Le français, simple vestige ou future deuxième langue mondiale ?

Le français n’est pas qu’une petite langue parmi d’autres.

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Le français, simple vestige ou future deuxième langue mondiale ?

Publié le 24 mai 2019
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Par Yves Montenay.

C’est la cacophonie : les uns disent « L’anglais gagne du terrain, c’est très bien ! », D’autres « Le français est menacé, tous au créneau ! »

Mais au-delà de ces slogans, on découvre souvent une méconnaissance des données. L’objet de cet article est de les rappeler, de décrire la diversité des opinions sur ce sujet et d’en tirer quelques conclusions d’ensemble.

Que les uns veuillent abandonner le français et d’autres le promouvoir reflète le fait que la situation est contrastée : le français recule dans certains milieux et progresse rapidement dans d’autres. Et la réaction est différente suivant que l’on fréquente tel ou tel milieu.

Rappelons donc les grandes lignes de la situation.

En Europe et dans les instances de l’Union Européenne

L’enseignement et l’usage professionnel du français, longtemps première langue étrangère de notre continent, voire langue seconde de sa noblesse et de sa bourgeoisie, ont été dépassés par ceux de l’anglais, tout en restant néanmoins importants. Le cas extrême est celui des instances de l’Union européenne totalement anglicisées aujourd’hui alors que le français y avait une place importante jusqu’il y a une quinzaine d’années et était même la seule langue utilisée avant l’arrivée des Anglais.

Ce monopole de l’anglais à Bruxelles est tel qu’il est question de le conserver comme langue de travail même si l’Angleterre quitte l’Union ! Dès juin 2016, j’écrivais « Brexit : François Hollande ira-t-il bouter l’anglais hors de Bruxelles ? »

Garder l’anglais sans les Anglais serait juridiquement délicat mais sera très probablement imposé en pratique. En effet tous les textes régissant l’Union européenne insistent sur le pluri-linguisme, mais ces textes ne sont pas respectés. Ils sont même ignorés du grand public qui déclare spontanément : « La langue de l’Europe, c’est l’anglais ».

Et cela alors que la ville de Bruxelles devient de plus en plus francophone, à plus de 85 % maintenant, y compris pour les populations immigrées.

Dès que l’on descend dans la hiérarchie des bureaux de l’Union, on s’aperçoit que le personnel de base travaille en français, mais cela ne se voit pas dans les rapports avec l’extérieur.

Et cette bizarrerie ne reflète même pas l’équilibre démographique puisque c’est l’allemand qui vient en tête des langues maternelles, le français étant en voie de le rattraper, et l’anglais devant retomber vers 1 % de population européenne après le Brexit.

L’importance mondiale du français est sous-évaluée

Le français a de très fortes positions dans le domaine culturel (il y a des départements de français et de littérature française ou francophone dans la plupart des universités du monde). Mais ce rôle culturel est ignoré par le grand public mondial et même français, la plupart des informations largement diffusées touchant le monde de l’économie.

Et même dans ce dernier domaine où l’usage du français est réputé quasi nul, on s’aperçoit qu’une partie notable du commerce international des entreprises françaises se fait dans cette langue.

Une des raisons de cette ignorance du rôle du français provient du fait que l’on a longtemps considéré qu’il n’était parlé que par environ 80 millions de personnes, soit à peine plus de 1 % de la population mondiale.

Maintenant que l’on analyse plus sérieusement les chiffres, on s’aperçoit que ces 80 millions ne représentaient que la population de langue maternelle française des pays du Nord (et excluait notamment la population d’origine étrangère de ces pays).

Ce chiffre ne tenait donc pas compte des pays du Sud où plus de 220 millions de personnes ont le français pour langue maternelle ou d’usage quotidien d’après le rapport 2018 de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

On peut également remarquer que « le monde francophone », notion économique qui regroupe la population des pays où on peut travailler en français même si une partie de la population ne le pratique pas, dépasse maintenant les 500 millions de personnes (source CERMF, le Centre d’étude et de réflexion sur le monde francophone).

Le fait que le français soit en forte croissance provient de son adoption dans une partie de l’Afrique. La scolarisation s’y fait en français et progresse, et l’augmentation de la population y est rapide. Grâce à l’Afrique, le français devrait bientôt dépasser l’arabe (ce qui est déjà fait si l’on tient compte des populations berbérophones ou n’utilisant que l’arabe dialectal), et rattraper l’espagnol.

Il serait alors deuxième langue mondiale derrière l’anglais, si le hindi et le mandarin restaient des langues principalement locales. Remarquons que la Chine multiplie les bourses et les formations justement pour qu’il ne le reste pas.

Cette impression que le français n’était qu’une petite langue parmi d’autres est une des raisons de la non-résistance à l’anglicisation.

L’anglicisation progresse

Depuis longtemps l’anglais était d’usage courant pour certains postes de certains métiers, dans l’informatique ou le commerce international par exemple.

Maintenant c’est le cas des métiers de plus en plus nombreux qui rassemblent des équipes internationales. Dans ce dernier cas il est d’usage de passer à l’anglais si une seule personne ne comprend pas le français. Cela dévalorise les efforts des nombreux étrangers qui se sont donnés le mal de l’apprendre, et pensaient que l’on parlait français en France !

Le non-francophone considère quant à lui cette politesse comme naturelle. Elle a pour inconvénient majeur de mettre en état d’infériorité une partie des autres participants. Les interprètes constatent qu’un non anglophone perd une partie de ses idées, de sa qualité d’argumentation et finit par se dévaloriser lorsqu’il se lance dans un anglais qu’il croit suffisamment maîtriser, au point de négliger toute aide de collègues ou d’interprètes à sa disposition, notamment à Bruxelles.

Cette anglicisation a maintenant gagné les documents de travail jusqu’en bas de la hiérarchie, et des ouvriers français se retrouvent avec des modes d’emploi en anglais, et parfois l’obligation de communiquer dans cette langue dans les messageries du groupe, comme chez Airbus à Toulouse où le français n’est même pas exigé à l’embauche.

Cette diffusion a favorisé l’envahissement du français par le vocabulaire professionnel anglais (challenge au lieu de défi). Les médias font de même dans d’autres domaines, la presse féminine étant parfois citée comme battant tous les records (fashion pour mode, make up pour maquillage et plus généralement traduction partielle seulement des fiches de produits de beauté).

Finalement, toute initiative privée ou gouvernementale, ou tout nouveau produit ou action est gratifié quasi systématiquement d’un nom anglais, tel le « Push to Pass » de Peugeot pour un plan d’intervention sur le marché de la voiture d’occasion.

Outre la dégradation de la langue, cela infériorise le français dans le grand public et notamment chez les jeunes : bag, c’est mieux que sac, news que nouvelles ou  informations.

Cette tendance va s’accentuer avec l’enseignement de l’anglais dès le primaire sous la pression des parents et de notre élite mondialisée « dans l’intérêt de la carrière professionnelle des enfants » ; au grand dam des instituteurs qui n’y sont pas formés et observent que c’est au détriment du calcul et du français, sans que le niveau d’anglais en sixième n’en soit amélioré.

Tout cela est ressenti comme le début d’une évolution dans le bon sens pour les partisans du ralliement à l’anglais, « langue universelle » ou « langue de l’Europe ».

Ces expressions sont maintenant courantes, alors qu’un voyage un peu approfondi à l’étranger montre le vide de ces formules, sauf peut-être pour fournir un renseignement basique aux touristes. Mais ce n’est pas parce que des citoyens de nombreux pays savent dire en anglais à un touriste « le restaurant est à gauche », que l’on peut avoir une conversation sérieuse dans cette langue.

Bref, beaucoup de Français non seulement ne s’offusquent pas de cette anglicisation, mais la trouvent naturelle, voire souhaitable.

Une évolution en sens inverse se dessine toutefois.

The Economist, le journal de l’élite anglophone mondialisée pour qui le passage à l’anglais était synonyme de modernisation vante depuis quelques années le pluri-linguisme et vient de s’élever contre la généralisation des écoles privées anglophones dans la plupart des pays, car « apprendre l’anglais est moins important que bien apprendre le reste, et pour cela il faut un enseignement en langue maternelle ».

L’opposition à l’anglicisation

L’opposition des universitaires francophones à l’anglicisation avancée de leurs institutions vient de leurs craintes de l’appauvrissement intellectuel d’un monde monolingue.

Ils constatent la non-prise en compte d’idées de chercheurs non anglophones ou mauvais anglophones, d’autant plus regrettable que ces derniers venant de cultures différentes ont plus souvent des idées originales qui seront perdues.

Les chercheurs s’alarment donc des consignes gouvernementales leur ordonnant de publier en anglais pour que nous soyons dans les classements internationaux car les grandes revues n’acceptent d’articles que dans cette langue.

À mon avis la première mesure à prendre est de demander aux francophones de publier par ailleurs la version française de leurs articles. Cela commencerait à se faire mais devrait être une obligation ne demandant pas un gros travail.

Et il y a bien sûr l’opposition des personnes attachées à la langue française pour des raisons patriotiques ou culturelles.

Ces militants crient à la trahison des politiques et des chefs d’entreprise, voire du peuple dans son ensemble. C’est une attitude contre-productive car on ne convainc pas un usager de l’anglais par des injures.

Cette proposition s’exprime également par la voix juridique. Notre constitution précise que « la langue de la république est le français », et les lois Toubon et Fioraso la protègent dans une mesure malheureusement très limitée.

Les associations habilitées s’appuient sur la loi pour attaquer les contrevenants. Mais elles perdent la plupart du temps leurs procès, les juges reflétant l’opinion générale selon laquelle cette anglicisation est naturelle.

Ces associations remarquent néanmoins que les attendus sont contradictoires d’un procès à l’autre, et ne désespèrent pas. D’autant que, comme l’a montré un sondage lancé par l’association Avenir de la Langue Française, les Français sont très attachés à leur langue :

Sondage BVA : La langue française : une composante majeure de l’identité française pour 9 Français sur 10

Il faut des arguments bien pesés pour convaincre les acteurs politiques et économiques de ne pas céder aux pressions sociales ou tout simplement à l’usage courant. Ces pressions sont d’autant plus puissantes qu’elles reflètent les opinions exposées ci-dessus sur l’évolution naturelle, voire souhaitable vers l’anglicisation.

Prenons l’exemple des chefs d’entreprise, souvent désignés comme traîtres à la langue française. Leur mission première n’est pas de la défendre ou de la promouvoir, mais de faire survivre leur entreprise et si possible de la développer. Pour cela, il leur faut vendre plus et dépenser moins, d’où la force de l’argument : « tout en anglais, c’est plus simple et moins cher » en oubliant les compétences sous-employées.

À cela s’ajoute le fait qu’un chef d’entreprise est beaucoup mieux considéré en pays anglophone qu’en France et qu’il est soumis aux pressions de son personnel et de ses interlocuteurs étrangers.

Plutôt que de l’injurier, il faut le convaincre qu’il est dans l’intérêt de l’entreprise de faire travailler les Français en français, car ils sont alors plus créatifs et efficaces, et que s’implanter en pays francophone est plus simple et moins coûteux que de le faire ailleurs, comme je l’ai fait pour ma propre entreprise au Québec pour réussir en Amérique.

Un avenir dans le « culturel chic » ?

Certains milieux économiques méprisent les non-anglophones : « le français, une langue qui ne sert à rien », et certains acteurs politiques cherchent à le minorer pour des raisons d’influence politique (soft power).

Cela va du simple mépris à une certaine hostilité notamment en Afrique ou à Bruxelles. Par contre, en dehors de ces milieux, perdure un respect culturel du français, encore profond et sous-estimé en France.

Certains étrangers vont même jusqu’à dire que s’il est chic aujourd’hui de parler anglais, il sera chic demain de parler français dans un monde devenu anglophone, et que ce sera d’autant plus facile que c’est déjà une tradition dans certains milieux du monde entier. Cette destinée d’une langue seconde noble fut celle du grec dans l’empire romain et pendant les siècles qui ont suivi, malgré le poids du latin.

La culture française a besoin du renfort de la francophonie

Il faut être lucide : les grands écrivains et intellectuels français qui sont à la base du prestige de notre langue n’existent plus aujourd’hui, et notre réputation provient de notre littérature passée, alors que le monde anglophone se nourrit de ses écrivains du Sud, notamment d’origine indienne.

Heureusement, nous pouvons compter sur la francophonie.

Elle est fertile en talents littéraires et artistiques (voir l’actuel festival de Cannes), même si certains écrivains du Sud se plaignent du mépris des éditeurs de Saint-Germain-des-Prés et des universitaires hexagonaux restant bloqués sur la littérature française et non francophone.

Remarquons que les départements de français des universités étrangères se nomment maintenant de plus en plus souvent « Département d’études francophones ».

Cela nous mène à l’Afrique qui fournit et fournira de plus en plus les gros bataillons dont le français a besoin. Comme l’a dit le président Macron, le français est devenu une langue africaine, vérité mathématique qui choque, je ne sais pas pourquoi, de nombreux hexagonaux.

Mais si nous continuons à nous angliciser, les Africains feront de même !

L’anglais n’est pas le seul rival du français, qui est attaqué en Afrique au nom d’autres langues nationales ou locales dans un contexte anticolonial ou anti-occidental dans le cas du mandarin.

Et maintenant mon avis !

Après ces arguments dans les 2 sens, voici mon avis.

Ma formation scolaire très classique avec de bons enseignants, notamment en latin-français, ne m’a pas empêché, au contraire, de devenir scientifique. Tout cela me fait évidemment me sentir profondément solidaire de la langue et la culture française.

De la culture allemande aussi, qui m’a été fort bien enseignée, ce qui m’a permis de constater qu’une langue de grande culture peut disparaître en quelques décennies de la scène internationale, et même partiellement de son pays d’origine. Qui se souvient que les colloques et congrès internationaux de nombreuses disciplines scientifiques se tenaient en allemand il n’y a pas si longtemps ?

La différence avec la France vient de ce que l’Allemagne a perdu ses colonies, et que ses diasporas, nombreuses et puissantes jusqu’au milieu du XXe siècle ont été expulsées d’Europe centrale et orientale et de Russie ou sont en voie d’assimilation comme au Brésil, voire de disparition comme aux États-Unis.

Par contre, les anciennes colonies françaises d’Afrique, naguère peu peuplées mais actuellement en forte croissance démographique, sont un relais vital pour le français.

N’oublions pas la République Démocratique du Congo, ancien Congo belge, qui en dépit d’une période coloniale bien pire que celle conduite par la France, puis de gouvernements particulièrement calamiteux depuis l’indépendance, est en passe de devenir le premier pays francophone du monde avec 93 millions d’habitants.

Dans l’ex Indochine par contre, comme dans les autres pays communistes, à commencer par la Russie, le français a été violemment éradiqué avec les classes bourgeoises, et le réveil très relatif de ces pays les mène aujourd’hui à l’anglais.

J’ai jusqu’à présent supposé que langues et cultures allaient de pair. C’est vrai pour la partie la mieux scolarisée de la population mais nettement moins pour les autres. En effet, la perte de la culture n’est pas seulement une question de langue. Le niveau scolaire y contribue naturellement beaucoup. Après avoir longtemps lutté contre l’impression du « tout était mieux avant », l’évidence et les classements internationaux m’ont prouvé que cette dégradation était malheureusement réelle.

Un redressement est indispensable. Mais il se heurte aux mauvaises habitudes des médias et à un courant politique profondément implanté qui veut que la culture ne soit qu’un code destiné à écarter le peuple du pouvoir et des bons emplois.

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  • Le français va faire son grand retour, en même temps que la nouvelle vague mondiale de socialisme.

    Pour une raison que je n’arrive pas à comprendre, le français est la langue du socialisme, la plupart des régions où on parle français sont de gauche : france, Wallonie, Quebec, Suisse Romande

    • Votre réflexion est bonne, pourtant je doute de votre phrase
       » Pour une raison que je n’arrive pas à comprendre  »
      Je suis suis sûr que vous en avez une petite idée, ne soyez pas si modeste…

    • Cet article est intéressant et honnête, mais no professeurs nous ont-ils vraiment appris à parler la langje de shakespeare ou à l’écrire, de même la langue de Goethe. J’ai toujours été surpris par le bon français que parlaient les allemands,mais pas la réciproque même si on pouvait l’écrire correctement.
      Vous avez scotomisé l’espagnol qui est pourtant largement parlé aux USA peut-être par une sous population qui monte en puissance.
      Le lycée français de México donne une excellente formation de notre langue. Les anciens de cet établissement ont un niveau remarquable
      L’anglais tient la vedette, comme le français au XVIII siècle. Nous devons lutter contre le sabir de nos médias. J’ai été agréablement surpris de l’excellent français du canadien Mathieu Bock, car souvent les canadiens sont difficiles à déchiffrer

  • Peut-être les francophones pourraient-ils se poser la question des règlementations de la langue : alors que l’anglais est éminemment adaptable et libre de le faire, le français est corseté par l’académie et des lois, qui prétendent imposer au bon peuple ignorant une langue sclérosée, de plus en plus vue comme une langue des élites arrogantes – voir les réactions aux discours du président Macron

    • Justement pour cette raison, les différents genres d’Anglais (anglais un peu ancien, Anglais Indien, Anglais du Texas, Anglais de Bruxelles…) sont difficilement inter-compréhensibles.

    • Contrairement à votre avis, les académiciens ont déjà fait de nombreuses corrections. Il est à souhaiter qu’ils n’en changent jamais la structure. On parle de simplifier les accords du participe passé avec avoir et autres formes. Pour qui connaît la langue, ce serait une concession faite justement par rapport à l’anglais. Continuer à tout prix de simplifier la langue pour la rendre comme l’anglais serait dommageable et le français perdrait son essence. Il faut espérer que nos académiciens défendent notre langue. En effet, le français est une langue qui implique de réfléchir, ces fameux accords sont de ceux qui développent justement la réflexion, vous devez comprendre la phrase pour faire l’accord.
      C’est aussi une langue très précise, ce pourquoi elle a été préféré très longtemps, et l’est encore, dans la diplomatie et dans le droit.
      Le français évolue comme toutes les langues et est adaptable mais elle n’est tout simplement pas celle des USA. Heureusement, un pays travaille à développer de nouveaux termes et ce pays n’est pas la France, mais le Québec.

  • L anglais s est imposé grace a la puissance economique des USA. Peut etre qu un jour ca sera le chinois (beaucoup plus complique a apprendre pour nous).
    Sur un plan purement pratique meme si l auteur a raison en disant qu il y a une perte quand un non anglophone doit s exprimer en anglais, quel est l alternative ?
    Par ex je travailel sur un projet ou la majorite est germanophone. Nous sommes 2 francophones mais nous avons aussi 1 italien et 1 serbe …
    Quel langue utiliser ?
    l anglais car c est la seule que tout le monde comprend.
    Je parle evidement francais avec ma collegue mais je lui ecrit souvent en anglais car si le mail a besoin d etre reexepedie, elle n a pas besoin de traduire (ce qui n est deja arrive lors de mon precedent poste: c est quand meme une perte de temps de devoir traduire tout un echange pour que votre nouvel interlocuteur comprenne)

    • N’importe qui de suffisamment puissant peut imposer une langue officielle, et les cadres dirigeants des grandes multinationales vous imposent de plus en plus l’anglais comme langue de communication de leur ‘corporate identity’.
      Mais le jardinage ou la mécanique ancienne comme sujet de causerie au cours d’un lunch informel requiert des connaissances linguistiques plus affinées.
      Alors on parle boulot, là au moins on a le minimum de vocabulaire…

      • Je partage l’expérience de CDG. Concernant le vocabulaire, il suffit soit de bosser un peu pour l’apprendre, soit il vient naturellement puisque c’est la langue de travail et des échanges informels. Il y a des mots que je connais en anglais ou en allemand et dont je n’ai pas la moindre idée de leur équivalent en français car je n’en ai tout simplement pas besoin.

        • C’est pour cette raison que je prétend qu’en dehors de la langue de travail et des termes afférents, les conversations avec les collègues d’autres origines sont réduites au plus petit dénominateur commun…
          Mais peut être est ce le but ?

    • Mais je crois que le pire de l’histoire est que dans une réunion de travail, quelqu’un qui débite des âneries dans un anglais parfait a plus de chances de convaincre qu’un technicien de pointe qui baragouine une langue qu’il a appris sur le tard et dont il n’a guère besoin pour faire du bon boulot.
      Parfois on perd un temps fou à s’en rendre compte…

      • Ici, je fais aussi le même constat (en particulier avec les anglophones de naissance qui peuvent en profiter plus au moins consciemment). Je ne vois pas d’autres alternatives que de travailler son aisance. Une anecdote amusante, je passais un entretien en allemand, lorsque 20minutes plus tard, une RH qui n’était pas du pays m’a contraint à passer en anglais ce qui a été en ma défaveur car sur du vocabulaire pointu, je ne connais que les termes allemands.

        • Je vous comprend, mais ce n’est pas amusant, l’amusant serait de tester ses ‘skills’ en allemand, non ?

          PS
           » Mini Muttersprooch ìsch alemanisch… »

      • Vous avez tout à fait raison ! Mon expérienceDe chef d’entreprise dans 12 pays le confirme.

    • La solution recommandée, même par The Economist, est le plurilinguisme.
      Et puis j’ai oublié dans mon article de parler des grands progrès de la traduction automatique qui est souvent suffisante dans les domaines scientifiques ou juridiques.
      C’est Bruxelles qui est en retard techniquement !

  • « la République Démocratique du Congo, ancien Congo belge, qui en dépit d’une période coloniale bien pire que celle conduite par la France »

    Au Congo Brazzaville, la colonisation française n’a pas été tendre non plus, rien à envier aux horreurs du Congo belge.

  • Bel éloge funèbre. Ce n’est pas le français qui prévaut en Europe, c’est vexant mais il faut se rendre à l’évidence! Il est toujours possible d’apprendre l’allemand qui est une langue magnifique et dont les références culturelles n’ont rien à envier à la France!

  • « Le français, ….. future deuxième langue …. ? »
    Tout a fait envisageable, dans les prisons, après l’Arabe !

  • Depuis longtemps, comme l’Australie est au nord. Du moins dans le le vocabulaire géo-économique

  • Réponse d’ensemble aux commentaires, s’ajoutant aux réponses à chacun.

    Je constate que les commentaires semblent venir de milieux socio-économiques plutôt favorisés.
    Pour se rendre compte de l’ampleur du problème et du déclassement tout à fait artificiel et évitable pour nombre de Français, Il faut descendre dans la hiérarchie sociale !

    Bref, une fois de plus la réaction à cette question est élitiste. Or on constate actuellement l’aveuglement d’un certain élitisme.
    Par contre, les personnes de bon niveau devraient être conscientes de la perte culturelle !

    • la culture est de moins en moins enseignée, de même que la langue !
      comment défendre ce qu’on ne connaît pas ?

  • A titre de comparaison, qui parle encore latin au Vatican ? la langue de travail y est devenu l’italien…

  • En tous cas, il serait temps de solutionner le problème pour pouvoir clôturer le débat…

    😉 😉

  • Le problème est aussi celui de la connaissance et de l’information. L’anglais ouvre l’accès à une information très riche, diversifiée, mondiale, pluraliste. Rien qu’avec les Think Tanks, ou les sites universitaires. On trouve plus facilement des sites d’info sur l’Asie en anglais qu’en français. Question divertissement, il y a également une plus grande diversité en anglais, notamment pour un amateur de science fiction comme moi. J’adore la langue française. J’adore découvrir un nouvel auteur francophone dans les genres littéraires qui me plaisent. Mais qu’est-ce que je passe comme temps sur des sites anglophones pour l’information, cherchant même en anglais dans Google car je n’ai pas le choix. De même, je regarde les DVD en VO en anglais, pour mieux saisir les intonations. C’est par obligation. C’est ce genre de situation qui explique l’expansion de l’anglais, je pense.

  • Excellent article. Il est en effet incroyable que les français se laissent à ce point déposséder de leur héritage linguistique et de leur langue, eux soi-disant réputés fort en gueule…
    Mais quant on lit la politique Macron qui veut nous vendre son concept de plurilinguisme (en fait l’unilinguisme anglais ou le français anglophone), faut-il s’étonner. Et s’étonner qu’une bonne part des français le rejette.
    La France décolonisée a pris les USA comme modèle de modernité et d’originalité parce qu’ils étaient (et sont toujours) riches et dominants. Notre élite parisienne et politique a vendu son âme et précipité de ce fait la dégringolade de notre pays il y a 40 ans. Un peuple qui ne parle plus sa propre langue est un peuple qui a perdu confiance en lui-même.
    Bien sûr que c’est sidérant. J’ai pu lire encore dernièrement que l’événement la Journée du disque en France était affichée en anglais! Incroyable. Nos chanteurs à l’Eurovision qui se ridiculisent en baragouinant des mots d’anglais. Il serait temps que les Français se réveillent, ça devient grotesque.
    Qu’on donne un cours d’initiation à l’anglais en dernière année de primaire en prévision du secondaire, d’accord. Sinon, je suis contre l’apprentissage au primaire. Les écoliers doivent d’abord bien maîtriser le français. Quant à dire que c’est parce que l’oreille se fossiliserait à 10 ans, déjà le terme est choisi à dessein pour rallier les gens à cette politique de colonisation suivant le fameux conseil scientifique de la Langue. En fait, ça veut simplement dire que l’oreille finit de se former. C’est comme si on disait aux étudiants n’entrez plus à l’université après 21 ans car le cerveau se fossilise passé cet âge. Bref, on oublie les désirs et les capacités diverses des gens. Certaines personnes aiment les langues, d’autres sont douées pour, d’autres non, peu importe votre oreille, mais on ne peut en aucun cas obliger les écoliers à parler une autre langue ou une langue qui ne leur plait pas.
    Autre argument bateau, le français est plus difficile que l’anglais et a moins de vocabulaire, donc les gens trouvent que c’est plus facile avec l’anglais. C’est uniquement un rapport de pouvoir et dû au déclin de la France. Car, si on considère la langue arabe qui n’est pas réputée facile, cela n’a pas empêché l’empire arabo-musulman de la répandre aisément du Maghreb à l’Afrique Subsaharienne jusqu’en Asie.
    C’est sûr, si on baisse les bras, ce n’est pas de cette façon que le français va se développer comme langue de travail. En attendant, c’est dire que la France va mal.
    Des pays comme l’Azerbaïdjan, la Roumanie, etc. qui étaient francophiles et dont la langue seconde était le français, vu la direction prise par la France, et bien ces pays ont fait de même, sauf qu’ayant moins de moyens, ils ont remplacé le français par l’anglais comme langue seconde.
    Les politiques et les élites par leurs choix imbéciles, dictés par l’air du temps, la mode, l’envie, le snobisme, etc. ont une grosse part de responsabilité dans cet état de fait. Il serait temps de stopper cette anglicisation du pays et de faire valoir notre langue à commencer par les médias, les modes d’emplois, etc. sinon, on aura bientôt un affichage routier bilingue en France.

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