Les chèques-éducation : un succès au Chili

Mettre les écoles en concurrence ne serait-il pas un rempart efficace contre l’inertie bureaucratique ?

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Ecole primaire By: Commune du Val d'Ajol - CC BY 2.0

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Les chèques-éducation : un succès au Chili

Publié le 29 mai 2019
- A +

Par le Minarchiste, depuis le Canada.

Le Chili dispose de trois sortes d’écoles :

  1. Entièrement privées
  2. Privées financées par des chèques éducation (vouchers)
  3. Publiques

 

La moitié des étudiants est scolarisée en écoles privées à vouchers, alors que les effectifs en écoles publiques sont passés de 80 % en 1981 à moins de 40 % en 2018.

Les écoles chiliennes à vouchers sont souvent sans but lucratif et apprécient leur autonomie comparativement aux écoles publiques. Elles ont davantage de flexibilité quant au contenu, la possibilité d’innover sans être contraintes par la bureaucratie, ainsi qu’une plus grande facilité à renvoyer les enseignants inadéquats.

Les scores PISA du Chili étaient dans la moyenne des pays d’Amérique du Sud en 2000, mais se sont grandement améliorés, et sont maintenant nettement supérieurs à ceux du Mexique, du Brésil, de la Colombie et de l’Uruguay.

Lorsque les notes sont ajustées en fonction du profil socio-économique des élèves, les écoles à vouchers font un petit peu mieux que les écoles municipales. Ceci dit, la concurrence qu’elles ont introduite a incité, voire forcé, les écoles municipales à s’améliorer, si bien que la barre est maintenant significativement plus élevée pour toutes les écoles.

On constate donc que même en conservant une forme de gratuité, la privatisation des écoles permet d’améliorer la performance du système.

Aux États-Unis, les charter schools (enseignement privé et financement public) instruisent maintenant 3,1 millions d’enfants, soit 7 fois plus qu’en 2000, mais tout de même seulement 7 % des élèves. L’État agit alors comme un gestionnaire de portefeuille, plutôt que comme un opérateur. Les écoles qui sous-performent se voient retirer leur agrément au profit d’opérateurs plus efficients.

Cependant, une étude de 2013 produite par des chercheurs de l’Université Stanford a démontré que les charter schools n’amélioraient que très peu les résultats scolaires des élèves si on prend compte le profil socio-économique. Par contre, aux États-Unis, elles opèrent avec des budgets plus faibles par élève. De plus, leur performance a été meilleure dans les États où le niveau d’imputabilité est supérieur comparativement à ceux qui sont peu supervisés. Ces mêmes chercheurs ont aussi fait une autre étude en 2015 qui a démontré que les écoles charters font mieux que l’école publique en milieu urbain dans les quartiers défavorisés (là ou c’est le plus important).

Cory Booker, ancien maire de Newark dans le New Jersey et candidat présidentiel au Parti démocrate a réussi un tour de force en améliorant énormément la performance des écoles de la ville, qui est très pauvre. Comment s’y est-il pris ? Il a fait fermer les mauvaises écoles publiques, ajouter des clauses reliant le salaire des professeurs au mérite dans leur contrat, et a laissé place à l’expansion des charters schools. Entre 2010 et 2013, le taux de graduation au secondaire est passé de 61 % à 76 %. Un tiers des élèves de la ville fréquente présentement une charter school. Des chercheurs évaluent que la réforme Booker a ajouté l’équivalent d’une année d’éducation juste en raison de l’amélioration de la qualité des écoles.

 

Pas beaucoup de choix au Québec…

Au Québec, un reportage récent portant sur le trouble du déficit de l’attention (TDA) notait que certains professeurs du primaire ont décidé d’innover dans leur manière d’enseigner. Ils expérimentent des classes flexibles où les élèves apprennent par projet et passent constamment d’un atelier à l’autre.

Ce type d’organisation permet non seulement de faciliter l’apprentissage des élèves affectés par un TDA ou TDAH, mais aussi d’améliorer l’engagement académique des autres élèves. C’est un concept gagnant-gagnant et une grande majorité de parents demandent à ce que leurs enfants rejoignent ces classes, si bien que la demande excède largement l’offre.

Pourquoi n’y a-t-il donc pas davantage de classes flexibles ? Vous l’aurez deviné : bureaucratie et syndicalisation dans le système public. Mon point est qu’en ayant des écoles privées financées par vouchers, la gratuité du système demeure, mais la qualité s’améliore et les écoles ont un incitatif à mieux répondre aux besoins des élèves et à la demande pour des classes différentes.

Malheureusement, au Québec, le concept de chèque éducation n’existe pas, et à moins d’envoyer leurs enfants dans des écoles purement privées à leurs frais, les parents n’ont pratiquement aucun choix de l’école. Mettre les écoles en concurrence ne serait-il pas un rempart efficace contre l’inertie bureaucratique ?

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  • Le chili a su éviter le socialisme.. une vrai chance pour ce pays

    • Sortir du sotcialisme plutôt … grâce à qui ? Quelqu’un de réaliste.

    • La première chose à dire est votre réponse. Comme m’avait dit un universitaire chilien. Pinochet a été un mal nécessaire en évitant à ce pays des plus modernes d’Amérique latine d’échapper au pire de la collectivisation

  • je suis toujours un peu dubitatif quand je lis des articles sur l’école car j’ai toujours eu un problème avec le but de l’Éducation…
    A priori, les parents étant ceux qui payent les parents devraient seuls être « juges ».. mais comment juger si l’éducation de son mouflet est bonne? le but est le long terme..et espérons le bonheur de l’enfant….

    bon il semble qu’un consensus se soit dégagé sur éducation, savoir lire écrire et comprendre un texte, savoir compter calculer, obtenir des connaissance scientifique de base, savoir faire un raisonnement logique et acquérir des connaissances culturelles générales..

    on mesure ça en général..du moins je crois…

    l’éducation d’état est critiquable en soi car justement elle ne tient pas compte du fait que les parents ont des buts différents..pour leurs enfants.

    c’est un peu comme si on devait juger de la santé publique…en général vous trouverez toujours de braves docteurs pour affirmer qu’il est NÉCESSAIRE de lutter contre..les choix personnels des individus.

    si je suis un parent communiste je pense à tort sans doute que l’éducation doit être communiste en tout..
    si je suis un parent ultra religieux je peux vouloir imposer les textes religieux comme seuls base d’enseignement..
    si je suis un parent décroissant ..ou un parent adepte de quelque idéologie que ce soit..
    pour ces gens pisa n’est pas un bon indicateur et si je ne suis pas d’accord avec eux, tant qu’ils ne cherche pas à m’imposer leurs buts, je ne me sens pas de droit à leur interdire d’éduquer leur gamin comme il souhaite.

    le bonheur de votre gamin n’est pas chose aisée à deviner et programmer, d’ailleurs il dépend du collectif aussi, former un libre penseur dans uns société qui devient théocratique est dangereux!!

    le problème vient que des tas de parents sont incapables de programmer le bonheur de leurs propres enfants..et que en face, l’état ou une institution privée n’est pas plus apte à le faire…

    on doit être plus modeste je crois..

    et parler de buts éducatifs de référence…en tant que tel…regarder le succès d’un SYSTÈME éducatif c’est accepter l’idée qu’un système fait sens.

    • il y a aussi un compromis entre bonheur de l’enfant à court terme et à long terme…

      pour ceux qui on RÉUSSI et sont heureux , ‘ils se souviennent et pardonnent les souffrances scolaires,

      pour les autres…la rancœur est terrible.

    • quand on saura faire la difference entre enseigner et éduquer on aura fait un grand pas..
      L’éducation doit etre du ressort des parents point.
      C’est leur responsabilité d’éduquer leur progéniture afin qu’ils puissent etre adaptés a la société dans laquelle ils vont devoir vivre.Leur donner des valeurs et des regles de conduite.
      Il appartient aux enseignant de leur communiquer le savoir , rien d’autre..
      quand c’est la religion , ou le socialisme qui professe sa vision du monde aux enfants , on voit bien qu’il y a là une manipulation délétère

      • Et vous faites comment pour les parents qui n ont aucune envie d eduquer leurs enfants (ou qui n y arrivent pas pour une raison quelconque ex maladie ou alcoolisme) ?
        Pour l education et la transmission du savoir, c est pas aussi simple que vous le dites. Quel savoir transmettre ?
        Si vous etes ultra religieux par ex, vous aller demander qu on transmette la bible et qu on fasse l impasse sur Darwin. A l oppose, si vous etes athe, vous allez juger que c est du temps perdu et qu a lieu d apprendre le latin, ils feraient mieux d apprendre a programmer (ce qui a mon avis ne sert a rien, vu que la technologie aura tellement evolue que les languages/concept actuels seront perimé quand les enfants seront adultes.)

        • Même si ce ne sont pas les parents, il vaut mieux que ce soient les valeurs communes de la société qui fassent l’éducation de l’enfant que l’enseignant scolaire. Le rôle de ce dernier doit avoir une délimitation claire, c’est stabilisateur pour l’enfant, et ça renforce le poids de l’expertise du maître, qui contrairement à ce qu’on voit au cinéma, ne peut pas être une sagesse universelle.

        • Les parents qui n’ont aucune envie d’éduquer leurs enfants ça ne devrait pas exister: pourquoi les auraient ils fait, l’avortement existe… Évidement il y a les allocations familiales, qui poussent au vice.
          2ième point l’endoctrinement: en France un enfant n’a aucun droit sur son avenir. En Angleterre par exemple, un enfant peut refuser la religion de ses parents, choisir son orientation scolaire, demander l’émancipation. En France cela relève strictement des parents, l’avis de l’enfant est purement consultatif!
          3ième point: ceux qui sont devenus incapables de s’occuper de leurs enfants. Cela peut arriver, et là nos chers services sociaux pourraient être utiles. Que vois je, il est extrêmement difficile d’adopter en France, et je ne vous parle pas des performances PISA des enfants de la DASS, éduqués par notre cher état.

  • Je vais me faire l’avocat du diable. Au classement Pisa, le Chili est classé 44eme alors que la France est classée 26ème et Singapour 1ère.

    Si je ne me fie qu’au classement, je dirait que le chèque education est loin d’être suffisant.

    Après je vois mal les français accepter le système singapourien (trop de pression, énormément de soutien scolaire supplémentaire…)

    La Finlande me semble plus intéressante par sa ressemblance culturelle avec nous.
    On pourrait peut-être faire une synthèse des 3 pays étrangers pour améliorer notre système.

    • Quelle est l’évolution de ces dernières années ?

      • 2012: entre 51ème (math) et 47ème place (science et lecture)
        2015: 48ème (math), 44ème (sciences) et 42 (lecture)
        2019: en attente de chiffre

        Donc c’est pas non plus incroyable mais y a pire.
        http://www.compareyourcountry.org/pisa/country/CHL?lg=en

          • Avec plaisir 😀

            Après, je suis personnellement partisan du chèque éducation, mais je pense qu’il faut faire très attention sur la réforme de l’instruction en général. On doit être parfaitement au clair avec ce qu’on souhaite.

            Des questions qui me viennent à l’esprit:
            – Qui finance?
            – Qui contrôle?
            – Qui fixe les connaissances min à avoir?
            – Est ce que les établissements peuvent demander plus d’argent aux familles que le chèque éducation?
            – Que supprimer/garder entre l’Etat et les établissements? Les académies?
            – Comment former les professeurs? Y a t-il des formations efficaces existantes?

            En fait, pour éviter que l’on reste sur des discussions de comptoir, il faut rentrer dans le pratico-pratique comme si on était au pouvoir. Comment ferait-on réellement.
            Et je dois avouer que c’est la partie la plus difficile à organiser, mais c’est indispensable pour convaincre le plus de gens possible.

  • « On constate donc que même en conservant une forme de gratuité »
    Il serait bon que les libéraux arrêtent d’utiliser le terme gratuité pour ce qui est concrètement du financement par l’impôt. J’ai bien cet articvle son fond est, sa forme aussi. Mais je me permets de faire mon chieur: A chaque fois qu’on se laisse aller à cette facilité on se tire une balle dans le pied. L’école gratuite ce serait bien mais ça n’éxiste pas, sauf avec des mécènes idéalistes blindés de thune. L’école gratuite est en fait une école financée par l’extorsion fiscale.

    Alors je sa

  • Le débat est clos: la concurence est la seule façon de faire monter le niveau.Quel qu’en soit le domaine. Mais évidemment il faut sortir du socialisme.

  • Les commentaires sont fermés.

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