Désastre économique en vue avec Emmanuel Macron ?

Avec Emmanuel Macron, on est passé des grands principes au misérable bricolage budgétaire … tout comme sous François Hollande.

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Désastre économique en vue avec Emmanuel Macron ?

Publié le 6 mai 2019
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Par Dominique Philos.

Si l’on revient sur les interventions d’Emmanuel Macron en ne s’intéressant qu’aux dispositions à caractère fiscal, on s’aperçoit qu’à aucun moment il n’est question de réduire les dépenses de l’État.

Désastre économique en vue ?

Les annonces du 10 décembre au coût total estimé de 10 milliards d’euros sont :

  • la suppression de la hausse de la CSG pour les pensions inférieures à 2000 euros
  • la suppression de la taxe carbone
  • la hausse de la prime d’activité pour les petits salaires
  • la défiscalisation de la prime de 1000 euros de fin d’année pour les salariés

Les annonces du 25 avril au coût estimé de 7 à 10 milliards d’euros sont :

  • la réduction de l’impôt sur le revenu de 5 milliards euros pour 12 millions de contribuables
  • la ré-indexation des pensions de retraite sur l’inflation (coût 2 milliards) qui est en fait une sous indexation des retraites supérieures à 2000 euros car la sous-indexation n’avait été décidée que pour deux ans (2019 et 2020) et a été disqualifiée par le conseil constitutionnel pour 2020
  • la réduction de 120 000 fonctionnaires est ajournée
  • la suppression de la taxe d’habitation totalement non financée dont le coût est estimé à 10 milliards ; il s’agissait d’une mesure purement démagogique destinée à permettre à Emmanuel Macron de gagner les élections de 2017

On remarque d’ailleurs qu’à l’exception de la hausse de la prime d’activité et de la réduction du nombre des fonctionnaires qui sont des mesures de dépenses, les autres ne sont que des mesures d’annulation immédiate ou rétroactive d’impôts, c’est-à-dire que l’État renonce à percevoir certains impôts.

Le problème est qu’avec un budget 2019 à l’origine largement déficitaire, ces nouvelles mesures vont fortement amplifier le déficit alors qu’aucune mesure d’économie n’est prévue.

Le gouvernement n’aura donc pas d’autre choix que de se livrer à son activité favorite : le bonneteau fiscal pour tenter de récupérer ces nouvelles « dépenses » sur certains contribuables, et emprunter pour le surplus !

Haro sur les entreprises !

Après avoir beaucoup tabassé les ménages le gouvernement veut désormais s’attaquer aux niches fiscales des entreprises qui (sic) « doivent se montrer solidaires ».

Le problème est que cet argument totalement démagogique est en parfaite contradiction avec les règles du droit commercial car l’objet social d’une entreprise n’est pas d’être solidaire. Le gouvernement affecte « d’oublier » aussi qu’en cas d’alourdissement de leurs impôts, les entreprises les répercutent toujours sur le client final parce qu’une entreprise, contrairement à un État, doit impérativement ajuster ses prix et ses coûts.

Néanmoins, on sait que la règle en politique est de prendre l’argent où l’on peut et qu’importe si les entreprises françaises subissent déjà les impôts les plus lourds et ont les marges les plus faibles de l’Union Européenne ! Les chômeurs attendront pour retrouver un emploi…

La réduction des dépenses publiques, c’est pour quand ?

On sent clairement que dans un accès de pure démagogie Emmanuel Macron cherche à caresser l’électeur dans le sens du poil alors que tout le monde sait que les comptes publics sont mauvais et que la seule issue passe impérativement par la réduction des dépenses publiques.

Le problème qui se pose à lui est le suivant : une politique de redressement des comptes publics et de la compétitivité passe nécessairement par la fin de la dérive budgétaire et des déficits constants car l’amélioration des revenus des Français dépend d’une forte diminution de la pression fiscale, et non par une augmentation des salaires qui aurait un effet inflationniste sur les prix des marchandises et des services.

La diminution de la pression fiscale peut passer entre autres par :

On notera qu’aucune de ces mesures n’a été envisagée par Emmanuel Macron mais on sait aussi qu’engager de telles réformes mettra aussitôt la population dans la rue. Pire, si l’on organisait un référendum à leur propos, ces mesures seraient rejetées massivement et surtout par ceux qui ont intérêt au maintien du système et notamment les fonctionnaires, les bénéficiaires des régimes spéciaux, des situations de rente et des régimes sociaux !

Cela explique qu’Emmanuel Macron ait essayé de rétablir les comptes en augmentant la pression fiscale sous prétexte d’écologie car il pensait que celle-ci faisait consensus, avec le succès que l’on sait.

S’incliner, renoncer ?

Ce constat amène nécessairement à la question suivante : un président est-il légitime à poursuivre des réformes malgré l’opposition de la population ou doit-il s’incliner et faire ce que veut cette dernière alors que l’on sait qu’il se trouvera toujours une majorité de la population pour vouloir l’augmentation de la dépense publique, le recrutement de nouveaux fonctionnaires, le rétablissement de l’âge de la retraite à 60 ans, l’augmentation des dépenses sociales ; c’est-à-dire toujours plus d’avantages et toujours moins d’efforts. Même si pour cela il faut creuser les déficits et emprunter massivement sur les marchés tout en sachant que cette voie mènera au mieux à reporter sur les générations futures des dettes insupportables et au pire à la faillite pure et simple

Interpréter la volonté populaire ou la respecter relève en principe de la mission du politicien dans le cadre de son mandat. Autrement dit, un politicien responsable doit-il nécessairement se soumettre à la volonté de la majorité même s’il sait que celle-ci se trompe ? Mais n’est-ce pas tromper l’électeur que de lui laisser croire que ce qu’il veut est bon, bien que ce soit mauvais ?

Cela reviendrait donc à s’incliner devant la majorité ou plus exactement devant la plus forte minorité, ou encore devant la plus agissante, la plus motivée, la plus nuisible, la plus violente… et n’est-ce pas ce qu’est en train de faire Emmanuel Macron qui a abandonné ses timides réformes pour se soumettre à la « volonté populaire » et ne plus rien faire du tout !

Peut-on parler de lâcheté ou de lucidité lorsqu’un dirigeant accepte de renoncer à son programme du fait d’une opposition populaire et au contraire devrait-on parler de trahison s’il refuse de faire ce que veut la population car il sait que ce qu’elle veut n’est pas conforme aux intérêts du pays ?

Macron se trouve face au dilemme du politicien et que l’on peut résumer comme suit :

  • promettre des efforts, la réduction des dépenses et des aides sociales ainsi que des temps difficiles avec l’assurance de n’être ni élu ni réélu
  • promettre la facilité et faire l’inverse avec l’assurance d’une contestation massive et de ne pas être réélu
  • être élu et ne rien faire avec l’assurance d’être réélu même si cela aboutit, à la fin, à la faillite du pays

Car cela revient à expliquer à la population qu’il faut désormais faire l’inverse de ce que l’on a toujours fait depuis 40 ans avec l’argent public réputé gratuit et inépuisable mais qui n’existe pas.

La question apparaît à ce jour pratiquement insoluble dans un pays en plein déni de sa situation économique réelle et qui profite pour l’instant des facilités bancaires de la BCE. La France est actuellement dans la situation de la personne surendettée qui continue à dépenser tant que son crédit n’est pas supprimé.

Au-delà de ses discours emphatiques mais creux qui n’abusent personne, il semble bien qu’Emmanuel Macron ait transformé, du fait du mouvement des Gilets jaunes, sa toute petite intention réformatrice et très peu libérale du début de mandat en étatisme bon teint ; ce qui veut dire que la « start up nation » tant vantée est passée à la trappe tout comme le redressement du pays.

Nous sommes passés des grands principes au misérable bricolage budgétaire, tout comme sous François Hollande !

Le dérapage budgétaire apparaît inévitable et va exactement à l’encontre de toute possibilité de redressement du pays. Aucune réforme d’envergure telle que les ont faites les autres pays de l’Union Européenne ne sera d’ailleurs esquissée.

Ce faisant, Emmanuel Macron a choisi la troisième option du dilemme du politicien, celle de celui qui préfère le futur désastre économique pour ne pas être confronté au désastre démocratique présent.

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  • Rien d’étonnant à tout cela :

    Macron est un socialisme.
    Le socialisme n’a jamais marché et ne marchera jamais.
    La quasi totalité des français sont ascquis à la cause socialo-marxiste.

    Tout cela ne peut pas être une recette pour le succès.

    Le seul vrai problème dans l’histoire c’est que quand la france s’éffondrera et fera faillite, elle emportera l’Europe avec elle.

    Et après le désastre, une conclusion évident s’imposera :

    Le système socialiste était parfait, il a été saboté par les capitaliste/bourgeois/americains/liberaux/etc.., donc il faut vite recommencer…

    et cette fois, ça marchera c’est sûr !

    • Mais….
      Le socialisme est tellement bôôôô !
      Il est impossible que cela ne marche pas, ou bien ?

    • Non, pas la quasi-totalité des Français. Ceux auxquels les médias tendent leurs micros.
      Rappelez-vous la contestation des GJ au début, antifiscale et antinormes, était largement soutenue par la population. Mais c’est ce que l’Etat redoute le plus…
      Les médias ont donc été remis au pas, et les socialo-marxistes ont repris le devant de la scène.

  • Il ne fait pas oublier que la france est coupée en deux parts inegalement traités ,un part va bien et dit merci macron, l’autre prend son mal en patience ,parfois porte un gilet mais le plus souvent est silencieuse.

  • Sur les plateaux télé, il n’y a qu’une seule personne qui est capable d’argumenter contre les idées reçues gauchistes (Agnès Verdier-Molinié):
    – non, il n’y a pas 80 milliards d’évasion fiscale par an, et donc non, il ne faut pas compter sur cette somme virtuelle pour remettre les comptes à flot.
    – non, tant qu’on est dans l’euro, on ne peut pas laisser les déficits s’envoler.
    – non, personne dans le monde développé n’envie notre système de santé, qui coule de plus en plus vite tout en coûtant de plus en plus cher.
    – non, confier au privé tous les pans de notre service publique non régalien ne signifiera pas baisse de qualité, mais juste baisse de coût.
    – non, les investissements massifs en écologie ne créeront pas des centaines de milliers d’emplois « nets », car les sommes engagées dans les délires écologistes provoqueront des pertes massives d’emplois ailleurs.
    – non, les 35h n’ont pas créés des emplois « nets », car la baisse de compétitivité induite à provoqué la faillite de notre industrie.
    – etc …
    Enfin bref, il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas, et les politiques raisonnables n’ont toujours pas décidé d’essayer de comprendre comment fonctionne réellement l’économie, pour pouvoir argumenter contre les politiques gauchistes, donc ils les laissent étaler leurs idées de comptoirs comme si c’était la solution facile, et les laissent continuer à manipuler les foules. C’est par l’indigence économique de notre classe politique que CPEF.

  • L’auteur dit lui même que si une de ses mesures était mise au vote par référendum, elle serait massivement rejetée. C’est donc tout à fait normal que Macron ne les mettent pas en place!
    Je rappelle que le président n’a pas à vocation de sauver la France, mais représente la volonté du peuple. Nous continuerons vers la faillite donc, comme le peuple le souhaite.
    Une règle de vie importante: ne sauvez pas des gens contre leur volonté, en général ils vont en voudront et vous considérerons responsable du problème alors que vous leur avez évité le pire. S’éloigner est la bonne approche, dans notre cas quitter la France.

    • Les Français sont beaucoup plus sage et libéraux que vous ne pensez la revendication des gilet jaune sur le RIC en atteste

    • Et d’ailleurs tous les sondages lors de la primaire en faveur de Fillon le démontrait parfaitement bien

  • « Interpréter la volonté populaire ou la respecter relève en principe de la mission du politicien dans le cadre de son mandat … »

    Quand on regarde défiler les GJ, on peut lire sur des banderoles tout et son contraire, mais toujours des demie vérité, des utopies, des âneries véhiculées par les politiciens et les media afin de manipuler les masses : résultat réussi, puisque les pays est maintenant ingouvernable.

    Cependant, il est un pays ou le président se fiche de la classe jacassante et a compris que tabasser fiscalement le citoyen ou l’étrangler par des lois et des règlements n’est pas une bonne option : résultat chômage 3,6%. Et quand l’économie va, tout va : on peut rembourser ses dettes, améliorer les services, négocier avec ses voisins …

    Le problème n’est pas la « volonté populaire ». La volonté populaire n’existe pas : elle n’est que le reflet de l’ère du temps, la manipulation des théoriciens politiques et de la souffrance des peuples. Le problème est de faire fonctionner l’économie.

  • On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif.
    Le peuple est (devenu) un âne, irascible qui plus est.
    La faute à qui?
    Qu’y faire?
    Reboot?

  • Je viens de faire le plein de mon auto polluante d’anti depresseur en cartouche, ,160 € envoles en fumee dont 100€ minimum voles par l’état, c’est l’equivalent d’un chariot de supermarche envoye directement a l’elysee..et un chariot en moins pour me nourrir 2 semaines. Je suis un petit mangeur.
    A part ca la france de macron va bien il suffit de regarder le sourire beat des ministres devant leur dieu.

  • « Désastre en vue ! ? »
    Non on le touche du doigt depuis un bon moment. On est en plein dedans. L’économie réelle continue de décroitre, et on n’aura bientôt les conséquences des dizaines de milliards dilapidés entre les Gilets jaunes et les européennes.

  • Il fut conseiller et ministre de Hollande, donc il ne fallait pas s’attendre à autre chose que la même politique énarquienne!

  • Simplement envisager de telles réformes mettrait la population dans la rue et les gauchistes sur les plateaux télé ? Mais alors ?
    Youpee ! Tous les signes sont là qu’on les envisage enfin !

  • Il va falloir étudier le bec des poules, pour voir s’il n’y aurait pas des dents par hasard. Je ne vois plus que cela de sérieux 🙁

  • Le problème est que l’on n’a jamais demandé son avis au peuple sauf par le biais d’élections largement biaisées par les politiciens professionnels, leurs copains journalistes…

    soumettons donc au referendum la question de la réduction des dépenses publiques et après on verra.
    Comme par hasard, ce n’est surtout pas fait !

  • « la suppression de la taxe carbone » euh……quand je vais à la pompe les 60% de taxes sur le coco sont toujours là donc en fait y’a pas eu de suppression, juste une non augmentation probablement temporaire vu la montée ces temps ci .

  • Macron, socialiste et kenesien, en train d’étatiser la France.

  • Macron, élu comme un recours contre les magouillages politiciens, a fait la preuve qu’il n’est pas un homme d’État, Il bricole le budget pour faire taire la rue, sans aucune vision politique, sinon celle de se maintenir au pouvoir. A quand les réformes d’un l’État qui étouffe la France ?

  • Macron, keynésien, bricoleur, comme ses prédécesseurs.
    Il est juste plus élégant pour enfiler le peuple français…
    Il est le docteur Makronstein de l’économie, comme l’était Frankenstein en chirurgie.

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