Youpi, Paris s’enlaidit !

Paris, ville-musée. Musée de l’enlaidissement. Financé en grande partie par vos impôts.

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Paris Vélos by Paval Hadzinski (CC BY-NC-ND 2.0)

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Youpi, Paris s’enlaidit !

Publié le 15 mars 2019
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Jusqu’à présent, la tendance générale apparaissait comme un coup du sort. Avec les derniers rebondissements, le doute n’est plus permis : l’enlaidissement de Paris n’est pas fortuit, c’est bien un projet décidé posément, consciemment, par toute la fabuleuse équipe en charge de l’animation urbaine colorée qui tente de se faire passer pour un conseil municipal.

En effet, on se souvient qu’il y a quelques mois, la mairie s’était décidé à faire installer l’une de ces indispensables innovations qui redonnent tout son sens au mot « civilisation » (et hygiène ou urgence sanitaire de façon coïncidente) : grâce à d’intéressantes pissotières sobrement baptisées « uritrottoir », la Ville de Paris entendait redonner aux joyeux habitants la possibilité de se soulager la vessie un peu partout tout en arrosant des plantes. Je présume que nous n’avons échappé aux « crottoirs malins » qu’à la faveur d’une restriction budgétaire ou à la grogne des riverains forcés de supporter l’arrivée de ces magnifiques urinoirs rouges (parfois posés proches de bancs — pratique et subtilement aromatique).

De la même façon, si les efforts entrepris pour débarrasser la ville de sa surpopulation de rats ne semblent pas avoir porté leurs fruits, peut-être n’est-ce pas un hasard : d’une part, ces grouillants rongeurs ont le mérite de mettre un peu d’animation dans certains quartiers d’une capitale bien morte lorsque la nuit est venue ; par leur solide appétit, ils éliminent ensuite une quantité non négligeable des déchets que les Parisiens rejettent, ce qui évite aux équipes de la collecte des poubelles de s’effondrer sous une charge de travail trop importante. Mais surtout, les rats sont d’adorables petites bestioles que certains sont bel et bien tentés de ne surtout pas réguler. Enfin bon. Comme, finalement, Paris croule sous les rats et que tout ceci pose des petits problèmes de coexistence pacifique avec les contribuables, il a été décidé de doubler la période de dératisation ce qui donne une juste idée de l’ampleur de la dérive.

Parallèlement à ces efforts millimétrés pour donner à la Capitale un vague vernis hygiénique, les travaux pour lui donner un nouveau visage continuent de plus belle.

S’il apparaît encore fort tôt pour savoir si, oui non, la magnifique Tour Triangle d’Unibail (l’ex-employeur de Benjamin Griveaux — pure coïncidence) sera bien construite — en procédure accélérée grâce aux J.O. de 2024 — et viendra ajouter une nouvelle réalisation audacieuse dans la Ville Lumière, le reste de Paris n’a pas attendu, lui, pour renouveler ses petites places et ses passages un peu tristes : la mairie de Paris, jamais en retard d’une proposition vitaminée pour décorer des murs, barbouiller des places et refaire des fontaines, s’est attelée à remettre à plat une vingtaine d’endroits qu’elle avait préalablement étiquetés comme « délaissés » et a pour cela laissé s’exprimer des centaines de projets maintenant mis au vote sur les intertubes.

On frétille déjà à l’idée que des douzaines de petites places de la Capitale se réjouiront d’avoir enfin leur plug anal vert géant ou toute autre excitante invention contemporaine que la mairie nous concoctera avec son sens inné de la mesure et de la maîtrise budgétaire…

… Comme l’illustre d’ailleurs l’apparition récente d’un gros cœur géant rouge perché sur un mat à Clignancourt, arrivé là autant par hasard que par la grâce de 650 000 euros en provenance directe des contribuables parisiens du cul d’une licorne éco-consciente probablement transgender.

Chose intéressante : il ne semble pas à l’ordre du jour de réaménager quelque peu certains « lieux de vie » trépidants comme Chateau-Rouge ou la Porte de la Chapelle. Si on trouve d’amples budgets pour hisser des cœurs rouges ici ou là, s’il est toujours possible de faire gonfler des plugs verts place Vendôme, s’il y aura toujours de l’argent (dont 10 %, mazette, en provenance directe du privé) pour faire apparaître des fontaines au design douteux, eh bien non, décidément, obtenir que certains quartiers soient simplement nettoyés correctement ou qu’on puisse y circuler sans frôler l’incident n’y est absolument pas à l’ordre du jour.

Sachons organiser nos priorités, que diable !

De prime abord, on pouvait n’accorder que peu de finesse et de compétences à l’Anne de Paris : ses résultats, globalement catastrophiques en matière de gestion financière, humaine ou sanitaire de la ville, ses saillies dans les médias ou les réseaux sociaux qui frisent souvent avec cet humour d’autant plus potache qu’il est totalement involontaire, son parcours flamboyant qui ne laisse aucun doute sur les coups de piston qui furent indispensables à sa carrière (qu’ils soient à scooter ou autrement), tout concourt à bien faire comprendre que la maire de Paris doit son poste bien plus à ses accointances qu’à une maîtrise quelconque du sujet.

Cependant, si l’on prend un peu de recul et avec les éléments précédents, il ne fait maintenant plus aucun doute que si de l’intelligence fut déployée, elle ne le fut certes pas et de façon évidente pour que Paris devienne et reste une fête, mais bien pour que la capitale se transforme petit-à-petit en une espèce de réserve naturelle sur une surface limitée, et un dépotoir ouvert à toutes les expérimentations les plus folles pour le reste.

La force de ce projet fou en passe d’aboutir est d’avoir toujours procédé avec la plus grande discrétion pour que personne ne se doute vraiment du dessein final.

D’un côté, la réserve naturelle est remplie de petits mammifères rigolos un peu poilus qui pédalent, trottinent et socialisent bruyamment. Elle sert d’écrin aux réceptions et autres happenings citoyens & festifs dont le but sera de financer ces lubies qui, immondes, seront bien entendu déversées de l’autre côté, loin de la réserve naturelle, au milieu des gueux dont la valeur ajoutée se réduit aux taxes et impôts locaux, encaissables rubis sur l’ongle, qu’ils ont l’obligation de payer pour continuer à jouir du bénéfice incalculable de vivre dans la Ville Lumière, que le rythme des allumages et des extinctions pousse à appeler maintenant la Ville Stroboscopique.

Oui, c’est évident : une véritable course à l’enlaidissement de Paris est lancée.

Il n’y a pas de hasard : Hidalgo cherche à camoufler les dérives budgétaires énormes de la municipalité et les lacunes maintenant monstrueuses de sa gestion en empilant frénétiquement des idées farfelues et ses enfantillages grotesques.


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  • Le Rat bio… du rabio pour le bobo éco-conscientisé.
    Cela va finir comme en Inde avec les hindous ou les vaches sont sacrées.
    Manants parigots : prosternez vous devant le dieu Rat.
    Le rat porte, le rat botte, le rat trappe, le rat masse… Voyez donc les nombreux bienfaits du rat 😉
    Cela ou les insectes… Il parait qu’il en manque, qu’ils sont en voie de disparition, cestrophorrible un tel dilemme…

    Gérer une ville correctement, avec compétence sans exploser les budgets, vous n’y pensez pas non ❓
    On est en France, pas en Belgique, ni au Luxembourg ou en Suisse. On EST EN FRANCE…

  • « son parcours flamboyant qui ne laisse aucun doute sur les coups de piston qui furent indispensables à sa carrière (qu’ils soient à scooter ou autrement), »
    Petite allusion, à une rumeur persistante qui lui donnerait une liaison avec un premier secrétaire du PS, liaison à laquelle elle devrait sa carrière fulgurante pendant elle est passée un temps recors de militante de base, à adjointe en vue à la mairie de Paris.
    Mais, ce ne sont en effet que des rumeurs malveillantes…

  • Je pense que notre mode vie n’est pas assez inclusif vis-à-vis des autres espèces. Notre vision de la ville est beaucoup trop anthropocentrée. Nous devons prendre conscience que nous partageons l’espace avec d’autres espèces et nous n’avons pas le droit le penser à notre usage exclusif.
    IL faut donc, penser différemment nos habitudes de vie, l’organisation des services publics, et même l’aménagement de cet espace, afin de permettre aux autres espèces d’occuper l’espace qui est le leur. Qui sommes-nous pour leur nier ce droit ?
    C’est pour cette raison, que ces brillantes initiatives de Mme Hidalgo en faveur de nos amis rongeur sont à soulignées. J’en profite également pour dénoncer les pointes anti-pigeon présentes un peu partout dans les gares. Qui sommes-nous pour réduire drastiquement les perchoir à pigeon ? Si ceux-ci veulent se poser en hauteur, pourquoi les en empêcher ?
    C’est une vraie révolution des mentalités qu’il faut accomplir là, et je propose aux lycéens de faire grève ne ce sens. Le vendredi étant déjà pris, je leur propose de s’emparer du débat et lancer une autre journée de grève (lundi ou jeudi) pour sensibiliser l’opinion à cet enjeu majeur. Nous sommes tous concerné.e.s , humains et non-humains !

    • Et qu’en est-il de la biodiversité : les girafes et les chameaux ont pratiquement disparu des rues de Paris.

      Quant aux urinoirs, il faut respecter la parité : un urinoir pour femme pour chaque urinoir pour homme.

  • Si je comprends bien Paris se partage désormais en 2 groupes de parasites ? Les élus d’un côté, les rats de l’autre. De plus je note une symbiose qui permet aux parasites de fusionner dans un bouillon festif et citoyens grâce à l’argent des contribuables.

    • C’est rassurant, on sait qu’enfin il y a une lueur d’intelligence à Paris au moins. L’angoisse que ce ne soit pas le cas me rongeait.

    • Il y a de plus en plus de rats du fait que les labos ont relâché les leurs; il utilisent désormais des élus pour leurs expériences.
      Il semblerait que ces derniers sont en mesure de faire des choses que même les rats ne font pas…

  • On crache sur paris et la gestion calamiteuse de la mairie….mais on est pret a vendre pere et mere pour y loger , etonnant ,non ?
    En fin de compte tout ça participe a l’attractivite d’une grande ville vivante , il s’y passe toujours quelque chose pour alimenter un diner entre amis

    • Vendre père et mère pour y loger ? Parlez pour vous !

      • Je n’ai pas dit ma pere ou mon pere ,mais pour se payer un appart a 5 millions faut ruer quelqu’un c’est oblige !

    • Je sais pas, c’est peut être là qu’il y a de l’emploi…

      • Pas que de l’emploi ,il y a surtout des gens ouvert sur le monde ,c’est l’une des grande différence avec les gens de province ou de ville trop petite

        • @reactitude
          Ha oui : Paris vs Le reste de la France des gueux !
          « Les parisiens sont des c..s et tous les français les détestent ! »
          Eric (Jean-Hugues Anglade) à Zed (Eric Stoltz), Killing Zoe.
          C’est vrai qu’en province, on se trimballe encore avec des charrettes, qu’on déambule en sabots, et qu’on n’a pas l’enrichissement culturel des quelques quartiers festifs et sensibles de la Capitââââle !
          On essaie bien de garder nos accents locaux, ceux qui font bien rire les franciliens, bien que ces accents soient adoucis par des années de baignade cérébrale en continu, dispensée avec le même accent pointu. (Le comble étant quand un représentant à l’A.N d’un quartier de Marseille, se moque de l’accent d’une journaliste marseillaise. D’ailleurs, Marseille a été ouverte sur le monde bien avant Paris, par les grecs.)
          Le provincial que je suis vous salue.

          • Je me souviens, gamin il y a plus de 50 ans, attendant que le feu passe au vert pour la famille, une belle DS19 verte est passée. Elle était immatriculée à Paris. Le monsieur à coté de moi à juré : « sale parigot ». Je pense que cela fait des décennies qu’il y a des problèmes venant de la capitale.
            Une scène que je ne peux oublier.

          • « il y a surtout des gens ouvert sur le monde »
            J’ajoute que Paris n’est pas ouverte sur le monde au-delà du rempart périphérique, que tout un tas de « beaufs » qui « clopent » et « roulent au diesel » ou se déverse par les bouches de métro ou les gares R.E.R, [tel la vermine pullulante actuellement] traverse tous les jours pour salir et polluer feu la « plus belle ville du monde » (d’où toutes les véxations).

      • oui, de l’emploi … de ponctionnaire?

  • Ouai bah c’est pire à la campagne. Je peux même pas rouler avec ma Bugatti Veyron. Il y a des trous, des ralentisseurs, des chaussées effondrées.

  • Sinon H, pourriez vous nous faire une carte météo fiscale ? Ça pourrait être rigolo en YouTube ! Perso je n’ai pas la technique mais cette idée est coool. Et non protégée….

  • Pouf, une carte des odeurs de Paris aussi ? Je me souviens de l’arrêt métro châtelet. Cette odeur est inoubliable. Je préfère sentir ma poubelle un mois d’août par 50 c au soleil.

  • Une ville où les gens « normaux » ne peuvent plus vivre convenablement tellement elle est chère n’a finalement que peu d’intérêt. Vu de ma lointaine province, qu’elle devienne une poubelle finalement m’indiffère…

    • Paris est formidable … pour les bobos propriétaires d’un appartement dans le 6e et qui se déplacent uniquement en taxi au frais de la princesse.

      Pour les autres c’est l’enfer. Le métro est sale, les gens malpolis et de mauvaise humeur, on passe sa vie dans les bouchons et on est tellement blasé qu’on n’admire plus ni les vielles pierres, ni les nouvelles pyramides …

      Pour les touristes ? Je ne suis pas certain qu’ils viennent du Japon pour admirer des plug anal (même verts pour une libido plus écolo).

  • Suis allé à Paris en août 1997. C’était déjà degueulasse. Mais qu’attendre de politiciens dont l’idéologie promeut la pornographie ?

  • Hidalgo aurait révélé son salaire ! ?
    Elle a oublié de parler de sa retraite pour un emploi fictif …
    Elle va pouvoir acheter des produits de beauté.

  • Paris n’es rien qu’un minuscule ilot de Bobos, qui se dépeuple, enfermé dans une Barrière dite Périphérique, au beau milieu d’une immense « Jungle » en cour de Grand remplacement. Le tout au milieu de millions de cons de ruraux, Français de secondes zones campagnardes, auxquels on a prudemment interdit de rouler a plus de 80 Km/heure. D’après les énarques ils ont trop de pognon et un QI inférieur.

  • 650 000 euros…purée…

    • Oui, mais 400 000 en fastoche rétro commissions, oui purée…
      Et ce n’est pas du « fake », au final cela se palpe.

  • Le rat est encore ce qui se fait de mieux en matière d’habitants de Paris, tout particulièrement lorsqu’il s’agit des premiers d’entre eux… Et il possède une infinie qualité par rapport au parisien bipède : il n’a pas l’outrecuidance de venir polluer nos belles contrées rurales lors des migrations saisonnières. Il reste à sa place, lui ! Grâce lui soit rendue.

  • Je vais vous faire un aveu, que Paris devienne une poubelle, je m’en fous totalement. Cette ville et la mentalité de ses habitants me dégoûtent.

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