne retraite individuelle.

        • Il suffit de ne pas la confier aux états, mais de la mettre dans ce qui croît et fructifie. D’ailleurs, préférer la capitalisation et confier son capital à l’économie étatique, il y a là quand même une preuve de confusion intellectuelle…

    • en fait oui et non…

      de toutes façons penser retraite par répartition conduit à une impasse, je suis plutôt pour un plan nationale qui prend en compte TOUTE impossibilité de travailler à tout âge.. ce qui implique qu’on ne laissera pas un vieux sur le bord de la route ..

      plus une capitalisation…
      une façon de revenu de survie…pour ceux qui sont incapable de travailler..

  • la particularité des pensions militaires vient notamment de l’absence de temps de travail (disponibilité en tout temps et en tout lieu) : cela a un coût.
    Dans certains pays, cette disponibilité est rémunérée dans la solde. En France elle l’est avec ce système de pension que l’on peut prendre (très) tôt (dans ce cas, le montant n’est pas celui de la RATP, loin s’en faut).

  • Il y a un mot que je ne comprends pas : retraite.
    C’est de la novlangue?

  • Le régime par répartition est l’exploitation d’une catégorie de la population par une autre. Il n’y a rien de très social là-dedans. Les défenseurs de ce système inique poussent même le cynisme en le justifiant par la « solidarité ».

  • Je rêve.
    Vous vous offusquez de ces régimes spéciaux dont le rendement des cotisations serait supérieur aux autre. Vous posez la question de rémunérer ou apporter des compensations retraite à ceux qui exercent des métiers pénibles ou dangereux.
    Alors qu’on n’arrête pas de nous faire chier avec ce que des poutchistes de la réforme des retraites appellent les « droits…? » conjugaux.
    Mais c’est quoi ces « droits..? » conjugaux qui sont en réalité des avantages. Des avantages non contributifs obtenus sans surcotisation.
    Des gens qui décrètent que le mariage va leur donner des droits…
    Ces « droits..? » conjugaux que l’on doit appeler avantages conjugaux ne sont ni plus ni moins qu’un régime spécial de la conjugalité qui n’a strictement rien à voir avec le travail.
    Avec les  » droits…? » conjugaux certaines personnes doublent leur pension et même plus alors que d’autres sont contraints de travailler toute une vie pour avoir moins.
    Mais là c’est l’omerta, les décisions sont prises par une poignée de technocrates dans les bureaux feutrés parisiens. Delevoye nous à mis devant le fait accompli.
    On ne peut pas vouloir changer un système de retraites car jugé trop dépendant du statut, et d’un autre côté rester arc-bouté sur un principe encore plus dépendant d’un statut : les « droits..? » conjugaux pour cause de mariage qui l’ont strictement rien à voir ni avec le travail, ni avec un état de besoin, ni avec un sacrifice pour cause de parentalité, mais uniquement liés à un statut: le mariage. Aujourd’hui les femmes travaillent, toutes ne sont pas mariées, certaines sont célibataires et au pays ses Droits de l’homme on nous sort un système de privilèges pire que n’importe quel régime spécial.
    Dans un système universel de retraites les conditions d’accès à la solidarité doivent être les mêmes pour tous, mariés, pas mariés, célibataires.

  • J’ai vu des mineurs de fond qui travaillaient par 40 degrés en slip (ou sans) avec un marteau piqueur de 15 ou 20 kilos dans les bras. Çà, c’est, je crois de la pénibilité. C’était il y a cinquante ans dans les mines de St Etienne. J’ai vu aussi des ouvrières textiles debout toute la journée et surveillant 200 broches en réparant les casses de fil au vol. Çà, c’était aussi de la pénibilité. Mais depuis, les CHST et le législateur sont passés, et la pénibilité s’assimile maintenant plutôt à la répétitivité ou au manque d’intérêt de la tâche. Comme les mesures concernant les retraites ne s’appliqueront que dans plusieurs années, je crois que les discussions sur la pénibilité ressemblent beaucoup à celles qui ont eu lieu en 1453 à Constantinople pendant la prise de la ville…

    • L’an dernier le gouvernement a proposé 37 mesures pour relancer le volontariat chez les pompiers, le besoin étant croissant car jouent de plus en plus le rôle de Samu. Mesure phare : bonification retraites. Par contre aucune proposition pour remonter les 7,80 euros de l’heure d’indemnités. On va maintenant beaucoup plus loin que la pénibilité ou la répétitivité qui ont bon dos. Le rapport sur la retraite de non rémunérations n’a même plus besoin de justification ! Une pierre de plus dans la vie à crédit que d’autres devront rembourser demain.

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