Éloge de la mondialisation

La mondialisation fut une bénédiction pour l’ensemble de l’humanité. Hélas les Français sont bien souvent incapables d’imputer les problèmes hexagonaux aux bons facteurs.

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Éloge de la mondialisation

Publié le 30 mai 2019
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Par Ferghane Azihari.
Un article de l’Iref-Europe

Une trentaine de listes se sont présentées pour les élections européennes. Toutes se sont donné au cours de la campagne la mission d’en finir avec cette « mondialisation débridée qui répand la misère », ou du moins de la contenir. La « pensée unique illibérale » française dont parlait Jean-François Revel prend décidément tout son sens. Puisque tout le monde s’est disputé le titre de protectionniste en chef et que le parti arrivé en tête des élections est la formation la plus hostile au commerce international, il revient aux partisans de la rigueur intellectuelle de rétablir quelques données factuelles. Quel est le bilan de la mondialisation honnie de tous les partis politiques français ?

L’expansion du commerce mondial

Il est vrai que les dernières décennies se sont caractérisées par une expansion du commerce international. Jamais les exportations n’ont été aussi fortes au cours de l’histoire de l’humanité, ainsi que l’attestent les figures 1 et 2 :

FIGURE 1 : valeur des exportations à l’échelle mondiale

FIGURE 2 : part des exportations dans le PIB mondial

 

Des indicateurs humanitaires encourageants

Loin de s’accompagner d’une croissance de la misère, la mondialisation a au contraire permis une évolution positive spectaculaire de la condition humaine. La FIGURE 3 atteste le recul de la pauvreté à l’échelle mondiale.

FIGURE 3 : évolution de l’extrême pauvreté à l’échelle mondiale

De plus en plus d’êtres humains mangent à leur faim. La sous-alimentation ne cesse en effet de décliner depuis quelques décennies (FIGURE 4)

FIGURE 4 : sous-alimentation à l’échelle mondiale

 

Au fur et à mesure que l’humanité s’enrichit, la mortalité infantile baisse (FIGURE 5) et l’espérance de vie augmente (FIGURE 6).

FIGURE 5 : évolution de la mortalité infantile

FIGURE 6 : évolution de l’espérance de vie

 

L’illettrisme devient quant à lui l’exception à l’échelle mondiale (FIGURE 7).

FIGURE 7 : évolution de l’illettrisme

 

La mondialisation améliore aussi les conditions sociales des populations et des enfants. Les gains de productivité induits par le commerce international réduisent le temps de travail des ménages (tableau 1) dans les pays développés et le besoin de recourir au travail des enfants à l’échelle mondiale (FIGURE 8)

TABLEAU 1 : heures travaillées annuellement dans certains pays sélectionnés

Source : Michael Huberman, Chris Minns, The times they are not changin’ : Days and hours of work in Old and New Worlds, 1870–2000

FIGURE 8 : évolution de la participation des enfants dans la population active à l’échelle mondiale

Nous pourrions multiplier les indicateurs humanitaires pour attester l’amélioration de la condition humaine. La réalité est que la mondialisation fut une bénédiction pour l’ensemble de l’humanité. Hélas les Français sont bien souvent incapables d’imputer les problèmes hexagonaux aux bons facteurs. Qu’il s’agisse de chômage, de pauvreté, de croissance lente, les facteurs à l’origine de nos difficultés sont principalement à rechercher dans nos politiques publiques nationales.

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  • Malheureusement, la vieille Europe ne voit que les effets secondaires négatifs, pourtant minimes comparés aux gains ( comme pour les vaccins et le nucléaire )

    • Malheureusement, la vieille Europe (et USA) ne VIT que les effets secondaires négatifs.
      Un ouvrier Français se fiche de savoir qu’un ouvrier chinois vit mieux grâce à la baisse de son propre niveau de vie.
      Les gens qui votent « populiste » ont de BONNES raisons d’être mécontent.
      Qui a la perspective que le niveau de vie des ses enfants sera meilleur que la sien , ou au moins égal ?

      • Bonjour leham,

        L’ouvrier français ne s’appauvrit pas à cause du chinois qui s’enrichit. C’est d’ailleurs le contraire, heureusement qu’on peut consommer des produits chinois, bien moins chers.
        Il s’appauvrit car il évolue dans une économie sclérosée par un code du travail gargantuesque et des impôts qui augmente sans cesse.

        Il pourrait avoir une perspective d’avenir pour ses enfants si l’État décidait de lever un peu le pied et se borner à bien faire les choses sur le régalien.

        • Oui bien sur, on est content d’acheter un tee shirt a 5 euros au lieu de 6.5 , quand on plus de boulot.
          Ça n’a rien de spécifiquement Français, ni spécifiquement Chinois.

          • Aujourd’hui, le problème qui se pose est qu’il y a plein de boulot et que personne en France n’en veut pour lui-même.

            • @MichelO

              il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus pour les boulots intéressants et qualifiés qui sont rémunérateurs.La période des 30 glorieuses qui permettait de trouver de nombreux débouchés, et même une évolution de carrière satisfaisante dans bien des secteurs est désormais révolue.
              De nombreux auto auto entrepreneurs subissent actuellement des difficultés car les revenus sont tirés vers le bas pour les raisons que l’on sait.
              La qualification indispensable à notre époque, requiert une refonte complète du système éducatif permettant de privilégier l’emploi pour les secteurs d’avenir dans le nouveau contexte d’une économie mondialisée qui ne peut aller de pair avec un nivellement par le bas contraire à tout progrès social.

              • C’est vrai, mais c’est avant tout le poids des charges qui rend les boulots peu rémunérateurs. C’est aussi la rareté des gens formés conjuguée à la difficulté de se les attacher qui pénalise les formations par l’employeur, le savoir-être et le respect de la parole donnée devraient avoir leur place dans le contrat de travail. Mais le jeune qu’on vient de former peut laisser l’employeur en plan du jour au lendemain, de son propre chef, tandis que si l’employeur n’a plus de boulot pour lui, c’est rarement de son propre chef !
                Enfin, n’attendons pas trop des choix initiaux d’orientation. Le système éducatif doit favoriser l’adaptabilité, au lieu de définir tel un commissariat au plan quels seront les secteurs d’avenir pour les 45 ans qui viennent.

                • @MichelO

                  Toute la difficulté reste de mesurer précisément la notion « d’adaptabilité »en fonction des compétences.

                  Je vous accorde qu’il n’est pas utile de faire de la prospective en évoquant des choix d’orientation, si le seul résultat est la formulation de vœux pieux ou autre création de comités théodule habituels !
                  L’adaptabilité doit aller de pair avec la qualification.Elle ne peut en aucun cas signifier une polyvalence inappropriée sans rapport avec le niveau de qualification recherché, ce qui est encore trop souvent le cas et ne peut que se traduire par une dégradation et une inefficacité des services rendus par certaines entreprises publiques mais aussi privées.

                  • Un souci actuel, c’est que l’ouvrier qualifié a à peine fini de se former à des nouveaux standards/machines/process qu’il est déjà obsolète. ll est en perpétuelle course au maintien de ses qualifications. Difficile de travailler 38h/semaine et se former en continu…

                    • Euh je bosse plus de 60h par semaine et je me maintiens à niveau,
                      j’aime même du temps pour regarder des series à la con en streaming et faire mon jardin.
                      Faut juste arrêter de procrastiner en permanence…

                    • Et encore quand je compte le temps que je gaspille, je suis effaré des fois.

                    • Levé 6h du matin et retour 19h ? Une bise aux enfants (vous vous souvenez de leurs prénoms ?). Dodo 23H. Ça fait rêver. Si vous êtes indépendant, c’est votre affaire.

                    • Je reste mon cul sur un chaise toute la journée chez moi, j’ai pas le temps de transport et tout les trucs négatifs qui vont avec un boulot standard.
                      Donc c’est beaucoup moins un prob qu’il pourrait sembler.
                      Accessoirement ca fait 9h de boulot par jour (des fois plus et des fois moins bien sur)
                      je dors en moyenne 7h , ce qui fait que j’ai 8 h supplémentaires pour mes autres activités (comme me détendre, etc)

                    • @Salma Hayek-le six

                      Tout à fait d’accord : un travail qualifié exercé dans un cadre « standard, »(@Chk), est souvent chronophage,et le temps de formation continue devrait être adapté aux situations diverses.L’important n’est il pas cependant le montant de la rémunération consenti par le patron ou la société qui peut être très incitatif ou au contraire démotivant?Le savoir et le respect de la parole donnée devraient avoir leur place dans le contrat de travail dans l’intérêt des parties,mais ce n’est pas toujours le cas.

      • « Un ouvrier Français se fiche de savoir qu’un ouvrier chinois vit mieux grâce à la baisse de son propre niveau de vie »

        Il n’y a AUCUNE baisse du niveau de vie en France. Au contraire, il augmente régulièrement.

        Mais moins vite qu’avant en effet, lorsqu’on exploitait tranquillement les pays « sous-développés ».

      • @leham

        Le libre échange correspondant non seulement à des processus économiques mais également technologiques , dont les objectifs avoués seraient l’accroissement à l’échelle mondiale des richesses , en dépit des entraves au commerce concernant des problèmes de sécurité ou de particularismes culturels qui ne souffrent aucune interdépendance des nations , pourrait certes s’avérer souhaitable dans un monde idéal et presque utopique.
        À contrario, la réalité actuelle de la mondialisation ne peut tolérer aucun angélisme, dans la mesure où les gouvernements ne peuvent qu’être intervenants dans un monde multipolaire , ne serait ce que pour des raisons de sécurité et de forts clivages culturels et religieux (sécurité des hubs surtout de type aéroportuaires,etc… ), même si , dans l’absolu, d’un point de vue purement utopique , l’on recherche toujours le principe  » du fais ce que voudras « de la société idéale imaginée par Rabelais.

  • Est ce vraiment grace a la mondialisation que tout cela c’est produit ?
    La technologie a un peu aidé et l’accroissement de la consommationn d’energie aussi .. et c’est sans doute le seul apport benefique de la mondialisation.

    • Et bien sur la mondialisation a des effets pervers ,les usa font du protectionisme l’europe cree la penurie energetique pour corriger les effets nefastes de la mondialisation.l’un va gagner les autres perdront tout.

      • Les USA comme la Chine risquent de s’en mordre les doigts.
        L’Europe n’a aucune place à l’échelle mondiale. On pourrait avoir une réelle amélioration si l’Europe n’était pas juste un super-État bureaucratique.

        • L’europe existe et a egalite avec les usa ou l’asie ..mais pour combien de temps encore si elle continue a croire aux chimeres et ne resiste pas aux fruits defendus que leurs offrent certains pays comme une pseudo protection militaire .

    • Etrangement, les pays qui sont sortis de la misère ont amélioré leur Etat de droit et libéré leur économie.
      Mais j’aimerais savoir, d’après vous, quels sont les facteurs principaux d’amélioration si ce n’est plus de liberté.

      • Les pays qui s’en sortent n’ont pas un etat dirigiste et dirigé par des incompetents, ils laissent la liberte d’entreprendre ce qui ne veut pas dire que les gens sont libres de faire n’importe quoi..la chine et un bon exemple je pense ou les asiatiques dans leur ensemble.

        • Le libéralisme ne veut pas dire l’absence de règle (l’anomie, si je ne m’abuse).
          La Chine a toujours une économie très administrée (100ème au classement des libertés économiques) et je ne parle même pas des libertés civiles, de presse qui sont…plutôt absentes.

  • ça dépend un peu de ce que vous entendez par mondialisation… terme qu’il faudrait définir et aussi quantitativement évaluer; si,non entre deux dates il est difficile de dire si la mondialisation a progressé ou régressé et dès lors difficile d’attribuer des conséquences sur la condition humaine entre ces dates , on pense à la valeur des biens échanges de prime abord..mais c’est sans doute pas correct.

    vous pouvez d’ailleurs sur des chiffres mondiaux dire c’est à cause du petrole, ou c’est à cause du progrès technique..

    il faut en revenir au micro..
    et à chaque mesure protectionniste proposée examiner si elle est efficace et juste pour la population entière à laquelle elle s’adresse.

    et là…les contribuables français subventionnent leur production agricole..ce qui a pour effet de ruiner des concurrents étrangers non subventionnés mais bénéficient aux consommateurs étrangers..

    aussi on ne peut pas parler de protectionnisme sans parler d’interventionnisme économique en général.
    l’interventionnisme économique est un cancer, le premier tripotage des lois du marché rend le second nécessaire..et « juste ».
    sur les échanges il est évident que les échanges sont bénéfiques ..énergie fossile!!!

    et une remarque quand on veut sanctionner un pays…on le boycotte ou le soumet à une forme de blocus ou limitation des échanges!

    • Le probleme est politique ,on peut choisir de subventionner ou de mettre des freins aux importations . Subventionner est tres facile par contre choisir les bons freins et la bonne dose est tres ardue.les mauvais politiciens choisissent toujours les subventions en premier et elles sont rarement des investissements ,ce qu’elles devraient etre.on peut choisir aussi de laisse faire les marches et prendre le risque de se faire devorer tout cru par plus fort que soi .
      La mondialisation a toujours existe ,ce n’est pas une decouverte recente l’angleterre et la cie des indes par exemple ,la route de la soir , le moyen orient et ces caravanes ,il n’y a aucune raison d’en parler aujourd’hui ni demain.dire que la mondialisation est la raison de la fin de la famine ou autre est un mensonge.

  • Sauf qu’ elle cache sous ces belles courbes en rayon de soleil de véritables guerres pour le contrôle des matières rares, des énergies fossiles, des terres arables, des données numériques, et l’ extension de l’ Oumma.
    Et si j’ ajoute ce petit détail qui consiste à déclarer que la personne capable de donner le véritable prix du travail et d’ un objet dans ce monde n’ existe pas, et que cette perte de repère est tout à fait dramatique à terme, il suffit d’ avoir un tout petit peu de sensibilité et de bon sens ( paysan peut être) et le regard porté ailleurs que sur les belles courbes érotiques de la mondialisation. L’ enfer est pavé de bonnes intentions, la mondialisation tant vantée ici et là ( même par des étatistes pur jus, même par la Chine encore communiste) n’ échappe pas à la règle.

    • Le libéralisme comme la mondialisation n’existe pas en version pure et parfaite.
      Cependant, et comme dans toute chose, il faut voir les avantages et les inconvénients pour un système économique.

      Et il y aura toujours des gens pour voter pour quelqu’un qui vous dira quoi faire à votre place, pour votre bien, comme une nostalgie maternelle.

      • « le véritable prix du travail » n’existe pas plus que « le juste prix », dès lors que l’échange travail/salaire se fait librement.

      • La mondialisation a eu les effets attendus, ce n’est pas une surprise; perte d’emplois dans les métiers peu qualifiés en occident, augmentation du pouvoir d’achat par la fourniture de biens à moindre coût. Tout le monde en a profité, oui. Par une sorte de nivellement.

    • Le prix du travail est le prix que quelqu’un est prêt à vous donner pour ce travail. Le prix d’un objet est le prix que quelqu’un est prêt à vous donner pour l’acheter. C’est « le véritable prix ».
      Et oui le prix d’un objet dépend aussi des potentiels acheteurs, ce n’est pas un caractéristique intrinsèque d’un objet. Quelquechose qui ne se vend pas a une valeur nulle, même si vous avez travaillez des heures dessus…

  • Personne ne conteste les bienfaits de la mondialisation à l’échelle du globe. Mais confondez deux concepts très différents : la mondialisation, et le mondialisme.
    La mondialisation c’est le progrès « naturel » des échanges et communication entre humains, le mondialisme c’est quand on nous enfonce la mondialisation dans le fion.
    Ici dans les pays occidentaux, beaucoup de gens pestent contre le MONDIALISME, cet espèce de « progressisme » à marche forcée qui se fait à notre désavantage avec des règles faussées.

    • Réponse facile : il ne tient qu’à vous d’y prendre plaisir… Les autres s’en trouvent bien, mais les Français estiment que seules leurs règles peuvent leur apporter la satisfaction, malgré des décennies d’expérience contraire. Le mondialisme ne découle que de la volonté forcenée des Français d’imposer à leurs compatriotes le localisme, lequel est une aberration pour quiconque cherche à optimiser les ratios avantages/coûts.
      Il y a une espèce de grande peur et de déni de nos capacités, qui fait croire que seuls les étrangers sauraient produire mieux et moins cher dans tous les domaines. Et qu’en conséquence il faudrait protéger nos productions locales. Et voilà, « protéger », le slogan de nos politiciens, alors qu’il devrait être « laisser nos forces s’étaler au grand jour et séduire le monde ! ».

    • Tout à fait juste 🙂 Le mondialisme est un projet POLITIQUE, à ne pas confondre avec la mondialisation des échanges, qui ne date pas d’aujourd’hui.

      • Tout à fait faux. C’est une distinction d’extrême-droite, pseudo-idéologjque, qui ne repose sur rien. Elle est conçue pour piéger les gogos.

        • Et pourtant, rien qu’au niveau européen, c’est toute la différence qui existe entre marché unique (économique) et marche vers le fédéralisme (politique). Vous ne pouvez nier qu’il existe deux échelles de valeurs différentes sur l’idée qu’on se fait de l’Europe et son devenir, que la distinction est réelle et pertinente. Pas besoin d’être d’extrême droite pour observer la réalité.

          Plus généralement, il y a bien une tentative de confusion entre mondialisation économique et mondialisme politique, avec en ligne de mire un gouvernement mondial portant dilution des Nations. L’hystérie à propos du CO2 et les COP ne sont pas les moindres exemples de cette confusion.

          • L’internationalisme écologiste a remplacé l’internationalisme prolétarien des marxistes. Ce sont des idéologies politiques qui ne débouchent jamais sur une réalité. Elles ne présentent aucun danger à long terme. La réalité, c’est exactement le contraire d’une « mondialisation des échanges qui ne date pas d’aujourd’hui ». Nous partons historiquement du protectionnisme et, par des accords entre États (je souligne « États »), nous arrivons à l’ouverture des frontières : d’abord par des traités bilatéraux au 19e siècle et au début du 20e siècle, puis par le GATT à partir de 1945, puis par l’OMC. C’est le multilatéralisme et l’évolution technologique (technologies de l’information, moyens de transport rapides, etc,) qui ont créés la globalisation économique.
            L’Europe n’est qu’un cas particulier, sui generis, qui ne débouche absolument pas sur un gouvernement européen, mais qui transfère certaines compétences, presque uniquement non régaliennes, à l’échelon européen. La décision européenne suppose l’unanimité des États ou une majorité qualifiée très élevée des États (je souligne à nouveau « États »).
            Dans ces conditions, évoquer un projet « mondialiste » est proche de la théorie du complot. Dans ce domaine, il n’y a jamais eu de complot mais une évolution historique complexe qui a permis au capitalisme d’évoluer à une échelle supérieure à l’État-nation, pour le plus grand bien de l’humanité dans son ensemble. Ce qui n’exclut pas l’existence de perdants, mais l’histoire de l’humanité a toujours eu ses perdants et ils ont une tendance naïve à penser qu’ils sont victimes d’un complot politique que certaines officines politiciennes s’empressent évidemment de cautionner.

            • @Arnolphe

              L’état des lieux que vous avez justement dressé n’incite donc pas à faire preuve d’angélisme dans les rapports de libre échange entre les états et le reste du monde en général.il n’y a donc aucune fatalité à se résigner au camp des perdants lorsque les potentialités et le niveau technologique atteints par notre civilisation peuvent permettre d’envisager exactement le contraire. Faut-il encore se donner les moyens nécessaires pour ne pas transiger avec certaines de nos valeurs que l’on ne saurait ignorer dans le cadre de nos échanges.

              • @LEONIDES
                Voilà un bel idéalisme. J’aimerais penser comme vous. Il faut certes faire de son mieux pour préserver des valeurs humanistes. Mais je crains qu’à l’échelle où nous raisonnons l’individu ne soit parfois, pas toujours fort heureusement, que le jouet de l’histoire. Ne transigeons pas avec nos valeurs humanistes, mais ne nous laissons pas non plus aveugler par de petits politiciens avec de toutes petites idées qui n’en sont même pas.

                • A vous lire, on croirait que le brexit ou que le pacte de Marrackech ne sont que fantasmes de complotistes à l’imagination fébrile. Vous avez une lecture quelque peu surréaliste du monde tel qu’il est.

                  • @Arnolphe

                    S’obstiner à ne pas voir le monde tel qu’il est, représente aussi une sorte d’idéalisme dont le coût à payer est toujours élevé, comme l’attestent les trop nombreuses leçons de l’histoire.

        • Vous êtes un naïf, un idiot utile de plus.

  • J’ai rarement lu un article de fond qui était autant « à côté de la plaque »: dire que la montée en puissance des économies chinoise et indienne ne s’est pas faite au détriment globalement des économies occidentales (Europe et Eyats-Unis) mais plus spécifiquement au détriment du segment « Industrie » du PIB de ces économies est un mensonge pur et simple. Et l’affaiblissement/appauvrissement des classes moyennes de l’Europe et de l’Amérique du Nord sont la conséquence directe des politiques d’ouverture SANS CONTREPARTIE menées par les « pseudo-zélites » occidentales depuis la fin du XXème siècle sur le conseil de criminels tout à fait bien répertoriés – en France – comme Pascal Lamy, Alain Minc, Jacques Attali (et Soros à l’étranger). Personne ne nie le caractère positif de certains développements mondialisants mais cela aurait dû être effectué à pas comptés et en minimisant au fur et à mesure les effets délétères sur les catégories les plus menacées de nos concitoyens.
    (NB. analyse faite par un HEC diplômé MBA de la Stern School of Business Admin de NYU qui a fait toute sa carrière à l’international … et pas par un patron de PME de Tulle ou Le Puy-en-Velay qui n’aurait jamais quitté son département !!!)

    • Du fait des évolutions scientifiques et techniques, la mondialisation est inéluctable et globalement bénéfique pour l’humanité. Voilà ce que montre clairement l’article. Quant aux secousses socio-économiques induites en Occident, personne ne les nie. Mais toute évolution historique majeure et profonde produit des gagnants et des perdants (passage du paléolithique au néolithique ou révolution agricole, révolution industrielle). Il n’est pas du tout certain qu’un processus aussi puissant et aussi global puisse être réalisé « à pas comptés » comme vous le dites. Il faut pour cela admettre que le politique est capable de dominer science, technique, économie, finance. Il faut donc être profondément antilibéral. C’est ce à quoi aspirent aujourd’hui les écologistes, conformément à la pensée des théoriciens auxquels ils se réfèrent. A « pas comptés », on aboutit ainsi au totalitarisme.

      • S’agit-il pour le politique de dominer science, technique… ou de lausser un espace pour que la démicratie s’exprime sur les orientations prises? Ce qui est en cause n’est-il pas la confiscation du pouvoir par une élite formée aux idées mondialistes, c’est-à-dire à une idéologie de fin des nations dont la mondialisation économique sans freins est le cheval de Troie?
        En effet, le libre-échange bénéficie au meilleur, mais le problème est que tout le monde ne part pas avec les mêmes règles. Le but est l’uniformisation de ces règles de droit, sociales etc…, puis l’uniformisation politique.
        Ce qui n’est jamais dit ouvertement.
        L’UE est d’ailleurs le laboratoire de cette uniformisation supranationale.

        • « le libre-échange bénéficie au meilleur »

          Le libre échange bénéficie aux deux parties de l’échange, sinon il n’y aurait pas d’échange. Suivant le rapport de force de négociation, il se peut que la balance penche d’un côté plutôt que de l’autre, mais personne n’est perdant.

          Pourquoi un futur perdant voudrait-il volontairement échanger en sachant qu’il y perd? Il désirerait peut-être un échange qui lui est plus favorable, mais l’autre n’est pas du même avis.

          C’est en devenant adulte responsable qu’on se rend compte que tous les désirs ne peuvent pas devenir réalité. Or, nos politiciens font tout pour nous infantiliser… avec succès visiblement.

      • « Du fait des évolutions scientifiques et techniques, la mondialisation est inéluctable et globalement bénéfique pour l’humanité.  » cela me fait penser au « bilan globalement positif du communisme ». Les idéologies sont différentes mais elles utilisent les mêmes sophismes…et les mêmes idiots utiles.

    • « l’affaiblissement/appauvrissement des classes moyennes de l’Europe et de l’Amérique du Nord sont la conséquence directe » de la collectivisation des économies, à divers degrés, à travers notamment les dépenses sociales.

      Le chômage de masse et la dette publique, principaux vecteurs d’appauvrissement des populations, sont des conséquences directes bien connues de l’abus de dépenses socialisées. La mondialisation est innocente : elle ne nous oblige pas à imposer les retraites par répartition à l’ensemble des Français par exemple. La mondialisation ne nous oblige pas non plus à imposer des taxes délirantes et des normes ubuesques qui tuent irrémédiablement toute activité économique. La mondialisation ne nous oblige pas à mépriser et punir le capital au point que les industries se meurent, elles qui ont besoin de beaucoup de capitaux.

    • Dans la presse Hong kong hier:

      It is because, as Friedman pointed out, China has been taking full advantage of the world, particularly the United States, ever since it officially became a member of the World Trade Organization in 2001 by dumping goods on the global market in order to wipe out competitors, and by forcing foreign enterprises to transfer technologies.

      As a result, today China has become big and powerful enough, largely by means of cheating, to upend the global supply chain.

      C’est je que je vois de mes yeux en Chine depuis 26 ans.

  • Personne ne doute que la mondialisation a bénéficié à certains pays…

  • Qu’on vendent nos Camemberts aux Italiens, que eux nous vendent du parmesan, que les Hollandais nous vendent du Gouda, que les Grecques nous vendent de la Feta, ca c’est du libre échange.
    Mais qu’une usine Renault déménage en Roumanie, puis nous réexpédie les voitures, ca s’appelle du dumping social.
    Nous sommes clairement perdants.

    • A l’origine du déménagement, il y a à peu près toujours l’avidité de l’Etat qui parce que l’usine Renault était en France, s’est permis tout un tas de prélèvements et de règles qui en ont tué la compétitivité…

      • Les français aiment leur model social et leurs fonctionnaires, pour le garder, on peut taxer les importations, et dévaluer la monnaie.

        • @marc22 : Rarement lu un message aussi stupide. Remplacez « Français » par « Vénézueliens » et vous comprendrez à quelle catastrophe conduira votre raisonnement :
          Les [Vénézuéliens] aiment leur model social et leurs fonctionnaires, pour le garder, [Chavez] peut taxer les importations, et dévaluer la monnaie.

          • Pas du tout, cela vient d’une video de Charles Gave.
            Il dit on peut garder notre modele sociale, et avoir plus de fonctionnaires que les allemands, mais dans ce cas la, il faut dévaluer notre monnaie par rapport aux allemands.

        • on peut taxer les importations

          Vous pouvez aussi laisser la Russie revenir en Europe de l’est. Mais alors que font Auchan et Carrefour en Pologne, détruisant les emplois locaux ❓ J’en connais qui du fermer et changer de secteur ou partir à la retraite.

          • Auchan et Carrefour en Pologne vendent en grande majorité des produits Polonais.
            Auchan et Carrefour ne produisent rien, ce ne sont que des revendeurs.

            J’ai pas preciser, je pensais plus a taxer les produits chinois comme le fait Trump.

        • Bonjour marc22,

          Ils aiment leur modèle social mais ne veulent pas en assumer les conséquences, dommage.
          Si vous dévaluez la monnaie, vous ruinez les épargnants, vous faites monter les prix à l’importation et vous ne remettez pas en cause un modèle à bout de souffle.
          D’ailleurs quand des gens de mon entourage me dit: « j’ai bossé 45 ans de ma vie, j’ai droit à ma retraite », je pense plus à une mentalité de capitalisation que de répartition.
          Quand les gens râlent de leur pouvoir d’achat en carton, je leur explique gentiment qu’un smic coûte 1600 euros à l’entreprise, et que la différence entre salaire complet et salaire net, c’est ça leur modèle social qu’ils chérissent tant.

          Bref, il faut de sacrées compétences en pédagogie pour expliquer au français qu’on ne peut pas avoir le beurre, l’argent du beurre, et la crémière en même temps.

          • On devalue, notre monnaie (Franc) par rapport au Mark allemand.
            Ca se passait très bien sans l’euro.

            Donc pour être compétitif par rapport aux Chinois, il faut diminuer le SMIC par 5 pour être au meme prix qu’eux, passer a 40h/semaine minimum, et uniquement celui qui travail est assure a la sécurité sociale, votre femme et enfants n’ont aucunes assurance, de plus il faut supprimer, le RSA, les APL, la CAF …

            Je sais pas ou vous habitez, mais 99,9999% des français de veulent pas de ca !

            Moi ca me derange pas, je le vis en Chine, depuis 26 ans, aucuns de l’états français ou Chinois ne m’a donné 1 centime.

    • Les usines en France sont quasiment 100% robotisées, et ne fonctionnent qu’avec des techniciens haut de gamme que n’ont pas les Roumains. Cela profite donc bien au Français.

      • Au contraire la France est l’un des pays avec le moins de robots dans les usines, et l’age moyen de ces robots est d’environ 20 ans. La raison est le besoin de capital (honni en France), et les syndicats opposés aux robots car ils considèrent que l’augmentation de productivité va entrainer des licenciements.

        • Il peut effectivement avoir des licenciements à court terme, mais plus de productivité, c’est souvent plus d’emploi à la clé.
          Après, tout est une question de formation, pour permettre à des salariés de se former sur des postes plus intéressants et rémunérateurs pour eux.

        • Le niveau de robotisation n’est pas le même entre Dacia et Renault.
          Si Renault avait eu le même taux que Dacia, Renault serait en faillite depuis longtemps.
          Pour les autres entreprises, votre propos est en général juste.

  • pour la France comme pour d’autres pays dit dévelloppés la mondialisation est une bénédiction pour une petite minorité MAIS un carnage social pour l’immense majorité de nos compatriotes , un carnage qui ne se terminera que si notre action politique reprendra la main sur l’economique et le financier : commençons par rétablir le contrôle des mouvements de capitaux , le contrôle de notre monnaie et le respect de nos frontières économiqes et physiques….sinon nous n’aurons que le choix entre l’appauvrissement sans fin OU LA REVOLUTION BRUTALE !!!!!

  • Ya que moi que ça choque que l’auteur construise son « argumentation » en alignant des courbes ascendantes ? Il pourrait aussi mettre la fameuse courbe en crosse de hockey des températures :-).

  • Les commentaires sont fermés.

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