Congo-Kinshasa sera-t-il prêt pour les Jeux de la Francophonie dans 2 ans ?

A travers le monde les exemples sont nombreux qui tendent à montrer que les pays ne se bousculent pas beaucoup pour accueillir les Jeux internationaux car le retour sur investissement est incertain.

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DSC_0305_Kinshasa By: Antoine Moens de Hase - CC BY 2.0

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Congo-Kinshasa sera-t-il prêt pour les Jeux de la Francophonie dans 2 ans ?

Publié le 5 juillet 2019
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Par Isidore Kwandja Ngembo.

La 107ème session du Conseil permanent de la Francophonie qui s’est tenue le 2 juillet dernier à Paris, a désigné la République Démocratique du Congo (RDC) pour accueillir l’organisation de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie de 2021. Pour rappel, les villes de Moncton et Dieppe au Nouveau-Brunswick avaient été désignées initialement, mais ont finalement renoncé parce que les coûts de l’organisation devenaient de plus en plus élevés.

En effet, conformément au guide de candidature élaboré par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le cadre financier de base est fixé à plus ou moins 10 millions d’euros (soit 15 millions de dollars canadiens), pour obtenir les Jeux de la Francophonie. Mais même les organisateurs de l’OIF sont très conscients que cette somme est illusoire et qu’il était impossible de tenir un événement de telle envergure avec un tel budget.

Les coûts initialement estimés par le Nouveau-Brunswick en 2015 étaient de 17,5 millions de dollars. Quelques années plus tard ces coûts ont explosé, passant de 17,5 millions de dollars au moment de l’acceptation de la candidature du Nouveau-Brunswick, à 130 millions de dollars en 2018, pour ensuite être revu à 62 millions de dollars en 2019. La Ville de Sherbrooke qui, à un moment donné, voulait prendre la relève, avant de renoncer, estimait les coûts à 52 millions de dollars.

Explosion de dépenses possible

À travers le monde, les études démontrent que la plupart des pays organisateurs de grandes manifestations sportives telles que les Jeux olympiques ont vu leur budget de dépenses exploser sensiblement et dépassant de loin le budget annoncé lors du dépôt de candidature.

Toutefois, à deux ans de la tenue des Jeux de la Francophonie, la candidature de la RDC, un pays ne disposant pas suffisamment d’infrastructures sportives et hôtelières adéquates, semble un défi difficile à relever. Il faut noter que le pays est toujours sans gouvernement, six mois après les élections présidentielles et législatives du 30 décembre 2018.

Accueillir les Jeux de la Francophonie est une lourde responsabilité qui nécessite une préparation minutieuse. Pour qu’ils soient couronnés de succès, trois conditions suivantes au moins doivent être réunies : des moyens financiers conséquents, des infrastructures sportives et hôtelières, et bien évidement le soutien populaire du pays organisateur.

À mon humble avis, en tenant compte du rapport coût-bénéfice, non seulement l’organisation précipitée des Jeux de la Francophonie par la RDC en 2021 n’est pas une bonne opération financière car toutes les conditions énumérées ci-dessus ne seront pas réunies pour que les Jeux se déroulent de manière satisfaisante, tout en assurant la protection adéquate de la santé et la sécurité des athlètes. Il aurait été sage pour la RDC de passer son tour, étant donné l’échéancier trop serré et le risque d’occasionner les dépassements considérables de coûts. Elle pouvait attendre en novembre prochain pour poser sa candidature pour 2025 , sachant que l’OIF va lancer un nouvel appel à candidature pour accueillir la 10ème édition en 2025. Pendant ce temps, elle aura commencé les travaux de construction et de rénovation des infrastructures sportives et se préparer sérieusement à accueillir les athlètes dans des conditions optimales.

Infrastructures absentes

Du côté de l’OIF, la bonne décision aurait été de confier la tenue de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie à un pays membre disposant déjà des infrastructures sportives et hôtelières adéquates pour permettre à des centaines de jeunes athlètes francophones de pouvoir compétitionner en toute sécurité, comme ce fut le cas en 2010 avec le Sommet de la Francophonie initialement prévu à Antananarivo, mais finalement organisé à Montreux en Suisse.

Mais selon des sources concordantes que nous avons interrogées au sein de l’Organisation, il semblerait que la RDC, qui a beaucoup d’autres priorités nationales nécessitant des moyens financiers, aurait proposé 45 millions de dollars US pour accueillir les Jeux de la Francophonie en 2021.

Les derniers Jeux de la Francophonie qui se sont tenues en 2017 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, avaient accueilli 3500 participants. Le président Alassane Dramane Ouattara et l’ancienne secrétaire générale de la francophonie Michaëlle Jean avaient mis la barre haute en organisant les Jeux exceptionnels de toute l’histoire de la Francophonie. Cette belle réussite est un succès partagé entre les autorités ivoiriennes et l’administration de l’ancienne secrétaire de la francophonie Michaëlle Jean dans le domaine de la jeunesse.

Une chose est évidente : à travers le monde les exemples sont nombreux qui tendent à montrer que les pays ne se bousculent pas beaucoup pour accueillir les Jeux internationaux car le retour sur investissement est incertain. C’est le cas notamment de villes comme Stockholm, Cracovie et Lviv qui avaient renoncé à l’organisation des Jeux d’hiver en 2022. Candidates à l’organisation des Jeux olympiques 2024, les villes de Rome, Boston, Hambourg et Budapest ont préféré renoncer devant le manque de soutien de leurs populations qui jugeaient le projet trop onéreux pour moins de retombées financières. Au Canada, la ville de Calgary qui était candidate à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2026, a également renoncé à accueillir ces Jeux pour les mêmes raisons.

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