L’anglais en Europe malgré le Brexit : The Economist est-il toujours libéral ?

Pour The Economist, l’Union Européenne est trop fragile et trop récente pour ce plurilinguisme !

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L’anglais en Europe malgré le Brexit : The Economist est-il toujours libéral ?

Publié le 3 juillet 2019
- A +

Par Yves Montenay.

En général, les libéraux ne se passionnent pas pour les guerres entre langues, étant partisans du « laisser-faire » dans ce domaine. Sauf si leur sentiment identitaire prime sur leur libéralisme.

Ce domaine est cependant plus réglementé qu’on ne le dit, d’abord par la notion de langue officielle, par ailleurs très variable d’un pays à l’autre.

Quelques cas extrêmes sont l’éradication du français de la Flandre belge par, à mon avis, un « abus de majorité » démocratique, ou au Vietnam, pour éliminer tout vecteur de contestation politique. La plupart des pays ont des législations linguistiques plus ou moins modérées.

Contrairement à sa réputation, la France est assez libérale dans ce domaine à en juger par exemple par la langue des enseignes commerciales. Les États-Unis le sont également, à en juger par les facilités accordées à l’espagnol. Et l’Angleterre n’a pas de langue officielle, ni même d’ailleurs de constitution.

La campagne que vient de lancer dans ce domaine The Economist, journal longtemps britannique et maintenant anglo-américain est d’autant plus étonnante. En effet ce journal de l’élite anglophone mondiale fait campagne dans son numéro daté du 15 juin 2019 pour que l’anglais devienne la seule langue officielle de l’Europe après le Brexit. Le principal argument est que ce serait une langue neutre permettant de mieux travailler.

En fait cela cache soit une ignorance de l’Europe, soit un mépris pour les cultures  des autres, soit un cheval de Troie pour détruire une Europe devenue étrangère et donc concurrente.

Ou tout simplement l’habitude britannique de demander le beurre et l’argent du beurre.

 

Les arguments de the economist : une langue de travail neutre

Remarquons que le journal hésite entre deux formules : « langue commune » dans le titre, et « seule langue officielle » dans le texte, donc une formule beaucoup plus dure. Soit les journalistes n’ont pas été attentifs, soit ils ont volontairement repris un titre masquant partiellement la révolution qu’ils proposent.

Leur raisonnement est simple : puisqu’il n’aura plus de Britanniques en Europe, l’anglais ne sera la langue de personne et sera donc neutre. Et puis les dernières élections ont montré que les alliances entre partis politiques au Parlement européen se faisaient par-dessus les frontières, ce qui implique une langue commune au parlement, rôle pour lequel l’anglais serait, selon eux, « le candidat logique ».

Ce serait d’ailleurs la position de Joachim Gauck, l’ancien président allemand, et de Mario Monti, l’ancien Premier ministre italien.

Le journal évacue les exemples des États-Unis, du Canada et de la Suisse qui ont plusieurs langues officielles (pour les États-Unis, le journal pense probablement à l’espagnol, qui bénéficie de lois locales, et non au français devenu symboliquement langue co-officielle en Louisiane).

Pour The Economist, l’Union européenne est trop fragile et trop récente pour ce plurilinguisme !

Le journal évacue aussi l’accusation d’élitisme. Certes, aujourd’hui une bonne maîtrise de l’anglais est limitée à une caste supérieure, mais cela pourrait disparaître si l’on impose fermement l’usage de cette langue dans chaque pays.

Enfin, pour le journal, l’argument le plus puissant est le réalisme : l’anglais est déjà de fait la langue de travail à Bruxelles et 97 % des enfants de 13 ans l’étudient à l’école, tandis que les cours en anglais se multiplient dans toutes les universités du continent.

Accessoirement, cela aiderait à diminuer l’énorme budget de traduction qui pèse sur l’Union européenne.

Une clause de style : l’anglais ne serait qu’un complément aux langages nationaux qu’il faudra protéger, pour affirmer et non trahir l’idéal d’une Europe cosmopolite.

 

Des arguments qui en cachent d’autres ?

La plupart de ces arguments sont légers par rapport à l’enjeu, ou peuvent être retournés.

Par exemple, il est disproportionné de justifier cette énorme question linguistique par la commodité des échanges entre chefs de partis au Parlement européen.

Écarter le fait que les États-Unis, le Canada ou la Suisse aient plusieurs langues officielles me paraît un peu rapide, ainsi que l’évocation du budget de traduction qui est surtout le résultat d’une mauvaise organisation à l’heure où la traduction automatique est presque parfaite pour les textes écrits, surtout s’ils ne sont pas littéraires, ce qui est le cas, et que les progrès sont rapides en matière de traduction automatique orale.

Écarter l’accusation d’élitisme en préconisant comme « solution » d’imposer « fermement » l’enseignement de l’anglais, donc en pratique au moins partiellement en anglais, est tout à fait contradictoire avec la clause de style selon laquelle l’anglais ne serait qu’un complément aux langages nationaux que l’on protégerait par ailleurs.

Quant à la neutralité, cela fait sourire les partisans de l’espéranto et surtout les connaisseurs de la mécanique bruxelloise que nous décrirons plus loin.

L’argument le plus puissant reste celui du « réalisme », c’est-à-dire le fait que l’anglais soit déjà répandu. À cela je répondrai que rien n’est gravé dans le marbre : le français était largement en usage à Bruxelles il n’y a pas si longtemps, comme d’ailleurs rappelé par The Economist.

En fait, ces arguments me semblent en cacher d’autres, plus intéressés, ou une certaine ignorance, voire un mépris pour les cultures des autres.

 

Un cheval de Troie pour détruire l’Europe ?

The Economist présente son idée de l’anglais comme seule langue officielle de l’Europe comme devant la renforcer. À mon avis c’est l’inverse qui se produira : l’Europe sortirait affaiblie d’une telle folie.

Une bonne partie des Européens est déjà dégoûtée de l’Union, et le serait encore plus si elle devenait ainsi étrangère et d’une certaine façon coloniale, en l’obligeant à utiliser de plus en plus souvent une autre langue que la leur.

Cela va en sens tout à fait inverse du courant ancien et puissant de « l’Europe des patries » ainsi que du courant identitaire actuel. On peut défendre son village, voire mourir pour la patrie, mais certainement pas pour Bruxelles !

Et si vraiment l’anglais devait rendre l’Union plus attractive et efficace, pourquoi diable la Grande-Bretagne a-t-elle voulu la quitter ?

En partie justement pour des raisons nationales… dont l’immigration des Polonais !

Enfin l’élitisme de cette idée est patent : la frange mondialisée de l’Europe oublie que la quasi-totalité de la population, si elle a souvent appris l’anglais à l’école, ne le parle pas, ou très mal.

C’est donc une manière de tenir à l’écart « le bas peuple » à un moment où il rappelle qu’il faut le respecter. Le forcer à apprendre l’anglais au lieu de l’histoire locale ou de l’informatique ne ferait qu’empirer le mécontentement !

Et du mécontentement contre l’Europe, il y en a ! En France les Gilets jaunes, le Rassemblement national, la France insoumise… En Allemagne et dans le reste de l’Europe également ! Ajouter une utilisation plus générale et obligatoire de l’anglais et ce serait la révolte contre cette « colonisation apatride » !

Dès maintenant, « le bas peuple » constate que les dossiers destinés à l’Union européenne préparés en langue nationale et obligatoirement traduits plus ou moins bien en anglais, ce qui est déjà exaspérant, sont plus souvent rejetés par technocratie anglophone que ceux concoctés dans les cercles anglophones privilégiés au détriment des besoins du terrain, comme en témoigne le rapport Grin.

Les Britanniques sont-ils si ignorants de ce que sont les pays européens ? Ou au contraire ceux d’entre eux le sachant ne se livrent-ils pas à une sorte de sabotage de l’Union pour voir dépérir un concurrent, ou tout simplement quelque chose qui ne les intéresse plus ?

Il est permis de penser que pour les Britanniques cette campagne pour l’anglais est en réalité tout à fait intéressée, car l’usage de leur langue en Europe leur rapporte beaucoup. Et ils risquent d’y perdre si le Brexit décide d’entamer le rôle dominant de l’anglais à Bruxelles.

 

Les Anglais et l’Europe : demander le beurre et l’argent du beurre !

Revenons en effet au Rapport Grin qui décrit un écosystème anglophone regroupant les instances dirigeantes de l’Union et de nombreux groupes d’intérêts.

Cet écosystème a réussi à faire passer toute étude, projet ou financement par des textes en anglais faisant intervenir de nombreux Britanniques ou leurs obligés.

Des milliards d’euros sont en jeu qui pourraient être menacés par une diminution progressive du rôle de l’anglais suite au Brexit.

D’où l’intérêt pour les Britanniques de consolider cet écosystème en officialisant l’usage de l’anglais malgré leur départ, et si possible de l’étendre à l’ensemble de l’Europe, et non plus aux seules instances dirigeantes de l’Union, en faisant de l’anglais la seule langue officielle sur l’ensemble du territoire.

 

Les raisons intellectuelles du rejet d’une langue unique et étrangère

Mon expérience de l’international rejoint les constatations des linguistes : les idées se forment et s’expriment différemment dans chaque langue, et obliger à les formuler dans une langue étrangère entraîne une perte importante de qualification et plus généralement d’idées, au bénéfice justement des dits étrangers.

Voir notamment les travaux rassemblés par l’Observatoire Européen du Plurilinguisme, et illustrés par l’analyse des malentendus entre Renault et Nissan, lorsque ces entreprises communiquent en anglais, langue étrangère pour les deux parties.

Quelques interprètes franco–japonais compétents en automobile et exploitant les très bons résultats de la traduction automatique pour les matières techniques auraient peut-être évité la crise qui s’est révélée depuis. Car au-delà du cas personnel de Carlos Ghosn, le problème est la méfiance des Japonais envers les Français, exacerbée par une série de malentendus linguistiques.

 

Une idée néfaste et intéressée

Bref cette idée de l’anglais langue officielle de l’Europe car « neutre » après le départ des Britanniques, est d’abord intéressée ! Elle est de plus néfaste aussi bien pour la construction européenne que pour chaque pays en particulier. Sur le plan économique d’abord, mais également sur le plan culturel.

Je ne parle pas des Britanniques et des Américains cultivés, souvent francophones, mais de l’historique « John Bull » (l’Anglais honni par les sans-culottes français), de la perfide Albion (l’Angleterre, ennemi acharnée de la Révolution et de Napoléon) et de « l’Oncle Sam », aux foucades dévastatrices bien avant son actuel avatar.

Soyons indulgents, dans le cas de The Economist, journal anti Brexit, il s’agit peut-être d’une tentative de garder une porte ouverte sur l’Europe.

Mais plus de 50 ans d’observation, dont quelques négociations commerciales délicates avec des Britanniques, m’ont fait constater qu’ils cherchent à torpiller toute solution logique ou d’intérêt mutuel, s‘ils la jugent contraire à leurs intérêts.

À nous donc de veiller aux nôtres !

 

Yves Montenay est l’auteur du livre La langue française, arme d’équilibre de la mondialisation (Les Belles Lettres, 2015).

 

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  • La Tour de Babel …

  • je sis désolé mais quand je voyage en europe , partout ou je vais
    je m’exprime en anglais.. en effet qu’on soit Berlin , a Budapest ou a Florence ou Madrid .. la seule possibilité reste l’anglais qu’on le veuille ou pas..

    • @claude ça fonctionne mais il y a de la perte en ligne .

    • on parle pas ici de commander un cafe ou de demander son chemin mais d avoir des reflections poussees ou d ecrire des lois
      Meme si je parle tres bien anglais, je reste plus efficace dans ma langue maternelle. Et il ne faut pas oublier les contresens: un mot similaire peut vouloir dire autre chose dans une autre langue (parlez d intercours a un anglais, de rendez-vous a un allemand ;-))

      Si on doit prendre une langue neutre pourquoi le pas choisir le latin ? c est evidement une boutade mais a t on besoin d une langue neutre ?

      L auteur a raison de signaler que l usage de l anglais va encore accroitre la distance entre les peuples et l UE.
      On risque d arriver a la situation qui etait celle de certains pays au XVIII sciecle: le roi de prusse (ou le tsar) ne parlait pas ou mal la langue de son peuple : il parlait …. francais

      • @cdg pas la distance : le pouvoir des anglais sur l’europe.

      • Merci d’avoir bien résumé ce point clé de mon article !

      • Entièrement d’accord !

        En plus avec l’anglais comme langue de travail, vous vous retrouvez trop souvent avec un littéraire (il parle tellement bien) à la tête d’un projet où vous auriez besoin d’un ingénieur…

        PS: Mon contresens préféré:
        « Constipação », rhume, refroidissement en portugais (imaginez le touriste dans une pharmacie)

        • Moi, c’est « Hombre », bien plus fréquent, sur un formulaire.
          Heureusement que je me suis souvenu d’un film avec Paul Newman…

      • en europe il y a des tombereaux d’interprètes notamment a Bruxelles

    • D’abord, ce que vous dites est une raison d’apprendre l’anglais, mais pas une raison pour se le faire imposer, ni de l’utiliser systématiquement ce qui déclenche une baisse de niveau des réflexions pour 90 % des Européens.

      En plus ce n’est pas totalement vrai. Je le vérifie quotidiennement : je commence par parler français pour voir si mon interlocuteur le parle aussi et pour le valoriser. Ça marche assez souvent. Ensuite, si je suis dans un pays de langue germanique, je parle allemand. Enfin, donc si nécessaire seulement, je parle anglais que je pense mieux maîtriser que la grande majorité des Français (j’ai travaillé aux États-Unis)

      Par ailleurs, je suis toujours très étonné par ces Français qui traversent des régions francophones (L’île Maurice, le Québec etc.) en parlant anglais, méprisant ainsi leurs interlocuteurs. Et qui parfois le font aussi en France…

      •  » Nichts demütigt ein Volk mehr als die Vernachlässigung, die seine Sprache um einen ausländischen Willen erfährt.  »

        Rien n’humilie plus un peuple que l’abandon de sa propre langue imposé par une volonté étrangère.

        Elsass Frei !

    • Vrai, et vrai que l’anglais est un avantage stratégique. Dommage que les européens n’aient pas voté pour l’esperanto obligatoire dans les écoles européennes

      • L’avantage stratégique est très relatif. De mon expérience, les deux facteurs les plus importants sont la connaissance du globish, pas de l’anglais, et la volonté de rechercher ce qui rassemble et non ce qui permettra de leurrer ses partenaires par une interprétation inattendue du langage. Avoir plusieurs langues de référence est ingérable, prendre le français serait agréable pour les francophones, mais c’est bien tout. Ce qui compte, c’est la volonté de se comprendre, et la bonne volonté dans la manière d’y parvenir.

  • Je comprends très bien la position des anglais. La langue est un outil fabuleux. En tant qu’anglais ils en maîtrisent toutes les arcanes. Surtout qu en Angleterre les élites sont littéraires. En meeting les étrangers ne se font pas accompagner d ‘interprètes : c’est cher, ça ralentit le meeting et les étrangers n’osent pas dire qu’ils ne maîtrisent pas la langue de Shakespeare -ce qui pourtant est souvent le cas-. Moyennant qui ils se font entuber et balader dans les négos avec la régularité d’un coucou suisse.

    • ouups moyennant quoi

    • N’importe qui de suffisamment puissant peut imposer une langue officielle, et les cadres dirigeants des grandes multinationales vous imposent de plus en plus l’anglais comme langue de communication de leur ‘corporate identity’.
      Mais le jardinage ou la mécanique ancienne comme sujet de causerie au cours d’un lunch informel requiert des connaissances linguistiques plus affinées.
      Alors on parle vaguement boulot, là au moins on a le minimum de vocabulaire…

  • Afin d’être prêts, voici quelques béquilles pour ceux qui veulent se lancer:

    – Douille housse pic n’glisse ? (Do you speak English ?)
    – Ail ou radis ? (Are you ready ?)
    – Débile (The bill)
    – Qu’on gratte tous les jeunes ! (Congratulations !)
    – Ma queue perd son alcool (Make a personal call)
    – Mors mon nez (More money)
    – Marie qui se masse (Merry Christmas)
    – Oui Arlette (We are late)
    – C’est que ça pèle (Sex appeal)
    – Dix nourrices raidies (Dinner is ready)
    – Mais dîne Frantz (Made in France)
    – Ahmed a l’goût d’tripes (I made a good trip)
    – Deux bouts d’chair (The butcher)
    – Il se pique Germaine (He speaks german)
    – Youssef vole ma femme au lit ! (You saved all my family !)
    – Six tonnes de chair (Sit on the chair)
    – Sale teint de pépère (Salt and pepper)
    – Beaune – Toulouse (Born to loose)
    – Ame coquine (I’m cooking)
    – Délicate et saine (Delicatessen)
    – Varices de grosseur ? (Where is the grocer ?)
    – Guy vomit sous mon nez ! (Give-me some money !)
    – Toute ta queue traîne (To take a train)

    Vous me remercierez plus tard…

  • L’anglais est la langue de la Grande-Bretagne, mais aussi de la City.
    Un article qui peut faire réfléchir sur le Brexit:
    http://lesakerfrancophone.fr/geopolitique-du-brexit
    Quant à The Economist, on peut douter que ce soit un organe du libéralisme « canal historique »

  • L’anglais est déjà la langue internationale, reconnue et employée dans toutes les réunions internationales. Et ce pour une bonne raison, elle est simple et donc facile à parler. Contrairement au français très compliqué avec sa grammaire énorme et toutes ses exceptions!

  • Dans les autres pays européens, les quasi-totalité de la population parle relativement bien l’anglais. Il n’y a vraiment qu’en France que ça patine! Même en Flandre, on se fait mieux comprendre en anglais, voire en allemand, qu’en français! Quant à la traduction automatique, elle est bien incapable de traduire les subtilités d’une langue! Si les Japonais et les Français se sont mal compris, ce n’est certainement pas à cause de l’usage de l’anglais!

    • ben si, un japonais parle vaguement anglais et donc perd en subtilite. Le francais comprend vaguement ce que le japonais a dit en anglais et du coup ca marche mal

      Ca me rappelle une histoire vrai : la police arrete des anglais. dans la voiture il y a une boite avec de la poudre.
      Le policier francais : drogue ?
      l anglais : yes dog ! (c etait pour le chien)
      Resultat l anglais s est retrouve au poste accuse de traffic de drogue …

  • C’est bien beau tout ça mais :
    l’allemand est la langue maternelle la plus parlée dans l’Union avec 79 millions de locuteurs (15,71 % des habitants de l’Union), suivi de l’anglais avec 65 millions (12,91 %), ensuite l’italien.
    Donc ceux qui pensent qu’ils s’en sortent partout en employant l’anglais n’ont juste pas essayé avec l’allemand, forcément puisqu’ils ne le parlent pas eux-mêmes ! Ensuite, ceux dont la langue maternelle est l’allemand apprennent l’anglais (bien mieux que nous), mais nombre de pays européens notamment à l’est parlent très bien l’allemand.
    Rappelons :
    L’allemand est la deuxième langue la plus utilisée au monde pour les publications scientifiques.
    Environ un livre sur dix est publié en allemand.
    Avec l’entrée dans l’Union Européenne des pays de l’Europe de l’Est, où l’allemand est la principale langue enseignée, la langue de Goethe a encore de beaux jours devant elle.
    Non l’anglais n’est pas l’avenir de l’Europe. Que l’anglais soit employé si les parties en présence le souhaitent, libre à elles. Le seul mot important dans cette phrase est « libre ». Car si les participants parlent tous bien l’allemand ou l’espagnol, eh bien qu’ils s’expriment en espagnol. Ou conservent des interprètes, ce qui reste la meilleure solution pour les nuances.
    Pour mémoire, contrairement à ce que croient les collégiens, la langue la plus utile en Europe (après l’anglais) n’est pas l’espagnol mais bien l’allemand, l’espagnol dominant… l’Amérique du Sud où très peu mettront les pieds un jour.

  • J’aime bien le rappel sur le fait que le français était la langue la plus parlée à Bruxelles il n’y a pas si longtemps, comme aux Jeux Olympiques et à l’Eurovision.
    C’est dire à quel point notre pays a chuté… en même temps, ses propres ressortissants trouvent normal de privilégier l’anglais partout. Je ne crois pas que beaucoup critiquent l’omniprésence du globish dans les « corporate », faut dire que ceux qui le font (j’en étais) passent pour des réac, des « opposés au progrès », des « has been » forcément, etc. Les Français aiment se flageller et se rabaisser finalement.

    • Le globish dans les relations de travail est un excellent argument pour se trouver un autre langage commun pendant les pauses ou dans les « social events » — comment dit-on en français, « pince-fesses » ? — après la réunion.

  • Ma foi, quand on voit le nombre de contresens ou de « perles » que notre bon jupiter fait à l’international, alors qu’il est soi-disant un cador en anglais, on ne peut que s’inquiéter de la compréhension et interprétation d’un tas de divers traités. Mais comme on signe n’importe quoi (CETA, MERCOSUR, Vietnam, Japon…) sans déjà essayer de lire tous les longs et nombreux articles, on n’en est pas à une connerie de plus.

  • Si je ne m’abuse, le départ des britanniques ne fait pas sortir l’anglais des langues officielles des pays de l’Union Européennes – je crois bien qu’il reste la langue officielle de la République d’Irlande et de Malte au minimum, pays non concernés par le Brexit. Pour la neutralité, c’est raté.

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