Éolien flottant : 2 milliards d’euros vont sombrer !

Des éoliennes au large des côtes françaises (à vos frais) : bonne ou mauvaise idée ? Le gouvernement s’est chargé de trancher la question à votre place.

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Eoliennes offshore Thorton Bank(CC BY-NC-ND 2.0)

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Éolien flottant : 2 milliards d’euros vont sombrer !

Publié le 20 juin 2019
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Par Michel Gay.

La France a décidé d’installer au large de ses côtes (Atlantique, Manche et Méditerranée), un ensemble éolien en mer, flottant ou posé sur le fond, à grands renforts de subventions publiques : plusieurs milliards d’euros.

Production surévaluée

La production du parc Robin Rigg implanté dans l’estuaire de la Solway à la frontière de l’Écosse et de l’Angleterre, un site a priori mieux venté que ceux où seront construits les parcs français, est un bon point de comparaison pour étudier l’impact potentiel de cette décision.

Les données disponibles heure par heure sur les 17 premiers mois d’activité du parc montrent que :

  • le temps de fonctionnement à pleine puissance sur une année (encore appelé le facteur de charge) est de 30 %. Le facteur de charge annoncé de 45 % pour les trois projets de parcs éoliens en Méditerranée semble donc très optimiste (50 % de mieux qu’en Écosse…).
  • cette production recouvre d’énormes fluctuations de production : de 0 % à presque 100 % de la puissance maximale, souvent en une à deux heures. De plus, le facteur de charge a été inférieur à 5 % pendant un tiers du temps. Cette faible fraction a duré près de la moitié du temps en décembre 2010, alors même qu’une vague de froid s’installait jusqu’en Europe occidentale.
  • de longs intervalles de temps pendant lesquels l’efficacité du parc a été inférieure à 1 % ont été observés. L’un d’eux a même duré près de quatre jours.
  • le facteur de charge des éoliennes en mer au nord de l’Allemagne semble atteindre 40 %.

Coût du système sous-évalué

Dans ce contexte rédhibitoire pour une production sûre et bon marché, la Commission européenne autorise l’aide d’État de 2 milliards d’euros accordée à quatre fermes pilotes d’éoliennes flottantes en mer en France pour une production annuelle de seulement 0,4 TWh, pourtant surévaluée d’environ 50 % par rapport à l’Écosse !

Il faudra renouveler dans 20 ans (c’est la durée prévue) le coût faramineux de ces quatre projets pour une production annuelle ridicule ; seulement 4 % de la production annuelle d’un EPR prévu pour durer 60 ans.

De plus, il est difficile d’imaginer qu’un stockage de taille adéquate puisse être construit au voisinage des côtes françaises concernées pour supprimer les intermittences des productions fatales, ou du moins pour en lisser les variations les plus brutales pour ne pas effondrer le réseau d’électricité.

Surtout si ces moyens de productions fatales devaient se généraliser comme le demandent les promoteurs de ces engins à la Commission européenne : « La production de cette installation représente une part très limitée de la production d’électricité française. À titre de comparaison, la production d’électricité en France était de 529,4 TWh en 2017. C’est pourquoi il est important d’aboutir dans le futur à un développement industriel à grande échelle ».

Le déploiement de nouvelles centrales à gaz (importé) émettrices de CO2 sera probablement nécessaire en parallèle pour lisser les importants problèmes d’intermittence associés aux éoliennes en mer (et aussi sur terre). Leurs coûts (financier et d’émissions de CO2) devraient leur être imputés… en plus des deux milliards d’euros prélevés sur les contribuables et qui vont sombrer en mer… pour rien.

Voir les commentaires (39)

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  • Ces eoliennes brulent des euros pour fournir de l’électricité , c’est mieux pour la planete que de bruler du gaz , l’euro est un combustible renouvelable.

    • Mais si, comme le dit l’article, on va brûler du gaz pour pallier l’absence de production de ces moulins à vent quand il n’y a pas (assez) de vent.

      • Pourquoi faire ? Il est moins couteux de ne pas les relier aux reseaux et en faire seulement un symbole.la france n’a pas besoin d’eoliennes elle a son nucleaire et ses barrages le necessaire ponctuel peut etre importé des eoliennes nordiques ou de la lignite allemande

        • Oui. Hollande disait que la France devait faire « le geste » au reste du monde. Soit rien, de l’apparence…

    • « l’euro est un combustible renouvelable. »
      Oui, mais pas inépuisable. Et c’est quand les euros des autres viennent à manquer que se dessine la faillite. Comme en URSS, notre modèle adoré.

  • les marchés d’etat sont toujours juteux .. regardez l’armée

  • c’est la transition energetique non? et « nous » avons pour BUT de diminuer notre consommation energetique DONC des moyens de production moins efficients sont bien venus.
    vous pensez vraiment que si le prix de l’énergie n’augmente pas les gens vont se restreindre..??

    • Et pourquoi se restreindre a consommer un produit inepuisable, l’energie ?

      • @reactitude
        Bonjour,
        L’énergie n’est pas un « produit inépuisable » : c’est un résultat. Comme dans E=MC².
        On peut produire de l’énergie avec :
        – du gaz ;
        – du pétrole ;
        – du charbon ;
        – de l’uranium ;
        – du bois ;
        – de l’eau ;
        – du vent ;
        – le Soleil ;
        – la chaleur interne de la planète ;
        – et autres qui ne viennent pas à l’esprit,
        moyennant quelques infrastructures telles que des barrages, des centrales (nucléaires, charbon, gaz), des éoliennes, etc…

      • ah !moi ,je ne sais pas c’est not’bon président qui l’adit, une révélation je présume..

  • Par leur nature Aléatoire intermittente, et non pilotable, Le solaire et l’éolien ne peuvent être que des productions d’opportunités et relativement marginale, L’écolo-politique n’a pas le QI est l’instruction minimale pour comprendre ça. Standardisons les installations solaires pour tous les bâtiments industriels, Parking couvert, maisons individuelles, etc …. équipons de petites éoliennes standardisées des toits d’immeubles pour éclairer les cages d’escaliers, des sous sol , alimenter des VMC, Des milliers de petites unités de production a prix mini avec une production utilisable en proximité avec un minimum d’infrastructure. ça, ça peut être moyennement rentable. A condition de libéraliser les règlements et installations.
    Supposons un développement rapide des voitures électriques, les jours de grand ponts, il faudra des dizauines de milliers de prises de rechatgess de batteries dans les aires d’autoroute ! A t’on partout la place suffisante, les puissances instantanées nécessaires seront énormes, rien n’existe actuellement ça coutera des milliards, alimenté par qu’elle alternateurs ? financé par qui ?
    Hulot , Jadot et tous les autres qui proposent de détruire l’existant sans être capable de réfléchir aux prémices du début de solutions de remplacement, viables techniquement et économiquement, sont des dangers monstrueux.
    Pour la route : Que penser de ceux qui les écoutent et sont aux commandes du pays ?

    • les écolos ont dit durant des décennies que les modes de production étaient aisément remplaçables que c’étaient simple, et en général, ils se voient comme des gens plus éclairés que les autres, admettre qu’ils ont eu tort durant tout ce temps est difficile. donc bec et ongle ils vont défendre le bidule.

  • J’attends la facture avec impatience. Tous ces machins soit-disant gratuits… ont un prix élevé.
    L’électeur rejoidra-t-il le consommateur assommé de taxes ❓

    • Excusez si j’emploie ce terme mais le français est trop con pour réfléchir à ça. Il ne fait que répéter ce que les media lui instillent.

    • Vous l’avez déjà la facture : regardez sur votre facture, il y a une taxe spécifique pour les énergies renouvelables. Elle a augmenté de 300% en quelques années, et cela ne va pas se calmer !

    • Oui, ben le coup de massue, il arrive, mais le dinosaure de votant n’a pas encore eu le signal dans sa petite tête.

  • Qui va oser arrêter le délire?

  • avec ça on va vers la convergence avec les allemands chez eux le prix du KWh est double du nôtre et les émissions de CO2 aussi cherchez l’erreur réponse la folie écologiste

  • Des euros du contribuables qui vont sombrer en mer… Pas vraiment, au passage toute une filière qui va pouvoir se gaver, comme à l’âge d’or (pas si vieux) du panneau solaire, avec ses entreprises qui fleurissaient à tous les coins de rue.

  • Un projet à 3 milliards (2 pour les éoliennes, 1 pour les centrales d’appoint), valant plus ou moins le prix d’un EPR chinois, pour se payer une fraction marginale de sa production, c’est ce qu’on appelle une politique d’avenir. Et puis, comme la France n’a aucune dette, elle peut se permettre de se payer ce petit moment d’égarement à crédit.

    On note le coût unitaire de l’énergie prévu dans le document (LCOE) : environ 340 euros le MWh. C’est le double du coût actuellement facturé sur nos factures d’électricité. Pour ceux qui en doutaient encore, les politiciens et les fonctionnaires ont déjà prévu de doubler nos factures d’électricité dans les prochaines années, un vol en bonne et due forme prévu et organisé longtemps à l’avance.

    L’Europe en général et la France en particulier se suicident sous nos yeux. Affligeant spectacle.

  • C’est effectivement débile. je suis surpris du faible « capacity factor » des sites écossais. Il est bien connu dans le monde de l’éolien que l’Ecosse est l’endroit en Europe où le vent souffle le plus fort et le plus souvent. Qu’il y ait plus de vent dans la Baltique qu’en Ecosse me parait, à priori, suspect.
    Ceci dit, arrêtez de parler du CO2, qui n’est pour rien dans ce qui concerne la planète sinon de la reverdir. Le CO2, c’est bon pour la vie et n’a guère d’effet sur la température.

    • Des émissions naturelles de CO² en augmentation sont la conséquence de la hausse des températures et non la cause.

    • La puissance d’une éolienne varie comme le cube de la vitesse du vent. Il est donc bien plus intéressant d’avoir un vent modéré fréquent que tantôt des vents très forts, qui obligent à mettre les pales en drapeau, et tantôt des vents faibles qui fournissent une puissance ridicule par rapport à celle installée. L’idéal n’est donc pas forcément l’Ecosse.

  • Récupérer le vote écolo n’a pas de prix,par contre un truc simple comme aller au travail à vélo(quant on peut bien sûr il ne s’agit pas de prendre le périph à vélo….) si vous regardez bien autour de vous peu le font.Combien de fois je suis doublé par des voitures qui ne respectent pas en plus la limitation en ville pour se retrouver en même temps arrêter au feu rouge…..

    • Pour aller au travail en velo ..faut un travail a portee de velo..mais si l’epo est remboursé par la secu…..

  • Vélo classique ,le vélo électrique est une absurdité totale.

    • Quand on habite dans un coin plat, facile à dire. Chez moi, il y a du relief, donc si on veut éviter d’arriver tout ruisselant de sueur, le vélo électrique est la seule solution ! Sans compter qu’en plus on risque sa vie car nous avons très peu de pistes cyclables….

    • une absurdité? dans quel mesure?
      pour sauver le monde sans doute..mais par contre un truc sympa et on peut enlever les batteries pour les charger dans la maison..ou au boulot sans faire de frais d’installation.

  • c’est tejjement facile avec le pognon de dingues des autres

  • A propos de l’EPR, les retards sont justifiés par 1/ le premier de la série, 2/ l’importance capacité décidée au départ, les 2 se combinant pour créer des défauts et autres anomalies qu’il faut corriger après coup.

    Question : Pourquoi n’a -t- on pas commencé par une petite unité, faite pour valider et tester les moyens de réalisation ?
    – l’arrogance des dirigeants français ?
    – le manque de temps politique ?
    – l’absence de résistance nationale face aux propagandistes verts (français ou autres) ?

    • Ce qui aurait été validé sur une petite unité n’aurait pas aidé à passer à la dimension supérieure, l’essentiel des problèmes techniques étant dus à la taille. Le principal problème, à mon avis, est que bien peu de ceux qui construisent l’EPR ont le moindre intérêt à voir la fin du chantier…

    • La sécurité du dispositif en cause est un gag. La légende urbaine du manque de compétences a également bon dos, comme si on ne vivait pas dans un monde internationalisé, où l’on trouve des compétences partout. N’était-il pas possible de faire venir un soudeur de l’EPR chinois pendant 1 mois ou 2, alors que cet EPR est parfaitement fonctionnel ?

      En vérité, tout ceci a une cause politique. Les excuses bidons ne cachent pas que cela permet de retarder la fermeture de Fessenheim (et de quelques centrales à charbon encore en service) au-delà de l’élection présidentielle de 2022.

      Miraculeusement, les problèmes sociaux seront évités avant l’échéance cruciale. L’Elysée s’évite une grève dure, voire un black-out syndical vengeur avant les élections. Par ailleurs, ça permet de faire miroiter un possible abandon du projet EPR pour attirer les voix écolos, quitte à continuer comme si de rien n’était après l’élection. Bref, c’est double bénéf pour Narcisse.

      Peu importe la santé financière d’EDF et, plus généralement, de la France, tant que Narcisse est réélu en 2022. Une élection vaut bien une nouvelle trahison de la France. Les Français sont tellement abrutis par la propagande politique qu’ils continueront à voter pour les truands qui les pillent, puisque que les frais supplémentaires seront évidemment reportés plus tard sur nos factures d’électricité, le prix n’étant pas un vrai prix. Bien joué, vraiment !

    • @amike : Vous oubliez le facteur primordial de retard : Les modifications annuelles des normes administratives, toujours dans le sens de l’aggravation.

  • Je voudrais me documenter sur le futur de l’énergie, avez vous des livres en Français ou en Anglais à me conseiller ?
    Je suis ouvert à toutes suggestions peu importe qu’il soit pro truc ou anti machin.

  • Les commentaires sont fermés.

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