« Repenser l’organisation du système de protection sociale »

L’état du libéralisme et de l’Europe (1). À l’approche des élections du 26 mai, Contrepoints donne la parole aux penseurs du monde libéral. Aujourd’hui : Cécile Philippe, directrice générale de l’Institut Économique Molinari.

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« Repenser l’organisation du système de protection sociale »

Publié le 9 mai 2019
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Par la rédaction de Contrepoints.

« J’ai aujourd’hui acquis la conviction que la priorité absolue du gouvernement actuel devrait être de repenser le financement et l’organisation du système de protection sociale ».

Contrepoints : Face à l’émergence ou la résurgence de mouvements politiques identitaires (genre, religion, ethnie) et nationalistes, l’accent que met le libéralisme sur la liberté individuelle n’est-il pas en décalage avec les préoccupations contemporaines ?

Cécile Philippe : Plus que l’émergence, je parlerais davantage de la résurgence ou en tout cas de la plus grande visibilité des mouvements politiques identitaires qui nous rappellent que les valeurs héritées des Lumières comme la liberté sont des valeurs parmi d’autres et qu’elles entrent en conflit les unes avec les autres.

Car effectivement, nombre de demandes des mouvements identitaires sont en conflit avec la valeur de la liberté. Ils revendiquent parfois avec excès la reconnaissance de leurs particularismes, mais si l’on reconnaît que l’humanité a des caractéristiques universelles mais qu’elle présente aussi des différences qui ne sont pas moins importantes, cela place les choses sous un autre jour.

C’est ce qu’on appelle le pluralisme des valeurs incarné notamment par le philosophe de la liberté négative Isaiah Berlin. Dans son œuvre extrêmement abondante, il n’a cessé de défendre la liberté négative comme la liberté de pouvoir exprimer un choix sans subir la contrainte d’autrui.

C’est la liberté qui est conçue comme un moyen de se créer par ses propres actions, mais ce philosophe éminemment libéral reconnaît aussi que la liberté n’est qu’une valeur parmi d’autres et que les valeurs entrent en conflit les unes avec les autres. La résolution des conflits moraux ne permet pas forcément l’harmonie ultime et c’est bien ce que nous constatons aujourd’hui.

Isaiah Berlin a beaucoup à nous enseigner sur la période actuelle. Témoin des désastres idéologiques du XXe siècle, il rappelle que « le mieux que l’on puisse faire, comme règle générale, c’est de maintenir un équilibre précaire qui empêchera l’occurrence de situations désespérées, de choix intolérable. C’est l’exigence première d’une société décente. » C’est une règle de conduite qui peut aider à choisir ses combats en faveur de la liberté partout où elle est la condition nécessaire à une vie décente.

Beaucoup de citoyens se sentent dépossédés de la politique. Centralisation, marginalisation des corps intermédiaires, disqualification des discours rompant avec le statu quo, comment peut-on aujourd’hui renouer avec la liberté politique pour que les citoyens puissent faire entendre leur voix ?

Cette question pose clairement le dilemme décrit ci-dessous. En effet, un excès de centralisation, la destruction des corps intermédiaires, l’impossibilité de gérer les conflits au niveau le plus local sous prétexte qu’il existerait des solutions « prêt-à-porter » aux problèmes de chaque citoyen est une illusion destructrice.

Cela fait remonter les conflits inéluctables de la vie humaine au niveau le plus haut, celui qui ne peut justement pas les résoudre faute d’une bonne connaissance des conditions particulières de chacune.

L’économiste Friedrich A. Hayek dans « L’utilisation de la connaissance dans la société » insiste de façon convaincante sur l’existence de connaissances tacites et locales essentielles qui sont aussi les particularismes dont parle Berlin. C’est aussi au niveau le plus local que les gens peuvent faire entendre leur voix et jouer leur peau, principe cher à l’essayiste Nassim Nicholas Taleb pour se prémunir contre les risques systémiques.

Lorsque les décisions sont prises au niveau local il y a du bruit, des tensions, des disputes, des échecs mais cela protège contre les erreurs de grande ampleur. De plus au niveau local, la loi des minorités fait moins de ravages. Dans Jouer sa peau, Taleb observe qu’il « suffit qu’une minorité intransigeante – qui met suffisamment sa peau en jeu – atteigne un niveau relativement faible – 3 ou 4 % de la population — pour que la totalité de cette dernière se soumette à ses préférences. ».

Cette loi ne s’applique pas systématiquement à tous les systèmes complexes, mais elle permet de comprendre nombre de phénomènes de groupes. Et plus le groupe est grand, plus la minorité organisée risque de contraindre un grand nombre de personnes. D’où l’importance de maintenir des processus décisionnels au sein de groupes de petite taille, de façon à ce qu’une minorité n’entrave qu’un petit nombre de personnes, d’autres groupes n’étant pas sous la coupe de minorités ayant les mêmes fins.

En concentrant les erreurs au lieu de les distribuer, le monopole augmente leur intensité et leur portée. C’est pourquoi dans un pays comme la France, la priorité devrait être donnée à une vraie remutualisation du système de santé et à la diversification du système de retraites, le tout organisé sur une pluralité d’organisations.

Celle-ci existe encore aujourd’hui mais la vision centralisatrice l’érode chaque jour. Au nom d’une rationalisation des ressources abstraite d’experts, on s’éloigne d’une gestion prudente, diversifiée et locale.  

Sur quels thèmes les associations et laboratoires d’idées libéraux devraient-ils travailler en priorité ? Et quels sont les aspects sur lesquels ceux-ci devraient s’améliorer ? Le système de protection sociale devrait-il être repensé ?

J’ai commencé à y répondre dans la question précédente. J’ai aujourd’hui acquis la conviction que la priorité absolue du gouvernement actuel devrait être de repenser le financement et l’organisation du système de protection sociale.

La réforme des retraites qui s’annonce est un pas nécessaire en ce qu’elle veut mettre fin à l’hémorragie d’un système qui ne s’autofinance pas contrairement à son principe initial. Elle est néanmoins insuffisante en ce qu’elle organise uniquement la gestion de la pénurie et nocive en ce qu’elle passe par la destruction de nombre d’organisations complémentaires vertueuses.

L’organisation du système de santé risque de passer par les mêmes affres avec la suppression progressive d’une concurrence vertueuse dans l’offre. Nous devrions travailler à comprendre, expliquer et proposer des solutions capables d’assurer le développement de systèmes de protection sociale essentiels à nos vies.

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  • la protection sociale comme outil électoral a des limites..
    on invente de nouveaux droits chaque semaine.
    les salaires sont complémentés par l’impôt, les revenus complémentaires et autres RSA ne sont jamais remis en cause..
    pourquoi travailler? pour payer des taxes?

    • Le problème c’est justement que le travail ne paie plus. Dans certains cas, il est même moins rentable de travailler que de rester au chaud chez soi (notamment vu le prix de la nounou et des transports).

      • Faîtes l’expérience, abandonnez votre travail et on en reparle dans 2 ou 3 ans.

        • Effectivement Hélébore, mais malheureusement pour certaines familles, c’est au jour le jour.
          Mais avec un smic autour des 1600 euros (salaire complet), ça changerait pas mal de choses.

          • En effet le travail est très mal rémunéré mais je peux vous dire qu’un travail mal payé vaut mieux que le chômage qui est une déchéance totale.

          • @koris
            oui çà ferait 5 millions de chômeurs de plus…

            • Si vous voulez parler des fonctionnaires comme futurs chômeur, ce n’est un problème que dans une économie à l’arrêt comme chez nous. Sinon, ils finissent quasiment tous par retrouver du travail dans le secteur privé.

              Bien sûr ça ne se fait pas du jour au lendemain, d’où une transition qui me semble nécessaire.

        • J’en connais qui touchent le RSA. Un petit job par ci, par là au noir, et elle belle la vie.

          • même sans ça …de l’intérimaire qui bosse 6 mois dans l’année et 6 mois au chaud avec les allocs et qui refuse les cdis qu’on leur propose c’est monnaie courante en France, les français ont bien compris que travailler ne rapporte pas.( sauf des taxes et impôts)

          • Ces gens qui travaillent au noir font de l’économie libérale tout simplement. Offre/demande de travail, contrat conclu entre 2 parties libres, aucune intervention de l’Etat.

        • Je pense qu’effectivement sur le long terme ce n’est pas un bon plan de ne plus travailler. Mais comme l’a souligné Koris, à l’arrivée d’un enfant (ou du 2è, 3è…), les frais de garde sont tellement élevés que si l’un des 2 parents est proche du SMIC, à quoi cela sert de travailler?
          Vous vous faites allumer par la garde, payez des impôts sur vos revenus, aux vacances scolaires dézinguer par les frais de centre aéré, payez de la cantine scolaire plein but, et j’en oublie…
          Le calcul est vraiment à faire au cas par cas pour les couples.

          • « Au cas par cas » ?
            Pas du tout, mais alors… pas du tout.
            La seule question est d’ordre moral : est-ce que je peux vivre en paix avec moi-même en étant aux crochets de la société ? Pas étonnant du tout (dans le contexte français actuel), la plupart des réponses sont positives.

      • exactement ! de plus pour quelqu’un au smic c’est travailler pour moins de 500 euros.. faudrait etre con

  • La protection sociale n’est pas un problème si elle concerne les vrais ayants droit. Qui en bénéficie aujourd’hui? Les identitaires , comme vous dites,( nouveau mot insultant à la mode après racistes fascistes et nazis ) qui ont peu d’enfants et donc pas d’allocations, ou l’immigration avec ou sans nationalité française et qui ont beaucoup d’enfants?

    On a déshabillé pierre l’identitaire pour habiller l’étranger.

    Même cela pourrait ne pas être un problème si ce n’était le nombre exponentiel des nouveaux bénéficiaires qui provoque ces déséquilibres budgétaires.

    • c’est pire que çà … vous savez que les fonctionnaires deja privilegiés touchent les primes comme des salariés du privé?

    • 1- Bémol nécessaire: être identitaire et faire peu d’enfants est une contradiction logique.
      Il faudrait peut-être plutôt parler de la masse des doux, des angoissés, ou des égoïstes (je m’inclus dans cette masse, au passage;) ceux qui craignent pour l’avenir et n’osent pas élever une famille nombreuse, de peur de se voir pauvre. Les CPF, au contraire, croient à tort ou à raison que Dieu (et les allocs) saura les pourvoir.
      2- En l’absence d’immigration de masse, la protection sociale poserait tout de même le problème de la responsabilité, et de sa gestion désastreuse par la caste des mandarins (par opposition aux solidarités naturelles et à la charité individuelle.)
      3- Ergo, postulat: les populations autochtones sont en concurrence avec des populations qui n’ont pas renoncé aux solidarités naturelles (via fertilité), et profitent donc d’un double avantage. MAIS les choix personnels des indigènes sont à blâmer au même titre que les choix (désastreux, collectivistes) des dirigeants.
      Solutions possibles: explosion quasi thermonucléaire du système social collectiviste + sursaut nataliste volontaire (non étatiste) + mise en valeur des solidarités naturelles.

    • L’article tombe a pic:
      Je me suis fais arracher une dent de sagesse avant hier en Chine.
      Et j’ai paye 39 euros avec la carte de sécurité sociale de ma femme chinoise, qui est une carte bancaire (banque sécurité sociale chinoise).
      Alors que j’ai 20 ans de cotisation en France, après 1 an et 1 jour a l’étranger, je n’est plus aucuns droits, ma femme a la secu chinoise cumul des droits qui ne disparaissent pas.
      En gros en 20 ans en France, j’ai travaille pour des prunes, ou plutôt pour les autres.
      Vaut mieux etre au RSA que travailler en France !

      • Meme pas besoin d’aller a l’etranger pour se voir sucrer sa secu, quand ca leur prend ,il coupe jusqu’a que tu prouves habiter en france..faut bosser et cotiser pour etre pénard….et c’est normal non ?

        • La secu en France, c’est comme la retraite, une pyramide de ponzi.
          Tu es jeune, tu t’en sert pas, tu pars 1 an, et t’a plus rien.
          En Chine, tu cumul tes droits, tu ne les perds pas, tu les retrouve quand tu reviens (c’est TES cotisations, elles servent a toi, pas aux autres).

          • Comme quoi il n’y a pas de différence !
            Je supppse que les retraites partis au portugal sont obliges de cotiser ..au portugal. Je ne vois pas ou est le ponzy , la consommation s’effectue quand tu es enfant puis vieux…mais meme vieux tu cotises indirectement en resident dans le pays et avec tes revenus..la csg pour la france ,plus les cotisations des commercants qui te nourrissent etc

            • Un liberal, il cotise pour lui, c’est ce qui se passe en Chine, vous accumuler de l’argent sur votre carte de sécurité sociale.
              Quand vos cotisations servent a quelqu’un d’autre que vous, c’est du communisme, c’est ce qui se passe en Chine.

              Quand vous assurez votre voiture, c’est vous et votre voiture qui sont assure, pas le voisin.

  • L’article part mal : “les mouvements identitaires sont en conflit avec la valeur de la liberté“ ….
    Non : les identitaires veulent être Libre de donner leur argent à ceux qui veulent faire l’effort de s’adapter à leurs codes culturels.
    Et de ne rien donner à ceux qui font TOUT pour ne pas nous ressembler (prénoms, nourriture, vêtements, rites, ..).

    • @breizh069 : Premièrement, la citation est plus nuancée que vous ne le laissez croire. Là voici à nouveau : « nombre de demandes des mouvements [sous-entendu : mouvements politiques ] identitaires sont en conflit avec la valeur de la liberté. »
      Deuxièmement, tous les « identitaires » ne sont pas des nationalistes civiques qui tolérent les immigrés (ou les descendants d’immigrés) s’ils sont assimilés. Parmi les « identitaires » il y a des ethno-nationalistes rejettant tous les immigrés, aussi assimilés soient-ils.
      Troisièmement, concernant votre croyance en l’importance de l’assimilation, tel que je l’ai déjà expliqué dans un ancien message :
      « Un libéral pur et dur tend à rechigner à participer à des débats plus ou moins stériles comme par exemple : « saucisson-pinard VS hallal », « mini jupe VS voile intégral », « carême VS ramadan. » Pourquoi donc un libéral est-il reluctant à participer à ces débats ? Parce que pour un libéral, ce qui importe le plus c’est de vivre dans un pays où tout le monde est bien intégré, c’est-à-dire un pays où il y a peu de violence (voire pas de violence du tout), et non pas de vivre dans un pays où tout le monde est bien assimilé, c’est-à-dire un pays où tout le monde a exactement les mêmes goûts que lui sur tous les sujets, s’habille exactement comme lui, mange exactement comme lui, se comporte exactement comme lui, etc…
      Par conséquent, pour un libéral le seul débat vraiment crucial et prioritaire, c’est : « libéralisme VS étatisme », c’est-à-dire liberté de s’exprimer VS interdiction étatique de s’exprimer ; liberté de s’associer avec qui on veut VS interdiction étatique de discriminer des gens qu’on juge indésirables ; liberté de garder l’argent qu’on gagne à la sueur de notre front VS interdiction étatique de ne pas partager son argent avec des gens qu’on juge indésirables ; marchés libres VS réglementations étatiques arbitraires (salaire minimum, 35h, quasi impossibilité de licencier etc…) »

      • Exactement. Mais les hommes de l’Etat sont coincés : s’ils laissent les communautés gérer la solidarité entre individus alors ils perdent le contrôle de la société, et un job pour les milliers de parasites qui gravitent autour des assurances de santé, de la scolarité… Et s’ils nous imposent la charité obligatoire, alors on aura des conflits identitaires, car tout le monde ne voudra pas mettre au pot commun pour des gens qui nous méprisent. On va avoir le choix entre le modèle libanais ou la partition Serbe.

      • L’option “je ne participe pas à cette discussion“ est une attitude de “free-rider“. Vous n’aurez pas le choix autre que de créer vos assurances sociales laïques.

  • C’est sur qu’on peut améliorer de plusieurs milliards en quelques jours !
    Blocage de toutes les fausses carte vitale et faux numéros de sécu !
    Blocage des soins gratuits aux clandestins, blocage de pensions aux étrangers ne donnant plus de signe de vie, et plus ou moins centenaires … etc. etc !

  • Macron veut recentraliser toute la protection sociale au niveau de l’Etat.
    Les retraites, après avoir fait main basse sur les provisions des complémentaires vertueuses. Suppression de « petits » régimes excédentaires dont les cotisants doivent s’inscrire à l’URSSAF. Suppression du statut d’ayant droit (rien en dehors de l’Etat…).
    Qui peut encore prétendre que cet individu est libéral?

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