Éducation nationale : un système à deux vitesses

Les ministres de l’Éducation nationale successifs se félicitent de l’augmentation des bacheliers… tout en feignant de ne pas savoir qu’elle se fait au prix d’une baisse de niveau !

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Éducation nationale : un système à deux vitesses

Publié le 20 février 2019
- A +

Par Frédéric Duval.

«Un bon élève à Trappes est un élève moyen en vérité. On nous invente un monde, on nous ment. »

Ce sont les paroles d’Omar Sy le 20 janvier, sur le plateau de Canal Plus.

L’acteur d’Intouchables raconte avoir vécu une transition difficile entre une école de banlieue, où il faisait partie des meilleurs, et un lycée plus huppé où il s’est retrouvé parmi les élèves moyens !

Cette anecdote est révélatrice du mal profond qui touche le cinquième et dernier thème que nous allons aborder cette semaine : l’Éducation nationale.

L’école qui réduit… l’égalité

L’école républicaine a pour mission de donner les « mêmes chances à tous ».

On nous répète que le système doit permettre à chacun, quelle que soit sa fortune ou son origine, de faire sa place dans la société française.

À force de répéter ce mantra, on y a presque cru.

En réalité… c’est quelque peu différent.

Le « moule » de l’Éduc’ nat’

L’école française réussit l’exploit d’augmenter les inégalités en « faisant tout » pour les réduire.

La standardisation des programmes est une des sources de ce phénomène.

Les enfants ont des capacités différentes mais on leur impose le même programme sans aucune nuance. Nous avons en France un fonctionnement pyramidal alors qu’on pourrait évoluer vers une conception en étoile, avec plusieurs voies de réussite.

Mais non, il faut fabriquer des armées d’intellectuels en oubliant complètement une forme d’intelligence tout aussi utile : l’intelligence des mains.

Il n’y a pas de sot métier, vraiment ?

En France, on vous dira que vous êtes un perdant si vous n’êtes pas médecin, avocat ou manager dans une grosse boîte…

Or, c’est un assaut injuste contre tous ceux qui veulent, ou doivent, travailler avec leurs mains.

En Autriche, en Allemagne et d’autres pays d’Europe, on a développé des apprentissages et de grandes écoles pour les métiers manuels.

Ces métiers sont valorisés.

Ces pays ont eu l’idée d’impliquer les entreprises privées dans cette aventure éducative afin de préparer les jeunes à la vie active.

Tout le monde est un génie…

«… mais si on juge un poisson sur sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide. »

Cette célèbre citation d’Albert Einstein résume bien la situation.

En France, on reste cantonné à un modèle d’élite intellectuelle qui met de trop nombreux enfants à la marge.

C’est ainsi qu’on a créé une horrible passoire qui trie les gens entre gagnants et perdants au lieu de les aider à se développer dans leur domaine de prédilection.

Au lieu de s’adapter, de s’inspirer de ce qui marche, de réformer… on a préféré baisser le niveau.

Le niveau ne cesse de baisser

C’est la conséquence de ce modèle.

Ainsi comme le souligne l’exemple d’Omar Sy, on a rabaissé les exigences pour faire croire à cette chimère de « l’égalité devant l’éducation ».

Ce n’est un mystère pour personne que le baccalauréat d’aujourd’hui est à des kilomètres de la difficulté du baccalauréat d’hier, et que cette difficulté est artificiellement abaissée selon les régions.

Les ministres de l’Éducation nationale successifs se félicitent de l’augmentation des bacheliers… tout en feignant de ne pas savoir qu’elle se fait au prix d’une baisse de niveau ! Contrairement à ce qu’on veut bien nous faire croire, le niveau régresse à tous les étages, comme le soulignent les études internationales.

Dans le fameux classement PISA la France recule à la 26ème place mondiale, derrière des pays comme la Pologne, le Vietnam ou les États-Unis.

Depuis que ce classement existe nous n’avons fait que régresser, le pire étant que l’écart a augmenté entre les meilleurs et les pires élèves !

Cette voie a des conséquences tragiques, les illusions ne durant qu’un temps. La confrontation avec la réalité est violente pour les élèves auxquels on a fait croire qu’ils avaient le niveau, d’où un chômage important même chez les diplômés ! Lorsqu’ils arrivent dans une nouvelle école, une université ou sur le marché du travail, ils se heurtent à la réalité.

L’expérience doucereuse de leur parcours égalisé les amènera directement en enfer.

Résultats :

  • chômage important chez les jeunes
  • manques importants de travailleurs dans certains domaines
  • sentiment de rejet et d’inadéquation de nombreux élèves
  • ce n’est pas un problème de moyens mais de priorités

Ces résultats ne sont pas une fatalité mais reflètent des allocations de ressources catastrophiques malgré des moyens colossaux alloués à l’Éducation nationale.

Malgré ces problèmes flagrants de baisse du niveau et d’inadéquation du système… on préfère s’écharper sur des détails. Alors on fait de vastes enquêtes et de profond débat autour des études de genre ou des rythmes scolaires…

Ce genre d’inepties touche même la langue française.

Comme si les professeurs débordés et nos élèves déprimés n’avaient pas d’autres problèmes que de savoir si on dit « Madame LA maire » ou « Madame LE maire » ou encore « Madame La MairESSE »

Tous ces débats sont à mon sens des pacotilles au regard du vrai défi de la perte de transmission de valeurs communes et de l’inégalité profonde du système.

Un système à deux vitesses

En conclusion je relève que le système actuel nous mène droit dans le mur.

Et il divise les Français entre :

  • intellectuels valorisés et manuels méprisés,
  • habitants des quartiers défavorisés et résidents des beaux quartiers,
  • formations permettant de trouver du travail et s’épanouir… et formations inadaptées ne faisant que grossir les rangs des chômeurs et des dépressifs

Ce constat est étonnamment partagé par les analystes de droite comme de gauche.

Pourtant il existe des solutions ! À mon sens on pourrait par exemple :

  • diversifier les formations pour les adapter aux besoins de la société,
  • mettre en valeur les professions manuelles et les études courtes,
  • mettre le travail et les compétences au centre de projets éducatifs,
  • restituer la liberté et la responsabilité aux établissements scolaires et à leurs enseignants sur le terrain plutôt qu’aux ministres et aux bureaucrates.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Quelles est votre expérience avec l’Éducation nationale ? Avez-vous vu des exemples d’établissements qui contournent ces difficultés ? Ou au contraire, avez-vous constaté vous-même ces injustices autour de vous ?

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  • L’éducation nationale n’a pas vocation à inculquer des connaissances ou faire réfléchir les élèves, c’est juste une consquence de son but premier…rééduquer les populations.

    Il n’y a qu’à lire les idées délirantes des socialistes (dont Hamon, ancien ministre de l’ed nat) sur l’éducation, avec l’homme nouveau et la théorie qui veut que l’état doit faire désapprendre aux enfants tout ce que la famille a pu leur transmettre.

    Déjà quand j’ai passé le bac il y a 10 ans, 80% ds élèves défendaient les idées marxistes. Dans les speudo débats en cours de philo on se faisait lyncher à coup de « fasciste, rasciste, inhumain etc… » si on osait avancer des idées libérales ou évoquer les libertés individuelles.

    La dernière fois que j’ai mis les pieds en socalie française, c’était à l’époque du bac. Par curiosité j’ai feuilleté les livres de révision d’économies, les bras m’en sont tombés.
    Dans un exercice d’analyse de texte sur les impots, la questions n’était pas de débattre de l’éfficacité des impots mais clairement « montrer grace à ce texte que les impots sont essentiels et justes »

    Je suis convaincu que l’avenir d’un pays et de sa population dépendent surtout de l’éducation et du niveau d’instruction.
    En conclusion, en s’appropriant l’education nationale et ses programmes, les socialo communistes ont déjà gagnés. Ils ont carte blanche pour laver le cerveau des enfants et faire passer leur idéologie.

    L’education nationale est la plus formidable usine à gauchiste/électeur socialiste du monde…et c’est précisément son but.

    • Très juste, et malheureusement pas qu’en France!

    • Vous citer mon ami Benoît la quintessence de l’intelligence française
      Sans complexe il prétendait diriger un pays
      Il n’est pas le seul qui ait mis la France dans cet état de décomposition avancée

  • Je pense la même chose. On peut ajouter que ce système est fait non pas pour les enfants mais nourrir cette pyramide de fonctionnaires. Pas de pédagogie, l’enfant est incrusté dans un moule collectiviste. Arrosé de propagande molle à base de communisme et d’écologie.

  • Le ministère de l’Éducation Nationale, incapable de faire évoluer l’enseignement en France, car loin du terrain et avide d’élitisme « intellectuel », inventant des formulations absconses (le référentiel bondissant pour le ballon…) masque son incompétence en forçant explicitement les correcteurs à atteindre un pourcentage élevé de réussite aux examens. Les précieux ridicules n’ont pas fini de sévir…

  • quel service public rend l’éducation nationale?

    la premiere question est ai je le doit plus que les parents de décider ce que doit être l’éducation d’un enfant?
    est ce que que ne pas apprendre à un gamin à lire est véritablement une maltraitance?

    • la réponse est. moi en tant qu’individu certainement pas… mais la société le fait..c’est ce çà quoi servent les lois…

      on convient par la loi qu’un parent qui n’essaie pas d’apprendre à lire et à écrire à son enfant a tort..et que cela DOIT être rectifié..
      c’est pour éviter que JE m’insinue dans la vie privée de mon voisin avec mon système de valeur qu’on vote..

      •  » c’est pour éviter que JE m’insinue dans la vie privée de mon voisin avec mon système de valeur qu’on vote..  »
        Vous êtes sérieux ? j’ai plutôt l’impression qu’on vote pour imposer aux autres sa propre vision.

        Christian Michel l’a bien décrit :

         » Que signifie en effet déposer un bulletin dans l’urne, sinon proclamer « Voici comment je veux que les autres vivent » ?
        Ce bulletin ne compterait-il que pour 1/100.000.000ème du résultat final, il est emblématique.
        Chaque enfant y découvre que lui aussi pourra participer à un grand mouvement d’asservissement de ses petits camarades, il aura la chance un jour de leur imposer son chef et ses lois. « 

  • A Henri IV, on n »inscrit pas les élèves via Internet et un professeur avec un CAPES n’y travaillera jamais. C’est ça l’égalité des chances socialiste.

  • «En France, on vous dira que vous êtes un perdant…»
    Vous devriez changer de fréquentations.

    •  » Si tu en arrives à une vie misérable et ennuyeuse parce que tu as écouté ta maman, ton papa, ton professeur, ton curé et je ne sais pas quel mec à la télévision qui t’a expliqué comment mener ta barque, c’est que tu le mérites.  »
      Frank Zappa

      • Bravo pour la référence.

      • @ Leipreachan
        Bien d’accord avec F.Zappa. Non, nous ne sommes pas des êtres sous influence, sans capacité de juger par soi-même et pour soi-même! C’est bien à ça que « servent » les questions qui surviennent à l’adolescence, avec ou sans rébellion. Après, on peut comprendre la suite: individuel-collectif, citoyen-société, effort-résultat …: la base.

        • En France avec le recul des libertés, l’état de droit comme un souvenir, le lavage de « cerveau » institutionnel ; la possibilité de « latitude » que vous énoncez devient difficile et rare .

        • Comme dirait une autre immense star du rock : «vous n’aurez pas ma liberté de penser.»

  • Mon expérience est la même que la vôtre et je serai même plus virulente. Notre école plante volontairement les élèves : comment expliquer la durée de maintien des méthodes globales-semi-globales auxquelles l’ed nat a sacrifié tant d’élèves ? Comment expliquer l’abandon de l’histoire chronologique laissant les jeunes ignorants de notre histoire? Comment expliquer le maintien de tous les délires pédagogiques ? Comment les expliquer autrement que par la volonté de « planter » les élèves dont les parents sont ignorants du système, au profit de ceux dont les parents naviguent parfaitement entre les écueils posés sciemment par l’ed nat : aux premieres loges -c’est le cas de le dire- les enfants de profs . Mes enfants sont passés à travers tout ceci victorieusement grâce à nous parents. Les enfants qui n’ont pas cette chance sous-performent . C’est scandaleux. Il n’est pas étonnant que ce phénomène alimente le ressentiment et la haine.

  • @val, hélas y arriver dans ce système n’est pas forcément une réussite. Pour preuve, un Macron par exemple. Ceux qui y arrivent sont par définition parfaits. Cad qu’ils correspondent aux critères que l’Etat demande. Il faut être servile, ne pas réfléchir ni questionner les ordres. L’idéal est de travailler beaucoup en CDI et de donner un max au FISC. Sans oublier les laisses. Crédits immo et voitures. L’Etat vous laissera alors dans son immense bonté quelques niches et un os. C’est résumer la réussite à la Française. Sinon il y a l’ENA et escroc politique.

  • C’est la France socialiste! On est fier de donner le bac à des cancres, qui déchantent dès la première année en fac ou en recherche d’emploi.

  • Pour moi, une reforme structurelle de l’Instruction Nationale devrait etre le principal combat des #GiletsJaunes.
    Hélas, ils se battent pour toujours plus d’état et d’administration. Ils sont persuadés que c’est le manque de moyen qui est seul responsable de l’innefficience totale de l’Education Nationale à offrir la chance pour tous de faire les études de son choix et selon ses aptitudes.

    Je rejoins la critique principal de l’auteur : le meme programme pour tous !!!
    Il est pourtant si facile de revenir sur le dogme du collège unique, de laisser les établissements ( primaire et collège) gérer le déroulement des cycles d’instruction et d’abandonner le mythe de la méthode unique d’apprentissage…
    L’autonomisation des établissements, l’exigence de refuser l’inscription des élèves « résolument réfractaires » au projet éducatif , l’abandon d’un mode de recrutement désuet et visiblement inefficace, le chèque éducation corolaire d’une vraie mise en concurrence, etc…

    Combien de talents brisés par ce système archaïque, piloté par des syndicats sovietisants hors d’age ?

    La grande masse des enseignants méritent mieux que le cadre contraint et la partition imposée avec lesquels ils composent. A commencer par le droit de pouvoir enseigner dans un minimum de calme et de respect indispensable à la transmission.

  • Il y a plusieurs problemes ici.
    1) un ministre il y a longtemps a decide d avoir 80 % d une classe d age au bac -> le plus facile est de baisser le niveau du bac.

    2) vu la baisse de niveau de l EN, une partie des familles compensent en donnant cours particuliers ou plus de travail a la maison. d ou l ecart entre les enfants selon la classe sociale (par dirrectement correle au revenus. par ex un fils de profs aura de meilleurs resultats qu un fils d un footballeur)

    3) le manque de consideration des metiers manuels. l education nationale n y est pas pour grand chose, c est toute la societe qui est en cause. Tant qu un metier manuel ou un diplome pro sera sinonyme de bas salaire, pas d avancement et de condition de travail dure vous aurez pas de volontaires. Quel pays a part la France indique l ecole de sortie de ses PDG (genre X mine, ENA …) ?

    • De quoi le pdg est sorti, c’est une indication de ses réseaux ailleurs, et une présomption de compétence en France. Parce que Yale, Harvard, Stanford, etc., si vous en sortez vous ne le cachez pas non plus…

      • Logiquement a 40-50 ans (voire plus quand vous arrivez a ces niveaux) la preuve de competance devrait etre autre chose qu un diplome obtenu a 22 ans.

        Il n est pas question de cacher le diplome que vous avez obtenu il y a 20-30 ans mais en France il est bien plus mis en avant qu aux USA

    • Le travail de fond est fait en partie au niveau international, le collectivisme français et la soumission aux grandes idées font le reste. La réalité est aussi que le niveau baisse partout, du point de vue de l’éducation à la liberté (qui suppose une large culture et d’apprendre àraisonner), au profit d’une éducation à vocation utilitariste.
      « Pour réduire le déficit budgétaire, une réduction très importante des investissements publics ou une diminution des dépenses de fonctionnement ne comportent pas de risque politique. Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment a un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. » (Christian Morisson, cahier d’économie politique n°13)
      Ou encore:
      « Nous continuerons notre travail avec les musées français et les enseignants pour réformer les programmes d’histoire enseignés dans les écoles françaises, pour qu’ils prennent en compte le rôle et les perspectives des minorités dans l’histoire de France. » (Extrait d’un rapport du Département d’Etat du 17 novembre 2010, révélé par Wikileaks.)
      [quelle ingérence?]

      • Le problème est que dans ‘minorités’, nos zélites ne comptent ni les bretons, ni les corses, les alsaciens, basques, catalans etc…

        Ils devaient être les différentes couleurs du tapis, mais ont disparu sous la couche de crasse recouvrant la carpette !

      • non un systeme a 2 lenteurs

  • le niveau baisse!!! la réalité : on donne des cap menuiserie et des bac pro compta ( j en suis sur le LEP du coin là ) à des gamins qui ne savent pas compter. 3×4 … je sais pas.
    il faut leur apprendre à compter hé les profs là y a pas de honte plutôt que leur faire croire qu ils vont trouver du boulot avec leur diplôme pro.
    mais bon le prof me dit j ai des consignes.
    Après on leur dit faites des stages dans les entreprises. J ai eu de nombreuses fois l occasion de les avoir en stage au boulot et l hypocrisie des profs vis à vis des gamins ce n est pas normal du tout et moi je ne veux pas fermer les yeux et marcher dans la combine.
    il faut que nos élites réagissent et vite car à ce rythme là on ne s en sortira pas.
    bon les parents aussi là il faut se bouger.

    • @joséphine
      Bonsoir,
      « Le niveau baisse!!! la réalité : on donne des cap menuiserie et des bac pro compta ( j en suis sur le LEP du coin là ) à des gamins qui ne savent pas compter. 3×4 … je sais pas. »
      Le niveau chute et va s’écraser. Je travaille dans un collège. Mon boulot consiste à assister des élèves avec des difficultés, différentes selon l’élève. Je côtoie donc aussi les autres élèves, et j’en vois une cinquantaine par semaine, 6ème et 4ème. Le niveau est faible dans les classes où j’officie. Les « meilleurs » ont du mal à lire sans accrocher, écorcher, un mot sur trois. Je les trouve même juste moyens ; le collège est le meilleur établissement public (rapport au pourcentage d’obtention du Brevet) de la région. Leur niveau en Français est bas : orthographe/grammaire. Il y a quelques classes par niveau qui marchent fort, avec lesquelles les profs peuvent faire leur boulot.
      La moitié des élèves de 4ème ne connaissent pas la moitié de leur tables de multiplication, quand ils ne confondent tout simplement l’opération avec une addition.
      De plus, nous sommes dans l’ère du culte du médiocre : les cancres qui sont pour la plupart des pitres, sont ceux qui ont l’attention de tout le reste de la classe, du groupe. Quand il n’y en avait qu’un ou deux, c’était gérable, mais quand ils sont 4 voire 5, cela ne l’est plus. Les moins cancres et les plus malins, se mettent au niveau des cancres, du coup le programme déroule, et les élèves n’impriment rien. En plus, s’instruire, apprendre, ne les intéresse pas : ils ont des calculatrices, des smartphones, des PC et autres joujous technologiques, mais qu’ils sont incapables d’utiliser pour faire des recherches liées au travail scolaire. Dès qu’ils sont devant une feuille avec des consignes, notée -enfin évaluée par compétence- ils sont perdus. En même temps, quand on ne lit pas correctement la base…
      En plus d’être dans l’ère du médiocre, une salle de classe, entre élèves, est un haut lieu du socialisme : 1 élève sur 4 a son matériel pour travailler, et le « distribue » aux trois autres. Lors des interros, même prévues, c’est le même cirque : les pitres n’auront pas de feuilles, les cancres non plus, les guignols idem, un n’aura même pas de quoi écrire, et les quelques autres qui auront prévu des feuilles, devront s’en séparer pour que les autres puissent produire quelque chose. Toujours dans la proportion de 1/4. (j’ai même vu 1 élève qui distrribuait à ses 5 camarades). Sans compter ceux qui demandent directement les réponses au voisin plus studieux/sérieux/malin. ‘faudrait pas qu’il ait une sale évaluation parce qu’il n’a rien br..ler ! C’est mieux d’avoir une note correcte grâce aux efforts d’autrui.

  • Merveilleux article qui fait le tour du problème. Avons-nous des professeurs bien formés et bien payés
    Onfray qui bénéficie d’une popularité immense le ditavec une grande sincérité. Que les instituteurs lui
    Ont donné beaucoup, moi aussi,ils ont laissé la place à des marxistes uniquement intéressés par le proselitisme à leur cause
    Ma petite fille est au lycée français de México. Le niveau est excellent, mais certains profs ne peuvent s’empêcher d’être sélectifs dans leur choix.
    Elle ne se gêne pas pour manifester son désaccord à certaines contre vérités

  • Prenez un senior avec un simple certificat d’études et prenez un Bachelier actuel, vous verrez que le premier a mille fois plus de connaissances dans tous les domaines que le second..

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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