Gilets jaunes : faire « payer les riches » comme unique politique

L’idée de prendre aux riches pour donner aux pauvres, qui parcourt les rangs des Gilets jaunes, résulte tout simplement de leurs observations personnelles et non de l’objectivité statistique.

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Mouvement des gilets jaunes, Belfort, 01 Dec 2018 By: Thomas Bresson - CC BY 2.0

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Gilets jaunes : faire « payer les riches » comme unique politique

Publié le 8 mars 2019
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Par Patrick Aulnas.

L’utilisation de la convoitise pour attiser les revendications est un ressort puissant de l’action politique. Conditionnés très jeunes à ce type de manipulation, les citoyens d’aujourd’hui n’éprouvent aucun scrupule à demander à l’État une amélioration de leur situation économique, qui ne peut être obtenue que par la redistribution. La revendication d’élévation du pouvoir d’achat des Gilets jaunes se place dans ce cadre conceptuel. L’idée de base est simple : il faut faire payer les riches.

 

Manipuler l’envie pour conquérir le pouvoir

Il est assez généralement admis qu’après l’instauration des libertés politiques à la fin du XVIIIe siècle, la problématique nouvelle se situait du côté des inégalités socio-économiques.

Socialistes utopistes et marxistes ont exploité cette idée. Dans un cadre démocratique, la propension égalitariste est porteuse électoralement. Elle repose en effet sur la manipulation de l’envie, dimension psychologique omniprésente dans les sociétés humaines, analysée à la fin du XXe siècle par le sociologue allemand Helmut Schoeck1. Beaucoup de personnes convoitent, sans jamais l’avouer, ce que possède un individu plus riche. L’idée que le riche ne peut l’être qu’en ayant commis des actes répréhensibles est très répandue. La richesse étant suspecte, le politicien qui propose de prélever sur cette richesse pour la redistribuer devient presque un parangon de vertu. Il représente la justice en promettant davantage d’égalité.

La perception de la richesse étant totalement subjective, la puissance électorale de la promesse égalitariste est considérable. Les politiciens ne sont pas des professeurs de sociologie politique qui analysent pour leurs électeurs les statistiques sur les niveaux des revenus ou des patrimoines. Seule compte la perception du public auquel on s’adresse. Un smicard considérera un cadre comme riche. Un cadre percevra un acteur célèbre comme riche, et l’acteur célèbre regardera plus haut, et pensera que la vraie richesse est celle de Bill Gates.

En segmentant le marché des électeurs potentiels, il est donc possible de disposer d’un discours adapté à chaque créneau électoral. Il s’agit donc en définitive d’utiliser l’envie, sentiment vieux comme le monde, avec toutes les ressources de la sociologie politique la plus pointue.

 

La conséquence inéluctable : revendiquer l’argent des riches

Puisque depuis des lustres les politiciens utilisent ce ressort puissant de la psychologie humaine, le citoyen de base se sent désormais justifié à exiger, sinon la tête, du moins le portefeuille des riches, c’est-à-dire de tous ceux qui sont un peu plus avantagés financièrement. Voilà une situation redoutable où le jeu dangereux des politiciens se retourne contre eux.

Comment gérer démocratiquement la convoitise haineuse sinon en lui faisant droit ? La seule autre solution est la répression brutale, par la vraie brutalité, celle qui tue sans ménagement. Elle est réservée aux dictatures.

Le mouvement des Gilets jaunes constitue une illustration de ce phénomène. L’une des revendications majeures apparue au cours de cette révolte populaire concerne le pouvoir d’achat. Autrement dit, les acteurs du mouvement considèrent que, comparé à celui des catégories plus favorisées, leur niveau de vie n’est pas assez élevé. Une revendication de pouvoir d’achat auprès des pouvoirs publics ne peut évidemment pas être satisfaite.

Seule la croissance économique peut être efficace dans ce domaine. L’utilisation des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques ne peut avoir qu’un effet marginal et les 12 milliards d’euros lâchés par le gouvernement en décembre 2018 n’ont pas donné satisfaction aux manifestants. Il était assez comique d’observer les ministres expliquer que tel quidam majorerait ses revenus de quelques centaines d’euros par an, somme qui, évidemment, ne peut rien changer au niveau de vie de quiconque.

 

Punir l’ostentation des riches

Voilà bien la preuve que la revendication de pouvoir d’achat repose sur la convoitise. L’idée de prendre aux riches pour donner aux pauvres, qui parcourt les rangs des manifestants, résulte tout simplement de leurs observations personnelles, et non de l’objectivité statistique. L’éboueur, l’artisan plombier, la caissière de supermarché voient quotidiennement des avenues aux belles demeures, des intérieurs plus ou moins luxueux, des acheteuses visiblement aisées. L’idée de prendre à ces gens-là pour améliorer sa propre situation vient naturellement à l’esprit, puisqu’elle a été consacrée comme juste et souhaitable par la classe politique depuis plus d’un siècle.

Si ce tropisme redistributeur par la violence légitime provenait de motivations altruistes, il faudrait y réfléchir. Mais il provient de l’égoïsme, de l’envie, voire de la haine. L’égoïsme des riches n’est plus à démontrer, même s’il existe des exceptions qui suscitent notre admiration. Mais la convoitise, l’envie des pauvres restent à explorer. Les pauvres ne sont ni pires ni meilleurs que les riches, mais ils observent leur luxe clinquant et parfois, il faut bien le dire, d’une repoussante vulgarité, avec une envie destructrice. Il s’agit de punir les riches de l’être avec autant d’ostentation.

 

La conjonction à distance de toutes les haines

La justice véritable ne pouvant jamais être motivée par la haine, même envers la trop visible médiocrité de certains riches, on peut légitimement douter que la revendication égalitaire, devenue si commune, soit synonyme de justice. Qu’ils soient de droite ou de gauche, les Gilets jaunes ne demandent pas justice, ils exigent des trophées de chasse. Le rêve était chez certains de faire tomber Emmanuel Macron, car il symbolise ce qu’ils ne possèdent pas : l’intelligence, la culture, la distinction, la réussite financière et politique. Ambition démesurée, qui aurait supposé une révolution que la plus grande partie de la classe moyenne rejette totalement.

On le voit, l’envie suscitant la haine ne se limite pas aux espèces sonnantes et trébuchantes. Elle est encore plus féroce lorsqu’elle concerne ce qui sera toujours inaccessible à certains parce que la nature ne distribue pas égalitairement les talents. L’incapacité à être peut faire des ravages, même en politique, surtout lorsque la conjonction des impuissances est facilitée par ces fameux réseaux sociaux où les groupes d’amis ou de followers se confortent mutuellement dans leur négativisme par les anathèmes et les insultes.

  1. Helmut Schoeck, L’envie, une histoire du mal. Les Belles Lettres.
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  • C’est d’autant plus vrai que les hommes politiques se payent avec l’argent de tous.
    Donc réclamer plus d’argent par convoitise est bien dans leur modèle de pensée.
    Le seul vrai moyen de redonner du pouvoir d’achat est de diminuer la dépense publique et rendre l’argent aux français.
    Ce qui est hors du modèle de pensée des gilets jaunes et des politiciens.

  • les GJ , dont beaucoup sont des artisans , des chefs d’entreprises , des travailleurs , vont sans doute être ravis d’apprendre qu’ils sont des abrutis incultes …..alors qu’ils ont , eux , crée quelque chose , bien qu’ils ne soient pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche…..

    • Vous avez des statistiques sur la répartition des gilets jaunes ?

      • Sortez un peu et comptez le nombre de voitures d’artisans qui arborent un gilet jaune. Vous comprendrez (peut-être).

        • D’abord, c’est loin d’égaler le nombre de cyclistes qui portent des gilets jaunes. Ensuite, ça n’est pas comme ça qu’on fait des statistiques. Mais comme on sait que vous êtes plus pressé d’insulter vos interlocuteurs que de répondre à leurs questions, j’attendrai patiemment que quelqu’un d’autre offre ces informations…

          • Reprenez vos interventions au sujet des GJ et on reparlera de qui insulte…
            Vous n’avez strictement aucune statistique, mais le verbe haut.

        • Et ceux qui arborent un drapeau de la CGT ?

          • Ils étaient nombreux en novembre et décembre, effectivement.
            Pourtant, je n’en ai pas encore vus dans les voitures…

        • C’est un signal ambigu. Ce peut être pour manifester un sincère soutien aux GJ, comme pour ne pas perdre de temps aux ronds-points.

        •  » Sortez un peu et comptez le nombre de voitures d’artisans qui arborent un gilet jaune. Vous comprendrez (peut-être).  »

          Moi je comprend surtout que depuis que l’on parle des GJ sur ce site, que vous avez un peu trop tendance à voir et à croire ce que vous avez envie de voir et de croire. Et nous apporter vos témoignages comme des preuves irréfutables. Tout le reste qui contredit vos certitudes sur les GJ n’est pour vous que de la propagande pro-Macron de BFM TV et consort qui nous manipulent la vérité.

      • Bonjour MichelO,

        Alors ça vaut ce que ça vaut mais j’ai trouvé un début de réponse.
        https://www.franceculture.fr/sociologie/gilets-jaunes-ce-que-la-toute-premiere-enquete-raconte-de-la-revolte

        Apparemment les commerçants et artisans représentent environ 14% des gilets jaunes.

    • Beaucoup sont aussi, hélas, fonctionnaires, ou intermittents du travail, pardon du spectacle, ou en arrêt depuis des lustres mais payés 2500€ etc etc. Ceux dont vous parlez sont « ceux des débuts », il est sont retournés au travail depuis un moment. Les articles récents ne parlent plus que des derniers, et, oui, ce sont des incultes, c’est admis par nombre de commentateurs (la faute à l’Ed Nat).

    • « dont beaucoup étaient  » aurait été préférable

  • Source: cour des comptes. Il faut 9.05 milliards de subventions pour financer le surcoût lié aux régimes spéciaux (hors fonctionnaires) et 25 milliards pour financer le régime des fonctionnaires. Cela nous donne un coût total de 34.05 milliards d’euros pour financer l’ensemble des régimes de retraite de la fonction publique. Chiffre à mettre en relation avec les misérables 400 millions d’ euros que va raporter la taxe GAFA……..

    • @bernard

      il est là le probleme

    • Ça démontre que les contribuables et/ou la dette servent à payer ces retraites de gens qui n’ont jamais cotisé comme ils auraient dû le faire ! En fait, les retraites de fonctionnaires ne sont pas provisionnées… et les retraites de la fonction publique c’est de l’ordre de 1800 milliards…

      • Donc en cas de faillite, ce sont les premiers à sauter…

        • C’est pas comme si les retraites des salariés du privés étaient provisionnées hein… Aucune retraite n’est provisionnée.
          En cas de faillite de l’état, les fonctionnaires perdent job et retraire. Les salariés privé « seulement » leur retraite.

          • si on egarde les cotisations employés_employeurs des salariés du privé.. on comprend qui paye les retraites des fonctionnaires

          • C’est vrai. Mais j’ai l’impression que les salariés du privé sont plus prudents et donc sont plus nombreux à prendre une retraite complémentaire que les fonctionnaires.

            Ce n’est bien sûr en aucun cas une preuve statistique mais simplement une impression personnelle.

            De plus, sans réforme fiscale ni du travail, voir débarquer 5 millions de chômeurs de plus risque d’être un poil compliqué à gérer…

  • Macron : l’intelligence, la culture, la distinction ?
    Mais heu…

    • Oui cet article aurait été plus réussi sans son ultime petit coup de polissage de pompes.

      • Cacher le naturel il revient au galop..

      • En effet. A la décharge de l’auteur, on est bien en peine de citer aujourd’hui quelqu’un qui rassemble ces qualités de toute façon.

        • Vous voulez dire « quelqu’un au pouvoir ». Normal, l’idiocratie s’auto-protège. Et M. Aulnas y participe.

          • Non. Quelqu’un, simplement.

            • Alors ça, c’est vraiment du grand n’importe quoi.

              • Non il y a une grande part de vrai. La culture, la distinction, l’intelligence, l’élégance même, toutes ces qualités se perdent. N’entendez-vous pas comment les gens s’expriment ? Ne voyez-vous pas la médiocrité gagner du terrain ? Plus de journalistes, que des présentateurs. Ne voyez-vous pas toutes ces fautes de français dans les journaux, les pubs etc ? Pourquoi a-t-on voulu simplifier la langue ? pour l’adapter à la médiocrité qui gagne. Tout le monde vous parle d’ « expertise », de « candidater » ce qui ne veut rien dire. Petits exemples mais c’est un fait : le vocabulaire se perd, il y a les mots à la mode, mais les vrais, et leurs synonymes, passent à la trappe. Et avec le manque de vocabulaire, la réflexion s’atrophie, c’est hélas une réalité.
                Oui les personnes cultivées, intelligentes et distinguées se raréfient. Macron a au moins ça pour lui, il représente nettement mieux la France sur ce point que Hollande.

                • Ce n’est pas forcément parce qu’on met en avant la médiocrité qu’elle a gagné. C’est exactement ce que je disais, les médiocres s’entourent de médiocres, c’est normal de ne pas voir de gens capables parmi eux. Donc oui, vous allez continuer à voir des médiocres en politique, dans les médias, dans le show-biz. Je vous accorde également que le « populo » n’avance plus trop de ce côté-là, merci l’EdNat.
                  Mais lorsque vous faites un tour sur des forums, vous constatez qu’il existe encore des gens qui ont des arguments à faire valoir. Et ils ne sont pas si rares que ça. Malgré toutes les empoignades que j’ai pu avoir avec MichelO sur les GJ (et seulement sur ce sujet), c’est quelqu’un de qualité (ce n’est qu’un exemple).
                  Quant aux qualités supposées de Macron, je ne peux que rejoindre d’autres commentateurs pour railler la superficialité d’une telle conclusion. Je vous suggère de lire l’article de Politico pour voir ce que des étrangers (certainement moins passionnés, donc plus objectifs que les Français) pensent de lui.

  • Cet article démontre bien que le mal français est beaucoup profond que la hausse de la taxe carbone. C’est bientôt 50 ans de mentalité « c’est pas juste » que les politiciens avec les puissants bras armés de l’éducation nationale et des médias ont utilisés pour jouer le Robin des bois. Essayez aujourd’hui de réformer nos système de retraite spéciaux ou non, de changer un petit peu notre sacro sainte sécurité sociale etc …. Les GAFA peuvent payer, oui 500 millions et nous manque des dizaines de milliards. Comme le disait Mme Thatcher « Un jour l’argent des autres aussi viendra à manquer »

  • Piqûre de rappel sur l’envie et l’aveuglement : Pierre Daninos, écrivain à succès des années 1950-1960, avait vu vandaliser sa Rolls-Royce ( sa Daimler ? ) par des ouvriers en colère contre cet « exploiteur du peuple »

  • faire payer les riches ?mais il n’y en plus en France, tout riche un peu lucide a quitté ce pays depuis longtemps; Mais , travailler ,40 heures comme la plupart des pays développés, niet , faire prospèrer les industries ,la production (quel gros mot)ce qui creé des richesses, là, il n’y a plus personne. Et les fameux gilets jaunes ne sont pas a blamer , c’est la pensée miterrandienne qui a massacré le pays , pensée relayée en fanfare par « l’éducation »ou la propagande nationale, auprès de simples d’esprit qui répètent en cœur : »il faut faire payer les riches

    • Il y aura toujours des riches, car c’est une notion relative! Au fur et a mesure que les riches partent, le pays s’appauvrit. Donc ceux juste en dessous sont les nouveaux riches. On pourrait conclure qu’on tend vers le rêve socialiste de l’égalité parfaite par nivellement par le bas, mais non: les riches en partant appauvrissent les pauvres!
      La limite est atteinte lorsque la population égale 1. L’égalité est alors parfaite. Point positif, le pays est alors parfaitement libéral et égalitaire.

  • « L’État, c’est la grande fiction par laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde… »
    Frédéric Bastiat

    • Permettez moi de rajouter la suite de cette phrase de Bastiat :

      « Car, aujourd’hui comme autrefois, chacun, un peu plus, un peu moins, voudrait bien profiter du travail d’autrui.
      Ce sentiment, on n’ose l’afficher, on se le dissimule à soi-même; et alors que fait-on?
      On imagine un intermédiaire, on s’adresse à l’État, et chaque classe tour à tour vient lui dire:
      ‘ Vous qui pouvez prendre loyalement, honnêtement, prenez au public, et nous partagerons. ‘ « 

      • Oui, du temps de Bastiat au moins on avait encore un peu honte d’afficher trop ouvertement sa jalousie (un vilain péché) ou ses pulsions parasites, alors l’État était invité à de modestes larcins par procuration. Cette pieuse hypocrisie n’est plus d’actualité : on est fier de revendiquer le pillage comme un devoir de « justice ».

  • Les GJ dont il est question dans l’article sont les plus radicaux, presque des perdants radicaux (voir un autre article du jour sur le sujet sur CP), ceux qui veulent faire payer aux autres leur situation. C’est pas nouveau dans l’histoire humaine.

    Ce sont ces GJ qui manifestent encore, les autres plus modérés en tous points sont retournés chez eux. Ces derniers, comme une majorité de personnes, ne veulent pas en premier lieu l’argent des riches, mais avant tout un peu plus de considération sociale. Considération que l’Etat ne parvient pas à leur rendre, c’est même l’inverse, malgré la redistribution. Plus que l’argent c’est le statut qui compte.

    • dans une certaine limite bien entendu.

    • Rendre une certaine considération sociale ? Qui aurait confisqué la considération sociale à qui ? Et pourquoi faire appel à l’Etat, qui à mon avis est le plus grand confiscateur qui soit, avec l’alibi de la redistribution, pour rétablir la situation ? La considération sociale, c’est que chacun puisse jouir des fruits de son travail. Ca requiert deux conditions, que les GJ n’ont jamais clairement défendues : ne rien attendre des autres, les respecter, et se démener pour montrer les qualités de travail, d’effort et d’intelligence qui feront mériter d’être considéré ; et rejeter les taxes et réglementations de l’Etat indépendamment des catégories qu’elles frappent.
      Pour fixer les idées, les GJ qui sur un rond-point balancent des bouteilles d’eau sur les voitures de ceux qui ne leur versent rien dans la sébile rendent ridicule toute prétention à de la considération. Sous le GJ, il y a peut-être au départ un individu respectable, mais une fois l’uniforme endossé, n.i. ni, c’est fini !

    • Des « perdants radicaux », oui la formule est bonne, j’ajouterai « professionnels ».
      La considération sociale, ça ne se décrète pas, ça ne se réclame pas. Soit vous êtes bon, vous avez trouvé votre voie et vous vous y investissez, alors les gens qui vous connaissent ont de la considération pour ce que vous faites et vous augmentez vos revenus à la sueur de votre front (ou à la force de vos bras c’est selon). Soit vous devenez fonctionnaire ou assimilé et vous végétez (Reste Assis T’es Payé résume bien la situation, voir aussi tous ces services publics qui ne sont pas fichus de s’organiser pour être ouverts en horaires décalés afin que les gens à qui soit disant ils apportent un « service » puissent s’y rendre autrement qu’en posant des congés, qu’ils ont d’ailleurs moins nombreux…).
      La situation actuelle est surtout la preuve qu’il faut arrêter avec la redistribution dont finalement, personne n’est content !

      • « La considération sociale, ça ne se décrète pas »
        C’est vite dit, tout ça. Lorsque l’ensemble de la classe politico-médiatique vous traite de « lèpre », « facho » et autres noms d’oiseau dès que vous n’êtes pas d’accord à 100% avec leurs lubies, c’est difficile d’être d’accord avec vous.
        Complètement d’accord avec votre dernier paragraphe, toutefois 🙂

        • La classe politico-médiatique peut me traiter de tout ce qu’elle veut, à partir du moment où moi-même je n’ai aucune considération pour elle, ça me passe au-dessus. Seule compte pour moi la considération des gens que j’aime ou que j’estime. Je ne vais certainement pas réclamer de la considération de la part de gens que je méprise. Et je ne pense pas que les gens qui sont encore dans la rue demandent cette considération, juste des sous, de préférence pris aux riches.

          • Le problème n’est pas là. Le problème est dans le résultat que ça donne au niveau de la société.
            Si vous êtes traité comme un pestiféré parce que vous avez une voiture diesel (trop pauvre pour la changer), parce que vous fumez ou même vapotez (pas envie de renoncer à un des ultimes petits plaisirs qui vous restent), parce que vous avez quelques kilos de trop (la gourmandise et l’âge, des vilains défauts), vous pouvez très bien être insensible aux injonctions des médias ou des politiques, mais les gens autour de vous vont se charger de vous rappeler qui vous êtes. Si vous avez la chance de baigner dans un environnement à peu près protégé, pensez que ce n’est pas le cas de la majorité.
            Quant aux gens « qui sont encore dans la rue », sincèrement, je m’en tamponne. Des CGT-istes professionnels pour la plupart, après deux mois où ils ont craché sur les GJ du début sans arrêt. Ce qui ne m’empêche pas de continuer à arborer mon GJ dans la voiture, par solidarité avec les nombreux artisans que je croise et qui le font également. Mais l’idée ne me viendrait plus d’aller le soir sur les rond-points ou le samedi dans des manifs.

            • Le matin l’homme est volontier anarchiste, quand vient le soir il aime les lois. lol !

            • Je ne crois pas qu’il y ait d’environnement protégé des remarques acerbes. Hélas, les donneurs de leçons sont partout, tout proches de nous. Mais il faut réussir soit à leur renvoyer leurs propres excès (quand un fumeur critique un gros par exemple) soit à passer outre (qui es-tu pour me juger). Mais j’avoue que c’est très difficile d’autant que c’est une lutte quotidienne.
              Mais ce n’est pas le rôle de l’Etat de donner une considération sociale.

              • Quand l’Etat est omniprésent, et que ses représentants se veulent arbitres des élégances (et qu’ils font tout pour), et que les médias relaient tout ça avec beaucoup d’entrain (subventions à gogo aidant), pas facile de faire semblant que ça n’existe pas. Je ne parle pas de l’Etat en tant que tel, c’est impersonnel, je parle des humains qui le font fonctionner.
                Quant à l’environnement protégé, je pense surtout à ce qu’on ne maîtrise pas forcément : travail (surtout les supérieurs), école des enfants, etc. Même les voisins lorsque le niveau de revenus ne permet pas un vrai choix – ce qui est le cas de la plupart des personnes en situation de faiblesse.
                Je ne sais pas vous, moi je ne suis pas directement affecté, mais les déclarations arrogantes et méprisantes de Macron ne me laissent jamais indifférent. Il est censé représenter l’ensemble de la population, que diable ! Rien que pour ça, et je considère que la demande de « considération sociale » est très bien fondée.

  • monsieur Aulnas fait exactement le jeu du pouvoir qui cherche à récupérer le mouvement gilets jaunes pour augmenter la fiscalité.
    Il est dommage qu’il se prête à cette manipulation.
    Cette manipulation de nos politiques (une de plus) ne va rien régler aux problèmes français et juste attiser d’avantage la colère.

    c’est dommage d’y contribuer par un tel article.

  • Pour nos gouvernants l’idée de base est simple : faire payer les pauvres. Et pour cause, ils sont de plus en plus nombreux…

  • prendre aux politiciens pour donner aux pauvres

    Ah que voilà une belle formule pour semer la zizanie. Mais, c’est bien ce que voulaient les politiciens en France, non ❓

  • M. Aulnas, voici ce que les européens pensent de Macron, contrairement à la haute opinion que vous avez de lui :
    https://www.politico.eu/article/macrons-battle-against-european-unity/

  • Comment peut on faire l’éloge d’un parasite qui n’a jamais fait ses preuves autre part que dans la fonction publique comme Macron ? Intelligent ? je ne sais pas où vous avez vu ça ! Quelles sont ses réalisations personnelles qui pourraient nous montrer son intelligence ? (je ne parle pas de ce qu’il fait avec l’argent des autres) = rien , le néant. Un fonctionnaire de plus a la française, surnageant dans la médiocrité et le dogmatisme.

  • Et maintenant Blaise, flattez-moi ! (Louis de Funes – La folie des grandeurs)

    « Le rêve était chez certains de faire tomber Emmanuel Macron, car il symbolise ce qu’ils ne possèdent pas : l’intelligence, la culture, la distinction, la réussite financière et politique. »

    Encore un plagiat entre comiques !

  • Voir de la la culture et de la distinction chez Macron relève de l’aveuglement pathologique. Narcisse est indéniablement intelligent, aussi intelligent qu’une machine à débiter du truisme industriel au kilomètre… « en même temps ».

    C’est assez lamentable de ne pas percevoir l’insondable vulgarité du personnage, la perversion qui anime le petit démon vicieux, l’immoralité qui habite constamment le faquin prétentieux. Sa séduction est à vomir.

  • C’est adroit de la part du gouvernement de détourner la colère populaire sur les riches: ça lui permet de s’exonérer de sa responsabilité dans la faillite économique et sociale du pays.

  • Bien avant Helmut Schoeck, Charles Péguy analysait dans son livre L’Argent que les ouvriers marxistes ne rêvaient que d’être des bourgeois. Aujourd’hui ils rêvent d’une grosse bagnole, d’une belle piscine… Les marxistes ne sont que des matérialistes de gauche. Des gens envieux ?

    •  » Le marxisme est matérialiste.
      En tant que tel, il est tout aussi impitoyablement hostile à la religion que le matérialisme des encyclopédistes du dix-huitième siècle ou le matérialisme de Feuerbach *…
      Mais le matérialisme dialectique de Marx et Engels va plus loin, parce qu’il applique la philosophie matérialiste au domaine de l’histoire, au domaine des sciences sociales…  »
      Lénine

      * philosophe allemand, chef de file du courant matérialiste appelé hégélien de gauche.

  • Notre société n’a que le mot « égalitarisme  » à la bouche. Mais vous pouvez augmenter le salaire de quelqu’un vous croyez que quelque mois plus tard il sera toujours autant satisfait? Le problème est de céder trop facilement et faire en sorte que les français s’acharnent encore plus pour obtenir plus.

  • « Le rêve était chez certains de faire tomber Emmanuel Macron, car il symbolise ce qu’ils ne possèdent pas : l’intelligence, la culture, la distinction, la réussite financière et politique » : MDR comme dirait l’autre ! Macron a toujours triché pour arriver à ses fins ! si réussir ne passe que par la triche , ce pays est foutu comme dirait h16 !
    J’ai des amis ayant étudié à Amiens qui connaissent bien Mr Macron puisqu’ils étaient en classe avec lui lorsqu’ils étaient jeunes : ces derniers confirmeront ce que je dis , et mille fois.

  • Là on est carrément dans le Mélenchonisme pur jus. Se reporter à ce que ça apporte de bien quand on regarde le Vénézuela où l’idole de Mélenchon sévit. Il est vrai que les gens y sont très heureux.

  • Ca gueule contre la hausse du prix de l’essence mais rien contre la hausse du prix des clopes et de l’électricité.

  • Les commentaires sont fermés.

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