Européennes : les libéraux en ordre dispersé

Derrière la disparition politique du libéralisme, il y a la panique morale identitaire qui s’est emparée de l’Occident après l’élection de Donald Trump, le Brexit et qui menace l’Union européenne.

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EU Eruption in Greece By: DonkeyHotey - CC BY 2.0

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Européennes : les libéraux en ordre dispersé

Publié le 22 février 2019
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Par Claire Libercourt.

Emmanuelle Gave ne figurera pas sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan pour les élections européennes. Suite à des propos jugés polémiques exhumés par « Quotidien » sur ses comptes Twitter et Facebook, le leader de Debout la France a préféré écarter la candidature de l’ancienne avocate. Quelques jours plus tôt, L’Opinion avait révélé que son père Charles Gave avait l’intention de verser près de 2 millions à la campagne de la formation souverainiste, ce qui ne fit qu’alimenter le bad buzz sur les réseaux sociaux.

L’engagement des Gave avait suscité des réactions mitigées, tant les positions clairement protectionnistes et nationalistes de Nicolas Dupont-Aignan semblent à l’opposé des idées libérales professées par l’Institut des libertés. Le pari politique s’expliquait pourtant par la volonté de faire la synthèse entre deux électorats potentiels, le conservateur et le libéral. Emmanuelle Gave n’est pas la première personne à chercher à réunir les deux parties : Hervé Mariton s’y est également essayé, sans succès. Il semblerait que culturellement, la distance soit trop grande.

C’est que le « conservatisme » français n’est pas celui qu’on trouve en Grande-Bretagne ou aux États-Unis : son histoire n’est pas la même. Alors que les conservateurs américains ou anglais restent traditionnellement attachés à la liberté, à l’État de droit et à la limitation de la puissance publique dans le cadre de ses missions essentielles, les conservateurs français demeurent prisonniers de la cage de fer étatiste qui pèse sur l’ensemble du paysage idéologique et politique hexagonal.

La Manif pour tous, qui a émergé avec l’opposition au mariage homosexuel a certes révélé un conservatisme sociologique bien présent au sein de la population française, mais qui s’est très largement révélé hostile dans sa traduction politique au libéralisme comme projet de société.

Nicolas Dupont-Aignan ne fait pas exception dans le paysage du conservatisme à la française. Gaulliste autoritaire, ce n’est pas par hasard s’il se rapproche de Marine Le Pen pendant l’élection présidentielle. Les deux partagent la même vision fantasmagorique et autoritaire d’un État social tout-puissant qui puisse préserver la France de toute forme de changement et d’évolution.

Une offre politique globalement anti-libérale

Ce problème de positionnement nous dit quelque chose de paradoxal sur l’offre politique en France. Alors que les idées libérales sont de plus en plus acceptées dans le débat public, les médias et les mœurs, les partis politiques à la veille des élections européennes semblent purement et simplement vouloir les faire disparaître des plateformes programmatiques. Il y a peu de débouchés pour les quelques libéraux tentés par l’aventure électorale.

La raison la plus immédiate repose sur un malentendu qui associe la politique du gouvernement Macron au libéralisme politique, ce qui est pourtant loin d’être le cas. L’actuel président étant particulièrement impopulaire, ses adversaires comme ses partisans prennent leur distance avec une tradition que certains réduisent à l’idéologie des classes protégées.

De leur côté, les opposants à la République en marche se divisent entre identitaires et populistes.

Les Républicains (LR), en désignant François-Xavier Bellamy comme tête de liste aux Européennes, ont misé sur la carte identitaire, celle du conservatisme social méfiant à l’endroit des évolutions sociales comme de la liberté économique. Virginie Calmels, qui fut un temps pressentie pour incarner la tendance libérale au sein de la formation de centre-droit, a mis fin à sa carrière politique avec l’arrivée d’Alain Juppé au Conseil constitutionnel. Le Rassemblement national comme les formations groupusculaires de droite extrême qui gravitent de lui (UPR, DLF, Les patriotes) n’ont pas changé sur le fond : elles continuent de défendre le programme commun de la gauche de 1981, associé à une rhétorique anti-immigration aux accents apocalyptiques.

À gauche, le parti socialiste tente d’exister en défendant la social-démocratie à titre de témoignage, tandis que la France insoumise mise sur la carte du populisme clairement socialisant, à la vénézuélienne. La République en marche a absorbé l’aile réformiste et modérée de la gauche, faisant du macronisme le dernier bastion du rocardisme modernisateur — comprenez keynésien — sur le marché des idées.

Panique morale autour de l’identité

Derrière la disparition politique du libéralisme, il y a la panique morale identitaire qui s’est emparée de l’Occident après l’élection de Donald Trump, le Brexit et qui menace l’Union européenne. Le spectre du terrorisme, la crise des migrants et la question migratoire ont polarisé l’opinion publique en Europe et aux États-Unis, favorisant la réorganisation des clivages traditionnels autour de ces questions.

Le libéralisme en a perdu en visibilité, quand il ne s’est pas retrouvé en miettes : le mouvement libertarien américain autrefois — relativement — uni s’est fractionné sur la question populiste. Le parti conservateur britannique, longtemps thatchérien, s’est réveillé dirigiste et socialisant avec Theresa May. En Europe centrale et en Italie, les gouvernements autoritaires et souverainistes s’organisent contre le bloc européiste franco-allemand en les accusant d’ultra-libéralisme. Pourtant, celui-ci s’est surtout distingué ces dernières années par son autoritarisme et son mépris du consentement des peuples européens.

La crise politique du libéralisme

Le morcellement politique du message libéral signerait-il la crise du libéralisme politique ? Serions-nous en train de revivre la crise de confiance que les libéraux ont eu à supporter entre les deux guerres mondiales, à la veille du colloque Lippmann ? Ça serait donner trop d’importance à la politique, et pas assez à la société civile elle-même. Il y a même fort à parier que la prochaine grande transformation sociale, technologique et économique passe par l’obsolescence de la fonction politique traditionnelle. En attendant, continuons d’encourager à la liberté.

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  • Le problème c’est que la population française a été biberonnee aux aides sociales, et ne veulent pas changer.
    Les Français qui créent de la richesse partent ailleurs, suffit d’attendre que le fruit pourrisse comme l’URSS, pendant ce temps nos énarques font venir des bac -7, en essayant de repousser l’échéance, le temps qu’ils se remplissent les poches.

  • “Alors que les idées libérales sont de plus en plus acceptées dans le débat public, les médias et les mœurs”

    Heu… on parle toujours du même pays? J’ai bien ris en lisant ça en tout cas.

    Les idées libérales acceptées dans le pays 9 des 11 candidats a la présidence etaient etatistes, et 3 ouvertement marxistes?!

    Le pays où les gilets jaunes qui se plaignent des impôts proposent comme toute solution le retour se l’isf?!

    On peut continuer la liste longtemps.

    Les français sont de loin le peuple le plus socialiste d’Europe.

    Et pour paraphraser marc22, les français sont lobotomisés du bulbe par l’idéologie marxiste

    • Il est malheureusement vrai que beaucoup de Français rêvent de bolchevisme romantique. Mais comment voulez qu’il en soit autrement quand tous les individus passent par le camp de rééducation nationale dans les 16 premières années de leur vie au moins?
      Comme disait Bastiat « Tous les monopoles sont détestables mais le pire de tous c’est le monopole de l’enseignement. »

  • Bah oui je suis d’accord avec les 2 commentaires. On parle bien de la France là ? Il suffit d’allumer Tv ou radio pour comprendre comment le marxisme irrigue nos veines. Sans parler de l’école où là on ne s’en cache plus. Faudrait vraiment un coup de malchance pour que le Français commence à parler de liberté. Et finalement je dirais que la liberté est propre à chacun. Un poisson rouge dans un bocal se croit il libre ? En tout cas c’est l’image que j’ai d’un Français. Ce qui me dérange chez le marxiste c’est justement qu’il cherche volontairement un bocal. Doublement pire, il sacrifie sa liberté pour des croquettes à la crevette lyophilisées malodorantes.

  • Nul doute que NDA et MLP ne soient pas des modèles de libéralisme économique, mais je trouve les propos les concernant quelque peu excessifs
    Les libéraux devraient réaliser que la liberté ne se divise pas: liberté du citoyen devant l’Etat, liberté d’une nation de décider de son avenir (ce qui ne signifie pas l’absence d’échange avec l’extérieur), les deux sont liés. D’où l’engagement de Mme Gave. A vrai dire, il suffit de relire l’interview qu’elle avait donné au Monde pour comprendre l’inquiétude qu’elle a pu susciter. Le reste n’est que prétexte.
    Ce sont les mêmes qui plombent la liberté économique des Gj et des entrepreneurs, et qui restreignent sans cesse la liberté d’expression. « Ceux qui nous gouvernent » disait Fillon.
    Il faut lever les yeux au-delà des dogmes du libre-échange économique. Ce qui nous attend, c’est une dictature.

    • La liberté d’une nation ? Kézako ? La liberté c’est pour les individus cher ami.
      Les dogmes du libre échange ? Mais l’échange est libre par nature. C’est vouloir le « réguler » qui est dogmatique. N’inversez pas la charge de la preuve.

  • Oui la dictature existe déjà au travers la guerre monétaire. C’est le moyen le plus efficace pour (fidéliser) asservir la population. Curieusement plus un pays est libre et moins il y a de dettes. C’est un choix à faire. En France l’on préfère la dette.

    • Pouvez-vous me donner la liste des pays les moins endettés svp ? Juste pour me faire une idée de ce qu’est un pays libre…

      • Cherchez, vous trouverez…

        Ne vous contentez pas des ‘croquettes à la crevette lyophilisées malodorantes’ jetées en vrac par les media.

        La liberté a un gout différent…

      • Allez, un p’tit indice quand même :

        Selon Freedom House, la France était 43ème en 2018…

        • Ah la petite mesquinerie du « je-te-dis-pas-euh ». Vous êtes une personne intéressante Leipreachan : comme vous dites énormément de choses fausses, il faut fréquemment vous corriger. Et ça me pousse à chercher les chiffres réels (et le sens à leur donner). Merci à vous.
          Et comme je suis sympa MOI, je vais juste vous dire que :
          – les pays scandinaves sont très peu endettés MAIS sont « communistes » selon la classification en vigueur sur CP.
          – la Belgique est archi-endettée.. et je trouve être assez libre.
          – la Pologne et la Hongrie (par exemple) sont très peu endettés. Mais je vous invite à aller manifester votre liberté dans ces pays.

          Alors svp, donnez moi votre source. Et expliquez moi. Je ne comprends pas. Vraiment.

          • ça fait longtemps qu’on essaye de me corriger, à l’école, puis à l’armée, mais que voulez vous nous les ‘boches’ avons la tête dure…
            Puis j’ai définitivement cessé de travailler en France, ce qui m’a certainement éloigné pour toujours de la lumière de la connaissance.
            Depuis j’ai tout faux, un peu comme les flamands par chez vous; plein les poches, mais tout faux..

            • Merci de ne pas avoir répondu à ma question. Et les autorités flamandes ont pris des bonnes décisions en effet, à l’intérieur d’un état fédéral. Il ne me semble pas que les règles soient fondamentalement différentes entre la Wallonie et la Flandre, plus libérales au Nord ça c’est vrai, et je l’appelle de mes voeux aussi en Wallonie. Sinon, les Flamands ont des services publics, sont soumis aux lois fédérales, etc..
              Enfin bref… Vous me permettez de m’en aller en sifflotant svp ?

          • Les pays scandinaves sont de moins en moins « communistes ».
            Si on est arrivés à prendre exemple en France sur la Suède et sa disparition du « statut » des fonctionnaires, c’est dire…
            Quant à la Pologne ou à la Hongrie, que voulez-vous dire ? Qu’on tire sur les manifestants à coups de flash-balls à chaque fois qu’ils se présentent dans la rue ? Qu’on les arrête dans leurs bus sur les routes d’accès aux points de manifestation pour les empêcher d’y participer ? Pourriez-vous être un peu plus clair, svp ? Merci.

            • Les pays scandinaves sont extrêmement taxés. Les droits individuels sont fortement garantis en échange d’une forte adhésion des citoyens au projet national et collectif (en gros); et ils sont très écolo :-). La Suède que vous prenez en exemple veut interdire dès 2030 la vente de véhicule essence ou diesel, c’est dire…
              La Pologne et la Hongrie ? Ben l’UE s’est quand même fort inquiétée des réformes concernant la justice et les médias publics, car cela menait à un renforcement du contrôle étatique. Et vous n’avez pas donc rien lu sur Orban et sa dérive autoritaire ?
              Selon le journal Leséchos.fr :
              Un affaiblissement des contre-pouvoirs. Dès son retour aux affaires, Orban a lancé une vaste révision constitutionnelle gravant dans le marbre les valeurs du « christianisme  » et de la « famille
              (traditionnelle « , renforçant l’emprise du gouvernement sur la justice, et cimentant le pouvoir de son parti Fidesz dans toutes les institutions, y compris les contre-pouvoirs.
              (https://www.lesechos.fr/11/09/2018/lesechos.fr/0302238258977_etat-de-droit–libertes—viktor-orban-face-au-parlement-europeen.htm)

              Et pour reprendre le site « Freedom House » mentionné plus haut par le camarade Leiaprechan, la France a un « score de liberté » de 90, la Pologne de 85, et la Hongrie de 72. (et la Suède de 100). Je vous laisse le plaisir de lire la méthodologie de calcul utilisée sur leur site : https://freedomhouse.org/report/methodology-freedom-world-2018

              • « Les pays scandinaves sont extrêmement taxés. »
                Peut-être, mais moins que la France et moins qu’elles l’étaient hier.
                Enfin, si vous vous contentez de lire les médias mainstream français pour essayer de comprendre ce qui se passe dans le monde…
                Pologne : le PiS est arrivé au pouvoir très récemment, sur un système électoral mis en place par ses adversaires. Parler d’une quelconque manipulation est dérisoire.
                Hongrie : Orban met en place des changements constitutionnels après avoir été confirmé au pouvoir de manière répétée AVANT d’avoir changé quoi que ce soit.
                Pour rappel, ces pays (et d’autres) étaient des pures dictatures il y a à peine 30 ans. La perception des choses n’est pas la même. Si vous croyez sincèrement que les populations de ces pays (ou de la Tchéquie, de la Slovaquie, des pays baltes, de la Slovénie…) sont complètement imbéciles ou masochistes, je vous plains.

                • En cherchant plus sur les impôts, je trouve différents classements qui ne donnent pas toujours le même résultat. Bien sûr la France (comme ma Belgique bien-aimée) est dans le haut du classement des pays les plus taxés; mais il faut prendre tous les impôts et pas seulement sur le travail etc. La tranche d’imposition maximale française est inférieure à celle d’autres pays par exemple (45% contre 59% en Suède). La TVA est de 20% en France (voire 6%) alors qu’elle est de 24% en Suède et Finlande.
                  Difficile de trancher au final sur qui est number one « réellement » car un statut peut être plus avantageux dans un pays que dans l’autre.

                  Pour votre petite phrase sur les médias mainstream, ma présence ici devrait vous éclairer un peu sur mon comportement de consommation de l’information… Et si je privilégie des médias dits « sérieux » au détriment de blogs farfelutistes-complotistes-paranoaïstes, je vous prie de m’en excuser.
                  Pour la Pologne : pouvez-vous me dire à quel moment j’ai parlé d’une manipulation svp ? Allez… svp…
                  Pour la Hongrie : ben oui et ? Il dérive vers l’autoritarisme, c’est un constat. Qu’il ait été confirmé ou pas ne change rien à ce qu’il fait.
                  Et à quel moment ais-je dit ou sous-entendu que les populations de l’Est étaient imbéciles ou masochistes ? (je risque d’attendre longtemps la réponse…)

                  • Le calcul fait par l’OCDE comporte tous les prélèvements faits par l’Etat, peu importe leur dénomination ou leur but. Et la France est championne du monde… Utiliser des critères particuliers (taux maximal d’imposition, TVA, etc, etc) ne sert qu’à cacher la réalité, à relativiser – sport national s’il en est.

                    Vous pouvez au moins privilégier des médias non-français. Anglophones, par exemple. Mais bon, pas The Guardian ou le New York Times, quand même… Essayez, mais allez-y mollo, vous risquez d’avoir un choc.

                    Oui, désolé pour la « manipulation », j’ai dû surinterpréter le « renforcement du contrôle étatique ». C’est parce que les médias francophones vous le disent, que c’est forcément vrai, n’est-ce pas ? Mais en France, par exemple, rien de tel. Purée… Idem pour le soi-disant « autoritarisme » en Hongrie.
                    Forcément, si on combat la « lèpre », tous les moyens sont bons.
                    Sérieux, si les commentaires sur les « dérives » de la Pologne ou de la Hongrie n’étaient pas faits par comparaison avec la situation française, j’aurais pu les prendre un minimum au sérieux. Car tout n’est pas faux. Mais il n’y a pas de comparaison possible, on ne parle pas du même ordre de grandeur.
                    Exemple concret : en Roumanie, le 10 août dernier, il y a eu une manifestation matée avec des lacrymos et autres grenades de désencerclement. Une fois, dans une ville, environ 400 blessés en tout. Le Parlement Européen a sorti une résolution tout à fait officielle (bon, il y avaient d’autres sujets aussi). Avez-vous entendu rien qu’une démarche de débat de la situation française, cent fois plus grave ?

                    Pourquoi je vous ai parlé de masochistes/imbéciles ? Parce que, voyez-vous, les peuples de ces pays se sont levés il y a à peine 30 ans pour renverser des régimes inacceptables. Ce que les Français (ou les Belges) n’ont pas fait récemment. Et croire que ces nouveaux pouvoirs, légitimés par les urnes, renverraient ces pays à des régimes autoritaires, voire totalitaires, sans que les populations ne mouftent, c’est ne rien comprendre à ce qui s’est passé là-bas.

      • Plusieurs pays voisins de la France par exemple.

  • les français ne sont pas liberaux , ils veulent travailler moins , gagner plus et si possible avoir une belle retraite a 50 ans
    dans ces conditions les cours de sirtaki gratuits pour tous sont a envisager

  • Les gens qui font la course au pouvoir n’ont aucune envie de le diminuer. Juppé « croit » qu’il a été pardonné (de ces déboires judiciaires) par les électeurs de Bordeaux parce qu’il a été réélu à la mairie de Bordeaux avec 46 489 voix sur 140 354 inscrits : c’est à dire un tiers de l’électorat. Alors bien sûr, il a fait mieux que les deux autres buses…
    Mais bon, ceux qui font leur devoir citoyen sont bien obliger de faire un choix entre la peste, le choléra et le cancer. Ils choisissent le cancer parce que les problèmes sont plus éloignés dans le temps.

    • S’abstenir, c’est faire son devoir citoyen. On pourrait même soutenir que, au vu de la classe politique, voter est contraire à ce devoir.

      • On est d’accord, le mieux est choisir une bonne santé.

      • @ Cavaignac
        Non! Il vaut mieux voter blanc que s’abstenir!
        Ou bien vous n’avez aucune approbation à exprimer, ou bien vous vous sentez incapable de faire un choix entre les propositions et vous votez logiquement blanc. Mais s’abstenir n’est pas différent de s’en foutre, ce qui fait la différence avec le vote blanc.
        Et voter une fois tous les 3, 4 ou 5 ans n’est pas une contrainte exagérée du pays où vous résidez, démocratique qui plus est!
        Si on ne vote pas, on perd le droit de critiquer quoi que ce soit dans la suite! Simple logique!

  • Oui tout cela n’engage par un libéral à aller voter. C’est bien dommage.

  • Je regrette qu’Emmanuelle Gave ne soit plus sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan pour les européennes. Comme elle était en position d’être élue, elle aurait pu être un des très rares députés libéraux français (le seul?) au Parlement Européen.

    • @ Jacques Peter
      Oui, bon! Une députée libérale française dans un aréopage de 751 députés, ça n’aurait pas changé grand-chose!

      • Elle aurait été la 1ère, c’esr très important, le 1er ouvre les portes (et essuie les plâtres, mais bon)

        • @ RaphSud
          Oui, bon! Encore aurait-il fallu qu’elle siège très activement, et encore! Soutenir, même symboliquement N.Dupont Aignan, devait déjà être un sacrifice: il n’est pas vraiment un leader libéral et a du mal à en convaincre les électeurs!

          • @mikylux Oui on peut supposer qu’elle ne serait pas assidue, mais on ne sait pas. Mais c’est elle qui siège, elle peut défendre ses idées à elle, pas celles de N. Dupont Aignan forcément.

  • J’ai rarement lu un papier aussi indigent et je m’étonne qu’il ait pu être publié sur une plate-forme aussi sérieuse que Contrepoints.

    On comprend pourquoi à la fin de l’article : en fait, l’auteure en appelle à « l’obsolescence de la fonction politique traditionnelle ». Elle ne le dit pas, mais tout le monde a compris : la démocratie, c’est quand même bien pénible, faisons autre chose. Mais ne l’appelons surtout pas dictature, ça pourrait faire peur!

    J’adore aussi le début : « suite à des propos jugés polémiques »… Sauf qu’Emmanuelle Gave a elle-même reconnue que l’un de ses propos, qui a justifié son éviction, était ouvertement raciste (je vous passe les détails, mais en gros elle expliquait que les musulmanes étaient inemployables comme employées de maison… Et a justifié sa position en évoquant une expérience difficile avec une femme d’origine algérienne).

    Je crois que cela donne une idée de l’honnêteté intellectuelle de cet article que je suis bien désolé de qualifier de stupide.

    • @ Tythan
      Plutôt d’accord avec vous!
      J’apprécie peu, quand on parle de la France, très peu libérale en politique et dans la vie courante (plutôt étatiste affirmée, nationale et chauvine). Cette façon d’élargir les malaises français à « l’Europe » ne correspond pas à la réalité. Par exemple, bien des pays ont un parti de tendance libérale claire, pas la France! Nicolas Dupont-Aignan ne se dit pas libéral, est haut fonctionnaire, et ne répond pas vraiment aux critères!
      Par contre, un simple regard au-dessus de vos frontières, vous aurait permis de voir 3 pays, où on parle Français et où les libéraux sont au pouvoir (Suisse, Belgique – en attente d’élections – et GD de Luxembourg). Alors …

      • Ce sont des coalitions.

      • Mikylux, donc pas de parti libéral en France, pffft. Et aux européennes, je vais voter pour qui alors ?! Je désespère…

        • @ RaphSud
          Croyez-moi: je compatis et comprends votre dépit. Sinon, je crois qu’il y a un parti libertarien mais qui a du mal à recruter. Mais personne ne vous condamne à rester dans ce pays!

          • Ne m’en parlez pas mikylux, ma fille de 15 ans veut partir au Japon comme prof ! Moi je reste en France avec mon homme, on a passé l’âge de l’aventure ? Mais je ne freinerai pas mes enfants.

    • Non Emmanuelle Gave a reconnu qu’elle avait eu tort de généraliser, ce qui n’est pas la même chose. Prenez le temps d’aller lire l’article détaillé sur Causeur.fr et vous verrez que vous faites une généralisation mal appropriée, comme il arrive à tout le monde d’en faire… Ce n’est pas avec une femme d’origine algérienne qu’elle avait un problème, mais avec une femme musulmane refusant d’enlever son voile pour s’occuper de jeunes enfants.

    • Vous êtes l’exemple parfait pour cet adage : un mensonge répété 10 fois reste un mensonge, un mensonge répété 100 fois et déformé par les rezosocio devient une vérité. Et contraint un leader politique à se séparer d’une colistiére parce que cette fausse vérité va, sinon, se reprendre à tout son groupe politique. Bravo, bien joué, les petits fouineurs des rezosocio. Et les tythan qui répètent et colportent sans creuser ni aller consulter les propos d’origine.

  • @Amady, sans aller loin. L’ensemble des pays autour de la France sont libéraux. Bah oui, ils ne sont pas marxistes. En élargissant au monde c’est pareil et la France devient championne dés prélèvements obligatoires. Une dictature dans un bocal. Nous sommes des poissons ROUGES.

  • @tythan, non EG a raison. Nous ne sommes pas compatibles avec les musulmans. Et souvent c’est eux qui sont racistes. Pas nous. Depuis le temps que l’on essaye de les intégrer alors qu’ils parlent arabe en récupérant leur progéniture à l’école. Triple échec de la Ripoublique.

    • puis bon pour le coup musulman c’est pas une « race »

    • On est très forts en France : d’un côté, on veut lutter contre les difficultés d’intégration des enfants dont la famille ne parle pas le français en intégrant obligatoirement ces enfants à l’ecole dès 3 ans, d’un autre côté, on veut lutter contre leur déracinement en enseignant leur langue à l’école… y’a pas comme une incohérence, là ? Ils baignent trop dans la culture du pays d’origine ou pas assez ? Et puis, on parle bien là d’étrangers arrivés en France depuis plusieurs générations, et ils baignent encore dans la culture du pays d’otigine au point que chez eux, les parents ne parlent toujours pas le français ?!

      • @ RaphSud
        Oui, un étranger n’est pas forcément séduit par une intégration en France! Que croyez-vous? Lorsque j’ai pratiqué en France, un collègue m’a proposé d’acquérir la nationalité française, très sérieusement. Fraîchement sorti élu conseiller d’élections municipales, il se faisait fort d’obtenir ce résultat. Ce jour-là, j’ai eu de la peine à étouffer mon envie de lui pouffer de rire à la figure; j’ai donc décliné poliment. J’ai cchoisi mon pays où j’habite actuellement et dont je suis devenu officiellement citoyen sans double nationalité: je ne voulais pas lâcher la proie pour l’ombre et quand j’y repense, je m’en félicite!

        • @ RaphSud
          Ce que je veux dire, c’est qu’un soir, revenant tard du boulot, j’ai surpris mon fils (+/- 4 ans), dormant et rêvant en parlant une langue que je ne connaissais pas: ce jour-là j’ai bien compris que je devais aussi intégrer mon fils et ma famille dans notre nouveau pays (dont il parlait la langue, mais le Français, chez nous!). J’aime et aimais bien la phrase qui disait que l’on a les parents comme on les a éduqués: humoristique, sans doute, mais pas faux pour autant!

          • Je ne parlais pas de nationalité. Parler la langue du pays d’origine à la maison, c’est très bien, c’est un plus pour les enfants. Mais rassurez-moi, vous-même, vous parlez la langue du pays que vous avez choisi, et vous ne demandez pas aux gens qui y vivent de changer leur façon de vivre pour s’adapter à vos habitudes à vous ? Rassurez-moi…

  • L’UPR « formations groupusculaires de droite extrême » ?
    France 5 a été recadré par le CSA pour le même genre de propos.
    Ça decridibilise l’intégralité du prétendu article, voir le journal…

  • juger que les français sont socialistes parce qu’ils votent socialistes : certes, mais ont-ils le choix ?
    – pas de diversité dans l’offre politique. Dès que quelqu’un de différent se présente : lynchage médiatique et chantage financier immédiat, voire juridique.
    – pas de liberté de faire autre chose que ce que la « mafia » éna-média-capitalisme de connivence/haute fonction publique oblige par d’innombrables lois et réglements qui pleuvent sur le peuple.

    La seule liberté qui reste est celle de s’abstenir de participer au vote : le vote blanc n’a quasiment pas d’importance médiatique, l’abstention semble d’avantage faire peur.
    De même, s’abstenir d’entreprendre, de travailler, d’investir, de consommer, de rouler, bref, faire la grève au sens randien en somme et de s’évader. Et quelque part, les français ne sont-ils pas nombreux à le faire ?

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La démocratie libérale est un régime politique jeune et fragile. Elle commence véritablement à se concrétiser à la fin du XIXe siècle, et n’existe que dans une trentaine de pays dans le monde. Le primat de l’individu constitue son principal pilier qui est d’abord politique : garantir les droits naturels de l’Homme (la vie, la propriété, la liberté, la vie privée, la religion, la sécurité…) et limiter l’action de l’État¹.

La propriété de soi d’abord, la propriété des choses par le travail ensuite, la pensée critique (libre examen), la t... Poursuivre la lecture

Peste et famine vont sévir, le délire ultralibéral anéantir les acquis sociaux, et les sauterelles ravager les cultures. C’est, à peine caricaturé, la réaction de la plus grande partie de la presse française (notamment Ouest France, FranceTVinfo, France24, LaTribune, Alternatives économiques...) à l’arrivée au pouvoir, le 10 décembre, en Argentine de Javier Milei, élu sur un programme libertarien, c’est-à-dire de réduction drastique du rôle de l’État sur les plans économique et sociétal.

Le récit dominant en France serait que l’économi... Poursuivre la lecture

Peut-on dire que la motion de rejet du projet de loi immigration votée le 11 décembre 2023 est une illustration de la théorie du fer à cheval ? Forgée dans les années 1970, elle considère le spectre politique sous la forme d’un arc de cercle dont les extrémités gauche et droite se rejoignent. Mais disons-le d’emblée, la « horseshoe theory » est moins un postulat étayé qu’un jugement spontané. Il a pourtant eu l’intérêt de mettre la lumière sur la structure de l’offre et de la demande politique. Côté demande, si un tiers des électeurs de La Fr... Poursuivre la lecture

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