Loi EGALIM : pénaliser la vente à perte peut-il aider les agriculteurs ?

La hausse des prix administrée, portant sur près de 7 % des biens alimentaires, contribuera-t-elle à augmenter le revenu agricole ?

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Loi EGALIM : pénaliser la vente à perte peut-il aider les agriculteurs ?

Publié le 12 février 2019
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Par Jonathan Dubrulle.

À l’issue de la loi EGalim1, le prix des produits d’appel fut revu de 10 % au 1er février 2019.

En effet, s’il est interdit de revendre à perte depuis la loi Galland de 1996, la revente de produits alimentaires au comptant est désormais proscrite et doit être majorée de 10 %2. Pour autant, cette hausse des prix administrée portant sur près de 7 % des biens alimentaires, contribuera-t-elle à augmenter le revenu agricole3 ?

 

Déterminantes du revenu agricole

Le chemin comptable simplifié aboutissant au revenu agricole4 commence par les produits perçus par l’agriculteur. Ces derniers sont issus de la vente de biens, comprenant des matières premières agricoles (céréales, lait, viande etc.), mais aussi des produits transformés (fromages, charcuteries, plats cuisinés etc.). L’exploitation agricole peut également fournir des services marchands de différentes natures : travaux de récolte, de déneigement ou encore activités d’accueil.

Enfin, l’exploitation reçoit un troisième type de produits, avec les subventions et indemnités d’exploitation.

Le cycle de production nécessite des charges. On parle de charges opérationnelles pour tous les approvisionnements détruits au cours du cycle de production (par exemple les engrais, semences et produits de santé des plantes en grandes cultures), et de charges de structure pour celles qui sont indépendantes de la production, et engagées quels que soient les volumes produits (électricité, fermages, assurances etc.).

La différence entre les produits et charges (augmentées des charges de main-d’œuvre, des cotisations sociales, des impôts et des taxes) donne l’Excédent Brut d’Exploitation (EBE). En déduisant les annuités bancaires à ce dernier, on obtient le revenu disponible. Il s’agit de la somme maximale qui peut être prélevée par les exploitants afin de satisfaire leurs besoins privés. Pour autant, bien souvent, ces derniers ne retirent pas la totalité de cette somme et en conservent une partie pour autofinancer des investissements ou constituer des réserves.

Pour arriver au revenu agricole (calcul simplifié), on compte la partie du revenu disponible prélevée par l’agriculteur, mais aussi les revenus du capital — notamment les mises à disposition de foncier — ainsi que les transferts sociaux5.

Précisons par ailleurs que le revenu agricole tel que présenté ici se distingue du bénéfice agricole imposable, faisant l’objet de divers retraitements fiscaux.

Ainsi, le revenu agricole est un indicateur complexe qui n’est pas uniquement déterminé par le prix de vente de la production.

 

Un revenu agricole plus bas que celui de la population moyenne et dépendant des subventions

L’Observatoire de la formation des marges et des prix des produits alimentaires estime que sur 100 euros de dépenses alimentaires, 7 euros reviennent à l’agriculture, contre 11 pour les industries agroalimentaires ou 21 euros pour le commerce6. Ainsi, une partie de la valeur ajoutée créée par le secteur primaire est captée par d’autres acteurs, réduisant la répartition des richesses à l’agriculteur.

Si l’agriculture arrive en queue de la liste des bénéficiaires de la valeur ajoutée alimentaire, le RCAI (Résultat courant avant impôt) est plus faible que le revenu moyen des Français. Celui-ci vaut en moyenne 18 300 euros par unité de travail (UTA) en 2016, avec des situations différentes selon l’orientation technico-économique (OTEX), variant de 44 700 euros par an en viticulture à 8300 en polyculture-élevage. La médiane s’établit à 14 000 euros par an : un agriculteur sur deux dispose d’un RCAI inférieur à un SMIC net par mois7.

Ce résultat agricole est encore à minorer si l’on veut aboutir au revenu agricole : un quart du RCAI sert à rembourser les annuités contractées par l’exploitation.

Si le RCAI et le revenu agricole demeurent faibles, ils sont également dépendants des subventions, qui représentent en moyenne un cinquième des produits perçus par l’exploitation agricole. Elles composent également plus de la moitié de l’EBE.

En 2016, un agriculteur percevait en moyenne 32 100 euros d’aides. Sur la même année, 25 % des exploitations disposaient d’un RCAI négatif, mais cette proportion grimperait à 60 % sans les aides8.

La majorité des exploitations agricoles ne sont donc pas viables sans subventions. Cela remet en question le modèle agricole dominant, dépendant des importations d’intrants de synthèse, de produits phytosanitaires ou de protéines végétales aux cours fluctuants, inputs dont les cours sont très fluctuants. Pour gagner en autonomie, les exploitations devraient adopter des stratégies plus économes.

La substitution de certains inputs par un approvisionnement circulaire (matière organique animale, associations culturales, introduction de légumineuses dans l’assolement etc.) permet de sécuriser le revenu agricole en le rendant moins dépendant aux aléas. Dans ce schéma, la gestion durable et de long terme remplace, du moins partiellement, les rustines court termistes que peuvent être les subventions.

 

Le relèvement du seuil de revente à perte : une mesure insuffisante

La revente de produits alimentaires à prix coûtant reste un fléau pour les filières agroalimentaires. Dans de nombreuses configurations, les biens alimentaires sont vus comme des produits d’appel par les grandes surfaces, renvoyant les consommateurs vers d’autres rayons (électroménager, jouets, habillement etc.)9. De même, les politiques de prix bas se font très souvent au détriment des producteurs, dispersés dans les négociations conduites avec les centrales d’achat.

Toutefois, il serait hasardeux et peu prudent de dire que le relèvement du seuil de revente à perte soit LA solution pour soutenir le revenu agricole. De même, rien ne garantit aujourd’hui que ces augmentations de prix supportées par le consommateur soient reversées aux agriculteurs.

Ainsi, par cet énième transfert forcé, et même si les montants se révèlent minimes, l’État déshabille une fois de plus Paul pour habiller Pierre.

La redistribution de la valeur ajoutée doit se faire de manière volontaire. Si le consommateur estime que le producteur doit être mieux rémunéré, il se tournera vers des circuits de distribution alternatifs aux grandes et moyennes surfaces tels que les circuits courts, la vente directe ou certaines associations type AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou La Ruche qui dit oui. Il peut également se tourner vers certaines marques telles que C’est qui le patron ! où le prix des produits est fixé par un panel de consommateurs.

L’État n’a pas le monopole du « prix juste », le consommateur informé et formé reste le seul maître de son panier. Par l’éducation alimentaire et la sensibilisation au quotidien des agriculteurs, le consommateur serait volontaire pour payer plus cher son alimentation, car mieux conscient de sa valeur. De même, l’agriculture doit transiter vers un modèle de rupture, plus autonome et économe afin de sécuriser le revenu agricole pour le rendre moins dépendant des subventions publiques.

  1. Loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous (EGALIM).
  2. Ministère de l’Agriculture et de l’alimentation (MAA). 2019. #EGalim : comprendre le seuil de revente à perte et l’encadrement des promotions. MAA. En ligne : lien.
  3. Ibid.
  4. Ici, le revenu agricole désigne la rémunération de l’agriculteur (définition microéconomique). En macroéconomie, le revenu agricole renvoie à la production de biens marchands par la branche agriculture (Merlen, 1990).
  5. Agreste. 2007. Résultats économiques de l’agriculture. GraphAgri. En ligne : lien.
  6. Butault, J.-P., Boyer, P. 2014 L’euro alimentaire en France et le partage des valeurs ajoutées. Économie rurale 342. En ligne : lien.
  7. Commission des comptes de la nation. 2017. Les résultats économiques des exploitations agricoles en 2016. Service de la statistique et de la prospective. Ministère de l’Agriculture et de l’alimentation. En ligne : lien.
  8. Ibid.
  9. Chambolle, C., 2002. Faut-il interdire la revente à perte ? Cahier du Laboratoire d’Organisation Industrielle Agro-alimentaire (LORIA). INRA. En ligne : lien.
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  • Oui les subventions ont tué le metier. Ce n’est même pas la pauvreté qui est en jeu mais le mode de pensée de nombreux agriculteurs.

    vous voyez l’émergence des amp ou autre comme un moyen d’améliorer le sort des agriculteurs, c’est périlleux.. le point crucial reste la concurrence, il y a peu d’amap.. à l’instar du bio vous avez un marché de niche..une recherche continuelle de faire différemment en jouant constamment sur des arguments qui ne sont pas réellement liés aux qualités intrinsèques des produits..

    en somme quand vous aurez 20 marques éthiques ou trente camemberts locaux sur les rayons ou 10 viandes de producteurs locaux sur les rayons..vous serez revenus à la case départ.

  • Cette mesure n’est pas seulement insuffisante, elle est nulle et sans effet :
    Elle ne pourra servir qu’à baisser les marges sur les 93% de produits dont le prix de vente est supérieur à 110% du SRP, et les GS continueront à acheter au moins cher, en important et par pression sur les prix des producteurs locaux.

    • Cette loi c’est juste une augmentation des prix de la nourriture de 6% en moyenne. Petit cadeau à la grande distribution. TVA récoltée plus importante, moins de pouvoir d’achat pour le populo. Réponse du berger à la bergère de la part de Macron. Faite le calcul, comparer la TVA nouvellement récoltée et le manque à gagner du TICPE sur une année, je suis sûr que çà doit couvrir. Quant aux agriculteurs, ils n’auront rien.

  • La recherche d’autonomie n’est pas une fin en soit; je remarque que c’est souvent vu comme LA solution par une partie du monde agricole. Mais, parfois, à quel prix? Ainsi, pour être « autonome » en protéines, est ce réellement judicieux de semer des végétaux dont le rendement sera très aléatoire (par exemple, du lupin), alors qu’une autre culture plus classique (blé, orge, maïs colza…) assurerait une production. Sans compter que la recherche d’automie se traduit par une surcharge et une dispersion de travail, travail qui est parfois mieux valorisé ailleurs.
    Bref, les fondamentaux de l’économie.

  • …..il manque le principal bénéficiaire de toute cette chaîne alimentaire , l’état.en fin de compte la subvention est un retour normal pour permettre a l’état de récolter , et augmenter l’agriculteur c’est augmenter les rentrées fiscales !!

  • Pour avoir fait un peu de Math, indispensable pour étudier la physique, Je crois pouvoir dire que celui qui augmente sa « Marge » augmente son « Résultat » et aussi son « bénéfice » si tout s’enclanche comme prévu dans une entreprise qui a pour vocation d’assurer le bien être de ses actionnaires…
    Pour ce qui est des gens extérieur , fournisseurs et ou clients tout ça n’a strictement rien a voir. La vitesse du mistral ne dépend pas du CAC 40. Du moins les liens sont très ténus.

    • Vous faites des maths comme une calculette. L’important est de poser les bonnes opérations… La « Marge » est la somme des marges individuelles sur chacun des produits. Que ces marges individuelles augmentent sur certains a toutes les chances de réduire la « Marge » globale, au contraire, puisque naturellement la distribution de cette Marge en taux*volumes individuels avait été choisie pour l’optimiser !
      Comme la marge est prélevée sur les clients et que globalement le potentiel de la clientèle globale reste à peu près constant, les perdants sont ceux qui n’achètent que les produits d’appel, les gagnants sont les autres…

      • D’ici a ce que vous ayez fait le tour du sujet, y a de la Marge.
        La Marge, est aussi La Possibilité d’action entre une limite pratique et une limite théorique, absolue. Vous avez donc de l’avenir, seul la marge du cahier d’écolier pourrait vous corriger.

        • Trop petite quand même, la marge du cahier d’écolier…
          « j’en ai découvert une démonstration véritablement merveilleuse que cette marge est trop étroite pour contenir » — Pierre de Fermat

      • Si ma tante « em-marger » plus, mon oncle serait-il moins pauvre ou plus riche ? C’est pas clair !

  • En économie de marché, si un producteur a un cout de revient supérieur au prix du marché, il doit réduire son cout ou arrêter de produire. Quant au stocks existants, mieux vaut, sauf exception les vendre au prix du marché que de les détruire.
    Vouloir imposer des prix différents de ceux auxquels ils s’équilibrent selon l’offre et la demande a toujours des effets pervers (pénuries, marchés clandestins…)

    • Je précise : si le prix de marché est bas, c’est forcément qu’il y a des producteurs capables de tirer les prix vers le bas. Si on impose réglementairement un prix plus élevé, ces producteurs ne seront contents que s’ils ne perdent pas de parts de marché au profit des moins performants. Si c’est le cas, ils trouveront une façon de regagner ces parts en faisant des cadeaux annexes aux acheteurs ou en payant des politiciens pour obtenir des réglementations les avantageant.

      • une forme de marge arrière ou des cadeaux…

        • « Marge arrière » est un terme élégant pour dire suivant les milieux, Racket, Pot de vin, Rançon etc.
          La Marge Arrière est par définition illégale, puisqu’elle signifie que la facture associée a une transaction est non sincère, ne contenant pas des éléments a venir modifiant les termes de la dite facture. Mais la DGCCRF a des consignes d’interprétation quand il s’agit de la GD, il ne faudrait pas ruiner nos huit familles qui financent beaucoup de choses …

          • C’est tout le problème de la frontière entre la fraude et la légitime défense. Quand un acteur économique considère qu’il est exploité par la société, il cherche à contourner ce qu’il considère comme une ponction excessive. Qui peut imaginer une seconde qu’une action ne va pas déclencher des contre réactions ? Il n’y a qu’un énarque obtus pour penser qu’il suffit de pondre des règlements et d’attendre que tout se passe comme il l’a prévu.

          • personne n’est obligé de vendre sa marchandise aux supermarché, il n’y a donc ni racket, ni rançon. Si les condition de vente ne vous convienne pas libre à vous de trouver ou de créer d’autre circuits de distribution.

            • une des actions récurrentes les plus sublimes dans l’absurde est la démonstration périodique que les grandes surface se goinfrent en vendant directement aux consommateur de temps à autre..

              mon dieu les consommateurs sont contents..les producteurs disent l’être aussi..mais que ne continuent ils pas???

              les médias, télévisés, ..en général assistent à ces opérations de pure com..sans la moindre critique…

              mais c’est bien sur » les grande surface prennent une marge indécente »….ALORS OUVRE TON MAGASIN il y de l’agent facile à faire!!!!

              parce que c’est ça le plus terrible beaucoup d’agriculteurs ne voient pas que l’etat EST la cause du problème qu’ils dénoncent. de façon vicieuse il est vrai.

    • @ JCB En France il existe une 3ème voie : les donner à un organisme reconnu d’intérêt général, ce qui revient à les revendre à l’Etat à 60% de leur valeur d’achat sous forme de crédit d’impôt (à comparer à une vente aléatoire au prix du marché, ou aux 33% de gain d’IS pour leur destruction).

  • EGALIM… Je vois que l’imagination de la bureaucratie est toujours vivace, quand il s’agit de trouver des noms alambiqués, pour avoir des abréviations « top tro kool, quoi »

  • Petit rappel !
    On parle ici de Huit familles qui contrôle tranquillement les prix moyens de ce que consomment des millions de français. Etonnant non ?

    • hors sujet.
      que ces fameuses huit familles retirent toutes leurs billes de France, ferment tous leurs magasins on en sera ou?
      « quand les gros maigrissent les petits périssent »
      si on parlait plutôt de tout ces élus qui se gavent sur notre dos , ne font que de c..s voir rien , et nous coûtent très cher.
      la France est a reformer en profondeur , pas en régissant le prix du kilo de patates !
      pour rester dans le hors sujet !

      • « quand les gros maigrissent les petits périssent »
        Vite une loi pour interdire les pubs « Comme J’aime » et « Weight Watchers »

      • Rassurez vous je ne veux pas ruiner ces braves familles, je « m’étonne », simplement. pensez a aller les border le soir ça les amusera.

        • si vous aviez un peu de culture vous sauriez ce que cette phrase signifie!
          au lieu d’ecrire vos débilites habituelles , imprégnées de l’idéologie de cette gauche qui nous mène au désastre , tapant toujours sur des cibles qui leur évite la critique , qui s’en met plein les poches en prenant le fric dans nos porte feuille ? tous ces élus gauchards qui n’ont jamais rien foutu de leur vie et profite du système de vrai mafieux eux !
          essayez surtout d’étayer vos réponses par des arguments pas des sarcasmes a deux sous digne d’un débile mental !
          on y est tous habitués mais ça lasse !

          • La théorie du ruissellement ne fonctionne donc pas quand le gros transpire ?
            Effectivement vous m’apprenez quelque chose.
            Mais comme je ne fréquente pas vos Sauna ….

    • Les huit familles ont le dos large, combien de pourcentage de benef sur chiffre d’affaire ….2% 3 %…loin des bénéfices de l’industrie du luxe ou de la pharmacie !

  • nous sommes dans cette UE qu’on nous a imposé et les lois du marché , régissent le marché et la vente des produits quels qu’ils soient .
    exemple: pourquoi si l’on achète un produit identique en Allemagne le paie t on jusqu’à 30% moins cher ?
    le porte monnaie de la majorité des salaires et des retraites incite a consommer au prix les plus bas!
    ce n’est pas une loi macron qui changera la chose , les taxes et prélèvements ont favorisé depuis des décennies ce système de vente et de consommation, l’état veux tout régir , on voit ou ces énarques nous mènent , droit dans le mur !

    • ?? « cette UE qu’on nous a imposé »??
      et vous faites référence à des prix pratiqués en Allemagne…
      Que je sache, l’Allemagne est membre de l’UE.
      La différence de prix n’est dûe qu’à la France.
      Ce qui est sûr, c’est que la GMS est une vache à lait pour les finances locales (dernière idée alakon du Sénat était de taxer les places des parkings des GMS pour financer je ne sais plus quel machin…).
      Quand on taxe le lait, ce n’est pas la vache qui paie, mais, devinez qui in fine.

      • Le 29 mai 2005, les Français rejetaient largement par référendum le projet de traité constitutionnel européen. Avec 55 % des votes, le « non » entraînait l’Union européenne dans une crise majeure. En 2007, Mr Sarkozy faisait ratifier le traité de Lisbonne, peu ou prou identique, par voie parlementaire et on l’a eu dans l’os
        la différence de prix n’est due qu’a la France exact ; c’est le pays européen ou il y a le plus de taxes, d’impôts, de prélèvement , de réglementations restrictives il y aurait des dictionnaires a écrire sur cela. un pays dans un tel marécage ne peut être que le dernier de la classe, et ce n’est pas ne légiférant a nouveau pour rajouter des contraintes que l’on s’en sortira, mais dirigés pas des ânes qui n’ont jamais rien fait de leur vie , se laissant engraissés par un peuple qu’il peuvent plumer a loisir , ne sachant gérer leurs dépenses qu’en augmentant les prélèvements , on est pas sortis de l’auberge !
        pour en revenir au prix bas comme le dictateur qui nous dirige en prend de plus en plus dans nos poche effectivement j’achète pas mal en Allemagne, et en Angleterre , je suis déjà assez ponctionné par cet état carnivore qui ne m’apporte rien, et qui en plus n’apporte rien aux Français préférant accueillir des migrants qui déstabilise notre pays !

  • C’est une débilité de plus sorti des cerveaux détraqués de nos énarques! Il ne savent faire que des conneries, comme il le prouvent depuis 40 ans!

    • C’est pas une débilité, c’est de la TVA et des impôts sur le revenu en plus. Le pourquoi du comment de cette loi, on s’en fout . Il suffit de regarder les retombées atomiques. Qui paye ????

  • Je suis d’accord avec la conclusion, mais je pense que certains doutes sont entretenus par une conception erronée qui mériterait d’être dénoncée, et que l’article ne le fait pas. On n’a de prise sur la « redistribution de la valeur ajoutée » que dans des marchés de niche. Dans un marché de volume, il y a à chaque étape intermédiaire des pressions compétitives qui empêcheront qu’un surplus de prix aille jusqu’au producteur. Il me semble qu’il faudrait comparer les agriculteurs aux auteurs littéraires, lesquels ont également de la chance s’ils peuvent recevoir plus de 7-8% du prix de vente final de leur livre. La solution semble apparaître avec de nouvelles techniques de distribution proposées, notamment, par Amazon. Les fixations autoritaires du prix du livre n’ont, elles, rien apporté aux auteurs. Les agriculteurs ont besoin d’un Jeff Bezos, pas d’un Jack Lang !

  • en attendant ce sont les consommateurs qu vont payer plus sur les produits (comme par hasard) vendus le plus et pour favoriser des agriculteurs qui polluent, ont un système complètement bancal basé sur des aides de L’UE à gogo depuis des décennies et qui viennent pleurnicher dans les mairies pour toujours plus d’aides (oui le climat c’est variable c’est pas leur faute mais celle de l’Etat)

  • @Jonathan
    Merci pour votre article clair sur l’économie agricole.
    Cependant je voudrais préciser un point par rapport à la structure des marges du monde agricole français.
    En citant le partage des valeurs ajoutées (sur 100 euros de dépenses alimentaires, 7 euros reviennent à l’agriculture, contre 11 pour les industries agroalimentaires ou 21 euros pour le commerce) vous touchez le fond structurel du problème.
    Il est structurellement inévitable puisqu’il y a 450.000 exploitations agricoles (2013), pour quelques 2.400 coopératives agricoles, quelque centaines d’entreprises agro-alimentaires et 3 centrales d’achats qui absorbent à peu près 90% de la production. Avec une telle structure de marché il est normal que les marges soit réparties comme vous le citiez. C’est mécanique. C’est vrai dans toute chaine de valeur, les maillons les plus concentrés sont toujours ceux qui captent la plus grosse portion de la valeur ajoutée.
    Le jour où cela effleurera les neurones d’un ENArque, c’est que l’ENA aura été rachetée par HEC. Cette loi EGALIM n’est qu’une gesticulation démagogique de plus dont pas un centime ne touchera la poche d’un agriculteur. C’est juste un machin de plus justifiant un peu plus la charge de travail de la DGCCRF et qui ne sert qu’à laisser croire le bon peuple qu’on s’occupe des problèmes.
    Il est bien pitoyable que les syndicats agricoles n’aient pas dénoncé plus fort la manipulation (s’ils l’ont seulement fait).
    Vu comme ils sont représentés, les paysans pris au piège du système agricole mainstream peuvent continuer de se pendre dans leur grange…

  • Article intéressant mais un peu curieux quand même.
    Promouvoir la suppression de certains inputs remplacés par un « approvisionnement circulaire », c’est vraiment prendre les agriculteurs pour des abrutis! Si cela avait vraiment été une source d’économie et de meilleurs rendements, je pense qu’ils l’auraient fait spontanément. D’ailleurs, cet « approvisionnement circulaire » est celui qui a prévalu pendant des millénaires avec les rendements en rapport. Ce n’est pas pour rien que l’agriculture l’a abandonné sauf pour certaines cultures bio ou « éco-responsable » appréciés par certains citadins aisés.
    Quand aux circuits « courts » très prisés par les citadins en manque de vertitude, au vue des prix et des produits concernés, je ne vois pas comment la population moins aisé pourra s’y retrouver.

    Enfin, pas un seul mot sur le poids des taxes, impôts, réglementations et contraintes étatiques qui plombent l’activité agricole en France. Il est pourtant là le GROS problème. De très nombreux pays ont une agriculture florissante et bénéficiaire et qui, en plus, est soumise aux prix du marché international (et non du marché européen protégé).
    Quelle est donc la différence entre ces pays et la France? Les imputs? les circuits courts ou longs? Non, uniquement le poids de l’Etat!
    La Nouvelle-Zélande a fait sa révolution agricole libérale il y a 30 ans et ne s’en porte que mieux. Le faire en France voudrait dire qu’un secteur d’activité pourrait se passer de l’Etat, inenvisageable pour ceux qui nous gouvernent!

    https://www.contrepoints.org/2017/10/11/294192-idee-recue-subventions-necessaires-maintien-de-lagriculture
    https://www.contrepoints.org/2012/07/21/91117-en-nouvelle-zelande-les-agriculteurs-ne-veulent-pas-de-subventions

    • Selon un de mes voisins agriculteur, sur 100€ de PAC seul 40€ arriverait dans sa poche, le reste 60€ serait de la « perte en ligne » entre le ministère, l’administration régionale et les différentes agences « concernées par l’instruction, la vérification, l’information et l’amélioration des dits dispositifs ». Je n’ai pas vérifié, mais cela sent le fromage…

      Certes! il est bien temps de renouveler tout cela (et je pèse mes mots sinon mon post serait retenu par le robot modérateur. Bizorobo)

  • Pas vraiment.
    D’autres pays de l’EU ont des agricultures florissantes. Or les règles de l’EU s’imposent à tous ces pays. Donc le problème est français. L’Europe est un bouc-émissaire facile qui évite d’aborder les vrais problèmes.

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