Retraites : la double peine

Un système ne peut être juste et moral s’il est imposé par la force. Le consentement des individus est indispensable. Pour cette raison, la souscription à l’assurance retraite d’État devrait être volontaire et facultative.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Wheel of fortune By: Paul Hudson - CC BY 2.0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Retraites : la double peine

Publié le 3 septembre 2019
- A +

Par Guillaume Bullier.

Notre système de retraites par répartition ne fait que renforcer des inégalités. Cela vous semble contre-intuitif ? Pourtant, en avantageant les plus chanceux en frappant doublement les perdants, ce système crée une injustice qui risque hélas de ne pas être corrigée par la future réforme du gouvernement.

Ceux qui ont la chance de vivre le plus longuement gagnent davantage d’argent qu’ils n’en ont cotisé. Inversement, ceux qui ont le malheur de décéder avant les autres auront cotisé davantage qu’ils n’en auront profité. D’une certaine manière, les survivants profitent des cotisations de ceux qui décéderont plus jeunes. Non seulement bénéficient-ils d’années de vie supplémentaires, ils remportent également le jackpot financier. Tant pis pour les morts, ils n’ont pas eu de chance. Ils peuvent bien payer pour les vivants.

Les morts payent pour les vivants

Et si c’était vous ? Je ne vous le souhaite pas, mais parmi les lecteurs de cet article, certains décéderont plus jeunes que les autres. Si tel était votre cas, que souhaiteriez-vous qu’il advienne de l’argent que vous avez cotisé toute votre vie en travaillant ? Souhaiteriez-vous qu’il soit confisqué et réparti entre ceux qui ont eu plus de chance que vous ? Ou bien souhaiteriez-vous garder le pouvoir de reverser cette somme à une œuvre caritative qui compte pour vous ? Ou bien tout simplement que cette somme revienne à votre famille dont vous n’avez plus la capacité de prendre soin ?

Vous percevez probablement le problème moral que pose le fait de dépouiller les malchanceux du fruit de leur travail, et de leur retirer ce dernier pouvoir de décision sur le devenir de leurs cotisations.

Certes, notre système de retraites est une assurance. Mais une assurance contre quoi ? Ce n’est pas une assurance contre la mort. Au contraire, cette assurance indemnise la survie. Il s’agit donc d’une assurance contre la vie. Dans quel monde vit-on pour considérer qu’il faille absolument indemniser le fait de vivre plus longtemps ?

Ce système crée également des incitations absurdes. Une personne âgée hospitalisée souffrant d’une maladie douloureuse et incurable aura davantage intérêt à se maintenir en vie artificiellement pour augmenter l’héritage de ses enfants. En l’absence de collectivisation, cette même personne aurait potentiellement préféré abréger ses souffrances tout en épargnant des coûts pour ses enfants.

L’impératif du consentement

Que l’on ne se méprenne pas : il est tout à fait légitime de mettre de côté de l’argent pour ses vieux jours, afin de pouvoir en profiter lorsque nous serons moins productifs. Ce qu’il s’agit de dénoncer, c’est la confiscation des cotisations des uns au profit des autres.

Toutefois, certaines personnes peuvent trouver un intérêt à ce système. C’est un pari, un risque que l’on prend : celui de perdre ses cotisations, dans l’espoir d’un gain plus élevé en cas de survie. Dans le cas d’un choix librement consenti, il n’y a pas de problème à ce que plusieurs personnes choisissent de mutualiser leurs cotisations de cette manière. Ce qui est immoral aujourd’hui, c’est d’imposer à des individus non consentants de participer à ce jeu. Comment réagiriez-vous si l’on vous obligeait de jouer votre salaire à la loterie ?

Un système ne peut être juste et moral s’il est imposé par la force. Le consentement des individus est indispensable. Pour cette raison, la souscription à l’assurance retraite d’État devrait être volontaire et facultative, laissant le choix aux individus de constituer leur propre capital ou de souscrire à un autre système de retraite collectif.

La science prolongera bientôt notre longévité, et en premier celle des plus aisés, leur permettant de capter davantage de pensions. Doit-on attendre cela avant de remettre en question notre système de retraite ?

 

Voir les commentaires (66)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (66)
  • De bien belles considérations morales, mais nous sommes en France et il faut rester réaliste. Rien que restreindre le régime obligatoire par répartition à un socle minimal de survie – et laisser le libre choix pour toute cotisation supplémentaire – serait déjà un exploit incommensurable qui figurerait dans nos livres d’histoire pour plusieurs siècles.

  • le systeme de retraite est basé sur le fait que ceux qui cotisent beaucoup payent pour ceux qui cotisent peu..
    C’est le systeme socialiste..
    si on va vers un systeme plus individuel ( dont j’aurai prefere l’existence)
    quid des légions de citoyens subventionnes pour consommer alors qu’ils n’auraient pas les moyens de le faire , afin de tirer la « croissance », une fois a la retraite?

    baser un raisonnement sur  » ceux qui survivent ont de la chance »
    est un peu spécieux .. bien que je sois contre les pensions de réversion..
    L’égalitarisme pousse a la bêtise.. non nous ne sommes pas égaux devant la vie et devant la mort
    et çà aucune idéologie n’y pourra rien

    • @claude « bien que je sois contre les pensions de réversion.. » être contre un point particulier n’a pas grand sens. Cette bidouille a lieu pour tout un tas de raisons : l’existence du foyer fiscal , le fait que notre retraite soit par répartition et non par capitalisation.

      • 90% des bénéficiaires sont des femmes , et cerise sur le gâteau
        sans plafond de revenu pour les femmes de fonctionnaires

        • Bien des femmes à la retraite aujourd’hui n’ ont pas travaillé ou peu, je ne trouve pas cela si dément pour des épouses de militaires.

          • ok , je comprends mais pourquoi pas de plafond? comme dans le privé?
            au dela d’un certain niveau de revenus il n’y a pas de réversion..
            pas de plafond dans le public ..
            imaginez une femme avec beaucoup de ressources personnelles si son mari est fonctionnaire elle touche la réversion a plein tuyaux
            vous trouvez çà equitable?

          • @steph pourquoi les militaires et pas les autres ? pourquoi comme le dit claude pas de plafond pour le public et plafond pour les autres ?

        • @claude « sont des femmes » et alors ?

          • ben en pleine polémiques sur le genre .. ha!ha!ha!

            • @claude euh c’est vous qui la lancez, non ? Et on ne voit vraiment pas ce que votre remarque apporte sur le sujet présent

              • parce que nous sommes dans un débat qui traite de l’équité supposée des retraites et en substance la réversion est un avantage clairement orienté vers les femmes , qui date du temps ou elles ne travaillaient pas.. ce n’est plus le cas
                et il n’est pas normal alors que pour certains elle soit versée sans plafond , et pour d’autres qu’elle soient partagées entre les différentes épouses meme divorcées depuis 40 ans..
                Alors si on doit faire l’égalité homme femme , il faut la faire jusqu’au bout, reformer les lois sur les divorces , le foyer fiscal , etc..

  • Le libre choix devrait s’étendre à l’assurance maladie, pas nécessairement aux mutuelles dont l’activité très profitable consiste à encaisser et à verser des prestations très plafonnées, mais à la possibilité de souscrire aux autres régimes européens, parfois mieux gérés.

  • Raisonnement qui peut être acceptable pour la retraite complémentaire mais pas du tout pour la retraite de base.
    En l’absence d’une retraite de base pour tous et cotisée par tous, il y aurait une allocation de survie payée par les impôts ce qui revient au même.

    • Cela ne revient pas au même… Cela aurait un avantage : le coût des retraites des non ou peu cotisants serait connu et permettrait d’alerter si le chiffre augmente trop, mais surtout, contrairement au système actuel où mis à part quelques subventions ou taxes/cotisations spécifiques le système est financé exclusivement par les régimes (CARSAT ou MSA) des salariés du privé…

    • Dans un système par capitalisation, puisque vous devez déduire vos cotisations de vos revenus déclarés, le surplus d’impôt payé fait fonction de cotisation. Mais qui sera assez stupide pour ne pas profiter de l’avantage fiscal ? Entre cotiser pour soi et payer un impôt sur le revenu d’un montant équivalent, en perdant au passage le bénéfice des intérêts versés ensuite, le choix est vite fait.

      Les passagers clandestins n’existent que dans la répartition. Comme avec tout système collectiviste immoral fondé sur un vol préalable, c’est à qui profitera le plus du système. C’est la grande illusion collectiviste.

  • Très bien. Oui. Mais comment résolvez-vous le problème de celui que les sociologues appellent le « passager clandestin », celui qui fait le pari de ne cotiser à rien en se disant: « De toute façon, arrivé à l’âge de la retraite, la société ne me laissera pas crever de faim » ?

    • @Jules l’état croule de dettes et nous d’impôts à cause de ces clandestins multiformes. Vouloir en permanence « résoudre » une situation crée par certains aux frais d’autres finira très mal : faillite de l’état, départ des cotisants, révolte des clandestins. Mais nous sommes allés bien trop loin dans ce délire pour faire marche arrière .

    • Des cas extrêmes à prendre en charge mais pas tous: imaginez Leonarda revenue en France dans quelques années et touchant le minimum vieillesse.

    • Par l’impôt sur le revenu tout au long de la vie active.

  • La retraite par répartition est un contrat que l’Etat nous impose : payez pour vos anciens suivant les modalités qui Me conviennent, et Je veillerai à ce que vos successeurs paient pour vous suivant les modalités qui Me conviendront alors. Toutes les affaires de droits acquis par ses cotisations ou d’autres comportements vertueux comme l’élevage d’enfants sont des mascarades destinées à faire passer la pilule de ce contrat que nul ne signerait en toute liberté et pleine connaissance de cause. Même la présentation sous forme de droits et de réciprocité soutient indûment cette mascarade. La solidarité exige qu’on empêche ses miséreux, jeunes ou âgés, de crever. Elle s’arrête là. Et c’est un devoir moral, qui n’a rien à voir avec une quelconque proportionnalité entre les contributions et les prestations ultérieures. La proportionnalité est une clause qui ne peut fonctionner « loyalement » que dans un système par capitalisation ou une sorte de tontine volontaire, mais dont l’Etat aime à convaincre les gogos qu’elle serait le fondement de son action.

    • @Michel +1 surtout que le contrat signé n’est pas le même pour tous et que ledit contrat est révisé autoritairement par l état quand ça lui chante (revoir la réforme du privé par Balladur , retraites du privé passé de 10 à 25 meilleures années comme une lettre à la poste dans le silence assourdissant des syndicats à qui on a dû promettre qqchose de sympathique )

  • Votre raisonnement ne peut qu’aboutir vers un système de capitalisation dont on connait les travers. Oui c’est un système qui rapporte plus, mais aussi un système qui brise des vies dont les exemples sont multiples (enron, madoff …).

    Vous supposez également que tous les acteurs détiennent le même niveau d’information. Sous entendu, tous les ménages en France sont en capacité de comprendre que s’ils ne se constituent pas un patrimoine, ils comprennent et entendent le fait qu’ils peuvent éventuellement terminer leur vie dans la rue.

    Or ce n’est pas le cas, et notre système le prouve déjà. Peu de français disposent de moyens complémentaire (investissement immobilier, assurance vie … ).

    Le système socialiste est certes inégal, n’encourage pas les plus aisées, mais à le mérite de prévenir un temps soit peu des désastres.

    Ce n’est que mon opinion.

    • Préférer briser les membres de tous aux vies de quelques uns… Enron, Madoff, sont considérés à juste titre comme des bandits. Les états qui assomment de prélèvements ou d’interdictions la capitalisation pour l’empêcher de faire « loyalement » concurrence à la répartition au-delà de la question de survie ne valent pas mieux et ne méritent le soutien de personne. Celui qui par ses efforts individuels a contribué à la réussite de sa génération et des suivantes, modestement ou richement, mérite d’être libre, en droit et en faits après impôts, de jouir à sa guise de ce qu’il a construit, créé, et de sa valeur matérielle comme immatérielle.
      Ce n’est que mon opinion.

    • @Sh8per le système actuel est plus pervers totalement inéquitable entre les divers régime. Bien sûr le système par capi peut être aussi manipulé par des escrocs. Il n’en reste pas moins que le nôtre est une pyramide de Ponzi à la Madoff et qu’il risque de finir de la même manière.

    • Enron: mauvais exemple. Les d’employés d’Enron ont bu le bouillon parce qu’ils avaient mis tous leurs oeufs dans le même panier, Enron, ce qui n’est jamais le cas d’une vraie retraite par capitalisation.

  • le Systeme s appelle assurance vielliesse car il a ete concu a une eopque ou les gens partaient a la retraite car ils ne POUVAIENT plus travailler (en 1945 les travaux etaient souvent physique et a 65 ans vous ne pouviez simplement plus les faire)

    Evidement un boomer parti a 55 ans est en pleine forme et ne peut etre comparer a son grand pere parti a 65 ans en 1945. A cela s ajoute evidement les progres de la medecine: en 45 a 65 ans vous pouviez vivre 5-10 ans. maintenant passer 90 ans n a rien d execptionnel. Mais ca fait 90-55=35 ans de retraites. Inutile de dire que cette Generation va couter bien plus cher qu elle n a cotisé

  • Le principe même d’une assurance est de mutualiser les risques. Certains payent pour d’autres. Rien de bien surprenant. Ceci dit, le système par répartition est bien une pyramide de Ponzi.

  • « Ceux qui ont la chance de vivre le plus longuement gagnent davantage d’argent qu’ils n’en ont cotisé. »

    En pratique, ceux qui vivent le plus longtemps (pour simplifier, disons les csp+) sont aussi ceux qui ont le plus cotisé – pour payer les retraites des autres – et ceux qui perdent relativement le plus lors du passage à la retraite (perte des primes, avantages en nature etc).
    Il serait intéressant pour creuser plus la question de déterminer les masses financières transférées entre les différentes csp de la population.
    Macron a d’ailleurs été assez sensible à cette question pour sa réforme en proposant que l’âge de depart soit non plus fixe (âge pivot 64) mais variable en fonction du nombre d’années de cotisation. L’âge pivot avantage clairement les cadres, qui ont commencé à travailler tard et désavantage les ouvriers qui ont commencé tôt, atteint le plafond avant 64 ans et ne cotisrnt alors après ce plafond que pour les autres…

  • De mon point de vue, ce système n’est pas injuste au regard de ses objectif. Il convient de rappeler que c’est un système de retraite par répartition (solidarité inter-générationnelle) et non de retraite par capitalisation :
    1 – Quand je suis actif : je cotise pour payer la retraite des séniors actuellement vivant
    2 – Quand je pars en retraite : je ne vis pas grâce à mes cotisations cumulées (elles ont servi à payer la retraite des mes parents et de leurs congénères), mais grâce aux cotisation payées par ceux qui travaillent pendant que je suis en retraite et vivant.
    Le reproche que l’on peut faire tient au fait que dans les 2 cas :
    1- l’état décide du montant que je dois payer pendant que je suis actif
    2 – Décide du montant que je touche pendant que je suis à la retraite.
    3- l’état nous oblige à le faire sans nous donner la possibilité de décider ou de choisir.

    • @Maki il y a d’autres désavantages : – le système n’est pas viable à cause le de la pyramide des âges : c’est une pyramide de Ponzi. – le système est totalement inéquitable car il y plusieurs régimes différents.

  • Ok , mais alors on fait quoi ,on jette tout et chacun pour soi et on augmente encore les impots pour evite que les gens meurt dans la rue.,ca fait tache lors des elections.
    Les retraites ne sont pas un probleme c’est la societe dans son ensemble qui pose probleme ,elle est suicidaire depuis tellement longtemps ,meme les politiques ne se preoccupent plus de gagner de l’argent ils vivent chichement de leurs petits privileges ,un grand cru par ici ,un homard par là plus un costard a l’oeil.

  • Il me semble qu’on peut faire les mêmes reproches à la retraite par capitalisation. Et plus généralement à tout système assurantiel sur lequel pèse un aléa de durée de versement… Non ?

    • L’aléa est très largement effacé quand vous transformez votre capital en rente viagère.

      • Ah, et à votre avis qui va payer votre rente si vous vivez bien au-delà de l’esperance de vie ? Sinon ceusses qui auront cotisé au même fonds que vous…

        • Je parle de la capitalisation.

            • Ben là c’est le principe de l’assurance. L’assurance-vie, vous vous assurez contre le risque de vivre au delà de l’espérance prévisible. Mais le capital que vous transformez en rente viagère est le vôtre, tout le reste n’est qu’assurance. Votre argument, c’est comme de dire que pour une assurance auto, ceux qui n’ont pas d’accident sont floués parce qu’ils paient pour les autres. Non, ils ont fait un choix volontaire, celui de ne pas s’assurer eux-mêmes. Accessoirement, l’Etat, lui, s’assure lui-même, et s’exempte ainsi des obligations qu’il impose aux autres…

        • C’est à l’assureur de gérer cela. Cela s’appelle un risque et cela se calcule, ce que sait faire l’assureur. C’est son métier.

          • Ca ne change rien au fait que ceux qui meurent avant l’espérance de vie paient pour ceux qui meurent après…
            Car même dans la retraite par capitalisation, l’assureur dispose au temps « t » de fonds résultant des cotisations passées et présentes des assurés, fonds avec lesquels il paie au même temps « t » les rentes de ceux qui ont transformé leur capital en rente.

            • L’assureur ne paie pas avec les cotisations, mais avec les produits (dividendes, coupons, reventes, …) des capitaux accumulés par le passé. Il dispose à tout instant des prévisions de dépenses pour les années à venir, doit pouvoir y faire face même sans le moindre nouveau cotisant, et doit pouvoir gérer les aléas statistiques à des degrés de confiance bien supérieurs aux 95 ou 97.5% que le pékin moyen assimile à la certitude absolue.
              Sinon, il commet le délit de chaîne de Ponzi, qui l’envoie en prison comme Madoff. Seul l’Etat peut impunément organiser des chaînes de Ponzi.

            • L’assureur a des réserves dont certaines dites techniques, censées assurer au cas peu probable ou les assurés feraient durer le « plaisir ».
              Entre guillemets, parce vieillir n’est pas toujours agréable, les sources de douleur se multipliant et les capacités diminuant.

              Regardez ce qui se passe en Suisse. Les Suisses sont-ils trop intelligents ❓

    • @Jean eh bien non parce que ce système de répartition est inique dès le départ c’est par construction une pyramide de Ponzi.

    • Individuellement, l’aléa de la date de votre décès est facilement maîtrisé par une surestimation volontaire de votre espérance de vie, donc par une sage anticipation de la consommation de votre épargne.

      Pour une espérance de vie moyenne de 25 ans à la retraite, comptez une survie de 40 ans par exemple pour calculer votre retraite. En fonction de votre âge au moment de votre décès, l’épargne non consommée profitera à vos héritiers, sans compter les intérêts que vous aurez accumulés en plus sur ce capital préservé.

      Mieux, si vous vous contentez des intérêts pour vivre, votre espérance de vie n’a plus d’importance.

      • « Mieux, si vous vous contentez des intérêts pour vivre »
        C’est une des définitions de la richesse. Les très riches, eux, arrivent à vivre avec les intérêts de leurs intérêts.
        Mais tout ceci n’est pas à la portée du premier venu…

        • Vivre de ses intérêts n’est en rien une définition de la richesse. Est riche toute personne qui gagne ou possède plus que son voisin. Il n’y a pas d’autre définition possible.

          En épargnant 400€ par mois, avec un intérêt annuel accumulé de 3%, vous disposez au terme de 45 ans de 450k€ accumulés qui produiront ensuite 13500€ d’intérêts, un peu plus de 1100€ par mois.

          Pas besoin d’être très riche, ni même un peu riche, pour vivre de ses intérêts. Il suffit de profiter d’un système de retraite par capitalisation.

          Pour situer le calcul, 400€ par mois représentent approximativement le montant des cotisations retraite actuellement prélevées sur un salaire brut de 1521€, soit un salaire net de 1203€, autrement dit le Smic.

          Votre espérance de vie n’a plus d’importance dans un système par capitalisation.

          • Petit bémol : les 3% de rendement sont moins que jamais assurés à court et moyen terme. Ne parlons pas à 25 ans.

            • Les 3% étaient déjà la référence quand j’étais à l’école, ils correspondent à la croissance mondiale moyenne ( https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.MKTP.KD.ZG ) de ces dernières années sans qu’on y voie la tendance pessimiste que vous dénoncez. Il est facile en pratique de faire mieux que cette moyenne en évitant les pays et les placements manifestement dans une mauvaise passe, et en saupoudrant de quelques valeurs un peu dynamiques et un peu plus risquées. Regardez Air Liquide, pour l’équivalent de 150€ d’aujourd’hui par mois depuis 45 ans, ça suffit à vous offrir un minimum retraite bien confortable. Les 3% sont faciles à atteindre, c’est le taux qui a servi de référence pendant des siècles, et le problème n’est pas dans le risque sur ce taux, mais dans le risque que le fisc vous en confisque tant qu’il ne vous reste pas de quoi bénéficier largement de la composition des intérêts.

            • Le long terme aplanit les bosses et les creux du court terme. Il vous rend relativement insensible aux crises ponctuelles. Evidemment, en cas de dépression lourde, la capitalisation sera affecté comme le reste de l’économie, mais pas plus que la répartition qui ne protège pas contrairement à la légende.

              La démonstration est théorique mais elle a le mérite de montrer que ce n’est pas impossible. Elle illustre la possibilité offerte par la capitalisation de vivre de ses intérêts, dès le salaire de base. La capitalisation n’est pas le privilège des plus aisés. Contrairement à la répartition qui appauvrit, qui rend dépendant de l’Etat obèse, la capitalisation enrichit indistinctement toute la population et lui donne son autonomie.

              Si les 3% vous semblent trop optimistes, vous pouvez faire le même calcul avec un pourcentage plus conservateur, 1% ou 2% par exemple. Mais ce n’est qu’un paramètre de l’équation. Chaque paramètre peut évoluer en fonction des souhaits de chacun et des événements. Il est probable que beaucoup souhaiteront consommer une part de leur épargne. Le cas moyen sera peut-être de sanctuariser par précaution le capital initial, en consommant les intérêts accumulés sur toute la durée de la vie, ce qui permettrait de dégager une pension mensuelle de 1370€ environ sur 40 ans de retraite dans notre exemple du Smic, tout en laissant un capital significatif aux héritiers.

              Dépouiller les enfants de l’effort d’épargne de leurs parents est l’autre effet délétère de la répartition, dans un cercle vicieux d’appauvrissement de tous. La répartition, c’est la double peine pour les générations futures.

            • Autre bémol : les 1100 e mensuels résultant de mon capital de 400 ke que je m’octroie aujourd’hui à mon départ en retraite ne vaudront plus grand chose quand j’ aurai 85 ans. Entre temps, il est plus que probable que j’aurai entamé le capital…
              Il est plus sûr d’investir, malgré les contraintes, dans l’immobilier locatif, dont le revenu suivra plus ou moins le coût de la vie…

              • Dans le cadre d’une comparaison des mérites de la capitalisation vs ceux de la répartition, l’inflation est annulée puisque ses effets sont identiques dans les deux systèmes. Donc le raisonnement hors inflation est tout à fait opportun.

                Sinon oui, il est très probable qu’une majorité des bénéficiaires de la capitalisation entameront leur capital. Mais ce n’est pas important puisque ce capital a été épargné dans ce but. La question était de savoir si on pouvait se contenter des intérêts pour évacuer le problème de l’espérance de vie. La réponse est simplement oui, et ce dès le plus bas salaire.

                La capitalisation suivra le coût de la vie, comme tout bon placement. La capitalisation n’est pas la thésaurisation. Elle est active, sert à financer l’activité économique et l’emploi des plus jeunes. Le taux de 3% retenu pour l’exemple n’est qu’une moyenne.

              • L’immobilier locatif est au moins aussi risqué que l’investissement au capital des entreprises. L’entretien et la modernisation des locaux coûte un bras. D’ailleurs, vous pouvez parfaitement acquérir des parts d’une foncière en bourse…
                Pour la dépréciation du capital, vous arbitrez entre taux technique et revalorisation. Les assureurs expliquent ça mieux que moi.

                • Tout à fait : vous n’êtes pas à l’abri des lubies des politiciens. Expropriation, construction vous gâchant la vue et dépréciant votre bien, sans compter que le mouton étant immobilisé il est particulièrement tentant et facile à tondre, le politicien creusant de plus en plus profond, les causes malheureuses pour votre capital sont innombrables dans ce domaine. La France, ce n’est pas les USA ou l’on met sa maison sur un camion et ou on la pose 20 miles plus loin.

                  Tout sage reste mobile.

          • Avec un patrimoine de 450 k€ vous n’êtes pas loin de faire partie des 10 % des Français les plus riches !

  • Le système de retraite en vigueur en France est un système hérité des pensées communistes, puissantes à la libération.
    Il est clair qu’il doit évoluer ce que la lâcheté des gouvernants français a empêché depuis lors.
    La gestion « au fil de l’eau » des responsables des caisses de retraite est un autre problème à considérer et à traiter.

    Parler de morale à propos du système de retraites paraît à côté de la plaque. Cela revient à parler de morale en politique, et on sait bien qu’il n’y en a aucune.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Oliver Faure, premier secrétaire du Parti socialiste a pris la plume car il a un rêve, qu’il estime révolutionnaire et qu’il souhaitait partager avec l’ensemble de la population : réaliser une plus grande égalité réelle entre les Français. Pour atteindre cet objectif impératif, il a une méthode qu’il présente comme originale : distribuer aux citoyens des aides supplémentaires, en euros sonnants et trébuchants, qu’il fera abondamment financer par une augmentation de la fiscalité pesant sur les plus riches et contrôler par une administration pl... Poursuivre la lecture

1
Sauvegarder cet article

La réflexion critique sur le thème de l'inflation est aussi ancienne que l'économie elle-même, et elle va bien sûr au-delà de l'économie en tant que science. Le problème de l'inflation commence dès lors que l'on confond la rareté des moyens réels avec une rareté de l'argent, autrement dit lorsqu'on tente de masquer la rareté des moyens réels en créant de la monnaie.

 

Un expédient individuel qui pénalise le collectif

Le point de vue économique individuel (microéconomique) d'un groupe de personnes devient la référence pour u... Poursuivre la lecture

« L’État ayant dépensé Tout l’été Se trouva fort dépourvu Quand il fallut financer ses agents,

Plus d’argent.

Il alla crier famine Chez l’Argirc-Arrco sa voisine, La priant de lui donner Quelques sous pour financer son déficit,

« C’est pour la solidarité », lui dit-il.

L’Agirc-Arrco n’est pas prêteuse ; C’est là son moindre défaut.

« Que faisiez-vous au temps faste ? » Dit-elle à ce quémandeur. « Je dépensais à tout venant, pour de bonnes causes » « Vous dépensiez ! J’en suis fort aise. Eh bien ! empruntez... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles