Crise iranienne : comme en 1951-1953, une histoire de pétrole et de pétroliers

Aujourd’hui les réserves en hydrocarbures de l’Iran sont toujours énormes, mais l’Iran reste un pays de plus en plus marginalisé sur la scène mondiale des hydrocarbures et pas seulement à cause des sanctions imposées par l’administration Trump.

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Oil Pump Jack By: Paul Lowry - CC BY 2.0

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Crise iranienne : comme en 1951-1953, une histoire de pétrole et de pétroliers

Publié le 26 juillet 2019
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Par Samuel Furfari.

Certaines étapes dans l’Histoire façonnent l’avenir pour des dizaines d’années, voire des siècles. La présence britannique en Iran est l’un de ces événements déterminants. Un accord entre la Grande-Bretagne et l’Iran a façonné le XXe siècle de l’ère du pétrole au Moyen-Orient ; il restera déterminant pour le marché mondial du pétrole.

Les événements de l’actualité brûlante dans le détroit d’Ormuz le démontrent. Il arrive que l’Histoire repasse les plats. C’est le cas avec la crise iranienne en cours car, ironie de l’Histoire, elle ressemble à bien des égards à la première crise iranienne, celle de 1951-1953. Sans qu’il soit besoin de les souligner avec aujourd’hui, le lecteur saura y faire référence tellement les similitudes sont surprenantes.

À l’époque, le pétrole en Iran était produit et raffiné par l’Anglo-Iranian Oil Company, une entreprise créée par la perspicacité de Winston Churchill qui, avant tous les dirigeants du monde, avait compris que le pétrole allait être un élément moteur primordial pour l’avenir du monde.

Au départ d’une entreprise de Glasgow, Burmah Oil Company Ltd, en 1913, son gouvernement investit deux millions de livres de sorte que le gouvernement britannique devient l’actionnaire de référence. Cette entreprise va contribuer au développement pétrolier au Moyen-Orient, ce qui explique que lors des accords Sykes-Picot pour le partage de l’Empire ottoman, les Britanniques, plus avisés que les Français, choisissent la meilleure part : l’Irak et la Perse alors que les Français pensent être gagnant en choisissant la Syrie et le Liban qui bordent la mer Méditerranée commune à la France.

Le pétrole perse a été raffinée à partir de 1913 dans la raffinerie de l’AIOC de Abadan, qui a été pendant ses 50 premières années la plus grande raffinerie de pétrole au monde. Cette présence britannique remonte toutefois bien avant Churchill : le grand champ pétrolier à Masjed Soleiman a été découvert le 26 mai 1908. Le Shah de l’époque, Mozzafar al-Din Shah Qajar, s’était contenté d’une prime de 20 000 livres et de 16 % des profits que lui avait « généreusement » accordé le Britannique William Knox D’Arcy.

Au début des années 1950, la Perse devenue Iran en 1935, était un pays pauvre malgré ses énormes réserves de pétrole et de gaz (respectivement 10 et 15 % de celles mondiales). La rente pétrolière n’aidait pas le gouvernement iranien et par conséquent de nombreux Iraniens considéraient la concession britannique injuste. Ce contrôle par les Britanniques de la production pétrolière a déclenché un mouvement anticolonialiste réclamant la nationalisation pétrolière.

Cela a uni les politiciens iraniens autour de Mohammad Mossadegh, un homme politique qui n’était ni un révolutionnaire ni opposé au Shah. Néanmoins, il souhaitait un Iran plus moderne et plus démocratique. Il devient Premier ministre en 1951 afin de conduire la nationalisation de l’AIOC et crée la National Iranian Oil Company (NIOC) qui existe encore aujourd’hui.

Le Royaume-Uni convaincu de l’importance cruciale du pétrole entend maintenir sa concession qui devait courir jusqu’en 1968. Londres réagit fortement à la nationalisation et agit en conséquence. L’Iran et le Royaume-Uni mobilisent des troupes, mais les États-Unis et l’URSS freinent les intentions de guerre des Britanniques.

L’affaire est portée devant la Cour internationale de Justice de La Haye pour arbitrage, les Britanniques demandant une procédure provisoire qui est approuvée le 5 juillet 1951. L’AIOC rapatrie tous ses experts et les Britanniques déclarent un boycott. La marine britannique bloque les pétroliers transportant du pétrole iranien en soutenant qu’ils transportent des cargaisons volées. À cette époque, les grandes compagnies pétrolières connues sous le nom de Majors, possédaient presque tous les pétroliers en exploitation.

Londres les a aussi convaincues de s’aligner avec AIOC, et les tankers ne transportent presque plus de pétrole iranien. Les partenaires des Britanniques augmentent considérablement leur production en Arabie saoudite, au Koweït et en Irak pour continuer à répondre à la demande mondiale de pétrole. Le président américain Harry Truman cherche à régler le différend pour respecter ses liens étroits avec le Royaume-Uni, mais aussi parce qu’il a fait preuve d’un certain respect pour l’autonomie de l’Iran et les intérêts nationaux, y compris en fournissant une assistance économique à l’Iran.

Cependant, Mossadegh ne pouvant se résoudre à abandonner la souveraineté de l’Iran, rejette tous les compromis proposés par les États-Unis. Téhéran ne parvient pas à éviter l’embargo britannique et les recettes pétrolières iraniennes tombent de 400 millions de dollars en 1950 à 2 millions de dollars en 1953. Mossadegh est confronté à une opposition croissante, malgré la nationalisation du pétrole encore très soutenue par la fierté du peuple iranien. Au début, les autorités religieuses chiites ont soutenu la nationalisation, puis ont reconsidéré leur soutien, aussi parce que Mossadegh était considéré comme trop moderne pour les mollahs conservateurs.

Les manifestations ont provoqué la colère du peuple, démontrant la profondeur de l’opposition iranienne à Mossadegh. Son gouvernement ne peut pas résister et la pression est telle que le 13 août 1953 par décret de Shah, Mossadegh est remplacé par le général Zahedi.

La collaboration des Majors et la diplomatie réussissent à convaincre le Shah de signer un accord lui permettant de sauver la face puisque la nationalisation du pétrole n’est pas remise en question. Les bénéfices seront partagés par moitié entre la société nationale iranienne et un consortium nommé Iranian Oil Participants Ltd (IOP) de 7 Majors (BP 40 %, Shell 14 %, Esso 7%, Gulf 7 %, Texaco 7 %, Mobil 7 %, Socal 7 %), les indépendants américains (5 %) et Total (6%). Il s’agissait là d’un échec majeur pour le gouvernement britannique et le début de l’influence d’autres acteurs au Moyen-Orient.

Depuis 1979, la République islamique d’Iran affirme que les États-Unis ont organisé le remplacement de Mossadegh, mais il n’y a aucune preuve que les protestations du peuple iranien ont été fomentées par la CIA malgré les fake news. Chassé d’Iran, AIOC n’avait plus aucune raison de s’appeler ainsi et est devenue en 1954 British Petroleum et plus tard plus simplement BP afin de démontrer qu’elle n’est plus dirigée par le gouvernement britannique. Aujourd’hui les cinq principaux actionnaires institutionnels de BP sont des États-Unis.

À l’époque les tankers transportant du brut qui appartenait légalement à une compagnie britannique ont été bloqués. Aujourd’hui, c’est le Grâce 1, un tanker battant pavillon panaméen et transportant du pétrole brut iranien, qui est arraisonné au large de la presqu’île de Gibraltar par les Britanniques qui accusent l’Iran d’avoir caché, grâce à une navigation anormalement longue, sa destination vers la Syrie. Encore faut-il savoir si c’est vraiment du brut car on soupçonne qu’il s’agit de produits pétroliers, ce qui conviendrait mieux au régime de Bachar el-Assad.

En réaction, les Pasdarans bloquent le Stena Impero dans le détroit d’Ormuz, un tanker sous pavillon britannique, pour « non-respect du Code maritime international », alors que pour le Foreign Office le navire a été arraisonné « en claire violation du droit international », alors qu’il se trouvait dans les eaux territoriales d’Oman.

Aujourd’hui les réserves en hydrocarbures de l’Iran sont toujours énormes, mais l’Iran reste un pays de plus en plus marginalisé sur la scène mondiale des hydrocarbures et pas seulement à cause des sanctions imposées par l’administration Trump. Alors que l’Iran du Shah vendait 5,6 millions de barils par jour (Mb/j) de pétrole, l’an dernier – avant les sanctions –  l’Iran de la République islamique a dû se contenter d’une exportation de 2,8 Mb/j – la moitié ! À présent, soumis aux sanctions, il exporte seulement 300 000 b/j.

Le peuple va-t-il réagir comme en 1951 ? Probablement pas, car sous le contrôle strict des Mollahs, il n’existe pas à l’intérieur de réelle opposition, mais aussi parce que le peuple iranien est un peuple fier et nationaliste, comme on l’a vu avec les événements de 1951-1953. Existe-t-il un Mossadegh contemporain qui voudrait démocratiser le pays, et apporter le développement grâce à la manne pétrolière ?

La CIA, pas plus alors qu’aujourd’hui, n’a besoin d’intervenir. Les USA possèdent une arme bien plus forte que d’éventuels coups montés par des services d’espionnage. Ils sont devenus les premiers producteurs du monde avec 15 Mb/j… Le monde n’a plus besoin du pétrole iranien. L’Iran, lui a besoin d’urgence de la rente pétrolière ; il ne peut pas attendre, et doit trouver un compromis.

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  • Il y a une constance dans le monde: si vous n’ êtes pas un peuple américain et que vous avez beaucoup de pétrole et de gaz, vous êtes privé d’ en tirer bénéfices librement. Qu’ on ne me dise pas que depuis la découverte de la manne, ceci est la faute de politiques locales socialistes corrompues.

  • S’allier à l’ Arabie Saoudite sunite comme le font les USA et Isreal pour combatre l’ Iran shiite est d’ une imbecilité foudroyante. C’ est bien l’ Arabie Saoudite qui exporte le salafisme meurtrier partout dans le monde partout dans le monde.

    • Et les autres en face sont des agneaux, bien sûr. La rue de Rennes n’est même pas en France, en fait elle n’a jamais existé.
      Les choses sont bien plus complexes que vous voulez le faire croire…

  • Excellent article, sans oublier votre conclusion qui rappelle la réalité du marché pétrolier.

  • Vous oubliez la Chine sensible à ne pas être dépendante de USA.
    Ce pays achète et achètera du brut iranien.
    Et l’Iran s’il ne peut exporter peut très bien bloquer le détroit.
    Et si on lui en donne le prétexte…

  • Avoir du petrole est ,semble t il ,une malediction si vous n’etes pas americain….quand ce malheur tombera t il sur la norvege …a moins que celui ci soit deja sous controle .

  • En arrière plan, il y a :
    – la supposée corruption par l’Iran de certaines élites européennes pour accepter l’accord de 2015, élites dont la complaisance à l’égard de l’Iran est plus que suspecte et qui n’ont visiblement pas intérêt à ce que la situation évolue défavorablement (pour elles)
    – la faiblesse congénitale du régime iranien et le mépris de la population à son égard au vu des résultats politiques, économiques et sociaux, après 40 ans de gabegies, de spoliations et de violences insensées
    – le risque d’embrasement au cas où l’Iran s’approcherait du pouvoir nucléaire, ce qui serait l’équivalent d’une déclaration de guerre immédiate à tous les pays de la région

    • Il y a une différence entre faire preuve de « complaisance » à l’égard de la dictature des Mollahs (ou de Castro, ou de Kim Jong) et respecter la liberté du peuple iranien (ou cubain, ou nord-coréen) de prospérer économiquement en mettant fin à des sanctions injustes.

      • La fin des sanctions ne changerait pas vraiment la situation du peuple iranien qui a été dépossédé de son économie par les Gardiens de la révolution. Peu importe l’excuse religieuse, nationaliste ou socialiste, la dictature est toujours une affaire de gros sous.

        • La question est : les sanctions US améliorent-elles ou dégradent-elles l’économie iranienne ? Et dans l’hyptohèse où elles la dégradent (ne serait-ce que superficiellement), n’est-ce pas là un prétexte inespéré offert à la dictature des Mollahs qui lui permet de se dédaouner de son incompétence et, de ce fait, d’instiller suffisament de confusion au sein de la population pour se maintenir au pouvoir ?

      • Les sanctions (ou leur absence) n’ont qu’un impact très faible sur la population.
        Au sujet du Venezuela, par exemple, il y en a qui viennent de se rendre compte que l’aide humanitaire ne va pas vraiment là où il faudrait…

        • Si, dans la France actuelle, un nationaliste de droite vous dit « l’État s’acharne uniquement sur les nationalistes », vous aurez beau lui répondre à juste titre « c’est plus compliqué que ça », il n’en demeure pas moins qu’il sera légitimement en droit de se plaindre tant que l’État restreindra, entre autres, la liberté d’expression et d’association des nationalistes.

          Si, dans la France actuelle, un communiste vous dit « l’État s’acharne uniquement sur les communistes », vous aurez beau lui répondre à juste titre « c’est plus compliqué que ça », il n’en demeure pas moins qu’il sera légitimement en droit de se plaindre tant que l’État restreindra, entres autres, la liberté des communistes en les forçant, via des collecteurs impôts dépouillant la moindre épargne, à renflouer des grandes banques privées en faillite.

          Si, dans l’Iran d’aujourd’hui (ou à Cuba), un iranien (ou un Cubain) vous dit « le peuple iranien (ou Cubain) est pauvre uniquement à cause de l’État US », vous aurez beau lui répondre à juste titre « c’est plus compliqué que ça », il n’en demeure pas moins qu’il sera légitimement en droit de se plaindre tant que l’État US restreindra la liberté du peuple iranien (ou Cubain) de prospérer économiquement en instaurant des sanctions économiques sans cesse prolongées.

          • « il sera légitimement en droit de se plaindre tant que l’État US restreindra la liberté du peuple iranien (ou Cubain) de prospérer économiquement en instaurant des sanctions économiques sans cesse prolongées. »
            Du n’importe quoi à la tonne. Les sanctions sont contre le pouvoir, faudrait un jour comprendre que, sanctions ou pas, la population ne peut pas bénéficier d’une quelconque « prospérité économique » dans un régime totalitaire.
            A ce rythme là, toute aberration peut être déclarée « légitime »…

            • « Les sanctions sont contre le pouvoir »

              Elles visent officiellement à lutter contre le pouvoir iranien mais paradoxalement elles le renforcent, car elles sont de nature liberticide (restriction de la liberté d’échanger, de commercer, de circuler, d’importer, d’exporter, etc…). Toute mesure liberticide, c’est-à-dire toute mesure qui détruit la liberté, renforce les ennemis de la liberté (en l’occurence : dictature des Mollahs.) Et inversement : toute mesure qui renforce la liberté détruit les ennemis de la liberté. Par conséquent : la meilleure façon pour les USA de mettre en difficulté le pouvoir iranien actuel c’est d’agir en faveur de la liberté. Il faut absoluemment éviter d’instaurer ou de prolonger des sanctions liberticides car celles-ci renforcent la crédibilité des tyrans iraniens lorsqu’ils manipulent le peuple iranien en lui faisant croire que les USA sont responsables de tous ses problèmes.

              Pour finir, je me contenterai de citer un extrait d’un texte du think thank libertarien Cato Institute (expliquant que les sanctions US contre Cuba ont non seulement appauvrit le peuple cubain mais également empêché aux agriculteurs & producteurs américains de s’enrichir) puis un extrait d’un discours du libertarien Ron Paul (expliquant que la décision de choisir s’il faut boycotter ou non Cuba devrait appartenir à chaque américain plutôt qu’être imposé arbitrairement par le gouvernement US.) Les deux extraits parlent du cas de Cuba mais pourraient tout aussi bien s’appliquer au cas de l’Iran.

              Cato Institute : « The embargo has been a failure by every measure. It has not changed the course or nature of the Cuban government. It has not liberated a single Cuban citizen. In fact, the embargo has made the Cuban people a bit more impoverished, without making them one bit more free. At the same time, it has deprived Americans of their freedom to travel and has cost US farmers and other producers billions of dollars of potential exports. »

              Ron Paul : « Americans want the freedom to travel and trade with their Cuban neighbors, as they are free to travel and trade with Vietnam and China. Those Americans who do not wish to interact with a country whose model of governance they oppose are free to boycott. The point being – it is Americans who live in a free country, and as free people we should choose who to buy from or where to travel, not our government … Considering the lack of success government has had in engendering friendship with Cuba, it is time for government to get out of the way and let the people reach out. »

            • « sanctions ou pas, la population ne peut pas bénéficier d’une quelconque « prospérité économique » dans un régime totalitaire. »

              régime totalitaire = population pauvre.
              régime totalitaire + sanctions US = population encore plus pauvre.

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