Les renouvelables vont-elles créer une nouvelle dépendance au béton ?

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Les renouvelables vont-elles créer une nouvelle dépendance au béton ?

Publié le 3 avril 2019
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Mais d’autres matériaux de base, comme le cuivre, pourraient devenir tout aussi stratégiques dans le contexte de la transition énergétique. C’est également le cas du béton. Matériau structurel le plus utilisé aujourd’hui dans le monde, sa « criticité » est régulièrement évoquée.

En France, par exemple, certaines études montrent qu’il faudrait 30 millions de tonnes de béton pour implanter 20 000 nouvelles éoliennes (pour ajouter une puissance de 80GW, au regard des 14GW déjà implantés). Ce chiffre n’a pas manqué de faire réagir des associations anti-éoliennes.

En portant ces besoins en béton à l’échelle mondiale, les interrogations, voire des craintes, émergent. Mais qu’en est-il réellement ? Va-t-on manquer de béton dans les prochaines décennies ?

10 milliards de tonnes produites chaque année

Le béton est un mélange, dont les proportions varient, d’un liant hydraulique (traditionnellement le ciment), de granulats (dont le gravier ou le sable), d’eau, d’adjuvants et parfois de fibres. L’eau provoque une réaction chimique de prise avec le ciment qui, en durcissant à l’air, lie tous les composants en un ensemble homogène et résistant.

Durable et bon marché, le béton est aujourd’hui le matériau de construction le plus utilisé au monde. S’il est difficile d’en connaître le niveau de production, les estimations s’établissent autour de 10 milliards de tonnes chaque année (soit l’équivalent de plus d’une tonne par Terrien par an !).

Mais le béton reste un matériau « hostile » à la transition énergétique : sa production nécessite beaucoup d’énergie et contribue aux émissions de gaz à effet de serre (GES) dont l’accumulation dans l’atmosphère perturbe le climat. Ces émissions représentent ainsi 8 à 9 % des émissions d’origine humaine globales de GES. Et la fabrication du béton mobilise plus de 2,5 % de la demande d’énergie primaire mondiale.

Plus précisément, c’est la production du clinker – composant essentiel du ciment résultant de la cuisson à très haute température d’un mélange composé principalement de calcaire et d’argile – qui s’avère majoritairement responsable de ces émissions, en raison de la combustion de combustibles fossiles, mais également de la chimie de la réaction qui libère du CO2.

Schéma simplifié de production du béton. Auteurs

Vers un béton plus « propre » ?

Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), chaque tonne de ciment émet 540 kg de CO2. Ce nombre varie en fonction de la composition du ciment et de la région du monde où il est produit. Étant donné sa faible valeur commerciale et son poids important à transporter, le marché reste très régionalisé, avec peu d’échanges au niveau international. Par conséquent, il est rare que soient délocalisées les externalités négatives (pollution locale et émissions de GES) qui lui sont associées.

Aujourd’hui, de nombreuses solutions existent pour réduire les émissions liées à la production du ciment. L’AIE prévoit ainsi une diminution de 24 % des émissions directes liées à l’industrie cimentière grâce à la diminution de la part de clinker, à l’amélioration de l’efficacité énergétique des procédés, à l’utilisation de combustibles alternatifs ou encore à l’usage de technologies de capture et de stockage du CO2 (carbon capture and storage).

Si certaines entreprises sont déjà bien engagées dans des objectifs de réduction de leur empreinte carbone, la mise en œuvre de ces mesures reste très incertaine à l’échelle mondiale. D’autant qu’avec la croissance de la population, l’AIE estime que la production de ciment pourrait augmenter de 23 % d’ici 2050.

En parallèle de ces considérations climatiques émergent d’autres problématiques, comme la demande en eau dans certaines régions en stress hydrique et la demande croissante en sable ; son prélèvement à proximité des côtes engendre l’érosion du littoral et le retrait des plages, menaçant le tourisme, l’agriculture et les écosystèmes marins.

Des technologies plus ou moins gourmandes

On le voit, la production du béton concentre les objectifs en matière de réduction des émissions de GES. Mais qu’en est-il du béton nécessaire à la transition énergétique, et plus précisément dans le secteur électrique ? Nous avons tenté de quantifier cette demande future.

À l’avenir, les besoins seront intimement liés aux technologies déployées, mais ils varient considérablement de l’une à l’autre : les barrages hydrauliques et les éoliennes sont très consommateurs de béton, les panneaux photovoltaïques beaucoup moins.

Les demandes en béton – donc en eau, en ciment et en granulat – seront, on le comprend, intrinsèquement liées aux futurs mix électriques développés par les États.

Contenu béton des différentes technologies de production électrique.

 

Pour estimer ce volume nécessaire à l’implantation du nouveau mix électrique mondial à l’horizon 2050, les scénarios prospectifs du secteur énergétique (comme ceux fournis par l’AIE) permettent de déterminer les volumes de matériaux nécessaires à leur réalisation. Le rapport Energy Technology Perspective de 2017 décrit par exemple trois mix électriques mondiaux et régionaux pour les décennies à venir, en fonction de l’élévation globale des températures d’ici 2100 : +2,7 °C (scénario RTS) ; +2 °C (scénario 2DS) ; +1,75 °C (scénario B2DS).

Il faut également prendre en compte la durée de vie plus courte des installations renouvelables – 25 ans en moyenne pour l’éolien et le solaire contre 35 ans en moyenne pour les centrales thermiques traditionnelles, et leur démantèlement. On peut alors déduire la somme des capacités à installer d’ici à 2050 pour répondre au besoin des scénarios de l’AIE.

Nouvelle puissance installée cumulée (GW) par scénario entre 2014 et 2050 : répartition par technologie. Auteurs

Une part relativement faible dans la demande globale de béton

En associant à chaque technologie un contenu matière (kg/MW) – et en multipliant celui-ci par les capacités nouvelles à installer sur la période 2014-2050 – il devient alors possible d’estimer les quantités de matériaux nécessaires à la transition énergétique dans le secteur électrique.

La production de ciment étant le principal responsable de l’impact du béton sur le climat, il constitue la base des calculs suivants. Dans les hypothèses retenues, le ciment représente 15 % en moyenne de la masse du béton.

Selon notre étude, les scénarios pour 2050 exigent une demande croissante de ciment. Au niveau global, la part du ciment consacrée à l’installation des nouvelles capacités entre 2014 et 2050 ne représente toutefois que 0,8 % de la demande cumulée de ciment d’ici à 2050 – soit environ un tiers de la production mondiale actuelle, la majorité du ciment étant utilisé dans le secteur de la construction.

Les émissions de CO2 liées à la production de ciment pour le secteur électrique sont également négligeables au regard de la baisse des émissions attendues grâce au nouveau parc électrique mondial composé d’énergies renouvelables. Le ciment ne devrait donc pas limiter le déploiement des nouvelles capacités nécessaires aux trois scénarios proposés par l’AIE.

Demande cumulée de ciment d’ici 2050 et émissions de CO₂ associées.

Une demande en ciment inégalement répartie

La Chine, premier producteur mondial, représente environ un quart de la demande globale de ciment, soit l’équivalent de tous les pays de l’OCDE confondus. Elle est suivie de l’Inde, deuxième pays possédant la croissance de la demande d’électricité la plus forte d’ici 2050.

Mais, pour traduire la dépendance d’un mix électrique à une ressource, il faut recourir à un autre indicateur : la demande par capacité installée (Mt ciment/GW installé), dite ici « intensité-ciment ». On peut également traduire cette information pour les émissions de CO2 liées à la production du ciment (Mt CO2/GW installé).

La moyenne mondiale quasi constante est ici aussi biaisée par le poids de la Chine et il existe parfois de grandes disparités entre régions. Par exemple, l’intensité ciment du Brésil est trois fois plus importante que celle du Mexique. Au sein d’une même région, on observe également une différence de demande significative selon les scénarios. Le mix électrique russe consommerait 30 % de plus de ciment dans un scénario à 1,75 °C qu’à 2,7 °C.

Le ciment nécessaire à la transition énergétique est également à mettre en relation avec la production annuelle régionale : en Russie ou au Brésil, il pourrait en représenter plus de 85 %, contre 12 % en Chine. Dans les pays en développement marqués par une forte urbanisation, l’impact de la production de ciment liée à la transition dans le secteur de l’électricité demeure donc significatif.

Auteurs

Pas d’obstacle au développement des ENR

Nos travaux démontrent donc plutôt une absence de criticité sur la ressource béton – et plus particulièrement ciment – à l’horizon 2050 dans le cadre de la transition du secteur électrique. En revanche, le contexte d’urbanisation croissante et de réduction des émissions de CO2 implique des enjeux bien plus forts pour l’industrie du béton au niveau global, et invite à la réflexion sur la coordination des politiques urbaines et énergétiques.

Si les seules productions et consommations de béton nécessaires au développement des énergies renouvelables peuvent difficilement apparaître comme des aspects limitants dans le futur, d’autres aspects, comme la dégradation des paysages ou la consommation d’eau, pourraient être soulevés dans le déploiement des énergies renouvelables.

Samuel Carcanague, chercheur à l’Institut de Relations internationales et stratégiques (IRIS) et Aymen Jabberi, étudiant à l’École centrale de Lyon, ont participé à la rédaction de cet article.

Emmanuel Hache est chercheur associé au laboratoire Economix de l’université Paris Nanterre et directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Cet article a reçu des financements de l’Agence nationale de la recherche dans le cadre du projet GENERATE (Géopolitique des énergies renouvelables et analyse prospective de la transition énergétique).

Clément Bonnet a reçu des financements de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).

Gondia Sokhna Seck et Marine Simoën ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
  1. Économiste et prospectiviste, IFP Énergies nouvelles.
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  • Le béton n’est pas la seule « matière » nécessaire à l’installation de ces structures : il faut l’armer ! La fabrication des armatures (hauts fourneaux, consommation de minerais) est coûteuse à tous égards.

  • <<>>

    Écrit par des chercheurs et universitaires, c’est lamentable.
    Les EnR nécessitent des centrales thermiques qui rejettent infiniment plus de CO2 dans l’air que les centrales nucléaires.
    C’est vérifiable en Allemagne !
    D’où sortent ces publications ?

    • L’article s’intéresse exclusivement à la production de ciment, pas aux rejets totaux de CO2. Les analyses du cycle de vie les plus récentes annoncent des émissions de l’ordre de grandeur de 10g eqCO2/kWh pour l’éolien et le nucléaire. Pour parer l’intermittence des renouvelables, les centrales thermiques à charbon ne sont pas la seule option. Le nucléaire par exemple a fait de gros progrès dans sa capacité à faire varier rapidement sa puissance. Les pays possédant beaucoup de montagnes peuvent aussi recourir aux STEP comme c’est le cas par exemple en Norvège.

  • Tres courageux d’etudier un truc aussi barbant que le ciment !
    Le bon sens arrive a la meme conclusion ,sans interet de combattre les eoliennes pour leur base ..pas aussi monstrueuses que ca.
    Bref on apprend aussi que le gaz a des atouts considérables mais , ca aussi , on le savait depuis longtemps.

  • Le solaire et l’eolien ne servent a rien est vite dit. Chaque kw produit est de la producttion en moins pour le classique …donc moins d’importation de gaz en europe ..la france est un cas particulier a cause de son nucleaire..mais a long terme sans doute qu’on evitera la construction tres onereuses de futures centrales nucleaires classiques…en attendant le surgenerateur et autres petites merveilles technologiques

    • Remplaver des sources d’énergie pilotables par des sources aléatoires n’a aucun sens.

    • « Chaque kw produit est de la production en moins pour le classique »: NON. C’est chaque kw produit lorsqu’il y a de la demande et que les autres moyens de production peuvent ralentir uniquement. C’est bien là le problème. De ce point de vue le solaire est le pire, il ne produit que la journée, surtout en été, alors qu’on a besoin d’électricité le soir en hiver. L’éolien est un peu mieux, mais si les ENR n’étaient pas prioritaires sur le réseau, le utilisation s’effondrerait.

      • Le solaire est la meilleur option ,il est entierement previsible et fonctionne aux heures ouvrables ..la nuit on ne consomme pas grand chose ( l’eclairage led ou le frigo ou la recharge de machins et de trucs !).
        De plus ,si on considere que l’on va vers un rechauffement climatique on peut climatiser pour pas trop cher( combien l’edf vendra son energie ttc en 2020 ?) !

        • Le solaire est tout aussi variable à court terme que le vent; il suffit d’un front de nuages qui passe au dessus d’une région, et c’est non prévisible.
          Et à la pointe d’hiver à 19 heures, je n’ai jamais bronzé, au moins en Europe.
          L’EDF vendra d’autant plus cher en 2020 qu’on aura installé des éoliennes et des PV subventionnés. On l’oblige à acheter ces productions à des prix supérieurs à ses propres coûts, ce qui fait en plus que ses centrales produisent moins, ce qui augmente ses coûts internes car il écluse moins ses coûts fixe, c’est un cycle infernal

    • Exact à condition que le marché ne soit pas faussé, ce qui n’est pas le cas actuellement. Et au contraire, la consommation de gaz augmentera lors des périodes hivernales.

  • Et si le CO2 n’a aucune influence sur le climat?

    • C’est pas grave, on renommera les éoliennes « épouvantails » destinés à effaroucher les martiens.

    • Oui tout l’article peut être réécrit avec cette hypothèse .

    • Gaz et pétrole sont à leur apogée (d’après J.M. Jancovici, leur pic d’extraction devrait se situer dans la prochaine décennie). Le charbon est une catastrophe environnementale. Face à ces deux constats, il faut trouver des alternatives !

      • Intelligence et progrès sont à leur apogée (enfin, l’étaient il y a une trentaine d’années). Face à ces deux constats, il faut trouver des alternatives !

        • Progrès et intelligence sont des concepts beaucoup trop abstraits pour qu’on puisse identifier leur maximum.

          Concernant la soi-disant amélioration de l’intelligence, il n’existe pas deux études arrivant aux mêmes conclusions…

      • Des vélos avec des dynamos !

        Avec toutes les économies d’énergie qu’on prévoit de faire, c’est amplement suffisant pour éclairer la caverne.

      • catastrophe environnementales si vous voulez et vous trouverez des gens pour dire qu’ l’humanité est une catastrophe environnementale aussi…mais pas aussi surement catastrophe humaine..

  • « sa production nécessite beaucoup d’énergie et contribue aux émissions de gaz à effet de serre (GES) dont l’accumulation dans l’atmosphère perturbe le climat ».
    Non, et non.
    Seule la vapeur d’eau est un véritable gaz à effet de serre. Le CO2 y contribue de façon infime. Dire que le CO2 perturbe le climat est une sottise de plus en plus infirmée par les vrais physiciens.
    Et, évidemment, construire des milliers d’éoliennes est une autre immense ânerie. Idem pour les panneaux photovoltaïques.

  • Le problème sera le manque de sable, de l’agrégat un peu moins.

  • Pour Michel Negynas qui a écrit
    «  » » » » » » »Il n’échappera à personne que l’étude émane de l’Institut du pétrole. Pourquoi l’IFP se lance t elle dans les ENR? Pace qu’elle espère torpiller le nucléaire. Et sans nucléaire, on aura besoin du gaz pour secourir les ENR. » » » » » » » » » » »
    L’IFP n’est pas seule à s’intéresser aux ENR ; TOTAL aussi et vend déjà de l’électricité ; je ne vois pas pourquoi vous voudriez dresser les pétroliers contre l’industrie nucléaire ; TOTAL s’intéressait à l’uranium depuis les années 70 et avait une filiale qui s’appelait MINATOME ; je ne vois pas pourquoi alimenter cette guéguerre entre fournisseurs d’énergies ; c’est vrai que la filière nucléaire via le site SAUVONS LE CLIMAT entretenu par des retraités du CEA s’appuyait grandement sur l’absence d’émission de gaz à effet de serre de ses centrales , ce qui n’est pas tout à fait vrai puisque deux tiers de l’énergie produite par les réactions de fission partent en fumée sous forme de vapeur d’eau ; et je ne vois pas pourquoi les pétroliers voudraient casser l’avenir du nucléaire en s’associant donc aux écolos ; grâce aux schistes américains le pic du pétrole conventionnel a été repoussé , mais cela n’est qu’une embellie et il est clair qu’on en reparlera avant 2030 ; il est clair aussi que d’ici là les compagnies petrolières vont diversifier leurs activités dans tous les domaines de l’énergie : nucléaire et charbon compris

    • Vous vivez dans un monde de bisounours?

      • Et vous dans un monde de politiciens comploteurs détachés de la réalité ? Une société est objective parce que la rentabilité de ce qu’elle développe prime sur les incitations politiciennes. L’IFP a ajouté EN à son nom quand il a cessé d’être au seul service des pétroliers. On peut le déplorer, mais certainement pas lui faire un mauvais procès sur ses intentions, ni remettre en cause à cette occasion l’honnêteté des scientifiques et ingénieurs qui y travaillent.

        • La rentabilité des ENR n’existe que parce qu’il y a obligation d’achat de leur production à des prix supérieurs aux prix de marché, le tout payé par les consommateurs et les contribuables. Je ne juge aucunement l’IFP dans son ensemble, mais je constate que l’étude présentée est confuse et biaisée.
          Et au delà d’un certain seuil de capacité de production, installer des éoliennes et du solaire conduit mécaniquement à installer des centrales au gaz en back up.

      • Contrairement à vous, j’ai bien les pieds sur terre
        Gros bisous du Fritz

  •  » la demande par capacité installée  »

    Par capacité, dois-je supposer que l’étude gomme la proportion réelle de production électrique par type d’énergie ?
    Et donc masquerait le caractère intermittent des éoliennes et du solaire pour nous donner un rapport « tonne ciment / MW) » approchant le nucléaire…

    Si c’est le cas, alors, il faudrait multiplier l’éolien par 4 (pour la production réelle puisque la charge est généralement moins de 25%) puis par 2 (pour tenir compte de la baisse de production avec le vieillissement du matériel) et de la durée plus faible par rapport au nucléaire (minimum *3) et l’hydraulique (minimum *5 ou plus).

    Et encore, on n’ajouterait pas la quantité de béton encore à prévoir pour le renforcement et l’agrandissement du réseau électrique que la déportation de la production EnR oblige à faire.

    • Très juste. Le bon indicateur est « tonne de ciment par KWh produit tout au long de la vie ». L’unité fonctionnelle est le KWh, pas le KW. C’est une erreur grave qui montre soit que les auteurs n’y connaissent rien à l’analyse du cycle de vie, soit qu’ils orientent délibérément l’étude.

      En fait l’article est confus. On n’y comprend pas grand chose sauf à la fin, on réalise que c’est une apologie des éoliennes et surtout du solaire.

      • Ca montre surtout que vous ne savez pas séparer une étude scientifique et son utilisation dans des considérations politico-économiques…

        • L’étude est biaisée. Plus grave, les auteurs semblent avoir une conception bizarre de l’indépendance et du conflit d’intérêt. Lorsqu’on va sur le site de The Conversation, ils se présentent tous comme affiliés ou salariés de l’IFP, (cela n’apparaît pas sur l’article de Contrepoints) et déclarent ne tirer aucun profit de l’étude!

          • Par Emmanuel Hache1.
            Économiste et prospectiviste, IFP Énergies nouvelles.
            Contrairement à vous , je ne vis dans un monde de bisounours , mais je sais lire

            • Allez sur l’article original, (The Conversation) vous trouvez:

              ‘ »Emmanuel Hache
              Économiste et prospectiviste, IFP Énergies nouvelles

              Clément Bonnet
              Économiste, IFP Énergies nouvelles

              Gondia Sokhna Seck
              Spécialiste modélisation et analyses des systèmes énergétiques, IFP Énergies nouvelles

              Marine Simoën
              Ingénieure de recherche en économie, IFP Énergies nouvelles

              Déclaration d’intérêts
              Emmanuel Hache est chercheur associé au laboratoire Economix de l’université Paris Nanterre et directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Cet article a reçu des financements de l’Agence nationale de la recherche dans le cadre du projet GENERATE (Géopolitique des énergies renouvelables et analyse prospective de la transition énergétique).

              Clément Bonnet a reçu des financements de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).

              Gondia Sokhna Seck et Marine Simoën ne travaillent pas, ne conseillent pas, ne possèdent pas de parts, ne reçoivent pas de fonds d’une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n’ont déclaré aucune autre affiliation que leur poste universitaire. »

              Pour moi, c’est incompréhensible… IFP EN est bien un organisme financé par des entreprises dans le business des ENR….

              • Et qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? On dirait que vous vivez dans un monde où aucun résultat scientifique n’existerait, et où seuls des intérêts occultes expliqueraient les conclusions, par ailleurs arbitraires, des travaux présentés.

                • Sur The Conversation, ils se présentent à la fois comme économistes de l’IFP, et indépendants de toute affiliation à une organisation qui pourrait tirer profit de l’article…Soit vous faites le bête, soit vous ne savez pas lire…

                  • Et vous faites comment pour que l’IFP tire profit de l’article ?
                    Ah oui, vous confondez vous aussi « dire des réalités pas très aimables sur certains procédés » et « faire des bénéfices monstrueux avec les procédés concurrents »…
                    Les profits, ça se construit comme on le faisait autrefois, y-compris à l’IFP, en étudiant la fiabilité et la rentabilité de méthodes innovantes, en développant ces méthodes quand on conclut à cette rentabilité, et en laissant tomber quand on conclut à leur absence. C’était comme ça qu’on faisait il y a 40-50 ans, quand l’IFP a ainsi lancé des spin-offs genre Technip, qui à l’époque ne marchaient pas mal du tout. Il y a des limites à ce qu’on appelle « affiliation à une organisation qui pourrait tirer profit d’un article », tout scientifique sait que s’il obtient des résultats, son organisation peut « en tirer profit ». La séparation se fait sur le lien hiérarchique et la question de savoir si les résultats ont bien été obtenus, et non imposés par cette hiérarchie. C’est à ça que servent les déclarations d’intérêt. Vous n’avez en rien montré que vous ne vivez pas dans le monde où n’existerait aucun résultat scientifique que je mentionne plus haut. Quand à votre dernière phrase, elle ne renforce guère votre position, bien au contraire…

                    • Que l’IFP ait été un pôle d’excellence à une certaine époque, je n’en doute pas. Qu’il sombre maintenant dans l’étude de chimères inutiles et subventionnées, cela ne fait aucun doute.
                      Je ne comprends rien par contre à votre première phrase et en quoi elle concerne le sujet, le mot « profit » utilisé dans le contexte n’ayant, me semble t il, rien à voir avec le profit dont vous parlez.

                      Le « profit » dont peuvent tirer certains de leurs auteurs, c’est leur rémunération, puisqu’ils se présentent comme IFP. Et c’est preuve de leur part d’une grande ingénuité de dire à la fois qu’ils ne tirent aucun profit de l’étude, et de se présenter comme IFP par ailleurs. Je trouve ça pour le moins bizarre. S’ils n’avaient pas rajouté cette déclaration d’indépendance, il n’y aurait rien à dire, l’IFP a parfaitement le droit de publier des études en faveur de ses activités.
                      Dans le cas précis, l’étude visiblement sert à glorifier les PV, qui utilisent peu de béton, et dédouaner l’éolien, en montrant qu’il n’épuise pas les ressources. Sauf que la démonstration est fausse, puisqu’elle est faite sur la base des tonnes par KW au lieu des t par KWh. Or cette « erreur » est trop grosse, pour se dire que de la part d’ingénieurs et d’économistes, elle ne soit pas intentionnelle.

  • Article intéressant avec une approche originale. Il y a du avoir des déçus par la conclusion 🙂

  • « Les renouvelables vont-elles créer une nouvelle dépendance au béton »

    Je me demande si on n’est pas en train de créer une dépendance à la connerie. A force chaque jour d’en dealer des quantités toujours plus importantes dans la presse, les bobos sont devenus accrocs. Ils réclament leur dose chaque jour, plus concentrée.

    Jusqu’à l’overdose …

    Après avoir traîné en vain l’état en justice, vont-ils décréter une gréve de la faim générale pour sauver les légumes ou s’immoler par le feu pour implorer la pitié de Gaïa ?

  • Ce n’est pas un post scientifique mais le ressenti d’une personne avec les pieds sur terre.

    Ayant connu les grèves perlées d’EDF dans le début des années « 60 » et craignant leur ré-apparition si l’on touche leurs « avantages acquis » je me suis acheté un panneau solaire « But zéro » de 0,75 mètre carré avec la batterie LI-Ion pour pallier (un peu) à d’éventuelles coupures.

    Résultat pour 100W attendus en plein soleil, avec le panneau à 90° par rapport à l’axe des rayons: plus de 95 W de rendement : super !
    On m’avait dis que même par temps couvert cela fonctionnait pas mal : résultat : voile de nuage : 5W !!
    No comment…

  • Je trouve un intérêt dans les panneaux solaires en autoconsommation juste pour couvrir la consommation de base de la maison. Mais il faut faire plein de papiers, de déclarations diverses, etc si bien que j’ai laissé tomber.

    • j’ai un peu de mal à penser que dans un pays avec un service public de distribution avec des tarifs ..l’autoconsommation ne pose pas un problème de fond..on est peut être prêt à payer un peu pour que des gens isolés aient le courant en payant leur ligne, mais si en plus ils « autoproduisent  » voire nous revendent du courant. que l’on est d’une certaine façon obligé d’acheter m’^me si on en a pas besoin..ce n’est plus la m^me histoire..

      bon…les lois et règlements on fait avec…je ne blâme pas les gens qui profitent du système …je dis juste que si ça généralisait le système ne tiendrait plus.

    • Je suis un peu pareil que vous Dad22fr. Il y a eu des subventions en Wallonie pour le solaire, puis ça a changé, l’investissement devenait moins intéressant (mais toujours intéressant), etc. Ayant une horreur viscérale de remplir des documents administratifs, je n’ai pas creusé très loin.

  • Difficile de prendre au sérieux un article qui commence par exprimer la quantité de béton en tonnes. Difficile de croire que chaque éolienne consomme 625 m³ de béton ( un cube de 18.5 m de côté – c’est le volume d’un immeuble de plus de six étages ). Agaçant de lire que le béton « durcit à l’air », alors qu’il s’agit d’une pure réaction d’hydratation, qui se produit aussi bien sous eau. Et très agaçant de voir que le titre a peu à voir avec le contenu de l’article

    • La racine cubique de 625 est 8.55.

    • D’accord avec vous, et article (ou plutôt l’étude dont il est question) est d’un niveau très médiocre. Ceci dit, il y a d’après l’étude 1200 t et pas 650 t de béton pour une éolienne de 3MW ce qui est tout à fait plausible: 3 m de profondeur, 11 m de diamètre.

    • 1000 m³ de béton, cela donne environ 2300 tonnes de béton.

  • Les commentaires sont fermés.

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Le quotidien Les Échos s’étonne : « Électricité : le solaire victime de son succès » (23 août 2023)

« Portée par la flambée des prix et par les mesures d'urgence prises par Bruxelles, la croissance du photovoltaïque bat tous les records en Europe. Au point que certains s'inquiètent des effets collatéraux de cette croissance : les prix négatifs sont de plus en courant, et certains pays commencent même à rationner leur production. »

Les Échos se trompe : le solaire n’est pas victime de son succès, il est victime du soleil, qui cha... Poursuivre la lecture

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