Le déclin manufacturier des États-Unis

Le fait que l’industrie manufacturière ait été stagnante ou en déclin ne justifie pas nécessairement l’adoption de politiques protectionnistes.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le déclin manufacturier des États-Unis

Publié le 4 avril 2019
- A +

Par le Minarchiste.

Il est bien connu que le nombre d’emplois manufacturiers a fortement décliné aux États-Unis. Entre 2000 et 2007, il est question d’une baisse de 3,4 millions d’emplois, ou 20 %. Entre 2000 et 2016, ce sont 5 millions d’emplois, ou 28 % de déclin. Pendant ce temps, la population du pays a augmenté de 16 %. Le nombre d’usines a quant à lui diminué de 22 % entre 2000 et 2014.

Comme cette période débute au moment où la Chine a rejoint l’OMC, en 2001, plusieurs blâment la mondialisation du commerce et le libre-échange pour ces pertes d’emplois ; et ceux-ci ont contribué à mener Donald Trump au pouvoir en 2016. Durant cette période, le déficit commercial des États-Unis avec la Chine a explosé.

 

Cependant, le contre-argument des économistes en faveur du libre-échange est que malgré la baisse du nombre d’emplois manufacturiers, la production, mesurée par le PIB réel provenant du secteur manufacturier, a fortement augmenté. Cette observation suggère que :

  • la mondialisation n’a pas négativement impacté le secteur ;
  • l’industrie est simplement devenue beaucoup plus productive, grâce notamment à l’automatisation et la robotique.

En rouge le nombre d’emplois manufacturiers et en bleu le PIB réel manufacturier des États-Unis.

Ces économistes concluent donc que les emplois n’ont pas été volés par la Chine et ses bas salaires, mais ont plutôt été rendus superflus par les robots et les nouvelles technologies de production plus efficaces. Ce point de vue fait consensus chez les économistes.

Comme les biens manufacturés en Chine coûtent moins cher, le pouvoir d’achat des Américains a été augmenté par la mondialisation, créant de la demande et des emplois ailleurs dans l’économie, et permettant aux travailleurs licenciés de se repositionner.

Cette explication a des implications politiques importantes, car elle est abondamment utilisée par les économistes plus libéraux pour rabrouer les protectionnistes comme Donald Trump, défendre la participation des États-Unis à des accords de libre-échange tels que l’ALENA et se conformer aux règles de l’OMC.

Certaines informations contredisent cette thèse

Calculer le PIB réel n’est pas une mince affaire car il faut tenir compte des variations de prix et de qualité. Ainsi, si un ordinateur est 25 % plus performant que le modèle de l’année précédente, le PIB réel associé à cet ordinateur augmentera de 25 %. Autrement dit, on fait comme si 1,25 ordinateur avait été produit plutôt qu’un seul en réalité.

Évidemment, le travailleur qui a produit cet ordinateur n’est pas plus productif et son salaire ne sera pas augmenté de 25 % pour le refléter, car au final il n’a produit qu’un seul ordinateur, tout comme l’année précédente. Cependant, il est évident que de tels ajustements ont pour impact de faire gonfler artificiellement le PIB réel manufacturier. Mais cet impact est-il significatif ?

L’économiste Susan Houseman se penche sur cette question depuis plusieurs années. Elle observe que les indices de prix, aussi nommés déflateurs et utilisés pour calculer le PIB réel, ont été particulièrement faibles dans le secteur manufacturier comparativement au reste de l’économie, et ce depuis 20 ans (figure 3).

 

En fait, cette faiblesse est entièrement attribuable au sous-secteur de l’informatique (figure 4). Autrement dit, l’amélioration de l’efficacité des équipements informatiques, qui s’est traduite par une déflation des prix dans ce secteur, a été si marquée qu’elle a annulé toute l’inflation du secteur manufacturier !

 

De plus, le secteur manufacturier informatique a connu une croissance démesurée depuis 20 ans (figure 6), accentuant encore plus la distorsion. En excluant ce secteur du PIB réel manufacturier, Houseman observe que la croissance a été beaucoup plus faible et plus cohérente avec les statistiques de l’emploi (figure 5, ligne bleu-foncé). Il y a donc effectivement eu un déclin manufacturier aux États-Unis.

Cette trouvaille de Mme Houseman est renversante car elle change complètement la perspective adoptée depuis des décennies par les économistes, et elle a des implications politiques profondes. Pendant tout ce temps, nous avons observé des chiffres de productivité excessivement distordus qui nous offraient un portrait erroné de la situation.

Les conséquences

Le fait que l’industrie manufacturière ait été stagnante ou en déclin ne justifie pas nécessairement l’adoption de politiques protectionnistes. En théorie, les travailleurs pourraient se repositionner en dehors du secteur manufacturier, dans des secteurs où la demande augmente.

Mais en réalité, cela ne se fait pas miraculeusement, car il existe beaucoup de frictions dans ce processus. Un assembleur de portières d’automobiles peut difficilement devenir programmeur chez Google. Beaucoup de travailleurs manufacturiers ayant perdu leur emploi se sont repositionnés dans des emplois précaires, tels que la restauration, l’hôtellerie et le commerce de détail, où les rémunérations et les avantages sociaux sont inférieurs. D’autres ont simplement arrêté de chercher un emploi et ont quitté la population active, faisant diminuer le taux de participation de la main-d’œuvre.

Les deux conséquences immédiates observables sont une augmentation des inégalités de revenus aux États-Unis et une diminution du taux de participation.

 

En revanche, nous avons observé une amélioration des conditions des travailleurs chinois, générant l’apparition d’une classe moyenne et une réduction des inégalités entre la Chine et les pays industrialisés. La mondialisation a définitivement contribué à sortir la Chine du tiers-monde. Les salaires des travailleurs chinois du secteur manufacturier sont d’ailleurs rendus presque aussi élevés que ceux des Américains.

Comme les entreprises technologiques en croissance ne trouvent pas de main-d’œuvre suffisamment qualifiée parmi les chômeurs du secteur manufacturier, elles importent des travailleurs temporaires de l’étranger et font de l’outsourcing ou offshoring. Ceci dit, le manque de main-d’œuvre de haute compétence augmente la prime au diplôme et donc les inégalités.

Conclusion

À la lumière de ces faits, il pourrait être facile de conclure que le protectionnisme a jadis artificiellement permis aux travailleurs américains à faibles compétences d’obtenir une prime de rémunération, que le libre-échange, lorsqu’il est étendu au pays le plus populeux du monde, a éradiquée de manière un peu trop rapide, en 15 années, ne permettant pas à cette main-d’oeuvre de s’adapter assez rapidement et, causant ainsi d’importants problèmes socio-économiques.

Il ne s’agit pas de dire que le protectionnisme est justifiable, mais simplement qu’une transition vers le libre-échange doit se faire plus graduellement ; l’État pourrait intervenir pour la faciliter, surtout dans le domaine de la formation de la main-d’œuvre.

Le passage d’une économie mercantiliste vers une économie capitaliste est certes souhaitable, mais il a peut-être été trop rapide durant la période susmentionnée. Cependant, il ne faut pas blâmer la mondialisation des échanges pour les problèmes causés par cette transition, mais plutôt les politiques protectionnistes qui ont prévalu auparavant et ont structuré l’économie américaine de manière inadéquate.

En ce sens, l’approche de Donald Trump, consistant à revenir vers le protectionnisme, est la mauvaise et sera contre-productive. Ceci dit, les penseurs libéraux favorables au retrait brutal et unilatéral des tarifs douaniers devraient se raviser, car les problèmes ainsi causés favorisent l’émergence de mouvements populistes-socialistes militant en faveur d’une expansion du gouvernement pour atténuer ces problèmes, ce qui, au final, nuit à la cause des libéraux.

Une transition plus graduelle vers le libre-échange, et le libéralisme en général, est donc probablement plus pragmatique.

Sur le web

Voir les commentaires (29)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (29)
  • Je pense qu on a pas encore tout vu. La destruction de l industrie (en France ou aux USA) n en est qu au debut.

    Jusqu a maintenant, la chine fabriquait des produits concus ailleurs (ou les copiaient). Maintenant ils sont capable de faire des produits aussi bon voire meilleurs (ex Huawei).
    Dnas d autres domaines comme l automibile, notre avance technologique risque d etre reduite a neant par un changement de technologie (on a un avantage pour ocnstruire des moteurs diesels mais aucun pour construire des voitures electriques ou autonomes)

    Autre probleme : quel francais sain d esprit va faire des etudes pour aller travailler dans l industrie ? les etudes sont compliquees, les debouches incertains, les remunerations pas terribles. Il faut mieux faire medecine ou aller dans la finance (il y a bien plus de polytechniciens dans une salle de marche que dans un bureau d etude)
    Je connais pas trop la situation des USA, mais je pense qu ils ont un Probleme similaire voire pire. Qui va se mettre un gros credit sur le dos pour aller dans un secteur offrant des postes peu remunerateurs, exposes a la concurrence etrangere …

  • Vendre les produits des autres n’est pas une creation de richesse !

    Si tout est fabrique a l’étranger (en Chine) on ne fera que s’appauvrir.

    • Bonjour marc
      Vendre est bien une création de richesse, c’est un service indispensable. A moins de revenir au XVIII°, avec les physiocrates qui considéraient que seul l’agriculture était source de richesse.

      • Non, ce n’est pas une creation de richesses a proprement parle.
        Je parle des produits qui peuvent etre produit chez chez nous et qu’ils ne le sont pas. Vous ne faites que prendre une marge + la TVA pour l’état.
        Quand tout sera fabrique en Chine et revendu par amazon, il y aura plus personne pour acheter.

        • Que vous achetez un produit fabriqué en Chine ou dans une ville française voisine, c’est strictement identique (sauf pour l’état).

          • Non ce n’est pas la meme chose, quand vous avez une usine de voiture qui fait travailler 10 000 personnes, vous avez 10 000 personnes qui travaillent et qui gagnent de l’argent et qui vont dépenser leur argent autour de vous dans les commerces.
            Si vous faites votre usines en Chine, 10 000 chinois vont travailler , mais aucuns ne vas dépenser de l’argent dans les commerces autour de vous.

              • C’est pas parce que c’est écrit que c’est ce qui se passe dans la réalité.

              • La loi des avantages comparatif ne fonctionne pas avec la Chine.
                La Chine ne partage pas, le pays est grand et a la plus grande population du monde.
                Donc dans n’importe quelle industrie, fabriquer n’importe quoi revient moins chers, car elle peut diviser ses couts en vendant a sa population.

              • C’est bien beau de s’accrocher à des lois et concepts, mais si on s’attachait un peu à la réalité ?
                « Une conclusion de la loi des avantages comparatifs est que le principe de la division du travail, qui est un des piliers du capitalisme, apporte un gain à tous les individus. Le libre-échange ne condamne donc pas les moins productifs à être exclus de l’économie. »
                Hormis que ce n’est pas du tout ce qui se passe, alors merci d’arrêter de faire le pendant libéral du marxiste borné et de s’attacher un peu à la réalité des faits, et la réalité des faits c’est que faire du libre échange avec un pays qui fait du dumping de dingue et fait bosser des enfants, c’est de l’idéologisme borné. A votre avis, tous ces exclus que vous renvoyez avec mépris à leur misère, ce ne sont pas eux les principaux électeurs des vendeurs de rêves mensongers socialistes ?

                Faut arrêter avec les théories : si vous aviez bossé une fois dans votre vie avec le plancher de l’échelle sociale (ce que j’ai fait), vous comprendriez qu’il y a dans tout pays une part de la population qui a besoin des secteurs primaire et secondaire inférieur (manufacturier ou autre) parce que ladite population n’a tout simplement pas les capacités de faire autre chose comme boulot. Le choix est alors simple : la société libérale, mais à la Trump (à savoir, ne pas accepter les gens qui ne jouent pas selon les règles*), le socialisme ou une ploutocratie à la Running Man : j’aimerai bien voir un pseudo libéral tenter de m’argumenter en quoi la ploutocratie serait un modèle à atteindre…

                * cela me soule toujours de voir les idéologues parler de Trump comme d’un protectionniste… Quand il a proposé à ses interlocuteurs européens et canadiens de faire chuter TOUS les droits de douane et de passer à un vrai libre échange (pas celui où eux taxent les produits US à 25% ou plus quand les USA taxent les leurs à 5%), c’était votre définition du protectionnisme ? Pour vous, le libre échange, c’est, vulgairement, d’ouvrir ses fesses envers des gens qui vous taxent comme des dingues en retour, ou qui font leur blé en vous pouillant vos brevets (là aussi, je serai curieux de voir un libéral tenter de défendre le vol de propriété intellectuelle par la Chine…) ?

                • Bonjour Gally
                  « fait du dumping de dingue et fait bosser des enfants, »
                  Pas très sérieux comme argument. Je vais vous dire la vérité, La France se désindustrialise non pas à cause de la Chine, mais à cause d’un état envahissant et hostile à l’entreprise. Voyez la RDA, la Suisse qui s’en sortent bien.
                  Toujours facile de ne pas se remettre en question et mettre ses échecs sur le dos des autres.

                  • RFA et non RDA bien sûr..

                  • Où est ce que j’ai parlé de la France ? Commencez vous par répondre à ce que l’on vous dit (ici, le sujet de l’article est les USA et leurs emplois manufacturiers) avant de parler du « sérieux » de mes arguments.

                    Quand à votre méprisant (cela semble être un trait intéressant de votre caractère) « facile de ne pas se remettre en question blablabla », je vous laisse l’apprécier à l’aune du fait que je ne vive pas en Rance mais dans un pays où le taux de chomage est quasi nul.

                    Maintenant, si VOUS étiez un minimum sérieux et un peu moins orgueilleux ? Beaucoup demander d’un idéologue qui souhaiterait voir la réalité coller à ses petites cases, je me doute bien, mais sait-on jamais…

                    • My bad.. en effet l’article parle des USA.

                      L’article l’explique bien, on est en plein destruction créatrice, pour les salariés qui passent à la trappe, ce n’est pas forcement « girly », mais les politiques protectionnistes sont-elles pertinentes ? Lire la conclusion.
                      PS désolé pour le ton ‘méprisant’, c’est souvent le cas dans des échanges sur internet qui manque un peu de nuances.

                    • Et si au lieu de rester dans la généralité, vous répondiez aux points relevés plutôt que de rester collé serré avec votre théorie ?
                      1 : j’ai déjà répondu à l’argument en carton protectionniste
                      2 : si vous considérez malgré tout que Trump fait juste du protectionnisme, expliquez nous donc en quoi ce serait libéral de cautionner de fait un état qui détruit vos emplois en volant vos brevets, et qui concurrence vos travailleurs en faisant travailler des enfants ? (sans parler de la sous traitance dans des pays encore plus limites niveau respect desdits travailleurs, comme le Bengladesh : seuls ceux qui ne connaissent strictement rien au sujet ignorent que les Chinois font cela depuis des lustres, et d’une façon tellement « marchants d’esclaves » que le tristement célèbre atelier du Bengladesh passerait pour un hôtel 5 étoiles en comparaison. Et si on ne connait rien au sujet…)

                      Précisons, vu qu’il le faut, que je n’ai absolument rien contre la mondialisation et contre des emplois dans le « Tiers monde », bien au contraire même, je suis très heureux de voir à quel point la pauvreté a reculé depuis 20 ans. De là à laisser la Chine se comporter de la façon dont elle le fait, il y a une marge : libre échange et mondialisation ne signifient en rien loi de la jungle et ne doivent se pratiquer qu’entre gens respectant les mêmes règles : c’est tout aussi évident que de ne pas accepter un match de boxe où l’un des 2 concurrents met des fers à cheval dans ses gants…

                      NB : la « destruction créatrice » ? Vous êtes sérieux ? Vous comparez un déplacement de la force de production (sans création ni destruction, juste déplacement) avec une destruction créatrice ? Joseph Schumpeter doit se retourner dans sa tombe… Je me pose la question de savoir si vous et l’auteur faites semblant de ne pas réaliser à quel point vous êtes complètement en dehors de la réalité, ou si vous faites juste semblant pour ne pas avoir à réaliser que la réalité est plus complexe et ne colle donc pas parfaitement à votre modèle chéri (à savoir que non, le libre échange n’est pas une méthode, juste un but à viser, et qu’à être le seul des deux à le faire on n’arrive qu’à des résultats à la con qui finissent par amener des Ocasio Cortez au pouvoir…)

                    • Le libéralisme ne propose pas de solution toute faite, le monde est comme il est, et ce n’est pas en brandissant la morale (travail des enfants), en instaurant des barrières douanières que l’on rêgle des differentiels de productivité.
                      Je ne suis pas véhément comme vous. A vous entendre une partie des travailleurs sont exclus de la mondialisation au USA. Je ne le pense pas. Travailleurs pauvres certes, mais travailleurs quand même. Je suis optimiste. Le travailleur pauvre des société occidental vit mieux profite aussi de la mondialisation.

                    • « A vous entendre une partie des travailleurs sont exclus de la mondialisation au USA. Je ne le pense pas.  »
                      Donc vous ne savez absolument pas de quoi vous parlez, mais à un point que cela en est plus que risible.
                      Vous parliez de « pas girly » (une fois de plus, bonjour le mépris : allez trainer un peu vos guêtres, disons, dans les quartiers sud de Chicago et venez me parler de « girly » pour y décrire les conditions de vie) ? Effectivement, +/- 40 millions d’Américains vivant avec des « food stamps » (avant le méchant protectionniste Trump, c’était monté jusqu’à 47 millions), soit 9.2% des foyers, représentant 16.7% des enfants, ce n’est pas « girly ».
                      Monsieur l’idéologue dans sa tour d’ivoire a-t-il la moindre notion de ce que cela représente comme mode de vie ?
                      Pardon, je suis bête, j’ai affaire à un bobo, parlons lui avec des arguments qui vont le toucher : son portefeuille.
                      Monsieur l’idéologue dans sa tour d’ivoire a-t-il la moindre notion de l’augmentation massive des taxes et du domaine d’intervention de l’Etat que représente cette situation ? Monsieur a-t-il la moindre notion du pourcentage du PIB qui est prélevé sur toute la population américaine pour éviter que les rejetés de son pseudo libre échange (on ne parle pas de libre échange entre 2 partenaires quand l’un des deux s’assoit sur toutes les règles) ne meurent de faim ? A-t-il conscience de l’extension des administrations étatiques que représente cette aide sociale qui n’existait pas quand la Rust Belt fonctionnait toujours et que les ventilateurs (prenons un exemple simple) étaient toujours fabriqués à Chicago ? Alors certes, monsieur le bobo paye son ventilateur moins cher, tout du moins en a-t-il l’impression à la lecture de son ticket de caisse, quand il n’intègre pas que Medicare et Medicaid représentent désormais à eux seuls 26% du budget US… (bien plus même quand on intègre tous les postes sociaux : https://www.cbpp.org/research/federal-budget/policy-basics-where-do-our-federal-tax-dollars-go)

                      Je trouve savoureux ces pseudos libéraux qui, pour coller à un dogme qu’ils ont inventé par méconnaissance ET des théories ET du réel, en arrivent à être les principaux promoteurs de l’étatisme et du socialisme…

                      « Le libéralisme ne propose pas de solution toute faite, le monde est comme il est, »
                      c’est pourtant exactement ce que vous faites, donner des « solutions toutes faites » qui devraient s’appliquer à un monde que vous ne connaissez absolument pas, et c’est bien ce que je vous reproche, ceci et ce mépris à peine caché envers toute cette partie de la population que vous passez à perte et profit de votre désir de voir la réalité coller à votre lecture idéologique du libéralisme (lequel n’étant justement pas une idéologie, fallait le faire…) : cette réplique est donc tout simplement savoureuse tant elle est décalée.

                  • Est ce que vous avez deja produit quelque chose ?
                    Si j’ai une usine en France, j’ai un potentiel de 66 millions de clients.
                    Si je délocalise mon usine en Chine j’ai un potentiel de 1 milliard 400 millions de clients.
                    Si j’investit de l’argent, je l’investit dans un pays ou j’aurais le plus de vente, et parce que exporter de Chine en France ne pose aucuns problèmes, mais essayez d’exporter en Chine, ca devient plus complique.

      • C’est comme la speculation immobilière, vous avez 2 types, la créatrice et la non créatrice.
        Quelqu’un qui achete un terrain pour y construire et louer, apporte un nouveau bien sur le marche.
        Celui qui a de l’argent et qui achete un bien existant pour le louer, ne crée rien, c’est juste un parasite.

        • Les marchands de sommeil, maintenant.
          Le locataire obtient un service, un bien à louer, qu’il soit neuf ou de seconde main.

          • Non, vous obtenez d’un cote un bien supplémentaire, donc une concurrence.
            De l’autre cote, vous obtenez une augmentation des prix de location.

            • Parce que, tant que le locatif n’appartient pas exclusivement à un intervenant ou groupe restreint d’intervenants (que celui suit soit public (HLM) ou privé), il n’y a pas concurrence ? Original, mais admettons : dans le pays où je vis, la quasi totalité du parc immobilier est détenu par des petits propriétaires (entre 1 et 5 logements en location) qui ont investi le long de leur vie active pour s’assurer un revenu complémentaire à leur retraite.
              1 : vous nous expliquez en quoi ces personnes sont des parasites ?
              2 : vous nous expliquez en quoi cette situation ne correspond pas à de la concurrence ?
              3 : vous nous expliquez comment les personnes qui n’ont pas les moyens d’acheter mais doivent quand même se loger font sans ces « parasites » ? On crée un office HLM dépendant de l’Etat, c’est bien cela votre solution ?

              • Je dis que celui qui achete un terrain NU pour y construire un bien et le louer, créer une nouvelle offre sur le marche, ce n’est pas un problème.

                celui qui achete un bien existant pour le louer, ne crée aucune offre nouvelle, il fait juste augmenter les prix des biens et des loyers, et donc des salaires.
                L’espace pour habiter n’est pas illimité, l’immobilier n’est pas un bien comme les autres.

                • « celui qui achete un bien existant pour le louer, ne crée aucune offre nouvelle »
                  Bah si justement, il crée une nouvelle offre locative là où il n’en existait pas. Il peut même en créer plusieurs en place d’une quand il achète un bien qu’il transforme en immeuble de rapport, comme on peut le voir par exemple à Lille, rue Solférino, où de nombreuses maisons de maitre ont été transformées en une série d’appartements (de qualité précisons, on ne parle pas des marchands de sommeil ici mais des propriétaires sérieux) abordables que peuvent louer des ménages pas aisés voir des étudiants.

                  Faudrait sortir de la lecture marxiste : un riche n’est pas un salop spoliateur par principe…

            • la quasi totalité du parc immobilier *locatif*, bien sur

  • Merci pour cet article lucide, pragmatique et documenté.
    Depuis Saint Just, on sait que même la liberté peut être détournée en idéologie…

  • Le nombre de chômeurs américains est aujourd’hui plus bas qu’il ne l’était fin 1969. Ce n’est pas vraiment un signe de déglingue industrielle.

    • Vous êtes au courant que le nombre de chômeurs ne veut absolument rien dire, vu qu’une quantité conséquente de gens sont sortis des stats, et que le seul chiffre intéressant dans ce domaine est le taux d’emploi ?

      Ledit taux d’emploi était en 2014 de 68,1% aux USA, contre 63.8% en France, mais 81.6% en Islande, 79.8% en Suisse, +/-75% en Norvège et Suède, 74.2 en Nouvelle Zélande et 73.8 en Allemagne.

  • @Jean-Luc
    Tel qu’expliqué dans l’article, le chômage est artificiellement bas aux États-Unis car beaucoup d’anciens travailleurs manufacturiers ont arrêté de chercher un emploi et sont donc sorti de la population active (donc non-comptés comme chômeurs).

    De plus, un bon nombres d’emplois créés ces 20 dernières années sont dans des secteurs à faible valeur ajoutée, à des salaires de $13/heure plutôt que les $35/heure qu’ils gagnaient à l’usine.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s'il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’insta... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles