Megapower : le nucléaire qui nous permettra de vivre sur Mars

Megapower est un réacteur extrêmement robuste, aisément transportable et contrôlable. Il pourrait être utilisé dans tous les endroits difficiles d’accès et ne disposant pas d’infrastructures énergétiques préexistantes.

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Mars by Kevin Gill (CC BY 2.0)

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Megapower : le nucléaire qui nous permettra de vivre sur Mars

Publié le 28 mai 2019
- A +

Par Pierre Brisson.

Le Los Alamos National Laboratory1 (LANL), travaille en partenariat avec la NASA sur  Megapower, un nouveau type de réacteur nucléaire qui convient parfaitement aux besoins énergétiques d’un établissement humain sur Mars.

Megapower est un réacteur extrêmement robuste, aisément transportable et contrôlable. Il pourrait être utilisé dans tous les endroits difficiles d’accès et ne disposant pas d’infrastructures énergétiques préexistantes. On pense évidemment tout de suite à la Lune ou à Mars. Son principe est le même que le réacteur KRUSTY (« Kilopower Reactor Using Sterling Technology », présenté en février 2018 dans ce blog) mais il aura une puissance beaucoup plus élevée (jusqu’à 10 MWe* au lieu de 10 kWe2).

De l’Uranium 235 (235U) sous une forme légèrement enrichie (« LEU » pour « Low Enriched Uranium », 19,75 %3) génère de la chaleur par le phénomène de fission généré par l’impact de neutrons provenant d’autres noyaux préalablement fissionnés (2 à 3 en moyenne par fission). L’effet est renforcé par des réflecteurs (en alumine – Al2O3 – ou oxyde de béryllium -BeO) placés autour du cœur et qui renvoient vers l’intérieur de la masse de ce cœur les neutrons qui auraient tendance à s’en échapper (ce qui permet aussi d’utiliser ce matériau LEU).

La chaleur est conduite par des fluides caloporteurs (sodium dans le cas de KRUSTY, potassium dans le cas de Megapower) circulant dans des tuyaux caloducs (heat-pipes conçus par LANL) au-dehors du cœur du réacteur, où elle alimente un moteur (Stirling dans le cas de KRUSTY) ou une turbine à gaz (cycle de Brayton dans le cas de Megapower) qui la convertit en énergie mécanique puis en électricité au moyen d’une génératrice couplée au moteur.

L’efficacité de conversion en énergie électrique est d’autant plus grande qu’il existe un différentiel de températures important entre la chaleur produite par le réacteur et la source froide extérieure dans laquelle est rejetée la chaleur résiduelle (Deuxième Principe de la thermodynamqiue).

Lorsque la demande en énergie est forte le fluide caloporteur retire la chaleur plus vite du cœur, initialement le réacteur se refroidit, le combustible se contracte ce qui tend à faire augmenter le nombre de réactions et in fine à provoquer un plus fort dégagement de chaleur (contre-réaction positive). Inversement, lorsque la demande d’énergie est moins forte, la chaleur augmente initialement dans le cœur dont le combustible ainsi se dilate et les réactions diminuent, ce qui permet une auto-régulation et un retour à l’équilibre.

C’est la grande originalité et le grand avantage de Megapower qui contrairement aux centrales nucléaires traditionnelles n’a pas besoin d’un système complexe de valves et de pompes pour obtenir un refroidissement à partir de quantités d’eau importantes prélevées dans un fleuve, dans un lac ou dans la mer. Par ailleurs, le réacteur dispose à sa périphérie (avant le bouclier/réflecteur d’alumine) de 12 tambours rotatifs revêtus chacun d’un arc de carbure de bore qui peut être plus ou moins exposé vers le cœur pour freiner la réaction, et de deux barres de carbure de bore que l’on peut insérer facilement au cœur du dispositif (le carbure de bore, B4C, est un puissant absorbeur de neutrons) en cas d’urgence pour faire chuter rapidement le nombre de neutrons et donc les réactions de fission. Enfin, comme dans tout réacteur, un évacuateur de puissance résiduelle (decay heat exchanger) intégré entre le cœur et l’échangeur primaire de chaleur avec le moteur/convertisseur, permet de dégager de l’intérieur du cœur tout excès de chaleur.

La structure du Megapower est complexe pour exploiter le plus efficacement possible la source de chaleur et assurer la bonne maîtrise du dispositif. C’est un monobloc d’acier inoxydable dans laquelle sont installés en hexagone autour d’un vide central lui-même hexagonal six secteurs de cœur de réacteur couvrant chacun 60° de celui-ci, dans chacun desquels court un grand nombre de tubes verticaux (2112) remplis de pastilles de LEU entre lesquels s’insèrent de nombreux tubes verticaux caloporteurs (1224).

Comme indiqué ci-dessus, les tubes de LEU ne sortent pas du cœur du réacteur (il comporte à ses extrémités deux blocs réflecteurs) ; seuls les tubes caloporteurs se prolongent en dehors pour conduire la chaleur jusqu’au dispositif de conversion en électricité, en passant ensuite par l’évacuateur de puissance résiduelle.

Le tout donne un ensemble cylindrique de 4 mètres de long et de 1,5 mètre de diamètre qui devrait peser entre 35 et 45 tonnes (dont 3 tonnes de combustible). Ce n’est ni léger ni tout petit mais un vaisseau spatial du type Starship de SpaceX devrait pouvoir déposer 100 tonnes sur Mars et ni le volume ni le poids de Megapower ne devraient donc poser problème.

Le transport entre la Terre et Mars de tels réacteurs est donc possible. Un village martien d’un millier d’habitants, comme il est envisagé d’en établir une vingtaine d’années après le premier vol habité vers la quatrième planète, pourrait fonctionner avec quatre ou cinq d’entre eux, avec en complément plusieurs réacteurs KRUSTY pour donner de la flexibilité et peut-être équiper quelques sites éloignés de la base et du fait que KRUSTY sera aisément transportable d’un endroit à l’autre.

Il ne faut pas oublier qu’il n’y a aucune infrastructure sur Mars et qu’il faudra tout installer et tout construire, y compris des unités d’industrie lourde pour produire acier, verre, aluminium, éthylène, polyéthylène, méthanol, engrais, etc. On aura donc besoin de beaucoup d’énergie dès le « début ». On commencera sans doute par expédier deux réacteurs avec la première mission habitée (redondance minimum nécessaire) puis on expédiera un réacteur lors de chaque fenêtre de tirs (tous les 26 mois).

On aura ainsi toujours plus de puissance disponible, en parallèle avec la croissance des possibilités de l’utiliser. Comme pour d’autres produits sophistiqués, il ne peut être question au début de fabriquer ces réacteurs sur Mars. Il faudra en continuer l’importation depuis la Terre pendant la durée nécessaire, pour en augmenter le nombre et renouveler régulièrement ceux qui arriveront en fin de vie car ils ne devraient maintenir leur puissance nominale que sur une dizaine d’années.

Progressivement, il faudra s’efforcer de produire sur Mars les éléments les plus massifs ou dont le transport pourrait poser problème. Il faudra s’y appliquer dès le début car pouvoir réduire le transport de volumes et de masses depuis la Terre sera une des premières conditions d’une installation pérenne, compte tenu du coût élevé du transport, des limitations en volume des soutes des vaisseaux spatiaux et de l’espacement des fenêtres de tirs.

On voit bien les avantages de ce type de réacteur pour l’installation de l’Homme sur Mars. Le Soleil sera certes également une source d’énergie. Il serait stupide de ne pas en tirer profit mais il est impossible de compter dessus pour satisfaire l’ensemble des besoins.

L’irradiance solaire varie de 492 à 715 W/m2 à la distance de l’orbite martienne contre 1321 à 1413 à la distance de l’orbite terrestre, l’efficacité énergétique des panneaux photovoltaïques est (aujourd’hui) au maximum de 40 % et bien sûr, les panneaux solaires ne fonctionnent pas la nuit, moins bien si on s’éloigne de l’équateur et plus du tout pendant les tempêtes de poussière ! Donc l’énergie solaire ne pourra être qu’un appoint et comme il n’y a ni charbon, ni pétrole, ni eau courante, les autres sources possibles d’énergie se réduisent à la géothermie, si l’on trouve des points chauds offrant avec la surface un différentiel de températures intéressant.

LANL espère que ses réacteurs seront prêts dans 5 ans, c’est juste ce qu’il nous faut puisque le premier voyage avec le Starship d’Elon Musk devrait avoir lieu en 2024 ! Il ne reste qu’à souhaiter plein succès aux ingénieurs qui travaillent à résoudre les dernières difficultés techniques levées par l’INL (« Idaho National Laboratory ») qui appartient aussi au DOE et qui a été chargé par ce dernier de faire une étude critique du projet.

 

 

Références :

article dans 1663 (la revue du LANL) : https://www.lanl.gov/discover/publications/1663/2019-february/_assets/docs/1663-33-Megapower.pdf

Proposition alternative de l’INL : https://ndiastorage.blob.core.usgovcloudapi.net/ndia/2017/power/Ananth19349.pdf

Sur le web

  1. Appartient au « Department of Energy » (« DOE ») des États-Unis.
  2. puissances visées par le LANL.
  3. Tout près de la limite de 20 % qui qualifie cette catégorie ; c’est un enrichissement relativement élevé néanmoins si l’on considère que le combustible des centrales nucléaires n’est, lui, enrichi qu’à 3-4 % seulement.
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  • Mars fait rever pourtant….il n’y a rien de drole a vivre dans une bulle avec comme seule activitée creuser creuser pour essayer de justifier le prix exorbitant d’un sejour sur mars..a moins qu’une telerealite avec du sang et des larmes puisse captiver les terriens….bon la lune devrait suffire pour ce genre d’exploit……
    Biensur space X se degage de toutes responabilite en cas d’irradiation accidentelle de la planete terre.

    • le soleil irradie a terre…votre radiateur vous irradie..en cas d’irradiation accidentelle dangereuse..

      • Avec des arguments scientifique d’une telle profondeur le débat est sûr d’avancer.
        Leçon de lycée… « Le soleil irradie » : l’énergie produite par le soleil est le fruit d’une réaction en chaine de fusion nucléaire qui génère effectivement des rayonnements cosmiques (proton à haute énergie dont la dose équivalente est très faible sur terre 2 à 5 mSv par an). Cependant, le mode de diffusion de la chaleur dans l’espace, ce qui vous chauffe sur la plage, n’a rien de nucléaire. Ce sont des ondes électromagnétiques (particule sans masse dont la fréquence va de l’ultra violet à l’infrarouge).
        « Votre chauffage irradie » : votre chauffage vous chauffe principalement par conduction et par convexion mais effectivement il y une faible part de l’émission de chaleur liée au chauffage par rayonnement. Ce rayonnement n’a absolument rien à voir avec un rayonnement nucléaire puisque c’est une onde magnétique et non le produit d’une fission ou d’une décroissance radioactive.
        Elon Musk se dédouane, en cas d’explosion au décollage, des potentielles risques de disséminations dans l’atmosphère des radionucléides instables entrainant un risque de contamination et d’irradiation pour les populations.
        Vous comparez une choucroute et un girafe et vous obtenez des +1 juste parce que vous sous-entendez qu’un radiateur et qu’un cœur nucléaire présente le même niveau de risque…

        • non je fais juste la remarque que en soi les radiations qui incluent les rayonnements électromagnétiques je le rappelle ne sont pas nécessairement dangereux ..

          • nous vivons une époque où ce genre de précision ‘est pas si inutile …
            les écolos prospèrent sur des idées bancales.

        • Vous vous trompez sur la dangerosité de la radioactivité de l’Uranium 235. Sa demi-vie (ou « période ») est extrêmement longue (700 millions d’années), tout à fait différente de celle de son précurseur le plutonium 239 qui a, lui, une période de 24.000 ans.
          En fait l’uranium 235 est une matière fissile c’est à dire qu’on peut effectivement en tirer de la chaleur par des procédés du type de celui évoqué dans mon article (qui concentrent les neutrons qui se libèrent naturellement de ses noyaux) mais si un morceau d’uranium 235 tombait sur Terre après avoir été embarqué dans une fusée ayant malheureusement explosé dans l’atmosphère, il ne se passerait rien du tout sur Terre; d’autant que la production de produits de fission (dont le cesium 137 et le strontium 90) n’aurait pas encore commencé dans le cœur du réacteur.
          Il faut dédiaboliser le « nucléaire »!

          • @Pierre Brisson

            Le principe de la fusion des atomes d’uranium qui produit de la chaleur,chaleur qui transforme alors de l’eau en vapeur et met en mouvement une turbine reliée à un alternateur qui produit de l’électricité, qui est loin d’être nouveau ,n’est pas prêt d’ être abandonné.
            La faiblesse du système est bien la nécessité d’utiliser dans tous les cas de l’eau qu’il faut chauffer pour générer de la vapeur,ce qui implique qu’une centrale soit d’une extrême complexité avec ses millions de pièces,ses kilomètres de tuyaux nécessitant une surveillance permanente, et un futur démantèlement coûteux en rien comparable à la déconstruction d’un vulgaire immeuble.
            Le problème de la RENTABILITÉ ,loin d’être secondaire ,et dont on parle peu comparé à celui de la sécurité, est difficile à établir car il doit être envisagé sur plusieurs décennies avec in fine, une somme impressionnante d’inconnues.
            il ne s’agit évidemment pas de diaboliser systématiquement le nucléaire, mais de montrer les inconvénients qui existent pour ce secteur industriel très particulier devenu indispensable à court et moyen terme.
            Pour le long terme il semble évident que la maîtrise de l’énergie devra reposer sur d’autres principes actuellement à l’étude,moins lourds et pérennes,pour lesquels tous les espoirs sont permis.
            Un autre problème ,bien loin des moindres,est que le temps presse!

  • il faut respecter la biodiversité martienne..sinon cela conduira à la disparition de l’humanité sur mars…

  • « les endroits difficiles d’accès » : non, non et non. Ce ne sont pas les endroits qui sont « difficiles », c’est l’accès qui l’est … D’où : « les endroits d’accès difficile ».

  • Je ne comprends surtout pas pourquoi l’on dépense tant d’argent et tant d’énergie pour aller sur Mars, éventuellement pour y habiter, avec tous les aléas et toutes les incertitudes que cela sous-entend (en particulier en termes d’adaptation), alors que nous avons un écosystème qui nous est propre, auquel nous sommes adaptés depuis des milliers voire des millions d’années, et qui s’appelle « La Terre ». Tout cet argent et toute cette énergie devraient être utilisés à réhabiliter du mieux possible l’écosystème Terre et « au diable le Vauvert martien » ! Si la Nature avait voulu qu’il existât sur Mars des vivants humains terrestres, elle aurait « programmé » et « réalisé » leurs apparition. Einstein a dit « la bêtise humaine est infinie » : il avait bien raison !

    • Pour l’exploitation des mines de NexistepasurTerrium.
      Parce que Mars est bien plus proche des satellites de Jupiter et Saturne, ou de la ceinture d’astéroïdes.
      Parce qu’une base spatiale, c’est mieux sur une planète.

    • « Pourquoi ? »
      Parce qu’on peut le faire.

      « Si la nature avait voulu… »
      Mais précisément, la « nature » le veut, puisqu’on le peut.

      • Et puis, pour nos étatistes forcenés, ce sont de nouvelles taxes en perspective 🙂
        Miam miam Taxes 😉

      • Ma phrase est « si la Nature avait voulu qu’il existât des vivants humains (sur Mars), elle aurait programmé et réalisé leur apparition ». La Nature n’a jamais voulu et ne veut pas qu’il y ait des humains terrestres en mode colonisateur sur Mars, c’est l’humain qui le voudrait le placer devant le fait accompli … de la même manière que se croyant devenu « dieu », il est en train de vouloir détruire la Nature et les vivants (humains ou pas) existant sur Terre. Et lorsque la Nature se rebiffe, certains prient « dieu » de les épargner, d’autres pestent contre le « réchauffement climatique » ou le « dérèglement climatique » en croisant les doigts pour ne pas être sollicités dans ce combat inégal à immense budget, d’autres encore pratiquent le fuite en avant (« il faudra bien mourir un jour, d’une façon ou d’une autre »…).

        • C’est quoi, c’est qui « La Nature » ? Ce n’est pas parce que nous ne sommes pas nés martiens qu’on ne peut pas coloniser Mars. Si on raisonnait comme vous, comme La Nature nous a donné naissance en Afrique (quoiqu’il semble que ce ne soit plus tout à fait le berceau de l’existence), l’Homme n’aurait jamais dû partir découvrir d’autres terres ?

          Mars (et les autres planètes) est au système solaire ce que sont les continents à la Terre. Juste des endroits à découvrir. Et peut-être que dans 100, 200 ans, nous pourrons sortir du système solaire et aller explorer l’Univers.

          • Sauf que quand les premiers humains se sont déplacés sur les autres continents, il y ont partout trouvé…de la vie, de la nourriture, de l’eau et de l’air.
            Il me semble qu’il n’y a pas trop ça sur Mars 😉

            Après chacun fait ce qu’il veut avec son fric.

            • Ne vous en faites pas pour l’air et l’eau. Sur Mars il y a une atmosphère de gaz carbonique et de la glace d’eau, beaucoup de glace d’eau. Ceci (CO2 ou H2O) veut dire qu’on peut avoir de l’oxygène, du moins suffisamment pour vivre dans des habitats pressurisés. Pour ce qui est de la nourriture on pourra commencer par manger des spirulines et toutes sortes de végétaux.

              • lire les trois tomes de MARS: MARS la rouge; MARS la bleu;MARS la verte;
                Livre Anticipation passionnant sur la colonisation de mars fait écrit par kim Stanley ROBINSON. On est dans ce que certain appel la hard science .

              • @Pierre Brisson

                L’article est intéressant et la conquête de Mars, »banlieue »de la terre, semble bien à la portée de l’homme.
                il semble cependant que ce projet ne devienne vraiment réalisable que lorsque les déplacements humains au niveau du système solaire et de la galaxie soient parfaitement maîtrisés.
                Pour l’instant ce n’est pas le cas en dépit des exploits inouïs représentés par les dernières missions de robots sur Mars.
                Dans l’hypothèse d’une stagnation des connaissances scientifiques actuelles quant aux lois de la physique qui nous confinent à des vitesses de déplacement dérisoires dans notre galaxie,seuls des robots sophistiqués pourraient étudier nos planètes proches ce qui est déjà une réalité.
                En l’état des connaissances actuelles l’exploration de l’exoplanète Proxima B Centauri pourrait être théoriquement possible grâce à des robots dans le cadre d’une mission au ……22ème siècle qui pourrait prendre quelque…….300 ans.
                La découverte d’une autre physique régie par d’autres lois est bien nécessaire avant tout projet sérieux d’autres conquête spatiale mettant en jeu des êtres humains.
                Tous les espoirs restent pourtant permis que la réalité puisse dépasser un jour la fiction avec les étranges applications « connues » de la physique quantique.

                https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/exploration-sonde-interstellaire-explorer-proxima-b-testee-atmosphere-66190/#xtor=EPR-

                • Je connais le projet Breakthrough Starshot et je crois que nous arriverons à lancer des micro-voiles solaires propulsées par laser à des vitesses relativistes (20% de la vitesse de la vitesse de la lumière) . Ces voiles pourraient effectivement atteindre le système de Proxima Centauri en 20 ans seulement (pas 300!).
                  Je souhaite tout le succès possible à ce projet robotique mais pour envoyer des humains « quelque part », nous ne pouvons raisonnablement, dans l’était actuel de nos capacités ingénieuriales, qu’envisager le voyage et le séjour sur Mars. C’est ainsi. Il ne serait pas raisonnable de faire voyager plus de deux ans des hommes dans un vaisseau spatial relativement « spartiate » et de les laisser exposés pendant cette durée à des radiations supportables certes sur 6 mois (durée du voyage vers Mars) mais pas sur deux ans et plus (il en faudrait trois pour rejoindre le système de Jupiter avec nos moyens de propulsion actuel).
                  Aujourd’hui nous pouvons aller sur Mars, pourquoi nous en priver? Les explorateurs du 15ème siècle sont allés en Amérique avec des caravelles, ils n’ont pas attendu d’avoir des airbus.

                  • @Pierre Brisson

                    Je vous remercie pour votre rectificatif et vous prie de m’excuser pour cette coquille
                    concernant le projet Breakthrough Starshot: « la(ou les)sonde(s) pourrai(ent)ensuite regagner la terre après une année d’observation in situ.Au total,c’est bien l’ENSEMBLE de la mission qui pourrait prendre quelque……. 300 ans. »,et non la durée du déplacement des micro-voiles solaires vers Proxima Centauri en…… 20 ans « seulement »!!!
                    Ces chiffres importants en regard de notre condition précaire d’êtres humains donnent le tournis et nous montrent que les défis à relever pour l’homme du 21 ème siècle dans le domaine de l’astronomie sont à des années lumières de ceux du 15éme siècle, qui consistaient simplement à découvrir le autres pièces cachées de la terre notre vaisseau spatial d’origine » imposé. »
                    L’exploration des planètes de notre système solaire à l’évidence prioritaire ne peut exclure la nécessité d’une découverte scientifique majeure nous permettant de nous affranchir d’une planète somme toute dangereuse ,car c’est bien la pérennité de l’espèce humaine qui est en jeu comme l’affirmait le regretté Stephen Havking.
                    L’exploration de Mars reste un défi majeur ,mais une suite parfaitement logique de l’aventure humaine.

                    • Franchement je ne pense pas que les sondes puissent repartir vers la Terre. Elles passeront au travers du système de Proxima Centauri à une vitesse de 0,2c (20% de la vitesse de la lumière) et rien ne les freinera vraiment. Elles seront trop légères et petites pour embarquer un système de freinage puis de ré-accélération en sens inverse (par exemple par retournement de la voile).
                      Non, la seule chose que pourront faire les sondes, c’est envoyer des données vers la Terre (images ou données sur la lumière de l’étoile et de ses planètes reçues par un spectromètre). Ces données seront réfléchies vers la Terre, à la vitesse de la lumière. On les recevra donc 24,23 ans après le départ des sondes (20 ans de voyage + 4,23 années de retour à la vitesse de la lumière) puisque Proxima Centauri se trouve à 4,23 années de lumière de nous).

                  • @Pierre Brisson

                    La théorie de la relativité restreinte d’Einstein l’affirme : rien ni personne ne peut voyager plus vite que la lumière dans le vide, puisque la masse potentiellement acquise par un corps physique dépassant cette vitesse deviendrait potentiellement infinie.
                    La vitesse de la lumière dans le vide semble donc hors d’atteinte.
                    Or n’oublions pas que tout reste dans l’absolu relatif dans notre univers que l’on qualifie à tort de « connu ».
                    Si une particule ne peut dépasser la vitesse de la lumière dans le vide,elle peut voyager plus rapidement que la lumière dans certains milieux (C.F. : effet Cherenkov avec rayonnement de couleur bleue).
                    La recherche reste donc orientée vers une compréhension du big bang qui n’est à ce jour qu’ une théorie,et le mur de Planck n’a toujours pas livré ses mystères.
                    La possibilité de franchir aisément des distances dépassant notre entendement n’est pas d’actualité, mais il semble assez logique que cela soit possible dans cet univers inconnu où tout semble à priori « possible ».
                    La théorie de l’intrication quantique qui s’affranchit des contraintes spatio-temporelles,et celle des trous de ver,sortes de ponts entre deux régions différentes de l’espace temps permettent d’envisager d’autres moyens de déplacement diamétralement opposés à ceux que nous connaissons aujourd’hui.
                    il n’y a pas très longtemps le cheval était le seul moyen de déplacement et la communication instantanée avec les smartphones, ou les déplacements en avion relevaient du domaine de la pure fiction.
                    À l’instar de nos ancêtres qui soupçonnaient l’existence de l’atome en dépit des limites de leurs connaissances,nous pouvons supposer que nos descendants puissent,grâce à de nouvelles découvertes,maîtriser les sources d’énergie seul véritable enjeu pour un avenir pérenne.
                    Pour envisager cet avenir avec sérénité nous ouvrant la porte des étoiles,l’humanité devra cependant apprivoiser ses vieux démons pouvant la mettre en péril.

                    • Mais il n’est pas question de voyager plus vite que la lumière dans le vide!
                      Dans le cadre de Breakthrough Starshot il est projeté d’envoyer des voiles solaires dans le système stellaire le plus proche du nôtre (Proxima Centauri) à une vitesse égale à 20% la vitesse de la lumière (0,2c). Les voiles ainsi lancées atteindront donc leur destination vingt ans après. A partir de là, elles enverront leurs informations (sans masse) par télécommunications et ces télécommunications (par ondes électromagnétiques) voyageront à la vitesse de la lumière. Nous les recevrons donc 4,23 années après leur émission puisque Proxima Centauri se trouve à 4,23 années lumière de nous. C’est tout!

                  • @Pierre Brisson

                    J’avais parfaitement compris et ne faisais aucunement allusion au projet Breakthrough Starshot que nous avons abordé, et qui ne pose pas comme condition d’atteindre la vitesse de la lumière.
                    il s’agissait dans mon dernier commentaire de simplement souligner l’importance capitale de régler PRIORITAIREMENT le problème de nos déplacement dans le vide en raison de la vitesse dérisoire de nos sondes spatiales,en extrapolant pour d’autres possibilités d’atteindre des vitesses nettement plus importantes relevant pour l’instant du domaine de la théorie et de la fiction.
                    Pour que la conquête complète de Mars avec une mission humaine soit possible,il est nécessaire que les déplacement soient parfaitement maîtrisés ce qui n’est pas encore le cas.

        • L’homme est la nature, tout en ayant en même temps une part spirituelle hors de la nature. L’homme ne veut pas détruire la nature. En revanche, il doit la dominer, comme le cerveau doit dominer le corps. C’est dans sa nature. Mais c’est un très long chemin, loin d’être achevé et les forces naturelles sont encore pour l’essentiel hors de ses minuscules capacités (le léger réchauffement actuel par exemple, et demain le refroidissement, ne doivent absolument rien à l’homme). Dans 100 000 ans, on en reparlera pour faire un bilan d’étape.

    • Because it’s there.

    • le problème c’est le « on »..je m’en tape si des gens dépensent leur sous pour aller sur mars…plus exactement m^me si ça me choque, c’est leur affaire..
      un peu moins si je dois contribuer..

      • Je ne veux pas vous faire contribuer, ne vous inquiétez pas! Je suis convaincu que ce sont les capitalistes américains (Elon Musk, Jeff Bezos, Larry Page, etc…) qui conduiront l’humanité sur Mars, l’administration américaine (comme toute administration d’ailleurs) est bien trop frileuse. Quant à l’administration européenne (l’ESA) elle ne l’envisage même pas en rêve. Maintenant, une fois que l’aventure sera lancée, les administrations se précipiteront, pour réglementer la vie là-bas et pour prélever des taxes…C’est la vie!

  • Je sens les dents des écolos grincer sous sable de l’article ❗

    Article intéressant, merci.

  • C’est fou on vous parle mars et vous voyez mars mais pas le supergenerateur nucleaire a moteur sterling..ideal pour alimenter toutes les villes et vos voitures sans recouvrir la france de lignes HT avec un cuivre bien rare !

    • Exactement, vous avez bien raison, ce réacteur Megapower est un petit bijou et demain, quand les écolos auront consommé leur dernier gramme de lithium, on en mettra partout. L’énergie « propre » c’est le nucléaire et je n’ai aucun doute qu’on retraitera ou transmutera avec de plus en plus d’efficacité les produits de fission un peu « sale » comme le cesium 37 ou le strontium 90.

      • Il est bien probable qu’un voyage sur Mars de ce type aura un effet similaire à l’expédition de l’homme sur la lune. Boost garanti.
        Donc, les sommes dépensées ne seront pas perdues, elles serviront aussi à des projets sur terre. Tant que l’état ne s’en mêle pas trop…

        • Sans doute mais pas avant des dizaines d’annees et l’humanité n’a pas autant d’annees a vivre sans le nucléaire !

  • le refroidissement sous forme purement radiative m’interroge.

    • Lorsque la demande d’énergie faiblit, le combustible se dilate (car la chaleur n’est pas retirée assez vite). De ce fait la distance entre les noyaux d’uranium s’accroît et les collisions de neutrons « libérés » heurtent moins fréquemment d’autres noyaux, donc le combustible se refroidit.
      Il suffit alors de dégager la chaleur résiduelle (un volume est prévu pour cela en dehors du réacteur) et de placer la barre de carbure de bore au centre du cœur (un espace est prévu) pour capter la quasi totalité des neutrons.
      Reste les produits de fission de l’uranium qu’il faut au bout d’un certain temps retraiter.

  • Les commentaires sont fermés.

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