Pourquoi l’État ne doit pas fixer « un juste prix »

Le « mécanisme des prix » est le mieux à même de tenir compte de toutes les préférences des hommes et de toutes les conditions matérielles du monde, et il est voué à ne jamais faillir.

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Pourquoi l’État ne doit pas fixer « un juste prix »

Publié le 3 mars 2019
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Par Nathalie MP.

En 1934, l’économiste Jacques Rueff fut invité à prendre la parole devant ses camarades polytechniciens du groupe « X Crise ». Ce dernier, créé en 1931 afin de réfléchir au renforcement de l’économie française après la violente secousse de 1929, adopta très rapidement une approche économique planiste et technocratique que Rueff relève dès le début de son discours pour s’en démarquer ensuite :

« Depuis que votre groupe existe, j’en ai observé la croissance avec le plus vif intérêt et je crois bien ne pas me tromper en affirmant qu’elle ne s’est pas effectuée dans un sens purement libéral. »

Malgré l’inconfort de se sentir « en état de singularité » parmi ses pairs, Rueff va alors poursuivre en s’attachant à donner les raisons pour lesquelles lui est « resté libéral dans un monde qui cessait de l’être ».

Le nom de Jacques Rueff (1896-1978) est étroitement associé à la naissance de la Vème République.

Spécialiste des finances et de la monnaie, partisan de l’orthodoxie budgétaire et de la vérité des prix, européen opposé au protectionnisme et défenseur de la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux, il va convaincre un général de Gaulle méfiant de se rallier à son plan, le plan Pinay-Rueff adopté en décembre 1958 dans le but d’assainir les finances de la France et la faire entrer dans la saine concurrence du nouveau marché commun européen.

Libéral au point de figurer parmi les premiers membres de la Société du Mont-Pèlerin fondée en 1947 par l’économiste « autrichien » Friedrich Hayek dans le but de promouvoir le libéralisme, Rueff va pourtant se trouver parfois en désaccord avec les économistes libéraux. Devenu mal à l’aise avec l’idée d’ordre spontané, il considère notamment que l’État doit intervenir, non pas pour relancer la demande à la façon de Keynes – dont il a toujours combattu les théories – mais de façon juridique afin de « protéger » les mécanismes de marché contre des abus possibles.

Mais en 1975, soit trois ans avant sa mort, il republia son discours de 1934 sous le titre « Pourquoi, malgré tout, je reste libéral », preuve que le libéralisme lui tenait plus à cœur que toutes les réserves qu’il avait pu formuler à son encontre entre-temps.

C’est pourquoi ce texte est d’autant plus important qu’il constitue en quelque sorte le testament intellectuel d’un économiste qui avait eu l’occasion de mettre ses réflexions en pratique et qui avait beaucoup côtoyé le gratin du plan quinquennal à la française dans les allées du pouvoir.

Rueff s’y révèle très « hayekien ». Pas plus que son illustre confrère il ne croit qu’une planification consciente pourrait parvenir à tenir compte de la multitude des facteurs économiques et humains nécessaires et il discerne déjà son échec dans les concessions faites peu à peu par la planification soviétique à l’existence d’un petit secteur privé parallèle :

« Je pense qu’aucun esprit humain ne peut prétendre résoudre le système d’équation à inconnues innombrables qui traduit les conditions d’équilibre d’un marché, même si ces conditions étaient connues, ce qui n’est pas. »

« La Russie elle-même est en train de restreindre le régime des équilibres conscients et de restaurer dans des domaines toujours plus étendus le mécanisme des prix. (…) Ainsi donc, les réalités se défendent, la crise endémique, résultat de l’économie organisée, a imposé le rétablissement du mécanisme des prix. »

Et comme Hayek – et c’est le point central de son texte, sa conclusion imparable, sa mise en garde ultime – il voit une « route de la servitude » se dérouler inéluctablement sous les pas des interventions de l’État :

« Une économie dirigée, c’est une économie qui a un dictateur, c’est-à-dire quelqu’un qui choisit sans raison, qui fait la fortune des uns, la ruine des autres, que ce soit Staline, Hitler ou M. Lebureau » (façon de Rueff de caractériser le maître du plan).

Mais reprenons au début. En 1934, Rueff s’adresse à des hommes qui s’occupent d’économie et qui se sont donné pour mission de rechercher des voies de sortie de crise après le krach de 1929. S’ils se ruent sur l’économie dirigée pour y parvenir, c’est parce qu’ils tiennent pour acquis que la grande dépression a résulté directement des excès incontrôlés de l’économie de marché.

On reconnaît une ritournelle connue : dès qu’un désagrément, un problème ou une crise se présentent en ce bas monde, l’habitude consiste à aller chercher le coupable idéal, celui dont on « sait » – parce qu’il le dit lui-même avec son fameux « laisser faire » – qu’il serait capable de tout et n’importe quoi pour s’enrichir sur le dos des autres ; autrement dit, le libéralisme, gangrené par son vice même pas caché, l’individualisme.

Mais pour Rueff, cela est un « monstrueux mensonge » :

« C’est un monstrueux mensonge que d’affirmer que l’économie classique, c’est-à-dire ce que l’on est convenu d’appeler le capitalisme, a fait faillite, parce que les désordres sont apparus précisément là où l’on a remplacé le régime ancien du régulateur automatique (le « mécanisme des prix ») par ce régime absurde et insensé de l’économie libérée (libérée du mécanisme des prix), qui est la négation même de l’économie libérale. »

Ayant montré d’abord comment le « mécanisme des prix » est le mieux à même de tenir compte de toutes les préférences des hommes et de toutes les conditions matérielles du monde, et comment il est voué à ne jamais faillir car son action se prolonge jusqu’au moment où l’équilibre qui doit être obtenu l’a été, Rueff souligne aussi combien il est susceptible de s’attirer l’opposition de ceux (les acheteurs) qui trouvent les prix momentanément trop hauts ou de ceux (les vendeurs) qui trouvent les prix momentanément trop bas entre deux retours à l’équilibre.

Les uns et les autres se plaignent, on se met à parler de « juste prix », et les hommes politiques, dont les administrés attendent qu’ils « fassent quelque chose » pour justifier leur mandat, n’ont rien de plus pressé que d’intervenir en fixant des prix, des planchers, des quotas et que sais-je pour atteindre artificiellement une situation satisfaisante pour tout le monde :

« Comme, dans tous les pays du monde, les gouvernements considèrent que leur tâche essentielle, sinon unique, c’est d’obéir à la volonté de leurs mandants, tous les gouvernements se sont attachés, dès que la variation d’un facteur de l’équilibre aurait obligé la loi (le régulateur par le système des prix) à jouer, à en paralyser le mécanisme. »

Résultat, lorsque le blé se trouve momentanément en excédent, ce qui fait baisser les prix et devrait inciter les agriculteurs à ajuster leur production de blé à la baisse (sortie de crise « naturelle » par le mécanisme des prix), les pouvoirs publics s’empressent de voler à leur rescousse en fixant un prix minimum qui peut certainement donner l’illusion que leurs revenus sont sauvegardés, mais qui maintient au contraire la production à son niveau excédentaire et recule1 d’autant plus la fin de la crise.

Toute ressemblance avec le « prix juste » promis par Emmanuel Macron aux agriculteurs ou avec la PAC (Politique agricole commune de l’Union européenne) qui dicte depuis des années prix, quotas et subventions à une agriculture française toujours aussi déprimée, n’est absolument pas fortuite.

Ainsi, non seulement l’on attribue faussement au libéralisme les causes des grandes crises qui secouent nos économies, mais on lui substitue un régime d’économie dirigée qui n’a d’autre conséquence que d’aggraver la situation en obtenant l’exact contraire de ce qui était recherché.

A ce stade, Rueff constate sans plaisir que malgré cette cascade d’erreurs dans l’analyse économique et l’analyse historique, l’idée de corriger les déséquilibres momentanés du marché a fait son chemin dans les esprits et s’est imposée comme la marque d’une grande politique soucieuse des demandes de sécurité économique des citoyens :

« Ainsi a pris naissance cette conception de l’économie consciente où la volonté des hommes doit remplacer le libre jeu des prix. »

Tiens, tiens, « volontarisme » ; encore un concept politique fort en vogue en 2019. La France n’a plus de Commissariat au plan en tant que tel, c’est vrai, mais ne perdons pas de vue qu’un État qui se veut providence et stratège est forcément un État qui fait des choix, donc des plans, qui s’imposent aux citoyens. N’imaginons surtout pas que lorsque Rueff parle de plan, il n’est plus pertinent pour la France d’aujourd’hui.

Mais comment une telle économie consciente pourrait-elle fonctionner ? Même si l’on aborde la question sans aucune idéologie préconçue, il s’avère très rapidement qu’il va falloir disposer d’un organisme central peuplé de fonctionnaires qui devront décider ce qu’il faudra produire, importer et exporter. Quels produits promouvoir, quels produits écarter ?

De même, ils devront fixer des prix et des salaires. Sur quels critères ? Faut-il créer une échelle de mérite, ou faut-il donner le même salaire à tout le monde, au risque de ne susciter qu’insatisfaction partout ?

Les choix effectués dans le plan ayant besoin d’un peu de temps pour être exécutés pleinement, il devient impossible de prendre en compte d’éventuelles nouveautés ou remises en cause technologiques ; de même, il n’est pas possible de laisser libre cours à l’expression des insatisfactions qui se font jour sous peine de faire capoter le plan.

C’est ainsi que l’arbitraire et l’oppression deviennent les caractéristiques majeures de l’économie dirigée, laquelle est vouée à s’étendre indéfiniment afin qu’aucun paramètre n’échappe à ses réglages, ce qui la transforme inéluctablement en régime dictatorial :

« La vérité, c’est que tous les régimes d’économie dirigée impliquent l’existence d’un organisme susceptible de prendre des décisions arbitraires, autrement dit dictatoriales. La dictature est ainsi une condition et une conséquence de l’économie planifiée. »

Conclusion de Rueff : il ne peut exister qu’une seule issue à l’économie consciente – au « volontarisme », comme on dit aujourd’hui – et elle est fatale ; c’est celle de « la misère et la ruine » sous « les apparences de l’action généreuse ». À méditer.

Sur le web

  1. Rueff signale à son auditoire de polytechniciens qu’il s’agit d’une loi physique très connue appelée par Bichat la loi des « embêtements maximum » (rien à voir avec les emmerdes qui volent en escadrille de Chirac) : « Si l’on modifie l’un des facteurs de l’équilibre d’un système en équilibre, il se produit une modification du système qui, si elle s’accomplissait seule à partir de l’état primitif, entraînerait une variation inverse du facteur considéré. »
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  • L’un des meilleurs articles de NMP et de Contrepoints.

  • @L’auteur si je puis me permettre, petite typo « libre cours » il me semble

  • TB article. Une fois ce constat admis que faire ? Car le monde s’est rétréci considérablement et l’autre bout du monde est désormais notre banlieue. Nous vivons tous dans un monde à économie majoritairement planifiée. Tous les prix sont trafiqués. Que faire ? le libéral n’est t il pas le seul joueur assis à la table à ne pas tricher ?

    • On peut sans cesse rappeler qu’il ne s’agit pas de justice mais de tricherie. Les victimes finiront bien par l’entendre à un moment où elles sont disposées à écouter.

    • Tous les prix ne sont pas trafiqués, loin de là. L’Etat intervient et fausse les prix là où il le peut, surtout dans l’agriculture (UE), et l’énergie (pétrole), mais très peu dans les produits manufacturés qui sont heureusement soumis à la concurrence.

      • @Jacques Peter
        Bonjour,
        « produits manufacturés qui sont heureusement soumis à la concurrence. »
        Ah ? Et la T.V.A ? les autres taxes (carbone, recyclage, éco quelque chose, etc…) payées sur les produits manufacturés comme les véhicules, les P.C/portables et autres téléphones ? Vous ne trouvez pas que c’est trafiqué ? Surtout quand on se rend compte que 60% des prix sont composés des taxes qui tombent sur les entreprises en France.

        • Oui STF mais la plupart des gens oublient que ce sont eux, au final, qui paient les taxes qui tombent sur les entreprises !

      • c’est pourquoi au nom du juste prix les nationalistes veulent fermer les frontières.Quand à la gauche elle rêve d’un monde vert unifié ou un organisme mondial dicterait ses volonté et les prix de la « bonne « energie entre autres

  • Le libre marché ,l’idéal dans un monde idéal , sans hommes et leur faiblesses.
    j’en vois une ,sa tendance a se réunir en petit groupe pour exploiter un plus gros. Le fameux marché , tous les dimanche sur la place .faut y être avant l’arrivée des badauds ,les commerçants se chamaillent et finissent par décider du juste prix ou comment prendre le maximum de pognon aux clients….vous me direz qu’aujourd’hui , les grandes surfaces font de même ,elles se surveillent et quand il le faut pour le bien de tous , s’entendent sur les prix.
    Je ne sais pas quelle est la différence entre un contrôle des prix par les vendeurs ou par l’état , cela semble identique et c’est soit l’un soit l’autre ou les deux..quoique leur but est un peu différent , l’état protège le client et le commerce ,le commerçant son commerce et puis c’est tout.
    Le contrôle des prix on le déteste mais on est obligé de la pratiquer dans une société equilibrée…bien sûr quand l’etat est integre et pas corrompu jusqu’à la moelle et qu’il ne propose de fixer les prix que pour son propre intérêt exemple, l’energie le tabac et tous les prix fixes par l’état en france .

    • vous décrivez exactement ce que je voulais dire. Merci.

    • @reactitude
      Bonjour,
      « Je ne sais pas quelle est la différence entre un contrôle des prix par les vendeurs ou par l’état »
      La différence c’est que quand l’Etat fixe les prix, il fait couler les entreprises, se permet de sauver celles qui lui sied et accessoirement crée la pénurie des produits aux prix fixés trop bas. Vous citez l’agriculture qui est un très bon exemple.
      Quand ce sont des vendeurs, ils prennent en compte le fait que si les prix sont trop hauts, ils ne vendront pas assez, voire à personne, se mettront en difficlutés financières, voire mettront la clé sous la porte de leur propre fait. Dans votre exemple du marché dominical, si les vendeurs tarifent trop haut, ils ne vendront pas autant qu’ils le souhaitent, les clients se détourneront de leurs étals et garderont leurs deniers, sacrifiant peut-être quelques uns pour ce qui leur sera nécessaire.

      • STF vous répondez exactement ce que je voulais dire. Merci ?

      • Entre l’Etat qui fixe un prix ou l’Etat qui encadre certains prix, ya une différence.
        Et dans l’exemple du marché, on connait tous l’élasticité de l’offre et de la demande; mais perso j’aime bien un marché où même le plus pauvre d’entre les pauvres peut encore se nourrir décemment.

        • On voit le résultat quand l’état encadre les loyers = pénurie, mauvais état des logements. Les prix sont réglementés dans les pays socialistes, ils l’étaient dans les pays de l’est = pénurie.
          Le plus pauvre d’entre les pauvres a, comme maintenant, les restos du cœur, le secours populaire, La Croix rouge et je pense que j’en oublie.

    • c’est exactement le contraire, la fixation des prix aurait un sens dans un monde idéale ou l’économie serait une science dure. Dans notre monde imparfait seule l’économie de marché et la liberté permettent « d’optimiser » l’imparfaite réalité, de s’approcher au plus près de l’idéal économique qui consiste à mettre en adéquation les produits et les besoins, les prix et mes moyens. le libéralisme c’est l’économie du pragmatisme qui permet de prendre en compte tous les impondérables, le défauts et l’inconséquence des être humains. le système idéalisé et qui réclamme des être humains parfaits c’est le système étatique car pour fonctionner il se doit d’être sans faille : tout le monde doit souscrir à la sécu sinon elle se casse la gueule, tout le monde doit payer ses impôts sinon le système s’écroule, tout le monde doit suivre les même règles absurdes sinon…ben sinon à quoi bon un état?

      • Je n’ai pas voulu être trop long alors je complète mon histoire de marche:
        En effet le marché de la place est le seul qui doit exister car il s’adapte a son environnement .si le client n’est pas très riche ce marché sera  » bon marché » ,dans un milieu bourgeois ,les prix vont augmenter en conséquence,sans doute que la qualité sera meilleure et que on n’y trouvera pas les mêmes marchands.
        Le’probleme de l’état est qu’il met tout le monde sur le même plan lorsqu’ils fixe un prix alors que la France est diverse . La fixation du prix doit être régionale voir départementale si elle veut vraiment être utile quoique mon exemple du marché indique qu’elle ne sert strictement a rien sauf a l’état pour se garantir de rentrées fiscales.
        La ville où se situe le marché peut également influer sur les prix en augmentant le prix de la place ou en le diminuant avec les taxes locales etc.
        Pour la sécu sa régionalisation aurait dû permettre de garantir une égalité des soins…pas de bol ,l’état ne permet qu’à l’Alsace lorraine une gestion indépendante..et cela marche paraît il.
        Le problème est bien l’état et son centralisme pas vraiment qu’il soit de gauche de droite ou du milieu…enfin si ces gens ont en commun de vouloir une meilleur vie pour les francais. même si leur culture est différente , l’aspect financier doit être le même pour tous.

  • « Ce qui doit arriver arrive »
    (Jacques Rueff, cité par Maurice Allais)

  • Bon article et je me pose une question : Est-ce que la nature humaine est comptaible avec le juste prix ? Si tout le monde connaissait ce mécanisme, laisserait-on faire pour autant ? On est tenté de cajoler l’enfant qui pleure, de protéger le sien avant celui de son voisin, c’est humain. Il faudrait donc, en plus de la connaissance, une force mentale exceptionnel. Je ne sais pas si les libéraux sont des sur-Hommes mais je sais en observant les gens autour de moi ce qui constitue la psychologie d’un humain moyen.
    En pratique le « boulot » d’un libéral n’est pas d’instaurer une société libérale idéale mais il consiste à contenir la (notre) part interventionniste.

    • Je plussoie. Comme disait maître Kong (孔夫子/Confucius), il y a beaucoup de mérites dans la voie du milieu, .

    • Est-ce que la nature humaine est comptaible avec le juste prix ?
      je fait faire bref : OUI

    • Dans juste prix il y a juste….et ç ‘est là ou la difficulté commence…qu’est ce qui est juste?Bastiat parle toujours des consommateurs contre les producteurs..oui mais …qu’est celui est juste pour les producteurs face à une concurrence mondialisée? normalement les produits de base sans technologie particuliere devraient souffrir néanmoins nous ne produirons jamais des oranges en France sauf réchauffement climatique réel…donc nous devrions pouvoir commercer en échangeant nos produits de base type blé contre des oranges par exemple, sauf que tout étant réglementé à l’extrême nous avons encouragé de petites surfaces à-coup de subventions et les grandes exploitations se font du beurre sur tout le monde. juste au moment ou de nouveaux concurrents apparaissent là aussi et le juste prix réapparaît pour eux aussi.Donc seuel la recherche peut les sortir de l’ornière mais si les engrais sont proscrits ,les nouveaux produits OGM montrés du doigt ,les insecticides interdits comment peuvent ils s’en sortir ou s e trouve alors le juste prix /si vous élargissez cela à tous les produits vous vous vous retrouvez avec. un chômage de masse ,qui coute une fortune ,moins de consommateurs pour cause de pauvreté et un secteur public garantissant tout sauf de l’éclatement final style Maduro

  • Une théorie n’est solide que si elle englobe et éclaire le plus grand nombre de faits, laissant de côté, inexplicables, la plus petite proportion du réelle.
    Sans porter aucun jugement sur le fond, j’aurais une question: la Chine est-elle un échec ou une réussite ? On peut admettre qu’elle est au moins une réussite économique (encore qu’une vie humaine soit un empan trop étroit pour porter un jugement durablement fiable). Par certains côtés la Chine est un paradis hyperlibéral. Lors de son décollage – que j’ai vécu sur place en direct – l’absence de règles, de droit, et même de lois, a fortement contribué à son essor, et grandement facilité la vie de l’investisseur étranger. Il est vrai qu’existait un terreau de disette chronique rendant désirable à peu près tout et n’importe quel produit, un peu comme en Europe ou au Japon au sortir de la seconde guerre mondiale. Le PCC, avec Deng, avait d’ailleurs théorisé et légitimisé, en phase de décollage économique, cette sorte de chaos, et même la corruption, mal temporairement nécessaire, (sauf qu’il s’agirait un jour de pouvoir en sortir, ce qui est loin d’être assuré, car le PCC s’est définitivement coincé le doigt ans le couvercle du pot de confiture).
    Mais dans le même temps où la Chine des années 80 était une sorte de Far-East économique, une terre d’opportunités, la collusion entre Etat, PCC, et entreprises d’Etat était centrale. A un des dirigeants d’une société nationale – c’est-à-dire mi-entrepreneur, mi fonctionnaire comme c’est le cas de Huawei par exemple- je demandais un jour comment il entendait financer la part chinoise de l’opération qu’il nous proposait. Sa réponse directe est sincère m’a laissé interloqué: « Ce n’est pas difficile; j’appelle la Banque de Chine et j’aurai le prêt ». Ce qui signifiait en termes plus triviaux : j’appelle mes potes de la banque (issus de Qinghai ou de l’Ecole du parti, un peu l’équivalent de l’ENA ou de l’X, un peu comme chez nous) et j’aurai la monnaie. On peut certes considérer – c’est mon cas – que l’économie chinoise est un colosse au pied d’argile, assis sur une montagne de dettes irrécupérables et jamais purgée. Mais n’est-ce pas le cas de l’ensemble de l’économie mondiale ?
    Alors la Chine, selon la grille d’Hayek : réussite ou échec ?

    • On ne peut juger si c’est une réussite ou un échec que quand surviennent les difficultés. J’ai vécu personnellement deux fois dans notre pays bien breton l’analogue de votre exemple de collusion. Le chef d’entreprise répond ici : »Ce n’est pas difficile, j’ai un ami à la retraite qui vient de revendre son entreprise, on le prend au tour de table, il apportera du cash et la garantie nécessaire au prêt », ou même « J’ai un copain de quand j’étais en école d’ingénieur, il a du cash en ce moment, il l’apportera avec sa garantie pour l’emprunt ». La différence avec la Chine est somme toute mineure, les dettes sont non purgées, mais qui les détient ? En quoi les sommes manquent-elles plus aux Chinois qu’à mon pote retraité (je précise que ça n’est pas moi qui ai fait faillite malgré son aide) ? L’idée serait que le jugement d’un individu qui va confier ses sous à lui est plus critique et raisonné que celui d’une banque, publique en plus, et que seuls les bons projets seraient financés. Mon expérience est que les critères sont différents, mais pas forcément meilleurs ou pires.

    • Échec évidemment avec une montagne de dettes à purger comme vous le dites très bien vous même

    • Le problème avec la Chine c’est qu’elle est passée du bol de riz quotidien de la propagande de Mao à une nation gigantesque qui en 30 ans est passé de rien à un pays qui dépose le plus de brevets au Monde ,qui (Avec notre stupidite. européenne) acquis les transferts de technologie qui lui permet de nous tailler des croupière partout ( exemple TGV) qui a la technologie pour aller sur la Lune ,qui se réarme à toute allure et pas avec des arbalètes) qui réussit a faire fonctionner un EPR chez eux alors q’on attend toujours le finlandais ou le français… qui construit des ponts d’une longueur extrême etc etc. ce que les chinois ont fait en une génération est prodigieux..alors oui cela a été fait avec du credit à tout va. la seule question est pour l’avenir: partant de rien ils ont dépensé sans compter ,mais la dépense n’est pas nécessairement un problème si le résultat est positif et qu’elle produit de quoi rembourser plus un profit ou ça se corse c’est qu’une fois reconstruit le pays comme après une guerre ,l’efficacité de la dépense se constate…alors on va voir dans les années qui viennent.
      le stats sont surement enjolivées , la RDA avait des stats impressionnantes…on a vu…/A quel niveau? est il exact qu’il y a des millions de constructions vides, des villes fantômes , ?comment se fier aux chiffres livrés par les autorités chinoises, les notres étant déjà passablement bidonnés…
      Au niveau de la nouvelle économie technologie à venir qu’est ce que les chinois vont apporter et seront ils en mesure de couler l’occident. La dictature sera t elle plus efficace que nos sociétés en fin de course . On apprend chez nous, aux masses de ne pas se défendre y compris aux policiers ,on interdit aux gardiens de prison les fouilles des visiteurs….. et la gangrène verte partout met dans la tête d es gens que le bonheur c’était avant bien avant.alors La chine va t elle s’écrouler avant ou après nous?

  • Excellent ! A diffuser d’urgence dans les couloirs de Bercy.
    Rueff, reviens !

  • Déjà à l’époque, quand un polytechnicien (Rueff) s’adressait à d’autres polytechniciens, la voie libérale ne sautait pas aux yeux de tout le monde.
    Aujourd’hui, nous sommes administrés (pas gouvernés!) par des énarques, la formation scientifique en moins, ça ne peut être que pire!

  • l’Etat ne peut tout simplement fixer un juste prix.

    car le prix (expression monétaire d’une transaction) ne peut être juste que si l’acheteur et le vendeur font une bonne affaire.

    • Ah non mon cher ! Une bonne affaire, c’est quand vous achetez sous la valeur réelle/normale/habituelle de l’objet (ou que vous le vendez à un prix supérieur).

      • caque fois qu’il y a transaction vous pensez faire une bonne affaire sinon vous ne la feriez pas.

        • Malheureusement, beaucoup de transactions ruineuses n’ont rien d’optionnel, surtout en France.

        • Vous pouvez aussi avoir le sentiment de payer trop cher ou de vendre trop bon marché, selon le cas, par rapport à ce qui se fait ailleurs, vos moyens… mais vous êtes pressé, vous avez un vrai besoin…

          • Vous avez donc comblé ce besoin, même au prix d’une revente avec perte. La priorité était de combler ce besoin sinon vous n’auriez pas vendu.

      • Meuh non mon cher, vous pouvez acheter un bien rare au prix du bien rare. Mais comme vous étiez convaincu de ne pas trouver, vous êtes content de la transaction.

  •  » C’est ainsi que l’arbitraire et l’oppression deviennent les caractéristiques majeures de l’économie dirigée, laquelle est vouée à s’étendre indéfiniment afin qu’aucun paramètre n’échappe à ses réglages, ce qui la transforme inéluctablement en régime dictatorial »

    Petit a petit l’oiseau fait son nid …
    Un très beau texte

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