Ce que Gilles Babinet a omis de dire sur la nouvelle monnaie libra

L’annonce de Facebook du lancement de la nouvelle monnaie libra a suscité de nombreuses réactions. En France, elles ont été très largement négatives. Intéressons-nous notamment aux craintes de Gilles Babinet, notre « digital champion » national.

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President of French Digital Council (CNN) Gilles Babinet takes part in a press conference launching the French employers association Medef's collective "Le Vrai Debat" (The Real Debate), on September 19, 2016 in Paris. (Photo by JACQUES DEMARTHON / AFP)

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Ce que Gilles Babinet a omis de dire sur la nouvelle monnaie libra

Publié le 3 juillet 2019
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Par Thomas Jestin. 

Facebook a donc annoncé avec une ribambelle de partenaires le lancement prochain d’une nouvelle monnaie digitale, le libra.

Un projet ambitieux s’il en est, qui n’a pas tardé à déclencher une avalanche de réactions du monde technico-politico-économique. Voici notamment celles, diamétralement opposées, de deux personnalités du digital en France.

Gilles Babinet, notre « digital champion » auprès de la Commission européenne — où il est responsable des enjeux de l’économie numérique et chargée de promouvoir les avantages d’une société numérique en France, vice-président du Conseil national du numérique —, a dit dans Libération :

On ne peut pas lancer un système de paiement avec une échelle, à terme, de 2,5 milliards d’utilisateurs, sans une large concertation avec les parties prenantes, à commencer par les États, et ce pour cinq raisons. Les gens ne se rendent pas compte qu’on a affaire à beaucoup plus qu’une petite innovation sympathique : ce type de projet peut potentiellement déstabiliser des entités économiques, des groupes sociaux, voire des systèmes souverains. Il faut d’abord arrêter ce projet, et mettre en place une concertation avec les États, à commencer par le G7.

Nicolas Colin, co-fondateur de l’incubateur The Family, qui a accompagné plus de 270 startups d’une valorisation totale de plus d’un milliard d’euros, s’est exprimé, en anglais, dans sa newsletter :

Yesterday there was a palpable sense of excitement at my firm The Family. The reason was the launch of Libra (≋), a Facebook-sponsored protocol designed to enable a simple global currency and financial infrastructure. My cofounder Oussama Ammar deemed the day historic—as in “In 20 years, we’ll all remember what we were doing when Facebook announced the launch of Libra.” Meanwhile, all over the Internet, there was the expected flow of reactions, criticisms, sarcasms, cries of joy, and more

[…]

It all vindicates my theory that some problems may be solved by tech companies operating at a very large scale rather than by feeble governments. Indeed what we’re seeing here is a perfect illustration : while Tencent popularized seamless payments in China, we in the West (and elsewhere outside China) have been waiting forever for someone, anyone to implement a comparable approach for our benefit. It hasn’t happened, alas, because government officials are incompetent, legacy businesses are defending the status quo, and, unlike people in less developed countries, most Westerners have too good of a life to yearn for such radical innovations. And so I’m glad that Facebook is moving the needle and forcing that radical change.

Avant de revenir en particulier sur les 5 raisons devant justifier, selon Gilles Babinet, qu’on suspende immédiatement ce projet, voici quelques caractéristiques qui la distinguent d’autres approches :

  • contrairement au paiement via Facebook Messenger introduit aux USA l’année dernière, ou à Venmo, service de paiement mobile aux USA appartenant à PayPal, Libra sera un moyen de paiement transnational ;
  • contrairement aux services mentionnés à l’instant et à d’autres acteurs comme Transferwise, Libra ne supposera pas d’avoir un compte en banque ;
  • contrairement à Western Union, Transferwise ou les services reposant sur des cartes Visa ou Mastercard, les frais prélevés sur les transactions seront quasi nuls, ouvrant la voie à un univers de microtransactions (envoyer de l’argent à l’étranger par les Western Union & co coûte en moyenne 7 % du montant, soit 50 milliards de dollars en cumulé par an, même Transferwise peut prélever jusqu’à 4 à 5 % sur des transferts de 200 dollars vers certains pays) ;
  • contrairement à la plupart des cryptomonnaies, les transactions seront rapides : Libra pourra gérer 1000 transactions/seconde au départ, contre 7/seconde pour bitcoin à ce jour par exemple ;
  • contrairement à beaucoup de cryptomonnaies, la valeur du libra sera stable car l’ensemble des libras en circulation sera garanti par une réserve d’actifs réels tels que des emprunts d’État, libellés en monnaies fortes (notamment euro, yen, dollar et franc suisse) ;
  • contrairement à beaucoup de cryptomonnaies dont bitcoin, l’infrastructure technique retenue au départ permettra de croître durablement sans voir les besoins énergétiques exploser.

Il est aussi important de noter que si le projet émane de Facebook, la monnaie libra sera gérée par une association à but non lucratif dans laquelle Facebook ne détiendra que 1 % des droits de vote. L’association compte à ce jour 28 membres, avec pour objectif de monter à 100. On y trouve entre autres des acteurs comme Spotify, Uber, Lyft, des universités, des ONG comme Kiva.org, qui permet aux internautes de prêter de l’argent à des institutions de microcrédit dans des pays en voie de développement, mais aussi VISA, Mastercard, eBay, Paypal, sans oublier le français Illiad.

Facebook a créé une filiale appelée Calibra qui va déployer le portefeuille du même nom permettant d’acheter des libras pour ensuite effectuer des paiements. Si Calibra sera intégré à Facebook, Whatsapp, Messenger et Instagram, on pourra aussi l’utiliser sans avoir de compte sur ces plateformes. Mark Zuckerberg a été très clair : « Toute information partagée avec Calibra sera bien gardée à part des informations que vous partagez sur Facebook ». Le livre blanc publié par l’association Libra en remet une couche : « Facebook a créé Calibra, une filiale soumise aux régulations, pour garantir l’étanchéité entre données sociales et financières ». Donc les données liées aux achats d’un utilisateur via Calibra ne pourront pas servir à le cibler avec des publicités sur Facebook. David Marcus, le Français à l’origine du projet et qui dirigera Calibra de compléter : « La réalité est que plein de portefeuilles seront en concurrence avec nous et beaucoup n’émaneront pas de réseaux sociaux, donc si on veut gagner la confiance des utilisateurs, nous devons garantir que les données de Calibra resteront bien à part. »

Ces précisions faites, laissez-moi jouer brièvement l’avocat du diable Facebook en réponse aux 5 objections de Gilles Babinet :

« On ne peut pas lancer un système de paiement avec une échelle, à terme, de 2,5 milliards d’utilisateurs, sans une large concertation avec les parties prenantes, à commencer par les États, et ce pour cinq raisons. La première, c’est justement le nombre d’utilisateurs concernés. »

Cela ne fait qu’appeler la question suivante : pourquoi la taille est-elle un problème ?  Du fait des quatre autres raisons ? Dans ce cas, enchaînons, mais ce premier point sonne un peu creux. Cette taille ne serait-elle pas justement au contraire aussi une opportunité ? Permettre aux 1,7 milliard de personnes que les banques ignorent encore d’accéder à un compte en banque plutôt que de trimbaler du cash et d’accéder au crédit ? N’est-ce pas un progrès si un travailleur immigré peut renvoyer de l’argent dans son pays d’origine sans avoir à payer 7 % de frais à un Western Union ? Si un lecteur peut gratifier un média de quelques centimes sans friction pour payer la lecture d’un article, ce que les frais VISA/Mastercard rendent aujourd’hui impossible, et qui pourrait aider les médias en ligne à mieux gagner leur vie ?

« La deuxième, c’est que la conjugaison entre un réseau social avancé et un système de paiement est précisément ce qui permet les systèmes de « crédit social », comme en Chine, avec une sanction des « mauvais comportements ». »

Comme rappelé plus haut, les données sociales de Facebook et celles financières de Calibra seront bien étanches dans ce qui a été annoncé. Et les utilisateurs seront libres d’utiliser un autre portefeuille que celui de Facebook pour faire leurs achats en libras s’ils jugent que Facebook n’est pas digne de confiance. Ensuite, cette histoire de crédit social n’est ni plus ni moins que le calcul d’un score de solvabilité, ce que ni la Chine, ni Facebook n’ont inventé. Les banques le font depuis bien longtemps. Pourquoi avoir par défaut une approche seulement négative en accueillant cette annonce ? Oui il y a des facteurs de risque à suivre de près, mais pourquoi ne pas évoquer aussi les opportunités ? Calibra n’entend pas au départ octroyer des prêts, mais si à terme cela devient possible, et si je peux laisser Calibra accéder à ma note de client ou hôte Airbnb, ma note de vendeur ou commentateur sur Amazon, et que cela me permet d’obtenir un meilleur prêt qu’auprès des banques traditionnelles, why not ? Cela pourrait aussi permettre dans les pays émergents notamment d’octroyer un crédit tout court à quelqu’un qui manifesterait assez de gages de sérieux même sans actif sur lequel gager son prêt.

« La troisième, c’est le risque que demain, Facebook se mette à faire du crédit, et donc de l’émission monétaire. »

En fait les banques privées créent déjà de la monnaie tous les jours en octroyant des prêts. On confie déjà notre argent à des agents privés. Ces banques peuvent faire faillite, la garantie de l’état de nos dépôts en banque n’est que de 100 000€ en France. Et au final, n’est-ce pas potentiellement un progrès si on a plus d’options pour obtenir de meilleurs prêts ?

« La quatrième, c’est qu’un tel projet a, selon moi, une nature politique. Je me souviens de ce que disait Peter Thiel, qui siège toujours au conseil d’administration de Facebook, lorsqu’il a lancé PayPal : il le voyait comme un moyen de contourner les États ».

C’est simpliste encore une fois, car il existe déjà de nombreux moyens de contourner un État : passer par d’autres États, pardi ! Encore une fois, rien de vraiment nouveau sur ce seul point! L’originalité est ailleurs. Et Facebook reste soumis aux juridictions des différents États dans lesquels il opère, comme le montrent les lourdes amendes encourues.

« Enfin, la cinquième raison est que, par le passé, Facebook n’a pas démontré, loin s’en faut, sa capacité à avoir une gouvernance optimale dans ses projets. »

Si on peut être très critique de la façon dont Facebook a pu se comporter par le passé, et notamment avec le recul, de leur devise des débuts « move fast and break things« , il faut aussi savoir reconnaître et pourquoi pas saluer les efforts engagés ici. Facebook semble avoir retenu quelques leçons, et sait bien au fond qu’un tel projet mené en cavalier seul n’aurait aucune chance. Comme évoqué plus haut, cette monnaie sera gérée par une association à but non lucratif dans laquelle Facebook n’aura qu’une voix parmi 100. Les critères de sélection des membres sont transparents, tout est annoncé. Facebook s’y prend à l’avance, a énormément consulté, entend obtenir davantage de retours pour que tout soit en ordre le jour du lancement officiel. Sans leur donner un blanc-seing bien sûr, pourquoi ne pas encourager cette ouverture ?

Libra nécessairement facteur d’instabilité ?

On reproche à cette monnaie de représenter un risque d’instabilité pour les marchés et les États. Le risque est là, mais pour être plus équilibré, on peut rappeler à nouveau que le libra reposera sur une réserve de dépôts et actifs libellés en monnaies fortes, c’est-à-dire émanant de pays à la monnaie stable. La confiance en libra reposera sur sa stabilité, elle-même découlant de la stabilité des économies dans lesquelles sa réserve sera constituée. Le libra aura en quelque sorte une incitation congénitale à ne pas nuire à la stabilité des marchés. Quand quelqu’un achètera des libras, il devra payer avec une monnaie nationale qui servira ensuite à acheter des actifs sûrs en monnaie forte venant s’ajouter à la réserve. On voit bien que le sort de libra reste lié à l’économie réelle et aux États.

Libra pourrait aussi devenir salutaire dans les pays qui auraient un gros penchant pour la planche à billets, comme au Venezuela ou au Zimbabwe. Leurs habitants pourraient convertir leur épargne en libras pour la protéger, et pourraient même continuer à échanger des biens et des services à l’intérieur du pays en utilisant des libras.

Ce n’est pas nouveau en soi. C’est le rôle de monnaie stable de secours que joue le dollar dans un certain nombre de pays, mais le problème est qu’il est parfois difficile d’en trouver en cas de crise et que ces transactions en dollars se font souvent en cash, ce qui est dangereux comme on peut imaginer. Le libra offrirait alors une option très pratique qui pourrait justement pousser ces pays à mieux se discipliner et à mieux gérer leur monnaie. En cela aussi ce serait potentiellement positif et facteur de stabilité.

Conclusion

Restons prudents mais sans verser dans la négativité hystérique pavlovienne. Facebook s’engage à pas comptés avec ses partenaires dans une démarche ambitieuse, s’accompagnant de risques mais aussi d’opportunités. Suivons cela de près et jugeons sur pièces. Il est déjà possible de lire le livre blanc publié par l’association Libra en version française ici.

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  • « On voit bien que le sort de libra reste lié à l’économie réelle et aux États. »

    C’est bien ce qui me rend méfiant …

  • L auteur a des lunettes bien roses …

    1) le libra est promu par une compagnie dont le business model est l espionnage des gens pour vendre de la pub. Penser qu il ne vont pas le faire avec le libra est disons … tres naif (le fait que calibra soit une filiale n est en rien une garantie. Rien n empeche a terme la filiale de fusionner avec la maison mere ou simplement d echanger des donnees « a l insu de leur plein gré »)

    2) le libra est stable. C est sur que c est pas le bitcoin. Mais s il repose sur un panier de monnaie il est forcement suceptible de bouger si les monnaies du panier bouge.

    3) la securite. Vous pouvez pas vous faire braquer dans la rue mais vous avez d autre risques. Il y a deja eut des piratage qui se sont traduit par le vol de bitcoin. Pourquoi en serait il pas de meme avec le libra ? Vous pouvez aussi les perdre si vous perdez votre support (disque dur HS) ou si un jour l infrastructure qui supporte le libra s arrete (supposez par ex que cette monnaie n est pas un succes) ou est hors service (un black out d internet est peu probable mais sait on jamais. certains pays dictatorieux d afrique ont deja experiemente la chose)

    4) le libra est une catastrophe pour la vie privee. Meme si on en arrive pas au niveau chinois ou on peut punir celui qui pense mal, cette monnaie permettra bien plus facilement de controler la population (on sait qui a paye combien a qui. on peut bloquer les paiements en fonction du credit social comme prevu en chine)

    • 1) l’euro est promu par une entité dont le business model est la spoliation fiscale du plus grand nombre au profit de quelques uns.
      2) l’euro est stable. Moins qu’un panier de monnaies qui inclurait les monnaies de nos partenaires économiques, mais il est susceptible de bouger si nos dirigeants font économiquement des bêtises.
      3) Aucune monnaie n’est sûre face à quelqu’un qui vous chauffe les pieds ou qui tient un couteau sous la gorge de vos proches. Il y a déjà eu des euros volés, et pas qu’un peu !
      4) l’euro est une catastrophe pour la vie privée. Dès que vous voulez échanger en euros, vous laissez des traces que votre banque s’empressera de communiquer au fisc. L’avantage de FB, c’est que c’est vous qui choisissez de l’utiliser, tandis que la banque est une obligation imposée par l’Etat.
      Disposer d’une alternative à l’euro ne mène en effet pas loin si elle est la seule, mais c’est sans doute le début de quelque chose qui vous affranchira, si vous l’utilisez intelligemment, des excès de pouvoir que chaque émetteur de monnaie ne manque pas de vous infliger pour mieux vous taxer de ce que vous souhaiteriez conserver, argent ou informations.

      • 1) si vous pensez que le libra va arreter la spoliation fiscale, vous revez ! ca va meme etre pire car toute transaction est tracee (plus de black). ET Facebook a toujours collabore avec les gouvernements

        3) pour voler des libra, pas besoin de vous chauffer les pieds. Un hack suffit. Ca peut meme etre fait par quelqu un a l autre bout du monde (bon courage pour recuperer votre argent et le faire condamner)

        4) des billets ne laissent pas de trace contrairement au libra. Et comme Facebook vit de la pub, le Systeme sera surement concu pour etre tracable

        • 1) je ne me fais aucune illusion, la spoliation fiscale ne s’arrêtera pas, mais les moyens à disposition du vulgum pecus pour en atténuer les effets peuvent cesser de disparaître. Et ce d’autant que plusieurs monnaies alternatives et non-nationales devraient apparaître. FB collabore avec les gouvernements, mais si vous récupérez quelques libras et quelques lijambes (la monnaie de LinkedIn, qui ne saurait tarder) de votre ami hollandais qui aura passé quelques nuits de vacances chez vous, je souhaite bien du plaisir au fisc pour aller démêler tout ça au milieu des photos et des commentaires mal orthographiés des enfants…
          3) celui qui se protège correctement ne se fait pas hacker une crypto.
          4) les systèmes intraçables sont du passé, mais brouiller les pistes d’information dans la complexité et le bruit est plus facile que jamais. Il suffit de rendre coûteuse l’extraction des informations pertinentes. La stupidité des sélections de pub faites avec le big data qu’on nous envoie montre que c’est un jeu d’enfant pour qui veut s’en donner la peine.

        • bonjour,

          Concernant le hacking, c’est le cas avec toutes les monnaies. Et c’et bien pour cela que la notion de cyber resilience est devenue prépondérante dans de nombreuses entreprises.

          Pour la traçabilité, si le fonctionnement est le même que le bitcoin, à savoir un cryptage asymétrique des transactions, Facebook n’aura pas les moyens de vous tracer (dans l’hypothèse où vous utiliseriez un pseudonyme).

          Après, je suis d’accord avec vous sur la côté lunette rose de l’auteur, notamment sur le côté crédit social. La comparaison du crédit social à la chinoise versus la solvabilité d’un client par une banque, c’est… osé on va dire !
          Un banque va simplement regarder si le client tient la route d’un point de vue financier, si les revenus couvrent les dépenses et le montant du prêt demandé, etc. la banque n’ira chercher si vous avez bien fait vos devoirs de bon citoyen, si vous avez resquillé au cinéma, etc.
          En Chine, il faut être conscient que c’est un véritable flicage social qui est mis en place, avec jusqu’à des messages d’alerte quand vous appeler un proche jugé un mauvais citoyen. Je m’explique, si vous appelez un proche n’étant pas un bon citoyen, avant de le joindre, l’opérateur téléphonique émettra un message en vous précisant que vous appelez quelqu’un de pas spécialement fréquentable et que votre devoir est de l’aider !

      •  » pour la vie privée » : la banque va vous demander quelle est la raison d’une arrivée d’argent inhabituelle sur votre compte. Bref une perte de temps supplémentaire puisque vous devez vous justifier.

        • Il n’est fait aucune place à l’échange automatique d’information obligatoire depuis le 1er janvier 2018 ?

          • Si, mais la banque réceptrice doit savoir quelle est la nature des fonds reçus, KYC, car elle le communique au fisc local. Il semble que cette information n’est pas transmise depuis l’étranger, et pas toujours de banque à banque, donc la banque le réclame. Ce n’est pas comme un fond géré par la banque qui verse des intérêts ou des plus-values. Cette information est utile à l’échange automatique d’information vers les états.

            J’avais vendu un bien immobilier en France et fait verser par le notaire les fond dans mon pays de résidence. Aucune confiance dans le système français avec cet état malade et vorace comme une limace sur une salade.

            • Le niveau de détail de ce qui vous est demandé sur l’origine des fonds quand vous investissez un peu est effrayant : au-delà que quelques k€, il est clair que pour le fisc cette origine est frauduleuse jusqu’à ce que vous ayez apporté la preuve du contraire.
              L’utilisation de la libra, ce sera pareil.

  • Je me demande avec gourmandise ce qu’il en sera des citoyens de pays comme l’Iran ou la Syrie, frappés d’embargos terribles. Que feront les états sanctionneurs ?
    J’imagine que globalement, pour tout les adhérents, le montant versé sur le Libra sera limité.

    Quand ont sait que les USA cognent lorsqu’on utilise leur monnaie, cela promet.

    • vu que c est pas les USA qui ont cree le libra, ca ne devrait pas poser de pb a ce niveau. les restrictions seront plutot de l autre coté : l Iran ou la syrie ne verront pas d un bon oeil que leur concitoyens n utilisent pas la monnaie (de singe) locale

  • « Un moyen de contourner les Etats »
    C’est à mon avis le noeud du problème. Il est bien possible que cette nouvelle monnaie soit la résurrection du Bancor voulu par Keynes à Bretton Woods.
    https://lesakerfrancophone.fr/comment-et-pourquoi-le-dollar-va-laisser-la-place-aux-dts-comme-monnaie-mondiale
    La question de fond est celle-ci: qui détient le pouvoir politique, le pouvoir de faire les lois, à quel niveau?
    Faut-il, parce que des Etats se sont discrédités, jeter le bébé avec l’eau du bain?

  • Il faut arrêter de raisonner comme si une cryptomonnaie, quelle qu’elle soit, devait se substituer complètement aux monnaies « fiat ». La véritable novation, c’est la coexistence et la concurrence des monnaies. Si telle ou telle ne nous convient pas, pour quelque raison que ce soit, nous pourrons en utiliser une autre, et cela au niveau de chaque opération grâce au change pair à pair.

    • Sauf que Libra n’est *pas* une crypto-monnaie…

      • ah bon ? et quelle est votre définition ?

        • Un panier de monnaies traditionnelles gérée électroniquement… Donc une crypto centralisée…
          Pas facile à gérer, parce que le CHF est imposé en taux d’intérêt négatif à 0.5% pour les dép^ts > 100k CHF, sauf si cela a changé ces derniers mois. Il y aura donc des frais ou des risques.

  • « Si on peut être très critique de la façon dont Facebook a pu se comporter par le passé »
    Le fait que facebook vendent vos données personnelles n’a jamais été caché. maintenant si on veut accuser les clients de facebook d’être des demeurés incapables de faire des choix en toute conscience ou bien de baser leur opinions uniquement sur la lecture de messages facebook ou de tweets c’est autre chose mais de mon point de vue Facebook est blanc comme neige dans l’histoire.

    • Facebook n’a pas respecté certains de ses engagements contractuels envers les utilisateurs ni des législations nationales. C’est assez simple.
      Même un demeuré incapable de faire des choix blabla pourrait le comprendre.

  • Les commentaires sont fermés.

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