Aimons ceux qui nous haïssent

Nous devons nous battre, toi, moi et tous les autres, pour que ceux qui nous détestent soient libres de le faire – sinon, nous ne pourrons plus répondre à leur mépris, ni même tenter, avec notre amour, d’apaiser leur colère. OPINION

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Liberté (Crédits : Alban Gonzalez, licence CC-BY-NC 2.0), via Flickr.

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Aimons ceux qui nous haïssent

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 26 février 2019
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Par Julien Martins1.

Ma liberté dépend de la tienne. Si je peux me permettre de te tutoyer ainsi, moi qui ne te connais ni d’Ève ni d’Adam, c’est uniquement parce qu’en retour, tu peux m’en tenir rigueur. De la même manière, condamner l’expression de mon hostilité à ton égard revient aussi à museler la tienne. La loi ne fait pas dans la discrimination.

Lorsque notre Président annonce vouloir redéfinir l’antisionisme comme une forme d’antisémitisme, ce qu’il ne dit pas, c’est qu’une fois tout cela décidé, il ne sera plus possible d’écouter les voix discordantes de notre société – nous seront sourds et aveugles devant une haine muette, mais non moins terrifiante.

Il y aura, à n’en pas douter, toujours un peu plus de surveillance de masse à la clef : des micros et des caméras chez toi et chez moi, pour nous protéger du poison. Intentions louables et difficiles à contester lorsque personne n’a vraiment le choix. Il est pourtant impératif de se la poser, cette question du libre arbitre, puisque la haine, irrationnelle, relève non du droit, qui ne s’occupe que de ce qu’elle engendre, mais des mœurs.

Les vices ne sont pas des crimes

Combien d’entre nous continuent, en secret, à fumer de l’herbe, pleinement conscients des peines encourues ? Combien encore, sous le masque de la cordialité, cachent leurs rancunes par crainte d’anathèmes, sans néanmoins chercher à s’en départir ? Les vices ne sont pas des crimes, nous aurait répondu Lysander Spooner – ils ne peuvent donc être corrigés par la contrainte et la violence. Pire, lorsqu’on les régule trop, les vices se dissimulent et bouillonnent, grandissent, puis, dans un coup d’éclat fulgurant, dévorent les vertus.

Taire la menace ne la rendra pas moins réelle : au contraire, le silence exacerbe les vociférations, donne aux loups la candeur des agneaux. « Nous ne sommes pas des monstres, voyez-vous, puisque nous n’en avons plus le langage », affirment déjà les meutes bleues marines. Les hurlements se sont atténués. Les instincts et les crocs ont-ils pour autant disparu ?

Nous devons nous battre, toi, moi et tous les autres, pour que ceux qui nous détestent soient libres de le faire – sinon, nous ne pourrons plus répondre à leur mépris, ni même tenter, avec notre amour, d’apaiser leur colère. Nous le devons non seulement parce que la vie est une zone grise et que, parfois, les situations sont plus compliquées qu’elles n’y paraissent, mais surtout parce que, sans ça, un jour, nos paroles, elles aussi, finiront par ne plus avoir d’importance.

  1. Julien Martins anime Les Affranchis-Students for Liberty France.
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  • Sans la liberté de blâmer, il n’y a pas d’éloge flatteur.

  • Macrouille veut nous pondre une loi mémorielle de plus, alors qu’il faut toutes les abroger d’urgence. Son Idée, le CRIF n’a rien comprit, Il veut une lois pour condamner l’islamophobie, et protéger, les nazislamistes , sont électorat en devenir!

  • Je ne savez pas que Charles Maurras était un libéral,certainement vu les idées de certains lecteurs

  • Pour la majorité des arabo-musulmans et musulmans non arabes , l’antisionisme est de l’antisémitisme. tout simplement. Pourquoi?
    Parce que le Coran , livre saint des musulmans renferme des dizaines de versets , contre les juifs. D’ailleurs , même les pays arabo-musulmans et musulmans non arabes , ou ne vivent presque plus de juifs sont antisémites, et utilisent – antisionisme- pour le cacher. Deux simples cas.
    1)Un responsable palestinien de Gaza Mushir AlFarra , déclare à la chaîne de TV, BALADNA: « Nous devrions éviter le mot -juif- et le remplacer par -sioniste-
    Un de nos dirigeants appelé Momen Shwaikh, mais des journalistes aussi s’adressent aux gens sans prendre en compte le tableau d’ensemble. Aujourd’hui, tout est surveillé. Je vais vous donner un exemple , le même Monen Shwaikh, a une émission de caméra cachée. Lui non plus n’avait aucune mauvaise intention , pourtant , il avait une émission dans laquelle il demandait aux gens :  » Que feriez-vous » , si vous voyez un juif marcher dans la rue?
    Il disait -juif-, pas -sioniste – C’est un terme très important… Nous devrions éviter le mot -juif-. et le remplacer par -sioniste-

    2) Lors de manifestations contre Israël/ Etat sioniste des cris , sont repris par les foules , même en Europe  » Khabay, Khaybar ya yahud . Jaych Mhammad sawfa ya’yud « . Khaybar, Khaybar ô juifs, l’armée de Mhmmad arrive. » Il faut souligner que Khaybar est cette fortification du 7eme siècle en Arabie saoudite où Mhammad et son armée ont massacré tous les juifs , même les enfants âgés de 12 ans. Les femmes et les enfants en bas-âges furent déportés comme esclaves. Un grand nombre de femmes avaient été violées et vendues . Lorsqu’ils jugent que le prophète est l’exemple , qu’il faut imiter il ne faut pas être naïf.

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