Piketty : une avalanche de chiffres pour une idéologie contestable

Piketty ou le retour de l’éternelle utopie socialiste, ou tout simplement de la jalousie.

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Piketty : une avalanche de chiffres pour une idéologie contestable

Publié le 20 septembre 2019
- A +

Par Yves Montenay.

Les inégalités sont un sujet important, mais plus propre aux proclamations qu’aux analyses sereines. La polarisation sur ce thème est devenue un facteur important pour les carrières. Celle de Thomas Piketty, dont le dernier livre vient de paraître, en est une bonne illustration.

Suivre le courant intellectuellement dominant ?

Je suis un enfant de la guerre froide, et me souviens de l’époque où « il fallait » être marxiste pour gagner en notoriété et progresser dans sa carrière : journalistes, chercheurs, essayistes, écrivains de fictions y étaient souvent astreints…

Ou alors, comme Raymond Aron, on s’en distinguait en s’opposant. Avec la satisfaction, juste avant de mourir, de se voir rejoint par « son petit camarade », Jean-Paul Sartre, qui venait de renier toute sa carrière de compagnon de route du Parti communiste.

Plus tard « il fallait » être anticolonialiste, puis maoïste, et j’en passe, pour arriver aux obligations sociales d’aujourd’hui : promouvoir l’écologie et dénoncer les inégalités.

Ces mouvements intellectuels ont bien sûr des fondements, sinon ils ne dureraient pas (la mode maoïste a été brève), mais il faut savoir garder un certain recul.

Ces réflexions me viennent à l’esprit alors que Thomas Piketty est devenu chroniqueur au Monde et sort son deuxième livre : Capital et idéologie.

Piketty ou comment justifier une idéologie par un océan de statistiques

D’abord, un avertissement. Mon sujet ici n’est pas les inégalités, mais la tendance, depuis plus d’un siècle, de justifier des convictions politiques par une présentation  scientifique, voire mathématique.

Ce type de présentation me laisse profondément sceptique, du fait de ma formation scientifique et économétrique et par ma pratique du management et des chiffres, à l’occasion de nombreuses déclarations fiscales ou autres de multiples entreprises, associations ou particuliers.

Ma conclusion est que les chiffres globaux, nationaux ou internationaux – on dit  macro-économiques pour faire sérieux – n’ont pas beaucoup de valeur.

Or ce sont précisément ces chiffres, et même une avalanche de chiffres, qu’utilise Thomas Piketty pour soutenir ses idées politiques, idées illustrées par sa participation à la commission économique du Parti socialiste en 1995–97, puis à « À gauche en Europe ». Ce fut ensuite le soutien à Ségolène Royal et, pour l’élection suivante, la proclamation dans Le Monde de « la pertinence des options proposées par le candidat François Hollande ».

Voyons cela de plus près !

Le Capital au XXIe siècle, de Thomas Piketty

Thomas Piketty a suivi le cursus méritocratique traditionnel de la fonction publique : l’École normale supérieure, une thèse, des articles et des livres. À la fin des années 1990, les inégalités sont déjà porteuses et il fait ses gammes sur ce thème.

Pour percer, il faut trouver une idée choc et apparemment mathématique. Pour cela il invente un mécanisme de création des inégalités qui rendra nécessaire une révolution, ou à tout le moins un matraquage fiscal des riches. Ça plaira aux idéalistes et aux jaloux. Ce sera sa formule : « Le revenu du capital croît plus vite que le revenu national ».

La justification sera une avalanche de chiffres qui va tétaniser le lecteur. Il y en aura près de 1000 pages pour faire encore plus sérieux. Le tout s’appelle Le capital au XXIe siècle, et paraît en 2013.

Thomas Piketty a réussi son coup, on parle de 2,5 millions d’exemplaires et d’une percée aux États-Unis.

Un postulat très discutable

Pourtant, j’ai de sérieux doutes sur le fondement de ce livre : si la rentabilité du capital dépasse durablement la croissance, non seulement la part des riches s’accroît, mais au bout d’un certain temps elle s’accroît tellement qu’il ne reste rien pour les autres.

Or l’enrichissement moyen est évident depuis plus d’un siècle.

Voir notamment Jean Fourastié, peut-être le seul enseignant d’économie concrète que j’ai eue à Sciences-Po et dont je participe à sauvegarder son souvenir avec celui d’Alfred Sauvy, tous deux étant les piliers intellectuels du site Sauvy–Fourastié.

À l’opposé de Piketty, Fourastié constate et mesure une forte diminution des inégalités.

Il remarque que les grands bourgeois ont beaucoup moins de domestiques qu’auparavant, que les châteaux se transmettent difficilement d’une génération à l’autre et surtout que le prix des produits courants, notamment la nourriture et l’électroménager, ont tellement baissé par rapport aux salaires que les inégalités matérielles de la vie quotidienne se sont effondrées.

Il est resté célèbre par ses suivis à long terme des prix exprimés en salaire d’un très grand nombre de biens. On est très loin de la macro-économie !

Certes, les périodes analysées par Fourastié et Piketty ne se recoupent pas complètement et ce dernier signale que la flambée des inégalités serait récente.

Néanmoins, les observations de Fourastié restent valables aujourd’hui. Donc pourquoi ce mécanisme ne joue-t-il que maintenant ? Cela jette un doute sur son nature structurelle et renvoie à des causes conjoncturelles.

Mais même « conjoncturellement », l’observation de base d’une forte augmentation des inégalités est-elle exacte ? Elle est certes sans arrêt répétée comme évidente, surtout aux États-Unis, où cet ouvrage a eu un grand succès. Et le livre multiplie les statistiques pour le prouver.

Des scientifiques remettent en cause les conclusions de Piketty

Or ces statistiques de Piketty ont été passées au peigne fin par les critiques et très discutées, notamment par Richard Sutch, Michel Ruimy et une enquête du Financial Times.

Un ouvrage international et collectif Anti-Piketty, vive le capital au XXIe siècle regroupe les travaux d’une vingtaine de spécialistes de disciplines variées.

Ces critiques pointent notamment une mauvaise prise en compte des différences fiscales d’un pays à l’autre et surtout de la redistribution, point pourtant essentiel.

Ils remarquent également que Piketty choisit les chiffres qui lui conviennent : ce qui est vrai pour les 1 % les plus riches à un moment donné dans un pays donné ne l’est pas pour les 9 % suivants, néanmoins très riches également et donc surtaxables de son point de vue.

Ils remarquent enfin que Piketty ajuste ses données à son raisonnement, « pour des raisons techniques » a-t-il répondu.

De toute façon, la mesure des inégalités est pratiquement impossible, et la comparaison d’un pays à l’autre l’est totalement : les définitions ne sont pas les mêmes et les données sont très imparfaites (le coefficient de Gini de l’Égypte indique des inégalités plus faibles qu’en France !!!)

Mais cette querelle de chiffres, pourtant fondamentale, passe par-dessus la tête des lecteurs.

Que penser du dernier livre de Piketty, Capital et idéologie ?

Thomas Piketty Capital et idéologieEt voici maintenant le dernier livre : 1200 pages cette fois !

Il faut frapper fort et utiliser des mots politiquement connotés : « capital » et « idéologie ». Donc, haro sur l’idéologie qui produit des riches.

Pour Pierre-Antoine Delhommais dans Le Point du 12 septembre, « Piketty l’économiste s’efface trop souvent devant Piketty le penseur politique qui veut dépasser et abolir le capitalisme et refonder le système économique mondial ». Bigre !

Le Monde et l’ensemble de la presse de gauche font une présentation tout à fait favorable de ce dernier livre, notamment en soulignant sa documentation « mondiale ».

Mais ce « mondial » comprend principalement la description du système des castes en Inde, et de la tripartition indo-européenne (clergé, guerriers, les autres… ou leur équivalent dans diverses sociétés) ce qui n’est pas directement lié au fonctionnement du capitalisme.

Surtout tel que le définit Piketty qui situe l’origine du capitalisme au XXe siècle, alors qu’il s’agit d’un système économique évoluant continûment depuis l’origine de l’humanité.

Personnellement, à propos d’une idéologie qui produit des riches, je pense à celle de la Chine et aux autres pays où le pouvoir est tout-puissant, ce qui donne d’énormes opportunités d’enrichissement à ses membres et à leurs proches, au détriment de la population, et non à son service comme les vrais capitalistes que sont Bill Gates ou Steve Jobs.

Qui parle de l’action philanthropique de Bill Gates pour diffuser l’hygiène élémentaire en Inde ? C’est grâce à lui si l’État indien a fini par promouvoir l’idée des toilettes auprès de la population. Et l’amélioration de la santé des habitants aura un impact certain sur l’économie du pays.

Et la querelle sur la marée de chiffres dans ces 1200 pages rebondit, un peu analogue à celle critiquant les données du livre précédent. Or ces données sont cette fois-ci plus mondiales, donc encore moins fiables.

Remarquons que les tableaux de chiffres qu’il y inclut confirment les observations de Fourastié, avec une diminution fantastique des inégalités depuis le XIXe siècle et le début du XXe.

L’éternel retour de l’utopie socialiste

Je conclurai sur la prise de position récente de Piketty sur la réforme des retraites : dans sa chronique « Qu’est-ce qu’une retraite juste ? » (Le Monde du 7 septembre) Piketty propose tout naturellement un taux de remplacement diminuant avec le revenu, et s’oppose au principe de la réforme Delevoye « une même pension pour une même cotisation ».

Il demande que la redistribution entre retraités aille bien au-delà des « 25 % de solidarité », qui vont, à juste titre à mon avis, surtout aux mères de famille. Et il justifie cela par l’argument selon lequel « les rémunérations les plus importantes ne sont pas légitimes » ! Or ce qui arrive dans les caisses de retraites ne vient pas de Carlos Goshn, mais des  classes moyennes qui seraient surprises de voir leurs rémunérations considérées comme illégitimes.

Bref, voici enfin l’homme providentiel pour la gauche, celui qui pourrait la réunir car il pourfend le libéralisme, c’est-à-dire, vu de son camp, les macronistes et tout ce qui est à leur droite. Vraiment tout ? Je crois discerner un petit fumet populiste…

Bref c’est le retour de l’éternelle utopie socialiste, ou tout simplement de la jalousie : « il faut taxer les riches » et donc les appauvrir… alors que la vraie question est d’enrichir les pauvres !

En janvier 2018, je m’exprimais déjà à ce sujet :  Ce n’est pas en taxant « les riches » que l’on réduira les inégalités !

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  • « les rémunérations les plus importantes ne sont pas légitimes »..

    pourquoi?
    parce que c’ets inégal.. a
    ah ouaih? et alors?
    les inéga

    • les inégalités c’est mal!
      ah bon pourquoi?
      parce qu’elles reposent sur un enrichissement illégitime..

      la boucle est bouclée..

      pas la peine de discuter..si vous avez affaire à un intellectuel la boucle sera juste beaucoup plus longue ..
      l’auteur m^me distingue la richesse des classes moyennes de celle de bill gates ou decarlos goshn…
      rine de différent d’avec piketty..

      il faudrait donc prendre plus aux riches selon piketty..et mas nécessairement pour l’auteur.. mais prendre quand m^me…

      dans quel but????
      quelles sont les inégalités acceptables et pourquoi?
      ou quels sont les signaux sociaux qui font qu’on doit l’augmenter, émeutes, crimes ou je ne sais quoi?

  • L’inégalité c’est le sur-enrichissement des super riches qui interdisent aux pauvres de s’enrichir!

    • Je reconnais qu’ il y a une forme d’ indécence entretenue par des médias qui aiment comparer des chiffres qui n’ ont rien à voir entre eux.
      Parlons de la France. Ici on jalouse, mais on calcule aussi son budget pour ne pas perdre des droits sociaux, à croire que l’ on préfère être pauvre. Ceci dit en France, tout démontre qu’ il vaut mieux être pauvre avec une petite activité au black. N’ enviez donc pas trop fort les gens qui ont le réel talent de s’ enrichir officiellement dans un tel contexte.

      • Il faut étre lucide: il y a une toute petite caste de parasites qui, non seulement interdisent aux pauvres de s’entichir, mais ne voit aucun problème à plumer ceux qui ont réussi par leur travail.

      • La jalousie comme la lutte des classes: des rengaines qui perdurent. Regardez plutôt les super riches qui ont capté l’argent des QE des banques centrales avec de prêts à taux dérisoires que les pauvres ne peuvent obtenir, et qui ont joué la bourse financière et acheté des biens durables, foncier, immobilier, oeuvres d’art avec cette monnaie factice en faisant monter les prix les rendant inaccessibles aux pauvres. Rien n’est investi dans l’économie réelle, donc plus de chômage et de précarité amenant les pauvres à se rabattre sur les prêts revolving à 20 pcent d’intérêt.

    • C’est quoi un « super-enrichissement » et des « super riches ».
      Comment cela interdit aux pauvres de s’enrichir ?
      J’aimerais des explications en toute amabilité SVP
      Merci

      • Vous pouvez admettre que les multimilliardaires conservent une très grande part de la richesse mondiale et qu’ils l’accroissent (leur richesse) plus vite que celle de la planète entière. En somme ils s’accaparent cette grosse part du gâteau au détriment des autres. Voilà!

        • Certainement pas au détriment des autres. Les autres peuvent aussi devenir millionnaires, puis multi-, puis milliardaires, puis multi-, s’ils ont les mêmes qualités, et même s’ils en ont moins et que les redistributeurs à la Piketty les laissent tranquilles.
          Il n’y a pas de gâteau, il y a des terres où planter du blé, élever des poules, des vaches, où construire des moulins pour moudre la farine et des fours où cuire la pâte. Et il y a des empêcheurs de planter, de récolter, de traire, de moudre et de cuire au prétexte qu’on leur doit le produit de ces efforts comme si c’était une manne céleste à distribuer. Ceux qui interdisent de fait aux pauvres de s’enrichir sont ceux qui leur piquent tout enrichissement pour se le partager. Et en plus, ils viennent faire la morale !

        • Cet accroissement de richesse n’est que du papier, c’est entièrement virtuel. Si demain c’est soit disante richesse devaient être convertis en bien réel on s’apercevrait que ça n’est que du vent.

    • Pouvez-vous décrire par quel mécanisme les riches empêchent les pauvres de s’enrichir ?

      • Oui bien sûr, le fameux ruissellement…blabla

        • Les pauvres n’ont pas tous, heureusement, comme seule idée pour s’enrichir d’ouvrir la gueule et d’attendre que ça ruisselle dedans…

        • Non, le ruissellement, c’est l’idée politicienne absurde que les riches enrichissent les pauvres en consommant, idée dénoncée depuis plus d’un siècle par les meilleurs auteurs libéraux. C’est tout aussi idiot de dire que la consommation des retraités serait utile à la croissance.

          Mais ça n’explique toujours pas le mécanisme par lequel vous prétendez que les riches appauvrissent les pauvres. Vous allez devoir inventer autre chose qu’un hors-sujet pour convaincre.

    • Piketty, ou l’évangile selon Saint Marx.

  • On imagine qu’avec 2.5M d’exemplaires vendu il est devenu « riche ».
    Il a donc partagé et comme lui autorise la loi fait un « don » à l’état de tout cet argent pour bien entendu participer à la solidarité et être en phase avec ses idées…. Evidemment :-))
    Vous auriez un « mauvais esprit » a croire qu’il fait des livres pour gagner de l’argent.
    Vous auriez un « mauvais esprit » a croire qu’il fait des livres en donnant des chiffres que les intello-gauchistes qui achètent des livres aiment a lire et entendre…

  • Les livres de Piketty sont comme les rapports du GIEC, beaucoup de monde en parle, mais personne ne les lit vraiment.
    Il y a ceux qui y croient par réflexe parce que ça passe dans les médias ou parce que ça matche avec leurs idées et les autres qui se méfient seulement parce qu’ils ont du bon sens.
    Lire Bastiat, clair, simple, lumineux, sans avalanche de chiffres, est autrement plus édifiant.
    Ce n’est que mon avis.

    • « personne ne les lit vraiment »
      Comme ce n’est pas non plus Piketty qui les écrit vraiment, ça fait une bonne moyenne.

    • J’ai lu toutes les publications sur les inégalités initiales et le Capital au XXIe siècle et j’en ai dressé une sévère critique mais très fastidieuse. Je ne lirai pas sa dernière publication car je vais y retrouver beaucoup d’inexactitudes et d’invraisemblances. Cet homme est nuisible mais fier d’être communiste, c’est la partie réservée au courageux qui ont lu le précédent bouquin:

      Ce qu’il faut bien comprendre en socialie, ce que vous avez gagné ne vous appartient pas, il faut le rendre à la société qui vous a permis de réussir et ceci au plus tard à la mort. Quand vous lisez l’absurde ouvrage « Le capital au XXIe siècle  » de T. Piketty aux pages 835 et s, vous vous apercevez qu’il est question d’impôt sur le capital très précisément immobilier, financier et professionnel (page 839) à un « taux minuscule » (page 841) mais à la page 838, il est donné « par exemple à imaginer , un taux à 0% au dessous de 1 million €, 1% entre 1 et 5 m€, 2% au delà. Puis 3 lignes en dessous : un taux plus fortement progressif de 5% ou 10 % au delà de 1 milliard €. Et même un taux sur les patrimoines modestes de 0,1 % au-dessous de 200 000 € etc. »
      Je ne parlerais même pas de régression arithmétique pour calculer le temps nécessaire à faire disparaître une fortune quelle qu’elle soit.
      Page 599 du « mérite et héritage dans le long terme »
      Seulement que M Piketty a oublié de dire que lorsqu’il y a taxe il faut disposer de monnaie pour payer la taxe. Dès lors, il est nécessaire de trouver une contrepartie appelée l’acquéreur qui devra trouver la liquidité. Où va-t-on trouver les acheteurs qui vont nous libérer de nos propriétés et actifs (partiellement chaque année)? Et avec quels actifs ces acquéreurs vont-ils pouvoir honorer la transaction puisqu’ils seront eux-mêmes taxés aux mêmes taux. J’écrivais absurde au début de mon propos

      • Les propriétaires immobilier vont accumuler une dette, et l’Etat se servira en premier au décès lors de la succession.

        • Peut-être. Mais l’Etat ne trouvera aucun acheteur pour le bien qu’il aura saisi ou a un prix extrêmement bas car l’acheteur sait qu’il sera taxé pour un montant cumulé qui sera rapidement équivalent à la valeur du bien. Si l’Etat se retrouve à brader les biens saisis pour pouvoir les vendre, il se tirera une balle dans le pied puisque la taxe du bien vendu sera un %age de sa valeur.

          • Mais l’état adore se tirer des balles dans le pied. Surtout quand il est socialiste. Cela fait un excellent entrainement pour le passage au communisme, ou là, ce n’est plus dans le pied, mais la nuque qui est visée, et plus la sienne…

          • non. Quand quelqu’un ne paye pas ses taxes, l’Etat ne l’exproprie PAS, mais attend patiemment la succession pour se payer sur ce qui est dû aux héritiers.

  • Dans « le capital au XXIéme siècle », Piketty concluait, après la même avalanche de statistiques parfois assez douteuses compte tenu de l’ancienneté de certaines, que puisque le rendement du capital était supérieur au taux de croissance, il fallait (bien sûr…à augmenter les impôts, faire un impôt mondial et autres joyeusetés…
    Cela fait quelques années que les bricolages monétaires des banques centrales font que les taux à long terme sont négatifs, le monde étant en croissance (pas bien gaillarde, certes…). Le rendement du capital est donc inférieur au taux de croissance.
    Selon la logique de Piketty, on devrait donc baisser les impôts, non ? Bref, vive Piketty !!

    • Dans le même ordre d’idée, si le rendement du capital était effectivement supérieur au taux de croissance, il serait préférable de développer des retraites basées sur la capitalisation. Cela permettrait, selon l’analyse de Picketty sur le rendement du capital, d’avoir des retraites croissantes avec la possibilité d’en allouer une meilleure proportion aux faibles retraites sans avoir à spolier les autres.
      Mais curieusement, non!
      Picketty est pour la redistribution forcenée et forcée et la retraite par répartition! Avec cette idée délirante que les populations surtaxées et sur-imposées n’adapteront pas leur comportement pour moins payer (méchante stratégie individuelle honnie des planificateurs collectivistes) et continueront à se faire tondre sans broncher! Bref, une surtaxation qui aboutit inéluctablement à une baisse des rentrées fiscales puis à nouveau à une augmentation des taxations (…etc) et in fine à une baisse de la redistribution.
      Bref, Picketty est un idéologue dont le but réel n’est pas l’amélioration de la situation de la population mais la volonté de casser du riche. Peut-être parce que, initialement, il estimait ne pas être reconnu et rémunéré à sa juste valeur?
      J’espère qu’un jour quelqu’un lui demandera si, comme il le recommande pour les autres, il a redistribué de lui-même la plus grande partie de ce qu’il a gagné avec ses écrits. Le plus drôle serait de se rendre compte qu’il a utilisé des procédés d’optimisation fiscale pour réduire ses impositions…

      • Rassurez vous MM Michel Sapin et Christian Eckert ont préparé le terrain et le 17 sept 2019 la proposition suivante est arrivée à l’Assemblée nationale http://www.assemblee-nationale.fr/15/rap-info/i2246.asp sur « l’impôt universel »

        • Intéressant votre lien.
          Visiblement, ils sont en train d’étudier tous les moyens pour faire raquer les français installés à l’étranger! Voilà qui va les encourager à changer de nationalité… Ce qui permettra à nos politiques taxophiles de se venter que, grâce à eux, le nombre de français à l’étranger… diminue!!
          En plus, en adoptant une nationalité étrangère et en abandonnant la nationalité français, les personnes pourront revenir quand elles veulent en France et y passer plus de temps. Effet Cobra garanti.

          • Attention, il sont capable de faire que la nationalité soit indélébile.
            On a pas encore tout vu. Leurs ressources sont illimitées… 🙁

            • Certes mais cela devient compliqué. Et la France n’est pas les USA en matière de capacité à influer la politique des autres pays.
              Et puis, si vous disposez d’une 2è nationalité, vous n’avez plus besoin de repasser par les fourches caudines de l’administration française. Bien sûr, vous ne pouvez plus revenir en France. Mais est-ce un si grand mal par rapport à la spoliation qui vous y attend?

        • Dominique David, députée LREM, qui utilise le Tax Justice Network (ATTAC) , dans ce rapport ..

          CPEF !

  • Il (TP) entretient son fonds de commerce lucratif avec l’habileté du bon mathématicien. Peu importe que de meilleurs mathématiciens que lui démontrent les trucages de ses démonstrations, le peuple naïf croit ce qui l’arrange, le marché de la jalousie est rentable et inépuisable, TP a trouvé le filon facile, une popularité assurée, un bel avenir politique et financier (très inégalitaire) avec l’avalanche de droits d’auteur renouvelables et une presse avide d’amplifier ses billevesées.
    Finalement c’est un assez bon modèle d’auto-entrepreneur libéral.

    • De profiteur surtout.

    • Vous avez oublié l’article 100-II du Code général des impôts qui permet à M. Piketty de bénéficier d’une imposition allégée de ces droits d’auteur dont il ne parle pas en « bon partageux » de l’argent des autres. 2,5 millions d’ouvrages à 5 euros de droits par unité soit un total de 7.500.000 euros de recettes taxées au cinquième, sale hypocrite!

      • Vous voyez le mal partout!!
        Au vue de ses écrits, Picketty a surement spontanément et de lui-même décidé de ne pas profiter de cet allégement fiscal et a surement distribué ensuite une autre partie de ses gains à des associations de nécessiteux. 🙂

    • Auto-entrepreneur libéral ?
      Un auto-entrepreneur libéral fournit des produits utiles à ses clients, pas des marchandises avariées, pas une idéologie démagogique consistant à spolier ceux qui, vrais entrepreneurs, ont honnêtement gagné de l’argent.
      Ce Piketty est un imposteur, comme tout marxiste qui se respecte.

  • Quand un super-riche possède des milliards, voire juste des dizaines de millions, il mange 3 fois par jour n’a pas forcément 89 enfants et dors sous quelques mêmes toits. Donc son argent est essentiellement utilisé, placé, investi… C’est ce que fait l’Etat. Prendre l’argent à l’individu en pensant que l’Etat en fera meilleur usage est fait et peut l’être encore plus. Est ce vraiment une réussite?

    • On ne vit pas de son capital mais de revenus. Le capital se situe principalement dans des entreprises cotées ou non et ces avoirs ne sont pas consommés.

  • En effet, aligner des statistiques pour faire l’apologie d’une idée préconçue est l’exact inverse de la démarche scientifique. Le militantisme d’abord, l’expertise scientifique après.
    Comment se fait-il que des gens, dont on ne peut prétendre qu’ils sont stupides, suivent ce genre de personnage? (dont on peut penser qu’il a de solides soutiens, vu l’emballement médiatique pour ses livres, et la quasi-omerta sur les critiques).
    Ceci vaut pour l’économie, mais aussi tout ce qui touche à l’écologie, et beaucoup d’autres sujets.
    Sur le fond du sujet, Piketty se contente d’étudier la population globale, riches compris, mais évite sans doute de parler du très, très haut gratin des grands détenteurs de capitaux au niveau mondial… Il n’y a pas de problème pour cette petite oligarchie pour que tous les autres soient collectivisés.

    • Parce que son idéologie étant socialiste cela suffit à toute personne de gauche, que ce soit en France ou aux USA ou le socialisme perce enfin.

  • « Le revenu du capital croît plus vite que le revenu national ».

    Là Piketty démontre ce qu’il combat par ailleurs : si le revenu du capital croît plus vite que le revenu national c’est que le secteur public est plus inefficace que le secteur privé. Donc si on veut faire tendre le revenu national vers celui du capital (ce qui enrichira tout le monde), il faut réduire autant que possible le secteur public. Donc réduire l’état à cinq ministères (défense, intérieur, affaires étrangères, justice et budget + comptes publics) paraît être un sain objectif.
    Par ailleurs les méthodes de Piketty (cherry picking et bidouillage des données) sont caractéristiques de la pseudo science.
    Enfin je n’adhère pas à son approche macroéconomique totalisante (voire totalitaire). Vu la diversité des pratiques et méthodes de mesures économiques, il parait plus judicieux d’enprunter une approche microéconométrique et ensuite considérer les résultats au cas par cas avant de généraliser. Comme tout bon marxiste, il néglige le capital humain.

  • Merci monsieur Montenay pour votre article.
    S’il est certain que Piketty est la caution dont le monde collectiviste a besoin pour justifier de continuer encore un peu plus ce qui manifestement ne fonctionne pas, ce qui m’interroge c’est le fait que ce soit par un un seul individu, dont beaucoup on mis au jour les mensonges. Et cela dure.
    Et il ratisse large le Piketty sur le plan marketing pour accroître ses revenus, ce sont les pauvres de toute la planète qui peuvent ainsi et facilement désigner leur bouc émissaire, les riches.
    Alors ce n’est plus de Piketty – la mauvaise foi – dont il faut se méfier, mais de tous ceux qui, l’air de ne pas y toucher le mettent en avant.

  • La liberté conduit naturellement à l’inégalité. Elle conduit également à la prospérité générale dont tout le monde finit par profiter.
    L’égalité n’est pas naturelle. Il faut l’imposer par la contrainte (impôt progressif, etc…). Elle entrave la prospérité et conduit donc à la pauvreté générale.
    Beaucoup de gens préfèrent la pauvreté dans l’égalité à la prospérité dans l’inégalité. Ce qui explique le succès inébranlable du socialisme.

    • Je n’aurais pas dit mieux….En fait, tant de gens ont un ego à la place du discernement, ils réfèreront toujours un oppresseur qui les tutoie et ne leur file pas de complexe qu’à un employeur qui les paie bien mais ne les flatte pas….La gauche se nourrit des ego frustrés. Et ils sont nombreux….

  • Ce qui m’a le plus étonné, après son premier opus, c’est de voir mes collègues, bataves, teutons et ibériques applaudir les analyses de Piketty, preuve que ce dernier a bien enfumé son monde. Et que moi, français, était le seul à trouver ses idées rances.
    Le monde à l’envers.
    Ce dernier ouvrage va peut être leur ouvrir les yeux.

    • C’est que vos collègues n’ont pas lu son premier opus. C’est comme la capital de K. Marx demandez à tous les socialistes ce qu’ils pensent de la démonstration/validation de Marx sur la formation du capital dans l’entreprise (de mémoire page 623 ou 633)

    • Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle casse !

  • Avec la gauche c’ est toujours la même rengaine, il existe des montagnes d’ argent aux mains de certains qu’ il suffit de prendre et distribuer. Quand Mitterand arrive au pouvoir on nous avez promis la même chose, il suffisait de taxer les compagnies pétrolières et les multinationales pour que l’ argent coule à flot……Et puis patatrac, l’ argent n’ a jamais coulé à flot et il a fallu taxer les classes moyennes et emprunter..

    • Maintenant ce qui revient en boucle à gauche c’ est l’ évasion fiscale, avec l’ argent récupé par nos braves fonctionnaires l’ état pourrait distribuer des milliards aux français…….

  • Heu,.c’est qui Piketty ?
    Il parait des milliers de bouquins par an et on parle de ce mec qui n’a jamais rien fait d’honnete dans sa vie , un prof , d’economie……en France , et socialaud en plus , ce n’est pas lui qui battait sa femme ?

  • a qui bon faire un article sur piketti,
    qui le lit?
    mouarfff

  • Alors elle décidément tout le PS lui est passé dessus et dire que maintenant elle donne des cours à Sciences Po ….c’est tombé très bas .

  • Il serait pire que Macron.? Impossible ne serait p

  • Pendant la ruée vers l’or, les vendeurs de pelles ont tous fait fortune, les chercheurs presque pas..
    Dans la ruée vers le socialisme, les vendeurs de rêve font fortune, les autres presque pas..
    25 euros le bouquin même les vendeurs de pelles n’avaient pas oser..

  • le roi du sophisme….
    quelques infos non discutables et hop…on passe une contre vérité.
    la contrepartie de trop l’information ; le peuple n’est pas à niveau sur les fondamentaux.

  • L’extrême gauche comme grand fournisseur d’arguments à l’oligarchie pour son unique objectif, tenir à distance les classes moyennes pouvant menacer son pouvoir par un enrichissement trop important….en prétendant défendre « les plus déshérités »…..Ils nous font le coup depuis la Révolution où la classe bourgeoise a raconté une histoire « d’égalité » au Peuple juste pour virer la Noblesse et envoyer 100 ans plus tard les gosses bosser dans ses usines….A présent c’est le droit de propriété (des 99 % les moins riches) qui est dans le collimateur….que Picketty ne dit pas vouloir abroger (faut pas violer les gens trop ouvertement… ) mais « revoir »….On remplacera le droit d’habiter là où ça nous chante selon nos moyens financiers par le même selon les passe droits que l’on aura pu obtenir…. auprès de qui ? Ben toujours les mêmes, attendu que la chute d’un système place souvent les mêmes oppresseurs aux commandes…Voir ce qui s’est passé à la chute de l’URSS….Pour la propriété, le projet (mais nan, il n’y a pas de complot ….) ne date pas d’hier et n’est pas oublié…Il avance à tâtons et les classes moyennes feraient bien de veiller au grain et se méfier davantage de ce genre de toto qui lance des « idées »….Jamais innocent…https://defenseflorentine.wordpress.com/2013/07/12/lesprit-des-lois-squat-et-droit-de-propriete/

  • Une avalanche d’idéologie pour des chiffres contestables, ça marche aussi !

  • Piketty cherche (et sans doute nos gouvernants et politiques avec lui) un fondement « scientifique » pour justifier les futures augmentations des prélèvements obligatoires et tâcher de convaincre les autres états à en faire autant.

    Cela vient en complément de l’écologie/GIEC/rechauffement climatique…

  • Après avoir dépassé le capitalisme en le supprimant et éventuellement guillotinant les capitalistes de haut vol, il restera … le besoin de capital pour soutenir les activités industrielles et commerciales.
    La gestion sera confiée à des soviets de quartiers (autogérés comme de bien entendu), fédérés en soviets municipaux, eux-mêmes fédérés en soviets régionaux, pour en arriver au soviet suprême.
    L’avenir est rempli de promesses dont plusieurs devraient mieux ne jamais être tenues.

  • Je ne suis pas d’accord le bouquin de Pikety peut être très utile…pour caler une table, comme leste dans un bateau ou habilement manié pour se défendre contre un cambrioleur…

  • Quand on sait que ses parents ont milité à Lutte Ouvrière, puisqu’ils sont allés s’installer comme éleveurs de chèvres, ça situe le contexte familial et intellectuel du bonhomme…
    Pour ce qui est des « inégalités » en France, ce monsieur ferait mieux de se pencher sur le capitalisme de connivence, cette perversion du libéralisme économique, qui d’ailleurs n’est pas sans ressembler au système communiste chinois.
    Un idéologue marxiste de plus que ce Piketty, aucun intérêt.

  • Les inégalités sociales n’ont pas d’autre histoire que celle de la relation économie-démographie. Et si nous ignorons cela, nous ne pourrons jamais:
    – ni les maîtriser
    – ni éradiquer la pauvreté profonde
    – ni nous réconcilier avec notre environnement.

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