« L’Intelligence Artificielle va-t-elle aussi tuer la démocratie ? » de Laurent Alexandre et Jean-François Copé

L’Intelligence Artificielle peut-elle constituer une menace pour la démocratie et les libertés ? La confrontation entre le point de vue du spécialiste et celui du politique.

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« L’Intelligence Artificielle va-t-elle aussi tuer la démocratie ? » de Laurent Alexandre et Jean-François Copé

Publié le 20 mars 2019
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Par Johan Rivalland.

Le débat est intéressant, d’autant plus que, à l’ère du numérique, il s’agit d’une question majeure et très actuelle. Et c’est après de nombreux échanges entre le spécialiste de l’Intelligence Artificielle Laurent Alexandre et le politique Jean-François Copé que tous deux ont fini par décider d’écrire ce livre ensemble, le point de vue du second ayant apparemment considérablement évolué au fur et à mesure de leurs échanges. Tous deux conviennent que l’Intelligence Artificielle est non seulement un sujet majeur, étant donné qu’elle va bouleverser notre monde, mais qu’au-delà il s’agit selon eux d’une véritable « bombe à fragmentation pour la démocratie libérale ». On mesure bien, dès lors, l’importance de la question. Car, affirment les deux débatteurs, il s’agit bien là rien de moins que d’un changement de civilisation qui est en cours.

Vers le transhumanisme ?

Car cette « révolution des révolutions », comme la qualifie Laurent Alexandre, artisan de la première moitié du livre, pourrait bien venir transformer complètement la vie telle que nous la connaissons. Dans tous les domaines – création de la vie, longévité, reprogrammation de notre cerveau, religion, technologies, géopolitique, etc. – l’IA va « transformer la science fiction en science ». À tel point que l’on pourra envisager de vivre 1 000 ans, voire davantage, mais sous une autre forme, puisque c’est notre mémoire numérique qui pourra prendre le relais de notre conscience – après notre mort biologique – et pourra être fusionnée avec de l’Intelligence artificielle (Elon Musk, entre autres, travaille déjà activement sur des premières recherches touchant à la question). De même que de nouvelles formes d’eugénisme ou d’accroissement des Q.I (quotient intellectuel) sont aussi à l’étude, via la manipulation d’embryons notamment, amenée à se généraliser, notamment du côté des Chinois, qui n’ont pas toujours les réserves que nous pouvons avoir en matière d’éthique. Avec à la clef des considérations géopolitiques effroyables. Et d’autres conséquences multiples que Laurent Alexandre nous décrit de manière effrayante. C’est le rapport à l’amour, à la famille, à la reproduction, à la religion, et à des tas d’autres choses qui va être transformé.

Une Europe assoupie

Or, l’Europe est tellement en retard sur toutes ces questions qu’elle laisse le champ libre aux États-Unis et à la Chine conquérante de se mener une gigantesque guerre silencieuse, de nature technologique, dont elle semble évincée, par naïveté. Et en laquelle l’opinion ne croit pas, car elle ne la voit pas. Avec des conséquences que l’on peine à imaginer.

Qui avouera à nos concitoyens que notre armée sera en 2030 impuissante en cas de vrai conflit ? Même s’ils ne sont pas branchés sur Internet, nos missiles ne décolleront pas, nos avions seront cloués au sol et nos généraux seront aveuglés par les IA américaines ou chinoises (…) Même le plus courageux de nos fantassins fuira devant les robots. Les États-Unis eux-mêmes sont menacés par l’efficacité technologique chinoise (…) Les dirigeants européens sont les Gamelin de l’IA. Derrière le général Gamelin qui conduit la France à l’étrange défaite de 1940, il y eut Pétain. Il va se passer la même chose d’ici 2050 : puisque nous ne comprenons pas la guerre en cours, nous deviendrons une colonie numérique des géants de l’IA.

Selon Laurent Alexandre, la cause profonde du décrochage de l’Europe est culturelle. Elle s’est assoupie, par excès de confiance en elle, en raison de sa domination des siècles précédents. Mais il n’y a qu’à voir la puissance des GAFA et autres BATX pour se rendre compte du rôle de « corsaires » que ces géants de l’IA jouent actuellement, dépassant de plus en plus le pouvoir d’influence des politiques. Et à cette aune, il semble bien que l’Europe risque de rester rapidement « abandonnée sur le quai de l’Histoire ».

L’ère des « technotatures »

C’est la notion même de démocratie libérale qui risque de se trouver marginalisée par l’assaut des nouvelles formes de totalitarisme, à l’image de la puissance renouvelée du Parti Communiste Chinois.

D’outil d’émancipation politique, Internet serait ainsi devenu un allié majeur des régimes autoritaires, à travers leurs trois piliers traditionnels — la censure, la propagande et la surveillance — renforcés par les technologies numériques.

Déjà, la Chine pratique un scénario digne de Black Mirror, avec son « crédit personnel », reposant sur un système de notation des citoyens permettant le contrôle des comportements des individus le plus élaboré et le plus implacable de l’histoire humaine. De cette note de crédit social dépend la capacité de chaque citoyen à pouvoir se loger, voyager, ou encore inscrire ses enfants à l’Université.

En Occident aussi, les individus se trouvent de plus en plus surveillés par les États, notamment depuis l’instauration des lois sécuritaires de lutte anti-terroristes ou les lois anti-fake news. Et, coincés entre d’une part les technologues enchanteurs et d’autre part les philosophes rabougris (ceux-là même qui étaient jadis fascinés par Lénine, Staline, puis Mao, Castro ou Pol Pot et à qui – reprenant le titre de l’excellent ouvrage de Johan Norberg – il répond que Non, ce n’était pas mieux avant), le débat européen a atteint un point d’irrationalité telle, selon l’auteur, qu’il constitue notre plus grand boulet.

Le nouveau clivage entre néo-malthusiens collapsologues et transhumanistes colonisateurs du cosmos

Entre ceux qui sont persuadés que le travail va disparaître à cause de l’IA, les théoriciens de la fin de notre monde par collapsus écologique, et les Elon Musk ou Jeff Bezos lancés à la conquête de l’espace, l’Europe reste coincée dans « des leçons de morale d’autant plus vaines qu’elles sont reçues avec une totale indifférence du côté du Pacifique », déplore Laurent Alexandre. C’est d’autant plus vrai en France, l’un des pays où les gens sont les plus pessimistes du monde et où les théories du complot foisonnent plus que jamais. Ce qui, à l’ère du capitalisme cognitif et de l’économie de la connaissance, nous oblige à réagir :

Les politiques, les universitaires, les journalistes, l’école et les chercheurs doivent former des citoyens humanistes capables de résister au complotisme, aux craintes apocalyptiques et à l’anti-science. Le XXIe siècle sera vertigineux mais la fin du monde n’est pas au coin de la rue.

La relative léthargie européenne en matière de recherche

À l’heure actuelle, ce sont des millions d’ingénieurs et de chercheurs à très haut potentiel qui sont formés en Asie. Et les dépenses de recherche y sont beaucoup plus fortes qu’en Europe. Par une sorte de retournement de l’Histoire, c’est nous qui sommes en passe d’avoir les petits boulots. Et ce d’autant plus que nos meilleurs cerveaux ou chercheurs en IA, payés à des niveaux presque dérisoires ici, se font débaucher à prix d’or à l’étranger. Ce qui explique que l’Asie conquérante n’a pas peur du futur, contrairement aux Européens.

Dans des domaines aussi cruciaux que la médecine, l’IA est sur le point de supplanter les meilleurs médecins. Très bientôt, nous dit Laurent Alexandre, il deviendra criminel de laisser un spécialiste engager un diagnostic, là où la machine sera beaucoup plus sûre et performante. Et même l’éthique ne sera plus produite par le cerveau des médecins, mais par l’IA. Le problème, là encore, est que le pouvoir médical sera aux mains des mêmes GAFA et BATX, ce que l’on refuse encore de voir en France, selon l’auteur.

De manière générale, il est très difficile de prévoir sur quel monde va réellement déboucher le développement de l’IA et son impact en matière de travail. L’auteur nous présente neuf scénarios différents, qui vont de la simple déception au regard des espoirs suscités à la mort du travail, en passant par l’Homo Deus, fusion entre les humains et l’IA. Mais bien malin qui pourrait dire de manière certaine quels bouleversements sociétaux, religieux et économiques va entraîner ce tsunami technologique. Si ce n’est que le risque de croissance des inégalités (et du nombre de Gilets jaunes, ajoute l’auteur) devrait être d’autant plus élevé que l’IA progressera vite. Un sujet d’autant plus préoccupant que, selon Laurent Alexandre, des politiques à l’image d’Emmanuel Macron semblent relativement se désintéresser du sort de ceux, de plus en plus nombreux, qui sont ou deviendront des laissés pour compte de cette économie de la connaissance, à l’instar des États-Unis, où les suicides de populations blanches rurales sont de plus en plus nombreux. Or, selon lui les démocraties disparaîtront si elles ne sont pas capables d’apporter des réponses et d’accompagner ces populations vers l’avenir.

Des démocraties gouvernées par l’impuissance publique

Le vrai pouvoir est de plus en plus entre les mains des géants du numérique américains et asiatiques, nous dit Laurent Alexandre. Les politiques traditionnels sont, quant à eux, prisonniers du court terme et incapables de se projeter dans le temps long. De plus, les législations sont toujours en retard sur les évolutions technologiques.

Que pèsent nos lois sur les médias par rapport aux règles de filtrage établies par Google et Facebook qui sont devenus « les châteaux médiatiques » du monde ? Que pèse le droit de la concurrence face à l’IA d’Amazon ? Que pèsera demain le Code de la santé publique face aux algorithmes de DeepMind-Google, Amazon ou de Baidu, qui seront incontournables en IA médicale ?

L’IA va devenir l’essentiel du travail parlementaire et l’État ne pourra plus se contenter d’assurer l’ordre public et de redistribuer.

Un politicien qui ne maîtrise pas l’IA – ou qui pense encore que l’IA est un programme informatique banal – va devenir un danger public, une machine à attiser le populisme parce qu’il n’aura aucune prise sur le réel.

Le rapport au réel risque, au contraire, d’être radicalement changé. Et dans les siècles qui viennent, les souvenirs pourront être manipulés directement dans les cerveaux humains.

On imagine avec effroi ce que Staline, Mao, Pol Pot ou Hitler auraient fait s’ils avaient disposé des technologies NBIC. Le goulag aurait reprogrammé les cerveaux : l’Homo sovieticus serait devenu une réalité irréversible et la Perestroïka n’aurait jamais vu le jour.

La Californie n’a pas plus de cinq ans d’avance. La Chine galope beaucoup plus vite et ne tardera pas à devenir le maître de l’IA. Quant à l’Europe, elle est tellement dépassée que les politiques devront abandonner leur conception de l’État-providence traditionnel pour tenter de sauver les naufragés du numérique, dans un monde où le virtuel prendra vite le pas sur la réalité et où il va devenir urgent de sauver la transmission des connaissances, en s’appuyant notamment sur les neurosciences. Quant à notre avenir d’Européens, au lieu de vouloir taxer les GAFA ou rêver de les démanteler, il devra passer par une alliance avec eux et assurer ainsi notre cybersécurité, estime Laurent Alexandre au vu de notre retard irrattrapable, ainsi qu’abandonner la lourdeur de nos technostructures politiques, si nous ne voulons pas être la proie des Chinois.

Ne nous y trompons pas : l’enjeu est tout simplement la capacité des démocraties libérales de se maintenir face aux démocratures et dictatures qui engrangent les succès. Le risque d’une dépendance aux GAFA est finalement tout à fait acceptable par rapport à celui, très certain, d’une sujétion à une Chine qui assume le contrôle social totalitaire.

Homo politicus au pays de l’IA

Après cette sévère mise en garde de Laurent Alexandre contre les dangers du temps long lié au consensus, face à la vitesse foudroyante des technologies, et donc le péril qui guette des démocraties trop embourbées dans le court terme (et les mauvaises décisions), c’est au tour de Jean-François Copé de prendre la plume. Et il est intéressant de voir l’évolution forte que les convictions de cet homme politique classique ont connu sur ces questions, grâce au dialogue ainsi instauré. Une démarche suffisamment rare en politique pour la saluer. L’homme politique avoue ainsi avoir beaucoup évolué et révisé ses jugements sur ces questions au contact du spécialiste et scientifique.

Après des rappels historiques utiles, qui viennent nous remémorer comment, depuis l’aube de l’humanité, toutes les grandes transformations que l’humanité a connues ont été à l’origine de peurs irrationnelles et de vives inhibitions, Jean-François Copé veut se montrer optimiste et volontariste. Il trace ainsi des voies possibles qui peuvent être empruntées en vue de rattraper notre retard. Car selon lui, rien n’est trop tard en la matière.

Point de salut hors de l’Europe

Cependant, il ne s’écarte pas complètement de la vision politique traditionnelle. S’il montre sa connaissance du sujet et la conscience qu’il a des limites des politiques actuelles, s’appuyant en cela utilement sur les arguments de Laurent Alexandre, auxquels il adhère pour beaucoup d’entre-eux, il n’en montre pas moins sa capacité à se forger sa propre vision et à exercer son esprit critique. Il se veut d’ailleurs plus confiant et optimiste que Laurent Alexandre sur de nombreux points.

Toutefois, ses solutions passent beaucoup par les politiques publiques, les dépenses à initier par les États européens – puisqu’il préconise avant tout une politique européenne en réponse aux puissances américaine et chinoise – et des formes de protection ou de protectionnisme assumées, même si nuancées, définissant un cadre, en particulier législatif, potentiellement à même de rééquilibrer les positions concurrentielles. Des propositions qui peuvent être discutées, peuvent parfois être fondées, notamment en réaction à des actions similaires de la part des deux puissances citées, mais qui à mon sens sont trop tributaires de l’action publique et des investissements publics, qu’il juge d’ailleurs lui-même bien insuffisants lorsqu’il en est question (1,5 milliard d’euros de crédits publics annoncés par Emmanuel Macron sur son quinquennat, à comparer aux 52,8 milliards de dollars consacrés à leur recherche et développement par les GAFAM en 2016). Une comparaison qui, en effet, ne fait pas le poids, mais en omettant le fait que l’on compare ici des investissements publics à des investissements d’entreprises privées.

N’est-ce pas surtout de ces dernières, en Europe, que l’on pourrait attendre aussi et avant tout de tracer les voies de l’avenir ? Quitte à coopérer avec les GAFA, comme semble le suggérer de son côté Laurent Alexandre ? La question mérite d’être posée. D’autant que Jean-François Copé indique que notre actuel président a voulu encourager une collaboration franco-chinoise lors de son déplacement en Chine de janvier 2018, se soldant en définitive apparemment par le départ de startups françaises dans ce pays. On peut donc se demander dans quelle mesure l’intervention publique est toujours heureuse.

Des solutions à base d’interventions publiques

Mais ce n’est pas tout. Jean-François Copé évoque d’autres pistes, à la fois fiscales (taxation des GAFAM, bien sûr, non taxation des bénéfices réinvestis en Recherche & Développement) et réglementaires, comme l’interdiction à toute entreprise européenne de stocker ses données stratégiques dans un Cloud non européen, interdiction des paiements mobiles contrôlés par des entreprises non européennes, ou d’autres mesures similaires déclinées sur d’autres marchés, destinées à protéger notre souveraineté. Il souhaiterait également que l’on organise une consolidation des opérateurs de télécommunications européens. On peut une nouvelle fois s’interroger là sur les dangers du jeu de meccano par l’État ou les États, qui n’ont pas toujours fait preuve de leur grande efficacité… (et sur le manque de confiance en nos grandes entreprises privées à savoir bâtir elles-mêmes des stratégies et conclure spontanément des alliances).

Ajoutez-y une louchée de vertus de l’IA en faveur de mesures pour « sauver la planète » et « lutter contre le réchauffement climatique » et on retrouve bien là le politique, qui n’était jamais bien loin et dont le naturel revient au galop.

Si on y additionne la création ambitieuse d’une cyber-armée d’ici dix ans, un programme numérique pour la sécurité intérieure et de lutte contre la cybercriminalité, la création d’une Agence de renseignement numérique, et j’en passe, nous avons là un vrai programme électoral. Mais quid du financement de toutes ces mesures dans un État dont on connaît le taux d’endettement devenu insoutenable ? C’est sans doute un autre sujet.

En définitive, si j’ai trouvé ce livre intéressant et cette idée d’échange soutenu entre le politique et le scientifique appréciable, je n’en ai pas moins nettement mieux apprécié la première partie, particulièrement instructive, à la seconde qui ne m’a finalement pas véritablement convaincu. Mais à chacun, ensuite, de se faire son idée à la lecture du livre. Le sujet méritait, en tous les cas, amplement de faire parler de lui, devant l’importance des défis qui s’ouvrent à notre monde.

Laurent Alexandre et Jean-François Copé, LIntelligence Artificielle va-t-elle aussi tuer la démocratie ?, JC Lattès, février 2019, 270 pages.

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  • ce n’est pas l’intelligence artificielle qui menace la democratie mais la connerie naturelle de l’électeur

    • Euh est-ce que l’agressivité matinale fait aussi partie du registre de la connerie naturelle ?

      • L’Intelligence Artificielle va-t-elle aussi tuer la démocratie ?
        Ça fait belle lurette que la démocratie est morte, alors IA ou non, ce n’est pas le problème !

  • L’intelligence naturelle, c’est de savoir quand mettre l’interrupteur sur « Off », quand interrompre un programme qui boucle, quand revenir à la méthode simple et sans bug qui prévalait avant. Je me demande si les Copé et Alexandre en ont bien exploré toutes les possibilités avant de passer à l’artificielle…

  • Et donc, pour rattraper notre retard, la seule préconisation des politiques est de taxer et subventionner. Pas un pour se demander pourquoi les gafa sont américaines et non européennes (ils risqueraient de découvrir que c’est justement à cause de leurs taxes et subventions mal ciblées). Je vais leur donner un tuyau:
    – en France, vous avez un projet très innovant, vous cherchez des investisseurs, vous aurez un mal fou à en trouver, et les montants obtenus seront insuffisants (c’est d’expérience, les investisseurs regardent le profil du porteur de projet, son expérience, ses diplômes, …, si vous ne rentrez pas dans les cases, c’est à dire notamment prestigieuse école de commerce, c’est nada).
    – aux USA, vous avez un projet vaguement innovant, vous n’aurez que l’embarra du choix (et les investisseurs potentiels iront même vous démarcher).
    Pourquoi cette différence en France ? Pas de fonds de pension, ISF (et chasse aux riches, du coup « vivons heureux, vivons cachés »), délire administratif, copinage obligatoire, …
    En France, on a le crédit d’impôt pour la recherche, du coup, je reçois régulièrement des appels de cabinets spécialisés pour me proposer leurs services et le mettre en place dans mon entreprise. C’est sans doute très bien pour les entreprises qui en fait pourraient s’en passer, mais comme il faut déjà avoir de quoi financer la recherche (et surtout sa mise sur le marché) avant de se la faire rembourser, c’est très limité pour faciliter l’éclosion des startups (sans compter le risque de requalification en insuffisamment innovant au moment ou vous voulez l’exercer).

    Au fait, les « programme d’investissements d’avenir » de Sarkozy et Hollande, où en sont les résultats mirobolants attendus ?

    • D’abord la France n’est pas en retard, c’est le phare du monde.
      Et puis, pour faire de l’IA faut avoir un nom, être une grosse et vieille structure. Jamais on ne laissera quelques va-nu-pieds fonder un géant de quoi que ce soit, comme les GAFA qui n’existaient pas il y a 20 ans. Cela est réservé aux seigneurs.

  • L’homme a toujours le choix entre s’imposer des limites et croire que tout ce qui est techniquement faisable doit être fait.
    Ceux qui ont intérêt à la deuxième option essaient de nous faire croire qu’il n’y a pas le choix. Le « progrès » serait inéluctable.
    En supprimant la question essentielle: « tout ce qui est possible est-il bon pour l’homme et pour les sociétes humaines? », l’homme post-moderne risque tout simplement sa propre perte.
    Le dialogue ne devrait-il pas avoir lieu entre le scientifique et le sage plutôt qu’entre le scientifique et le politique? Par « sage », j’entends celui qui est indifférent à son propre intérêt. Ce devrait être le cas des instances d’éthique si elles étaient indépendantes du politique…

  • J’aime à rappeler, fait historique évident, que plusieurs peuples, bien que très arriérés sur le plan technologique, ont pu résister à l’immense vague de colonisation européenne et garder leur identité propre. Un retard technologique peut toujours se rattraper, ce qui n’est pas le cas de la perte de son identité culturelle ou de la substitution sur le plan démographique.

  • Vivement qu’on finisse par tuer la démocratie, ce vieux truc grec, une vaste fable qui permet aux gens de tyranniser les autres.

  • faire vivre 1000 ans, les esprits de l’extrême gauche ou droite française, vous êtes fou ?

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