Contrepoints fête ses 10 ans : « La salubrité publique contre l’ignorance »

Contrepoints fête ses 10 ans d’existence. Votre journal est né en réaction aux mensonges véhiculés par Jean-Marie Le Pen dans l’internet naissant des années 90. Fabrice Ribet, fondateur, nous raconte la genèse du projet. Interview.

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Contrepoints fête ses 10 ans : « La salubrité publique contre l’ignorance »

Publié le 15 septembre 2019
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Par la rédaction de Contrepoints.

Contrepoints : Dans la seconde moitié des années 1990, vous êtes étudiant et vous vous rendez compte qu’il existe un véritable vide intellectuel et médiatique autour des idées libérales en France. Pourriez-vous nous replacer dans le contexte de l’époque et nous expliquer ensuite ce que vous décidez de faire ?

Fabrice Ribet : Dans les années 1990, j’étais en effet étudiant à Sciences Po. À l’époque, comme aujourd’hui je présume, on ne pouvait pas dire que les courants libéraux, dans toute leur diversité, étaient des plus représentés au sein des universités françaises, pour employer un doux euphémisme.

Non seulement — cela ne surprendra personne — les collectivistes et autres constructivistes de tout poil avaient droit de cité et tenaient les tribunes, mais les courants de pensée que je qualifie volontiers d’alternatifs (les vrais courants alternatifs, pas ceux de l’extrême gauche) étaient la plupart du temps parfaitement méconnus. Même en fac de Sciences éco, à Sciences Po, ou dans d’autres lieux de formation de la jeunesse intellectuelle, lieux a priori les plus ouverts au monde et à sa diversité, le libéralisme était largement méconnu.

Dans les années 1990, quasiment chaque année un prix Nobel d’économie était couronné parmi les libéraux (Becker, Coase, Lucas ou encore Buchanan peu auparavant), dans la plus totale indifférence. De grands écrivains libéraux (Mario Vargas Llosa, pour ne citer que lui) étaient reconnus mondialement, dans la plus parfaite indifférence aussi.

Il me paraissait faire œuvre de salubrité publique que de lutter contre cette ignorance.

Parfois, d’ailleurs, on était dans pire que de l’ignorance. Ou, pour dire les choses autrement, j’aurais — à tout prendre — préféré me retrouver face à des gens ignorants que face à ce qui a été pour moi le vrai déclic. Remontons le temps, nous sommes en 1997. Les élections présidentielles de 1995 sont encore fraîches dans les mémoires. Vous savez bien, « mangez des pommes », tout ça. La victoire de Jacques Chirac face à l’austère Lionel Jospin.

Ce qui change en cette fin de millénaire, c’est l’apparition d’Internet. C’est un medium tout juste naissant, qui était encore embryonnaire lors de la présidentielle (à l’époque, 100 000 foyers seulement étaient équipés), mais qui, en 1997-98 prend un essor considérable. Les sorciers de la communication électorale ont bien compris que ce medium avait un potentiel gigantesque, celui de toucher en un clic des millions d’individus. Comme toujours dans ce genre de situation, ce sont les plus petits qui sont les plus agiles. Ce ne sont pas les grands partis qui prennent les premiers le virage d’Internet, mais les plus militants et les mieux organisés.

À ce jeu, le Front national de Jean-Marie Le Pen est très fort. Il a déjà, en 1997, un site internet vaste et profond, certes statique, par opposition aux sites dynamiques et sociaux d’aujourd’hui, mais il a du contenu. On y retrouve toute la doctrine du parti.

Je consulte ces pages. Je me retrouve sur le programme économique du Front. Et que lis-je ? Que la doxa protectionniste et ultra-interventionniste de Le Pen puise sa source dans la pensée de grands économistes du XXe siècle. Et parmi eux, un est cité longuement. Friedrich von Hayek. Je me frotte plusieurs fois les yeux, pensant avoir trop lu d’âneries sur ce site pour ne pas fatiguer, mais non, c’est bien ce qui est écrit. Un long développement justifiant la doctrine du FN par Hayek (et un peu Maurice Allais aussi, fondu dans un même ensemble, pourquoi se priver…).

À l’époque, je connaissais déjà relativement bien la pensée hayékienne. J’ai bondi jusqu’au plafond, et je me suis dit que c’en était trop, qu’il fallait agir, et rétablir un minium de vérité dans ce bas-monde. Que si on laissait faire, on ne pourrait plus jamais corriger le tir. Et qu’il fallait contrer tous ces bonimenteurs.

CP : Les débuts consistaient essentiellement en la traduction de textes anglo-saxons. Était-il facile de trouver des auteurs (bénévoles) et, surtout, des auteurs qui acceptaient de signer de leur propre nom ? Pourquoi cette prudence ?

F.R. : Les débuts consistaient pour partie en la traduction de textes, oui, mais pour partie aussi en la synthèse de grands ouvrages libéraux (du type Droit, législation et liberté, L’Éthique de la liberté, etc.). Pour les traductions, non en effet, il n’était pas facile de trouver des auteurs. Ce n’était pas tant une question d’anonymat ou pas, que de trouver des gens motivés par le fait d’écrire, capables d’écrire avec une certaine régularité, fournissant du contenu de qualité, et ce pour un lectorat au volume somme toute très relatif. C’est bien plus simple lorsque Contrepoints, et les autres sites de la galaxie liberaux.org, ont eu une meilleure visibilité et ont commencé à générer des millions de clics chaque mois.

CP : Dès la naissance de Contrepoints, vous semblait-il évident de refuser toute subvention publique ? Ou bien avez-vous connu des instants d’hésitation ?

F.R. : Pas une seconde ! Cela me paraît consubstantiel à l’existence même de l’association et du pure-player qu’est Contrepoints. Pour ma part, je n’aime pas trop l’eau tiède en la matière. J’ai toujours tenu le propos suivant : mieux vaut faire moins, mais avec indépendance, que plus, en se vendant.

CP : La vocation de Contrepoints est de servir en quelque sorte de « maison libérale » dans le monde francophone. Entre libéraux de gauche et paléo-libertariens, les querelles de chapelle sont parfois virulentes. N’y a-t-il pas un risque d’étaler ces divisions au grand jour, dans les commentaires, par exemple (qui sont rarement injurieux et souvent courtois, il faut le préciser) ?

F. R. : Je réponds en deux temps. D’abord au sujet de l’association libéraux.org, qui porte Contrepoints, et ensuite spécifiquement concernant Contrepoints. Pour liberaux.org (le forum, mais aussi les sites thématiques comme Wikiberal ou Catallaxia), pour moi, la question ne se pose pas. J’ai toujours prôné l’œcuménisme : l’objectif c’est certes de dialoguer entre libéraux, quel que soit le courant de pensée, mais aussi de promouvoir la pensée libérale, dans toute sa diversité. Une seule règle : le respect mutuel. Mais ces sites, et l’association qui les porte, ne sont la chapelle de personne. C’est toute la différence entre un libéralisme qui rassemble, et un libéralisme qui exclut. Mon choix est vite fait.

Concernant Contrepoints, si la philosophie est exactement la même, je dois reconnaître que sa mise en pratique nécessite un minimum de précaution. Sinon, le risque est grand de donner l’impression, d’un article à l’autre, d’un jour à l’autre, de manquer de cohérence. C’est tout l’enjeu de l’équipe de rédaction, et du rédac’ chef en particulier, que de trouver le bon dosage entre diversité et cohérence. Vu de ma fenêtre, celle d’un lecteur attentif mais aussi d’un spectateur des évolutions de Contrepoints, je trouve que cet équilibre est plutôt bien trouvé et maintenu au fil des années. C’est tout ce qui fait la richesse, et le caractère strictement unique dans le monde francophone, de Contrepoints !

CP : Contrepoints évolue aujourd’hui, avec l’apport de vidéos, de podcasts et l’intégration au sein de la rédaction d’un community manager. Dix ans plus tard, comment jugez-vous cette évolution ? Et, à titre plus personnel, vous rend-elle fier ?

F. R. : La professionnalisation de Contrepoints est inscrite dans ses gènes depuis ses origines. Des premiers recrutements, jusqu’à la carte de presse, en passant par les médias les plus récents, les réseaux sociaux, la participation à divers colloques, les interviews dans la presse nationale ou internationale, toutes les actions entreprises depuis dix ans militent vers l’institutionnalisation de Contrepoints, qui est devenu un organe de presse à part entière, je dirais même un organe incontournable à l’aube des années 2020.

J’en suis extrêmement fier, et si j’en ai été le géniteur, le mérite en revient à titre quasi exclusif à celles et ceux qui ont œuvré durant toutes ces années pour faire de Contrepoints ce qu’il est aujourd’hui. Il y a tellement de personnes à citer — et donc je cours un tel risque d’en oublier, ou de lasser les lecteurs — que je préfère m’en tenir à ce propos général.

Je fais le vœu que dans dix ans, Contrepoints soit un média cross-over, autant sur internet que dans la presse écrite, autant sur les réseaux sociaux qu’à la télévision, autant dans les salles de presse que dans les amphis. Le chemin parcouru depuis dix ans est tel que cela est très largement à notre portée. Je dirai même que le chemin à parcourir est moindre que celui qui est derrière nous.

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  • Bravo, belle création 🙂

  • Il me semblait que le programme économique de le Pen père était plutôt libéral contrairement à celui de sa fille… ce qui serait cohérent abec Hayek.
    Mais peu importe, vive Contrepoints!

    • Je partage effectivement cette remarque, comme quoi la France s’éloigne de plus en plus de la liberté, et on peut compter sur les Kmers verts pour accentuer cette évolution.

    • Effectivement.
      Il était libéral du point de vue économique. Très conservateur du point de vue sociétal. Partisan d’une liberté d’expression quasi totale. Hyper protectionniste vis à vis de l’immigration (euphémisme). Et se faisant du libéralisme, comme rappelé ci-dessus, une opinion tres élastique, pour ne pas dire très approximative…
      Pile poil le profil type du lecteur moyen de CP en 2019.
      J’ai envie de dire : – tout ça pour ça !

      • @Jean Nepafini
        Bonsoir,
        « Pile poil le profil type du lecteur moyen de CP en 2019. »
        … « lecteur moyen de CP » dont vous faites partie.

      • Le profil type du lecteur moyen de CP… Je trouve cette formule un peu péjorative.
        Certes, il y a fond commun de climato-scepticisme, de anti-immigration, de anti-étatisme presque primal et de (fausse) défense de la liberté d’expression. Mais quelques articles récents ont montré des divergences profondes parmi les commentateurs, notamment sur la manière de vivre à l’européenne.
        Sans nommer les personnes, nous avons un ronchon ermite dans sa campagne d’île de France qui prône l’auto-gestion, un anarcho-capitaliste délirant, un prétentieux méprisant les caissières, des ardents défenseurs de leurs libertés égoïstes au détriment des libertés individuelles, un sceptique envers tout, un libéral non-orthodoxe qui se fait bannir 1x par semaine, etc etc. C’est la richesse de Contrepoints, visible sur certains articles, où la diversité des libéralismes s’exprime et c’est là où c’est le meilleur.

        • Je vous rejoins sur la richesse de Contrepoints. Ainsi que sur sa relative diversité.
          Son lectorat, en revanche, me semble plus monolithique (n’y voyez aucune allusion à la Bretagne de JMLP).
          La grande majorité des commentateurs ont bien les caractéristiques décrites ci dessus. Je n’ai pas évoqué le climato-scepticisme car je ne connais pas bien le programme du FN en matière d’environnement et encore moins celui de Le Pen père.
          Il y a certes peut être un biais ; il est possible que le lectorat soit plus âgé que l’autorat et donc moins poreux aux questions sociétales et aux avantages de l’immigration…

          • Votre dernière phrase n’est pas bête j’avoue; c’est vrai que j’ai rarement l’impression que les libéraux soient souvent de fringants jeunes hommes et femmes (mais c’est un préjugé que j’ai…).
            Le thème de l’environnement dans les programmes politiques était totalement absent avant les années 2000; ou juste une mention en bas de page pour faire genre. Et ce thème ne peut pas être un grand cheval de bataille du RN, à moins qu’il n’abandonne (encore plus) son positionnement frontiste. C’est juste une écologie de façade, un peu populiste, simpliste, bref, du FN en somme.
            Pour revenir à la diversité des gens sur CP, sans connaître tout le monde bien sûr et de mon point de vue lointain, je n’ai pas l’impression qu’il y ait beaucoup de libéraux conservateurs. Ya de tout et de n’importe quoi. (il paraît même qu’il y a un socialiste !!! aarggghhh)

    • Justement non. C’est bien ce que rappelle cette interview.
      Tous les libéraux qui ont connu le premier site du FN dans les années 90 se souviennent qu’il faisait effectivement référence à des auteurs libéraux… pour leur faire dire des propos inverses de ceux qu’ils tenaient réellement et soutenir un programmes anti-libéral sur de nombreux points.

      Le programme de JM Le Pen était certes beaucoup moins collectiviste que celui de sa fille, mais il était clientéliste et poujadiste.

      Par exemple, s’inspirant du poujadisme, et non du libéralisme, il visait la clientèle électorale des commerçants, artisans et patrons de TPE, en leur promettant des baisses de charges et d’impôts… et en expliquant qu’elles seraient compensées par des hausses pour les grandes multinationales étrangères et en prônant de fortes restrictions d’installation pour la grande distribution…

  • Merci c’est un plaisir de lire CP et son pluralisme libéral.
    Certains sujets sont plus « chauds » et cela se ressent dans les commentaires. Je vais préciser ma position en espérant être mieux compris. Je me situe plutôt dans le libéralisme classique, sans être dogmatique toutefois car je peux aussi déborder selon les sujets vers les libéraux conservateurs ou les libéraux de gauche. C’est pourquoi j’aime bien cette citation sur Wikiberal : « Les conservateurs veulent tous être votre papa, qui vous dit ce qu’il faut faire et ne pas faire. Les sociaux-démocrates veulent tous être votre maman, qui vous nourrit, borde vos draps et vous mouche. » (David Boaz, Libertarianism: A Primer)

    Bon dimanche à tous,

  • en tout cas , j’apprend beaucoup de choses sur contrepoint via les sujets mais aussi via les commentaires qui suivent ; que voulez vous , je n’ai pas la science infuse comme l’ont nos politiques ……

  • Je n’accroche pas aux videos et podcasts;
    en fait je me déconcentre très vite et pense à autre chose, et ce depuis l’école primaire.
    Je suis celui qui regarde par la fenêtre pendant que le sachant explique (ronronne pour moi)…

    Alors j’espère qu’il y aura encore longtemps des écrits sur contrepoints.

    • La vidéo est indispensable pour toucher certaines parties de la population. En particulier ceux qui ont du mal avec l’écrit… et ils sont nombreux vu la baisse de la pratique de la lecture chez les jeunes.

      • Ayant moi aussi des difficultés d’attention de longue durée et parvenant à lire rapidement, je me pose surtout la question : ceux qui n’ont pas ma chance (en admettant que ça en soit une) sont-ils effectivement touchés par une vidéo, ou ne retiennent-ils que des passages sortis du contexte et sans véritable mieux que la lecture ?

        • Les jeunes ne lisent pas beaucoup moins qu’avant, mais bien sûr la concurrence des écrans est forte.
          Pour l’attention de longue durée, c’est également la faute aux pubs de plus en plus présentes (faut bien faire tourner le système économique qui est en panne car gavé), à la mode des séries, à la course constante au temps imposée par le productivisme/consumérisme, etc.
          Et comme MichelO, j’ai des soucis avec l’attention de longue durée (problème de santé également, ça aide pas). Perso, les vidéos, ça me passe totalement au-dessus. J’avais essayé de suivre des MOOC, ben ça n’a pas été concluant. Par contre, une émission à la radio, ça ça passe crème ! La lecture, j’aime, mais je ne retiens jamais le nom des auteurs, et je craque souvent pour mon smartphone vs le livre.. snif..
          Bref.. je ne sais plus pourquoi je racontais tout ça 🙂

  • Je ne comprends pas. Contrepoints a 10 ans. Donc est né en 2009. Soit 12 ans après les délires programmatiques de Le Pen.
    La FFMC a été créée en 2 ans après des propos intolérables pour la communauté motarde, du Délégué à la Sécurité routière de l’époque.
    Pourquoi avoir pris autant de temps ?

    • Dans les années 90 c’est Liberaux.org qui a été créé. Les premiers projets de l’association ont été la mise en place de deux sites d’information encyclopédiques sur la pensée libérale (Catallaxia et Wikiberal) et d’un forum de discussion. Le projet de créer un journal d’actualité (Contrepoints) est venu plus tard.

      Catallaxia : https://www.catallaxia.org/wiki/Accueil
      Wikiberal : https://www.wikiberal.org/wiki/Accueil

      • Liberaux.org a été créé semble t-il en 1995. Ca ne colle pas non plus avec l’histoire racontée ici…

        • 1995, c’est Fabrice Ribet qui crée tout seul dans son coin un petit site sur le libéralisme, nommé Catallaxia. Plus tard, il souhaite donner plus d’ampleur au projet en créant l’association. Ensuite sont développés successivement divers projets.

          Je ne vois pas ce qui vous chiffonne : qu’est-ce qui ne collerait pas ?

          • Question communication, peut mieux faire…
            Ces informations auraient très bien pu être présentes dans l’article.

          • Ce qui ne colle pas, ce sont les dates.
            C’est à 1997 que l’article fait remonter la genèse de Contrepoints, en réaction à une lecture d’âneries dans le programme du FN.
            Donc 1995, c’est trop tôt. Et 2009, date de création de CP, me semble fort tardif.
            Donc, je ne comprends pas l’explication « Le Pen ».

          • Merci.
            C’est bien l’historique que j’avais reconstitué de mon côté d’après les infos fournies ci-dessus.
            Le déclic remonte donc probablement à 1995 (année où Le Pen a présenté son programme aux presidentielles) plutôt qu’à 1997. C’est la seule possibilité pour que l’histoire racontée ici colle avec la chronologie.
            Et Contrepoints est l’aboutissement d’une démarche de vulgarisation du liberalisme apres la création d’autres sites et d’autres forums. Et pas né directement d’une réaction au lepenisme… Les 12 ans d’écart me paraissaient bien longs.

            • Vous n’avez pas bien compris le propos de l’interview… Contrepoints n’est pas né d’une réaction exclusive au lepénisme, mais d’une réaction au dévoiement du libéralisme.

              • Autant pour moi. Vous avez raison. Je me suis mal exprimé. Je voulais dire « aux âneries du lepenisme sur le libéralisme ».
                Ca m’apprendra à tenter l’ellipse !

  • J’ai découvert par hasard contrepoint il y à qqes jours et j’en suis enchanté.
    Enchanté car vous ne faites bien heureusement pas référence aux dinosaures (autres médias ) soumis à la pensées boboéisée totalement inculte.

  • Le libéralisme étant considéré par beaucoup en France comme une insulte, Contrepoints est un des rares à oser par certains de ses auteurs.

    Oser la pensée libre, héritage de personnes qui conçoivent un monde absent d’idéaux politiques et de servitude !

    Un minarchiste jusnaturaliste

  • Pourquoi JM le Pen ne pourrait-il p

  • Intéressant retour en arrière. Toutefois, j’ai un peu de mal à suivre l’écart entre les débuts en 1997 et les (seulement) 10 ans de Contrepoints.
    Aussi, je suis un peu mal à l’aise avec le message subliminal comme quoi Contrepoints serait construit pour s’opposer au FN, comme si les autres partis du paysage politique français seraient plus libéraux (ou moins anti-libéraux, c’est selon). Quand, à mon avis, si on parle bien du FN du père, il était souvent, au moins au niveau du programme (le seul critère d’appréciation objectif, dans son cas), plus libéral que la plupart des autres partis. Ce qui n’est plus le cas depuis le changement de direction, c’est sûr.

    • J’ai souvenir des années 90 avec Reagan , Thatcher, Sorman et consorts, Le Pen avait un discours libéral pur sucre, en tout cas pro business, en liaison avec son passé Poujadiste.
      Il était malheureusement aussi OAS et anti Algériens.

  • Enfin, admettons que le FN de JMLP n’était pas un purement libéral économiquement parlant, il ne l’était pas moins que les autres partis d’alors… Et pour le reste, il avait prévu à peu près ce qui se passe aujourd’hui. Et c’est d’ailleurs ce qui a fait son relatif insuccès. Depuis que sa fille a viré gauchiste pour le programme économique, elle a beaucoup plus de succès.
    Un tien vaut mieux que deux tu l’auras. Les libéraux se sont fait blouser par Chirac, puis par Sarko.

    • Elle a surtout viré pas mal de vieux et moins vieux croutons racistes et antisémites. Cette mise en scène a fait du FN un parti politiquement correct. Sans rien perdre de sa virulence contre l’immigration.
      Caractéristique infiniment plus connue que son programme économique. C’est pour la première qu’on vote pour le FN, pas pour le second.
      Et aussi parce que les autres ont échoué.
      Un jour où l’autre, ce parti arrivera au pouvoir (et échouera comme tous les autres).

      • « C’est pour la première qu’on vote pour le FN »
        Non, ça c’est clairement faux et c’est montré statistiquement.

        • Il m’est arrivé de croiser quelques frontistes, récemment. Jamais ils ne m’ont parlé du programme économique du RN… Sauf pour déplorer l’AME et le coût économique de l’immigration ! Cet aperçu, bien que révélateur, étant insuffisant question statistiques, en voici quelques unes :
          https://www.lejdd.fr/Politique/qui-vote-le-pen-et-pourquoi-3295733

          • Relisez mon billet de vendredi : http://h16free.com/2019/09/13/64055-la-france-qui-taxe-et-la-france-qui-paye
            La proximité statistiques des votants FN/RN avec ceux qui ne votent pas, votent blanc et nul montre
            – ou bien que les Français sont très majoritairement (63%) des xénophobes/racistes/etc
            – ou bien que les Français rejettent les autres partis.

            La seconde explication a le mérite d’être nettement plus réaliste que la première. Vu la solidité des études relayées par la presse et son biais au-delà du caricatural, je crois que prendre appui sur les études qu’elle utilise relève de la naïveté ou d’une participation active à la propagande. Dans celle-ci, l’évidence est que les enseignements tirés le sont sur ceux qui ont répondu, i.e. ceux qui, effectivement, sont convaincus par la rhétorique FN. Ceux qui votent pour ce parti seulement par rejet des autres s’empresseront de ne surtout pas répondre à ce genre d’études, précisément parce qu’ils ne partagent pas les vues de ce parti. C’est ballot, mais c’est comme ça et comme le résultat vient renforcer les présupposés de la presse, elle ne se gênera pas pour les publier… Un classique.

            • J’ai du mal à saisir pourquoi vous dénigrez le sondage relaté dans le JDD, puisqu’il apporte de l’eau à votre moulin (ainsi qu’au mien) :
              « Plus précisément, 43% expliquent leur vote par la défiance envers les autres formations ».

              Comme je l’ai dit plus haut, en réponse à Alfred, les questions de l’immigration qui restent structurantes pour le FN/RN ainsi que le rejet des partis qui ont échoué expliquent bien plus la percée du FN/RN que le programme économique d’icelui.

              Ainsi donc, même si c’est à votre corps défendant, il est probable que nous sommes plutôt en phase sur le sujet…

        • Pendant que j’ai votre attention, je vais me permettre de vous donner un petit conseil si vous voulez prolonger l’expansion et augmenter la visibilité de CP.
          Evitez d’opposer fréquemment et systématiquement libéralisme et socialisme. Le socialisme que vous avez en tête n’est plus en vigueur que dans quelques pays dans le monde. Vous vous coupez bêtement de tous les sympathisants de gauche qui seraient pourtant ravis de certaines des positions exprimées ici, sur la consommation de drogues ou certaines lois de bioéthique, par exemple. Tel quel, à en juger par les commentaires, CP apparaît comme une amicale d’anciens membres du Tea Party. Cela renforce à tort l’idée, présente dans l’esprit de beaucoup de Français, que libéralisme = droite. Donc vous perdez tous les sympathisants de gauche. Et comme la droite française fait preuve de moins en moins de libéralisme, que va-t-il rester ?
          Remplacez donc, à chaque fois, socialisme par étatisme. Ce sera, pour le public français, à la fois plus pertinent et plus vendeur.
          C’est la blague de notre ami Schtroumpf (« (il paraît même qu’il y a un socialiste !!! aarggghhh ») qui vient de me faire prendre conscience de l’impasse dans laquelle vous vous dirigez actuellement.

          • Si votre définition molle du socialisme ne colle pas à la réalité, je n’y peux rien et vous encourage à la revoir.
            C’est comme la droite qui ferait preuve d’un peu de libéralisme. Ce n’est même plus une vue de l’esprit depuis au moins 20 ans.

            L’étatisme, c’est le socialisme. L’étape suivante, c’est le communisme. Désolé, c’est la réalité.

            • La réalité, c’est que le libéralisme est perçu, en France, comme un attribut de la droite.
              Et l’opposer au socialisme ne fait que renforcer cette (fausse) perception.
              Puisque vous jugez les termes équivalents, pourquoi ne pas dès lors opposer libéralisme et étatisme, ce qui aurait l’avantage de vous/nous sortir de l’éternelle et lassante fracture gauche-droite sur ces questions ?

              • C’est précisément parce que les mots ont un sens et que celui de libéralisme est maintenant complètement dévoyé qu’il ne faut pas, jamais, laisser le moindre doute à l’ennemi : le socialisme est à abattre. Si on commence à se dire « oui mais bon finalement appelons le truc, machin ou bidule », on ne met personne le nez dans son caca.

                Ne perdez pas de vue que c’est parce qu’on a laissé le mot libéralisme se faire sauvagement violer par ces socialauds qu’on voit maintenant ce mot comme une insulte en France, alors que c’est le socialisme qui a du sang sur les mains, de la mort dans l’haleine et de la folie dans le cœur.

            • Non. Vous avez une grande culture, vous savez pertinemment bien que confondre socialisme et étatisme est une fraude à l’histoire des idées. Autant Proudhon que Marx n’appréciait guère l’Etat. Vous avez lu sans doute suffisamment pour savoir que la verticalité du pouvoir n’était absolument pas dans la volonté socialiste originelle. Ce qu’il s’est passé par la suite, c’est une autre histoire.
              Perso, j’ai remarqué à quel point l’obsession anti-étatiste/socialiste (puisque les deux sont confondus sur CP) était présente et à quelle point elle était nécessaire pour justifier certains raisonnements. L’Etat c’est le mal se pose en postulat, pas besoin de réflexion, de mise en perpective, de prudence ou de nuance. (C’est aussi pour ça que la débâcle vénézuelienne est tellement abordée sur CP).
              Vous, et de nombreux commentateurs, êtes restés au XXème siècle, opposant libéralisme/communisme comme au temps de la guerre froide. (Les mots utilisés souvent sont éclairants : nomenklature, pravda, spoliation, propagande, etc.).
              Je rejoins Jean Nepafini, qui a la chance de s’exprimer mieux que moi et de manière plus posée, dans ce qu’il a exposé (sauf sur le vote FN).

              • Les mots sont les mêmes parce que les concepts sont les mêmes.
                Marx n’était pas contre l’Etat, mais contre l’Etat bourgeois capitaliste, nuance. S’il introduit la notion de « dictature du prolétariat », ce n’est pas pour faire disparaître l’Etat, bien au contraire, c’est pour s’en servir.
                On peut continuer, si vous voulez. Mais le constat est là et bien là : les socialistes d’aujourd’hui vendent, comme ceux d’hier, des lendemains qui chantent à coups d’efforts des autres (les « riches »).

                • Les socialistes d’antan prônaient une société de travailleurs, avec un pouvoir horizontal détenu par les travailleurs.
                  C’est le gouvernement du peuple (des travailleurs), par le peuple (des travailleurs), pour le peuple (des travailleurs).

                  • Tous les socialistes n’étaient pas des Saint-Simon…

                    • Tous les socialistes ne sont pas des trotskistes.

                    • Staline, Mao, Castro, Kim, Pol Pot, Allende, Chavez, etc, non plus.
                      C’est pas les exemples concrets qui manquent pour appuyer mes dires. Pour les vôtres, par contre, je peux toujours attendre… Le seul qui existe, je vous l’ai déjà donné.

                    • Vous citez des hommes d’Etats pour (tenter de) prouver que les socialistes sont étatistes ? C’est pratique…
                      https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Alternative-libertaire-Actualite-d
                      Faut un peu sortir des sentiers battus des idées-clichés bien sûr.

                    • Vous faites erreur, je cite des hommes d’Etat pour prouver que les socialistes, TOUS les socialistes, une fois au pouvoir, sont étatistes.
                      Pour rappel, Marx aussi prônait la dictature du prolétariat pour aboutir à une société complètement égalitaire.
                      Mais je me suis habitué, depuis le temps : pour les socialistes, seulement le but compte, et tout moyen est bon pour y arriver.

                    • C’est un problème que certains penseurs socialistes (ou proches) ont déjà soulevé : faut-il/est-il possible de passer par la case « état socialiste » avant d’arriver à la société 100% socialiste ? Certains disent oui, que ce sera une période transitoire (on connaît les résultats..), d’autres disent que la Révolution devra être comme l’évacuation d’un immeuble, on vide l’Etat et on dynamite le bâtiment; qu’il ne peut pas y avoir de période transitoire mais un basculement extrêmement rapide.

              • Effectivement, la définition que donne h16 du socialisme – soit l’antichambre du communisme – est celle des marxistes. Or, dans ce cas, la ligne de mire, avec l’avènement du communisme, c’est la disparition de l’État.
                C’est pourquoi je suis très mal à l’aise avec cette pseudo-équivalence socialisme-étatisme.
                De plus, nous avons aujourd’hui en France un parti d’extrême-droit, le FN/RN, qui est devenu ouvertement étatiste. Le qualifier, au nom de cette équivalence, de socialiste est un pari osé. Et très franchement incompréhensible pour la grande majorité des Français qui ne partagent pas le même dictionnaire.
                Le véritable ennemi du libéralisme est l’étatisme et ça c’est une réalité audible.

                • Pouvez-vous dire, svp, à quoi correspond le « S » dans NSDAP ?
                  Que les sens des mots ont été tordus depuis la Libération, ça relève plus de 1984 que d’autre chose.
                  Quant à la « disparition de l’Etat », certes, c’est le but ultime du communisme, mais cela passe, comme je l’avais écrit plus haut, par un Etat fort qui sert à mettre en place une dictature.

                  Tout étatisme n’est peut-être pas socialiste, mais ceux qu’on expérimente de nos jours (et de façon générale de par le monde à partir du siècle dernier) sont TOUS socialistes. Le concept même d’Etat-providence devrait suffire pour les classifier du côté socialiste. Encore une fois, il s’agit d’un détournement du langage, c’est tout.

                  • Vous parlez d’un parti à vocation totalitaire… Comment voulez-vous faire du totalitarisme sans inclure/dominer/contrôler le corps social ? C’est normal de mettre « social » dans le nom.
                    En effet, le but ultime du communisme est la disparition de l’Etat, mais tous les socialistes et/ou communistes ne sont pas du tout d’accord sur la nécessité absolue de passer par un Etat fort (lisez donc le manifeste des communistes libertaires, édition d’Alternatives Libertaires).

                    • LOL et PTDR. Parce que le communisme ne serait pas « à vocation totalitaire » ? Génial ! Sinon, le « S » c’était pour « socialiste » (le sujet de notre échange), pas pour « social ». Restons précis.
                      Si vous voulez approfondir les méthodes mises en place dans la vie réelle par les socialistes pour instaurer « leur » société, je vous conseille l’article publié par Contrepoints ces derniers jours à propos d’Allende. Les théories c’est bien, la pratique c’est mieux.
                      Quant à Marx, c’est vous (et Jean) qui l’avez évoqué d’une manière très explicite. Et ce sont ses théories qui ont été mises en place un peu partout, pour le plus grand malheur de millions de gens (ce que les adorateurs du communisme ici et ailleurs, dont vous faites visiblement partie, oublient trop facilement).

                    • Vous êtes un tantinet lourd à me traiter de communiste. Et je ne suis pas négationniste de gauche, désolé. Ni de gauche d’ailleurs, si ça veut encore dire quelque chose.
                      Le communisme est un système, c’est à dire global. Totalitaire donc. C’est logique. Je n’ai pas dit le contraire, donc vous pouvez loler et ptdriser si vous voulez, mais expliquez moi la blague alors, parce que à part me prêter des opinions et des propos que je n’ai pas, je ne vois pas ce qu’il y a de drôle.

                    • Vous n’arrêtez pas de faire l’éloge des « socialistes d’antan » (lesquels, d’ailleurs ?). Ainsi que de la pub pour un groupuscule de cabine téléphonique, dont personne n’a entendu parler, et qui n’est en aucun point représentatif du sujet de notre échange.
                      Et le NSDAP, parti SOCIALISTE, est pour vous « naturellement » totalitaire, tout comme les communistes. Mais vous n’y voyez aucune contradiction. Et vous voulez que j’éclate pas de rire devant tout ça.

                    • Je ne fais pas l’éloge, j’en parle juste. Et certaines idées me plaisent, notamment celles de la liberté et de l’égalité, avec de grosses réserves sur certains points, notamment la suppression de la classe bourgeoise ou l’auto-gestion ouvrière.
                      Groupuscule de cabine téléphonique ? (Je la ressortirai la prochaine fois qu’il y aura un article parlant des écolos radicaux prônant une réduction drastique de la population (épouvantail bien pratique) qui essaye de les faire passer pour la majorité). C’est un courant comme tant d’autres dans le socialisme, qui lui-même est aussi un océan de pensée très large. Tout comme le libéralisme. Et on peut également trouver des concordances de buts et de moyens entre libéralisme et socialisme.

  • Tout simplement : merci.

  • Merci Merci pour ce petit vent de liberté qui souffle tous les jours au milieu de ces tempetes socialomarxixtes qui imprègnent toute la societé de la maternelle à l ephad!merci de nous éclairer dun autre son de cloche,de nous liberer de cette doxa etatiste et collectiviste;le tout avec rigueur et honneteté ;Continuez il y a du travail à reveiller ces consciences endoctrinées par toutes ces années de socialisme.Une vrai bouffée d intelligence de liberté .Cela fait du bien de savoir qu on est pas tout seul

  • Je me permets de signaler à tous cette interview aussi excellente qu’effrayante de Jean-Louis Caccomo, professeur d’économie et écrivain libéral (ami de Charles Gave) https://www.youtube.com/watch?v=JoZFECE6DBA , interné en hôpital psy durant 3 ans de façon totalement arbitraire, façon URSS, et qui aujourd’hui est en train de laver son honneur et espérons-le, faire condamner les pourris qui l’ont fait interner et ont voulu le tuer (par suicide « programmé »).
    Tout mon soutien à cet homme courageux, qui a appris à connaître dans sa chair le prix de la liberté, dans la France du 21ème siècle.

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