La Chine Big Brother : surveiller et punir

Le système de crédit social chinois espionne et organise la vie des citoyens chinois.
Entretien avec Emmanuel Dubois de Prisque, chercheur associé à l’Institut Thomas More et auteur d’une note sur le SCS (juin 2019).

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La Chine Big Brother : surveiller et punir

Publié le 3 août 2019
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Par Jean-Baptiste Noé.

Emmanuel Dubois de Prisque : Le SCS est un projet au long cours du gouvernement chinois qui doit entrer formellement en vigueur en 2020 et qui vise à « civiliser » la population chinoise grâce à des systèmes d’évaluation du comportement de chacun. Ces évaluations, sous forme chiffrées ou non, entraînent des récompenses et des sanctions. Les mauvais citoyens, jugés indignes de confiance, peuvent être inscrits sur des « listes noires » — sortes de cangues virtuelles —, et privés de certains droits : celui de voyager à l’étranger, de devenir fonctionnaire, de voyager en première classe, d’inscrire leurs enfants dans les écoles privées, etc., tandis que les bons citoyens, inscrits sur des « listes rouges » se voient au contraire récompensés et octroyer des droits particuliers : coupe-file dans les hôpitaux ou procédures d’obtention de visas simplifiées par exemple.

Curieusement, ce projet est né dans le contexte des négociations de l’entrée de la Chine au sein de l’OMC. Les entreprises américaines et européennes qui souhaitaient avant de s’engager en Chine mieux connaître leurs partenaires chinois ont demandé que soit mis en place un système permettant d’évaluer la « qualité » des entreprises sur le modèle des techniques de « scoring » des agences de notation occidentales.

Cependant, sous l’effet de l’idiosyncrasie sino-communiste, le projet en Chine a pris une dimension très différente : il ne s’agit plus seulement d’un instrument économique visant à favoriser le bon fonctionnement du système financier, mais d’augmenter le niveau de vertu de la population chinoise. Il s’agit d’une sorte de projet formation permanente au bon comportement, formation prodiguée par l’État à tous les citoyens par tous les moyens. Le tournant s’est produit vers 2008 : Pékin, au moment de la crise financière américaine, a eu le sentiment que son propre système était supérieur à celui des Occidentaux, en particulier dans ce domaine qui met en jeu des éléments civilisationnels. Les États-Unis avaient été incapables d’évaluer correctement les risques liés aux emprunts immobiliers. La Chine quant à elle serait en mesure de mettre en place un système beaucoup plus efficace, et coercitif pour amener les citoyens à bien se comporter. Aujourd’hui, le père de ce projet, Lin Junyue, peut ainsi fièrement proposer que son système soit exporté vers les pays qui participent aux « Nouvelles routes de la soie ».

Ce projet n’est pas appliqué aujourd’hui partout, mais il devrait l’être à terme. Il prendra des formes très différentes selon les villes, car l’institution responsable du projet semble avoir jugé qu’il était préférable qu’il bénéficie dans son application d’une certaine souplesse. Le gouvernement semble estimer que c’est au plus près du terrain que les jugements portés sur les personnes seront les meilleurs, les plus « justes ». Le projet a donc été confié aux collectivités locales par le gouvernement central. Il existe aujourd’hui 43 municipalités pilotes où le projet est développé selon des modalités parfois très différentes selon les lieux.

Vous expliquez que ce système s’appuie sur la haute technologie, mais qu’il repose aussi sur des fondements philosophiques qui structurent la pensée culturelle de la Chine. En quoi est-il le fruit de la pensée chinoise ?

Comme l’affirme le sinologue Édouard Chavannes : « L’Empereur […] en Chine apparaît comme le juge universel du bien et du mal, comme le dispensateur suprême de l’éloge et du blâme, dans le monde visible et dans celui qui est invisible : il est le souverain qui règne à la fois sur les corps et sur les âmes, sur les vivants et sur les morts, sur les Hommes et sur les Dieux ; en lui se réalise l’étroite union de la politique, de la morale et de la religion, principe fondamental du gouvernement chinois ; il est véritablement le Fils du Ciel, et son omnipotence absolue et sacrée provient de ce qu’il est le mandataire du Ciel sur la Terre ».

Le Parti communiste est engagé dans un projet de restauration de la puissance impériale chinoise qui porte avec lui une dimension civilisationnelle évidente. La Chine n’a jamais connu de véritable séparation du politique et du religieux. Dans le judéo-christianisme, le jugement des Hommes n’est pas le jugement de Dieu (« La colère des hommes n’accomplit pas la justice de Dieu », dit par exemple saint Jacques dans son épitre). Cette distinction est inconnue de la culture traditionnelle chinoise.

En outre, les bouleversements socio-économiques provoqués par la croissance économique extrêmement rapide et l’exode rural massif de ces dernières décennies ont profondément troublé la société chinoise. Les antiques réseaux familiaux, les réputations ancestrales dans les villages, les systèmes traditionnels de surveillance réciproque des citoyens mis en place par l’Empire depuis la plus haute antiquité, tout a été bouleversé d’abord par le communisme, puis par le capitalisme, qui est la révolution continuée par d’autres moyens. Le « système de crédit social » vient remettre de l’ordre dans le désordre contemporain, rétablir des distinctions claires entre les bons et les méchants, alléger l’angoisse de ceux qui se demandent s’ils appartiennent à la bonne partie de l’humanité. Comme le disait Céline : « ça serait pourtant pas si bête s’il y avait quelque chose pour distinguer les bons des méchants ».

Cette citation de Céline le prouve, la peur de l’indistinction suscitée par le capitalisme existe en Occident comme en Chine, mais c’est l’Église et la perspective du jugement dernier qui y répondaient chez nous. Le jugement du monde et celui de Dieu ne se confondaient pas. En Occident comme en Chine, le jugement du Ciel est entre les mains du Fils, mais en Chine, le Fils du Ciel possède aussi le pouvoir politique tandis qu’en Occident, le Royaume du Fils de Dieu n’est pas de ce monde…

Le SCS tente d’être très high-tech et il profite notamment de l’évolution technique du numérique. Mais il fonctionne encore de façon assez obsolète. La Chine a-t-elle les moyens de le mettre en place ?

Ce sera en effet la question à suivre dans les années qui viennent. Il sera très difficile pour le pouvoir chinois d’intégrer les données collectées par les différents secteurs d’activités concernés par le projet : le secteur financier, la police, les géants de l’Internet, etc. Le pouvoir met l’accent aujourd’hui sur la fiabilité du système, et sur la possibilité pour les citoyens qui ont été punis de suivre un parcours de « réhabilitation ».

Vu d’Europe, le SCS nous paraît horrible, orwellien même. Pourtant, nous sommes aussi en train de le mettre en place, sous des noms différents : dénonciation des entreprises qui ne respectent pas les normes gouvernementales, lois anti fake news qui peut aboutir à une définition d’une vérité d’État, etc. Sommes-nous si différents de la Chine ? 

Non, nous ne sommes pas si différents des Chinois en effet. Nous aimons tous que le pouvoir nous récompense et que les méchants soient punis. Il nous arrive à tous de souhaiter que nos contradicteurs et nos rivaux soient rejetés dans les ténèbres extérieures de l’hérésie, c’est-à-dire, en termes contemporains, qu’ils soient convaincus de propager des fake news. Cependant, en Occident et plus largement dans les démocraties nous avons voulu croire à peu près jusqu’à présent qu’il y avait une place pour la conversation civilisée. Après tout, si je me situe à droite, c’est qu’il y a quelqu’un à ma gauche : je prétends certes détenir la vérité, mais j’admets que ce n’est peut-être pas le cas, qu’à ma gauche quelqu’un est susceptible de dire quelque chose qui mérite d’être entendu. Si je suis au centre, comme la Chine et le Parti communiste chinois sont au centre, tout ce qui est à ma gauche et à ma droite est a priori discrédité, mauvais, rejeté dans les ténèbres extérieures et c’est moi qui incarne le Bien.

La distinction entre la gauche et la droite était constitutive d’une espace de débat civilisé qui n’existe pas en Chine et est en train de disparaître en Occident.

Pourquoi voit-on si peu de monde s’inquiéter de ce système et du contrôle social opéré par la technologie numérique ? Le crédit social n’assure-t-il pas la victoire des États sur les personnes, avec l’assentiment tacite des personnes elles-mêmes ?

Le SCS manifeste la parfaite disparition de la distinction entre le domaine public et le domaine privé puisque tout ce que les Chinois peuvent dire et partager sur Internet et sans doute aussi ailleurs pourra être retenu contre eux (et d’ailleurs aussi pour eux). Il faut croire que nous ne tenions pas tant que cela à cette distinction puisqu’il a suffi que quelques marchands habiles nous proposent leur quincaillerie numérique pour que nous y renoncions d’un cœur léger. C’est le droit d’ainesse contre un plat de lentilles ! En outre, avec la liquidation de notre héritage judéo-chrétien, ce sont certains de nos scrupules qui disparaissent peut-être. Qui aujourd’hui souhaite encore entendre la phrase du Christ dans l’évangile selon saint Jean : « Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre ». Il n’est pas tellement certain que nous soyons immunisés contre le goût de punir les opinions et les attitudes qui nous déplaisent (souvenons-nous de Philippe Muray qui, il y a déjà deux décennies parlait de notre « envie du Pénal »). « Balance ton porc » et autres « Me Too » manifestent la permanence de cette « mentalité persécutrice » dont parlait Nathaniel Hawthorne et après lui Philip Roth. Mais tandis qu’en Occident, ce sont les réseaux sociaux qui crient haro sur le baudet, en Chine cette fonction importante est la prérogative du pouvoir. Les Chinois prétendent ainsi qu’ils sont plus justes et mieux organisés que nous…

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Sur le web

À Lire aussi : Singes OGM : la Chine prend-elle sa « note de crédit social » par les 2 bouts ? 

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  • Le plus inquiétant est que nous y sommes déjà, en France, depuis plus lontemps que la Chine, et que plus personne ne trouve à y redire : avec le permis à points !
    Plus de points, plus le droit de se déplacer…
    Ne sourions pas. Si la Chine fait reposer ce système sur la vertu personnelle, nous, c’est sur la sécurité collective. Qui sait si demain par exemple nous ne serons pas jugés (et rationnés) sur nos émissions de GES ?
    Et tout ceci me paraît autrement plus grave que la traque aux entreprises indélicates ou aux medias qui s’arrangent avec la réalité…

  • Excellente interview… Terrifiante.

    • Excellente, oui. Terrifiante, pas tant que ça. Ce qui est terrifiant, c’est que des pays comme le nôtre font à peu près la même chose, dans le mensonge et l’hypocrisie, avec beaucoup moins de « fiabilité ».

      • Entièrement d’accord avec votre déduction! Je rajouterais seulement une petite précision, et de taille: Si c’est bien vrai que dans l’article il est précisé le côté Orwellien de cette constatation, il n’en est pas moins vrai que nous sommes nombreux à avoir lu et relu, voire analysé la fameuse œuvre d’Orwell, et qu’avons nous fait pour « limiter les dégâts »?…….
        Il en va de même pour l’œuvre de Huxley, d’ailleurs…..Nous allons droit dans le Meilleur des Mondes, et seul Big Brother peut donc nous sauver? Utopique, comme dirait Aldous….

        • Toute la question est de savoir où se situe la limite entre le privé et le public, et quelle est sa solidité. Nous voulons une limite plus éloignée que les Chinois, mais nous nous soucions peu de sa solidité pour ce qui nous concerne, et encore moins de son efficacité. Du coup, l’avantage de voir les tricheurs dénoncés disparaît, et le domaine effectivement privé protégé est aussi minuscule, alors que notre culture ne nous y a pas préparés. Orwell ne nous a rien appris parce qu’il parlait de contraintes imposées par force, nous vivons des contraintes imposées par notre propre négligence et notre jubilation à les faire subir aux autres en oubliant la réciprocité inhérente au système.

          • Le monde d’Orwell n’est pas basé sur la force, l’utilisation de la force n’est que la conséquence de l’adhésion de la population à l propagande d’état. La peur et la persécution ne touche que les déviants, les rebelles, ceux qui refuse la « bonne parole ». L’union soviétique ne fonctionnait pas uniquement sur la peur non plus, beaucoup de gens étaient convaincu que le communisme était bon et que ceux qui finissaient au goulag méritaient leur sort.
            Bref nous somme exactement dans le monde Orwellien de la dictature de la majorité et la tyrannie administrative qui fait régner l’ordre du « bien officiel ».

      • Interview excellente il est vrai, avec cependant un petit bémol : »la liquidation de notre héritage judéo-chrétien »,dont nous rebat sans cesse les oreilles, n’est pas encore une évidence au niveau de l’échiquier géopolitique mondial.

        Faut il rappeler les tensions actuellement exacerbées qui mettent aussi en jeu le paradigme civilisationnel ?

        (C.F. « Le choc des civilisations par Samuel Huntington, 1996,plus que jamais d’actualité).

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Choc_des_civilisations

  • Ce n’est pas le futur, c’est déjà aujourd’hui en France: Fisc, sécu, bien-pensance d’où dénonciations contre libre expression etc…

    • Un peu rapide l’argument selon lequel « l’existence même du site Contrepoints (…) où chacun écrit absolument ce qu’il veut » illustrerait la persistance d’un haut niveau de liberté d’expression. L’épouse de Robert Ménard, rédactrice en chef de Boulevard Voltaire, vient de voir son compte Twitter (ou Facebook ?) fermé parce qu’elle avait ironisé sur Greta Thunberg, juste en disant « dommage que l’on vienne de voter l’interdiction de la fessée »…

      • C’était une réponse à Alix, mais elle s’est placée au-dessus…

        • Entre voir son compte fermé par Twitter (qui fait ce qu’il veut avec ses clients) et se voir interdire l’accès à la presse sur internet par un Etat, il y a une différence. Si Contrepoints décide de censurer mes écrits c’est son problème. Comme l’est celui de la censure sur Twitter ou Facebook que personne n’est obligé de fréquenter. En revanche si le gouvernement met en prison les contributeurs de Contrepoints et persécute leur famille c’est différent. Vous ne serez pas arrêté chez vous ce soir pour vous être ému du sort de l’épouse de Robert Ménard sur Twitter. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problème en France dont une certaine dictature du « politiquement correct ». Je dis qu’il y a un gouffre entre nos libertés individuelles et celles des Chinois et qu’il est bon, tout de même, de le rappeler. C’est la meilleure façon de protéger nos libertés et de les étendre.

          • en France c’est le tribunal de Grande instance… qui peut envoyer les gens en prison..

          • CP n’est pas libre. J’en suis la preuve (8ème compte… aucune loi violée. Juste le fait de ne pas penser pareil).
            Etre censuré par un site privé n’est pas « normal » si on respecte la charte, le réglement, la loi etc. Qui plus est sur un site d’informations, qui a certes des opinions, mais se doit d’une éthique/déontologie/honnêteté.
            Si un site censure délibérément ce qui ne lui plait pas, notamment des faits prouvés etc, cela s’apparente à du mensonge et de la manipulation.

            • Coucou Calimero 🙂
              La modération est humaine, ce n’est pas un robot. Vous ne l’aviez pas remarqué ❓
              cela explique que vous en êtes encore à 8 😉
              Et de plus, vous insultez le site et ceux qui le lisent : cela s’apparente à du mensonge et de la manipulation

            • Un site privé est seul juge et maître de ce qu’il accepte chez lui, et l’opinion au cas par cas de ceux auxquels il a confié la modération prime sur tout ce qu’on pourrait déduire d’une charte ou d’un règlement qu’il rend public. Si ça ne vous satisfait pas, montez votre propre site, selon vos propres critères. Vous ne vous en rendez peut-être pas compte — ou si –, mais vous êtes souvent offensant et peu respectueux de ceux qui vous donnent la parole. Ca soulève le problème de votre « crédit de commentateur »…

              • « l’opinion au cas par cas prime sur la charte ou règlement » : fantastique exemple de non-respect du droit, de lois d’exception, de favoritisme, de népotisme, de nomenklatura qui défend son steak et censure ce qui ne lui convient pas au mépris de ses propres règles.
                En tant qu’utilisateur d’un site, en m’inscrivant, je m’engage à respecter le règlement ou la charte, base du contrat établi entre le site et moi. CONTRAT. Oui, un contrat. Ce truc qui fonde toute société libérale. « Convention par laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent à donner, à faire ou à ne pas faire qqch. vis-à-vis de qqn. ». Et vous dites qu’une des parties peut à loisir violer les termes de ce contrat ? Eh ben…
                Allez parler de respect aux gens qui m’insultent constamment et qui déforment mes propos svp. Prochaine fois (si ça arrive) que je suis offensant ou peu respectueux, n’hésitez pas à me le dire.

                • L’inscription sur le site n’a à peu près rien à voir avec un libre contrat. Un contrat définit les modalités d’un engagement réciproque, par exemple mon éditeur s’engage à me publier (sans donner de délai ni de tirage) et je m’engage à lui fournir mon tapuscrit et à le laisser prélever un pourcentage léonin sur les profits. Là, ça n’est pas un contrat mais le simple respect des obligations légales de CP.
                  Cela dit, si vous êtes de bonne foi, ne prenez donc pas la mouche. Vos propos sont souvent difficiles à comprendre sans ambiguïté, et les désaccords tournent facilement sur internet à la « flamme war » alors que les protagonistes resteraient en excellents termes s’ils discutaient à la terrasse d’un café…

                  • @MichelO

                    Votre commentaire est excellent puisqu’il montre les limites de tout échange par l’intermédiaire du net.
                    il faut espérer qu’il soit lu et surtout compris par beaucoup d’internautes, prenant « facilement la mouche »,en raison parfois de connaissances « moyennes » exprimées par certains intervenants n’admettant aucune contradiction !!!
                    il est bien difficile d’exceller pour l’ensemble des sujets abordés par CP,sauf à être un véritable puits de sciences !!!
                    L’objet d’un échange n’est il pas avant tout de progresser et de pouvoir affiner des opinions en ayant conscience avec humilité de ses propres limites, les idées que nous épousons ayant souvent pour origine nos expériences et notre vécu ?
                    Les invectives et outrances ou autres marques d’irrespect sont par conséquent sans aucun intérêt sur ce site, puisqu’elles ne font pas avancer le Schmilblick d’un iota.
                    Ce qui importe avant tout,au delà des considérations d’ égos, n’est il pas de défendre une idée avec des arguments conformes aux réalités,cohérents et bien étayés ?
                    En restant bien sûr en excellents termes comme si la discussion se déroulait……. »à la terrasse d’un café »…….!!!

          • C’est sous la pression des états que tweeter, google et consœur censure internet, cela fait longtemps que les géant du net ne sont plus indépendant du pouvoir, ils sont devenu les auxiliaires du camps du bien, la nouvelle pravda numérique.

  • Article intéressant mais je ne suis pas d’accord sur un point : « nous ne serions pas si différents » de la Chine. Cette tendance à prétendre que les pays occidentaux (en résumé) ne sont guère différents des dictatures est, de mon point de vue, une manière de minimiser ce qui se passe dans les dictatures. Cela me rappelle un peu les personnes qui admettent que les femme sont opprimées dans les pays musulmans mais qui ajoutent que chez nous aussi (parce qu’elles sont moins bien payées etc). Ou du temps de ma vie d’étudiante, les profs qui nous comparaient à l’Union Soviétique parce que chez nous aussi il y avait des gens qui avaient faim. Nous ne vivons pas au Paradis et, oui, nous sommes victimes de bons nombres de restrictions de libertés. Mais la première preuve que nous sommes très différents des Chinois est l’existence même du site Contrepoints et l’existence d’un forum où chacun écrit absolument ce qu’il veut. Pour avoir passé du temps à Shanghai et pourtant équipée d’un VPN, je ne compte pas les restrictions d’accès aux sites internet non habilités par le gouvernement chinois. C’est loin d’être le plus grave de ce que j’ai vu. Mais ne mélangeons pas tout. Si je veux me sauver de la France, personne ne s’attaquera à ma famille… Mes deux enfants se sont installés à l’étranger hors de l’Europe, et, côté Français, il leur a suffit de partir…Cela n’empêche pas que nous devons nous battre pour plus de liberté, notamment sur le plan économique.

    • Alix, « chacun écrit ce qu’il veut » est factuellement faux. Notre liberté d’expression est limitée par la loi française et le sera de plus en plus au fur et à mesure des bouffées idéologiques des oligarques (cf. la bouffeuse de taxis.)
      Il existe bien sûr une différence énorme avec la Chine, mais ce qui est inquiétant est le glissement vers un autoritarisme pseudo bienveillant – et en plus, notoirement moins compétent que la techno-aristocratie chinoise.

  • « Si je suis au centre, …, tout ce qui est à ma gauche et à ma droite est a priori discrédité, mauvais, rejeté dans les ténèbres extérieures et c’est moi qui incarne le Bien. » Impeccablement dit, c’est l’essence de l’autoritarisme mou à la Macaron.
    La numérisation du flicage en Chine n’est pas un changement de paradigme, alors que son extension en Europe est un marqueur du déclin civilisationnel.

  • La methode chinoise de recompense est sans doute plus juste que la methode francaise du cercle d’inities et des pleureurs et pleureuses en bandes organisees

  • en France c’est un peu pareil, non???

  • Nous étions de petits joueurs avec le « mur des cons », voici une super production chinoise qui va nous présenter la grande muraille des cons.

  • « surveiller et punir »
    Oula non, en france il faut dire « protéger et remettre dans une conduite citoyenne » 🙂

  • Je ne soutiens pas le régime chinois, néanmoins cet article est scandaleusement biaisé car il n’explique aucunement le système de « liste noire des citoyens » laissant entendre que cela concernerait la liberté d’expression et vu les commentaires, tous les lecteurs qui ne connaissent pas le système Chinois tombent benoitement dans le panneau…..

    Il s’agit tout simplement d’une application stricte du Code Pénal qui ferait le plus grand bien à notre civilisation Occidentale.

    Tous les délinquants pénaux (voleurs, violeurs, agresseurs en tout genre), économiques (fraudeurs), routiers (alcool, vitesse) se voient infligés des points négatifs en fonction de la gravité de leurs actes.
    Tous les individus commettant ce que l’on appelle pudiquement des actes d’incivilité chez nous comme fumer dans les transports ou dans un autre lieu interdit, ou cracher par terre, ou être ivre ou drogué sur la voie publique se voient également imputés des points négatifs.
    Au bout d’un certain nombre d’années sans infractions, les points négatifs s’effacent progressivement.
    Ensuite, ces points négatifs entrainent des restrictions d’accès aux lieux et services dans lesquels la dangerosité ou le mauvais comportement de ces individus est susceptible de pourrir la vie de tout le monde.
    Et ces gens perdent le droit de vote ou le droit d’exercer certaines fonctions car ils n’en sont pas dignes, ce qui est tout de même logique.
    Nos sociétés qui permettent à des délinquants en prison de voter sont tombées sur la tête !

    ET BIEN JE TROUVE CELA JUSTE ET BIEN !

    Et moi femme, qui ne peut plus circuler dans les transports en commun qu’en choisissant les heures et en changeant de wagon en urgence si nécessaire, qui évite certains quartiers où une femme ne peut plus mettre les pieds, qui a des vitres anti-effractions + volets fer, + serrure 5 points, + hautes grilles à son pavillon, qui roule dans une voiture dont les portières se verrouillent automatiquement au démarrage, et bien j’en ai marre.
    En Occident, ce sont les honnêtes citoyens qui sont obligés de vivre en prison et de restreindre leurs déplacements parce que ceux qui se conduisent mal ont tous les droits.

    Que veux dire la liberté dans un pays comme la France où délinquance et incivilité font que dans les grandes villes, l’on vit dans la peur quotidienne ?

    Cet article est une honte !

    • Comme par hasard dans le lot des incivilités se retrouve le fait de critiquer le PCC ou la politique du pouvoir…Si, a la limite on peut trouver un tel système relativement juste il faut évidemment qu’il soit appliquer par une justice entièrement indépendante du pouvoir ce qui n’est évidemment pas du tout le cas en chine. On voit bien en France comment l’état peut facilement tordre le bras d’une justice en théorie indépendante alors je vous laisse imaginer ce qui se passe quand celle ci est entièrement sous sa coupe.

      • Critiquer le pouvoir est une marque de bêtise, je ne vois pas en quoi c’est une liberté constructrice de quoi que ce soit. Une anecdote bien franchouillarde :
        Il y a 6 semaines, un vendredi soir, j’entends un bruit de tonnerre. Ca n’était pas la foudre, mais un type bourré à 3g qui a oublié qu’il y avait un virage, détruit portail et clôture de ma voisine, et dû être extirpé par les pompiers de la voiture de sa mère retournée (la voiture, pas la mère) sur le toit chez cette même voisine. 5 minutes après, le maire de quartier était sur place, et vantait auprès des badauds les rétrécissements de chaussée ruineux qu’il fait mettre en place dans le quartier, empêchant voitures et bus de se croiser, mais montrant son souci de la sécurité publique. Le sort de l’ivrogne miraculeusement indemne n’a pas été évoqué, mais gageons qu’il pourra recommencer dès que sa mère se sera procuré une nouvelle bagnole. Eh bien, tout en droit de le faire que je l’aurais été dans notre pays occidental, je ne lui pas dit son fait au cours de notre conversation : son pouvoir se cantonne à la nuisance, mais il est bien réel et ciblerait particulièrement ceux qui dans son rayon d’action ressortiraient des notions de bon sens contre sa réélection.

    • 40 ans de progrès social et de diversité :))))))

    • @kassy
      Absolument d’accord avec vous, c’est ce que je vois constate de mes yeux en chine.

    • Si c’est effectivement le cas et que vous avez raison alors je partage votre point de vue! et cet article est lamentable…

  • Aurait on oublier qu’en France les renseignement généraux fichent absolument tout le monde depuis 40 ans?
    Aurait on oublié l’affaire des fiches de 1905 qui visait à déchristianiser les institutions en cassant la carrière des militaires qui n’étaient pas anticléricaux…
    Aurait on oublié les notes blanches des renseignements généraux envoyé chaque année par centaines (voir par millier) aux écoles, institutions, grandes entreprises pour alerter sur tel ou tel profil…
    Le gouvernement Chinois, ce sont des petits enfants à coté de ce qui existe chez nous, ici on ne vous exécute pas…on vous brise doucement…

    • @Maltus, sortez des intox quotidiennes et des romans de gare et fréquentez des policiers, vous verrez à quel point vous racontez n’importe quoi !
      Les policiers font face à une délinquance délirante et les RG (ou plutôt le renseignement intérieur) est totalement submergé par les fichés S et l’immigration….
      Ils n’ont même plus le temps de vérifier les antécédents des candidats aux concours de la Police Nationale, alors le reste ?????

      • Des romans de gare?… Je vous les laisse… Ainsi que la stratégie consistant à prêter de la médiocrité intellectuelle à celui qui ne partage pas votre opinion… Je vous laisse également les inutiles points d’exclamations, pas besoin de crier, il n’y a ici personne à convaincre…
        De l’intox quotidienne? mais par qui? vous?
        Les policiers submergés par l’immigration? depuis quand est un sujet de préoccupation pour eux? (c’est vous qui fabulez là…)
        une délinquance délirante? je partage volontiers votre point de vue… Mais pour autant, je n’ai vu personne chercher à la juguler…
        Je veux bien admettre qu’il y a du travail avec les fichés S, mais les effectifs pléthoriques du renseignement intérieur ne doivent pas être submergés… Si vous connaissez quelques policier du renseignement intérieur parlez leur de leur quotidien réel et pas de la posture qu’il adopte vis à vis du public…
        Enfin à défaut de roman de gare, relisez l’archipel du goulag vous y gagnerez soyez en sur…

        • Et puis après tout, on va dire que j’ai tord et vous raison… d’ailleurs les lecteurs ont voté… donc j’ai tord c’est sur…
          Ce sera plus simple et si mon VPN déraille potentiellement moins ennuyant…

        • @Maltus
          Votre remarque concernant « les effectifs pléthoriques du renseignement intérieur »semble erronée.
          Vous semblez omettre,pour ces dernières années, que l’affaiblissement du renseignement humain s’est fait au profit d’un développement sans précédent du renseignement technique.
          L’effectif des spécialistes qui doivent interpréter et mettre en perspective les informations récoltées est insuffisant et cette lacune est souvent pointée contrairement à vos estimations.

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Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

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Les milieux financiers découvrent tardivement les faiblesses du modèle chinois, pourtant perceptibles depuis une décennie. C’était prévisible pour tout observateur de la démographie, des mécanismes de développement et du communisme.

On peut penser notamment aux dettes souscrites en contrepartie de faux actifs, par exemple pour la construction de logements, alors qu’il y a de moins en moins de jeunes pour les occuper ou d’infrastructures redondantes, faisant momentanément la joie des bâtisseurs. Je me doutais bien que ces dettes sortira... Poursuivre la lecture

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