Pénaliser l’antisionisme n’est pas un bon moyen de combattre l’antisémitisme

Emmanuel Macron veut élargir la définition de l’antisémitisme à une partie de l’antisionisme. C’est une erreur qui écorne la liberté d’expression et risque d’encourager l’antisémitisme plutôt que l’inverse.

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Meditación en el Muro de los Lamentos, Jerusalén, Israel By: Edgardo W. Olivera - CC BY 2.0

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Pénaliser l’antisionisme n’est pas un bon moyen de combattre l’antisémitisme

Publié le 20 février 2019
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Par Claire Libercourt.

Les provocations antisémites de ces dernières semaines, qui ont culminé avec les insultes adressées à Alain Finkielkraut ont suscité une émotion légitime dans le pays.

 

Profitant de l’indignation générale, un député de la majorité présidentielle a proposé sur Twitter de pénaliser l’antisionisme au même titre que l’antisémitisme.

 

Dans un cas comme dans l’autre, l’opinion serait plus qu’une opinion, un appel à la haine envers les membres de la communauté juive qu’il faudrait prévenir comme tout discours visant à attenter aux personnes et à leur réputation. Cet antisémitisme n’est pas imaginaire, et les colonnes des journaux se remplissent régulièrement des exactions et persécutions racistes perpétrées contre les Juifs en France.

 

Mais le regain de l’antisémitisme dans la population doit être distingué du débat sur le sionisme, aussi sulfureux et passionnel soit-il.

Remarquons d’emblée que les deux termes ne sont pas synonymes : l’antisémitisme est un racisme dirigé contre les Juifs en tant que groupe ethnique ou religieux, tandis que l’antisionisme est la contestation de la légitimité de l’État d’Israël.

Comme le remarquent la plupart des observateurs, au fil du temps, et particulièrement avec la persistance du conflit israélo-palestinien, le terme antisioniste s’est chargé de sens : il est devenu pour certains un mot code, une manière euphémisée de renouer avec l’antisémitisme sans subir l’opprobre morale dans l’arène publique. C’est bien entendu à la fois moralement abject et intellectuellement malhonnête.

Seulement, la liberté exige à la fois que nous gardions le calme des vieilles troupes et qu’on en finisse avec une certaine hypocrisie normative en termes de liberté d’expression.

 

Antisémitisme et antisionisme

L’antisionisme n’est pas nécessairement un antisémitisme, et il est dangereux de faire du législateur le juge de sa signification. Il devrait être de la liberté de chacun d’admettre ou non la légitimité de l’existence de l’État d’Israël, comme de celle de la France, de la Belgique ou des États-Unis.

Rien n’interdit aux hommes de trouver l’existence des nations absurdes et leurs pratiques immorales ou criminelles. Dans la grande famille des libéraux, les plus radicaux estiment mêmes que les États-nations sont des entreprises criminelles comparables à des mafias : celui d’Israël ne fait pas exception, et travaillerait contre la nation juive elle-même comprise comme communauté culturelle.

Le débat sur le sionisme ne se limite d’ailleurs pas à la France : il est très vigoureux en Israël, en particulier à la suite des travaux portés par les « nouveaux historiens » dont l’historien Shlomo Sand s’est fait le héraut. Ces nouveaux historiens « postsionistes », devenus plus connus au début des années 2000, peu de temps après la seconde intifada, se sont attachés à « déconstruire » l’idéologie sioniste. Hérité du passé, l’État d’Israël ne serait qu’un avatar du nationalisme européen du XIXe siècle, voire une entreprise coloniale.

La version radicale du « postsionisme », portée par l’ultra-gauche, s’oppose aux prémices comme au bilan du sionisme : l’État israélien doit être « désionisé », tout comme son peuple1, ce qui porte la gauche israélienne à trouver des alliés parfois peu recommandables qui, tout comme eux, envisagent à demi-mot la disparition par assimilation du peuple juif.

De la réflexion à l’instrumentalisation du débat, il n’y a bien souvent qu’un pas qu’une large partie des ennemis d’Israël n’a pas hésité à franchir : les plus vocaux, tout en condamnant les atteintes régulières aux droits de l’Homme de l’État hébreu, se gardent bien d’appliquer les mêmes standards à leurs propres alliés, qui aujourd’hui parlent le langage de l’indigénisme et du « décolonialisme ».

À côté de cette version radicale existe une version plus « libérale » qui, comme le dit Denis Charbit, est « profondément réformiste, ouvert au changement et à l’innovation, favorable au renforcement d’une conscience civique qui transcendent les identités nationales sans toutefois les renier2. »

Cette version critique du sionisme est moins oublieuse de l’histoire longue de la nation juive3, et cherche à intégrer les transformations profondes de l’Etat hébreu depuis ces 30 dernières années.

Est-ce au législateur de mettre un terme aux discussions sur la question, sous prétexte qu’elle est instrumentalisée par les ennemis irréductibles du peuple juif ?

Non seulement cela peut agir comme un frein à la liberté d’expression, mais c’est aussi prêter au législateur un pouvoir et une légitimité qu’il n’a pas : il devient le juge des intentions des participants au débat public, et en limitant le débat sur le sionisme, il ne supprimera pas l’antisémitisme lui-même. On confond les causes et les conséquences.

 

L’antisionisme comme code pour l’antisémitisme

Si l’antisionisme est utilisé par les antisémites comme un code pour s’exprimer dans le débat public, la suppression du mot code ne changera rien : ils en trouveront un nouveau.

La stratégie rhétorique ne fera que changer de forme, repoussant le problème dans le temps sans en revenir aux racines essentielles. Plus encore, pousser vers la clandestinité la parole antisémite, comme toutes les paroles de haine, pourrait avoir l’effet inverse que celui escompté. Il deviendra encore plus difficile pour ceux qui combattent le racisme de déceler véritablement le racisme dans un monde où tout le monde avance masqué.

Plutôt que de chercher à écorner encore un peu plus la liberté d’expression, ce qui, pour le législateur, correspond à la solution de facilité, il devient de plus en plus urgent d’assurer la sécurité publique de tous les citoyens. Le problème est autrement plus profond et moins médiatique, c’est le capital social français qui est en train de disparaître.

Si les libéraux défendent la liberté d’expression, au risque de tolérer les messages intolérants, racistes, homophobes ou plus généralement complètement crétins, c’est qu’ils estiment que tout le monde dans le débat public doit jouer cartes sur table : il faut en finir avec l’hyper-règlementation dans le domaine, qui a créé cette situation où les groupes d’intérêt haineux avancent masqués, et se servent de stratégies argumentatives acceptables comme des passagers clandestins du débat public. La démocratie exige la transparence pour plus de clarté morale.

  1. Denis Charbit, Qu’est-ce que le sionisme ? Paris, Albin Michel, 2007, p. 259.
  2. Op. cit.
  3. Amnon Rubinstein et Alexander Yakobson, Israel et les nations. L’État-nation juif et les nations, Paris, PUF, 2006, pp. 81-103.
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  • Toutes les campagnes électorales ont leurs marronniers..
    bien rangés dans leur armoire on les ressort régulièrement afin de
    canaliser l’électeur vers le ‘bon choix »..Puis une fois l’élection passée on les oublie vite fait et on les remet dans l’armoire.
    un exemple?
    L’égalité des salaires homme -femme ,lutte contre le racisme, l’antisémitisme, les inégalités,l’homophobie, l’égalité des chances, etc…pour les uns
    La lutte contre l’immigration,redéfinir le périmètre europeen,rétablissement des frontieres,etc.. pour les autres

    Résultat des courses , apres les élections l’administration gouverne et augmente taxes et impots..
    votez qui vous voulez vous n’y changerez rien.

  • je suis contre les lois punissant la haine de quiconque, haïr est humain..
    je suis contre les lois punissant son expression..je suis tout à fait pour rappeler que le rôle de l’état est de combattre la violence..et les insultes envers finkielkraut son secondaires par rapport à la violence qu’il aurait subie eut été la présence de la police.

    une loi contre l’antisionisme est un rêve humide d’antisioniste…et la vraie question que se pose est de savoir si tous ces grandes a^mes n’ont pas besoin de tous ces gens aux opinions déplorables, à l’instar des antifa..

    haïr un raciste c’est aussi haïr..et si haïr un être humain est un crime , on en commet alors un…

    maintenant haïr n’est pas agir..
    je me suis souvent trouvé entre deux groupes de personnes, des gens assez âgés, pleins de préjugés racistes de naguère, mais absolument pacifique en réalité ,sans véritable haine mais de l’ignorance , et des antiracistes modernes éduqués..pleins de haine envers non pas le racisme mais les racistes..et surtout pleins de leur certitudes d’etre supérieurs aux autres..

  • Combien cela va-t-il coûter et qui seront les heureux bénéficiaires d’une rente d’argent gratuit des autres ?

  • Comme toutes les haines celle ci est instrumentalisée par ..on s’en fout c’est en général toujours les mêmes et ils sont intouchables,ils nous gouvernent.

  • les Français ne sont pas antisémites ; ce n’est pas parce qu’une poignée d’individus sans cervelle s’en prend aux juifs qu’il faut mettre toute la population dans le même panier et en profiter pour nous faire payer l’addition en limitant , encore un peu plus , la liberté d’expression .

    • D’autant que le danger de l’antisémitisme prétendument galopant est dû à une utilisation fallacieuse des chiffres: les actes antisémites ont certes crû fortement entre 2017 et 2018, mais les chiffres de 2018 sont 33% plus bas qu’en 2015 et 40% inférieurs à ceux de 2014.
      De plus, plus de la moitié des actes 345/541) sont des agressions verbales (délits qui ne sont même pas répertoriés dans le rapport sur la délinquance du ministère de l’Intérieur… et pour cause!). Enfin il n’y a pas de surincidence des violences à personne pour les Juifs par rapport à la population gènérale.
      Un crime reste un crime et un delit reste un délit, mais en réalité, tout ce tohu bohu médiatique est lié à la fois au contexte électoral et à la situation d’Israël suite au retrait des troupes US.
      Le ministre israélien de l’immigration vient d’appeler les juifs résidant en France à émigrer en Israël…

  • Pensez vous qu’il y ait un rapport entre le fait que l’Alsace fait souvent la une, pour des actes anti-semites et le fait que les marchés alsaciens ( Mulhouse entre autres) ressemblent totalement, comme l’avait décrit, surpris, le regretté JP Coffe, à des souks du moyen orient.
    Les Alsaciens ne sont pas anti-sémites.
    J’aimerais rappeler que les Juifs ont toujours vécu en paix en Alsace tant que des puissances étrangères ne vomissaient pas leur soldatesque sur cette petite et riche (pour son malheur) contrée.

    Le Yiddish, mélange de langue alémanique et d’hébreu en est une illustration; au point que je peux communiquer avec un rabbin Newyorkais en Alsacien ( et avec un Amish aussi, par ex.).

    Même dans le petit village viticole à l’ouest de Colmar de ma grand mère, il y avait une synagogue depuis le moyen âge jusqu’en 1920.
    Tous les biens de consommation de ma famille venaient de commerçants juifs établis depuis des siècles sur place (Dreyfus était mulhousien), la qualité de leurs produits et leur service après vente était exemplaire.

    J’aimerais citer ici Mr Isidore Bloch (il nous quitté il y a un petit moment), qui nous avait fait livrer un lave linge sans autre acompte qu’une promesse de venir verser quelques sous de temps à autre, sommes qu’il notait soigneusement dans son petit carnet jusqu’à paiement complet.
    Autres temps, autres mœurs je vous l’accorde, c’était en 1960…

  • «Si les libéraux défendent la liberté d’expression, au risque de tolérer les messages intolérants, racistes, homophobes ou tout généralement complètement crétins, c’est qu’ils estiment que tout le monde dans le débat public doit jouer cartes sur table..»

    C’est curieux comme argument sur un site qui pratique lui-même une modération dans les commentaires. Je ne suis pas pour légiférer, mais on sait bien que la liberté d’expression peut générer des dérapages jusqu’à la violence psychologique ou physique. Toute la difficulté est de savoir si la liberté d’expression exprime sa subjectivité ou cherche délibérément à nuire. Et là selon du côté où on se trouve, émetteur ou cible, c’est pas la même histoire. C’est compliqué !

  • Nos polytocards sont à la manoeuvre (pas Philippe…).
    Si je suis antisioniste mais pro-juif, suis-je condamnable ❓
    Sémite désigne aussi les arabes… On peut être antisémite mais pro-sémite? Pro-Israélien et pro-palestinien…? Situations complexes mais pas impossibles ni immorales…
    Avec le langage français massacré, ils n’y comprennent plus rien.
    Ne sentent-ils pas le ridicule qui leur coule le long des jambes?

    Nos polytocards vont bientôt nous demander de la fermer.
    Question : quand vont-ils se l’écraser à leur tour ❓

  • « l’antisémitisme est un racisme dirigé contre les Juifs en tant que groupe ethnique ou religieux », c’est très compliqué d’avoir un débat serein dès qu’on utilise la novlangue pour parler d’un sujet, car l’antisémitisme n’est pas un terme adapté pour parler des juifs d’Europe.

  • L’antisémitisme brun est la maladie mentale de la droite. L’antisionisme rouge est la maladie mentale de la gauche. Condamner l’un sans condamner l’autre, c’est concéder le monopole de l’expression à la gauche. Soit on condamne également les deux, soit on ne condamne ni l’un ni l’autre.

    Mais voilà, ce débat est encore trop franchouillard, héritage d’un passé débordé par la nouvelle réalité. Il occulte le troisième antisémitisme, beaucoup plus répandu, l’antisémitisme vert, celui de l’Islam, qu’on s’aveugle à qualifier de radical pour faire comme s’il ne s’agissait pas de sa normalité. Dénoncer l’antisémitisme sans prononcer les mots qui fâchent, sans désigner clairement et précisément les coupables, condamne les victimes à la double peine. Il est vain d’espérer une protection des institutions quand c’est l’Etat obèse et ses médias aux ordres qui se complaisent dans le rôle de l’aveugle volontaire. Padamalgam ! Vivrensemb’ !

    Enfin, cette agitation soudaine est bien pratique pour détourner l’attention. Elle est miraculeusement conforme aux éléments de langages de Macron et de ses sbires blablatants, conforme aux excès de violences policières à répétition qui étaient destinés dès le début à radicaliser un mouvement de masse plutôt bon enfant et pacifique. Ces maudits Gaulois Réfractaires et Gouailleurs, ces incultes crasseux sans QI ni culture, ont osé réclamer moins de taxes, moins de contrôles, moins de toutes ces lois plus débiles les unes que les autres, symbolisées par les 80 km/h. Ils ont osé retourner comme une crêpe les symboles quotidiens de l’omnipotence de l’Obèse étatique, tournant en dérision les gilets jaunes obligatoires dans chaque véhicule, les radars ou les ronds-points abusifs dont le surnombre exprime toute la démence étatique.

    Ce sont là les véritables crimes, impardonnables pour l’Etat obèse. L’antisémitisme a bon dos dans cette affaire.

    • Exact, rien à ajouter.

    • Dénoncer le troisième antisémitisme alors que Macrouille et Castaner ont demandé à ses promoteurs de remplir leur devoir de citoyen, vous n’y pensez pas ?

    • «Il occulte le troisième antisémitisme, beaucoup plus répandu, l’antisémitisme vert, celui de l’Islam, qu’on s’aveugle à qualifier de radical pour faire comme s’il ne s’agissait pas de sa normalité.»

      Le ministre israélien de la Diaspora, Naftali Bennett a commenté dernièrement son rapport annuel pour 2018 : «Le rapport israélien met en avant le nombre grandissant d’actes antisémites imputés à des néo-nazis et des suprémacistes blancs. Par ailleurs, il dénonce les attaques antisémites dans la rue et sur la Toile, qui sont pour 70% « de nature anti-israéliennes », notamment après le transfert en 2018 de l’ambassade américaine à Jérusalem et les manifestations palestiniennes le long de la frontière entre Gaza et Israël. La France a connu une hausse de 69% des actes antisémites en 2018 tandis que le nombre d’incidents antisémites en Grande-Bretagne a atteint un record historique, selon le rapport.»

      En outre, les chiffres témoignent, à chaque convulsion du conflit israel-palestinien le nombre d’actes antisémites dans le monde augmente sensiblement. Il y a donc quelque chose de plus qui s’exprime qu’un simple antisémitisme primaire.

  • Si le gouvernement se souciait vraiment de protéger les femmes et les « minorités » (les citoyens pacifiques juifs, ou musulmans, ou noirs, ou gays, etc…), d’une part, l’argent du contribuable irait aux ministères de l’intérieur et de la justice au lieu d’être dilapidé par (entre autres) le ministère de la culture. D’autre part, le gouvernement autoriserait les citoyens pacifiques à se protéger eux-mêmes (droit au port d’arme.)

    Au lieu de ça, le gouvernement prétend protéger les femmes et les « minorités » en restreignant la liberté d’expression et en subventionnant tout un tas de médias et d’associations communautaristes. Le gouvernement met donc en danger ces femmes et ces « minorités » qu’il prétend protéger, car il leur empêche d’être confronté à la réalité, il leur empêche de pouvoir déterminer avec précision si leur situation s’améliore ou si elle se dégrade, il leur empêche d’être indépendants, notamment d’être préparés à se défendre tout seul (par des arguments mûrement réfléchis si l’adversaire est pacifique, ou par les armes si l’adversaire est violent.)

  • Le sujet n’est pas un problème de vocabulaire des nazislamistes déguisés ou masqués. Le problème c’est une idéologie totalitaire: L’Islam. Une idéologie qui prône dans son seul livre officiel le meurtre de qui n’est pas musulman. Refuser de comprendre ce qui est écrit dans le Coran est être complice de Merah Coulibaly et les autres, pour estes en France.

  • « La version radicale du « postsionisme », portée par l’ultra-gauche »
    Et celle du neosionisme par l’ultradroite…
    On le voit, la critique ou l’apologie du sionisme est aussi le fait même des Juifs. Ce qui rend la pénalisation de l’antisionisme totalement délirante, en ce sens qu’il pourrait, par capillarité, engendrer des interdictions de critique de systèmes politiques. Comme par exemple, celle des systèmes communistes, des systèmes autocratiques ou de la charia…
    Il est toujours possible de sanctionner des antisionistes/antisémites dans la mesure où bien souvent ils ne vont pas s’arrêter là : contre le gus qui a insulté publiquement Finkielkraut, une enquête vient d’être ouverte, pour injure publique à connotation raciste (ce qui recouvre race, ethnie, appartenance à nation, religion…).
    C’est une chose de critiquer la politique expansionniste de la droite israelienne, c’en est une autre d’injurier quelqu’un dans la rue, même en travestissant les mots.

  • Apparemment, même sur Contrepoints, sur ce sujet délicat, la liberté d’expression n’est pas totalement acquise : les commentaires semblent, par exception, modérés a priori…

  • L' » antisionisme  » n’est autre chose que la volonté de délégitimation de l’État-nation du peuple juif.
    Autrement dit, refuser au peuple juif, et à lui seul, le droit à l’autodétermination.
    Ce qui est bel et bien de l’antisémitisme.
    Le mot valise correspondant est l’antisiomitisme.

    • C’est plus compliqué, il n’y a pas de peuple juif, mais plusieurs courants du judaïsme. Tout au long de l’hostoire, il y a eu des Juifs intégrationnistes et des Juifs sécessionnistes, les premiers subissant souvent les conséquences de la radicalité des seconds.

    • Comme rappelé ici et ailleurs, il y a des Juifs anti-sionistes (qui déplorent notamment les colonisations).
      Les Anglais viennent de se prononcer majoritairement pour une certaine auto-détermination (Brexit). Diriez-vous que les Anglais anti-brexit sont anti-anglais ?
      S’il est vrai que parfois l’antisionisme est le paravent de l’antisémitisme, il faut bien comprendre qu’il est d’abord (et surtout ? ) une critique politique…

    • C’est quoi un « état nation du peuple » ?

  • La distinction entre antisémitisme et antisionisme est logique et indispensable: une opinion politique ne relève pas d’un racisme. A noter que l’anti sionisme n’est pas toujours une remise en cause de l’Etat d’Israël, mais seulement de la politique actuelle du gouvernement de ce pays (à l’instar de certains Israéliens d’ailleurs).
    Mais les propos de nos politiciens ainsi que bon nombre de ceux que l’on trouve dans les medias visent clairement à faire cet amalgame. Or le sionisme français représenté par le CRIF ne rencontre pas, de loin, l’assentiment de l’ensemble des Juifs de notre pays. Ils sont les premières victimes – indirectes – de la radicalité de ce courant minoritaire, et de la discrimination positive affichée de l’Etat français. Ce faisant, politiciens font le lit de ce qu’ils prétendent combattre.

    D’autre part, il y a un non-dit chez eux sur l’influence du CRIF – et donc d’Israël – sur la politique française, tout comme cela se passe aux Etats-Unis, et en Grande-Bretagne.
    Il y a un lien entre le zèle de nos politiciens à lutter contre l’antisémitisme et cette allégeance à laquelle doivent souscrire tous les responsables de partis.

    Toute personne qui dénonce cette allégeance et le pouvoir qu’elle révèle s’expose à l’accusation d’antisémitisme, voire de connivence avec les islamistes ou les gauchistes, quand ce n’est pas les deux. Ce qui achève de brouiller le débat et exacerbe les tensions.

    Que l’on me comprenne bien, il ne s’agit ni de nier que l’antisémitisme existe, encore moins de le justifier, mais de dire que le zèle de nos politiciens est davantage politique qu’il ne relève de la compassion pour les victimes. En témoigne leur refus de designer les responsables des actes incriminés, préférant suivant une habitude bien établie, culpabiliser l’ensemble des Français.

  • Premièrement, utiliser le terme « antisémite » au lieu de « raciste » est antinomique.
    Secondement, empêcher la parole et le meilleur moyen de radicaliser une opinion, d’en interdire la contradiction, d’en cacher éventuellement la bêtise, et d’en anonymiser les vecteurs.

  • La loi doit être la même pour tous.
    En faisant des lois d’exception pour certaines catégories, on a induit dans l’esprit des personnes désemparées et désespérées que certains avaient plus de droits qu’eux.
    L’erreur est d’avoir fait des lois qui donnent l’impression que des actes semblables sont condamnables quand ils sont dirigés contre certains et pas contre d’autres.

  • Aujourd’hui si t’es islamiste et que tu veux t’en prendre aux juifs, baragouine 3 mots en allemands, dessine une ou deux croix gammées, et t’inquiète pas tu te fera jamais attraper, nos chers dirigeants seront trop occupés et content de pouvoir taper sur cette bonne vieille bête immonde.

  • Les postures morales sont plus gratifiantes (et moins gourmandes en énergie) que des mesures efficaces.

  • « antisioniste s’est chargé de sens : il est devenu pour certains un mot code »

    NON

    L’antisionisme est à 100% de l’antisémitisme. Point.

  • Je me demande si le projet de loi passera devant le Conseil constitutionnel et s’ils le refuseront comme ils l’avaient fait pour l’extension de la loi Gayssot au génocide arménien, faisant de facto de ladite loi, une loi raciste et anticonstitutionnelle.
    La France, « terre des Hommes libres », était déjà misérable en matière de liberté de l’expression et l’année 2018 risque d’exploser les records auxquels nous nous étions habitués.

    Petit trait d’humour : je suis sûr que mon gouvernement appliquera la réciprocité de ce projet de loi. Je veux dire, si être hostile au nationalisme juif est un délit et relève du racisme anti-juif alors être contre le nationalisme français relève assurément de la gallophobie ! De quoi poursuivre Micron à la fin de son (ses ?) mandat(s) !

  • Bien d’accord avec Claude henry de chasne.

  • J’avoue ne jamais avoir bien suivi le problème. Que veut le Crif ? Qu’attend il du français moyen ?

    Quant à la question politique, qu’est-ce que Macron attend des français sur la question de l’anti-sionisme ? Est-ce le français moyen qui signe des contrats d’armement avec les pays du golfe et des décrets pour accueillir des Syriens en France ?

  • Tout cela n’est-il pas une fois de plus le « Camp du Bien » qui s’agite pour échapper à ses propres contradictions ?

    L’intégration de populations culturellement opposées à Israël ne peut qu’augmenter l’antisionisme. La loi du silence sur le salafisme ne peut qu’augmenter les dérives. La montée de l’étatisme nous ruine au point qu’on finira par se retrouver dernier de la classe dans pas mal de domaines. L’écologie nous embourbe dans la dépendance vis à vis de ceux qui sont réalistes en matière de production et d’économie.

    Mais le « Camp du Bien » ne peut pas faillir : c’est donc la faute au racistes, aux négationnistes, turbo-libéraux à injection directe de nitrométhane et bien sur au maçon président des USA.

    J’ai franchement l’impression que les bobos pédalent dans la semoule.

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