Le populisme autoritaire : une montée inquiétante

Populisme : l’envie et le ressentiment sont les moteurs des impulsions collectivistes à travers le monde. Quelle réponse peuvent apporter les libéraux ?

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Le populisme autoritaire : une montée inquiétante

Publié le 23 août 2019
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Par Tom G. Palmer.

Des gouvernements décrits comme populistes sont aujourd’hui au pouvoir en Pologne, en Hongrie, au Mexique et en Turquie. L’Italie et la Grèce sont gouvernées par des coalitions populistes multipartites, tandis que des populistes de gauche ou de droite sont les partenaires de gouvernements de coalition de sept autres pays de l’Union européenne. L’effondrement du Venezuela a été provoqué par la politique confiscatoire d’un gouvernement populiste. Le président du Brésil est un populiste déclaré. Et la prise en main du parti républicain par le trumpisme, une forme de populisme, a également favorisé la montée d’un populisme de gauche parmi les Démocrates.

Mais ces mouvements présentent une grande variété de programmes dans un large éventail de paysages politiques. Quels sont leurs points communs ?

 

Quelle est la nature du populisme ?

Les historiens et les politologues ont pendant des décennies discuté de la nature du populisme et ils ne sont pas toujours parvenus aux mêmes conclusions.

Pour le théoricien politique Isaiah Berlin, en 1967 « une seule formule couvrant tous les populismes du monde ne serait pas très utile. Plus la formule est générale, moins elle est précise. Plus la formule sera précise, plus elle sera exclusive. »

Néanmoins, Berlin identifiait une idée populiste fondamentale : l’idée qu’il existerait un « peuple authentique » qui serait la « victime d’une élite, qu’elle soit économique, politique ou raciale, et d’un ennemi dissimulé ou affirmé. »

La nature exacte de cet ennemi — « étranger ou autochtone, ethnique ou social » — n’a pas d’importance, ajoutait Berlin. Le concept du peuple luttant contre l’élite alimente la politique populiste.

Le politologue Jan-Werner Müller de Princeton propose une autre caractéristique. Dans l’édition de 2016 de What Is Populism? (Presses de l’Université de Pennsylvanie), il affirme :

« En plus d’être anti-élitistes, les populistes sont toujours anti-pluralistes. Les populistes prétendent qu’ils représentent, et eux seuls, le peuple. »

Dans cette optique, du point de vue du populisme, le peuple n’inclut pas tout le monde. Elle exclut les ennemis du peuple, qui peuvent se présenter sous différents visages : étrangers, presse, minorités, financiers, le 1 % ou d’autres personnes considérées comme n’étant pas nous.

Donald Trump a exprimé ce concept à sa manière lors de la campagne présidentielle en déclarant :

« La seule chose importante est l’unité du peuple, car les autres ne comptent pas. »

Pendant la campagne pour le Brexit, Nigel Farage, alors chef du Kingdom Independence Party, prédisait « la victoire des vrais gens ». Apparemment, ceux qui ont voté contre le Brexit ne se sont pas contentés de perdre ; ils n’étaient pas de vrais gens de toute façon.

 

Une menace pour les libertés

Toutes les formulations du populisme ne ressemblent pas à cela.

Par exemple, l’historien Walter Nugent affirmait en 1963 dans The Tolerant Populists que le parti populiste historique de l’Amérique n’était pas plus anti-pluraliste que ses opposants.

Dans Populism’s Power, publiée la même année que le livre de Müller, la politologue Wellesley Laura Grattan a proposé une définition du populisme qui laisse place à des mouvements pluralistes et inclusifs. Mais c’est le type de populisme Berlin-Müller qui se développe actuellement à Ankara, Budapest et Washington, menace pour la liberté individuelle, le marché libre, l’État de droit, le constitutionnalisme, la presse libre et la démocratie libérale.

Les politiques promues par ces gouvernements varient, mais ils rejettent deux idées qui sont liées.

La première est le pluralisme, l’idée que les gens sont différents, ne partageant pas les mêmes intérêts ni les mêmes valeurs, ce qui implique des compromis dans un processus politique démocratique. L’autre est le libéralisme, pas au sens américain du mot, mais la conviction plus large que les individus ont des droits, et que le pouvoir de l’État devrait être limité pour protéger ces droits.

 

Nous sommes le peuple

Les populistes peuvent être de gauche, mais sans être nécessairement motivés par les idées marxistes de conflit de classe ou de planification centrale.

Ils peuvent être de droite, mais ils sont nettement différents des réactionnaires de la vieille école qui rêvaient de restaurer un monde hiérarchique et ordonné ; ils rêvent plutôt de noyer les anciennes catégories sociales dans la masse indifférenciée du peuple.

Ils peuvent aussi rejeter complètement l’opposition gauche/droite. Selon les mots de la populiste française Marine Le Pen en 2015, « La division ne se fait pas maintenant entre la gauche et la droite, mais entre les mondialistes et les patriotes ».

Pour les populistes la véritable volonté du peuple authentique s’incarne souvent dans un dirigeant unique. Hugo Chávez, l’ancien président populiste vénézuélien, n’hésitait pas à affirmer :

« Chávez ce n’est plus moi ! Chávez c’est le peuple ! Chávez, nous sommes des millions. Vous êtes aussi Chávez ! Vénézuélienne, tu es aussi Chávez ! Jeune Vénézuélien, tu es Chávez ! Enfant vénézuélien, tu es Chávez ! Soldat vénézuélien, tu es Chávez ! Pêcheur, fermier, paysan, marchand ! Parce que Chávez ce n’est pas moi. Chávez c’est le peuple ! »

Le chef de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, n’a-t-il pas répondu à l’un de ses rares opposants en tonnant : « Nous sommes le peuple ! Qui êtes-vous ? » Et Donald Trump, sur un ton moins dramatique, n’a-t-il pas dit : « Je suis votre voix ! » ?

 

Les enfants de Carl Schmitt

Les populistes peuvent rechercher le pouvoir par des moyens démocratiques, mais cela ne les rend pas libéraux.

Ils font souvent campagne contre les limites imposées au pouvoir du peuple, en particulier les juges indépendants et autres contrôles de l’exécutif. Les populistes peuvent être socialistes ou nationalistes, ou les deux, ils peuvent être « favorables aux entreprises » (capitalisme de connivence) ou « favorables au travail » (syndicalisme de connivence), mais ils partagent l’idée que la société doit être soumise à une sorte de contrôle, exercé par un chef ou un parti qui représente le vrai peuple et se bat contre ses ennemis.

L’antagonisme est donc à la base de la mentalité populiste. Et le théoricien central de l’antagonisme était Carl Schmitt, un philosophe allemand de l’ère nazie — il est parfois appelé le « juriste de la couronne du Troisième Reich » — qui a eu une forte influence à la fois sur la gauche et la droite.

Dans The Concept of the Political (1932), critique implacable du libéralisme classique et de la démocratie constitutionnelle, Schmitt cherchait à remplacer l’idéal de la coopération volontaire par la notion de conflit :

« La distinction politique fondamentale à laquelle les actions et les motivations politiques peuvent être réduites est celle qui existe entre un ami et un ennemi ».

Parmi les théoriciens contemporains qui ont repris cette notion, citons la populiste de gauche Chantal Mouffe et son mari Ernesto Laclau, l’auteur de On Populist Reason (2005).

 

Le populisme selon Laclau

Laclau, dont les idées ont influencé les gouvernements populistes en Grèce et en Argentine, et les mouvements d’opposition populistes en Amérique latine et en Europe, applique directement la pensée schmittienne. En effet, il va plus loin que Schmitt, traitant l’inimitié en soi comme le principe même du pouvoir. Alors que Schmitt, antisémite virulent, identifiait les Juifs comme l’ennemi perpétuel, l’hostilité de Laclau peut être dirigée contre n’importe qui.

Pour Laclau, un mouvement populiste est un ensemble hétérogène de « demandes » non satisfaites, récupérées par des dirigeants populistes manipulateurs. Les revendications sont toutes différentes, mais elles sont unifiées dans un mouvement qui s’identifie comme le peuple. La désignation de l’ennemi du peuple est une question stratégique, un moyen de constituer une coalition suffisamment puissante pour être unie sous un chef de file dans le but de prendre le pouvoir.

 

Un ennemi contre lequel le peuple doit lutter

L’ingrédient final, le plus dangereux, est « l’investissement affectif », c’est-à-dire l’engagement émotionnel. Laclau dit que ce qui unit les revendications par ailleurs disparates et inextricables, c’est l’adoration du groupe pour le leader et la haine de l’ennemi.

Íñigo Errejón, dirigeant du parti populiste de gauche Podemos en Espagne et défenseur enthousiaste du régime vénézuélien, fonde explicitement son populisme sur l’idée que des collectivités sont créées en posant un ennemi contre lequel le peuple doit lutter. Dans son cas, l’ennemi est « la casta, les privilégiés ».

Errejón a répondu à la question :

« Le pouvoir mobilisateur du terme provient précisément de son manque de définition. C’est comme demander : qui est l’oligarchie ? Qui est le peuple ? Ils sont statistiquement indéfinissables. Je pense que ce sont les expressions les plus efficaces. »

Mouffe a décrit le choix de la cible comme essentiel pour construire le « genre de personnes que nous voulons construire ». Le peuple se définit par l’identification de l’ennemi.

 

L’économie n’explique rien

Selon l’explication classique du populisme, il s’agit d’une réponse prévisible à une oppression économique.

Ainsi, l’expert socialiste John Judis affirme en 2016 dans L’Explosion populiste: Comment la grande récession a transformé les politiques américaine et européenne, que le populisme était la réponse à « la répartition asymétrique des emplois et des revenus créée par l’économie néolibérale au cours des décennies précédentes ».

Pourtant, les populistes ont gagné en popularité ou sont parvenus au pouvoir dans des pays aux conditions économiques très différentes, y compris dans des pays à faible taux de chômage et à croissance économique relativement élevée. La montée du populisme n’est pas une question d’âge, les personnes âgées soutenant les populistes nationalistes de droite et les plus jeunes soutenant le cosmopolitisme de gauche : en réalité, de nombreux jeunes ont voté pour des partis et des candidats populistes. Le vote populiste n’est pas davantage expliqué par les niveaux de revenus.

Les politologues britanniques Roger Eatwell et Matthew Goodwin soulignent dans leur livre de 2018 Populisme national : la révolte contre la démocratie libérale (Pelican) que :

Un moteur commun du « populisme national n’est pas la baisse des salaires, mais le « déclassement relatif – le sentiment que le groupe majoritaire, qu’il s’agisse des Blancs américains ou des Britanniques de souche, est négligé en faveur d’autres membres de la société, tandis que les politiciens, les médias et les célébrités de gauche accordent beaucoup plus d’attention et de faveur aux immigrés, aux minorités ethniques et aux autres nouveaux arrivants. »

 

Un sentiment d’insécurité

Par ce changement rapide de statut, notamment par le biais de l’immigration, de nombreuses personnes subissent une mobilité relative vers le bas, et ont le sentiment que le statut de leur groupe est menacé.

Quand les Britanniques ont voté en faveur du retrait de l’Union européenne, écrivent Eatwell et Goodwin, des sondages ont révélé que les anti-Brexit « parlaient sans cesse des risques économiques, tandis que les pro-Brexit s’inquiétaient principalement des menaces perçues sur leur identité et leur groupe nationaux ». (le Brexit est une question complexe, et certains libéraux classiques l’ont soutenu parce qu’ils craignaient une bureaucratie européenne incompréhensible, mais le mouvement pour le Brexit était davantage motivé par des préoccupations populistes que par des préoccupations libérales.)

Aux États-Unis, un facteur décisif dans la victoire de Trump a été le déplacement (estimé à 9 %) des électeurs qui, ayant voté pour Obama en 2012 sont passés à Trump, selon des données d’enquête analysées par le politologue John Sides de l’Université George Washington. Parmi les électeurs blancs d’Obama qui n’étaient pas allés à l’université, seuls 22 % votèrent plus tard pour Trump. Comme le suggère ce soutien antérieur à Obama, leurs votes pour Trump ne peuvent être réduits à une simple histoire d’hostilité raciale. Ce n’était pas non plus une simple question économique : la plupart du temps, les revenus et le niveau de vie de ces électeurs sont supérieurs à ceux de leurs parents.

Mais une motivation commune pour leur soutien à Trump semble être une insécurité à propos de leur statut social.

 

Une menace sur les conditions collectives

Une enquête menée en 2016 par la Brookings Institution a montré que 66 % des Blancs américains non scolarisés « s’accordent pour dire que la discrimination à l’égard des Blancs est aujourd’hui un problème aussi grave que celle à l’encontre des Noirs et d’autres minorités ».

L’inquiétude suscitée par le statut — dans ce cas, la perception d’une inversion du statu quo — semble être un facteur majeur, certainement beaucoup plus important que le racisme idéologique.

Comme la politologue Karen Stenner l’a expliqué sur base de nombreuses données de son livre de 2005 intitulé The Authoritarian Dynamics , les menaces pesant sur « des conditions collectives plutôt qu’individuelles » déclenchent un « groupement » autoritaire, à savoir le populisme.

Voici qui devrait faire réfléchir les libéraux classiques.

Un des arguments principaux en faveur des marchés libres est que lorsque les revenus des personnes augmentent à des taux différents, l’important est qu’ils augmentent tous. Même la plupart des gens de gauche acceptent certaines inégalités, dans la mesure où il est nécessaire que les pauvres deviennent moins pauvres.

Par exemple, le philosophe John Rawls a expliqué dans A Theory of Justice que les inégalités peuvent être justes si elles profitent au « plus grand bénéfice des plus démunis », car même les plus démunis ne pourraient pas se plaindre. Mais les êtres humains ne se préoccupent pas seulement de l’amélioration de leur situation dans le temps. Ils se soucient également de leur situation par rapport aux autres. Ils sont préoccupés par les questions de hiérarchie et de statut social.

 

Arrogance et ressentiment

Le statut relatif est assez différent du bien-être absolu. Les libertariens célèbrent depuis de nombreuses années l’amélioration du statut des femmes, des minorités raciales, des immigrés, des homosexuels et des personnes qui, pendant de très longues périodes, étaient défavorisées sur le plan social. Eh bien, s’agissant du statut social relatif, l’élévation de certains s’est faite aux dépens d’autres.

Et quels sont ceux qui se sont sentis rabaissés ? Les hommes blancs sans diplôme universitaire.

Mais il ne s’agit pas seulement d’outsiders qui ont amélioré leur statut. Comme Charles Murray le décrit dans son livre de 2012 intitulé Coming Apart: L’état de l’Amérique blanche de 1960 à 2010, la diminution de l’importance que nous attachons collectivement à certaines vertus traditionnelles — travail ardu, mariage, etc. — a ouvert un fossé entre les élites et les non-élites scolarisées. Le ressentiment ressenti par l’un des côtés de cette ligne de démarcation est trop souvent accompagné d’arrogance et de condescendance de l’autre, qui ne font qu’accentuer le ressentiment.

Des divisions similaires se produisent également dans d’autres pays et semblent être un facteur important du sentiment populiste. Les enquêtes du Pew Research Center menées en 2017 dans 15 pays ont identifié l’ethnocentrisme et les perceptions du déclin national comme caractéristiques des électeurs populistes. En Allemagne, par exemple, 44 % des partisans du parti populiste Alternative pour l’Allemagne (AfD) affirment que la vie est pire qu’il y a 50 ans pour des personnes comme eux, contre 16 % pour les autres Allemands. Alors que les données varient d’un pays à l’autre et que, comme le signalait Berlin en 1967, aucun facteur unique ne peut expliquer tous les mouvements populistes, de telles craintes de déclin national et de statut de groupe sont communes, en particulier en Europe et aux États-Unis.

 

La crainte de l’immigration

Le moteur le plus important en Europe et aux États-Unis semble être l’immigration et ce que Eatwell et Goodwin dans le populisme national nomment un « changement hyper-ethnique », c’est-à-dire un changement rapide de la composition ethnique d’une société, de multiples ethnies s’ajoutant à la population. (Certains Américains ont ressenti ces bouleversements et une menace pour leur place dans la société en voyant que leur ancien magasin Piggly Wiggly avait été remplacé par un mercado avec des drapeaux mexicains. Ce n’est pas l’expérience du pluralisme ethnique qui semble être le problème, mais la crainte que d’autres ethnies finiront par les remplacer.)

Le pourcentage de résidents américains nés à l’étranger a atteint 13,7 % en 2017, le pourcentage le plus élevé depuis 1910, alors de 14,7 %. En outre, depuis la loi sur l’immigration et la naturalisation de 1965, qui a aboli les quotas nationaux, et favorisé les regroupements familiaux, un pourcentage plus élevé d’immigrés sont originaires d’Asie, d’Afrique, d’Amérique centrale et du Moyen-Orient, accentuant ainsi les différences ethniques avec la population née dans le pays.

L’Alternative pour l’Allemagne, qui a commencé comme un mouvement contre l’euro et s’est transformée en un parti populiste anti-immigrés, a suscité un soutien croissant des électeurs moins scolarisés de l’ancienne RDA. Ces électeurs perçoivent leur statut comme ayant chuté au cours des dernières décennies et craignent beaucoup plus l’immigration que les électeurs plus scolarisés et les électeurs de l’Ouest du pays, qui a connu une immigration beaucoup plus importante. En fait, le soutien à l’AfD été le plus important dans les régions de l’Est ayant connu une faible croissance démographique ; les habitants de ces lieux ont le sentiment d’être laissés pour compte et accusent les immigrants qu’ils voient davantage à la télévision que dans leur quartier.

 

Comme dans les années 1930 ?

Des analyses similaires peuvent être appliquées à la Grande-Bretagne, à la France, à la Suède et à d’autres démocraties ayant connu une montée en puissance du populisme.

Les « changements hyper ethniques » sont profondément perturbants pour beaucoup et contribuent à susciter des réponses politiques populistes. On peut rejeter de telles réactions comme étant irrationnelles ou modestes, mais beaucoup de personnes les ressentent néanmoins. De plus, beaucoup de gens ne sont pas satisfaits des améliorations de leurs conditions s’ils perçoivent les autres, en particulier les étrangers, encore mieux. L’envie et le ressentiment ont longtemps été les moteurs des mouvements anti-libéraux, et ils semblent être revenus en force. Le problème est aggravé par l’augmentation des paiements de transfert et des prestations versés par l’État-providence, que l’étranger exploiterait ou menacerait.

Je crains que nous entrions dans une ère de « groupement » autoritaire et que les conséquences en seront terribles pour la liberté et la prospérité. Sans vouloir trop insister sur le sujet, la montée des mouvements populistes autoritaires d’extrême droite et d’extrême gauche rappelle aujourd’hui un peu l’Europe des années 1930.

 

Une réponse libérale au populisme ?

Pour répondre aux idées populistes, nous devons commencer par les comprendre.

Si la crainte des tendances en matière d’immigration suscite une crainte plus large du capitalisme démocratique libéral, l’une des solutions consiste à garantir que les procédures d’immigration sont perçues (réellement) comme organisées plutôt que comme envahissantes. L’attitude envers les réfugiés syriens fuyant une guerre catastrophique et la situation actuelle à la frontière sud des États-Unis a sans doute été aggravée par le manque de solutions plus systématiques et organisées, impliquant le droit de travailler légalement, par exemple.

La raison pour laquelle tant de personnes choisissent d’entrer illégalement et de manière risquée aux États-Unis est qu’il est extrêmement difficile d’obtenir un visa auprès d’un consulat américain et de voyager en bus ou en voiture par un point d’entrée légal. Les personnes qui entrent sans autorisation, ou restent en attente de visa, sont moins susceptibles de rentrer chez elles, comme cela était courant auparavant, lorsqu’elles ne sont pas sûres de pouvoir revenir travailler dans le futur. Un programme de « travailleurs invités » fonctionnel et efficace, permettant aux personnes d’accepter facilement des emplois temporaires aux États-Unis puis de revenir dans leur famille avec la richesse qu’ils ont légitimement acquise, pourrait aider à apaiser les inquiétudes des citoyens américains qui rechignent à l’idée d’une foule d’étrangers se pressant à la frontière.

Mais y a-t-il quelque chose de concret que les libéraux, dont la grande majorité restent exclus du pouvoir où la politique d’immigration est définie, peuvent faire ?

 

Que peuvent faire les libéraux ?

Repoussons d’abord l’idée que l’économie est un jeu à somme nulle.

Ce que vous gagnez ne se fait pas à mes dépens. Ce qui est bon pour l’Allemagne peut être bon pour la France si les Allemands et les Français échangent des biens et des services plutôt que des balles et des bombes. Les immigrants qui arrivent sur le marché du travail enrichissent les personnes avec lesquelles ils travaillent. Les jeux à somme négative peuvent être transformés en jeux à somme positive en établissant les bonnes institutions : la propriété, le contrat et le commerce volontaire. Les échanges ont amélioré le bien-être des Américains, des Allemands, des Kenyans et de n’importe qui.

Les libéraux doivent également critiquer leur propre rhétorique. Tenter de diviser l’humanité en contribuables et en « parasites », comme s’il était possible, dans une société moderne, de distinguer facilement et sans ambiguïté les deux groupes, alimente la haine et la rage populistes. Bien sûr luttons contre les subventions, mais sans diaboliser les bénéficiaires comme des ennemis du peuple, comme de simples parasites, créant un climat de ressentiment, de haine, de vengeance et de conflit qui sape le cadre de la coopération pacifique et volontaire sur laquelle repose la liberté.

Penser le monde en termes d’amis par rapport à des ennemis renforce le collectivisme et la démagogie. Pour arrêter le populisme autoritaire, il convient de ne pas promouvoir l’esprit d’inimitié qui le permet.

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Cet article a été initialement publié dans Reason, en ligne et dans l’édition papier d’août/septembre 2019. Traduction pour Contrepoints : Gérard-Michel Thermeau.

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  • Le populisme est un avatar de la democratie.. la democratie consiste a diluer la responsabilité individuelle , infantiliser les masses , et manipuler l’électeur scientifiquement pour obtenir un blanc seing permettant au sponsors du candidat de profiter de la situation créée par son élection…
    La democratie sers les aventuriers ,ripolinés aux couleurs nationales, chargés de faire avaler des couleuvres aux peuples,
    pour arriver au pouvoir..
    on a vu çà pour le brexit, on le reverra dans d’autres situations..

    L’étiquette « populisme » permet de cacher la merde au chat face aux promesses politiques, jamais tenues,mais permettant d’être élus

    • Quelle est votre alternative à la démocratie ?

      • De mon point de vue le point c’est pas la démocratie mais l’étendue de son domaine de contrôle:
        Prenons 2 situations:
        Pays A:
        Institutions peu democratiques.
        Taux de prélèvement obligatoire = 30%
        Pays B:
        Institution tres democratiques.
        Taux de prélèvement obligatoire= 60%

        Le pays B est plus democratique mais y vit beaucoup moins libre que dans le Pays A car il est devenu une dictature de la majorité …

        Bref la democratie c’est tres bien mais il faut que le pays ait une constitution en béton armé pour empêcher sa derive et l’étendue sans fin de son domaine de controle

        • Une dictature de la majorité sera toujours préférable à une dictature d’une minorité, qui là très clairement n’est plus une démocratie…

          • En pratique, nous avons déjà la dictature de la minorité. Macron a été élu par moins de 12% du corps électoral. Aucune légitimité démocratique dans cette élection. Démocratie ? Où ça ?

            • Il a gagné l’élection selon des règles établies à l’avance, connues, aucune magouille. La légitimité, c’est autre chose.

              • Bien sûr que la légitimité est autre chose que l’élection. C’est même l’essentiel du principe de démocratie bien compris. Accepter des règles permettant une élection avec seulement 12% du corps électoral est le contraire de la démocratie. Les règles sont certes connues à l’avance, d’ailleurs tellement bien connues qu’elles sont rejetées par l’immense majorité de la population. La magouille réside dans le refus de tenir compte du rejet majoritaire des règles. Qu’on ne vienne surtout pas nous parler de la dictature de la majorité, tout au plus une majorité relative, tellement relative qu’elle est minoritaire. Elu par une élection sans valeur démocratique, Macron n’a aucune légitimité.

                • Surtout avec une assemblée qui se vote elle meme les règles du jeu sans aucun contre pouvoir depuis plus de 70 ans.
                  What could possibly go wrong!

            • Sachant que les résultats d’un sondage sont déjà pertinents avec 1000 personnes, il suffirait que Macron ait été élu sur la base de 1000 votants pour affirmer qu’il représente le choix majoritaire du pays. Alors des millions…
              A partir de 1000, le nombre de gens qui se sont déplacés pour voter ne change rien..

              • Vous confondez sondage et recensement. Une élection est un recensement de tous les avis. Un sondage devient représentatif lorsque l’échantillon est associé à une marge d’erreur. A défaut, l’échantillon ne représente que lui-même, le sondage se limitant à recenser les avis de l’échantillon. Mais la marge d’erreur du sondage est trop importante pour qualifier une majorité avec certitude. Il faut donc recourir au recensement.

                Ne pas voter est un vote comme un autre exprimant le rejet de tous les candidats, le rejet du principe de représentation. Ceux qui ne se sont pas déplacés expriment un avis qui n’est pas celui de ceux qui se déplacent pour voter. Cet avis n’est pas représenté par l’élection. Macron n’a strictement aucune légitimité. Cette pseudo-démocratie est bel et bien une dictature de la minorité.

          • Le problème là dedans vient s’insérer l’école des choix publics … et la majorité n’en ai pas une en realité…
            https://www.wikiberal.org/wiki/%C3%89cole_du_Choix_Public

      • La démocratie directe le plus possible, la démocratie représentative le moins possible.
        Des impôts faibles, limités non seulement par la Constitution mais également par l’organisation volontairement décentralisée du pays.
        Des déficits et des dettes publiques interdits.

        Ce ne serait pas parfait bien sûr, tous les risques ne seraient pas écartés, mais ce serait déjà un bon début.

        • Là dessus nous sommes d’accord.
          En réalité, donc, la seule alternative à la democratie actuelle, qui puisse contenter les citoyens, c’est encore plus de démocratie !

      • la democratie est pauvre en résultats mais riche en slogans..
        je n’ai pas d’autre alternative qu’une democratie directe par internet
        on propose un texte , tout le monde s’exprime sur LE TEXTE
        oui/non si une majorité franche est déclarée la chambre se lance dans l’élaboration de la loi , sinon poubelle
        là deja on pourrait parler de democratie ,ce que nous vivons est un
        systeme de pouvoir qui se fiche bien de la democratie car c’est l’administration qui gouverne et qu’on ne peut jamais remettre en cause

  • Ne pas confondre le rejet des élites avec l’abolition des privilèges que se sont octroyés ces élites, ainsi que la pénétration de force et illégale d’étrangers avec la « peur de l’immigration »! Trop facile de traiter les non consentants de populistes!

    • Un certain nombre d’éléments dans ce texte me semblent très juste. A noter toutefois que le populisme, est aussi lié à l’injustice et le mensonge ressentis par une population. Privilèges et avantages indus, différences de traitement de l’information, différences de traitement par la justice. La bienpensance et la difficulté grandissante à pouvoir exprimer une opinion divergeant de celle-ci pousse aussi au populisme. Il me semble qu’il devient de plus en plus difficile de débattre, seul moyen pourtant permettant de se forger sa propre opinion…

    • J’ai comme une impression que ce type prêche pour sa propre paroisse!

  • Excellent article s’il avait inclu une définition du mot élite . Il ne semble pas être venu à l’esprit de l’auteur que ce qu’il nomme ainsi est quelques fois plus perçu comme un clan qui ne recule devant aucune escroquerie pour protéger ses privilèges indus que comme individu responsable essayant de faire ce pour quoi il a été élu .

    • « Excellent article s’il avait inclu une définition du mot élite . Il ne semble pas être venu à l’esprit de l’auteur que ce qu’il nomme ainsi est quelques fois plus perçu comme un clan qui ne recule devant aucune escroquerie pour protéger ses privilèges indus »
      Dans ce cas, la définition est évidente : mafia.

  • on devient pas populiste par l’opération du saint esprit ; l’insécurité flagrante dans notre pays , dopé par le laxisme de l’exécutif y est pour beaucoup ; et j’irai même jusqu’à dire que ce sont bel et bien les élus qui , de par leur comportement et leur décisions souvent néfastes pour la stabilité du pays, sont les principaux vecteurs du populisme ; qu’ils assument donc leurs conneries et cessent d’emmerder ceux qui ne pensent pas comme eux ;

    • Fort avec les faibles, faible avec les forts … la devise de notre bel executif

    • Rajouter aussi qu’on peut être populiste et avoir une situation correcte voire bonne ; un populiste n’est pas forcément un ouvrier chômeur sans domicile fixe…
      D’ailleurs, actuellement, les populistes sont plus les « opposants » à la vision gouvernementale qu’autre chose.
      Même quand on est en désaccord avec l’origine du réchauffement climatique, on est considéré comme populiste…

    • Autrefois, on disait qu’un républicain, c’était un ancien démocrate qui s’était fait agresser. Pas sûr qu’on puisse en dire autant aujourd’hui, vu les dérives des partis politiques US.

  • La vérité enfin révélée, toute simple et toute crue : les populistes sont des nazis et les zheures les plus sombres nous menacent à nouveau. Sûr qu’avec une telle approche, on se donne les moyens de comprendre l’infinie diversité du monde. L’article le reconnaît d’ailleurs, angoissante incertitude analytique, avant de trouver la solution miracle. Eurêka ! Tous des nazis au tréfonds de leur âme damnée. Voilà, voilà, ça, c’est fait… Passons à la suite.

    Une fois forgé le cadre de pensée salvateur, on enrôle les libéraux dans le soutien au progressisme triomphant. Alors oui, bien sûr, l’Etat obèse, ce n’est certes pas la joie. Mais face au mal absolu, il est nécessaire d’accepter quelques sacrifices. On peut lutter contre les subventions, mais pas trop non plus, pas au point de favoriser les populistes. Il ne faudrait pas risquer de diaboliser leurs bénéficiaires, les femmes, les minorités, les immigrés, les homosexuels et tous les défavorisés des luttes inter-sectionnelles. En revanche, diaboliser les populistes ne pose visiblement aucun problème.

    Finalement, à bien y réfléchir, l’Etat obèse, c’est la liberté. CQFD.

    • @cavaignac..
      exact
      « Finalement, à bien y réfléchir, l’Etat obèse, c’est la liberté. CQFD. »
      voila la liberté de vivre au crochets des autres

    • Oui, et le libéralisme, qui suppose la subsidiarité, et à l’intérieur d’un pays, et au niveau international, n’est nulle part dans cette affaire.
      L’Etat macronien se prétend libéral alors qu’il ne l’est pas, et les mondialistes se réclamant du libéralisme ne sont pas non plus des libéraux. Imposer le progressisme et le marché sans limites (j’insiste: sans limites) n’est pas libéral.

      • En même temps, celui qui a besoin de limites aujourd’hui, ce n’est pas vraiment le marché, tellement il existe pléthore de taxes et de réglementations, jusqu’à l’absurde. Ce serait plutôt l’Etat obèse qui aurait un grand besoin de limites.

        • Sauf si ces limites résultent de connivences entre les Etats et les multinationales pour évincer l’émergence ou la concurrence de petites entreprises

  • A aucun moment dans l’article n’est mentionné l’action de Macron… Pourtant, il se retrouve au sein de la définition du populisme…

    • C’est sûr… Orban, Bolsonaro, Erdogan, Macron, même combat. Vous avez bien fait d’aborder ce point, ça m’avait échappé !

      • Bolsonaro n’est pas un populiste. C’était un député démocrate-chrétien qui vu l’insécurité effrayante régnant au Brésil s’est retrouvé obligé à prendre des mesures pour l’éradiquer. Je vous rappelle que le premier devoir d’un état est de protéger ses citoyens!

  • C’est quand même dommage de ne pas simplement observer le risque ethnique / religieux à partir des livres d’histoire très récente. La partition de la Serbie après une guerre civile entre catholiques croates, musulmans albanais et orthodoxe, le Liban, le Rwanda… C’était pas au 17ème siècle hein ?
    « Les yeux grands fermés »

    • C’est LA tache aveugle des libéraux … circulez il n’y a rien à voir, le monde entier est peuplé de libéraux qui s’ignorent destinés à faire une grande ronde et écrire de poèmes sous un arc en ciel …
      Je suis assez triste de voir mon camp par son aveuglement servir d’idiots utiles à de futurs gouvernements autoritaires (nécessaires pour forcer l’huile et le vinaigre à maintenir l’émulsion)

      • Mais les gouvernements autoritaires existent déjà depuis longtemps et ils furent en majorité de gauche! Vous l’oubliez?

  • J’emmerde tout ceux qui utilisent le mot « peuple » sans définir clairement ce qu’ils entendent par ce terme.
    Ils passent allègrement d’un sens à l’autre pour mieux noyer le gogo qui ne pense pas.
    Très bon article.

    • N’étant pas libéral, je ne sais si cracher sur la DDHC est une attitude libérale. C’est possible, qui sait ? Pourquoi pas ?

      • Bonjour Cavaignac
        Qui parle de cracher sur la DDHC ?
        Je parle de montrer fortement mon désaccord avec celui ( un homme donc ) qui utilise ce terme sans le définir ET pour justifier n’importe quoi.

        La DDHC parle effectivement de «  peuple », une fois, au tout début de son magnifique préambule «  les représentants du peuple.. » Qui est ce peuple ? Ceux qui vivent en France ? Qui d’autres ?
        Définir le peuple comme l’ensemble des personnes qui vivent sur un territoire me va bien.
        Ensuite la DDHC n’en parle plus. Elle reconnaît les droits naturels de l’homme et non pas des droits à un quelconque peuple. Le droit de vote n’y est même pas évoqué, la libre association oui.
        En revanche on y parle d’un être suprême, suis je obligé d’y croire ?
        Mon propos était de dire que ce terme de «  peuple «  devait être manier avec de grandes précautions en le définissant, sinon n’importe quel énergumène avec un joli costume avec chauffeur ou un gilet coloré ou un syndicaliste ou moi ou qui vous voulez pourra s’en réclamer pour nous imposer ses bonnes idées.
        Je n’impose pas une bonne idée. On peut collaborer avec moi pour la mettre en œuvre. Ou pas.
        Je n’en demande pas plus à autrui, même si il est plus nombreux que moi.
        Vous n’êtes pas libéral ? Surpris je suis.
        Autrichien en économie pourtant ?

        • Disons que « j’emmerde tout ceux » paraît excessif. « Vaste programme ! », aurait pu vous répliquer un ancien dirigeant français.

        • La DDHC allie les droits des individus avec ceux de la société. Ce mot est souvent présent, ainsi que Nation, bien commun, sans compter la loi désignée comme l’expression de la volonté générale

    • « ensemble de personnes qui, n’habitant pas un même territoire mais ayant une même origine ethnique ou une même religion, ont le sentiment d’appartenir à une même communauté »
      https://www.cnrtl.fr/lexicographie/peuple

      Donc, en France, nous ne sommes plus un peuple.

      • « pas un même territoire » je veux dire : picardie, bretagne, aquitaine, savoie, provence, corse, guyanne, martinique, reunin, mayotte, caledonie ..

        • Bref si on ne définit pas clairement ce qu’on met dans le terme de «  peuple » et ce qu’on y range, cela ne veut plus rien dire, c’est juste un masque.
          La définition du cnrtl, faut la lire en entier, si on veut être honnête.
          « Ensemble des individus constituant une nation (v. ce mot B 2), vivant sur un même territoire et soumis aux mêmes lois, aux mêmes institutions politiques. », je ne dis rien de plus.

        • J’ai mis -1 !
          Et l’Alsace ? gottverklemmi ?

  • Les « changements hyper ethniques », encouragés par les nouveaux socialistes et combinés à leur travail de idéologique, créent une situation explosive où le lien social entre individus devient extrêmement ténu et tend à se résumer au payement d’impôts et à la coexistence sur un territoire donné.
    C’est peu.
    Si les « zélites » étaient moins stupides, ils auraient peut-être pu y réfléchir au lieu d’acquiescer béatement.
    Le résultat est en effet une probable montée d’aurotitaires qui seront élus sur un ou deux thèmes majeurs (immigration, souverainistes ou économiques) même s’ils sont souvent des tanches partout ailleurs.
    Accessoirement fourrer Trump et Chavez ou le Grand Turc dans le même sac c’est du foutage de g.
    Accessoirement les zélites propres sur elles (Obama, Flamby, Micron etc.) ont sapé les libertés individuelles joyeusement sans aucune aide des populistes.
    Accessoirement la « sensation de déclassement » des Blancs pauvres serait moins explosive si les médias « propres sur eux » n’étaient pas rentrés dans un costume de propagandistes qui les traite de ploucs et affirme qu’il sont racistes « essentiels », c’est à dire de naissance.

    • J’avoue être d’accord sur votre dernier paragraphe sur les médias. Ils sont de moins en moins dans l’info « vraie » mais plus dans l’émotion, le ressenti, le bien-pensant (tout en en ayant strictement rien à faire).
      Par contre, le lien social entre individu qui devient ténu, les causes sont à chercher du côté de la marchandisation de tout, et la concurrence introduite partout.

  • il y a des idees interessante dans ce texte, qui peuvent s appliquer a la France mais si l auteur etant americain, il se concentre sur les USA.

    – immigration. Le rejet n est pas tant motive pour des raison raciales (aka racisme) ou meme economique (peur de la concurrence des immigres qui vont faire baisser mon salaire). La principale question est le fait de devenir un etranger a son propre pays (l auteur cite un super marche US remplace par un mexicain. Ici ca pourait etre une boucherie hallal ou l impression d etre dans un pays musulman car entouree de femme portant le foulard, d avoir un menu sans porc …)

    – economique. Quand j etais gamin, ne pas avoir de chauffage dans les chambres etaient normal (aucun de mes copains n en avait). Avoir une voiture etait pas courant et aucun menage en avait 2. Personne ou presque n avait le telephone. Maintenant une personne qui vit dans un logement sans chauffage central et contraint de se deplacer a pied/bus va se sentir brimé. Pas forcement a tort d ailleurs car la societe presuppose maintenant que vous avez une voiture et un telephone. Essayez pour voir de retirer de l argent au guichet et de payer par cheque comme en 1960 …

    Quelle sont les solutions ? je l ignore. Mais au moins il faudrait arreter de jeter de l huile sur le feu:
    – arreter de dire que l immigration n est pas un Probleme, que sont rejet est motive par racisme. au contraire faire que les immigres soient incite a s integrer (et donc a abandonner leur culture d origine)
    – arreter de nier le fait que la mondialisation/liberalisation a fait de nombreux perdants en France. Si votre entreprise a ete delocalisee, si vous avez comme perspective que demain sera pire qu aujourd hui (car autour de vous tout se deglingue) vous allez mal recevoir un discours disant qu il faut intensifier la concurrence

  • Cet article indique différentes acceptions du populisme, ce qui est intéressant.
    Il n’empêche que l’utilisation actuelle de ce mot avec une connotation négative, par les elites, cache de plus en plus mal la peur de ces dernières du pouvoir des peuples.
    Tocqueville avait pointé le risque démocratique du pouvoir de la majorité, et aussi le risque de ceux qui se portent forts pour la majorité. S’il est vrai que c’est le cas d’un certain nombre de populistes, ça l’est encore plus des élites qui méprisent la démocratie.
    Et les élites supranationales ont beau jeu de dénoncer des gouvernements « populistes », élus démocratiquement par leur peuple, pour la simple raison qu’ils s’opposent au pouvoir planétaire qu’eux-mêmes veulent faire advenir.

  • Le Cato Institute est connu pour son alignement politiquement correct. C’est confirmé par cet article style Camp du bien condamnant le populisme!

  • L’article devrait s’appeler:

    —————–SOUMISSION————

  • Le populisme, c’est l’expression de la volonté des peuples a se faire entendre et respecter !
    Vive le populisme qui est un des éléments et un constituant fondateur de toute démocratie.
    Le droit des peuples a disposer d’eux même passe par la liberté du peuple a dire ce qu’il souhaite.
    Seules des crapules au service du fric mondialisé, peuvent trouver un avantage dans la diabolisation de l’expression de la souveraineté des nations. La nation et le sentiment d’appartenance est aussi un fondement essentiel de la démocratie. Celui qui attaque le populisme vise a tuer la démocratie.

    • Vous confondez pouvoir du peuple et populisme.
      Le populisme c’est le canada dry de la démocratie. Le peuple, pour un populiste, devient un alibi qui permet au dirigeant de faire n’importe quoi. Le populiste ne voit qu’un peuple, et ses opposants n’en font pas partie. Le dirigeant populiste est un faux démocrate et un vrai autocrate.
      Il suffit de voir dans un pays dirigé par un populiste, la place laissée à l’opposition et la façon dont celle-ci est traitée pour le comprendre…

      • Utiliser le mot populisme pour contester une position politique que l’on ne comprend ou partage pas, c’est comme accuser d’islamophobie celui qui résiste au milieu d’une invasion nazislamiste. L’absolutisme n’est pas toujours du coté qu’on croit.

        • Le mot populisme décrit une façon d’exercer le pouvoir. Que vous appréciez Orban ou que je ne l’apprécie pas est hors sujet.

          • Vous voyez une différence entre Orban et Macron? Ah oui, le premier ne réprime pas brutalement une révolte des pauvres accablés par les taxes et la baisse de leur niveau de vie! Il y a effectivement une façon d’exercer le pouvoir. D’autant que vous n’avez aucune idée de ce qui se passe en Hongrie. alors porter des jugement dans l’inconnu me semble un peu léger!

      • On peut aussi se demander si le populisme n’est pas avant tout un danger pour la caste qui a confisqué le pouvoir à son seul profit et qui se prend à tort pour une élite, en tous cas en France

  • Le populisme prospère tout particulièrement dans les pays où l’ascenseur social est en panne.
    Quand on n’a plus la possibilité de se dire « demain, ce sera moi ou mes enfants qui habiteront l’étage du dessus » alors il devient extrêmement facile de penser en termes de « eux » et « nous »…

  • Excellent article de Tom Palmer. Il définit bien le populisme, ses causes et ses dangers. Je retiens que le meilleur antidote est le libéralisme qui ne s’oppose pas seulement au socialisme, mais aussi au populisme. Continuons à défendre l’individu libre et responsable.

    • Reste à savoir si l’individu progressiste, qui tire avantage de lois taillées sur mesure à son service aux dépens d’autrui, est libre et responsable, ou plutôt irresponsable et esclave de l’Etat obèse.

      Libéral ne s’oppose pas à populiste. Les deux grands axes entremêlés sont libéralisme vs socialisme (collectivisme) et progressisme vs populisme.

      C’est sûr que ça ne facilite pas la lecture et permet de raconter n’importe quoi comme l’article de démontre à son corps défendant.

      • Ah qu’il est beau et simple le monde pour un manichéen !

        • Oui, tellement manichéen que les progressistes démontrent jour après jour leur connivence manifeste avec les socialistes. Il n’est pas loin le moment où on va trouver les vrais libéraux avec les populistes. Sed cum hoc sed non propter hoc, c’est un pas que nous ne franchirons pas aujourd’hui. Demain peut-être…

          Par exemple en comparant la Hongrie et la France. Lequel des deux pays paraît le plus libéral à votre avis manichéen ?

          • Aujourd’hui progressisme et socialisme se confondent en grande partie comme le conservatisme et le populisme. Mais ce ne fut pas toujours le cas. Dans le mot progressisme il y a le mot « progrès » qui de mon avis est plus proche de l’esprit libéral que le conservatisme populiste.

            • On aimerait tellement que ce progrès autoproclamé en soi réellement un au lieu d’être une constante régression.

              • Evidemment lorsqu’on impose le progrès cela n’a plus de sens. Je vois dans le progressisme l’idée d’ouverture aux progrès mais je reconnais que la volonté de l’imposer sous prétexte que m’insupporte aussi.

            • Sûr. Et le conservatisme n’a pas vocation à être un populisme; il ne le devient que lorsque l’élite renie les valeurs de civilisation.
              Quant au « progressisme » il est à rapprocher d’autres mots volés par la gauche régressive. « Antiracisme », « progrès », « justice », « égalité », « antifascisme », « néolibéralisme »…
              Autant de mots vides de (bon) sens.
              Orwell nous avait pourtant prévenu.

            • Si ceux qui me mettent un -1 pouvaient se manisfester j’aimerais comprendre. Je pense que c’est dans la dernière phrase mais quoi exactement ? Je suis sérieux.

              • Progressisme :  » la volonté d’instaurer ou d’imposer un progrès social par des réformes ou par la violence« 

            • Tout a fait. Le mot progressisme a été dévoyé par Staline et compagnie.
              Mais ce serait une erreur de n’en retenir que la connotation négative, et une plus grande encore de croire que parce que les communistes l’ont utilisé à mauvais escient il est devenu synonyme de communisme.
              Effectivement le progressisme, dans sa définition pleine et entière, est l’antithèse du conservatisme.

          • @ Cavaignac
            Je ne suis pas sûr que ce soit la France puisque la séparation des pouvoirs est inexistante, même le 4e est inféodé à l’exécutif. Le Président est un quasi dictateur, et la répression des GJ et les lois liberticides votées par l’assemblée ne font que le révéler!

  • Je viens de passer plusieurs jours à Aix en Provence avec de magnifiques libéraux dont Tom Palmer que j’apprécie depuis de nombreuses années. Ce texte, malheureusement, je ne le lis que maintenant sans avoir la capacité d’y répondre de vive voix. Je suis d’accord sur tout sauf un point important non mentionné. Quand on parle de l’immigration actuelle on ignore totalement l’aspect culturel et cultuel. Lorsque les Italiens, les espagnols et les polonais sont venus en France ils n’ont pas du tout été bien accueillis. Je me rappelle que mon père disait que le « rital » allait volé le travail des Français. Mais cultuellement et culturellement parlant, ils étaient issus de la même origine gréco-romaine. Ils se sont rapidement fondus dans la société française. Tom Palmer ne mesure peut-être pas que dans son pays l’immigration sud-américaine et surtout mexicaine comprend des personnes qui comme nos italiens et nos espagnols ont la même culture que les créateurs irlandais, italiens, français et même anglais de l’origine des Etat-Unis. En Europe notre immigration est essentiellement musulmane. Nous ne craignons pas les musulmans en tant que tels, nous craignons l’Islam qui veut nous imposer sa culture et son culte puisque les deux ne font qu’un. Voilà ce que j’aurais aimé dire à mon ami Tom.

    • Selon vous il s’agit d’abord d’un problème de migration d’idée qui est l’islam. Si par exemple les africains du nord étaient boudistes l’immigration poserait moins de souci. Cependant il me semble que dans les faits, l’immigration hispanique est vécue comme une invasion. Le culturel et le cultuel a donc ses limites.
      Je pense que de part et d’autre, musulman et occidental, on se sert de l’islam comme catalyseur identitaire. Du coup ça pollue le débat sur l’immmigration où je crois que presque tout le monde est d’accord qu’on ne peut accueillir à tour de bras.

      • Non, je me suis sans doute mal exprimé. La migration musulmane des années 60 n’a en général pas posé plus de problèmes que celle venue précédemment d’Espagne et d’Italie. Elle venait de pays où la culture était différente, mais personne n’essayait de mettre en avant sa spécificité. Aujourd’hui la religion islamique étant son emprise sur l’occident en se servant des « idiots utiles » en l’occurrence surtout des musulmans parfois très peu adeptes de leur religion d’origine.

        • Tout à fait exact. Rares étaient les musulmanes voilées dans la plupart des pays occidentaux, ainsi que des capitales des pays musulmans: Téhéran, Istamboul, Le Caire, Beyrouth, etc… Il n’y avait aucun problème avec la religion pratiquée individuellement. La Grande Mosquée de Paris était un lieu où les Parisiens se rendaient prendre le thé ou manger. L’islamophobie n’existait pas, même pas pendant les événements de la guerre d’Algérie. Ce sont les islamistes qui ont tout foutu en l’air et semé la zizanie et le terrorisme!

  • Et mettre dans le même sac Erdogan et Orban ce n’est pas populiste ?

  • Parce que l’étatisme et la gauche seraient moins autoritaires. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe aux USA et en France, et les menaces de l’UE aux pays de l’est qui refusent de recevoir des migrants.

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