Les énergies alternatives renouvelables : peu renouvelables et très alternatives

Le récent black out londonien nous montre quelques vérités essentielles sur les énergies « alternatives » qu’il est bon de rappeler.

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Les énergies alternatives renouvelables : peu renouvelables et très alternatives

Publié le 12 août 2019
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Par h16.

Lorsqu’on lit « énergies alternatives », on croit souvent qu’il s’agit d’énergies différentes des énergies traditionnelles que sont les énergies fossile ou nucléaire. Cependant, l’actualité vient une fois de plus prouver que « alternatif » est à prendre dans le même sens que pour « courant alternatif » : une fois c’est positif, une fois c’est négatif.

Et le 9 août dernier, ce fut plutôt négatif pour une partie de l’Angleterre, dont des quartiers de Londres qui ont été plongés dans le noir vendredi en fin d’après-midi, en pleines heures de pointe, en raison d’une panne d’électricité ayant causé la pagaille dans les transports, touchant environ 1 million de personnes. King’s Cross à Londres, l’une des gares les plus fréquentées de Grande-Bretagne, a dû être évacuée, provoquant une véritable marée humaine en surface, pendant que des milliers de navetteurs se sont retrouvés coincés dans des trains bloqués.

On pourrait, comme le fait la presse française avec un brio millimétré, détailler les zones géographiques touchées quitte à jeter un ou deux paragraphes sur le constat qu’une vie moderne sans électricité pose de sérieux soucis (sans blague !) : plus de trains, plus de métros, plus d’éclairage et plus de feux de signalisations, de gros soucis de communication, bref, une vie banale qui bascule instantanément dans un aperçu du Moyen-Âge, m’ame Michu, où va le monde, où va le monde…

On pourrait.

Ça ne mange pas de pain, et ça permet aussi d’éviter toute description précise de la nature exacte du problème survenu. Description et analyse qui, on va le voir, piqueraient un peu certaines rédactions et certains journalistes dont l’agenda politique est particulièrement difficile à cacher.

La panne d’importance est en effet survenue sur deux sites de production électrique : une centrale au gaz et un champ d’éoliennes. L’enquête pour déterminer précisément les raisons de l’ampleur même de la coupure est encore en cours, mais plusieurs sources confirment que la panne géante a été provoquée par l’arrêt inattendu du parc éolien offshore de Hornsea ainsi que celui de la centrale au gaz de Little Barford.

S’il semble étonnant que la perte de deux sources puisse provoquer une telle interruption — l’enquête déterminera peut-être tous les problèmes parallèles à ces deux sources principales qui ont aggravé le défaut initial, les Londoniens et plusieurs centaines de milliers d’autres Britanniques ont eu, au travers de cette expérience désagréable, un bel aperçu de ce qu’une extension générale des énergies alternatives signifie pour la vie quotidienne.

D’une part, cela permet de bien rappeler à tous que les fermes éoliennes, outre l’encombrement visuel et sonore qu’elles provoquent, leur durée de vie particulièrement faible (surtout lorsqu’elles sont offshore), ont toutes besoin en parallèle d’une source secondaire de production électrique, qui est généralement une centrale au gaz. Le vent ne soufflant pas toujours, et certainement pas de façon constante, la production électrique de ces champs éoliens est suffisamment erratique pour nécessiter le renfort systématique d’une autre source électrique.

Autrement dit, distribuer des éoliennes dans les campagnes, c’est ajouter des moulins disgracieux à la production aléatoire de centrales traditionnelles et non en remplacement d’icelles.

Les éoliennes, catastrophes écologiquesD’autre part, cela permet aussi de bien faire prendre conscience de l’importance d’un réseau électrique adapté aux besoins de la population, et des conséquences visibles lorsque ce n’est plus le cas. Or, s’il est certes coûteux d’adapter un réseau électrique aux demandes croissantes de la population et à l’augmentation démographique, ce n’est rien face à la complexité de faire le chemin inverse, à savoir adapter la population et ses demandes aux capacités effectives des réseaux de production. C’est pourtant exactement le trajet que les gouvernements tentent d’effectuer actuellement en poussant le credo malthusien des écologistes politiques, en demandant à tous et chacun de limiter ses besoins et de réduire sa consommation en agonisant les populations de taxes et de vexations fiscales visant à les faire rentrer dans le bon chemin de la décroissance énergétique, en lieu et place des mécanismes naturels de marché et de fixation libre des prix de l’énergie qui permettent, en temps réel et sans distorsion, de tenir compte à la fois des capacités des producteurs et des besoins des acheteurs.

En outre, ce genre d’événements désagréables (et fort heureusement pour nos amis britanniques, de courte durée) permet de montrer à quel point l’actuelle centralisation de la production énergétique constitue un réel danger pour les économies modernes.

Cette centralisation ne doit pas grand chose au hasard.

Les économies d’échelle, imposées par les modèles techniques ou économiques des productions électriques, imposent souvent une production centralisée. Ce n’est pas le cas pour le nucléaire qui peut se satisfaire de réacteurs de petite taille, modulaires ; malheureusement et malgré un historique particulièrement favorable en matière de sécurité, le nucléaire a trop mauvaise presse pour qu’aucun gouvernement ne se lance dans cette aventure. Il en va de même avec les groupes électrogènes à base d’énergies fossiles, bien maîtrisés et faciles à gérer. Là encore, le travail de lobbying permanent et particulièrement bruyant de toute une frange d’écologistes a durablement enterré ces solutions pourtant efficaces et propres.

En revanche, les énergies dites renouvelables sont, par nature, fort « centralisables » (des milliers de petites éoliennes ne permettant pas de produire ce que de grands champs éoliens autorisent, typiquement) : centralisation des financements, centralisation de la production, et surtout centralisation du pouvoir qui l’accompagne, ce que tout gouvernement comprend fort bien lorsqu’à la faveur de troubles internes, le basculement d’un interrupteur suffit à calmer immédiatement toute une population…

Enfin, ce genre d’événements permet aussi de rappeler la fréquence de ces soucis liés aux énergies alternatives qui, finalement, ne fonctionnent pas trop bien et marquent le pas lorsque les conditions météo ne se plient pas aux desideratas humains.

Si, bien évidemment, ces black out ne sont pas spécifiques des énergies alternatives mais plutôt la caractéristique de réseaux centralisés, il n’en demeure pas moins que l’introduction de sources d’énergies intermittentes, très sensibles aux conditions météorologiques, d’une durée de vie moindre et d’un coût de maintenance supérieure aux énergies traditionnelles ne va certainement pas améliorer la situation, comme en témoigne les exemples récents de pannes liées à des champs éoliens.

Mais apparemment, les populations et les gouvernements ont déjà décidé : les sources d’énergies dites « écologiques » vont continuer à se multiplier, moyennant un peu de propagande, de vœux pieux répétés comme des mantras et selon l’idée que, tous ensemble, si on y croit très fort et en dépit de toutes les règles physiques et économiques, ça va marcher…

La panne électrique de Londres de ce mois-ci montre en tout cas une chose claire : nous nous acheminons littéralement vers un retour aux heures les plus sombres de notre histoire.


—-
Sur le web

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  • Ce qui montre qu’il suffit d’appeler « progrès » une régression pour que les « masses » applaudissent. Jusqu’au retour brutal du réel…

  • comment faire pour que les pauvres se sentent moins pauvres?
    faire chier les riches

  • Le polytocard s’en tape le coquillard. De toute façon, il aura ses homards géants et son Champagne haut de gamme. Dans le pire des cas, il y aura suffisamment de ploucs pour ses chaises à porteur, voire pour pédaler afin qu’il puisse la lumière à tous les étages de ses palais.

  • Peuples décadents, civilisation en voie de disparition! Rome l’a démontré.

    • des seules energes que pourra beneficier la france lorsqu’elle aura totalement fait faillite

      Vous êtes bien optimiste. Vous croyez que les chinois feront cadeau à la France de leurs moulins à vent ❓
      Faillite => plus rien à acheter, tout à vendre à bas prix.

      • Les chinois …peut etre que nous serons alors chinois donc on rouvriera les mines de charbon….faillite egale nous ne sommes plus proprietaire de nos bien !

    • reactitude12 août 13h21

  • Ce n’est pas bien de se moquer des seules energes que pourra beneficier la france lorsqu’elle aura totalement fait faillite.d’ailleurs j encourage tout le monde a s’equiper de panneaux solaires pendant qu’ils sont encore importables demain ,une fois fermees toutes nos centrales nucleaires , il ne restera plus que les incinérateurs d’ordures menageres..si ils en restent..quand aux pets de vaches ,il ne faut plus y compter,veganisme oblige.

  • —- les énergies dites renouvelables sont, par nature, fort « centralisables » —-

    Et surtout, elles ont besoin (fermes éoliennes et solaires) d’un réseau de distribution extensif dont la gestion ne peut être que centralisée et/ou mutualisée :
    De faibles puissances à concentrer, la compensation en cas de défaut…

    A l’inverse, je doute que la « localisation » de la production d’énergie avec de petites unités nucléaires soit la panacée. Ce sera probablement plus cher et risqué, donc à utiliser dans des conditions difficiles, comme cette centrale russe sur barge pour un port sibérien. Je suis sûr que le « réseau » progressera autant que les capacités de production unitaire.

    • il existe plusieurs projet de mini centrale nucléaire enterrée produisant pendant 30 ans de l’électricité sans entretiens. Au bout de 30 ans on la change tout simplement. totalement insensible au séismes, au tsunami et même aux attentats. pas besoin de redondance, de réseau compliqué, suffisant pour alimenté un village ou des barres d’immeubles

      • Plusieurs projets… mais combien de realisations ? Ca fait pourtant plus d’une décennie que certains pays bossent officiellement sur le sujet…

      • Autre avantage, réduction du réseau d’acheminement et des pertes associées

      • @Laurent: Votre maxime préférée est « I want to believe « ?
        Votre commentaire est une répétition de ce que je réfute.
        Hors le sinistre dessein de l’état centralisateur, il existe aussi des contraintes d’efficacité ou de risques qui rendent la solution réseau encore efficace malgré tout. Et dans 20ans, si votre projet a progressé, les réseaux auront fait de même.

  • L’électricité doit se gérer dans l’instant, en permanence il faut équilibrer production et consommation, stabiliser tension et fréquence. Le plus on décentralise, c’est à dire qu’on a des secteurs déconnectés entre eux) (quelles que soient les producteurs) le plus c’est difficile, risqué et coûteux.
    Dès que des secteurs sont interconnecté,il faut gérer le réseau de façon centralisée.
    Et le plus les moyens de production sont unitairement puissants, le moins c’est cher. Big is beautiful pour le secteur de l’énergie, c’est moche mais c’est comme ça.

  • Il faut utiliser les mêmes méthodes que celles utilisées par les écologistes pour réduire la rentabilité des modes de production classiques d’énergie.
    Il faut les pousser à l’extrême dans leur logique idéologique.
    C’est à dire demander par exemple au nom de l’écologie des aménagements des éoliennes pour empêcher qu’elles ne déciment les oiseaux en les équipant d’un maillage fin ou de les profiler pour réduire le bruit émis.
    A la fin le délire s’arrête.

  • Et quand on pense que la demande en électricité augmente chaque jour, téléphone portable, ordinateur, piscine, portails, volets électriques, climatiseurs, ascenseurs, trottinettes, vélos électriques, voitures électriques, voyage en avion, bateau, en train, robots dans l’industrie, la chirurgie, etc., ce ne sont pas les énergies renouvelables qui pourront la satisfaire!!!

    Ces écolos d’opérette nous emmènent droit à la récession, ils sont complètement fous!!!

  • Le réel eh oui c’est ça qui dérange ! Ce matin pas d’électricité dans le village tandis que nos girouettes tournicotaient. Vent ou pas elles tournicotent sauf en cas de maintenance ou lorsque EDF ne les alimente pas.
    A 720 m des premières maisons, elles étaient alimentées, elles !
    Mais que s’est-il passé pour que l’on nous maintienne hors du circuit de distribution ?
    Ah le progrès décidément ça donne à penser dans les chaumières !

  • Succulent !
    Le concept même d’énergie « renouvelable » est absurde. D’un point de vue humain, ça n’existe pas. Pour produire et acheminer de l’énergie là où on en a besoin, quelle que soit la méthode de production et de transport, il faut toujours et encore du capital et du travail humain, le capital étant lui-même produit et entretenu avec du travail humain. Par exemple, sans installation (extrêmement énergivore), entretien, réparation des éoliennes, km de réseau nécessaires à l’acheminement de l’électricité intermittente produite sur les lieux de consommation…, le vent ne produit pas d’électricité, exactement de la même façon que sans exploration, forages, tankers, pipe-lines, raffineries, camions citerne, chaudières, moteurs, le pétrole caché dans le sous-sol (ou ailleurs) ne chauffe pas d’habitations et ne permet de faire circuler des véhicules.

  • L’avenir en France est au 24V. Au moins pas de baisse de tension, le réseau sera béton.
    Pour faire la popote ce sera le gaz ou rien. Le charbon pour les petits malins…

  • L’éolien pas fiable et doté d’une faible durée de vie, particulièrement en offshore…
    Mouais, je viens de voir un cahier des charges pour du matos embarqué sur les prochaines offshore d’un fabricant américain, ils me demandent du 20 ans sans maintenance et 60 ans de MTBF, à côté le ferroviaire c’est facile !
    Plus cher que les énergies classiques, là encore vu les objectifs de réduction de coût des constructeurs, si c’est plus cher ça va pas durer. Mais n’oublions pas que jusqu’à présent ils ne faisaient pas d’efforts, les subventions publiques étaient là pour les engraisser, mais comment disent nos voisins allemands (qui ne subventionnent plus grand chose mais continuent à avoir des candidats pour les appels d’offres, bien la preuve que ça reste rentable), les années grasses sont finies pour l’éolien.

    • Et vous êtes capable de l’endosser, ce cahier des charges? Si oui vous êtes un kamikaze. Je ne connais rien qui pourrait le respecter, surtout pas en mer!

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